Archive for octobre, 2011

Enfin, la rubrique culte Said and Done de l’Observer, le meilleur de la presse anglaise sur les bizarreries du foot british et international, est arrivée en France. Une exclusivité Teenage Kicks, of course.

Aujourd’hui : première quinzaine d’octobre.

9 octobre 2011

Big society : club de la semaine

Tottenham rejette le délai butoir de trois semaines pour accepter ou non l’offre de 17M de £ d’argent public en contrepartie du maintien du club dans l’arrondissement. Spurs, dont le propriétaire est l’exilé fiscal Joe Lewis, déclare que la date butoir fixée par la municipalité est déraisonnable et ajoute :

« Le correct niveau de financement public est critique pour créer une communauté porteuse d’espoir et d’avenir… Il ne faut pas s’attendre à ce que Spurs réalise ce projet tout seul. »

Egalement la semaine dernière : Lewis, en sixième position sur la football’s rich list, avec 2,8 milliards de £.

Pendant ce temps-là…

Avertissement de Tesco [chaîne de grande distribution anglaise, numéro 3 au monde, ndlr TK] : le montant des bénéfices réalisés en cette première moitié de l’année, 1,9 milliards de £, est la preuve que l’économie du Royaume-Uni tourne « au ralenti ». La croissance des bénéfices (4,5 %) pour le secteur Royaume-Uni a été moins élevée que prévu, 1,3 milliards de £ sur les six derniers mois.

3 900 £ : montant que tout consommateur devrait dépenser à Tesco pour obtenir assez de Coupons Ecoles donnant droit à un ballon gratuit.

Ça bouge

Le Top 5 des départs de manager en octobre, à ce jour :

1) Italie, 17 septembre. Vincenza qualifie d’inventées les rumeurs sur Silvio Baldini :

« La position de l’entraîneur est solide. »

Baldini déclare lui que les gens devraient rester serein :

« Les vieux livres recèlent des paroles sages, quelqu’un a dit un jour… Et je me remémore l’histoire d’Ulysse quand il fut humilié chez lui : survis à cette épreuve, ai du cœur et persévère. Tu as survécu à bien pire que cela. »

4 octobre : Baldini viré.

2) 2 septembre. Steve McClaren dément qu’il pourrait démissionner de son poste d’entraîneur de Nottingham Forest :

« Je ne peux nier que cette expérience a été frustrante, mais contrairement aux rumeurs, je n’ai jamais pensé à quitter mon poste. C’est absolument pas mon style ! »

2 octobre : McLaren démissionne.

3) Italie, 14 septembre. Le président de Bologne, Albano Guaraldi, déclare que ceux qui demandent au nouvel entraîneur Pierpaolo Bisoli de partir sont insensibles :

« Limoger l’entraîneur n’est pas la panacée. Il a toute notre confiance. »

4 octobre : Guaraldi viré.

4) 28 septembre. Le président de Bristol City (D2), Colin Sextone :

« Keith Millen [manager] fait du bon boulot et peut réussir dans ce club. La pression qui repose sur les épaules de tout manager est difficile à supporter, mais nous travaillons actuellement d’arrache-pied aux côtés de Keith pour que ce club réussisse. »

3 octobre : Millen viré.

5) Turquie. L’entraîneur de Sakaryaspor, Saban Yildirim se dit « très fâché » d’avoir été limogé par un membre du directoire (Cihan Yildiran) en direct pendant une émission de télévision. Yildiran a appelé l’émission en disant :

« Saban a humilié le club alors on le licencie. »

Yildirim :

« Ils auraient pu me le dire avant, ou après, l’émission. C’est vraiment dommageable. »

Nouvelles de la Fifa

Ce qui a agité la Fifa la semaine dernière : une tentative du gouvernement brésilien d’offrir à des retraités des billets Coupe du Monde 2014 à moitié prix.

La Fifa a demandé au Brésil de revenir sur cette initiative. L’opposition brésilienne a attaqué le gouvernement, coupable selon elle de brader la souveraineté du pays en exonérant la Fifa de tout impôt à payer et créant ainsi un « état dans l’état ». Réponse de la Fifa :

« Nous respectons la législation brésilienne, mais la Coupe du Monde est un évènement unique. »

Nouvelles de propriétaires de club

« Salopard, espèce de sale bâtard. […] Espèce d’enculé. Assieds-toi sur ma bite, pauvre type. Quand je ne serai plus au Dinamo, je te tabasserai comme un chat. [….] Tu pues, tu te laves jamais. J’ai enculé ta mère 700 fois. » Zdravko Mamic, vice-président du du Dinamo Zagreb, à un journaliste.

Bonne semaine pour

Le dirigeant du Dinamo Zagreb, Zdravko Mamic : acquitté dans une affaire de fraudes d’actions et libéré. Il devra maintenant affronter d’autres accusations « d’homophobie manifeste » et de pratiques commerciales peu éthiques. En début d’année, à un journaliste qui lui parlait d’éthique, Mamic a répondu cela (extraordinaire coup de sang, voir clip, à partir de 1’20 minute) :

« Que des mensonges ! Vous mentez et vous ne cessez de mentir. Vous êtes un sale monstre. Salopard, salopard, espèce de sale bâtard. […] J’encule ta mère, espèce d’enculé. Assieds-toi sur ma bite, pauvre type. […] Ah, je t’ai bien mis la honte devant tout le monde, hein. […] Quand je ne serai plus au Dinamo, je te tabasserai comme un chat, parce qu’alors rien ne pourra m’en empêcher. […] Tu n’es qu’un pauvre type [….] Tu pues, tu te laves jamais. J’ai enculé ta mère 700 fois. »

[retranscription très partielle, le pauvre journaliste subissant en fait presque trois minutes d’horreur de la part de Mamic lors de cette assemblée générale du club, voir explications et réactions des supporters en début et fin du clip, ndlr TK].

Mauvaise semaine pour…

Bulat Chagaev, propriétaire du Neufchâtel Xamax, qui doit affronter des détracteurs lui demandant de vendre le club, à cause de la situation financière  (salaires du personnel toujours impayés). Il se défend :

« Ecoutez-moi. Xamax est ma passion, et le football est mon âme. Je ne vendrai pas ma passion et je ne vendrai pas mon âme. »

Le cercle de la vie

7 : le nombre de journées cette saison avant que Roman Pavlyuchenko (Tottenham) ne commence à parler transfert.

« Je veux jouer régulièrement, donc je dois commencer maintenant à envisager un départ cet hiver. »

Précédents moments forts :

Nov. 2009 : « Je veux partir ! Je ne peux absolument pas rester ici. J’insiste, je veux partir, Redknapp ne me parle pas. C’est évident que nos chemins doivent se séparer. »

Déc. 2009 : « Ça serait amusant si ce n’était aussi douloureux. Redknapp se moque de moi. »

Janv. 2010 : « Rien ne m’empêchera de partir. »

Fév. 2010 : « Redknapp se moque de moi. Je ne pense qu’à une chose : partir. »

Avril 2010 : « J’ai abandonné toute volonté de partir. L’entraîneur me fait confiance et je ne le décevrai pas. »

Oct.2010 : « Je suis tombé amoureux des supporters de Tottenham. La question de mon départ ne se pose absolument plus. »

Fév. 2011 : « Il faut que je parte. Je ne prolongerai jamais mon contrat. Redknapp ne me fait pas confiance. »

Mai 2011 : « Je veux rester à Spurs. Nous discuterons d’un nouveau contrat après les vacances. »

Love news

Argentine. Sebastián Peratta et Ricardo Noir, joueurs du Newell’s Old Boys, qualifient de tissu de mensonges des articles de presse rapportant que la police les a surpris en train de « faire l’amour » dans une voiture.

Peratta : « Ça me fait rigoler. C’est un coup des supporters du Rosario. Mais qu’ils comptent pas me déstabiliser avec ça ! »

Noir : « Quand ma sœur m’a lu cette histoire, j’ai cru qu’elle plaisantait. Je lui ai dit que peut-être, je suis un peu olé olé, et que peut-être je devrais me lancer dans la danse. Quand j’ai vu qu’elle ne blaguait pas, j’étais furax. »

Nouvel homme de la semaine

Pérou. Victor Ulloa, gardien du Carlos Manucci, considère que son coup de sang public contre une femme arbitre n’était pas des plus judicieux (« La place de cette femme, c’est la cuisine. Pas de femmes dans le football, les femmes sont là pour servir les hommes »).

« Je n’ai pas d’excuses, je suis désolé. J’étais hors de moi. »

16 octobre 2011

L’homme de la semaine

Dave Whelan, président-propriétaire de Wigan, déclare que la volonté de Liverpool d’attribuer plus de revenus TV aux gros clubs menace les petits :

« C’est scandaleux ! Ils n’engrangeront pas plus d’argent en détruisant le cœur et l’âme du football… Je suis furieux, je n’arrive pas à y croire. Cette opération peut se résumer en un mot : cupidité. Ils prennent, prennent et prennent, ils veulent toujours plus. »

2003 : JJB Sports, société de Whelan, se voit infliger une amende de 6,7M de £ pour avoir utilisé une stratégie anti-concurrence de fixation des prix sur les maillots de football.

Whelan, à l’époque :

« Cette décision me fait m’interroger sur ce qu’est devenue la justice dans ce pays. »

Manager de la semaine

6 Septembre. Le président de Lincoln, Bob Dorrian, demande aux supporters de laisser le manager Steve Tilson tranquille :

« Les propos de certains d’entre eux sont totalement exagérés. Steve n’est pas menacé. »

29 Septembre. Tilson :

« Si je n’avais pas le soutien du club, je ne serais plus en poste aujourd’hui. Toute ma vie, j’ai été un winner et ça ne changera jamais. »

10 octobre : Tilson viré.

Des nouvelles de Jack

Jack Warner se dit « tranquille » au sujet du clip (filmé secrètement) le montrant expliquer aux délégués Fifa qu’accepter des pots-de-vin n’est pas si répréhensible que ça :

« Je sais qu’il y a des gens ici qui pensent être plus pieux que leur prochain. Si vous êtes pieux mes amis, allez à l’église, mais le fait est que notre business est notre business. »

Warner, à un journaliste trinadéen :

« Je sais qui a fait cette vidéo, fiston, je sais qui a fait sortir tout ça. Gérer cette affaire sera un jeu d’enfant pour moi. »

Toujours Jack Warner, l’icône déchue qui observe la révolution Fifa de loin en promettant de révéler les véritables raisons qui ont poussé ses ex collègues à le dénoncer :

« Le racisme, le sionisme… ce sont les raisons de leurs attaques au vitriol. »

2006. Jack Warner, au journaliste anglais d’investigation Andrew Jennings :

« Va te faire enculer … Aucun étranger, et surtout pas un étranger blanc, va venir ici dans mon pays m’harceler. »

(voir clip de l’une des nombreuses attaques de Warner contre Jennings).

Legal news

Argentine. L’ex sélectionneur national Sergio Batista déclare que son action en justice contre Diego Maradona sera « intense ». Maradona avait déclaré que Batista demandait des pots-de-vin pour sélectionner les joueurs et était un « clown ». Avis de l’avocat de Batista, Zenón Ceballos :

« Maradona s’imagine être Dieu. Ses propos ont causé des dommages moraux incalculables, mais des dommages qui doivent être calculés. »

Amende de la semaine

Zimbabwe : Charles Sibanda (FC Platinum) se voit infliger une amende de 650 £ pour avoir « agressivement versé de l’urine » sur l’entraîneur du Chicken Inn, Adam Ndlovu. Newzimbabwe.com rapporte que « l’accès de colère urinaire » de Sibanda a été jugé « atroce » par les officiels, un geste qui, selon eux « n’est pas de nature à inspirer confiance aux jeunes. »

Money news

Morceaux choisis du rapport financier de la fédération anglaise de football.

9M £ : bénéfice en 2010 (contre 3M de pertes en 2009), ce qui porte les réserves financières de la FA à 75M.

5M : montant de la réduction « investissement dans le football » par la FA en 2010 – dont 3M de moins pour la Football Foundation [football de masse, ndlr TK]

Love news

Brésil. La mannequin Playboy Letícia Carlos a démenti avoir été rémunérée pour être la petite amie du footballeur de l’Atlético Mineiro Richarlyson pendant trois mois, et ce, afin de faire taire les rumeurs circulant sur la sexualité du joueur :

« On raconte qu’il y avait un contrat entre nous deux, mais c’est faux, nous étions un vrai couple. C’est vrai, on a jamais fait l’amour ensemble, mais ça, c’est la faute à pas de chance. »

Letícia a ajouté que son autre liaison avec un footballeur, le gardien de Braga (Felipe), s’est mal terminée quand elle l’a trouvé un jour faisant la fête avec quatre prostituées.

En bonus : conseils sages

Argentine. Mariana Nannis (mariée à Claudio Caniggia) conseille à Wanda Nara de « châtrer » son mari Maxi López, à la suite de rumeurs d’infidélité (démenties par López) :

« Elle devrait le faire castrer, comme un chat. Faut lui couper les cojones. C’est ce que je ferais, en tous cas. Il faut aussi que Wanda s’élève au-dessus de cette « mer de pétasses » qui s’est formée autour d’elle et que tous les mannequins fassent preuve de plus de classe. Moi, par exemple, jamais je n’ai posé nue pour faire parler de moi ou commis des insanités sur le Net. Je suis une dame incomparable. Je suis Mariana Nannis. »

Dans la même série :

Said & Done sept. 2011 (2/2)
Said & Done sept. 2011 (1/2)
Said & Done août 2011 (2/2)
Said & Done août 2011 (1/2)

Le championnat anglais est assez unanimement considéré comme le meilleur au monde. Pourtant, non loin des stades démesurés et des clubs surmédiatisés et des stars surpayées, évolue une autre élite, au sein de ce même pays. Bienvenue en Irlande du Nord, où le football fleure encore bon la boue, le tacle et la bière d’après match, et où les joueurs sont payés en moyenne entre 100 et 300 £/semaine. Un reportage exclusif de notre envoyé spécial à Belfast, qui est allé voir un match pour les Teenage Kicks.

Tous les chemins mènent à Belfast

Curieusement, la fédération de football nord-irlandaise (IFA, pour Irish Football Association, à ne pas confondre avec la FAI, Football Association of Ireland, la fédé irlandaise) organisait à la fin du XIXe siècle et jusqu’en 1921 les compétitions de football de toute l’Irlande. Cependant, la plupart des clubs qui y évoluaient faisaient géographiquement partie de l’Irlande du Nord, et sont désormais rattachés au football nord-irlandais.
Lors de la première saison de l’Irish Football League, en 1890 (ce qui en fait le second plus vieux championnat au monde), les huit clubs étaient basés à Belfast ou dans sa banlieue, et il fallut attendre deux ans pour qu’une équipe hors de l’agglomération rejoigne le championnat, en l’occurrence Derry Olympic, même si elle fut reléguée à l’issue de la saison.
Dans les années 1900, plusieurs équipes de Dublin rejoignirent l’Irish Football League, les Bohemians (qui se retirèrent en 1911 mais furent réintégrés l’année suivante), Shelbourne et Tritonville. Le football irlandais était alors concentrés dans ces deux villes, si bien que lors de la séparation des deux ligues en 1921, Glenavon était le seul club de l’élite nord-irlandaise à n’être pas basé à Belfast.
À partir des années 1920, le football nord-irlandais commença à s’étendre au-delà de la capitale, mais il fallut attendre 1952 pour qu’un club hors de Belfast (Glenavon, une fois de plus) remporte le championnat.
Depuis, l’hégémonie Belfastienne s’exprime moins clairement, même si, lors de la saison 2011-2012, cinq des douze clubs de l’élite nord-irlandaise sont basés dans la capitale, ce qui donne lieu à un sacré paquet de derbys.
Au total, des 110 saisons d’IFA Premiership (ou de ses prédécesseurs) disputées, seules dix ont été remportées par des clubs non issus de Belfast.

Rivalités

L’Irlande du Nord est particulièrement marquée par des clivages religieux. Même si le climat s’est assaini depuis quelques années, il fut une époque ou une rencontre de football entre un club catholique et un club protestant était une vraie opportunité de déclencher une petite guerre civile.
Le meilleur exemple est Derry City. Basé à Londonderry, ce club catholique (qui refusa d’inscrire « London » dans son nom) a évolué de 1929 à 1972 en IFA. Les quarante premières années du club dans le championnat nord-irlandais se sont passés plus ou moins sans anicroche, Derry City remportant même le titre en 1965. Mais à partir de 1969, la politique s’en mêla. Les combats violents de l’époque l’étaient particulièrement aux abords du Brandywell Stadium. Le stade se trouvait dans une zone urbaine à majorité républicaine et où se déroulaient les scènes les plus violentes des Troubles, de nombreux supporters des autres clubs commencèrent à refuser de se rendre aux matches. La police royale nord-irlandaise déclara en septembre 1971 la zone insuffisamment sécurisée et interdit au club d’organiser ses matchs à domicile dans son propre stade, et de les délocaliser à Coleraine, une trentaine de kilomètres au nord, dans une zone majoritairement unioniste. Plus d’un an après, et alors que les supporters ne se rendaient plus aux matchs de leur équipe pour des raisons politiques et que le club commençait à couler financièrement, la police royale nord-irlandaise revint sur sa décision, le stade n’étant plus considéré comme plus dangereux que n’importe quel autre stade du championnat. Cependant, les autres clubs du championnat refusèrent à l’unisson de se déplacer à Derry, entraînant le 13 octobre 1972 le retrait du club de la ligue nord-irlandaise.
Heureux épilogue, le club évolue désormais, et depuis 1985, dans le championnat irlandais, bien qu’étant géographiquement situé de l’autre côté de la frontière, et est l’un des rares clubs au monde à avoir remporté les championnats de deux pays distincts.
Auparavant, lors du Boxing Day de 1948, le Belfast Celtic avait été victime d’une situation similaire. Lors du match contre Linfield, le Celtic ouvrit le score mais fut rejoint à le dernière minute. Les supporters de Linfield envahirent alors le terrain et attaquèrent plusieurs joueurs du Celtic, cassant notamment la jambe à l’avant-centre Jimmy Jones. Les sanctions énoncées plus tard par la fédération envers Linfield furent ridiculement faibles, ce qui força le Celtic à se retirer du championnat, car la sécurité de ses joueurs n’était plus assurée. On ne revit plus jamais le Belfast Celtic en compétition.
Il n’y a désormais plus que deux clubs catholiques assumés dans l’élite nord-irlandaise, Donegal Celtic, et Cliftonville, dont le North Belfast Derby avec les Crusaders, club protestant, provoque souvent des dégâts, humains et matériels.
Autres rivalités actuelles, Linfield-Cliftonville et Linfield-Glentoran. Autant la première rivalité saute aux yeux quand on sait que Linfield est le grand club protestant et unioniste de Belfast, autant la seconde est due aux palmarès respectifs des deux clubs, les plus titrés d’Irlande du Nord. Linfield, c’est cinquante titres de champion et vingt places de second, et Glentoran vingt-trois titres et autant de secondes places.

Matchbox

Et justement, lors du week-end du 15 octobre, où j’étais à Belfast, se jouait la rencontre au sommet entre un Glentoran poussif en ce début de saison et un Linfield déjà bien lancé en championnat.
C’est donc tout logiquement que, après concertation avec mes trois compagnons, nous décidâmes d’aller assister au match Crusaders-Ballymena

Crusaders F.C.

Historique et palmarès

Présent dans l’élite depuis 1949, suite au retrait de Belfast Celtic, ce club du nord de Belfast a remporté quatre fois le championnat et trois fois la coupe. Depuis quelques années, le club truste le haut de tableau et a terminé second l’année dernière, ainsi que finaliste de la coupe. Cette saison, les Crues ont participé au second tour préliminaire de la Ligue Europa, où ils ont rencontré Fulham contre qui ils ont subi une élimination logique (1-3 à domicile, 0-4 à Craven Cottage).

Le joueur à suivre : Colin Coates
Portant le numéro 6, ce rugueux défenseur central formé au club en est aussi le capitaine. Ayant fêté ses 26 ans hier (tout dépend de quand vous lisez cet article, « hier » correspond au 26 octobre), il a évolué six fois avec l’équipe nationale nord-irlandaise, ce qui en fait le joueur le plus capé de l’histoire du club.

Ballymena United F.C.

Historique et palmarès

Situé à une quarantaine de kilomètres de Belfast, l’équipe de Ballymena n’a jamais remporté le championnat nord-irlandais, mais possède six coupes nationales à son palmarès. Neuvième la saison précédente, le club s’appuie sur le soutien indéfectible du Sky Blue Crew, son kop qui l’accompagne partout. Le principal rival du club est le Coleraine F.C., une rivalité géographique dont le derby est programmé chaque année pour le Boxing Day.

Le joueur à suivre : Gary McCutcheon
L’attaquant de poche (1m68) de 33 ans est un des rares étrangers dans le championnat nord-irlandais. Le numéro 9 écossais est actuellement le meilleur buteur du championnat, avec 12 buts au compteur.

Le stade

Le Seaview Football Ground est un stade d’environ 3000 places, toutes assises évidemment, implanté au coeur d’un quartier résidentiel du nord de Belfast. Il a été le premier à être équipé d’une pelouse artificielle, en 2009, ce qui a bien été utile au club puisque la journée suivant l’installation du synthétique a été reportée sur tous les stades, sauf celui-ci.

Le match

Il ne fallait pas arriver en retard au Seaview Football Ground ce samedi 16 octobre (j’aime les formules toutes faites), puisque le match a débuté sur les chapeaux de roues.
Dès la 4e minute, l’ailier droit Aaron Boyd a ouvert le score pour Ballymena d’une frappe lointaine, et grâce à la bourde du portier des Crues Sam O’Neill.
Heureusement pour les locaux, Jordan Owens, attaquant titulaire en l’absence de Timmy Adamson a égalisé trois minutes plus tard de la tête suite à une bonne déviation de David Rainey sur un centre de Stuart Dallas.
Le tournant du match est survenu à la 22e minute, lorsque le gardien de Ballymena, Wayne Drummond, a pris à la main une passe en retrait d’un de ses coéquipiers, jugée volontaire par l’arbitre malgré les protestation des Sky Blues. Il n’en fallait pas plus aux Crusaders pour prendre l’avantage, le tir d’Aidan Watson sur le coup-franc en retrait de Gargan étant dévié par Owens, qui inscrivait son doublé.
La mi-temps était ensuite sifflée sur ce score de 2-1 pour les locaux après une première période faible en jeu mais forte en rebondissements.

une touche.

Le plus beau geste technique du match : une touche.

La seconde période reprenait sur les mêmes bases, et à l’heure de jeu, Coates, resté aux avant-postes après un corner, héritait de la balle au second poteau, libéré de tout marquage. Il prit le temps d’ajuster Drummond d’une superbe demi-volée du gauche pour porter le score à 3-1.
À un peu plus d’un quart d’heure de la fin du match, Davy Munster entretenait l’espoir pour les visiteurs, en réduisant la marque de la tête, sur corner.
Le dernier quart d’heure allait être complètement fou.
Tout juste entré en jeu, Chris Morrow se rendait coupable d’une faute dans la surface, et l’arbitre désignait le point de pénalty pour Ballymena.
Le meilleur buteur du championnat, Gary McCutcheon s’avançait alors face à O’Neill pour égaliser, mais son tir sur la gauche du gardien était repoussé par celui-ci.
À dix minutes du terme, Colin Coates était sanctionné d’un rouge direct pour un tacle violent sur Teggart, condamnant son équipe à finir le match en infériorité numérique.
Cependant, les Crusaders tinrent bon et remportèrent le match dans la douleur.

Résumé video du match ici.

Accueillant, non ?

Les équipes et les temps forts

Crusaders : Sean O’Neill – Gareth McKeown, Colin Coates (c), David Magowan, Ciaran Gargan – Declan Caddell, Matt Hazley (David McMaster 60′), Aidan Watson, David Rainey (Chris Morrow 75′), Stuart Dallas – Jordan Owens (Paul Leeman 80′)
Ballymena : Wayne Drummond – Curtis Woods, Mark Surgenor, Aaron Stewart, Richard Vauls (Tony Kane 83′) – Davy Munster, Conor Downey (Eamon Murray 62′), Allan Jenkins (c), Alan Teggart, Aaron Boyd (James Costello 49′) – Gary McCutcheon
Buts : Owens (7′, 20′), Coates (61′) – Boyd (4′), Munster (73′)
Avertissements : Watson (57′), Morrow (76′) – Vauls (39′), Surgenor (71′)
Expulsion : Coates (79′)

L’après-match

Après le match, nous nous rendîmes dans le Club House, où nous eûmes la chance de discuter avec Colin Coates autour d’une pinte, qui nous confia qu’il savait que son gardien allait arrêter le penalty de McCutcheon, « il était obligé de le faire vu sa bourde du début de match ».

Pan Bagnat.

Attention. Un drapeau français se cache dans cette image. Sauras-tu le trouver ?

Attention. Un drapeau français se cache dans cette image. Sauras-tu le trouver ?

PS : Je remercie mes trois compagnons de virée, Christophe, Ludo et Thomas, sans qui rien n’aurait été possible. Si vous voulez en savoir plus sur l’avant-match, l’après match ou le week-end entier à Belfast, rendez-vous dans quelques jours sur le site de la Ventre Mou’s League.

4.

On peut se procurer dans les librairies de Norwich un petit ouvrage à la couverture verte et jaune, au format de Bible, intitulé Norwich City, Miscellany et qui regorge d’anecdotes relatant les épisodes glorieux ou pas (plus nombreux) de la longue vie des Canaries.

Son auteur, Edward Couzens-Lake, y fait en préface l’aveu solennel suivant : « l’espoir. L’espoir est la richesse incommensurable de tout supporter et existe en abondance parmi les supporters de Norwich à travers le monde. Tous, nous espérons le meilleur et le meilleur est ce que nous espérons tous ». Le propos ne surprendra aucun habitant des tribunes mais résonne d’un écho particulier dans le cas du Norwich City Football Club.  Comment ne pas y lire, derrière son optimisme de façade, les affres éprouvées des années durant dans les divisions inférieures ? Comment, fondamentalement, ne pas interpréter le discours de l’espoir comme le fruit d’un infiniment douloureux travail sur soi-même sans lequel l’éternel déclassé ne survivrait pas? Et comment, enfin, ne pas voir dans ces mots un mouchoir inconsciemment tendu aux supporters messins et bordelais ?

On mesure par contraste, à l’heure où Norwich City occupe une fière neuvième place au classement de Premier League (juste après la victoire sans appel face à Swansea  et avant celle, unanimement espérée, face à Liverpool ce samedi), l’allégresse qui ne lâche pas les fans des Canaries cette saison, lesquels furent plus bruyants à Old Trafford il y a trois semaines que leurs homologues locaux, malgré la défaite.

Ces dernières années, à Norwich, la figure de l’espoir s’est appelée Delia Smith. Avant d’incarner l’espoir footballistique cependant, Delia Smith a incarné l’espoir gastronomique. Il y a presque 40 ans, Delia Smith a entrepris d’éduquer, devant les cameras de la BBC, un pays culinairement sinistré. L’un de ses héroïques faits d’armes fut d’expliquer à un public que l’on imagine en état de détresse profonde face à la nouvelle que les spaghettis ne se cuisent pas 20 minutes*. Non contente de prendre soin des corps, Delia Smith s’est aussi occupée des esprits britanniques. Elle partagea par écrit ses expériences mystiques, non sans dénoncer au passage la nature profondément anti-spirituelle du four à micro-ondes.

Le gout des causes perdues est-il ce qui a poussé Delia Smith à devenir, avec son mari, l’actionnaire majoritaire des Canaries, sauvant ainsi le club de la banqueroute? Le sens aigu des affaires dont est dotée Delia nous démentirait sans doute. Il n’empêche : en 2005, une intervention publique inouïe, à la mi-temps d’un match à domicile face à Manchester City, consacre Delia Smith comme Grande Prêtresse des fans gentiment fêlés. Le barrage de la raison s’effondre lorsque les Canaries qui menaient 2-0 à Carrow Rd encaissent deux buts coup sur coup. Apparait alors au milieu de la pelouse une Delia Smith nettement moins policée que devant ses fourneaux**

Le match se conclut sur la victoire de Manchester City par 3 buts à 2.

* Consciente de l’aversion du public pour un changement par trop brutal de ses pratiques alimentaires, Delia Smith prit soin de proposer aux Britanniques quelques recettes plus conformes à leurs traditions immémoriales, telles que la barre chocolatée Mars trempée dans un mélange gras.

** »A message for the best football supporters in the world: we need a 12th man here. Where are ya? Where are ya? Let’s be ‘avin’ ya! Come on! »

Dans la même série :

Troisième rendez-vous
Deuxième rendez-vous
Premier rendez-vous

Agressions, délits sexuels, outrage à agent, matchs truqués, fraude aux assurances, alcotests qui explosent, coke en stock, marie-jeanne, dopage en série, vol de beignets en bande organisée… Les commissariats et tribunaux de notre belle île criminogène ont fort à faire avec les footballeurs depuis le début de saison.

Voir intro dans la première partie, le retour de Crimewatch.

 

27 septembre 2011

Pré-examen de l’affaire Garry O’Connor, au tribunal correctionnel d’Edimbourg (28 ans, international écossais d’Hibernian FC).

Les faits. Le samedi 14 mai dernier, l’ex attaquant du Lokomotiv Moscou est intercepté dans le centre d’Edimbourg avec de la poudre blanche sur lui. Non, Garry ne part pas enrober son Mars de farine avant de le faire frire (voir clip recette, succulent) comme cela se fait chez les Jocks.

Selon la police, O’Connor résiste violemment à l’arrestation et tente de s’enfuir. Cocaïne, outrage à agent, délit de fuite… joli hat-trick pour un jour de match. O’Connor, absent à cette pré-audition, plaide non coupable sur toute la ligne (de coke, évidemment) par le biais d’une lettre envoyée au tribunal.

En mai, il déclara vouloir changer radicalement de lifestyle. Il expliqua qu’il avait dépensé 20 000 £ pour se faire effacer les tatouages au cou (« Ça fait passer un message négatif »). Il aurait mieux fait de changer de coiffure, son mullet étant criminel en soi. Garry se fendit de cette amusante déclaration :

« Je promets d’arrêter de conduire des voitures de sport, j’ai retenu la leçon. J’ai déjà vendu mon Hummer. Je vais m’acheter une Range Rover à la place, c’est plus pépère. »

En attendant, Garry continue d’affoler les compteurs, 10 buts en 12 matchs pour Hibs cette saison. C’est sûr, la coke, ça donne du peps. Le 17 septembre, après avoir marqué, O’Connor souleva son maillot pour y révéler un message digne de la Tea Party : « Only God can judge me. »

Pas tout à fait exact car deux procès attendent O’Connor en 2012. Celui pour l’affaire suscitée et un autre pour fraude aux assurances. En avril 2011, Garry avait simulé un accident avec sa Ferrari Spider F1 pour toucher l’assurance (ici). Un calendrier aussi chargé que Garry donc. Dieu va avoir du boulot.

 

28 septembre 2011

Le tribunal d’Oldham (Greater Manchester) condamne Carlos Tévez à un total de 110 £ d’amende et lui sucre trois points sur le permis pour un excès de vitesse datant de novembre 2010, commis au volant de sa Bentley, peu après la purge Man City-Birmingham City.

Cette affaire ne serait jamais arrivée au stade judiciaire si Carlos avait répondu aux nombreux courriers adressés, le sommant de s’acquitter de la modeste prune et de révéler l’identité du conducteur.

Tevez, absent au tribunal, a fait savoir par ses avocats « qu’il ne comprenait pas l’anglais et laissait ses conseillers s’occuper du courrier. » Ces derniers ont déclaré qu’ils « ne niaient pas que le courrier ait pu arriver » chez lui à Prestbury (Cheshire).

Son avocat, Gwyn Lewis, a annoncé au tribunal que son client ne pouvait choisir l’option rédemption (stage) car ce dernier n’avait pas répondu dans les temps (forcément, puisqu’il n’ouvre jamais son courrier). Lewis a ajouté ce commentaire poignant :

« M. Tevez a déjà beaucoup souffert pour ne pas avoir répondu aux autorités au sujet du stage de rattrapage des points. Mon client s’engage à payer les 110 £ de pénalité dans les 28 jours. »

Déjà en février 2009, Tevez, alors qu’il se rendait à un entraînement Man United, s’était fait arrêté sur l’autoroute M60 pour Bentley aux vitres trop teintées. La police, constatant que le permis de l’Argentin n’était pas en règle, lui avait confisqué l’engin. Patrice Evra, qui talonnait l’Argentin (en Bentley aussi le Pat’) l’avait alors pris en stop. Décidément, très utile Pat’ dans ces embrouilles sur roues, on imagine bien le héros de Knysna se reconvertir dans la concession tout véhicule.

Peut-être en association avec le Citizen Mario Balotelli, qui lui a accumulé plus de 10 000 £ d’amendes routières en un an – sa voiture a été envoyée à la fourrière 27 fois ! Côté club, le turlupin italien a déjà accumulé plus de 300 000 £ d’amendes pour divers gestes peu citoyens (voir ici). Devant tant d’incivilité, les officiers de liaison de Man City s’arrachent les cheveux. L’un deux, au Daily Mail :

« Mario s’en fiche ! Lui, il prend sa voiture pour aller au resto du coin et la laisse plantée n’importe où, mal garée, en double file ou sur une ligne jaune. L’autre jour, sa Maserati avait des ratés, il n’arrivait pas à la redémarrer, alors il l’a abandonnée en plein milieu de la rue. On a dû aller la chercher. Un employé du club lui nettoie régulièrement sa voiture et à chaque fois qu’il vide sa boîte à gants, elle déborde de contraventions. On lui en a parlé mais il s’en contrefout. »

 

28 septembre 2011

Où l’on reparle de Titus Bramble, 30 ans. On se souvient de cette affaire de viol au Vermont Hotel de Newcastle il y a un an (ici). Le défenseur, présent sur les lieux et placé en garde à vue, avait été innocenté un mois plus tard mais son frère (international de Montserrat, Antilles britanniques) avait pris 4 ans et demi de zonzon en août devant la Cour d’Assises de Leeds.

A peine 24 heures après avoir sombré pieds et âme dans la défaite contre les vaillants Canaries de Norwich (voir compte rendu lyrique de notre correspondant sur place dans le Norfolk), Titus décide de fêter cela en allant se pinter sur Yarm, sympathique bourgade du North Yorkshire fort prisée des footballeurs (coin où Lee Cattermole est interdit de pub par les Pubwatch locaux, ici). Le mardi soir à Yarm, c’est « Soirée célibataires » surnommée « Grab a Granny Night » par les autochtones (= on se pécho une grand-mère).

Bramble échoue au Cross Keys et, la grand-mère dûment pécho, c’est donc accompagné qu’il monte dans un taxi à 2 h 30, en route pour son domicile situé dans le célèbre domaine de Wynyard Park, notoire repère de footballeurs (près de Hartlepool, ville où l’on croit encore que les Français ressemblent à des singes, voir ici – accessoirement club de D3 où Nobby Solano, ex-Magpie et plus célèbre Péruvien, évolue actuellement).

Cinq minutes plus tard, gros barouf dans le taxi et devant la détresse de la passagère, le chauffeur décide de filer directement au commissariat le plus proche. Dans la journée, la police met Bramble en examen pour agression sexuelle et possession de Class A drug (vraisemblablement de la cocaïne). Le Black Cat a été libéré sous caution, et immédiatement suspendu par le club, pour une durée indéterminée, le « temps de faire une enquête interne » (communiqué officiel du club). Voir clip des autres ratés de Titus.

D’ordinaire dans ce genre d’affaires, côté club, c’est la langue de bois qui prévaut. Mais pas cette fois. Steve Bruce (manager de Sunderland) s’est déclaré « personnellement trahi » par Bramble. Brucie ne décolère pas, dans le Daily Telegraph :

« Ce qu’il a fait est irrespectueux pour le club, pour moi-même et pour les supporters, qui étaient 1 000 à s’être déplacés à Norwich un lundi soir [à 450 kilomètres, ndlr TK] et si tu demandes à chacun de ces supporters si Titus Bramble aurait dû se trouver en boîte de nuit en semaine, le lendemain d’une défaite, ils te diraient tous non. Les footballeurs sont aujourd’hui coupés de leurs supporters. […] Ils sont grassement payés [Bramble touche 175 000 £/mois, ndlr TK]. La responsabilité morale va de pair avec l’argent et, pour moi, un footballeur ne devrait pas se trouver en boîte de nuit un lundi, mardi ou mercredi, surtout après une défaite – et surtout au vu de sa piètre prestation contre Norwich. A sa place, je me serais enfermé 24 ou 48 heures en faisant profil bas et l’entraînement venu, j’aurais tout fait pour impressionner, plus que lors du match de lundi soir. »

Il n’aura pas échappé à Titus que Brucie n’a mentionné ni le jeudi ni le vendredi dans son coup de gueule.

 

29 septembre 2011

Tesco d’Altrincham, comté du Cheshire, sud du Grand Manchester. Trois jeunes désœuvrés déambulent dans les rayons. Ils parlent fort, en espagnol, roulent des mécaniques et se font vite repérer. Deux d’entre eux croquent un beignet, avant de se diriger nonchalamment vers la sortie. Des hools vraisemblablement, se disent les vigiles devant les caméras de surveillance. Ils interviennent alors en nombre et conduisent le gang dans la pièce « Stop and Search ».

Une scène somme toute banale. Sauf que le meneur n’est autre que le gardien de Man United, David de Gea. Une responsable du magasin, au Daily Mail :

« De Gea et ses deux amis ont été tout sauf subtils ! Ils sont entrés dans le magasin en fanfaronnant et en parlant fort, en espagnol. Le personnel chargé de surveiller les rayons sur les écrans les a vus prendre deux donuts du frigo Krispy Kreme. Et là, ils ont tenté de quitter le magasin sans payer. »

Prix du beignet : 1,19 £. Salaire de l’Espagnol : 300 000 £ / mois. Le club a décliné tout commentaire mais selon une source au club, l’Espagnol se serait fait sacrément charrier le lendemain :

« Les coéquipiers l’ont bien chambré et ont proposé d’aller lui acheter des beignets. »

Les internautes ont suggéré aux supporters de Norwich de balancer des donuts sur le terrain lors du Man United-Norwich du surlendemain. Le club a prévenu :

« Quiconque sera pris balançant un beignet sur le terrain sera expulsé du stade. »

En exclusivité mondiale, TK a réussi à se procurer la bande vidéo de l’arrestation mouvementée de l’Espagnol (grimé, évidemment).

 

7 octobre 2011

Steve Jennings, milieu de terrain de Motherwell (PL écossaise), ainsi que deux membres de la famille Rooney (Wayne, le père, et l’oncle Richie) sont arrêtés en compagnie de six hommes à Liverpool et Glasgow pour une affaire de paris frauduleux sur un match partiellement truqué.

La fraude porterait sur le Motherwell-Hearts du 14 décembre 2010, Hearts avait gagné 2-1 sur un pénalty. Jennings (un Liverpudlien) se serait fait délibérément expulser (pour contestation).

Constatant que plusieurs parieurs, nouvellement enregistrés sur un site en ligne, avait misé de fortes sommes (à 10 contre 1) sur une expulsion dans le match, deux sociétés de paris avaient immédiatement fait part de leurs soupçons aux autorités.

Après une longue enquête de neuf mois, la police et la Gambling Commission ont abondé dans leur sens. Tous les suspects ont été relâchés sous caution après une garde à vue. Le prochain épisode judiciaire de cette affaire est prévu pour début 2012.

 

12 octobre 2011

L’ex Gunner Paul Merson (surnommé « The Merse ») arrêté cette nuit vers 3 h 30 pour conduite en état d’ivresse après avoir perdu le contrôle de son 4×4 Mercedes et percuté un camion sur l’autoroute A40, voir ici. Merson s’en sort bien, blessures superficielles pour l’ex international anglais (rien de grave non plus pour le chauffeur du bahut – la Merc’ est bonne pour la casse). Merson, 43 ans, aujourd’hui consultant sur Sky, dit s’être endormi au volant.

On ne présente plus le gainsbourien Paul Merson, ex footballeur talentueux et poly-addicté (alcool, drogues, jeu) qui ne quitte plus les rubriques agitées des journaux depuis les Nineties, tantôt pour révéler une nouvelle addiction et de nouvelles dettes, tantôt pour parler de mystérieuses potions qu’Arsène concoctait pour les joueurs, mais le plus souvent pour parler de son dernier bouquin (dont « Rock Bottom » – au fond du trou – et « How Not To Be A Professional Footballer », sorti en début d’année, où il écrit notamment avoir claqué 7M de £ chez les bookmakers).

Paul, c’est aussi quelques jouissifs frissons, séquence foot bordélique. Son bout de saison en colocation avec Paul Gascoigne à Middlesbrough (été 1998) reste l’un des grands moments du foot anglais 2.0 (post création Premier League), probablement la pire idée qu’un club ait eu depuis quinze ans (avec la décision de Leicester City d’associer Ade Akinbiyi à Trevor Benjamin, en 2000). Merson, sur son bout de chemin avec Gazza :

« On était déjantés. Paul était une bombe à retardement qui n’attendait qu’à exploser, mais qu’est qu’on s’est marrés ! Il était vraiment alcolo et givré. Moi, j’étais alcolo, accro au jeu et je me traînais un passé de dépendance aux drogues dures. »

L’idylle ne dura pas longtemps. Merson quitta Boro mi-septembre 1998 à cause, déclara-t-il, de la drinking culture qui y régnait et l’empêchait selon lui de combattre son alcoolisme (fort de Cheddar ! Plus tard, il démentit avoir dit cela). Merson a décrit sa vie hors du terrain comme un « énorme bordel alcoolisé ».

Wenger se sépara du Merse en juillet 1997, l’Alsacien en avait probablement assez d’entendre les joueurs se foutre de la bedaine de Paul, qu’il s’était forgée durant la fameuse boozing culture qui caractérisa l’ère George Graham (1986-1995), avec notamment Tony Adams et Kenny Sansom en chefs de buvette ; un trio qui, raconte la légende, aurait pu coucher sous la table tout ce qui se faisait de plus pochard à la même époque, notamment chez les rivaux de Manchester United (B. Robson, P. McGrath, N. Whiteside) ou Liverpool FC et les fameuses social drinking sessions régulièrement organisées par le club pour « souder le groupe » (souder hein, pas soûler).

 

13 octobre 2011

Tribunal correctionnel d’Ispwich (le Suffolk : sa campagne verdoyante, ses villages pittoresques, ses tueurs en série). Carlos Edwards, 32 ans, milieu international trinadéen d’Ipswich Town, D2 (et ex Sunderland) écope de trois mois de prison avec sursis pour avoir conduit sous le coup d’une suspension de permis (et pas d’assurance, etc.). Il devra aussi s’acquitter d’une amende de 2 500 £ et effectuer 200 heures de travaux d’intérêt général.

Le club, de son côté, lui a collé une amende équivalente à deux semaines de salaire. Edwards était déjà passé par la case tribunal il y a quatre mois, pour un beau hat-trick routier (ici). Son permis lui avait été suspendu un an avec amende de 7 650 £ à la clé.

Carlos Edwards est l’un des joueurs de Trinidad et Tobago qui attendent toujours leurs primes de match… du Mondial 2006 (un coup de Jack Warner, évidemment – au sujet de ces primes, lire le bas de ce post complet Spécial Fifa Summer, 2ème partie, paru dans le forum des Cahiers fin septembre 2010).

 

15 octobre 2011

Alerte Conso-Arnaque. Chers lecteurs, soyez vigilants. Une affligeante tromperie sur la marchandise sévit depuis quelques jours sur ebay : Newcastle United y refourgue son vieux mobilier à des prix criminels (voir photos de l’opération frauduleuse).

Le propriétaire du club, l’étrange Mike Ashley, a en effet décidé de vendre chacune des lettres du NEWCASTLE UNITED qui rouillait sur la tribune East jusqu’à la fin août. Le Southerner fait une fixette sur les panneaux géants et le rebranding douteux à la gloire de sa société.

En novembre 2009, Ashley rebaptisa Saint James’ Park d’une adresse email : SportsDirect.com@St James’ Park, en principe « temporairement » (devant le tollé provoqué – ça gronda jusqu’au parlement – toute intention de renaming permanent fut abandonnée, même si, théoriquement, ce ridicule dot.com est toujours le nom officiel de SJP). Depuis octobre 2010, un énorme Sports Direct (visible de la lune ?) orne le toit de la légendaire tribune Gallowgate, le Kop historique de NUFC. Selon un blog du club, à la place des lettres sur la tribune East, on a désormais le classieux : (logo Puma) sportsdirect newcastle united sports direct (logo Puma).

TK a immédiatement alerté Trading standards (protection des consommateurs et répression des fraudes) qui a ouvert une enquête. Toutefois, tout en se disant affligé, cet organisme s’avoue impuissant légalement. Un responsable nous a confiés, en off :

« La tromperie sur la marchandise est avérée, c’est indéniable. C’est l’arnaque du siècle ici sur Newcastle, on a pas vu ça depuis Guivarc’h, Goma ou Boumsong. Mais bon, que voulez-vous, l’argent ira à une œuvre caritative [Newcastle United Foundation] et si des gens acceptent de payer 3 000 £ pour un bout de ferraille, ça les regarde. Peut-être des Chinois qui ont besoin de métaux, ils raflent tout ce qui rouille en ce moment. C’est un sujet hyper sensible ici, notre direction nous a demandé de fermer les yeux sur cette escroquerie. »

Hmm… Dans ce jeu de chiffres et de lettres, on peut se demander quelle somme l’apostrophe de Guivarc’h aurait atteint sur ebay. Assurément un peu moins que la virgule de Ronaldinho.

Kevin Quigagne.

Dans la même série :

Crimewatch # 4

Crimewatch # 3

Crimewatch # 2

Crimewatch # 1

Agressions, délits sexuels, outrage à agent, matchs truqués, fraude aux assurances, alcotests qui explosent, coke en stock, marie-jeanne, dopage en série, vol de beignets en bande organisée… Les commissariats et tribunaux de notre belle île criminogène ont fort à faire avec les footballeurs depuis le début de saison.

Les statistiques du Home Office sont formelles : le Royaume-Uni connaît une inquiétante recrudescence de la délinquance footballistique ces derniers temps. A l’évidence, les émeutes d’août ont chauffé les esprits. Ergo, Crimewatch is back, pour calmer tout ce petit monde.

Dix longs mois se sont écoulés depuis la dernière livraison de l’une des séries fétiches des TK. Rien de bien criminel n’ayant troublé la deuxième partie de saison 2010-2011, Crimewatch avait levé le pied. Laxisme coupable de notre part, car les sauvageons en ont profité pour se déchaîner. Crimewatch # 5 suivra dans la foulée en fin de semaine pour une seconde fournée, car nos truands ne rentraient pas tous dans un seul panier à salades. Y compris Wayne Rooney…

 

17 Juin

Edimbourg, procès de Craig Thomson, 20 ans et latéral droit de Heart of Midlothian (Hearts, l’un des deux clubs de la Scottish Premier League basés dans la capitale écossaise – l’autre est Hibernian FC, Frank Sauzée y est un cult hero).

Les faits (reconnus par Thomson) remontent à septembre 2010. L’international Espoir écossais est alors arrêté pour avoir envoyé, entre autres obscénités, des photos de son pénis à deux adolescentes de 12 et 14 ans, ainsi que des propositions de nature sexuelle. Le défenseur a été condamné pour « comportement libidineux et obscène » et placé sur le fichier national des délinquants sexuels pour cinq ans (avec amende de 4 000 £).

A l’annonce du verdict, le club annonce qu’il gardera Thomson. Le club connaissait les charges dont il faisait l’objet depuis septembre 2010, et l’avait même autorisé à enseigner l’éducation physique à de jeunes écoliers, ainsi qu’à représenter le club à des événements organisés par des associations caritatives pour enfants.

Devant le tollé général, le club adopte alors une attitude très défensive et tente d’expliquer les actes de Thomson par « de la naïveté et peut-être des influences extérieures néfastes. »

Le 24 juin, sur le site officiel du club, le propriétaire du club, le richissime et médiatique russo-lithuanien Vladimir Romanov (surnommé « Mad Vlad »), pousse un coup de gueule aussi énorme que sibyllin. Romanov parle d’une « mafia » et « d’esprits malades » qui auraient fomenté une « conspiration » contre le club et ses dirigeants.

Voici le texte de cet hallucinant communiqué qui élève le complexe de la persécution au rang d’art :

« Chaque année, Hearts se bat pour être sur le podium, mais la saison dernière, lors des douze derniers matchs, c’était comme si notre équipe avait été remplacée par une autre. A qui la faute ? Aux joueurs ? A l’entraîneur ? Ou alors c’est un coup de la mafia. Les joueurs qu’on nous pique, les mauvais matchs, les ennuis avec la loi… Et là-dessus, s’ajoutent des amendes records infligées par la fédération écossaise. Les problèmes sont déplacés à un autre niveau. Chaque saison, nous sommes obligés de combattre ces esprits malades, avec de plus en plus de force. Nous nous dressons sur leur chemin pour ne pas les laisser manipuler ce sport à leur guise. Ils tentent de nous affaiblir par tous les moyens possibles. La tache du club est d’arracher ces jeunes des mains de ces criminels. »

On se croirait dans un remake des Envahisseurs, avec Jean-Michel Aulas dans le rôle de David Vincent, live du Stade Gerland après un Lyon-Sainté perdu par les Gones, à cause de l’homme en noir en charge des forces occultes.

Toutefois, début  juillet, devant la forte pression populaire et politique (Premier Ministre écossais, députés locaux, sponsors du club et associations, dont Children 1st), Vladimir Romanov s’envole de Lithuanie pour expédier lui-même le brûlant dossier Craig Thomson. Le 10 juillet, le club annonce que Thomson est sur le départ. Le 31 juillet, il est prêté au FBK Kaunas (autre club de l’écurie Romanov) jusqu’en novembre, fin de la saison dans les pays baltes.

 

10 août 2011

Au plus fort des émeutes, un multirécidiviste mais éminent philosophe anglais tweete :

« Sortez les canons à eau, ça serait génial, et télégénique en plus ! J’espère que vous là, mes petits furets, vous serez de sortie ce soir que vous vous fassiez dézinguer. »

Son nom : Joey Barton. Cette fois, cette tranche de Bartonologie ne provient pas de Nietzsche, Orwell, Sénèque, Kipling ou des Smiths comme à l’accoutumée, mais de, ben, Joey himself.

 

14 août 2011

Comparution du manager de Blackburn, Steve Kean, devant le tribunal de Macclesfield, Cheshire, pour conduite en état d’ivresse.

Le 14 mai dernier, vers 21 heures, le Glasvégien se fait arrêter par la marée-chaussée pour un bel excès de vitesse sur autoroute, quelques heures après le Blackburn-Man United synonyme de titre pour les Red Devils. Sentant qu’il n’a pas bu que du Earl Grey ce soir-là, les policiers le questionnent mais Kean leur assure n’avoir rien ingurgité. L’alcotest vire cependant au rouge : 1,56 g.

Kean déclare aux policiers qu’il est « stupéfait de tester positif » mais en réfléchissant bien, il se souvient avoir bu plus tôt dans la soirée « deux verres et demi de vin avec Sir Alex après le match, ainsi qu’une bouteille de bière vers 18 h 30 avec des amis dans un pub ».

Au tribunal, refusant mordicus d’admettre qu’il a consommé davantage, il avance une version digne d’un mauvais Derrick :

« Quelqu’un a dû verser quelque chose dans mon verre à mon insu […] Ce pub était plein de supporters de Rovers et United qui regardaient le résumé de la FA Cup, j’ai signé des autographes, posé pour des photos, etc. et j’ai laissé mon verre sans surveillance. »

Le juge, Nicholas Sanders, plutôt d’avis que ni Fergie ni personne d’autre n’a intoxiqué le verre de Kean ce soir-là conclut que ce dernier a largement sous-estimé sa consommation. Quel esprit tordu ce juge tout de même. Sanders y va de sa pique lacérée d’ironie :

« Il n’y a aucune preuve d’intoxication de boisson dans cette affaire. Personne ne s’est fait connaître publiquement en disant « Oui, j’avoue, j’ai bien versé 17 vodka dans le verre de Monsieur Kean« . Je vois une autre explication : que Monsieur Kean a bu davantage qu’il n’a voulu l’admettre. »

Pas idiot en effet. Verdict : suspension de permis de 18 mois et 2 500 £ d’amende.

 

27 août 2011

Nile Ranger, 20 ans, international anglais U19 et bad boy notoire de Newcastle United, est rattrapé par la patrouille pour un véritable attentat commis dans le centre-ville de la cité Geordie. Un homme de 33 ans (la victime) est retrouvé blessé et inconscient devant un pub vers 1 h 30. La police fouille les alentours et alpague notre Ranger, planqué dans une ruelle avoisinante. Deux policiers sont blessés dans l’arrestation mouvementée qui suit. En attendant le procès, Ranger a été relâché sous caution.

A 15 ans, Ranger avait été arrêté pour une agression à main armée commise en 2006 à Londres et condamné à onze semaines dans un centre de détention pour mineurs. Peu après, il partait faire ses classes au centre de formation de Southampton, d’où il fut éjecté, après plusieurs avertissements, pour avoir volé des tenues du club (« Je voulais juste les refiler à des potes », s’était-il défendu).

Eté 2008, Newcastle United, par l’intermédiaire de Dennis Wise (alors chargé du recrutement/transferts des jeunes joueurs – au grand dam de Kevin Keegan, le manager), avait donné à Nile Ranger une chance de se refaire.

 

11 septembre 2011

Nile Ranger démarre décidément la saison sur les chapeaux de roues, bien décidé semble-t-il à reprendre le flambeau wild boy abandonné par Andy Carroll (voir précédents Crimewatch, liens en bas d’article). Le Londonien est arrêté à 5 h ce matin dans le centre-ville de Newcastle pour conduite en état d’ivresse et défaut d’assurance.

Soucieux d’informer nos lecteurs et jouer un rôle dans la lutte contre l’alcoolisme au volant, TK a cherché à connaître le score de Ranger à l’éthylotest, histoire aussi de vérifier s’il avait battu le record local alcolo-footeux, actuellement détenu par Paul Gascoigne (3,49 g, en Ford Transit, lors de ce désormais mythique week-end « Bières, pêche et nature », voir Crimewatch # 2). Contacté, le club s’est refusé à tout commentaire de nature alcolo éthylo-comparative et qui pourrait donner des idées à la jeunesse de Newcastle. Une position saine, ma foi.

En mai dernier, l’histrion avait posé pour des photos mode Gansgta devant sa Range Rover, faux revolver à la main, lettres Ranger customisées sur le capot, la grande classe. Il avait dû s’excuser.

Les dirigeants de Newcastle United ne cachent plus leur exaspération avec ce joueur dont l’hygiène de vie épouse la courbe plongeante de sa carrière (3 buts en 58 apparitions depuis 2009 – aucune cette saison). D’avertissements en fortes amendes, Newcastle a tout essayé pour ramener Ranger dans le droit chemin. En 2009, le club l’avait même envoyé au vert plusieurs mois, il logeait chez une paisible famille dans un village côtier, loin de toute tentation ! 

Se débarrasser de Nile Ranger ne va pas être chose facile. En décembre 2010, NUFC lui avait fait signer un contrat de cinq ans et demi ans (une durée qui laisse songeur !), liant donc Ranger au club jusqu’en juin 2016. Un prêt en Football League, ou exil en Ecosse (ou carrément une rupture de contrat) pourrait arriver plus tôt que prévu.

Cet été, avec Yohan Cabaye et Joey Barton, Nile Ranger fut l’un des trois joueurs Magpie interdits de territoire nord-américain lors de la tournée US (trouvez l’intrus… Réponse : Joey Barton – le seul des trois qui tweete du grand penseur à tout bout de champ).

 

12 septembre 2011

La célèbre émission d’investigation Dispatches sur Channel 4, dans son numéro The Truth About Drugs in Football, révèle que l’international écossais Garry O’Connor, 28 ans (Hibernians, SPL) a testé positif pour usage de cocaïne en octobre 2009 alors qu’il évoluait à Birmingham City. Un cas ce Garry… (il sera également en guest star dans le Crimewatch #5).

O’Connor avait été suspendu deux mois par la fédération anglaise (FA) sans que son identité ne soit révélée (l’attaquant essayant de combattre une addiction à l’alcool et la drogue – le club cita une blessure fictive pour expliquer son absence soudaine). Le joueur fut ensuite prêté au Barnsley FC (il aurait sans doute préféré une suspension).

Dispatches révèle également qu’entre 2004 et 2010, on a enregistré dans le football anglais plus d’une soixantaine de tests positifs pour usage de produits illicites (voir article – dont quinze cas pour consommation de cocaïne – la marijuana et le cannabis sont également prisés).

Par ailleurs, toujours selon Dispatches, entre avril 2007 et août 2010, 240 tests ne purent être effectués car les joueurs ciblés étaient absents à l’entraînement quand les testeurs débarquèrent (parmi ces clubs : Manchester City, Liverpool, Fulham, Everton et Newcastle). La FA a une version différente, lire article. 

Les noms de ces footballeurs n’ont jamais été révélés dans l’écrasante majorité des cas. Un porte-parole explique :

« La FA ne livre pas le nom du joueur qui teste positif [pour utilisation d’une drogue sociale, hors compétition] car cette infraction ne figure pas dans le code de l’Agence mondiale antidopage. La FA considère également que la discrétion favorise le traitement médical du joueur, le cas échéant. »

Auto-interrogé, Leon Knight, ex Chelsea reject et ex international jeunes (aujourd’hui membre éminent de la Confrérie des Grands Pitres du foot anglais), déclare au Daily Mail :

« Plein de footballeurs prennent de la coke. Ils sont blindés, ça attire les filles, alors ils n’hésitent pas. »

Ça sent le vécu dans la bouche de « Neon Light » (son surnom), ce party animal aujourd’hui exilé en Irlande du Nord (voir le fameux épisode du bus, ici). Il y a trois mois, Knight (cousin de Zat, Bolton) a d’ailleurs été suspendu par son club (Coleraine), pour « continual breach of contract » (ici).

Il faut dire qu’il ne se pointait plus ni aux entraînements, ni aux matchs… La routine pour Leon. A Swansea, en un an, il ramassa l’équivalent de cinq mois de salaire en amendes ! 

Kevin Quigagne.

 

Dans la même série :

Crimewatch # 3
Crimewatch # 2   
Crimewatch # 1

Enfin, la rubrique culte Said and Done (publiée dans le dominical The Observer), le meilleur de la presse anglaise sur les bizarreries du foot british et international, arrive en France. Une exclusivité Teenage Kicks, of course.

Voir introduction et explications dans la première partie. Aujourd’hui : la deuxième quinzaine de septembre.

17 septembre 2011

L’homme de la semaine

Gordon Taylor, président de la PFA (syndicat des joueurs), s’élève contre ceux qui déclarent que les joueurs manquent de « responsabilité sociale » :

« La PFA reverse 75 % de ses recettes pour des initiatives communautaires, avec l’accord des joueurs. Et les joueurs vedettes font de gros efforts financiers également. »

Egalement cette année, en janvier. Taylor défend les joueurs les plus riches qui utilisent diverses combines pour payer moins d’impôts, entraînant un manque à gagner estimé par le fisc anglais à 100M de £ (voir précédents S & D).

« N’importe quel conseiller fiscal optera pour l’optimisation fiscale… Tout travail mérite salaire. »

[salaire de Gordon Taylor en tant que « syndicaliste » : 1M de £, ndlr TK]

Moving on

Janvier. La Fifa assainit son comité exécutif et promet la transparence. Elu pour représenter l’Asie : Worawi Makudi, président de la FAT (fédération thaïlandaise) et le Sri lankais Manilal Fernando [membre du comité exécutif de la Fifa, ndlr TK]. Leurs moments forts depuis janvier :

Mai : Makudi dément avoir demandé un pot-de-vin à Lord Triesman [ex président de la candidature anglaise au Mondial 2018, ndlr TK].

Juillet : les deux hommes nient avoir versé illégalement 24 000 £ à des délégués Fifa.

Août : la Fifa est accusée de ne pas avoir enquêté sur des malversations s’élevant à 4,4M de £, somme versée au Sri Lanka (pour le développement du football dans ce pays).

La semaine dernière : Makudi nie avoir utilisé des fonds pour payer des travaux de construction sur un terrain qui lui appartient. La Fifa : « Nous lui avons demandé une clarification. »

La semaine de Bulat

Suisse. Le propriétaire de Xamax, Bulat Chagaev, déclare qu’une semaine sans limoger personne, ça fait du bien :

« La stabilité dans un club, c’est primordial. »

Chagaev ajoute que les détracteurs de son bilan – dont quatre entraîneurs limogés en cinq mois, gardes du corps qui auraient été envoyés pour « réveiller » l’équipe – devraient se détendre un peu :

« Jamais je n’ai voulu nuire à quiconque. Tout ce que je veux, c’est donner du plaisir à la ville. »

Ailleurs

Toujours au tribunal : la fédération du Zimbabwe et l’ex chief exec Henrietta Rushwaya, limogée il y a onze mois pour des allégations « d’irrégularités ». Selon des avocats de la fédération, Rushwaya aurait emporté avec elle des objets appartenant à la fédération, y compris « trois générateurs électriques, quatre camions et trois autocars ».

Rushwaya affirme que les véhicules lui appartiennent. La fédération réplique que « son opinion est faussée ». Les auditions se poursuivent.

Camions et
Elle aurait piqué 4 camions et 3 bus

L’amour du club

Asamoah Gyan, en juin :

« Ces rumeurs dans les journaux [d’un départ de Sunderland], ça ne m’intéresse pas. Je suis joueur de Sunderland, à 100 %. J’adore ce club, une institution pour moi, ainsi que les traditions de ce club. »

1er septembre :

« Ces rumeurs me dérangent. Je suis heureux à Sunderland et j’ai un contrat, que j’ai bien l’intention d’honorer. »

16 septembre : rejoint en prêt Al-Ain (E.A.U), pour le « challenge ».

Progress report

Cristiano Ronaldo Les supporters me sifflent parce que je suis riche, beau et un super joueur ») évoque, dans son livre de 2007 intitulé Moments, les valeurs clés que tout individu doit posséder :

« L’humilité est l’une des valeurs que je chéris le plus, tout comme l’éducation et l’instruction. Quand j’aurai un enfant, ce sont ces valeurs que je lui inculquerai. »

Bagarre de la semaine

Costa Rica. Jorge Barbosa (club d’Herediano) déclare avoir eu raison de frapper Jonathan McDonald (Alajuelense) pendant une célébration de but, déclenchant une bagarre générale (voir clip) et portant le total des cartons rouges à six. Il précise :

« Il m’a insulté. Je ne permets pas qu’on m’insulte. »

McDonald :

« Il sait pourtant que je viens tout juste de subir une opération de chirurgie du visage. Quelle réaction lamentable. »

Model news

La presse argentine rapporte que la mannequin Wanda Nara « s’est mal conduite » en découvrant un texto sur le portable de son mari, Maxi López (Catania). Le message provenait de son agent italien et a poussé la belle à saccager la maison et la Ferrari de López. Selon les médias, le texte était le suivant :

« Maxi, vient me rejoindre, je suis assis ici avec une bière et quatre filles, et je veux parler transfert. »

Nara a répondu en texto :

« Tu te fous de ma gueule ou quoi ? Tu essaies de vendre mon mari en l’appâtant avec des filles ? »

La même Nara a déclaré que tout baignait dans leur mariage : « Moi et Maxi, on est heureux ensemble. »

24 septembre 2011

Nouvelles argentées

Du nouveau sur la Big Society [élément central et formidablement vaseux du programme politique de David Cameron, ndlr TK]. A Bombay, Liverpool lance son programme de football de masse « Go Forward », sponsorisé par Standard Chartered. La banque déclare :

« Cette initiative s’inscrit dans une volonté de notre part de mettre fermement l’accent sur la pérennité dans notre développement et de contribuer nous aussi au développement des communautés au sein desquels nous sommes actifs. »

(mars : la contribution fiscale de Standard Chartered tombe à 106M, tandis que les profits atteignent 3,7 milliards. Les primes « augmentent modestement » pour atteindre 770M).

Homme de la semaine

Silvia Berlusconi, qui cherche manifestement à clôturer une année particulièrement rude (accusations de corruption, d’évasion fiscale et de fêtes bunga bunga) avec des communiqués de relations publiques propres et simples, révèle le nouveau sponsor « premium » de Milan. Il s’agit de l’Albanais Rezart Taci, magnat du pétrole, qui s’est empressé de déclarer à la presse :

« Silvio Berlusconi a toujours été pour moi un symbole de force, de détermination et réussite, les valeurs sur lesquelles j’ai construit ma carrière. »

(2010 : les gardes du corps de Taci frappent un journaliste jusqu’à lui faire perdre connaissance après que ce dernier a lié leur patron à des affaires de corruption et évasion fiscale. Taci, innocenté, a fait part au tribunal sa tristesse de voir son personnel inculpé : « Je condamne toute violence. »).

Les sorties de la semaine dernière

Hit-parade des trois plus gros votes de confiance avant la vague de limogeages de la semaine dernière.

1) 16 septembre. Massimo Moratti, president Inter, sur l’entraîneur Gian Piero Gasperini :

« Il n’y aura absolument aucun changement d’entraîneur dans les prochains jours, la question ne se pose même pas. Laissons à l’entraîneur le temps de travailler. »

21 septembre : Gasperini viré.

2) 18 septembre. Frank Arnesen, director à Hambourg, sur l’entraîneur Michael Oenning :

« On joue Stuttgart vendredi et Michael Oenning sera assis à mes côtés et avec l’équipe dans l’avion, aller et retour. »

19 septembre : Oenning viré.

3) 22 septembre. John Ryan, président de Doncaster Rovers (D2), au sujet du manager Sean O’Driscoll, en grand danger :

« Vous savez, les impatients qui veulent toujours virer l’entraîneur, moi ça m’a jamais plu. Les clubs qui virent leur manager à la va-comme-je-pousse finissent toujours par descendre. Nous, c’est pas notre manière de faire. »

23 septembre : O’Driscoll viré (par texto).

[mais qu’on se rassure, après le scandale national « mascotte en lingerie » de juin, voir clip et ici, Doncaster Rovers a gardé sa célèbre mascotte, Tracy Chandler, celle qui « donnait une mauvaise image du club » – ndlr TK]

O'Driscoll (manager) viré mais Tracy (mascotte) conservée, elle
Exit le manager des Rovers mais pas la mascotte

En bonus : la meilleure tentative ratée de s’accrocher à son poste. Le 11 septembre, Lothar Matthäus, sélectionneur de la Bulgarie :

« Pour moi, il ne fait aucun doute que mon contrat sera prolongé. Nous avons un accord verbal, scellé par une poignée de main. Et les gentlemen ne reviennent jamais sur leurs promesses. Donc, je suis tranquille. »

19 septembre : Matthäus viré.

Trophée de la prise de conscience

Ivan Gazidis, chief exec d’Arsenal, parle des valeurs auxquelles il croit :

« C’est un défi permanent que d’opérer d’une manière responsable et durable quand d’autres clubs ont des budgets bien plus conséquents que le nôtre. […] Ce message de responsabilité et continuité est essentiel pour le football. […] Nous devons tenir compte des réalités économiques et des inquiétudes actuelles. »

Revenus l’an dernier de Gazidis en tant que chief exec : 1,7M £, dont 669 000 en primes.

Propriétaire de la semaine

Argentine. Julio Comparada, président de l’Independiente, qualifie de « crasses » les accusations portées à son endroit selon lesquelles il aurait utilisé le noyau dur des Barra brava du club pour étouffer un mouvement de protestation contre lui. Selon le Diario Show, un employé du club aurait reçu l’ordre de débrancher une caméra du système de surveillance du stade « pour que ne soit pas filmée la manière dont les détracteurs ont été réduits au silence. »

Comaparada a ajouté : « Les barras sont un véritable fléau dans le football. »

En chute

Bresil. L’arbitre Rodrigo Nunes de Sa a nié s’être laissé tomber lors d’une altercation avec George Santos (club d’Operário), pendant laquelle il aurait reçu un coup de boule de Santos (clip). Ce dernier a déclaré que la réaction de l’officiel « était digne d’un Oscar ».

Nunes de Sa : « J’ai senti un contact sur mon front et je suis tombé. »

Déclaration de la semaine

Toujours d’actualité à Zurich : l’enquête sur les « votes contre paiement » de la Fifa (affaire des 25 000 £ versés à des membres influents de la Fifa). Parmi les éléments de preuve discutés la semaine dernière, un compte-rendu du comportement du président de la fédération guyanaise, Colin Klass, dans des locaux officiels :

« Monsieur Klass a demandé « Pourquoi cette porte est-elle fermée ? Y’a des gens en train d’empocher des backshish ici ?« . Un membre officiel de la Caribbean Football Union a alors autorisé Monsieur Klass à entrer dans cette pièce. Lequel en est ressorti quelques minutes plus tard, en souriant et en ricanant légèrement. »

La Fifa a suspendu Klass pour 26 mois. Les auditions se poursuivent.

More legal news

En octobre dans un tribunal néerlandais : l’Ajax poursuivi en justice par un groupe antisémite dans l’affaire des chants de supporters « Nous sommes les supers Juifs ». Ce groupe déclare que l’Ajax n’a « aucune racine juive et peu de supporters juifs » et que ces chants ne font que provoquer les adversaires.

En août, l’ADO Den Haag fut censuré après que certains de ses supporters s’en étaient pris à l’Ajax à coup de chants tels « Hamas, Hamas, les Juifs aux chambres à gaz » ou « Ces horribles Juifs ont le cancer » en mars 2011 (lors d’un ADO Den Haag-Ajax). Les dirigeants de l’ADO disent « ne rien avoir entendu »

Egalement cette année. Lex Immers, joueur de l’ADO dit « pardon pour toute offense causée » après s’être fait filmer avec des supporters célébrant la victoire sur l’Ajax sur des « On va aller casser du Juif ». Il s’explique :

« Moi, ça m’a paru vraiment innocent. »

Toutou de la semaine

Tanzanie. Un chien policier s’échappe et pourchasse des joueurs sur le terrain pendant un match du Simba SC contre Toto Africans. En première mi-temps, le berger allemand s’est défait de sa laisse et a couru après des joueurs des deux équipes (voir clip) mais fut neutralisé à temps.

Un porte-parole de la police : « Ce n’était pas notre intention de ruiner ce match. »

Dans la même série :

Said & Done, septembre 2011 (1/2)

Said & Done, août 2011 (2/2)

Said & Done, août 2011 (1/2)

Enfin, la rubrique culte Said and Done (publiée dans le dominical The Observer), le meilleur de la presse anglaise sur les bizarreries du foot british et international, arrive en France. Une exclusivité Teenage Kicks, of course.

C’est donc au terme d’une lutte sans merci (encore plus intense que le transfert de Rohan Ricketts aux Shamrock Rovers) que Teenage Kicks a obtenu les droits de traduction de Said and Done, l’incontournable trublion de la presse foot anglaise. Chaque semaine, S & D braque son puissant projecteur sur les aberrations, étrangetés et autres excentricités du foot britannique et international. Une fois par mois, nous publierons un généreux florilège des exotiques trouvailles de David Hills (rédacteur en chef) et sa bande de fins limiers. Aujourd’hui, le best of de septembre, première partie.

 

4 septembre 2011

Le Number One des propriétaires de la semaine

Juin. L’arrestation de Carson Yeung (propriétaire de Birmingham City) pour blanchiment de fonds n’aura aucune conséquence pour le club, déclare le président du club, Peter Pannu. Ce dernier dément les rumeurs d’une vente express de joueurs pour renflouer les caisses. Il déclare :

« Tout va bien. A mon retour de Hong-Kong, je vous informerai de la situation. Ces choses-là arrivent. »

Août. Période post vente express de joueurs, Yeung contracte un emprunt de 6,3M (à 12 %), en partie pour « rembourser les dettes », avant de retourner au Royaume-Uni sous caution. Son avocat a déclaré à la justice de Hong-Kong :

« Il est faut absolument que Carson retourne à Birmingham. Il se doit d’être sur place, pour rassurer les joueurs. »

Le Number Two

Le propriétaire de Palerme, Maurizio Zamparini :

Février. Il limoge le manager Delio Rossi l’accusant de « ne pas avoir de couilles » et le remplace par Serse Cosmi, « un vrai homme, un type qui a la gnaque. »  

Avril. Limoge Cosmi pour « faiblesses fondamentales » et reprend Rossi.

Mai. Zamparini déclare : « Rossi, il est comme ma femme, je le veux pour moi tout seul. »

Juin. Rossi démissionne, Zamparini nomme Stefano Pioli et promet la stabilité :

« Pioli est un homme formidable et humble. Je vous fais un pari : il sera encore ici, avec moi, pour trois ans et ensuite, prolongement de contrat de deux ans. »

La semaine dernière. Le Zamp vire Pioli avant son premier match. « Ça ne marchait pas, je veux le retour de Rossi

Ce dernier, interrogé, déclare : « Il n’en est pas question. »

(verdict de Piolo quand il accepta le poste : « Je suis sûr que le président et moi auront nos désaccords, mais c’est normal. La situation actuelle est très positive. »)

37 : nombre de changement d’entraîneurs effectués par Zamparini depuis 1987.

Effort collectif

230 000 £ : montant de la masse salariale de Plymouth Argyle pour août [club de D2 en 2009-2010, dans les profondeurs de D4 aujourd’hui – là où Romain Larrieu évolue depuis 2000 – en redressement judiciaire, 13M de dettes, ndlr TK].

Les administrateurs judiciaires annoncent que 60 % des salaires de septembre devront être reportés.

228 626 £ : montant des frais des administrateurs judiciaires accumulés entre mars et la fin avril – continuant depuis cinq mois à un rythme de 267 £ de l’heure en moyenne.

Club de la semaine

2002. Des dépenses déraisonnables condamnent Leicester City au redressement judiciaire, avec dettes de 30M, résultant en une perte pour le fisc anglais de 6M (jamais remboursés) et diverses entreprises locales, dont les Ambulances St John qui doivent faire une croix sur 4 415 £.

La semaine dernière. Sven-Goran Eriksson achève son Mercato d’été : 14,2M de dépensés, dont 4,5 pour Jermaine Beckford.

Bilan financier de Leicester sur le dernier exercice : perte de 7,5M.

Ailleurs

485M : montant dépensé en transferts cet été par les vingt clubs de Premier League, 120 de plus que l’été dernier.

12M : montant de la subvention annuelle de la Premier League auprès de la Football Foundation [aide au football de masse, ndlr TK], comparé à 20M en 2004.

Autres moments forts du mercato d’été

22 juillet. Mikel Arteta, Everton :

« Ce que j’aime dans cette intersaison à Everton c’est qu’on ne parle pas de transferts, de rumeurs, on ne parle pas de ci et de ça. L’année dernière, il y avait une grande incertitude autour de deux ou trois cadres du club, on ne savait pas s’ils allaient rester. Cela nous a affectés. Cette année, rien de tout cela. »

Août. Arteta demande à être transféré et rejoint Arsenal.

Plus belle promesse pré-mercato

Mai. Le président de Manchester City, Khaldoon al-Mubarak, sur les fortes dépenses du Mercato d’été 2010 où six joueurs furent recrutés :

« Cela ne se reproduira pas. Nous ne recherchons pas la quantité, aujourd’hui, on dispose de joueurs de qualité, on a juste besoin de deux ou trois joueurs supplémentaires. »

Nombre de joueurs recrutés cet été : six, pour 76M.  

Nouvelles bon goût

Colombie. Les fabricants d’un jeu en ligne sur le sélectionneur national (Hernán « Bolillo » Gómez) en rapport direct avec sa démission pour avoir frappé une femme dans un bar (voir S & D précédent), déclarent que le jeu n’est « absolument pas de mauvais goût ».

Le jeu consiste à déplacer Gómez qui se trouve dans un bar à frapper des femmes avec un bâton tout en buvant de la bière. Message final au vainqueur : « Vous êtes une très mauvaise personne. »

Le créateur, Pablo Andrés Pabón :

« A travers l’humour, on peut créer une conscience qui empêchera que d’autres incidents de cette sorte ne se reproduisent. »

Nouvelles limogeages

Madagascar déclare avoir limogé l’intégralité de leur équipe nationale pour la remplacer par leurs Espoirs (match de qualification CAN contre le Nigéria) à cause d’un désaccord sur les primes. Le vice-président de la fédération Doda Andriamiasasoa :

« L’ambiance n’était pas sereine. Leur comportement a été indigne. »

La semaine de Bulat

Suisse. Le propriétaire du Neuchâtel Xamax, Bulat Chagaev, déclare que les allégations selon lesquelles il a envoyé des gardes du corps armés dans les vestiaires de Xamax, après un décevant match nul, dans l’intention de causer la « terreur » sont fausses. Il précise :

« Je n’ai pas besoin d’armes pour faire peur à ces joueurs. Je ne regrette rien de mes agissements… Soyez tranquilles, je suis bien dans mes baskets. »

Rappel, août dernier. Chagaev limoge Rudakov, après avoir viré l’intégralité du staff des entraîneurs, viré le gardien et être entré furax dans le vestiaire en criant « Je vais tous vous tuer. »

 

 10 septembre

Un peu de comptabilité

28M de £ : montant que l’Australie à dépensé pour sa candidature Coupe du Monde 2022. Résultat : un vote reçu.

Sont inclus dans les livres de compte de la candidature, publiés la semaine dernière : 3,7M d’argent public dépensés sur le personnel, 1,7M en frais de déplacement et 6,9M pour l’élaboration d’un livre de candidature de 700 pages (avec reluire cuir de kangourou) ainsi que sa présentation à Zurich devant Sepp.

Le chief exec de la fédération australienne, Ben Buckley, déclare que le temps est venu de passer à autre chose :

« Nous pouvons désormais clore ce chapitre de notre histoire. »

Egalement dans les comptes : 4,4M de £, versés à des consultants externes, dont 956 000 à Peter Hargitay, un ancien « conseiller spécial » de Sepp. L’année dernière, Hargitay a nié les allégations selon lesquelles sa société avait été surpayée :

« Vous plaisantez ou quoi ? Pour ce travail, j’ai touché le montant le moins élevé que notre société a reçu depuis des années car on m’a dit « On vous paiera peu ou rien mais on vous versera une grosse prime si vous obtenez la coupe du monde. »  On ne l’a pas eue, par conséquent, moi, j’ai gâché deux ans de ma vie pour toucher une somme dérisoire. »

Pendant ce temps-là

2010. Sepp explique pourquoi la candidature du Qatar (2022) a obtenu 14 votes :

« Cela n’a rien à voir avec l’argent. Il s’agit du développement du football, de traverser les frontières. Alors ne me parlez pas d’argent. »

2011. Estimation du budget du Qatar pour 2022 : 138 milliards de £, dont 28 pour la construction d’une ville nouvelle.

Déclaration de la semaine

Kevin Heaney, candidat à la reprise de Plymouth Argyle [en redressement judiciaire depuis mars 2011, 13M de dettes, ndlr TK], toujours à la tête d’un groupe offshore d’investisseurs non identifiés cherchant à acheter le foncier du club aux contrôleurs judiciaires.

Heaney déclare que la décision du groupe de donner le contrôle total du club à l’actuel président intérimaire Peter Ridsdale ne devrait pas inquiéter les supporters [Ridsdale est l’un des principaux fossoyeurs de Leeds United au début des années 2000, ndlr TK].

« En Peter Ridsdale, nous avons la grande chance de posséder le meilleur homme au Royaume-Uni capable de sauver un club. »

Aussi lié la semaine dernière à une possible reprise du club, l’ex propriétaire d’Oxford United et résident monégasque Firoz Kassam (il aurait été en négociation avec Peter Ridsdale, mais sans succès). Les références de Kassam : 2002, il vend le stade du club, Manor Ground, à sa propre société, pour 6M, et le revend le double à des promoteurs immobiliers. Il explique :

« J’ai prix un gros risque et ça a payé. Je suis fier de ce que j’ai fait. »

Des nouvelles du Xamax

Suisse. Du nouveau au Xamax depuis la semaine dernière : le propriétaire Bulat Chagaev limoge l’entraîneur Joaquín Caparrós – son quatrième limogeage depuis mai – quelques jours après avoir nié utilisé des gardes du corps pour « motiver » ses joueurs (« je n’ai besoin d’aucune arme pour leur faire peur »)

Le nouvel entraîneur Victor Muñoz se déclare confiant quant à sa longévité en poste :

« Je fais confiance à Monsieur Chagaev. »

Aussi en partance

4 septembre. Le président de la fédération des E.A.U. déclare que ceux qui critiquent le sélectionneur Srecko Katanec devraient arrêter :

« Les fautifs, ce sont les joueurs, ils n’ont pas été à la hauteur. La plupart de leurs passes sont mauvaises. Ils paniquent trop. »

7 septembre. Katanec :

« Je me suis fait limoger, mais je ne regrette pas avoir accepté ce poste. Ça a été une expérience utile et très riche. »

Amende de la semaine

10 000 € : montant des amendes infligées aux attaquants de Wolfsburg Patrick Helmes et Mario Mandzukic, pour « ne pas avoir suivi les consignes tactiques » lors d’une défaite 4-1 le mois dernier.

Autre amendes à Wolfsburg : 1 000 € pour « passe en retrait au gardien inutile » ; 500 € pour « absence de contrôle d’un ballon aérien avant le rebond » ; 250 € pour « port d’écouteurs dans le bus ».

Le syndicat des joueurs : « Ces mesures n’ont vraiment rien de légal. »

La dernière sur Vlatko

Croatie. Des supporters croates ont fêté la victoire sur Israël en match qualificatif pour l’Euro 2012 avec des chansons fascistes et des « Allez joue, pédé ». Le président de la fédération croate, Vlatko Markovic, n’a fait aucun commentaire.

2010. La dernière fois que Markovic s’est exprimé en public, il attaquait ceux qui critiquaient son engagement d’interdire le football aux joueurs homosexuels :

« Vous voulez connaître mon opinion sur mes détracteurs ? Ecrivez ça : j’en ai plus que marre de vous les putains de reporters. Vous pigez ? Voilà ce que vous pouvez écrire dans vos colonnes. »

Dignity news

Pérou. L’entraîneur de Trujillo, Horacio Baldessari, déclare qu’il n’a « aucun regret » d’avoir baissé son pantalon en direct a la télé tout en affirmant que son gardien avait été corrompu. Baldessari, qui a feint d’utiliser des billets de banque en guise de papier toilette, a déclaré que la suspension infligée par la fédération pour « vulgarité manifeste » résulte d’une tentative de noyer le poisson.

« Mon cul, c’est pas le problème dans cette histoire. »

Aussi en pétard

Brésil. L’entraîneur du Flamengo, Vanderlei Luxemburgo, déclare qu’il a eu raison de quitter l’entraînement sur le champ après qu’un joueur « a émis une flatulence pendant une causerie. » Un joueur de l’effectif, à la presse :

« D’abord, on a pensé qu’il [Luxemburgo] rigolait, mais il a refusé de revenir. Personne ne s’est dénoncé, comme à l’école. L’entraîneur était furieux. »

Luxemburgo :

« L’indiscipline, c’est inacceptable. »

L’ex-joueur Gilmar Fuba :

« Vous savez, c’est pas la première fois. En 1998, avec les Corinthians, on avait un match important contre Atletico PR à Curitiba. On était tous silencieux, et là, j’en ai lâché une. Luxa était derrière moi, mais je le savais pas. Mais bon, on faisait souvent ce genre de farces. Un joueur s’oubliait, ou il pétait au visage d’un autre. Y’en avait même qui pétaient dans une main et relâchait l’odeur au visage d’un coéquipier. C’est très fréquent. A mon avis, Vanderlei fait un blocage sur ceux qui relâchent leur gaz. »

A jeudi pour le reste de septembre.

Dans la même série :

Said & Done Août (2/2)
Said & Done Août (1/2)