Archive for février, 2011

Première partie des évènements et futilités du mois dans le football anglais.  Encore un mois riche en émotions, surprises et cocasseries. Aujourd’hui, du 1er au 6 février.

Au sommaire :

  • Torres et Carroll: ils sèment malheur et désolation dans tout le Royaume. Les images insoutenables, en exclusivité TK [ATTENTION. Ces images peuvent choquer ou offenser]
  • Oxfam et The Sun, l’improbable duo recycle les maillots des « traîtres »
  • 75è anniversaire de la mort de Jimmy Thorpe, celui que tous les gardiens du monde peuvent remercier
  • 25è journée de Premier League. Ânes à Lyse, TOP XI & FLOP XI
  • Décès de Neil Young, Man City Legend
  • Le « snood » bientôt interdit? l’IFAB va en discuter
  • 26è journée de PL. Scores des années 50, dispositifs tactiques des années 90. L’une des journées les plus dingues de l’histoire du foot anglais. Ânes à Lyse, TOP XI & FLOP XI
  • Dossier sur les plus mémorables comebacks du foot anglais (et celui de Newcastle contre Arsenal, c’est du pipi de magpie)
  • Sian Massey de retour et des nouvelles d’El Hadji Diouf

Et bien plus encore…

MARDI 1er FÉVRIER

La Premier League publie les nouvelles listes des 25 pour chaque club.

En ce matin du 1er février, les supporters de Newcastle tournent la page de leur calendrier NUFC et découvrent… Andy Carroll !

Coucou, c'est Andy, happy new month Magpies

Coucou, c'est Andy, j'ai dit oui (pas à Rita, à Kenny), happy new month mes Magpies

Ceux de Liverpool, eux, auront droit au minois du « traître » Fernando Torres en avril. Hormis les supporters qui arborent un tatouage d’El niño sur le corps, le plus dépité de tous est incontestablement Shaun McCormack. Le 27 décembre dernier, cet homme de 36 ans adoptait officiellement le nom de… Fernando Torres ! Le Nando bis déclarait dans le Sun :

« Je réalise mon rêve […] J’ai hésité entre Steven Gerrard et Torres, mais j’ai pris ce dernier car je voulais un nouveau nom qui en jette. Ma femme et mes quatre enfants ont bien rigolé. La seule qu’a pas apprécié, c’est ma belle-mère. Mais rien que pour voir sa réaction, ça valait le coup de le faire. »

Réaction d’un lecteur du Sun : « Wow, what a total loser! »  

Les prochains à se tordre de rire au frais du loser seront les employés chargés de lui délivrer les papiers et documents avec son nouveau blase. Car si le changement de nom par « deed poll » est une procédure facile et courante en Angleterre, la paperasserie qui va avec tient, elle, du parcours du combattant. La version buse d’El niño n’a pas fini d’en baver. En fait, le Torres songe déjà à rechanger de nom. Les employés de la société prestataire lui ont suggéré de s’appeler… Andy Carroll.

Ce supporter anonyme a trouvé une solution plus pratique et cheap : sur son maillot, au feutre, il a remplacé le nom de Torres par Carroll.

Beaucoup de supporters ont déjà adopté le nom d’un club, tel ce Mister Motherwell Football Club. Parfois, c’est même toute une organisation qui change son nom, comme ces employés du pub le Shakespeare Inn de Manchester, qui ont tous officiellement adopté le nom de… Wayne Rooney ! (et le boss celui de Fabio Capello).

Mais le plus connu d’entre eux reste incontestablement John Portsmouth Football Club Westwood. La France a Clément d’Antibes, l’Angleterre, John Portsmouth FC Westwood. Un cas ce John, mais surtout un véritable cauchemar pour les stadiers, surtout ceux des rivaux de Southampton. Il a souvent été interdit d’entrée ou expulsé du stade de St Mary’s, notamment pour avoir uriné sur les sièges, refusé de s’asseoir et introduit toute sorte d’objets qui font tache dans l’univers aseptisé des stades de PL. Même Portsmouth a failli l’interdire de stade, car, en gros, il casse les gonads à tout le monde avec son matos à la Rémy Bricka (cloches, instruments, etc.), et pis, il est du genre remuant aussi.

John Portsmouth Football Club Westwood

John Portsmouth Football Club Westwood

 

Pendant ce temps-là, l’improbable duo Sun-Oxfam (méga organisation caritative et ONG anglaise) annonce son dernier projet de dumping sportif : envoyer les « traitor tops » en Afrique ! (maillots des « traîtres » Torres et Carroll). Si ça vous dit, envoyez donc vos dons emmaillotés à : The Sun Shirt Amnesty, 3 Thomas More Square, London, E98 1XY. Ou rendez-vous dans l’une des sept cent boutiques Oxfam en Angleterre. Sarah Farquhar, chargée de la distribution à Oxfam, déclare :

« Les maillots de foot sont adorés dans toute l’Afrique de l’Ouest, aussi bien par des enfants que des adultes. Ils seront portés avec fierté dans des pays comme la Gambie ou le Sénégal, où l’on aime tout autant le foot qu’ici. »

Ils ne savent décidément plus quoi inventer au Sénégal pour empêcher les gamins d’acheter des maillots E-H Diouf.

La BBC Radio 5 Live, principale radio foot avec TalkSport, sort le témoignage déchirant (mais ô combien lucide !) d’un gamin de six ans, le petit Joseph Tierney, qui supporte les deux équipes (père Geordie, mère Scouser) et qui s’est sacrifié pour s’offrir les maillots de ses héros :

« Je viens juste de payer cher pour un maillot de Torres, rien que le flocage de son nom et du numéro 9 m’a coûté 16 £. Si je pouvais le changer, je mettrais Suárez à la place. »

Le journaliste lui demande combien de temps il pense que l’Uruguayen restera à Liverpool :

« Euh, à mon avis, un an ou deux. »

Le Sun vole à son secours et lui offre un maillot de Kevin Nolan à la place (pauv’ bonhomme). ATTENTION, ces images peuvent choquer ou offenser : Les insoutenables images de la tragédie.

Jimmy Thorpe. Il y a soixante-quinze ans, ce gardien de Sunderland décédait à la suite d’un déchaînement de violence lors d’un match contre Chelsea, le 1er février 1936. Ironie de l’histoire, ces deux clubs se rencontrent ce soir (Craig Gordon et Petr Cech porteront un brassard noir). Son décès fut directement à l’origine de changements capitaux pour les gardiens dans les Lois du jeu (voir plus bas). A ce jour, Jimmy Thorpe, héros du Nord-Est, est le seul joueur anglais mort à la suite de blessures contractées sur un terrain.

Un drame raconté par Raich Carter (Sunderland Legend), dans son autobiographie :

« On mène 3-1, Jimmy réceptionne une passe en retrait un peu courte, il se plaque le ballon contre la poitrine mais là, plusieurs joueurs de Chelsea se ruent sur lui et essaient de lui faire relâcher le ballon, alors qu’il est à genoux. Déchaînés, ils lui assènent des coups de pied partout sur le corps et la tête. Une grosse altercation s’ensuit, Jimmy se relève, s’adosse contre un poteau en se tenant la tête mais refuse de se faire soigner, et continue le match. »

Transporté à l’hôpital (cotes cassées et traumatisme crânien), Thorpe tombe dans le coma et meurt quelques jours plus tard, à l’âge de 22 ans (il comptait 139 matchs pour les Black Cats, voir article et photos). Il faut dire que le règlement et les mœurs de l’époque ne protégeaient guère les joueurs. Selon les journaux d’alors, ce match fut d’une brutalité inouïe, même pour l’époque. Après l’expulsion d’un joueur de Chelsea, les Londoniens se mirent en tête « d’affaiblir » Sunderland en malmenant Thorpe, gardien talentueux et pièce maîtresse de l’équipe (il était au bord de la sélection anglaise).

Jimmy Thorpe, tous les gardiens du monde lui doivent une fière chandelle

Jimmy Thorpe, tous les gardiens du monde lui doivent une fière chandelle

Plusieurs canards locaux, tel le Sunderland Football Echo (SFE), déçus du score et du déroulement de la partie (remontée de Chelsea) allèrent jusqu’à accuser Thorpe d’avoir manqué de courage sur les deux derniers buts des Blues [donc, après l’accident]. Le SFE :

« Thorpe a eu peur en fin de match et s’est déballonné au moment crucial. »

Un autre titre : « La piètre performance du gardien des Black Cats coûte un point à Sunderland. »

Apprenant la gravité de la situation, le SFE présentera ses excuses le lendemain. Deux jours plus tard, après sa mort (coma diabétique et arrêt cardiaque), une enquête fut ouverte par la police locale. Personne parmi les joueurs ou l’arbitre n’accepta de témoigner. Mais un policier en faction à Roker Park (antre du SAFC jusqu’en 1997) décrivit l’extrême violence de l’action. La police intima l’ordre à la FA de « donner instruction aux arbitres de se montrer plus strict avec les joueurs. »

Toutefois, la FA décida de rejeter la faute sur… Sunderland (!), coupable à ses yeux d’avoir aligné un « joueur dont la santé était fragile » (Thorpe avait été diagnostiqué diabétique deux ans plus tôt – mais n’avait jamais souffert de cette condition, mal soignée à l’époque, le match contre Chelsea était son 52è de suite). Les circonstances de sa mort poussèrent les instances à modifier la Loi du jeu sur le contact avec les gardiens. Les Black Cats remportèrent le titre cette saison-là (leur deuxième et dernier titre).

Chelsea FC publie ses comptes pour la saison 2009-2010, en £ : 71M de dettes et 173M de masse salariale de Chelsea (84 % du chiffre d’affaires, seul Man City a un ratio salaire / CA plus élevé, 107 %). Chelsea, qui a vraisemblablement dépensé 75M le mois dernier pour anticiper sur les prochaines restrictions financières, n’avait cessé de répéter à l’UEFA, par la voix de Ron Gourlay (chief exec) que le club « aura un budget équilibré en fin de saison 2009-2010 et sera bien placé pour satisfaire aux exigences du financial fair-play. »

Jamie O’Hara (milieu, Tottenham) est prêté aux Wolves et rappelle qu’il « est avant tout un footballeur et qu’il compte bien se faire un nom. » Il déclare dans le Sun en avoir assez de n’être connu que comme le fiancé de Danielle Lloyd, une über-wag et ex Miss G-B qui collerait la honte éternelle à Geneviève de Fontenay. L’ex international Espoirs anglais revient d’une longue blessure au dos.

MARDI 1er et MERCREDI 2 FÉVRIER

25è journée de Premier League. Résultats, résumés de match et statistiques ici (cliquez sur « report » pour les stats).

Le TOP XI TK :

————————Harper—————-

Jacobsen——-Skrtel———-Vidic——–Agger

Kelly———-Meireles———Duff——-Hoilett

——-Obinna——————-Rooney———

Remplaçants : Gomes, R Ferdinand, Lucas, Bentley, J Thomas, Gerrard, Kalou

Le FLOP XI TK :

————————-Hart——————-

 Zubar———–Dunne——-Cathcart——C Clark

Jenas———–S Petrov———Diao——-Rosicky

————-Best—————-Varney———-

Remplaçants : Kingson, Baptiste, Eardley, A Wilkinson, M Wilson, Dunne, Dzeko

Les ânes à Lyse des matchs

Liverpool 2 –  Stoke 0

Troisième victoire d’affilée pour des Reds. Et encore un but de Meireles, son troisième en quatre matchs. Les « damnés » de l’ère Hodgson, Lucas, Mereiles et Johnson, sont transformés – ainsi que Poulsen, bien meilleur (reste plus qu’à ressusciter Joe Cole et Milan Jovanovic).

Alors que l’on enlevait la gigantesque fresque Torres devant Anfield, Andy Carroll était présenté au public, au son de « New Kid in Town » des Eagles (blessé à la cuisse, au moins quatre semaines d’arrêt). En fait, il y avait deux new kids in town ce soir, Carroll et Suarez. L’histoire de Liverpool est un perpétuel recommencement. Les supps Reds avaient pleuré quand Keegan partit pour Hambourg (Dalglish le fit vite oublier) ; ils déprimèrent quand Rush décampa pour la Juve en 1987 (ça ne les empêcha pas de cartonner, titre 1988 remporté avec onze points d’avance sur le deuxième, MU) ; et se mirent au Prozac quand Robbie Fowler fila à Leeds en novembre 2001 dans des circonstances aggravantes, après dix-sept ans chez les Reds (Houllier lui préférant… Emile Heskey).

L'un des quatre métamophosés de l'ère Dalglish

L'un des quatre métamorphosés de l'ère Dalglish

Un match moyen mais tactiquement intéressant (cliquez ici). Beaucoup de chamboulement positionnel chez les Reds. Et première en PL cette année, (dictée par les absences), Liverpool alignait trois arrières centraux : Kyrgiakos (devant Reina), Skrtel à droite et Agger à gauche. Devant eux, Martin Kelly et Glen Johnson évoluaient en position de « wing backs » (contraction de « winger », ailier, et « full-back », latéral), donc très excentrés au niveau de la ligne médiane, en somme des latéraux-ailiers chargés de faire le piston sur l’aile. Gros test pour Glen Johnson, latéral droit de formation et inhabituellement positionné en wing-back à gauche. En fait, il eut l’air bien plus à l’aise que dans sa position habituelle. Tandis que Lucas et Fabio Aurelio évoluèrent au milieu (ce dernier est latéral gauche) et Kuyt en pointe (à la place de Torres), alors qu’il joue à droite d’habitude. Début réussi de Suarez, entré à la 63è, et qui claque un quart d’heure plus tard devant le Kop, d’un tir contré par Wilkinson (quasiment un contre son camp).

Pour Stoke, un seul tir cadré et une apparition rare, celle de Salif Diao (deuxième match de PL de la saison), l’ex Red que Gérard Houllier avait acheté 7,5M d’euros aux Sangliers Ardennais en 2002. C’est pas avec des performances comme ça qu’on le reverra de sitôt.

 

Man United 3 – Aston Villa 1. Record d’invincibilité en championnat du club égalé pour MU, 29 matchs (autant que les Invincibles du 26 déc. 1998 au 3 oct. 1999, saison du triplé pour MU). Stats : 18 tirs / têtes pour MU (11 cadrés) et douzième victoire à domicile sur treize matchs.

Le Top 5 des records d’invincibilité en D1 anglaise :

1) Arsenal (mai 2003 – oct. 04): 49 matchs

2) Nottingham Forest (nov. 1977 – déc. 78): 42

3) Chelsea (oct. 2004 – nov. 05): 40

4) Leeds (oct. 1968 – août 69): 34

5) Liverpool(mai 1987 – mars 88): 31

Un excellent Rooney, qui tua tout le suspense en marquant joliment dès la 49è seconde, sur un long coup-franc de van der Sar. Deux buts et une passe décisive pour Vidic qui marque d’une belle frappe des quinze mètres. Excellents Nani et Ryan Giggs. Un Gallois virevoltant et batailleur, au four et au moulin sur son aile, récemment voté « United’s Greatest Player » (sondage du magazine officiel de Man United). Bon début de Jean II Makoun. Friedel devient le plus vieux joueur de l’histoire de Villa, 39 ans et 259 jours.

 

Arsenal 2 – Everton 1. Les Gunners ont assuré l’essentiel, en fin de partie (Arshavin 70è et Koscielny 75è, joli but). Grosses performances de Fellaini et Saha (qui marque un beau but, controversé). Everton n’a battu Arsenal qu’à quatre reprises lors des trente-deux confrontations de l’ère Wenger.

Sunderland 2 – Chelsea 4. Les Blues comptaient bien prendre leur revanche sur la claque du match aller (0-3 pour les Black Cats). Et ils ne se ratèrent pas : 23 tirs / têtes, dont 14 cadrés… Match engagé et action non-stop du début à la fin (surtout vers le but Mackem). Sunderland se fit graduellement manger physiquement et dut laisser l’initiative aux Londoniens. Gros match d’Anelka, Kalou, Ivanovic, Lampard et Terry. Côté SAFC, bon match de Malbranque, Bardsley (joli but) et Kieran Richardson (encore un beau but). Bon début de Sessegnon.

West Brom 2 – Wigan 2. Superbe match, action non-stop, 21 occasions pour WBA (11 pour Wigan). Un WBA bien plus accrocheur et combatif que ces dernières semaines, et qui s’est arraché pour éviter une septième défaite sur les huit derniers matchs. Et ce fut payant, Fortune marquant à la 79è. Bon match de N’Zogbia, et neuvième but de la saison pour Odemwingie.

Birmingham 2 – Man City 2. Match animé et équitable partage des points. Excellent match de David Bentley, tout en technique et accélérations. Troisième but de la saison pour Zigic, qui saute comme un saumon sur tout ce qui vole en ce moment. Joli but de Kolarov (homme du match) et bon match de David Silva. Tévez moyen, Dzeko anonyme. Piètres performances de Joe Hart (qui avait explosé ici même à St Andrews l’an dernier, en prêt) et de Patrick Vieira, qui provoque le pénalty que Gardner inscrit à la 77è (grossière faute sur Kevin Phillips). Mancini, d’une mauvaise foi risible, ne l’a pas vu comme ça : « il n’y avait aucun pénalty, le joueur [Kevin Phillips] s’est laissé tomber. » Yeah, right. A vous de juger (à 6’37).

Blackburn 0 – Tottenham 1. Mission accomplie pour les Spurs venus se racheter dans le Lancashire du semi faux pas de Newcastle. Dix-sept occasions pour Rovers, contre six pour les Spurs, qui doivent une fière chandelle à Gomes. Excellent David Junior Hoilett (B’burn), très rapide. Des visiteurs qui bétonnèrent après l’ouverture du score par Crouch dès la 3è. Quelques accélérations foudroyantes d’Aaron Lennon mais que Defoe ne sut exploiter. Première victoire des Spurs sur les cinq derniers matchs et seulement la cinquième « clean sheet » de la saison (la première sans Michael Dawson).

Blackpool 1 – West Ham 2. Les Hammers se sont trouvés un buteur, en la personne de Victor Obinna, homme du match. Le Nigérian, déjà auteur d’un hat-trick trois jours avant contre Nott’m Forest en FA Cup, a inscrit deux buts, dont une mine en lucarne. Robbie Keane ouvre son compteur Hammer de belle manière. Le seul but de Blackpool fut inscrit par Charlie Adam…sur un corner direct ! Blackpool peine en ce moment : six défaites sur les sept derniers matchs de PL.

West Ham s'est trouvé un buteur showman

West Ham s'est trouvé un buteur showman

Fulham bat Newcastle 1- 0. Encore un bon match de Dempsey et de Dembélé. But de l’ex Magpie Damian Duff (excellent sur ce match), ce même Duff qui avait marqué le but contre son camp lors de la dernière journée de la saison 2008-2009 condamnant les Magpies à la D2. Les Geordies qui perdent aussi Shola Ameobi, fracture de la pommette. Un bien piètre et rugueux Newcastle (4 occasions, 19 fautes), où seuls Harper (excellent), Joey Barton et Coloccini brillèrent.

Kevin Davies a la coupe de Tintin, mais les manières du Capitaine Haddock (il caracole en tête du hit-parade des fautes).

Bolton 1 – Wolverhampton 0. Première victoire des Trotters en six matchs. But du fraîchement débarqué Daniel Sturridge… à la 93è, sur une cagade de Zubar, une calamiteuse passe en retrait aisément interceptée.  Tout comme Jack Wilshere il y a un an, Sturridge est venu se faire les crocs à Bolton, sorte de « Boot camp » pour les p’tits jeunes qu’on veut endurcir. La paire Kevin Davies – Elmander a encore déçu. Davies a la coupe de Tintin, mais les manières du Capitaine Haddock (il caracole en tête du hit-parade PL des fautes). Belle prestation du coréen Lee, homme du match. Bons débuts aussi de Hammill en PL, l’ex ailier buteur de Barnsley qui à 500 000 £ seulement pourrait s’avérer une belle affaire.

Bolton sert de « Boot camp » aux p'tits jeunes comme Sturridge et Wilshere

Bolton Wanderers sert de « Boot camp » aux p'tits jeunes comme Daniel Sturridge et Jack Wilshere

 

VENDREDI 4 FÉVRIER

Lors de la traditionnelle conférence du vendredi, au centre d’entraînement de Cobham, Fernando Torres déclare :

« L’histoire d’amour entre Liverpool et moi, c’est terminé. Je n’ai jamais embrassé l’écusson Red. Jamais. Le seul écusson que j’embrasserais c’est celui de l’Atlético Madrid […] De toute manière, il n’y a plus de romantisme dans le football, c’est fini. Pour moi, le maillot, c’est un uniforme, pas une seconde peau. Moi, tout ce qui m’intéresse, c’est de bien jouer et marquer des buts. ».

Pendant ce temps-là, Benitez déclare dans Football Focus (BBC1) que 50M pour Nando, c’est du pipi de chat bleu clair car Man City avait proposé 70M pour lui l’été dernier (et Chelsea 28).

Décès de Neil Young, buteur légendaire de Man City, mais dont la carrière se déroula à l’ombre de ses trois célèbres coéquipiers, Francis Lee, Colin Bell et Mike Summerbee, tous internationaux. « Nelly » (son surnom), souffrait d’un cancer en phase terminale. Nous avions brièvement couvert sa carrière dans le Journal du mois de janvier (entrée du samedi 8 et dimanche 9 janvier). Pour en savoir plus, cliquez ici.

 

SAMEDI 5 FÉVRIER

Alex Ferguson les a déclarés accessoire non grata à Man United. Ian Holloway pense que c’est un truc pour « chochottes ». Simon Grayson (Leeds) a interdit à ses joueurs d’en porter un lors du match contre Arsenal en FA Cup. La Fifa va encore plus loin, elle parle de les bannir. Je veux parler des snoods, le fashion accessory prisé des Nasri, Yaya Touré et Tévez. Le degré de dangerosité de l’article de neckwear sera évalué à la prochaine réunion de l’IFAB le 5 mars à Cardiff. Un porte-parole de la Fifa déclare :

« On évoquera les problèmes éventuels que peuvent poser ces snoods. Par exemple, un joueur en pleine course peut se faire tirer le snood par derrière. »

Roy Keane n'ont plus n'est pas fan du snood

Roy Keane non plus n'est pas fan du snood

En découvrant cet étrange accessoire porté par les joueurs, même par des températures largement positives, Ian Holloway s’était étonné, voir ce clip marrant :

« On dirait des bonnets qu’ont été coupés […] Je vois vraiment pas l’intérêt du truc. Quand j’étais petit, on nous criait dessus qu’il fallait rien porter sous le maillot et que si on avait froid, on avait qu’à courir ! […] Ce qui est sûr, c’est que moi j’en aurais jamais porté un, c’est un truc de chochotte ce truc. Mais bon, si Monsieur Tevez veut en porter un et en plus marque des buts, pourquoi pas […] D’ailleurs DJ [Campbell] en porte un aussi, mais bon, lui c’est vraiment un bonnet qu’il a coupé lui-même, alors si quelqu’un pouvait lui filer un vrai, ça serait sympa. »

 

WEEK-END DU 5 & 6 FÉVRIER

26è journée de Premier League. Résultats, résumés de match et statistiques ici (cliquez sur « report » pour les stats).

Probablement la plus folle journée de l’histoire du football anglais : de l’émotion à gogo, des retournements de situation à la pelle et 43 buts (record de PL), dont 41 buts marqués le samedi (total le plus élevé pour une seule journée à huit matchs). Les autres records de buts en championnat :

– le 26 décembre 1963, 66 buts marqués en 11 matchs dont un 8-2, Blackburn-West Ham, et un 10-1, Fulham-Ipswich (ce dernier descendit cette saison-là, buts encaissés : 121 !)

– le 8 mai 1993, 47 buts marqués lors de la dernière journée de PL (sur 11 matchs).

– le 8-10 nov.1997, 41 buts marqués

– le 27-28 nov., pour la 15è journée de la saison en cours, également 41 buts et fait unique, toutes les équipes marquèrent.

Citation du week-end, Joey Barton :

 « Si les joueurs d’Arsenal n’aiment pas se faire tacler, qu’ils aillent jouer au basket ou au netball. »

Etrange week-end « rétro » avec des scores des années 50 et des formations plus vues depuis les années 90, comme le 3-3-3-1 de Liverpool (version semblable essayée contre Stoke lors de la dernière journée). Lire cet article du Guardian qui explique le pourquoi du comment.

          Le TOP XI TK :

———————-Hennessey———————-

Zubar——-Stearman——–Carragher——Elokobi

Barton———–Henry———Tioté———–Milijas

—————Doyle—————Saha———–

Remplaçants : Hart, Berra, Murphy, Jarvis, McCarthy, Tévez, Sturridge

Le FLOP XI TK :

————————–Gordon——————–

S Reid——-Scharner——-Evans——Shorey

Essien———Carrick———Brunt——Giggs

————–Jerome———–Torres————–

Remplaçants : Robinson, Clichy, Baptiste, Pantsil, Duff, Mikel, Maxi Rodriguez

 

Les ânes à Lyse des matchs

Newcastle 4 – Arsenal 4. Match dingue et l’un des comebacks les plus extraordinaires de l’histoire du foot anglais, signé par l’un des clubs les plus azimutés de notre charmante île. THE new référence anglaise en matière de « game of two halves ». On croyait le suspense vite tué dans ce match, Arsenal menait 4-0 après 26 minutes… (leur record étant 4-0 après 19 minutes, contre Man city en 2003, voir ici). Un Arsenal injouable. Au bout d’une demi-heure, écoeurés, des supps Magpies commençaient déjà à quitter le stade … A la mi-temps, le nul cotait 489 contre 1 chez Betfair.

Puis, patatras. Peu à peu, les Gunners perdirent de leur superbe et Joey Barton sonna la charge à coup de tacles rentre-dedans. Diaby tomba dans le panneau et se fit expulser. Deux pénalties plus ou moins douteux, beaucoup de panique Gunner et un but de Best plus tard, on en était à 4-3 pour les Gunners, quand Tioté, à la 87è, choisit de planter une magistrale reprise de volée qui le fit entrer de plain-pied dans la légende Magpie. Un Reality Cheik pour Arsenal, qui a perdu tant de points bêtes cette année… Une grosse controverse sur l’arbitrage éclata (avec Barton au centre des débats), elle s’étendit jusqu’en Chine, via le studio des Pieds Nickelés de Stade 2 et un détour par Interpol and God knows where else.

Reality Cheikh pour Arsenal

Reality Cheik pour Arsenal

Après le match, Diaby a tweeté :

« I am a broken man… I am sooo sorry… lost my head, I apologise. »

Les clips de ce match d’anthologie.

Ce n’est pas la première fois cette saison qu’Arsenal se fait avoir de la sorte. Contre Tottenham (14è journée), les Gunners menaient 2-0 avant de perdre 3-2. On en vient presque à regretter le temps béni du « Boring, boring Arsenal » et sa défense hermétique (O’Leary, Adams, Bould).

 

Les grands comebacks du football anglais  

La remontée de Newcastle n’est pas inédite dans le football anglais. Dans le foot anglais BS (Before Sky), il y en eut de plus belles encore. Le 22 septembre 1984, Newcastle menait 4-0 à la mi-temps contre QPR (hat-trick de Chris Waddle), avant de se faire remonter 5-5 ! Voir les clips de cette rencontre insensée. Et le 1er janvier 1985, en D2, Portsmouth menait aussi 4-0 à la mi-temps face à Fulham avant de se faire remonter 4-4.

Chris Waddle, auteur d'un hat-trick dans l'un des comebacks du foot anglais

Waddle, auteur d’un hat-trick dans l’un des comebacks du foot anglais

Cependant, tous ces exploits sont de la petite beer à côté de la « Mother of all Comebacks » : Charlton contre Huddersfield (D2), le 21 décembre 1957. LA référence en la matière.

Réduits à dix (depuis la 15è minute) et menés 5 à 1 à vingt-huit minutes de la fin, Charlton était bien parti pour se prendre un score de cricket. Au lieu de cela, les Addicks entreprirent une remontée et terrassèrent Huddersfield 7 à 6 ! (monstrueux match du dénommé Johnny Summers, 5 buts et 2 passes décisives, dont un hat-trick en six minutes !). L’entraîneur des Terriers (Huddersfield) n’était autre que… Bill Shankly (qui, deux ans plus tard, partit secourir Liverpool qui se morfondait alors en D2). On ose imaginer le savon qu’il a dû leur passer à la fin du match ! (voir ce wiki sur ce match de légende ainsi que cet article du Times).

Cela dit, « Shanks » était un peu responsable… A la mi-temps du match, son équipe menant 2-0 (avec Charlton à 10), il dit à ses joueurs :

« Vous êtes trop bons pour eux les gars. Vos adversaires ne sont même pas dignes d’être sur la même pelouse que vous. » (voir article du Times).

Morale de l’histoire : it ain’t over ‘til the fat lady sings…

le plus incroyable comeback du foot anglais

Charlton – Huddersfield, décembre 1957

 

Les autres remontées pas trop mal non plus (PL) – dont quatre matchs où l’équipe largement menée finit par l’emporter :

12 fév. 2011 : West Bromwich Albion – WEST HAM 3-3 (3 buts d’écart)

1 oct. 2007 : TOTTENHAM – Aston Villa, 4-4 (3)

22 jan. 2005 : NORWICH – Middlesbrough, 4-4 (3)

25 oct. 2003 : WOLVES – Leicester, 4-3 (3)

29 sept. 2001 : Tottenham – MAN UNITED, 3-5 (5 buts pour MU en 2è mi-temps !)

6 sept. 2000 : DERBY – Middlesbrough, 3-3 (3)

26 août 2000 : SOUTHAMPTON – Liverpool, 3-3 (3)

9 sept. 1998 : West Ham – WIMBLEDON, 3-4 (3)

8 nov. 1997 : LEEDS – Derby, 4-3 (3)

22 fév. 1995 : Aston Villa – LEICESTER, 4-4 (3)

4 jan. 1994 : LIVERPOOL – Man United, 3-3 (3)

1 sept. 1993 : Sheffield Wednesday – NORWICH, 3-3 (3)

26 déc. 1992 : Sheffield Wednesday – MAN UNITED, 3-3 (3)

Ailleurs, on se souvient bien sûr du Marseille – Montpellier de 1998 (5-4) et aussi de cet incroyable match de CAN entre l’Angola et le Mali. 4-0 pour les Angolais à la 79è minute… 4-4 en fin de match ! (voir clip).

 

Wolves 2 – Man United 1. Superbe performance de Wolves, spécialiste du tombage de gros (les scalps de Man City, Liverpool et Chelsea trônent sur leur tableau de chasse). Une défaite qui pendait au nez des Mancuniens depuis un bon bout de temps. United n’atteindra pas les trente matchs d’affilée de PL invaincus (série commencée le 11 avril 2010), ce qui aurait constitué un nouveau record du club (voir journée précédente). Enorme match d’Elokobi et de Doyle, qui récolte 10 / 10 dans plusieurs journaux, mais c’est toute l’équipe qui sort un match monstrueux.

Chelsea 0 – Liverpool 1. Quatrième victoire de suite pour les Reds (et autant de clean sheets, l’influence de Steve Clarke ?) et quatrième but en cinq matches de Raul Mereiles. Match hautement tactique et rare défaite de Chelsea à Stamford Bridge : seulement la cinquième sur les 132 derniers matchs de PL. Un Liverpool prudent, et aligné en 3-3-3-1, comme contre Stoke (ou, selon Zonal Marking, un 3-5-1-1, et même un 3-1-4-1-1 plus être geekement précis). LFC a su annihiler la menace Torres-Drogba grâce à un système très 90’s, et remis au goût du jour par Dalglish : le déploiement de trois arrières centraux et Lucas comme muselière d’Anelka (évoluant dans le « trou », en 10). Bosingwa et Cole n’ont guère pu monter, bloqués par Martin Kelly et Glen Jonhson (wing-backs) au niveau de la ligne médiane. Chelsea joue en 4-3-3 depuis les années Mourinho et avait fait le doublé en 2010 avec le 4-3-3 (4-3-1-2) suivant :

——————Cech————-

Bosingwa—–Ivanovic—Terry—–Cole

Essien——–Mikel———-Lampard

Anelka——-Drogba——–Malouda

Avec l’arrivée de Torres, Ancelotti avait décidé de jouer en 4-4-2, avec milieu en losange (Mikel devant la défense, Essien à droite, Lampard à gauche et Anelka pour faire briller la pointe du « diamond »). Pari raté. Un autre raté (monumental) est celui de Maxi Rodriguez à trois mètres du but. Et puisqu’on est au chapitre des plantages, mentionnons les débuts ratés de Torres, bien muselé par Jamie Carragher et sorti à la 65è (et peu épargné par ses ex coéquipier, surtout par Agger !).

Stoke City 3 – Sunderland 2. Encore trois buts sur coups de pied arrêtés pour Stoke et des décisions d’arbitrage qui avantagèrent grotesquement les visiteurs. Aucun des buts Potters n’est valable ! (hors-jeu sur le premier ; main sur le deuxième ; et sur le troisième, plus de charges sauvages  – dont une sur le gardien – que dans les films de cowboys et d’indiens). Robert Huth, l’arrière-central de Stoke, devient leur top scorer, avec 7 buts…

L’arbitre Lee Probert a davantage joué les Homer Simpson que les « homer » (arbitre qui avantage l’équipe qui reçoit). Du grand n’importe quoi, autant que la « stratégie » Potter : bombardement aérien avec Delap dans le rôle de Pappy Boyington. Le pilonnage aérien en règle sur le but d’un Craig Gordon dépassé finit par payer dans le dernier quart d’heure. Plus mauvais match de Craig Gordon cette saison, flagrant manque d’autorité dans la surface et n’osant sorti de sa cage.

Aston Villa 2 – Fulham 2. Pantsil a été bien « pants » (nul – remplacé par Salcido à l’heure de jeu), et marque son troisième own-goal de la saison, égalant ainsi le record PL datant de 2004. Le record de D1 anglaise appartient à Bobby Stuart (Middlesbrough), cinq, en 1934-35. Bon match de Clint Dempsey, l’un des joueurs en forme de PL (neuf buts cette saison). Bonne performance également de Dembélé, Andy Johnson et Hangeland. Côté Villa, bon match de Makoun et Kyle Walker (prêté par Spurs, dans les 23 contre le Danemark).

Everton 5 – Blackpool 3. Quadruplé de Saha, voir clip, performance exceptionnelle. Il est le premier Français à réaliser cet exploit depuis Thierry Henry en avril 2004, contre Leeds. Blackpool menait 3-2 avant de se faire coiffer dans le dernier quart d’heure.

Quadruplé pour l'ex Messin

Quadruplé pour l'ex Messin

Ailleurs, avalanche de buts dans le Wigan – Blackburn (4-3), énorme James McCarthy. Man City bat West Brom 3-0 sans briller.

Tottenham 2 – Bolton 1. Superbe but de Kranjcar dans les arrêts de jeu. West Ham 0 – Birmingham 1, match quelconque. Des Hammers victime d’un Zigic totalement réveillé et qui plante encore de la tête.

 

DIMANCHE 6 FÉVRIER

A peine arrivé en Ecosse, El-Hadji Diouf se signale, bien aidé par les demeurés du coin. Le Sénégalais, qui a déclaré cette semaine vouloir devenir une « Rangers Legend » n’a guère été gâté pour son premier match avec les Gers : un Old Firm derby particulièrement chaud, 8è de finale de Scottish Cup (deux rouges, un pénalty, incidents à gogo).

Scott Brown en particulier, capitaine (!) du Celtic, a fait tout ce qu’il a pu pour provoquer El-Hadji Diouf, qui a eu la sagesse de ne pas réagir. Après le match, interrogé sur l’incident, Diouf a déclaré :

« Je n’ai pas répondu à la provocation. Il n’a pas arrêté de m’insulter pendant le match, moi et ma famille. Pourquoi réagirais-je d’ailleurs ? Personne ne connaît ce type-là ! En plus, je suis bien trop fort et costaud pour lui. »
Brown lui aussi, en remet une couche en zone mixte. Et déclare que le jaune qu’il a pris pour avoir provoqué Diouf était « le plus beau carton de sa carrière. »

Il faut dire que les fans des Hoops ne goûtent guère du Diouf (voir cet article, entrée 13 janvier). Manque de bol pour le Sénégalais, il reste encore quatre Old Firms à jouer cette saison… Avec le replay du 2 mars, cela fera donc SEPT derbies glasvégiens pour la saison ! (4 en SPL, 2 en Scottish Cup, plus la finale de Coupe de la Ligue, le 20 mars).

Kevin Quigagne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ils sont 32. 32 anciens Gunners à avoir été honorés par le club, au moyen d’une fresque les représentant, 4 par 4, placardée sur le mur d’enceinte de l’Emirates Stadium. Présentation des numéros cinq à huit.

 

5. Patrick Vieira (1976-…)

Bio

Né au Sénégal, le grand milieu défensif fit ses classes à Trappes, Dreux et Tours avant de débuter dans le monde pro à Cannes en 1993. Trois ans et une expérience peu concluante au Milan AC plus tard, il s’installa à Londres, Arsène Wenger l’ayant fait venir pour un peu plus de cinq millions d’euros.

Auteur d’une adaptation remarquable, là où les Henry, Overmars, Pirès et autres Adebayor eurent besoin de plusieurs mois pour retrouver leur meilleur niveau, Vieira s’imposa d’emblée comme le patron de l’entrejeu des Gunners, disputant plus de trente matchs dès sa première saison, à vingt ans seulement.

Accumulant les problèmes disciplinaires au début de sa carrière (neuf expulsions sous le maillot d’Arsenal, dont lors de deux matchs consécutifs au début de la saison 2000-2001), il se rangea au fur et à mesure que son influence sur le groupe grandit. Champion du Monde et d’Europe avec la France, il s’empara du brassard de capitaine d’Arsenal à l’été 2002, pour ne plus le lâcher jusqu’à son départ.

Régulièrement annoncé dans la plupart des clubs d’Europe, il tira sa révérence londonnienne après avoir inscrit le tir au but vainqueur contre Manchester United lors de la finale de FA Cup 2005.

Il quitta donc Arsenal pour retourner en Italie, successivement à la Juventus et à l’Inter, après plus de 400 matchs disputés sous le maillot des Gunners.

De retour désormais en Angleterre, sous les couleurs des nouveaux riches de Manchester City, il parlait il y a peu d’arrêter sa carrière à la fin de la saison, mais souhaite désormais prolonger encore un an .

Vieira, Adams, une coupe, trois mecs à droite, dont un penché et deux numéros neuf, et un autre type qui passe derrière, tout content.

Vieira, Adams, une coupe, trois mecs à droite, dont un penché et deux numéros neuf, et un autre type qui passe derrière, tout content.

 

Fiche

Nom : Patrick Vieira
Surnom : ‘Pat’ Vieira
Nationalité : Française
Date de naissance : 23/06/1976
Poste : Milieu défensif
Carrière à Arsenal : 1996-2005
Matches joués : 406
Buts inscrits : 33
Titres remportés avec Arsenal : Championnat d’Angleterre (1998, 2002, 2004), FA Cup (1998, 2002, 2003, 2005), Community Shield (1998, 1999, 2002, 2004)
Sélections nationales : 106 (6 buts)
Distinctions personnelles : Equipe-type de l’année de la Premier League en 1999, 2000, 2001, 2002, 2003 et 2004, nommé dans le FIFA 100 et dans l’équipe-type des dix premières saisons de Premier League.

 

Fun Facts

– En plus de sa grande taille, Pat’ a toujours eu les chevilles assez larges, notamment en ce qui concerne sa carrière en Bleu. Déclarant en janvier 2010 être « à 100% sûr de disputer la Coupe du Monde », il est cependant conforté pas Raymond Domenech au mois d’avril, qui déclare que s’il devait livrer sa liste à ce moment-là, Vieira en ferait partie. Problème, Vieira ne fera pas partie de la liste des trente joueurs pré-sélectionnés, et annoncera sa retraite internationale le lendemain, soit le 12 mai, se fendant d’un « Je suis le meilleur à mon poste ».

– En 2006, la maison des Vieira à Cannes a été cambriolée, alors que Patrick, sa femme et sa fille étaient à l’intérieur. Mais aucun des trois ne s’est réveillé, ce qui a permis aux cambrioleurs d’emporter bijoux et argent liquide, avant de s’enfuir au volant de la Mercedes du Citizen, alors toujours international. Et si les Vieira dormaient à poings fermés, c’est parce que les voleurs hi-tech avaient fait pénétrer un gaz soporifique à l’intérieur de la maison afin d’opérer en toute tranquillité.

– Vieira est classé cinquième parmi les cinquante plus grands joueurs de l’histoire d’Arsenal selon un sondage sur le site officiel des Gunners.

 

6. Reg Lewis (1920-1997)

Bio

Né à Bilston, Staffordshire, moins d’un an et demi après la fin de la première Guerre Mondiale, la carrière de Reginald ‘Reg’ Lewis se déroula majoritairement lors de la seconde.

Entré au club à 15 ans, il joua en équipes de jeunes pendant trois ans, jusqu’au premier jour de l’année civile 1938. Pour son premier match dans l’équipe fanion du club, contre Everton, il inscrivit un but. Des débuts prolifiques pour un attaquant qui l’était tout autant.

Malheureusement, dès la fin de la saison suivante, la guerre était déclarée. De nombreux footballeurs partirent au front, et les équipes anglaises perdirent chacune de nombreux joueurs, au total 783 pendant toute la durée de la guerre. Certaines équipes furent plus touchées que d’autres, par exemple Liverpool qui perdit 76 de ses joueurs pendant ces six années. La palme revient cependant aux Wolves, qui virent 91 de leurs footballeurs partir au front, dont certains ne revinrent pas.

Il est difficile d’expliquer le système de championnats mis en place pendant la guerre, mais Reg Lewis, resté au pays, s’éclatait durant ces années, et inscrivit but sur but, 274 en 275 matches.

Malheureusement, ni ces apparitions, ni ces buts ne seront comptés dans les statistiques officielles, la FA ayant décrété que les compétitions s’étant déroulées pendant la WWII étaient d’un niveau trop faible pour être homologuées (les autorités interdisant les déplacements de plus d’une heure, tous les clubs issus de la Football League, de l’élite à la 3e division S – South, se retrouvaient dans des poules de 10, ce qui, évidemment, faussait les statistiques, comme si Manchester United et Macclesfield se retrouvaient aujourd’hui dans la même division).

Qu’importe, Lewis joua encore plus d’une centaine de fois sous le maillot des Gunners au sortir de la guerre, et le point d’orgue de sa carrière fut la finale de la FA Cup 1950, où il inscrivit le doublé qui permit à son équipe de l’emporter 2-0 contre Liverpool.

Trois ans plus tard, touché par les blessures à répétition (qui ne lui permirent de participer qu’à douze matchs en 1951-52 et aucun l’année suivante), Reg prit une retraite bien méritée et acheta un pub, qu’il revendit quelques années après pour travailler dans les assurances.

Reginald Lewis décéda en 1997.

Franchement, ils se foutent de nous. Le copyright "ColorSport" sur cette photo, c’est n’importe quoi.

Franchement, ils se foutent de nous. Le copyright 'ColorSport' sur cette photo, c’est n’importe quoi.

 

Fiche

Nom : Reginald Lewis
Surnom : ‘Reg’ Lewis
Nationalité : Anglaise
Date de naissance : 07/02/1920
Date de décès : ?/?/1997
Poste : Attaquant
Carrière à Arsenal : 1935-1953
Matches joués : 176 officiellement, 451 en comptant la Wartime League
Buts inscrits : 118 officiellement, 392 en comptant la Wartime League
Titres remportés avec Arsenal : Championnat d’Angleterre (1948), FA Cup (1950), Charity Shield (1948)
Sélections nationales : Aucune sélection officielle (2 sélections en équipe B d’Angleterre)

 

Fun Facts

– Avec ses 118 buts, Lewis est le onzième meilleur buteur de l’histoire du club. Si l’on rajoutait les buts marqués durant la Seconde Guerre Mondiale, il serait bien évidemment le meilleur buteur de l’histoire d’Arsenal, Thierry Henry ne culminant qu’à 226 unités. Le même cas de figure, plus controversé cependant, se présente à Newcastle, où le meilleur buteur du club est officiellement Alan Shearer, avec 206 réalisation, juste devant un attaquant des années 1940-1950, Jackie Milburn, avec 200 buts. Mais les 38 buts du début de carrière, pendant la guerre, de Milburn ne sont pas comptabilisés. Un débat houleux a pris place parmi les fans des Magpies, qui estimaient que Milburn devrait être considéré comme le numéro un. La famille de Milburn y a mis fin, en soutenant publiquement Alan Shearer en tant que top goalscorer du club.

– Reg Lewis ne fut pas appelé durant la guerre, mais il passa néanmoins quelques mois en Allemagne, après la fin de la guerre, lorsque celle-ci était occupée par l’Alliance. Il y servit dans l’Armée Britannique du Rhin. À son retour en Angleterre, en 1946, il inscrivit un quintuplé pour son premier match, un amical opposant l’équipe première d’Arsenal à sa réserve. Cette performance lui permit d’être appelé pour un match de gala entre l’Angleterre et l’Ecosse en faveur des victimes de la tragédie de Burnden Park.

– Lewis ne figure pas dans le classement des cinquante plus grands joueurs de l’histoire d’Arsenal selon le sondage sur le site officiel des Gunners.

 

7. Lee Dixon (1964-…)

Bio

Enfant, Dixon était un fervent supporter de Manchester City, mais il a été formé à Burnley. Après un petit tour des clubs de seconde zone (Chester City, Bury et Stoke), il signa à Arsenal en 1988, en remplacement de l’international anglais Viv Anderson, parti à Manchester United.

Il y joua d’abord les seconds rôles, Lee Winterburn lui étant régulièrement préféré sur le flanc droit de la défense, bien que gaucher ; le poste d’arrière gauche étant bouché par Kenny Sansom, recordman des sélections en tant que latéral gauche en équipe nationale… Jusqu’à ce qu’Ashley Cole le double la semaine dernière contre le Danemark.

Mais le départ dès l’année suivante de Sansom permit à Winterburn de revenir à un positionnement plus adéquat, et installa Dixon au poste d’arrière latéral droit. L’arrivée également de Steve Bould pour remplacer le vieillissant O’Leary établit définitivement le « famous four », composé de Dixon à droite, Winterburn à gauche, et Adams aux côtés de Bould, donc, dans l’axe.

C’est dans cette configuration que les Gunners furent surnommés le « Boring Arsenal » durant la première moitié des années 1990, en raison de leur défense impassable et impassible, sur laquelle l’entraîneur de l’époque, George Graham, misait tout.

Dixon apparut plus de 600 fois sur une feuille de match d’Arsenal, et sa qualité de centre était louée par tous les observateurs anglais. Les buts, eux, étaient plus rares, un tous les six mois en moyenne, en quatorze ans de bons et loyaux services. Pour voir ses plus beaux buts contre son camp, voir les articles « Cadeaux de Noël » du blog.

Ses apparitions remarquées lui permirent d’engranger 22 sélections chez les Three Lions, au cours desquelles il inscrivit un but contre l’Irlande, à Wembley. Cependant, il ne disputa aucun tournoi majeur avec l’Angleterre, étant écarté en 1990 et 1996, et blessé en 1992 – l’Angleterre ne se qualifia pas pour la Coupe du Monde 1994.

Dixon continua à jouer pour Arsenal jusqu’à ses 38 ans, en 2002. Il possède désormais un restaurant, le Riverside Brasserie, avec son ami Heston Blumenthal, un chef reconnu outre-Manche, dont le restaurant The Fat Duck a été désigné « meilleur restaurant du Monde » par les Anglais. L’ancien arrière droit des Gunners est également consultant pour l’excellente émission Match of the Day 2, sur la BBC2.

« Eh oh les gars, c’est n’importe quoi ce sponsor, on n’est pas à Saint-Etienne, merde. »

«Eh oh les gars, c’est n’importe quoi ce sponsor, on n’est pas à Saint-Etienne, merde.»

 

Fiche

Nom : Lee Dixon
Surnom : Aucun
Nationalité : Anglaise
Date de naissance : 17/03/1964
Poste : Arrière droit
Carrière à Arsenal : 1988-2002
Matches joués : 619
Buts inscrits : 28
Titres remportés avec Arsenal : Championnat d’Angleterre (1989, 1991, 1998, 2002), FA Cup (1993, 1998, 2002), League Cup (1993), Charity Shield (1991, puis Community Shield 1998, 1999), Coupe des Vainqueurs de Coupe (1994)
Sélections nationales : 22 (1 but)
Distinctions personnelles : Equipe-type de l’année de la Premier League en 1995, PFA Team of the Year en 1990

 

Fun Facts

– Dixon a joué dans tous les stades des clubs de la Football League et de la Premier League. Tous ? Non, un stade résiste encore et toujours à l’envahisseur. Il s’agit de Craven Cottage, le stade de Fulham.

– Mordu de vélo, il a participé en 2010 au « Dallaglio Cycle Slam », un évènement caritatif lancé par Lawrence Dallaglio, l’ancien capitaine de l’équipe d’Angleterre de rugby. Ce projet fou avait pour mission de récolter £1M en reliant, en vélo, les six stades hôtes du Tournoi des Six Nations. Aux côtés de plusieurs stars du sport, comme Dixon, donc, mais aussi Raphaël Ibanez et Les Ferdinand, l’évènement a obtenu £1.14M de dons. Mission accomplie.

– Dixon est classé vingt-et-unième parmi les cinquante plus grands joueurs de l’histoire d’Arsenal selon un sondage sur le site officiel des Gunners.

 

8. Joe Mercer (1914-1990)

Bio

Mercer est surtout connu pour sa carrière d’entraîneur, mais il a d’abord été un arrière gauche très performant, avant et pendant la Seconde Guerre Mondiale à Everton, et dès 1946 à Arsenal.

Arrivé à 32 ans chez les Gunners, il y joua pendant huit ans, jusqu’à un match contre liverpool où il se cassa la jambe suite à un choc accidentel avec son coéquipier Joe Wade, le 10 avril 1954, ce qui mit un terme à sa carrière longue de vingt-trois ans.

Un ancien joueur d’Arsenal, Len Shackleton, déclara à son sujet : « Joe Mercer, alors qu’il avait la trentaine et jouait à Arsenal, était un bien meilleur arrière latéral que pendant son jeune âge, à Everton ou en équipe d’Angleterre. Quand Joe Mercer découvrit que ses jambes ne l’autoriseraient plus à courir dans toute la longueur du terrain, quand sa condition physique le bloquait, quand il jouait presque entièrement dans sa moitié de terrain, il était grandiose. La délivrance de superbes passes en provenance de ce génie grêle et aux jambes arquées comptait, j’en suis certain, pour moitié dans les succès d’après-guerre d’Arsenal. »

Promu capitaine, il mena l’équipe à plusieurs titres, et ce fut lui qui reçut la Cup des mains du roi George VI le soir du 29 avril 1950, après la victoire 2-0 contre Liverpool (voir plus haut). Exceptionnel en défense ce soir là, il permit de garder la cage londonienne inviolée, et sa performance fut unanimement saluée, autant que celle de Reg Lewis.

Après son retrait des terrains, il entraîna successivement Sheffield United, Aston Villa, Manchester City et Coventry. Il assura même un intérim en équipe d’Angleterre en 1974. Mais c’est avec City (Manchester, pas Coventry) qu’il marqua les esprits, faisant remonter l’équipe dès sa première saison à la tête de celle-ci, en 1966, puis remportant le titre deux ans plus tard, et enfin la Coupe des Vainqueurs de Coupe en 1970.

Mercer décéda le jour de son 76e anniversaire, de la maladie d’Alzheimer.

En 1950, tous les joueurs ne pouvaient pas porter la coupe, alors ils portaient le mec qui portait la coupe.

En 1950, tous les joueurs ne pouvaient pas porter la coupe, alors ils portaient le mec qui portait la coupe.

 

Fiche

Nom : Joe Mercer
Surnom : Aucun
Nationalité : Anglaise
Date de naissance : 09/08/1914
Date de naissance : 09/08/1990
Poste : Arrière gauche
Carrière à Arsenal : 1946-1954
Matches joués : 275
Buts inscrits : 2
Titres remportés avec Arsenal : Championnat d’Angleterre (1948,1953), FA Cup (1950), Charity Shield (1948, 1953)
Sélections nationales : 5 (aucun but)
Distinctions personnelles : Entrée dans l’English Football Hall of Fame en 2009, Nommé Officier de l’Ordre de l’Empire Britannique en 1976

 

Fun Facts

– En honneur à sa carrière d’entraîneur de Manchester City, la route qui mène au City of Manchester Stadium porte le nom de Joe Mercer.

– Mercer a subi un accident vasculaire cérébral en 1964, alors qu’il était entraîneur d’Aston Villa. Pas reconnaissants pour un sou, les dirigeants du club de Birmingham l’ont licencié et remplacé, alors même qu’il était encore à l’hôpital.

– Joe Mercer n’apparaît pas dans le classement des cinquante plus grands joueurs de l’histoire d’Arsenal selon le sondage sur le site officiel des Gunners.

Demain, devant les caméras d’ITV, Crawley Town, D5 (les « Red Devils »), tentera de créer l’exploit pour atteindre les quarts de finale de la FA Cup : éliminer Manchester United. Un pari insensé. Mais si des non-Leaguers sont capables de réaliser ce tour de force, c’est bien les Red Devils du Sussex, un vrai club déjanté. Eux croient dur comme fer au miracle.

Au sommaire du dossier :

  • Man United en bave plus contre les D5 qu’en Ligue des Champions
  • Un Cendrillon de Cup « bastard child » de Man City et Millwall
  • Un club punk-viking au passé sulfureux
  • Bruce Winfield, le nouveau propriétaire, més que un Messie
  • L’extraordinaire aventure anglaise de l’Argentin Sergio Torres, le « Maradona du Buckinghamshire »
  • Un effectif armé pour la Football League. Et Shearer dans les buts.
  • Le manager le plus controversé d’Angleterre
  • Un speaker du stade bien allumeur… qui rend fou Robbie Savage !
  • Le génial clip des supps (chant de pour la Crawley FA Cup) : « A message to you Rooney »
  • Fiche du club
  • Dix raisons de supporter Crawley… et quelques unes de les siffler

En atteignant les quarts, Crawley deviendrait ainsi le premier club de non-League (D5 et en dessous) à réaliser cet exploit. Depuis la deuxième guerre mondiale, seuls cinq autres clubs de non-League ont atteint les huitièmes, sans toutefois  parvenir à se hisser en quart. Ils sont : Colchester United, 1948 ; Yeovil Town, 1949 ; Blyth Spartans, 1978 ; Telford United, 1985 ; et Kidderminster Harriers en 1994 (éliminé par West Ham, 1-0).

Crawley, le petit poucet de la coupe, ne craint personne et le passé récent leur donne raison. Par deux fois ces dernières années, Manchester a bien failli se faire sortir de la Cup par des équipes de D5. Et personne en Angleterre n’a oublié l’élimination de Newcastle United (D1) en février 1972 par Hereford United (D5), lors d’un replay de 32è de finale. A ce jour, considéré comme le plus grand exploit de la FA Cup.

 

Man United souffre plus contre les non-Leaguers qu’en Champions’ League

La non-League, ce sont les divisions hiérarchiquement inférieures à ce que l’on appelle traditionnellement « League Football », c’est-à-dire les 92 clubs 100 % professionnels qui composent la Premier League et la Fooball League (D2 à D4). Avant le démarrage de la PL en 1992, ce club des 92 évoluait dans la même structure, la Football League (quatre divisions à l’époque), et ce, depuis 1888. Voir ce wiki sur la structure des divisions en Angleterre.

Au sommet de la pyramide non-League (dix-neuf divisions en tout), se trouve la Conference National (D5), Blue Square Premier ou BSP pour les intimes (une poule nationale à 24 clubs, à 75 % professionnelle). La non-League est très cotée et suivie. Elle a le droit à son propre hebdomadaire et même à un superbe mensuel de 120 pages (ainsi qu’à plusieurs émissions de radio). Depuis cette saison, le club (nouvellement) argenté de Crawley fait sa loi en BSP, en compagnie des deux autres caïds de la division, l’AFC Wimbledon et Luton Town (les Red Devils sont 2è mais comptent quatre matchs de retard sur le leader, Wimbledon).

Deux clubs de D5 ont bien failli sortir Man United de la FA Cup ces dernières années. Exeter City, en 2005, qui tient en échec les Red Devils 0-0. Et Burton Albion en 2006, qui frôle l’exploit, 0-0, alors qu’ils avaient dominé les Red Devils.

Tombeur successivement de Swindon (D3) en 64è, puis Derby (D2) en 32è et Torquay (D4) au tour précédent (16è), Crawley, surnommé « Le Man City de la D5 » n’avait pas gagné un seul match de FA Cup depuis huit ans !

Aussi déséquilibré que puisse paraître cette confrontation, plusieurs exploits accomplis au détriment de Man United donnent espoir au « minnow » (cendrillon) de la coupe. Tout d’abord, en septembre 1995, York City, mal classé de D3, bat les Mancuniens 3-0 à Old Trafford en Coupe de la Ligue, une confrontation mémorable ! Puis en janvier 2010, en 32è de FA Cup, Leeds (D3) élimine MU sur ses terres, 1-0.

Plus près du niveau de Crawley, deux clubs de D5 ont sacrément donné du fil à retordre à MU ces dernières années. En janvier 2005, en 32è, Exeter City tient en échec les Red Devils 0-0, avant de perdre le replay 2-0 à Old Trafford. Les Grecians empochent un gros chèque de plus de 700 000 £ qui leur permet de rembourser une partie des dettes laissées par l’effroyable gestion du surréaliste trio Uri Geller-John Russel-Michael Jackson (Honorary Director), et David Blaine, « Special Board guest » (une ardoise de 4,5M de £, avec redressement judiciaire, relégation et tribunal à la clé, voir le Show Michael Jackson à Exeter City).

Puis, en janvier 2006, c’est au tour de Burton Albion, à domicile, de frôler l’exploit, 0-0, alors qu’ils avaient dominé les Mancuniens (ils s’inclineront 5-0 lors du replay 5-0). L’énorme chèque reçu (1M de £) finança largement la montée des Brewers en Football League trois ans plus tard.

 

La devise du Cendrillon de la coupe : No one likes us, we don’t care

Crawley, ville nouvelle de cent mille habitants située entre Londres et Brighton n’est pas une place forte du football, contrairement à ses principaux rivaux de D5, Luton et Wimbledon (tous deux ex pensionnaires de D1). Le club n’a jamais évolué en Football League et l’affluence moyenne cette saison n’est que de 1 936 spectateurs. Leur stade, Broadfield Stadium, est à trois kilomètres de Gatwick à vol d’Airbus à 150 décibels et le raffut incessant des réacteurs au-dessus des tribunes a tendance à casser l’ambiance. Aucune « Cup Fever » notable non plus dans cette ville mi-dortoir, mi-parking d’aéroport. Pour le côté « romance de la coupe », on repassera.

On a du mal à s'entendre au-dessus du stade

On a du mal à s'entendre au stade de Crawley

Ce match sera l’occasion d’un face-à-face entre deux Glasvégiens, Sir Alex, (pro-Rangers) et le manager de Crawley, le très décrié Steve Evans. Un pro-Celtic au sang chaud qui n’hésite pas à faire le coup de poing sur la ligne de touche pour un oui ou pour un non, et qui colle bien à l’image de mal-aimé du club.

Crawley est le grand paria de la non-League, un club souvent affublé de l’étiquette « que les autres aiment détester ». Le chant favori des adversaires de Crawley est : « You’re just a car park for Gatwick ». Les Diables Rouges bis sont aussi parfois dépeints comme un croisement entre Man City et Millwall, aussi bien pour leur train de vie de nabab que leur style agressif, sur et en dehors du terrain (ainsi que pour leur entraîneur, voir plus bas). Mais aussi car, à l’instar des Lions de Millwall, leur devise non-officielle est « No one likes us, we don’t care ».

Crawley, le « Bastard child » de Man City et Millwall

Et ce n’est pas la visite discourtoise chez les Gulls de Torquay au tour précédent qui aura amélioré leur image. Ce 16è de Cup tint plus de la descente de vikings que d’un match censé perpétuer la « magie de la Cup ». En l’espace de quelques heures, les incidents furent légion. Entre le refus de respecter les consignes du club hôte ne pas s’échauffer dans la surface, et les altercations entre membres du staff avant le match (deux jardiniers du club expulsés du terrain manu militari par des Crawleysiens, dont l’entraîneur-adjoint, Paul Raynor), en passant par les actes antisportifs et grossières simulations de plusieurs joueurs Reds, la fée de la coupe n’osa pas pointer le bout de son nez.

Bilan de cette rencontre aussi dingue que houleuse : 2 expulsions, 10 cartons jaunes, 2 bagarres générales, 2 pénaltys ratés (par Crawley) et deux épisodes chiqué dignes de Rivaldo pour couronner le tout ! Ce raid punk dans le paisible Devon déclencha l’ire de l’habituellement flegmatique Chris Coleman, l’ex Cottager aujourd’hui consultant télé, et alimenta une mini polémique dans la presse tabloïd. Le Gallois, sur ITV :

« Autant il faut saluer l’exploit sportif de Crawley, autant leur comportement à Torquay a été déplorable. Ils ont créé des tensions et provoqué des altercations avec le staff de Torquay, et ces simulations, c’est lamentable ! Crawley a vraiment manqué de professionnalisme et de respect vis-à-vis de leurs adversaires. »

Réponse de Ben Smith, milieu de terrain de Crawley :

« Coleman a prouvé à quel point il est ignorant. Le problème, c’est qu’on a monté le résumé de telle manière que Crawley se retrouve dépeint sous un mauvais jour, simplement pour raconter encore des histoires sur notre compte. C’est totalement injuste. »

Evans, en pleine crise de zénitude

Evans, en pleine crise de zénitude

 

Un club au passé récent sulfureux

Il faut dire que le passé récent du club ne plaide guère en sa faveur. En 2005, Crawley, alors en D6 avec un statut semi-pro, est racheté par les Frères Majeed, Chas (président) et Azwar (propriétaire), qui décident de professionnaliser entièrement l’effectif du jour au lendemain. Plusieurs joueurs clés, qui ont de bons boulots dans le civil se trouvent alors dans l’impossibilité de combiner activité professionnelle et entraînement quotidien. Entre un statut pro précaire et un emploi stable bien payé, le choix est vite fait pour cinq d’entre eux qui raccrochent les crampons. Rapidement, l’ambiance se détériore et les résultats deviennent catastrophiques, vite suivis de problèmes financiers insurmontables.

En cours de saison, les Majeed imposent une solution radicale… les contrats seront divisés par deux ! Trois mois plus tard, Les Bruise Brothers mettent toute l’équipe en vente… L’été 2006, Crawley est placé en redressement judiciaire et se voir retirer  dix points. La situation financière est tellement grave que le club échappe de peu à la liquidation pure et simple, synonyme de disparition du paysage footballistique. Il ne s’en faut littéralement que de 24 heures pour que ce club ne soit rayé de la carte, et disparaisse (ou recommence à zéro dans les bas-fonds de la non-League).

Les instances interdisent alors aux Majeed de diriger le club mais ces derniers se dégotent une responsabilité quelconque au sein du club et continuent à tirer les ficelles. Aussitôt, les supporters organisent des manifestations de pression pour les évincer, dont une « Red Card Campaign ». Entre temps, la police enquête sur les douteuses activités d’Azwar Majeed, aussi bien sur ses nombreux business que ses magouilles au club (entre autres, évasion fiscale et détournements de fonds). La brigade financière met à jour une impressionnante collection de délits et autres malversations impliquant directement le club. Majeed sera condamné en avril 2009 à trois ans et demi de prison.

Azwar Majeed, l'ex boss véreux de Crawley

Azwar Majeed, l'ex boss véreux de Crawley

Surnommé le « Booze Baron » (il a fait fortune dans la vente d’alcool), ce multi-récidiviste, qui compte dix condamnations à son casier, menait grand train de vie. Il possédait de multiples biens immobiliers et commerciaux et raffolait des bolides, il n’en avait pas moins de trente-cinq ! (dont une Ferrari Enzo, des Bentley, Lamborghini et Ducati). Le gros hic c’est que Majeed ne se contentait pas d’une ou deux niches fiscales plus ou moins légales, lui, c’est la totalité du chenil qu’il lui fallait. Ses nombreuses affaires généraient au bas mot 40M de £ annuels (surtout du liquide) mais Majeed ne payait que 3 155 £ d’impôts par an !

La police confisque une partie de ses biens, et déniche même 505 000 £ en cash planqués dans un coffre du magasin londonien Harrods, non déclarés bien sûr. Cet argent sert à rembourser partiellement les dizaines de créanciers (1,8M de dettes) mais le club perd toujours 400 000 £ par an. Les administrateurs mettent même le club en vente mais personne ne se manifeste… sauf un membre de la famille Majeed ! (éconduit par l’administrateur judiciaire). Le club démarre la saison suivante à moins dix au classement, et un effectif squelettique.

 

Le sauveur arrive au printemps 2008

En avril 2008, Bruce Winfield (Prospect Estates Holdings) et le couple Carter, des hommes d’affaires du coin et supporters de Crawley depuis toujours, reprennent le club et commencent l’entreprise de réhabilitation. Les choses sérieuses démarrent, vu que la majorité des clubs de cette division sont devenus professionnels. L’ex comptable à British Airways fait les choses dans l’ordre. D’abord, entre 2008 et mars 2010 (menaces de nouveau redressement judiciaire), aidés d’investisseurs (anglais) basés à Hong-Kong et dans le Golfe Persique, il rembourse toutes les dettes. Ensuite, l’été 2010, une fois le club stabilisé, Winfield recrute malin, et gros. Il sort le chéquier et explose le record de la non-League : un demi million de £ !

Bruce Winfield, le messie

Bruce Winfield, le messie

Winfield le passionné, qui aurait tenté de faire venir Robert Pirès à Crawley, déclare dans les colonnes du Daily Telegraph deux jours avant le 16è contre Torquay :

« Effectivement j’aurais pu investir mon argent dans des actions British Telecom ou Marks & Spencer, j’aurais sûrement gagné au change ! Mais j’ai pris une décision émotionnelle quand j’ai repris ce club en 2008. Je le supporte depuis 50 ans. Et sur mon certificat d’action, y’aurait pas marqué « victoire contre Derby County en 32è de FA Cup ». Vous savez, je vis modestement, toutes ces rumeurs me comparant à Sheikh Mansour sont amusantes mais infondées, je roule en Toyota Prius, pas en Ferrari. »

Néanmoins, même le « squeaky clean » Bruce Winfield n’échappe pas à la controverse, beaucoup d’autres clubs et supporters de Crawley le soupçonnant d’avoir associé Steve Evans à la reprise du club (alors qu’il était interdit de gestion de club), ce que Winfield a toujours démenti.

 

Le seul Torres en FA Cup

Sergio Torres, la vedette médiatique du club, ex joueur de D2 à Peterborough et darling des tabloïds comme des « broadsheets » (presse dite de qualité). D’ailleurs, le beau Sergio vient de signer un « exclusive deal » avec The Sun. Le logo de la feuille de chou murdochienne figure aussi sur le short des joueurs depuis les 32è. Torres, sur cette association, dans le Sun du 31 janvier :

 « Avoir le logo du Sun sur le short nous rend plus rapide »

Espérons que ça n’ait aucun effet sur le cerveau. Torres, c’est d’abord un vrai conte de fée, comme il sied tant à Dame Coupe.

Au début des années 2000, cet Italo-Argentin originaire de Mar del Plata évolue à Banfield (D4). Il poursuit des études d’EPS mais ne rêve que d’une chose : être professionnel. Après un essai infructueux à Boca Juniors, il se dit que cela lui sera impossible en Argentine. Un agent lui conseille de tenter sa chance en Angleterre, et envoie des clips de Torres à plusieurs clubs anglais. Bingo. Brighton (D2) lui offre un essai de deux semaines.

Sergio, le seul Torres en FA Cup

Sergio, le seul Torres en FA Cup

En avril 2004, Torres a 20 ans et débarque sur la Riviera anglaise avec trois sous en poche. L’entraîneur des Seagulls, Mark McGhee, un Ecossais amateur de jeu musclé, le met à l’essai pendant deux semaines mais n’est pas convaincu. Fidèle à sa réputation d’homme direct, McGhee n’y va pas par quatre chemins au moment du bilan final :

« Sergio, t’es un bon joueur, c’est indéniable, mais t’es pas assez costaud, ni assez rapide, et physiquement, c’est pas ça, tu m’as l’air hors de forme. Je ne vais pas te raconter d’histoires, à mon avis, tes chances de devenir pro en Angleterre sont infimes. »

Torres accuse le coup. Sur cette période noire de sa vie, l’Argentin raconte, dans son Sun :

« Moi, je pensais avoir donné satisfaction. J’étais extrêmement déçu de ne rien décrocher, pas même un petit contrat, il m’avait fallu deux ans en Argentine pour économiser l’argent du billet d’avion et des formalités, plus de 1 000 £. J’avais le bourdon mais je me suis accroché, j’ai payé pour prolonger mon billet d’avion car je me voyais pas rentrer chez moi sur un tel échec. J’ai été blessé par les mots de McGhee mais ça m’a aussi galvanisé, même si sur le coup, il avait raison, il fallait que je m’endurcisse et travaille ma condition physique. »

C’est alors le début d’une longue odyssée anglaise qui va lui faire découvrir six clubs dans cinq divisions différentes, à la dure.

 

Des années de galère pour le « fucking Argie »

Torres atterrit à Molesey, sud de Londres (D8, l’ex club de Cyrille Regis), et découvre la dure réalité des tréfonds de la non-League. Il partage une maison bondée – et même un lit – avec des immigrés plus ou moins clandestins, surtout des Camerounais qui, comme lui, vivotent de petits boulots.

Avec ses chaussures brillantes, son énorme serre-tête blanc, sa tignasse, ses retournés acrobatiques et ses gris-gris, Torres ne passe pas inaperçu en non-League. En juin 2005, il décroche un contrat semi-pro, à Basingstoke Town (D6), dans l’Essex. Semi-pro… quel joli « misnomer » ! Un terme glamour des plus trompeurs ; semi-amateur serait plus près de la réalité. Le plus souvent, ça signifie toucher 100 £ par semaine et évoluer devant 300 spectateurs. En plus de ses entraînements quasi journaliers, Torres bosse comme magasinier pendant un an et demi. Il en bave sérieusement :

 « L’argent que je touchais couvrait à peine mes dépenses. C’était très difficile pour moi, je n’avais même pas de logement, rien. Mais un supporter de Basingstoke, John Gray, m’a accueilli chez lui et m’a aidé à trouver un boulot de magasinier à Boots. Je me levais tous les jours à 5 h du mat’ et je me rendais au boulot en vélo, par tous les temps. Et ensuite, fallait jouer, le samedi, c’était dur, j’étais rincé. La première fois, j’étais tellement claqué que je me suis endormi pendant la causerie d’avant-match ! Tout me manquait terriblement, ma famille, mes amis, ma culture, le climat, la  plage… J’ai détesté cette période de ma vie. »

La guerre des Malouines a laissé des traces en Angleterre

La guerre des Malouines a laissé des traces en Angleterre

En plus de ces difficultés, il doit endurer la xénophobie. Les « fucking Argie » (= Argentin) sont monnaie courante. Torres se rend compte que son pays n’a pas toujours la cote en Angleterre. Il se remémore ces moments douloureux dans une interview Guardian de 2008 :

« Certains adversaires n’arrêtaient pas de m’injurier, par rapport à la guerre [des Malouines], et insultaient ma famille. C’était dur, fallait encaisser. J’ai failli me faire expulser plusieurs fois. »

A Basingstoke, il dispute une quantité phénoménale de matchs (69 en une saison et demie !), marque une dizaine de buts mais ne voit toujours pas se profiler à l’horizon ce fameux contrat pro pour lequel il a tout sacrifié. Et il ne peut pas rester éternellement en Angleterre à faire du couch surfing et se faire pourrir en D6. Mais, à l’intersaison 2005-2006, la chance lui sourit. A l’occasion d’un match amical contre une équipe de Football League, Wycombe Wanderers (D4), Basingstoke gagne 7-2 et Torres impressionne John Gorman le nouvel entraîneur des Wanderers, qui a succédé à Tony Adams (yes, l’ex Gunner).

 

Le « Maradona du Buckinghamshire »

Wycombe (Buckinghamshire) le recrute sur le champ et lui offre son premier vrai contrat de deux ans. Pas le Pérou, même pour un Sud-Américain, il ne touche que 1 300 £ par mois, mais il se dit qu’il a peut-être mis le pied à l’étrier. Après un début tonitruant du club cette saison (21 matchs invaincus), Torres accumule les pépins physiques au mauvais moment.

Saison 2006-2007, Wycombe réalise l’exploit de se hisser en demi-finale de Coupe de la Ligue, après avoir éliminé deux équipes de PL, Charlton et Fulham (ils seront sortis par Chelsea après un 1-1 à domicile). Malheureusement, Torres est blessé…

Décembre 2007, le moral est au plus bas. Il est immobilisé depuis cinq mois (tendon) et veut retourner en Argentine. Ses parents lui rendent visite et le poussent à rester. Il revient, s’arrache et cette saison-là, le magazine Four Four Two élit Torres « 76ème meilleur joueur en dehors de la Premier League ». En Football League, sa belle technique impressionne, on l’appelle « Le Maradona du Buckinghamshire ». Voir clip. Le Guardian sort les dithyrambes. Dont ce clin d’oeil :

« Il ne fait aucun doute que Sergio Torres est unique à ce niveau, et sur un plan général. Il est le seul Argentin qui se soit retrouvé magasinier à Boots après avoir eu un essai avec Boca Juniors. »

En juillet 2008, il signe pour Peterborough (surnommé Posh, club de D3) pour 100 000 £, alors dirigé par Darren Ferguson. Posh finit 2ème et monte en D2. mais il ne parvient pas à se faire une place de titulaire. Nottingham Forest se manifeste mais ne donne pas suite. L’ambitieux Crawley Town le recrute l’été dernier pour 50 000 £, probablement l’une des affaires de la saison dans le foot anglais.

Le 10 janvier, d’un beau tir du gauche, il marque le but victorieux contre Derby County (D2) dans les arrêts de jeu et envoie les Diables Rouges en 16è dans le délire le plus total.

Victoire de Crawley sur Torquay, plus chaud que le derby River Plate - Boca Juniors

La victoire de Crawley sur Torquay, plus chaud que le derby River Plate - Boca Juniors

Au tour suivant, contre Torquay, après la féroce bataille, Torres, déclare :

« Ça m’a rappelé le derby River Plate – Boca Juniors, un match dingue. Moi, j’ai joué les Javier Mascherano ! Mon but est digne du grand Torres ! J’espère qu’un jour je jouerai avec lui, même dans un parc, ça me suffirait. A peine le match fini, j’ai appelé mes parents, ils avaient regardé le match sur internet, c’était intense, on pleurait tous au téléphone. »

 

Des joueurs armés pour la Football League

Outre Torres, il y a… Shearer ! Scott Shearer, le gardien remplaçant. Mais la vedette de l’équipe est incontestablement Matt Tubbs. Surnommé le « Berbatov de la D5 », 25 buts en 26 matchs de championnat cette saison, l’ex maître-nageur est chaud comme la braise en ce moment, auteur d’un hat-trick le week-end dernier.

Cet ex stagiaire de Bolton est la révélation non-League de l’année et compte une cape en équipe d’Angleterre C (sélection des meilleurs non-Leaguers). Le mois dernier plusieurs clubs de D2 se seraient montrés intéressés mais Crawley a refusé de discuter, l’objectif obsessionnel étant la montée. Tubbs a inscrit presque 200 buts en 308 matchs de non-League.

Richard Brodie (attaquant) est une autre pièce maîtresse de l’effectif. Cet ex ébéniste attaquant de 23 ans est la recrue la plus chère du club et le nouveau record entre deux clubs de non-League : 200 000 £ payés à York (D5).

Parmi les autres cadres, citons le bouillonnant latéral gauche Dean Howell, un « journeyman » de 30 ans et déjà quinze clubs (presque tous de non-League).

Sans oublier l’excellent milieu central et capitaine Pablo Mills, 26 ans, qui évolue parfois arrière central et qui a joué pendant trois ans en D2, à Derby County. Signalons aussi Ben Smith, milieu offensif, formé à Arsenal ; ainsi que Craig McAllister, un athlétique attaquant écossais de 30 ans qui posséde une solide expérience de la Football League, notamment à Exeter City.

Tubbs, Brodie, Torres et quelques autres : des joueurs achetés à la concurrence l’été dernier pour environ 500 000 £, somme énorme pour la non-League. De quoi se faire des jaloux, et quelques ennemis, surtout quand votre manager est le personnage le plus décrié du football anglais.

Dean Howell, Matt Tubbs, Craig McAllister, Pablo Mills, Sergio Torres, Kuipers

Dean Howell, Matt Tubbs, Craig McAllister, Pablo Mills, Sergio Torres, Michel Kuipers

Steve Evans, le manager le plus controversé d’Angleterre

Steve Evans est un Ecossais de Glasgow qui traîne plus de casseroles que le rayon Arts Ménagers du BHV n’en stocke. Même la photo de son Wiki le montre escorté par un Bobby. Une « hot head », souvent flanquée de son fidèle adjoint Paul Raynor. Un duo habitué des confrontations musclées avec le staff adverse et le corps arbitral (innombrables suspensions et amendes). Les arbitres de non-League détestent arbitrer Crawley, il n’est pas rare qu’Evans tambourine à la porte de leur vestiaire bouclé à double tour…

Evans est le vilain de la pièce, et à ce titre, il est souvent la cible des supporters adverses. Il endosse avec plaisir le costume du méchant :

« Comme le dit mon compatriote Sir Alex, si les supps adverses s’en prennent à un entraîneur comme moi, c’est que je les dérange, et c’est tant mieux, ça veut dire que je fais bien mon boulot. »

Mais ce n’est pas vraiment pour ses nombreux écarts sur la ligne de touche ou ses déclarations provocantes qu’Evans irrite tant que cela. Beaucoup ont le sentiment qu’Evans s’en est tiré à trop bon compte dans le retentissant scandale Boston United du début de la décennie 2000, y compris les propres supporters du club du Lincolnshire, parfois appelé le « sleeping giant of the non-League ».

Les arbitres de non-League prient pour ne pas arbitrer Crawley. Il n’est en effet pas rare que leur manager, Steve Evans, tambourine à la porte de leur vestiaire bouclé à double tour… Un jour, la police est même obligée d’escorter Evans hors du stade car il menaçait le quatrième arbitre.

Quand Evans arrive à Boston United en 1998, les Pilgrims végètent en D7. En l’espace de quatre saisons seulement, l’Ecossais les catapulte en D4 ! Problème, cette progression en flèche s’est faite dans l’irrégularité la plus totale : falsifications de contrats et documents, malversations financières, évasion d’impôts, bidouillages de comptes, etc. Nombre de clubs de non-League ont le sentiment que Boston a faussé le championnat pendant toutes ces années et, au final, a privé certains d’entre d’eux d’une légitime place en Football League, synonyme de prestige et statut professionnel garanti.

En janvier 2003, la FA suspend Evans pour vingt mois. Puis, le club lui casse son contrat… avant de le prier de revenir deux ans plus tard ! Un retour qui s’accompagne de deux nouvelles affaires de fraude en 2005 et 2006 (évasion de fonds, 250 000 £, prison avec sursis), auxquelles d’ajoutent des amendes et suspensions pour insultes et menaces envers le corps arbitral.

Le 11 février 2006, la police est même obligée de l’escorter hors du stade de Grimsby à la mi-temps à la suite d’une conduite violente envers le quatrième arbitre… Evans reste cependant en place, protégé par le président du club, qui accuse ses détracteurs de « conspiration ».

Finalement, en mai 2007, Boston est relégué de deux divisions (de D4 à D6), en banqueroute totale et placé en redressement judiciaire. Evans, quant à lui, en a profité pour s’éclipser à Crawley deux jours après avoir démissionné de Boston, laissant derrière lui colère et chaos [ndlr : en 2010, Boston remontait tout juste de D7]. Il emmène dans ses bagages son fidèle lieutenant Paul Raynor. Le duo a été recruté par Azwar Majeed, celui aux trente-cinq bolides et comptes frelatés. Entre escrocs, commentent les observateurs de la non-League, ces deux-là avaient toutes les chances de s’entendre. Malgré ses déboires, Evans est loin de s’être assagi. Au cours de la saison 2007-2008, il est expulsé du banc six fois ! La saison suivante, il écope d’une suspension de banc de dix matchs.

Steve Evans, souvent marqué à la culotte par la marée chaussée

Steve Evans, souvent marqué à la culotte par la marée chaussée

Récemment interrogé par le Daily Telegraph sur les talents de gestion très particuliers d’Evans, Winfield, le propriétaire de Crawley, rassure :

« C’est vrai que nommer Steve comme entraîneur a pu être perçu comme un risque. Mais ici, c’est moi qui gère les contrats, le recrutement et les finances. Steve ne s’occupe que du terrain et de la détection. »

Et c’est vrai qu’Evans est calé pour dénicher des perles rares, telles Matt Tubbs, qui ne coûta que 70 000 £ mais risque d’en rapporter cent fois plus si le club monte en Football League. Il est forcément beaucoup question d’argent dès qu’on évoque Crawley, et ça ne plaît pas à tout le monde…

 

Un speaker original qui allume Robbie Savage

C’est cette opulence qui fit dire à Robbie Savage (consultant BBC et à 36 ans, toujours milieu de Derby County, adversaire de Crawley en 32è) que « plusieurs joueurs de Crawley étaient mieux payés que certains à Derby. » (grosse cylindrée de D2). Ce que démentit aussi Winfield, en précisant que le plus gros salaire du club (Sergio Torres) n’est que de 3 000 £ / mois.

Un Robbie Savage comiquement annoncé par Steve Leake, le speaker du stade de Crawley :

 « […] Et portant le numéro 8, l’homme que nous attendions tous avec impatience, Robbie « I can’t get near the ball anymore » Savage. »

Le fantasque Gallois, autant vexé par l’élimination nette et sans bavure de Derby que par la pique du speaker, attendit le lendemain pour piquer sa crise à la radio (et dans son billet du Mirror). Il menaça de « lui coller le micro à ce speaker là où le soleil ne brille pas. ». Déclarations immédiatement suivies d’une mini polémique, puis d’excuses de Robbie.

Robbie "I can't get anywhere near the ball anymore" Savage

Robbie "I can't get near the ball anymore" Savage

En tirant au sort Man United, Crawley s’assure un chèque de plus d’1,5M de £ (partage des recettes d’Old Trafford et droits télévisuels –  plus 90 000 £ de la FA pour leur victoire en seizième, manne qui s’ajoutera aux 140 000 déjà versés par la fédération). Et bien plus encore si Crawley l’emporte… Un espoir fou qu’entretiendront les 9 200 Crawleysiens présents à Old Trafford. Des supporters qui entonneront sûrement leur chant fétiche :

 We are the pride of all Sussex

The cock of the South

We hate the Dover

Coz they are all mouth

(on est la fierté de tout le Sussex, le coq du sud, nous détestons Douvres, ils n’ont que d’la gueule).

La fierté de tout le Sussex ? Pas si sûr. Pour la première fois depuis la création de la FA Cup en 1871, deux clubs du Sussex seront en huitièmes, Crawley et Brighton-le-métamorphosé qui affrontera Stoke City.

Crawley jouait mardi soir en BSP contre le Wrexham de Dean Saunders (0-0), un match encore houleux (entraîneur assistant de Crawley expulsé) disputé devant 4 630 spectateurs, dont un invité de marque : Sir Alex Ferguson. L’Ecossais s’était déplacé jusqu’au Pays de Galles pour observer les énergumènes. Lui aussi les prend au sérieux, très au sérieux. Sir Alex se méfie des miracles.

 

LA FICHE DU CLUB

Division : Conference National (D5)

Classement actuel : 2è (mais 4 matchs en retard sur le 1er – seuls deux clubs montent en D4)

Fondation : 1896

Surnom : The Red Devils (ou The Reds)

Statut professionnel: obtenu en 1962 (mais souvent semi-pro) 

Couleurs : bas, short et maillot rouge

Domicile : Broadfield Stadium (depuis 1997), 4 996 places

Affluence saison en cours : 1 938 (la moyenne de la D5 est de 2 000, de Luton Town, 6 376 à Hayes & Yeading, 370).

Propriétaires : Bruce Winfield et Susan Carter (actionnaires majoritaires)

Entraîneur : Steve Evans

Prix d’une place (adulte) : 14-17 £

Prix abonnement (adulte) : 240-300 £

Employés à temps plein : 4

Palmarès : diverses coupes locales, dont la Sussex Professional Cup en 1970, et la Sussex Floodlight Cup ; 32è de FA Cup en 1992 ; 8è en 2011

Highlights : 2003-2005 et depuis 2009 (7è de D5 la saison passée)

Lowlights : redressement judiciaire en 1999 et difficultés entre 2005 et 2008 qui faillirent faire disparaître le club

 

Dix raisons de supporter Crawley

1) Sergio Torres. Le nom le plus cool de la non-League 

2) La ville a vu naître le groupe The Cure, qui ont traîné leurs guêtres et amplis au collège-lycée St Wilfrid’s et dans les pubs de la ville avant de conquérir la planète

3) Leur jardinier en chef (Head groundsman), Clinton Moore, est un ancien champion d’Angleterre de kickboxing en lourds légers. Il jouait autrefois en semi-pro dans feu la Doc Martens League (D7)

4) Leur speaker-chambreur

5) leur goal-machine Matt Tubbs

6) C’est l’heure la plus glorieuse de la ville depuis 1980, quand son fiston préféré, l’ex champion du monde des mi-lourds Alan Minter, tenta de défendre son titre. Malheureusement pour lui, il tomba sur Marvin Hagler qui régla l’affaire en trois rounds

7) Quand on sert de parking d’aéroport, on a droit de temps en temps à un peu de « TLC » (tender loving care)

8) Leur boss, Bruce Winfield, un « propriétaire-supporter » passionné

9) Ils pourraient bien empêcher Luton Town de remonter en terre promise (Football League)

10) La géniale FA Cup song de Mike Dobie et d’une centaine de supps du club (sur l’air de la célèbre reprise des Specials). La version originale de ce clip fut interdite il y a deux semaines, après diffusion, car un Mancunien s’était plaint que, sur le clip, on voyait un supp de Crawley faire le mouvement d’un avion qui tombe, en référence au crash de Munich en 1958 qui coûta la vie à 23 personnes, dont 8 joueurs de Man United. Le type en question, 19 ans, a été interdit de stade à vie et vient d’être arrêté par la police (relâché sous caution. Son geste tombe sous le coup de la loi sur l’ordre public  – Public Order Act –  « suspicion of causing harassment, alarm or distress »). Voir articles de la BBC et de The Independent.

 

… et quelques raisons de les siffler

1) Ils sont soutenus par le Sun. Qui a « recruté » Sergio Torres en exclusivité

2) Kevin Muscat est originaire de Crawley

3) Leur entraîneur, Steve Evans. Ne mentionnez jamais son nom à un Pilgrim ! (Boston)

4) Ils pourraient bien empêcher l’AFC Wimbledon de rejoindre la terre promise (Football League) qu’ils n’auraient jamais dû quitter (cf affaire Milton Keynes)

5) cette épopée lucrative va encore plus les engraisser et risque de retarder la montée de l’AFC Wimbledon en Football League

 Kevin Quigagne.

Suite et fin de la rétrospective des transferts conclus par les clubs de Premier League au cours du mercato hivernal 2010/2011.

Gros plan sur les mouvements de joueurs qui ont affecté dix clubs, des nouveaux riches de Manchester City à la bande de loups blessés de Mick McCarthy, qui malgré ses coups d’éclats contre certains membres du Big Four, reste abonnée à la place peu enviable de lanterne rouge.

MANCHESTER CITY

ø¤º°`°º¤ø,¸¸,ø¤º ARRIVÉES º¤ø,¸¸,ø¤º°`°º¤ø

Edin Džeko (attaquant international bosniaque, 24 ans, 31 sélections) de Wolfsburg > 31.8M€

A bourse pleine recrutement galactique. La Bundesliga s’est faite amputer de l’une de ses plus prolifiques attractions offensives, qui n’a cependant pas encore donnée la pleine mesure de son talent en Angleterre. Titulaire lors de ses trois premières apparitions en PL, Mancini ne lui a donné qu’une demi-heure de jeu lors des deux dernières rencontres, contre West Brom puis dans le derby mancunien. Dzeko n’a techniquement parlant pas encore trouvé le chemin des filets mais peut être considéré comme responsable du but égalisateur contre MU, via le dos de David Silva, ce qui n’a cependant pas empêcher son équipe de s’eclipser 2-1. Il a cependant marqué en match de coupe contre Notts County. Incontestablement doué et plein de bonne volonté, le Bosniaque pêche surtout de ne pas avoir encore su se trouver sur le terrain avec son indéboulonnable partenaire d’attaque Carlos Tevez. Il s’est par contre mis les supporters du club dans la poche dès sa première conference de presse en lâchant à la cantonnade avec un accent allemand à en faire pâlir le Colonel Klink: « I have heard a lot about the fans and that most of the people from Manchester are Manchester City fans ». CQFD

A nos actes manqués: Fernando Torres (Liverpool), Matthew Gilks (Blackpool), Yassine el Ghanassy (RC Genk), Sebastian Larsson (Birmingham City), Wayne Hennessey (Wolverhampton)

ø¤º°`°º¤ø,¸¸,ø¤º DÉPARTS º¤ø,¸¸,ø¤º°`°º¤ø

Emmanuel Adebayor (attaquant international togolais, 26 ans, 38 sélections, ex-Metz, Monaco et Arsenal) au Real Madrid > prêt (envoyé bouler tel le premier Jô venu)

Wayne Bridge (latéral gauche international anglais, 30 ans, 36 sélections, ex-Southampton et Chelsea) à West Ham > prêt

Roque Santa Cruz (attaquant international paraguayen, 29 ans, 79 sélections, ex-Bayern Munich et Blackburn) aux Blackburn Rovers > prêt

Ben Mee (défenseur international espoir anglais, 21 ans) à Leicester City > prêt

David Gonzalez (gardien de but international colombien, 28 ans, 2 sélections, ex-Huracan, Rizespor et Deportivo Cali) à Leeds United > prêt

Javan Vidal (arrière droit anglais, 21 ans) à Chesterfield > prêt

MANCHESTER UNITED

ø¤º°`°º¤ø,¸¸,ø¤º ARRIVÉES º¤ø,¸¸,ø¤º°`°º¤ø

Anders Lindegaard (gardien de but international danois, 26 ans, 4 sélections) d’Aalesunds (D1 danoise) > 4.1M€

Pisté par Sir Alex depuis belle lurette, Lindegaard a en fait signé un contrat de trois saisons et demi en faveur de MU fin novembre, mais n’a rejoint ses nouveaux camarades de jeu qu’au 1er janvier. Il fut donc une des toutes premières recrues du mercato hivernal et aussi la seule en ce qui concerne le côté rouge de la force mancunienne. Formé à Odense, il n’y était le second de l’abominable portier polonais Arkadiusz Onyszko, jusqu’à ce que ce dernier ne se fasse virer du club suite à sa condamnation à trois mois de prison pour viloences sur son ex-femme. Las, Lindegaard ne fut titulaire que deux mois durant avant qu’une nouvelle recrue, anecdotiquement venue de Manchester United, Roy Carroll, ne lui chipe le poste de Nº1. Fait cocasse, il fut nommé meilleur gardien de l’élite danoise et norvégienne au cours de la saison 2008/2009, après avoir excellé en prêt à Kolding (10 matchs) pendant la première moitié de la saison avant de s’expatrier en Norvège (Aalesund, 18 matchs). Sir Alex lui a offert son baptême anglais en FA Cup le 27 janvier, à l’occasion de la laborieuse victoire des Red Devils à Southampton (1-2). Vrai successeur de Van der Sar ? Digne héritier de son compatriote Peter Schmeichel ? La barre est haute, trèèès haute, mais le joueur talentueux

(*) pour info, ce fameux Onyszko, médaillé d’agent aux JO de 92, s’était ensuite fait limoger par le FC Midtjylland pour avoir couché sur papier sa haine des homosexuels et autres femelles journalistes (sic) dans son autobiographie sobrement intitulée ‘F**king Polack’. Agé de 37 ans et dans l’attente d’un don de rein, la carrière pro de ce joueur qui compte plus de 360 matchs parmi l’élite danoise semble définitivement en berne.

A nos actes manqués: Alex Oxlade-Chamberlain (Southampton)

ø¤º°`°º¤ø,¸¸,ø¤º DÉPARTS º¤ø,¸¸,ø¤º°`°º¤ø

Gary Neville (arrière droit international anglais, 35 ans, 85 sélections > retraite

Federico Macheda (attaquant international espoir italien, 19 ans) à la Sampdoria de Gênes > prêt avec en bonus la lourde tâche de faire oublier Antonio Cassano, qui a rejoint le Milan AC en décembre

Ritchie De Laet (défenseur international belge, 22 ans, 2 sélections) à Portsmouth > prêt

Magnus Eikrem (milieu de terrain norvégien, 20 ans) à Molde (D1 norvégienne) > gratuit

Cameron Stewart (milieu offensif droit anglais, 19 ans) à Hull City (transfert définitif) > gratuit

James Chester (défenseur central anglais, 21 ans) à Hull City > gratuit

Corry Evans (milieu de terrain international nord-irlandais, 20 ans, 8 sélections) à Hull City > prêt

Danny Drinkwater (milieu offensif anglais, 20 ans, ex-Huddesfield et Cardiff City) à Watford > prêt
Joe Dudgeon (défenseur international espoir nord-irlandais, 20 ans) à Carlisle United > prêt

Ben Amos (gardien de but anglais, 20 ans) à Oldham Athletic > prêt

NEWCASTLE

ø¤º°`°º¤ø,¸¸,ø¤º ARRIVÉES º¤ø,¸¸,ø¤º°`°º¤ø

Shefki Kuqi (attaquant international finlandais, 34 ans, 62 sélections, 7 buts, ex-Blackburn, Ipswich, Fulham, Palace et Derby County entre autres) > gratuit

Cette embauche s’est en fait concrétisée après la clôture du mercato d’hiver (le 10 février). Le statut d’agent libre de ce vétéran des joutes anglaises a cependant permis aux Magpies de renforcer de la plus surprenante des manières leur ligne d’attaque fortement amoindrie. Les coffres du club sont pleins suite à la vente d’Andy Carroll, mais la récente blessure de Shola Ameobi (fracture d’une pommette) a forcé Alan Pardew à fouiner dans le grenier des agents libres. L’ancien international brésilien Ewerthon et notre Jérémie Aliadière national ont été pris en consideration, mais c’est donc ce bon vieux tracteur de Kuqi qui retrouve les sommets à un stade inespéré de sa carrière. Une pige de six mois pour du beurre? Les Magpies récupèrent en Kuqi un joueur sympathique, volontaire et besogneux, bon de la tête mais d’une lenteur affligeante. Il a disputé une minute de temps réglementaire et deux minutes d’arrêts de jeu à l’occasion du match nul rapporté par les Magpies de leur trip à Blackburn le week-end dernier. Les supporters de Sunderland se gaussent, mais il ne fait pas bon parier contre le fait que Kuqi ne puisse sur un malntendu s’envoler une dernière fois pour nous gratifier de sa disgracieuse célébration de but de type vol plané: le ‘Kuqi Dive‘ pour ceux qui ne connaitraient pas encore.

Hatem Ben Arfa (ailier international français, 23 ans, 8 sélections) de l’Olympique de Marseille > 6M€

Gravement blessé dans un choc avec Nigel de Jong début octobre, l’ancien Marseillais pourrait retrouver les terrains dès mars. Newcastle en avait suffisamment vu pour faire ‘péter’ sa clause libératoire, plutôt que de laisser son prêt courrir jusqu’au terme de la saison en cours au risque de voir sa côte remonté. Auteur d’un des plus beaux buts de la saison devant une défense des Toffees amorphe en septembre. C’est toujours ça de pris!

Stephen Ireland (milieu de terrain international irlandais, 24 ans, 6 sélections, ex-Man City) d’Aston Villa > prêt

En situation d’échec et en cruel manque de temps de jeu chez les Villains, le fantasque Irlandais va tenter de se refaire la cerise à St James Park, où l’entrejeu, déjà peuplé des présences de Tioté, Nolan, Barton ou encore Ben Arfa, ne manque pas de chien. Si l’Ireland période Man City refait surface, les supporters du club promu ne devraient pas manquer de réclamer son embauche définitive en fin de saison. Alors? Encore Jekyll ou plutôt Hyde ce coup-ci? Un début de réponse fin février ou début mars en espérant qu’un problème à l’aine ne soit plus qu’un mauvais souvenir d’ici-là.

A nos actes manqués: Charles N’Zogbia (Wigan), Sebastian Larsson (Birmingham City), Ewerthon (Palmeiras – libre), Jérémie Aliadière (Middlesbrough – libre), Jay Bothroyd (Cardiff City), Peter Crouch et David Bentley (Tottenham), Ashley Williams (Swansea City), Momo Sissoko (Juventus de Turin), Diego Forlan (Atletico Madrid), Adrian Mutu (Fiorentina)

ø¤º°`°º¤ø,¸¸,ø¤º DÉPARTS º¤ø,¸¸,ø¤º°`°º¤ø

Andy Carroll (attaquant international anglais, 22 ans, 1 sélection) à Liverpool > 41.2M€

Xisco (ancien attaquant international espoir espagnol, 24 ans): total flop recruté par Newcastle en 2008 pour 6.6M€ en provenance du Deportivo la Corogne, et qui retourne donc gratuitement et la queue entre les jambes vers son club formateur. Bilan de sa période anglaise: 11 bouts de matchs disputés et 1 but en coupe en Angleterre en trois saisons)

Wayne Routledge (ailier gauche anglais, 26 ans, ex-Aston Villa, Portsmouth, Crystal Palace, Tottenham, Fulham et Cardiff) aux Queens Park Rangers (où il avait déjà joué) > prêt

James Tavernier (défenseur ou milieu anglais, 19 ans) à Gateshead > prêt

Ryan Donaldson (attaquant anglais, 19 ans) à Hartlepool United > prêt

STOKE CITY

ø¤º°`°º¤ø,¸¸,ø¤º ARRIVÉES º¤ø,¸¸,ø¤º°`°º¤ø

John Carew (attaquant international norvégien, 31 ans, 86 sélections, 33 buts, ex-Valence, Beşiktaş, AS Rome et Lyon) d’Aston Villa > prêt

En froid (glacial) avec Gérard Houllier qui ne comptait pas sur lui à Villa, le géant norvégien est l’archétype de l’attaquant que recherchait Tony Pulis pour parfaire son effectif de malabars. Stoke a même smashé sa politique salariale pour attirer dans ses filets l’ancien ballon de plomb de L1. Cette association a commencé à porter ses fruits le week-end dernier, Carew signant pour son quatrième match chez les Potters une passe décisive et un des buts les plus raccros que l’EPL verra cette saison. Les touches-fusées de Rory Delap n’ont pas fini de sévir!

Jermaine Pennant (ailier droit anglais, 28 ans, ex-Arsenal, Leeds, Watford, Birmingham City, Liverpool et Portsmouth) du Real Saragosse > 1.9M€ (transfert définitif suite à un prêt initial)

Un peu de finesse dans un monde de brutes? Le bad boy du foot anglais semble se tenir à carreaux, distille de bons centres et donne généralement satisfaction à son coach Tony Pulis cette saison, d’où la décision des Potters de lever l’option d’achat le concernant dès cet hiver. 48mn de moyenne de temps de jeu par match cette saison, et toujours pas de but mais trois passes décisives tout de même. Pennant a fêté son transfert définitif en enchainant deux matchs pleins, ce qui ne lui été arrivé que deux fois au préalable cette saison. Pourvu que ça dure.

A nos actes manqués: Demba Ba (Hoffenheim), David Wheater (Middlesbrough), Leroy Lita (Middlesbrough), Sebastian Larsson (Birmingham City)

ø¤º°`°º¤ø,¸¸,ø¤º DÉPARTS º¤ø,¸¸,ø¤º°`°º¤ø

Tuncay Şanlı (attaquant international turc, 29 ans, 80 sélections, ex-Fenerbhace et Middlesbrough) à Wolfsburg > 5.3M€

Eidur Gudjohnsen (attaquant international islandais, 32 ans, 62 sélections, ex-Chelsea, Bolton, FC Barcelone, Monaco) à Fulham > prêt

Liam Lawrence (ailier international irlandais, 29 ans, 12 sélections, ex-Sunderland) à Portsmouth > transfert définitif suite à un prêt initial

Danzelle St Louis-Hamilton (gardien de but anglais, 20 ans) à Darlington > gratuit

SUNDERLAND

ø¤º°`°º¤ø,¸¸,ø¤º ARRIVÉES º¤ø,¸¸,ø¤º°`°º¤ø

Stéphane Sessègnon (milieu international béninois, 26 ans, 28 sélections, ex-Créteil et Le Mans) du Paris Saint-Germain > 7M€

Débuts perdants (2-4 face à Chelsea) mais satisfaisants sur le plan personnel pour la principale recrue hivernale des Blacks Cats, qui avait pour l’occasion débutée sur la gauche avant de repiquer au centre. Titularisé aussi lors des défaites contre Stoke (2-3) puis Tottenham (1-2), le Béninois est apprécié de son nouvel entraîneur pour sa polyvalence et jusqu’à preuve du contraire son attitude.

Son arrivée, couplée à celle de Muntari, pourrait priver Malbranque mais surtout Zenden et Riveros de temps de jeu. Attention au retour de blessure du capitaine local Lee Cattermole, qui augmentera plus encore la compétition pour les places de titulaires dans l’entrejeu.

Sulley Ali Muntari (milieu de terrain international ghanéen, 26 ans, 55 sélections, ex-Udinese et Portsmouth) de l’Inter Milan à Sunderland > prêt

Peu utilisé par Benitez puis pas forcémment dans les petits papiers de Leonardo à l’Inter, cette Black Star ghanéenne avait tout de même coûtée 16M€ à l’embauche quand José Mourinho l’avait fait venir de Portsmouth au cours de l’été 2008. A effectué ses débuts comme titulaire contre Stoke City et a conservé sa place contre Tottenham. N’a pas démérité mais commet toujours autant de fautes.

A nos actes manqués: Ricardo Fuller (Stoke City), Salaheddine Sbaï (Nîmes Olympique)

ø¤º°`°º¤ø,¸¸,ø¤º DÉPARTS º¤ø,¸¸,ø¤º°`°º¤ø

Darren Bent (attaquant international anglais, 26 ans, 7 sélections, ex-Ispswich, Charlton, Tottenham) à Aston Villa > 21.4M €

Paulo da Silva (défenseur international paraguayen, 31 ans, 72 sélections, ex-Pérouse, Lanus ou encore Toluca) au Real Saragosse > 350k€

Andy Reid (meneur de jeu international irlandais, 28 ans, 27 sélections, ex-Nottingham Forest, Tottenham, Charlton et cette saison Sheffield United sous forme de prêt) à Blackpool > 650k€

David Healy (attaquant international nord-Irlandais formé à MU, 31 ans, 84 sélections, ex-Doncaster Rovers, Ipswich, Fulham, Leeds ou encore Preston) de Sunderland aux Glasgow Rangers > prêt

Matt Kilgallon (défenseur anglais, 27 ans, ex-Leeds, West Ham, Sheffield Utd ou encore Middlesbrough) aux Doncaster Rovers > prêt

George McCartney (arrière gauche international nord-irlandais, 29 ans, 34 sélections, ex-West Ham) de Sunderland à Leeds United > prêt

Robbie Weir (milieu de terrain international espoir nord-irlandais, 22 ans) aux Tranmere Rovers > prêt

TOTTENHAM

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Steven Pienaar (milieu international sud-africain, 28 ans, 57 sélections, ex-Ajax Cape Town et Amsterdam, puis Borussia Dortmund) d’Everton > 3.5M€

Sur le papier, il s’agit indubitablement de l’une des meilleures transactions financières de ce mercato du point de vue du club acheteur. L’ex-dynamo des Toffees n’avait plus qu’un an de contrat à honorer à Goodison Park et son départ couvait depuis de longs mois. Rapide, tenace et technique, le meilleur Bafana Bafana de sa génération, élu aussi meilleur joueur d’Everton la saison passée, aurait aussi pu rejoindre Chelsea qui avait formulé une offre (acceptée) le concernant. Pienaar a effectué ses débuts sous ses nouvelles couleurs à Newcastle fin janvier (1-1), mais s’est ensuite blessé à l’entraînement et n’a disputé que 45mn sur les deux derniers matchs de sa nouvelle équipe. Buteur avec sa sélection nationale en milieu de semaine passée, il a retrouvé un poste de titulaire le week-end dernier face à Sunderland et y a effectué son meilleur match sous ses nouvelles couleurs.

Bongani Khumalo (défenseur central international sud-africain, 24 ans, 19 sélections) de Supersport United > 1.8M€

Le capitaine des Bafana Bafana avait signé un pré-contrat en faveur des Spurs quelques semaines seulement âpres avoir ouvert le score de la tête face à l’équipe de France en Coupe du Monde. Nommé sur le banc des remplaçants pour la première fois le week-end passé, Khumalo espèrait effectuer ses débuts contre Sunderland, mais n’a pas eu l’occasion de remplacer Gallas ou Dwason sur ce match et devra se méfier du retour de blessure de Jonathan Woodgate. De manière ultime, Khumalo se souhaite une carrière anglaise à la Lucas Radebe, mais à vue de nez pourrait tomber de très haut.

A nos actes manqués: David Beckham (LA Galaxy), Charlie Adam (Blackpool), Phil Neville (Tottenham), Diego Forlan (Atletico Madrid), Mark van Bommel (Bayern Munich)

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Robbie Keane (attaquant international irlandais, 30 ans, 104 sélections, ex-Wolves, Coventry, Inter Milan, Leeds, Liverpool et Celtic) à West Ham > prêt

Jamie O’Hara (milieu de terrain anglais formé à Arsenal, 24 ans, ex-Millwall et Portsmouth) à Wolverhampton > prêt

Giovani Dos Santos (milieu offensif international mexicain, 21 ans, 35 sélections, ex-Barça, Ipswich et Galatasaray) au Racing Santander > prêt

David Bentley (ailier droit international anglais, 26 ans, 8 sélections, formé à Arsenal, ex-Norwich et Blackburn) à Birmingham City > prêt

Kyle Walker (arrière droit anglais, 20 ans, ex-Sheffield United et QPR) à Aston Villa > prêt

Andros Townsend (ailier anglais, 19 ans) à Watford > prêt

Tom Carroll (milieu de terrain anglais, 18 ans) à Leyton Orient > prêt

Jonathan Obika (attaquant nigérian, 20 ans) à Swindon Town > prêt

Harry Kane (attaquant anglais, 17 ans) à Leyton Orient > prêt

WEST BROMWICH ALBION

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Carlos Vela (attaquant international mexicain, 21 ans, 33 sélections, ex-Celta Vigo, Salamanca et Osasuna) d’Arsenal > prêt

Seule recrue hivernale d’un Roberto di Matteo qui a depuis pris la porte du stade des Hawthorns, le gaucher mexicain devra convaincre Roy Hodgson de lui octroyer le temps de jeu qu’il est venu chercher chez les Baggies. Limité à de trop rares apparitions du banc à Arsenal où il était dans sa troisième saison de rang hors prêts, Vela est dorénavant dos au mur et doit prouver qu’il n’est pas qu’un vague joker que l’on lance sur le gazon dans les derniers quart d’heure de jeu. Doté d’un bon touché de balle et intelligent dans le jeu court porté vers l’offensive, Vela va devoir trouver sa place dans un effectif en manque de confiance, qui n’a plus gagné en championnat depuis plus de trois mois. Après avoir joué 57 puis 45mn lors de ses deux premiers matchs avec WBA, Vela n’a pas convaincu l’entraîneur intérimaire Michael Appleton qui l’a laissé sur le banc à l’occasion de la réception de West Ham (3-3). Hodgson a pour ordre de mission de maintenir le club parmi l’élite et va rapidement devoir décider sur qui il va compter pour ce faire.

A nos actes manqués: John Carew (Aston Villa), Pegguy Luyindula (PSG), Julio Arca (Middlesbrough), Ewerthon (Palmeiras – libre)

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Roman Bednár (attaquant international tchèque, 27 ans, 8 sélections, ex-Mlada Boleslav, Hearts et Leicester) à Ankaragücü > prêt

Ishmael Miller (attaquant anglais, 23 ans, ex-Man City) aux QPR > prêt

Leon Barnett (défenseur anglais, 25 ans, ex-Coventry) à Norwich City > prêt

Joe Mattock (arrière ou milieu gauche anglais, 20 ans) à Sheffield United> prêt

Reuben Reid (attaquant anglais, 22 ans, ex-Walsall, Paterborough, Brentford et Plymouth) à Oldham Athletic > gratuit

WEST HAM

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Demba Ba (attaquant international sénégalais, 25 ans, 7 sélections, ex-Mouscron et Rouen) d’Hoffenheim > indemnité de transfert confidentielle (4 à 5M€)

A raté sa visite médicale à Stoke City et a rejoint les Hammers dans la foulée pour un transfert estimé à environ 4 ou 5 millions d’euros. Aligné dans le dernier quart d’heure face à Birmingham City le 6 février, sa première touche de balle a bien failli arracher le montant gauche d’un Ben Foster qui aurait probablement terminé dans ses filets s’il l’avait pris dans la tronche. Double buteur contre west Brom le week-end dernier, Ba s’est mis son nouvel entraîneur dans la poche. Carlton Cole, Robbie Keane, Fred Piquionne et Victor Obinna n’ont qu’à bien se tenir, il n’y aura pas de place pour tout le monde.

Robbie Keane (attaquant international irlandais, 30 ans, 104 sélections, ex-Wolves, Coventry, Inter Milan, Leeds, Liverpool et Celtic) de Tottenham > prêt

Quatrième choix offensif et donc peu utilisé par les Spurs cette saison (226mn de PL, aucun but ni passé décisive avant son transfert), le vétéran irish a signalé son arrivée en marquant dès sa première sortie sous le maillot grenat, comme de bien entendu. Il pourrait bien être la clé du maintien s’il retrouve le niveau qui fut le sien quand il jouait régulièrement. Il s’est blessé à un mollet lors de la défaite des Hammers à domicile contre Birmingham City et a depuis manqué le clash à Upton Park contre West Brom (3-3). Avram Grant devrait pouvoir l’aligner à nouveau à partir de début mars.

Wayne Bridge (latéral gauche international anglais, 30 ans, 36 sélections, ex-Southampton et Chelsea) de Man City > prêt

Blessé chronique et sous-utilisé chez les Citizens, mais toujours surpayé quoi qu’il arrive. En mal de temps de jeu mais retraité de la scène internationale. Lde cocu le plus célèbre d’EPL a été titularisé mais peu convaincant depuis son arrivée mi-janvier (cinq matchs). Il s’est notamment fait ridiculiser lors de ses débuts à Upton Park par un Theo Walcott de gala, mais conserve pour l’instant la confiance de Grant. Il s’est tout de même fendu de deux passes décisives. Son concurrent direct pour le poste de latéral gauche titulaire n’est que l’ancien Toulousain Hérita Ilunga, qui n’est plus en odeur de sainteté à Upton Park. Bridge devrait continuer à être titularisé contre vents et marais, au moins jusqu’à sa prochaine blessure.

Gary O’Neil (milieu de terrain anglais, 27 ans, ex-Portsmouth et Cardiff City) de Middlesbrough > 1.2M€

Précieux travailleur de l’ombre qui méritait mieux que de croupir en Championship. Il connaissait Avram Grant pour avoir joué sous ses ordres à Portsmouth. Londonien de naissance, il n’avait à ce jour jamais défendu les couleurs de l’un des nombreux clubs de sa villa natale. Il a signé un contrat de deux saisons et demi chez les Hammers. Immédiatemment titularisé lors des trois derniers matchs des Hammers, il a fermement relégué Julien Faubert et/ou Luis Boa Morte sur le banc des remplaçants.

Paul McCallum (attaquant anglais, 17 ans) de Dulwich Hamlet

Selon divers tabloides, pas moins de treize clubs d’EPL faisaient surveiller ce diamant brut ces derniers mois. Etonnant vu son âge qu’il ait du coup échappé aux griffes acérées d’Arsène Wenger? Issu du club de Non-League où un certain Peter Crouch s’était fait repérer, on se permet dans les milieux autorisés de lui prédire un bel avenir. One for the future!

A nos actes manqués: Peter Utaka (Odense BK), Steve Sidwell (Aston Villa), Roberto Carlos (Corinthians), Pegguy Luyindula (PSG), Abdoulaye Diagne-Faye et Tuncay Şanlı (Stoke City), Reto Ziegler (Sampdoria de Gênes)

WIGAN

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Conor Sammon (attaquant irlandais, 24 ans) de Kilmarnock > 750k€

Recruté dans les toutes dernières minutes du mercato, Sammon est un joueur au début de carrière quelconque (non conservé par Derry City) qui s’est révélé au grand public cette saison en claquant quinze buts en vingt-trois matchs de championnat écossais et trois buts en quatre matchs de coupe d’Ecosse. Kilmarnock lui doit en bonne partie son actuelle quatrième place en SPL. Roberto Martinez ne devrait pas tarder à lancer sa nouvelle recrue chauve dans le grand bain de l’EPL, suite au départ en prêt du flop Boselli et à la constante méforme de Di Santo. Longtemps blessé, le prometteur Victor Moses a débuté sa saison le week-end dernier, mais Hugo Rodallega faisait figure de seul réel attaquant de pointe du club avant que Sammon ne débarque.

Adrián ‘Piscu’ Lopez (défenseur central espagnol, 23 ans) du Deportivo la Corogne > gratuit

Piscu est le premier défenseur central issu du centre de formation du Depor à s’être hissé en équipe première depuis le début des années 90. Joaquin Caparros lui a fait faire ses débuts avec le groupe professionnel et Miguel Angel Lotina l’a utilisé comme remplaçant de luxe entre 2008 et 2010 (vingt-trois apparitions en Primera Liga, six en Coupe du Roi et dix en coupe d’Europe). Il devrait à terme disputer du temps de jeu aux frères Caldwell pour évoluer aux côtés d’Antolin Alcaraz, le capitaine paraguayen des Latics.

 

A nos actes manqués: Pascal Feindouno (libre), Dedryk Boyata (Man City), Leroy Lita (Middlesbrough), Ashley Williams (Swansea City), Keiren Westwood (Coventry City), Lee Wallace (Hearts of Midlothian)

ø¤º°`°º¤ø,¸¸,ø¤º DÉPARTS º¤ø,¸¸,ø¤º°`°º¤ø

Mauro Boselli (attaquant international argentin, 25 ans, 2 sélections, ex-Estudiantes, Malaga et Boca Juniors) à la Genoa > prêt

Recruté dans l’été pour 7M€ après avoir claqué plus de cinquante buts en deux saisons avec l’Estudiantes la Plata, Boselli n’a pas réussi à s’acclimater au jeu anglais et n’a inscrit qu’un pauvre but en match de coupe sur ses douze sorties avec Wigan.

WOLVERHAMPTON

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Adam Hammill (ailier anglais formé à Liverpool, 22 ans, ex-Southampton, Blackpool et Dunfermline Athletic) de Barnsley > 650k€

Mick McCarthy n’a pas résisté à offrir ce qui ressemble bien à une bouchée de pain pour recruter l’un des jeunes ailiers anglais les plus en vogue en dehors de l’EPL depuis l’entame de la saison. Rapide et doté d’un bon bagage technique, Hammill est surtout réputé pour la qualité de ses centres et sa capacité à marquer de jolis buts de loin. Une addition de choix qui a un temps fait craindre que Matt Jarvis ne prenne la tengeante durant le mercato. Lancé du banc dans les dernières vingt minutes d’une défaite concédé face à son club formateur (Liverpool), il a été titularisé pour les deux matchs suivants, notamment à l’occasion de la victoire-surprise face à Manchester United.

Jamie O’Hara (milieu de terrain anglais formé à Arsenal, 24 ans, ex-Millwall et Pompey) de Tottenham > prêt

Fringant et presque buteur pour son grand retour sur les vertes pelouses anglaises après dix-huit mois d’absence sur blessures et son marriage avec l’Uber-Wag Michelle Lloyd (ou l’inverse), O’Hara s’était grillé chez les Spurs auprès de Redknapp pour avoir ouvertement souhaité la défaite de Tottenham contre Portsmouth en demi-finale de FA Cup. Il nourrissait l’espoir de disputer cette finale avec Pompey, où il était prêté. Pur gaucher tireur de corners et coup-francs, O’Hara a été titularisé dès son arrivée au club et devrait récolter le temps de jeu qu’il est venu chercher.

Leigh Griffiths (attaquant écossais, 20 ans) de Dundee (D2 écossaise) > 200k€

Dundee avait grand besoin des fonds générés par son départ pour ne pas avoir à mettre la clé sous la porte. Buteur prolifique en D2 écossaise, Griffiths est jeune et semble promis à un bel avenir. Les Wolves n’ont cependant perdu que Keogh parmi leurs joueurs offensifs cet hiver, donc Griffiths devrait avoir du mal à grapiller du temps de jeu à Doyle, Ebanks-Blake et Fletcher dès cette saison. Une embauche maline en cas de relégation?

Adriano Basso (gardien de but brésilien, 35 ans, ex-Bristol City, Atlético Paranaense et Ponte Preda) > gratuit

Embauché pour une pige de six mois après une période de chomage de dix mois. Ses bons états de service chez les Robins et son experience pourraient lui permettre de s’intercaler entre le Gallois Hennessey (nouveau titulaire) et l’Américain Marcus Hannemann (titulaire dêchu). Encore un bon pro à garder sous le coude en cas de relégation.

A nos actes manqués: Michael Brown (Portsmouth), Gary O’Neil (Middlesbrough), Michael Johnson (Manchester City), Jonathan Woodgate et Robbie Keane (Tottenham), Steve Sidwell (Aston Villa), Julio Arca (Middlesbrough)

ø¤º°`°º¤ø,¸¸,ø¤º DÉPARTS º¤ø,¸¸,ø¤º°`°º¤ø

Geoffrey Mujangi Bia (milieu offensif international belge formé à Charleroi, 21 ans, 2 sélections) au RC Genk > prêt

Jelle van Damme (défenseur international belge, 27 ans, 30 sélections, ex-GB Anvers, Southampton, Ajax Amsterdam, Werder de Brême et Anderlecht) au Standard de Liège > 2.9M€

Andy Keogh (attaquant international irlandais, 24 ans, 18 sélections, ex-Leeds et Cardiff) à Bristol City > prêt

Sam Vokes (attaquant international gallois, 21 ans, 16 sélections, ex-Leeds) à Bristol City > prêt

Matt Hill (arrière latéral anglais, 29 ans, ex-Bristol City, Preston North End et QPR) à Barnsley

Greg Halford (ailier droit anglais, 26 ans, ex-Reading, Sunderland, Charlton et Sheffield United) à Portsmouth > prêt

Chief Transfer Editor: Claude Lemourinho

 

Lire la suite ‘Rétro Mercato – d’Arsenal à Liverpool’ »

Quatrième et dernière partie des évènements et futilités du mois dans le football anglais, un mois déchaîné… Du 24 au 31 janvier (première partie ici, la deuxième ici, et la troisième ici).

Au Sommaire :

  • Scandale à Sky : dossier complet et analyses sur le limogeage des présentateurs vedettes Andy Gray et Richard Keys
  • Le clan Murdoch, en marche vers la World Domination
  • Messi & le Barça n’arrivent pas à la cheville de Stoke City (pour Andy Gray)
  • La taupe « stevesimons409 » frappe à Sky
  • Rio Ferdinand, nouvel apôtre de la rectitude morale
  • L’Olympic Park Legacy Company temporise : va-t-on vers un « Stratford Hotspur » ?
  • Blackpool écope d’une amende et Holloway démissionne
  • Tragédie au Dulwich Hamlet FC, l’ex club de Peter Crouch
  • 16è de finale de FA Cup
  • Crawley (D5) : les Cure, Kevin Muscat et un 8è de FA Cup contre Man United
  • Deadline Day du mercato d’hiver : the madness has returned

Lundi 24 janvier

Scandale retentissant à Sky. La chaîne « propriétaire » de la Premier League annonce le limogeage d‘Andy Gray, son présentateur football vedette (salaire annuel : 1,7M de £), officiellement pour une série de propos sexistes tenus contre Sian Massey, l’arbitre assistante du Wolves-Liverpool du week-end. Richard Keys, son confrère-siamois, est suspendu, mais ses heures sont comptées. Il ne présentera pas le Bolton-Chelsea de ce soir (le veinard). Depuis 1990, l’inséparable duo a commenté plus de deux mille matchs sur Sky. Un couple dont l’égo avait enflé à mesure que l’incestueux tandem Premier League-Sky grossissait exponentiellement. L’explosion en vol était donc aussi imminente qu’inévitable.

Sky Sports, pour le grand public, c’est les innovations techniques, les « Super Sundays » hyperboliquement présentés d’un immense studio James Bondien où tous les matchs sont « massive » ou à « six points », et le moindre attaquant un peu doué est une « Legend ». Avec Gray & Keys, même un Wigan-Burnley disputé devant 14 000 frigorifiés un lundi de décembre devenait l’affiche de l’année

D’un statut de simples présentateurs lambda il y a vingt ans, petit à petit, du studio hi-tech Sky Sports d’où ils présentaient leurs « Super Sundays » et autres mégashows dans une explosion de superlatifs, Gray et Keys s’étaient transformés en pipoles cotoyant les puissants du football international, en se donnant l’apparence de personnages investis d’une mission quasi churchillienne. Avec la célébrité, le pouvoir et l’argent, étaient venues l’arrogance, le sentiment d’invincibilité, l’isolation et le refus d’évoluer avec le monde extérieur.

On top of the world

Richard Keys et Andy Gray : on top of the world

Sky Sports, pour le grand public, c’est la palette, les innovations techniques, un déluge de pyrotechnie, les « Super Sundays » et les Monday Night shows hyperboliquement présentés d’un immense studio James Bondien où tous les matchs sont « massive », cruciaux ou à six points, et le moindre attaquant un peu doué est une « Legend ». Avec Gray et Keys, même un Wigan-Burnley par un lundi de décembre pluvieux, devant 14 000 frigorifiés, devenait l’affiche de l’année.

Petit aparté machiavélique et politico-judiciaire sur les possibles raisons réelles de ce limogeage express. Ce carton rouge coïncide étrangement avec l’action en justice intentée par Andy Gray contre le groupe News Corporation du clan Murdoch (actionnaire à 39 % de BSkyS) et propriétaire du torchon dominical News of The World qui, pendant des années, jusqu’en 2009, mit sur écoute trois mille personnalités, dont Andy Gray (et Alex Ferguson, Paul Gascoigne, les princes William & Harry, etc.). Une affaire aux multiples ramifications politiques qui s’est immiscée dans de nombreux secteurs de la vie publique anglaise, jusqu’à éclabousser le gouvernement récemment. Cette interminable saga à tiroirs connaît depuis cinq ans des rebondissements aussi cocasses qu’insensés, des « affaires dans l’affaire ». Dont celle d’Andy Hayman, ce patron de Scotland Yard en charge de l’enquête pendant longtemps qui démissionna de son poste… pour se faire embaucher dans l’un des journaux du groupe Murdoch !

Les Murdoch, proches du Premier Ministre David Cameron (qui essaie cependant de prendre ses distances avec l’envahissante famille), sont actuellement en guerre contre Ofcom, l’autorité régulatrice des télécoms et médias depuis 2004 (« diabolique » création de son ex grand ami Tony Blair, qu’il avait stratégiquement et tardivement soutenu par le biais de son Sun en mars 1997 lorsqu’il il réalisa que les Conservateurs n’avaient aucune chance aux General Elections – « Aucune décision majeure du gouvernement Blair n’était validée sans consulter trois personnages clés : Gordon Brown, John Prescott et Rupert Murdoch. En fait, il était le 24ème ministre du gouvernement », écrivit Lance Price en 2006, ex conseiller de Tony Blair).

L’effroyablement influent Américano-Australien tente depuis des mois d’acquérir à la hussarde la totalité du groupe BSkyS. L’affaire est actuellement entre les mains d’Ofcom, et pourrait passer devant la « Competition Commission ». Toutefois, il paraît probable que Murdoch arrive à ses fins, au moins dans les grands traits de son projet (lire ici).

Vous avez bien compris, je veux tout, TOUT

Vous m'avez bien compris, je veux tout, TOUT

Revenons à Gray & Keys. Ces deux commentateurs aux émoluments de footballeurs, sont souvent présentés dans les tabloïds comme ayant « révolutionné la manière dont on regarde le football en Angleterre ». Ailleurs, on les décrit plutôt comme de grands potaches sexistes et attardés, à l’égo surdimensionné et rompus dans l’art du débitage de clichés. Des opportunistes qui ont su utiliser et s’approprier des avancées technologiques et méthodes inventées par d’autres. Ils ont surtout su profiter de l’extraordinaire ascension hégémonique de Sky, sans qui la Premier League ne serait qu’un championnat parmi d’autres. At the right place at the right time.

Un scandale étiqueté « sexism row » qui prend rapidement une ampleur nationale et sociétale, glissant sur les terrains de la place de la femme dans la société et de la sous représentation des « minorités » dans le football et les médias en général.

Les faits

Avant le Wolves – Liverpool, en « off », les inséparables Gray & Keys (ainsi qu’un reporter, Andy Burton) s’étaient permis une série de commentaires aussi sexistes qu’ignorants sur Sian Massey, la juge de touche, mettant en doute ses compétences professionnelles (Massey a bien sûr passé les mêmes examens et tests que les hommes). Comme si un cerveau féminin avait été privé à la naissance de la capacité à juger un hors-jeu… (voir plus bas « les deux faits de jeu à l’origine du scandale »).

Sian Massey, une entrée fracassante dans la profession

Sian Massey

Les personnages

Andy Gray, 55 ans, est un ancien avant-centre international écossais, à Sky depuis les débuts de la chaîne (1990). Donc, selon Sky, depuis les débuts du football anglais. Gray est l’ex pro du duo, vieille école, grande gueule et peu indulgent avec ceux « qui parlent de foot sans avoir jamais été pro ». On le dit dogmatique et dur, mais avec un côté jovial et abordable (dans les bons jours).

Au début des années Sky-Premier League, 1990-1992, Gray avait introduit toute une série d’innovations et de gadgets (dont une sorte de palette), à l’époque forcément « révolutionnaires ». Gray parlait tactique quand ce n’était pas encore sexy et discutait Prozone quand la plupart des amateurs de football pensaient encore que c’était un gimmick pour zones érogènes.

Pas assez bon pour Stoke City

Lionel Messi, trop juste pour Stoke City

Il sait parfois sortir des commentaires inouïs, comme celui sur Lionel Messi récemment, probablement la perle de l’année 2010 en Angleterre. Il y a deux mois, en discutant avec Keys des candidats au Ballon d’Or, Gray n’avait pas hésité à déclarer :

« Je ne sais pas si Barcelone a déjà joué dans un stade comme le Ewood Park ou le Britannia Stadium, et a eu à endurer le genre de traitement infligé par Blackburn Rovers ou Stoke City, rugueux, tout en coups de pied arrêtés, longs ballons et touches-missiles […]. Franchement, je ne pense pas que Lionel Messi réussirait en Premier League. C’est une chose d’enquiller les buts à Barcelone, c’est plus facile en Espagne, la Liga n’est pas aussi bonne que la PL. Je crois que Messi aurait beaucoup de mal à s’exprimer contre des équipes comme Stoke City, au Britannia Stadium, un soir de décembre. »

Extraordinaire. On aurait eu envie de lui répondre : « Andy, on ne s’exprime pas contre Stoke un soir de décembre au Britannia, on tente de survivre, de ressortir en un morceau et de ne pas faire partie des dommages collatéraux causés par les bombardements aériens de Delap & co. »

Richard Keys, 53 ans, est le journaliste du duo, un ex présentateur du Télématin d’ITV fin années 80. Il s’est forgé une place dorée dans le commentaire football à l’ombre de Gray. Sympathique en public mais qu’on dit tyrannique et imbuvable aussi bien professionnellement qu’en privé. Il a la réputation de traiter ses subordonnés comme des moins que rien.

Keys, payé 1,6M de £ par an, sur Theo Walcott : « Walcott, relève-toi, espèce de stupide petit gamin, t’as été nul à chier avec tes chaussures roses à la noix, t’es une nullité »… Sur les îles Féroé : « Petit stade zéro, match sans intérêt, allez vous faire foutre. »

Keys s’est souvent « lâché » par le passé, mais les multiples avertissements reçus (pour la forme) n’ont jamais eu raison de ce personnage jugé « indispensable », donc intouchable, et jusque là très protégé par son supérieur direct, Andy Melvin, le principal artisan du phénoménal succès de Sky. Parmi les nombreuses bévues, Keys (payé 1,6M de £ par an), avait insulté Theo Walcott lors d’un match de Ligue des Champions (en « semi off », un micro traînait) :

« Walcott, relève-toi, espèce de stupide petit gamin, t’as été nul à chier avec tes chaussures roses à la noix, t’es une nullité. »

Il avait aussi envoyé du lourd contre… les îles Féroé ( !) qui affrontait l’Ecosse (voir le clip) :

« P’tit stade zéro, match sans intérêt, allez vous faire foutre. »

Keys « l'expert » ne kiffe pas les grolles de Theo

Richard Keys « l'expert » ne kiffe pas les grolles roses de Theo

Un journaliste du milieu résume ainsi Richard Keys et sa formidable ascension dans le paysage audiovisuel anglais :

« Keys, sous un aspect extérieur raffiné et courtois, est devenu tellement imbu de sa personne que même la partie de son cerveau censée le protéger contre de potentiels accidents d’antenne s’est arrêtée de fonctionner. »

Roy Keane (qui avait fait une pige express sur Sky en 2008), disait de son expérience avec Richard Keys :

« Plus jamais ça ! Je préférerais encore aller chez le dentiste. S’asseoir à côté de type comme Richard Keys et autres et les entendre inventer des trucs qui ne se déroulent pas dans le match, c’est insupportable. »

Le scandale et les mœurs Sky

Un scandale sur fond de misogynie, de préjugés imbéciles, de méthodes professionnelles d’un autre âge et d’habitudes importées tout droit du vestiaire et du « Old Boys’ Club » et jamais réactualisées. Au cours des jours suivants, de nombreux témoignages (et clips) laisseront entrevoir de l’intérieur une culture figée dans un passé lointain (« stuck in a timewarp »), et des pratiques douteuses, aux relents de harcèlement, peu en phase avec le zeitgeist. Mais surtout, pour Sky, des pratiques antagoniques à l’image et aux « valeurs » de la chaîne, familiales, saines et consensuelles. On peut légitimement supposer que si tout cela était resté confiné au studio, Gray et Keys seraient toujours fidèles au poste, grâce notamment à la protection de leur supérieur, Andy Melvin. Avant l’incident de samedi 22, des insiders décrivaient Keys et Gray comme « bombproof ».

Ces deux articles du New Statesman et du Guardian dépeignent les mœurs Sky Sports, et révèlent l’extraordinaire influence que ces deux présentateurs vedettes exerçaient dans le milieu par le biais du tout puissant Sky. De leurs avant-postes, Sky Sports et ses présentateurs phares entretenaient des relations commerciales et professionnelles de dominant à dominé avec les chaînes majeures, ITV (diffusion de la Ligue des Champions), la BBC (Match of the Day), et ESPN (Premier League). De fait, indirectement, Gray et Keys faisaient un peu la pluie et le beau temps sur la répartition des droits de diffusion du football en Angleterre.

Les deux faits de jeu à l’origine du scandale et la taupe

Deux conversations (filmées, prouvant si besoin était que rien n’est jamais « hors antenne », ce dont Ron Atkinson pourrait témoigner) ont immédiatement été portées à la connaissance des patrons de Sky par une taupe (visiblement par un employé peu fan du duo, un mystérieux youtubeur qui s’est inscrit le jour même sous le pseudo stevesimons409).

1) D’abord, une conversation sur la ligne de touche (voir le clip), entre Andy Gray et principalement Andy Burton (reporter ligne de touche) :

BURTON : « Apparemment Andy, d’après Steve [caméraman] c’est une femme ligne de touche qu’on a aujourd’hui, et elle est bien foutue ! »

GRAY (moue dubitative) : « Une femme ligne de touche ? »

BURTON : « C’est ce que Steve m’a dit. Il me dit qu’elle est pas mauvaise, mais bon, je sais pas si on doit lui faire confiance là-dessus [au caméraman] »

GRAY : « Nan, moi je lui ferais pas confiance, certainement pas ! »

STAFF SKY (hors champ) : « Une femme juge de ligne… Et Andy, t’approuves, toi ? »

GRAY : « Non… tiens, je la vois d’ici, qu’est-ce que les femmes connaissent à la règle du hors-jeu ? Elles sont nulles à chier » [le fucking hopeless est couvert par un bip]

2) En studio. Gray et Keys, hors antenne, juste avant le match, en parlant de Sian Massey (voir le clip) :

KEYS : « Ouais, ben, quelqu’un ferait bien de descendre [au niveau de la ligne de touche] et lui expliquer la règle du hors-jeu »

GRAY : « Ouais, j’y crois pas, une femme juge de touche ! C’est ce que je disais, les femmes ne connaissent pas la règle du hors-jeu »

KEYS : « Bien sûr qu’elles la connaissent pas ! » […] « Ça, c’est certain qu’il va y avoir une grosse erreur de commise aujourd’hui, Kenny [Dalglish] va pêter un cable ! C’est pas la première fois qu’on voit une femme juge de touche, y’en avait pas une avant ? »

GRAY : « Ouais… »

KEYS : « Wendy Toms, non ? »

GRAY : « Ouais, Wendy Toms, ou un nom comme ça »

KEYS : « Le foot marche sur la tête ! T’as entendu la charmante Karren Brady ce matin se plaindre du sexisme [dans le foot] ? S’il te plaît, arrête ton cinéma ! »

Mardi 25 janvier

Blackpool 2 – 3 Manchester United, match en retard de la 16è journée.

Deux équipes qui ne s’étaient pas affrontées parmi l’élite depuis 1971. Et de vingt-huit matchs sans défaite pour les Red Devils, invaincus en PL depuis avril 2010… Man United signe là le comeback de l’année. Les Diables Rouges étaient menés 2-0 à vingt minutes de la fin par un Blackpool étincelant, entreprenant et inventif. Buts de DJ Campbell et Cathcart (ex stagiaire à MU). Puis, dans le dernier quart, terrible réveil de MU, trois buts signés Berbatov, 72ème et 88è et Hernandez, 74è (superbe enchaînement contrôle-frappe). Berbatov en est à dix-neuf réalisations.

Hernandez, entré à la 66è, est devenu un super sub, et malgré l’insolente réussite du duo Rooney-Berbatov, il devrait engranger plus de temps de jeu dans les semaines à venir. C’est surtout grâce à l’entrée de Giggs en deuxième mi-temps que United a pu renverser la vapeur. Dix minutes d’arrêt de jeu furent sifflées, un record.

Toujours aussi décisif à 37 ans

Toujours aussi décisif à 37 ans

Sky, again. Le scandale se transforme en affaire nationale. Le limogeage de Richard Keys (suspendu) semble inévitable. Les langues se délient à Sky, les témoignages contre lui en interne sont accablants, et certaines chutes de programme sont envoyées à la direction, et d’autres mis sur Youtube (ce stevesimons409 a vraiment une dent !).

Ce clip-ci (cliquez ici), sans être particulièrement atterrant, est révélateur, et amusant. Keys tente d’être « one of the lads », de faire partie de la bande exclusive des ex-pros.Avant un match de Ligue des Champions à Chelsea, sont présents dans le studio : Jamie Redknapp, Ruud Gullit, Graeme Souness et Richard Keys.

Tandis que Gullit joue avec son téléphone, une personne (hors caméra) mentionne une femme, Louise (pas la même Louise actuelle épouse de Redknapp Jr).

REDKNAPP : « Ah, cette Louise, ah oui… tu l’as déjà rencontrée Graeme ? »

SOUNESS : « Non, juste ses parents »

KEYS : « Tu l’a sautée ? »

[ndlr : le « it » = her !]

REDKNAPP : « Ouais ouais, ben, j’ suis sorti avec elle »

KEYS : « Ouais, évidemment, stupide question de ma part, si t’étais dans le coin, effectivement, aucun doute, tu te l’ai faite ! »

[Souness, visiblement gêné, tente de changer de conversation… en vain]

KEYS : « J’suis sûr que si tu t’étais pointé chez elle n’importe quel soir, t’aurais trouvé mon Redknapp pendu à l’arrière du truc »

Pas un fan de l'humour Keysien

Graeme Souness, pas un fan de l'humour Keysien

(hilarants coups de pied de Souness sous la chaise, l’air de dire : « Du respect imbécile, t’es pas au pub avec Andy Gray. »).

La Louise en question, Louise Glass, une ancienne petite amie de Jamie et aujourd’hui âgée de 38 ans, aurait l’intention de poursuivre Keys en diffamation…

Les blagues et clips pastiches sur les analyses tactiques du duo ressortent sur la toile. Celui-ci est particulièrement amusant. Ainsi que ce dessin, la règle du hors-jeu expliquée aux femmes, par Andy Gray et Richard Keys.

Parmi les prétendants les plus cités pour la succession de Gray & Keys, il y a Lee Dixon (ex Arsenal, actuellement sur la BBC) et Jamie Redknapp (Liverpool, Spurs, Thomas Cook, Nintendo, Marks & Spencer, etc.), déjà consultant sur Sky.

Redknapp en pole-position... avec Gary Neville

Redknapp en pole-position... avec Gary Neville

Mercredi 26 janvier

Liverpool 1 – 0 Fulham, match (assez quelconque) en retard de la 18è journée. Les Reds sont désormais 7è au classement.

Birmingham bat West Ham 3-1 en demi-finale de la Coupe de la Ligue et affrontera en finale Arsenal (le 27 février), vainqueur d’Ipswich 3-0.

Suite et fin du scandale Sky : Richard Keys est limogé. Ce dernier avait désespérément tenté de sauver sa peau sur TalkSport l’après-midi, pendant une bonne heure (dont 45 minutes de pub), en évoquant notamment des mystérieuses « dark forces ». En fait, il avait accumulé les boulettes et davantage aggravé son cas qu’autre chose.

Keys, selon le mot d’un journaliste : « The anchorman who puts the W in anchor. » (= wanker : connard).

Par ailleurs, l’organisation Professional Game Match Officials annonce que Sian Massey est temporairement « withdrawn » des deux matchs où elle devait officier fin janvier – sur la touche, au propre comme au figuré (un de D4 et l’autre de D6). Et ce, pour lui « éviter toute pression inutile », selon le PGMO.

Rio Ferdinand, le nouvel apôtre anglais de la rectitude morale, commente ce scandale sur Twitter :

« Je suis à fond pour les femmes arbitres dans le foot, la discrimination ne devrait pas exister dans notre sport… si vous pensez autrement, c’est que vous avez des opinions préhistoriques. »

Vendredi 28 janvier

Le « Olympic Park Legacy Company », comité qui gère l’après Jeux Olympiques de Londres 2012, reporte sa nomination de l’occupant du Olympic Stadium après les J.O de Londres. Devant l’extrême confusion régnant sur Londres au sujet de l’avenir du stade olympique, principalement entre West Ham et Tottenham (mais impliquant aussi Crystal Palace, divers Conseils municipaux d’arrondissements, et Leyton Orient ! ainsi que Chelsea, indirectement), le OPLC a décidé d’accorder plus de temps aux candidatures en lice pour peaufiner leur dossier.

Le dossier West Ham prévoit de garder la piste d’athlétisme (et coûterait au minimum 100M de £), tandis que Tottenham transformerait l’enceinte en vrai stade de football… et adopterait le nom « Stratford Hotspur » (coût : 250M – Lamine Diack, président de la fédération internationale d’athlétisme, critique vivement le projet Spurs car les engagements pris par les Anglais étaient de conserver le stade en l’état).

Bref résumé de la situation, ainsi qu’une présentation complète des forces en présence : lire la rubrique Post-Olympics. Un dossier sur lequel nous reviendrons quand l’heureux sera décidé (aucune date annoncée).

Les instances de la Premier League infligent une amende de 25 000 £ à Blackpool FC pour avoir aligné un XI soi-disant « affaibli » contre Aston Villa le 10 novembre dernier (défaite 3-2 – dix changements par rapport au match précédent). La PL avait prévenu qu’elle sévirait, comme elle l’avait fait un an auparavant contre Wolves (25 000 £ d’amende, en sursis).

On peut légitimement se demander ce qu’il serait arrivé si James Collins, l’arrière central de Villa, n’avait pas marqué à la dernière minute. Il aurait été très difficile pour la Premier League d’infliger une amende à un promu qui venait de tenir en échec le sixième de PL de la saison écoulée !

Comme il l’avait promis, Ian Holloway offre immédiatement sa démission au Chief exec du club, Karl Oyston (qui la refuse, bien évidemment).

Le coup de gueule de l'année, contre la FA

Le coup de gueule de la saison, contre les instances

Cette incompréhensible posture de la PL avait déclenché une réaction cinglante d’Holloway qui avait promis de démissionner s’il écopait d’une amende. Un coup de gueule aussi justifié que mémorable en conférence de presse à Villa Park où Ollie s’étrangla de rage. A (ré)écouter !

Le courroux passionné d’Ollie s’explique par les modifications opérées cette année dans le règlement PL par rapport à 2009-2010. Quand Wolves avait été sanctionné, la fameuse « Liste des 25 » n’existait pas. Ce qui rend les fameuses règles B13 et E20 de la Premier League caduques : « In every League Match each participating club shall field a full-strength team » (chaque club doit aligner sa meilleure équipe possible).

On peut cependant se demander ce qu’il serait arrivé si James Collins, l’arrière central de Villa, n’avait pas marqué à la dernière minute. Il aurait été très difficile pour la Premier League d’infliger une amende à un promu qui venait de tenir en échec le sixième de PL de la saison écoulée !

La Football League (D2 à D4) et la FA (les deux autres instances du football anglais) ont déjà sanctionné des clubs dans des cas similaires… mais seulement quand ces équipes ont perdu. Il existe plusieurs cas d’équipes totalement modifiées et « affaiblies » (notamment par l’inclusion de jeunes) mais tout de même victorieuses (Swindon Town ou Millwall dans les années 90). Aucune sanction ne fut prise contre elles, « in the interest of the game », déclara-t-on à l’époque.

La question qui reste en suspend et que la Premier League a soigneusement éludé : à quoi sert l’établissement de la règle des 25 si cette même PL décide de facto que certains joueurs ne sont pas « dignes » d’y figurer ?

Vendredi 28 / Samedi 29 janvier

Tragédie dans le sud londonien, au Dulwich Hamlet Football Club, où une violente bagarre dégénère après une fête dans les locaux du club. Un jeune de 18 ans, Daniel Thompson-Graham, meurt de ses blessures (sauvagement poignardé par d’autres jeunes). Un garçon de 13 ans s’est aussi servi d’un revolver pour tirer sur l’assemblée, faisant au moins deux blessés. Des rivalités entre gangs semblent être à l’origine de ce drame. Dulwich Hamlet était surtout connu jusqu’à présent pour avoir accueilli en 2000… Peter Crouch (prêt des Spurs). Ce jeune est le quatrième adolescent tué à Londres depuis le début de janvier (dont trois victimes de la tristement notoire et absurdement nommée « knife culture »).

Samedi 29 et dimanche 30 janvier

16è de finale de FA Cup. Tous les résultats, résumés et stats de match ici. Parmi les scalps et autres surprises du chef :

Fulham 4 – 0 Tottenham

Notts County (D3) 1 – 1 Man City

Swansea (D2) 1 – 2 Leyton Orient (D3)

Watford (D2) 0 – 1 Brighton (D3)

Torquay (D4) 0 – 1 Crawley Town (D5)

Excellent match de Huddersfield (D3) contre Arsenal, qui se sauve dans les dernières minutes (pénalty), ainsi que de Southampton (D3) contre Man United. Reading (D2) a aussi difficilement battu Stevenage (promu de D4), 2-1.

Dans le match Birmingham 3 – 2 Coventry, à signaler. But victorieux pour les Blues du grand joueur qu’est Kevin Phillips, Sunderland Legend, et toujours dynamiteur de surfaces à presque 38 ans. Il avait permis aux Brummies de rester dans la Coupe de la Ligue en marquant à la 90è contre Brentford. Résultat : Birmingham affrontera Arsenal en finale le 27 février.

Kevin Phillips, 37 ans passés, 250 buts et toujours la pêche

K. Phillips, 37 ans passés, 250 buts et toujours la pêche

Comme tant de grands joueurs anglais, Phillips commença en non-league (D5 et en dessous). Repéré par Watford alors qu’il avait 21 ans, ce joueur complet d’1m69 qui s’épanouit sur le tard n’en finit pas d’étonner. Même si le Londonien est barré par Zigic et maintenant Obafemi Martins, il est toujours là, et bien là, onze ans après avoir obtenu le Golden Boot européen en 2000 pour ses 30 buts en Premier League avec les Black Cats, pour sa première saison de PL ! (tournant en ridicule la prédiction de Rodney Marsh : « Kevin Phillips aura du mal à marquer six buts cette saison »).

Son entraîneur, Alex McLeish, rend hommage à celui qu’il appelle affectueusement « the wee man » (le petit homme) :

« Que dire sur lui ? Si j’ai la chance d’entraîner encore vingt ans, il est fort possible que je ne cesse jamais de le recruter. »

Crawley Town (surnom : « The Red Devils », ou simplement « The Reds ») sera donc le petit poucet des huitièmes. Ce club argenté qui évolue en Conference National, D5 (ou Blue Square Premier, pour les intimes) a successivement éliminé Swindon Town (D3), Derby County (D2) et Torquay United (D4). Crawley, parfois étiqueté « Le Man City de la D5 », n’avait pas gagné un seul match de FA Cup depuis huit ans ! Cette formidable épopée rapportera au club environ 1,5M de £.

Crawley, ville de 100 000 habitants qui vit à l’ombre de l’aéroport de Gatwick, a eu l’honneur de voir naître le groupe The Cure. Ils ont eu moins de chance avec leur autre célébrité, Kevin Muscat. Crawley est seulement le sixième club de non-League (D5 et en dessous) depuis l’après-guerre à atteindre ce stade de la compétition. Aucune de ces équipes cependant ne parvint à se hisser en quart. La dernière, Kidderminster, en 1994, perdit 1-0 contre West Ham.

Chant favori des adversaires de Crawley : « You’re just a car park for Gatwick »

Le hasard du tirage les fera affronter les autres Red Devils, ceux de Man United… Ce match sera l’occasion d’une rencontre entre deux Glasvégiens, Sir Alex et le manager de Crawley, le très controversé Steve Evans, un ancien attaquant au sang chaud qui n’hésite pas à faire le coup de poing sur la ligne de touche et qui colle bien à l’image de mal-aimé du club. Crawley, « the club others love to hate », lit-on souvent à leur sujet. Chant favori des adversaires de Crawley : « You’re just a car park for Gatwick ».

Un dossier spécial sur Crawley Town sera publié avant leur match contre Manchester United le 19 février prochain, live sur ITV. Il y a tant à dire sur ce petit club étrange… (et absolument détesté de Robbie Savage !).

Le tirage des huitièmes (19 et 20 février) :

West Ham v Burnley (D2)

Manchester City ou Notts County (D3) v Aston Villa

Stoke City v Brighton (D3)

Birmingham City v Sheff Wednesday (D3)

Leyton Orient (D3) v Arsenal

Chelsea or Everton v Reading (D2)

Manchester United v Crawley Town (D5)

Fulham v Bolton Wanderers ou Wigan Athletic

Lundi 31 janvier

Le Sun nous apprend que Leroy Lita, l’attaquant puncheur de Middlesbrough, a mis soixante litres d’essence… dans sa Range Rover diesel ! L’attaquant de Middlesbrough a réalisé son erreur à la caisse et s’est fait remorquer sa voiture au garage le plus proche.

Le même jour où Charlie Adam se fend d’un dîner romantique pour demander en mariage sa fiancée, Sophie-Leigh Anderson, ex Miss Blackpool & Miss England. Pas à Blackpool évidemment, mais dans un restaurant de Manchester. Les combos fish & chips & mushy peas sont bien meilleurs en terre mancunienne.

A part ces deux nouvelles d’une importance extrême, c’est Deadline Day pour les transferts. Une folle journée qui fait titrer au Guardian : « The day the madness returned to football ». 155M de £ ont changé de main en ce lundi (dont la moitié à Chelsea), concluant un mois de janvier où les dépenses ont approché les 230M. L’adage minimaliste « Money talks » vient à l’esprit… La croisade de Michel Platini pour un semblant de fair-play financier ressemble de plus en plus à une « losing battle ».

Un responsable de l’UEFA se déclare (faussement ?) « surpris » des dépenses de Chelsea, car (je cite cet insider) :

« le président de Chelsea, Bruce Buck, a récemment déclaré qu’il soutient les initiatives de l’UEFA en matière de contrôle financier et a même proposé de les étendre à l’introduction d’un plafond salarial. Tout cela est inquiétant. »

Le plus inquiétant serait plutôt que l’UEFA commence à croire les sornettes que les argentés du football anglais débitent à longueur d’année.

Là-dessus, Richard Scudamore, indéboulonnable chief exec de la Premier League et jamais en retard d’un « soundbite » superflu, déclare sur un ton mi faussement catastrophé, mi exalté: « Un transfert à 100M est désormais inévitable. »

Une journée d’anthologie sur laquelle notre spécialiste Transferts reviendra plus en détail dans quelques jours. En attendant, cliquez ici pour consulter la liste des principaux mouvements conclus aujourd’hui (ainsi que ceux de janvier en Premier League). Il est d’ailleurs intéressant de comparer avec celle de 2010, ici (dont le total s’élevait à… 33M de £).

Le mercato d’hiver en chiffres (en £) :

230M : montant total dépensé en Premier League ce mois-ci. Le plus élevé, devant janvier 2009 (181) et 2008 (175). L’année de son introduction (2003), 35M furent dépensés.

250 000 : offre faite, l’avant-veille de la clôture, par Tottenham à Everton pour Phil Neville (34 ans, 59 capes pour l’Angleterre – qualifiée de « insulting » par David Moyes).

115M : montant échangé entre clubs de PL. Le reste avec l’étranger (100), et la Football League (15).

50M : nouveau record entre deux clubs britanniques (pour F. Torres).

6 : le nombre de deals qui éclipsent le précédent record (Andrey Arshavin, 15M). Fernando Torres, 50M, Andy Carroll, 35M, Edin Dzeko, 27M, Luis Suarez, 22,8M, Darren Bent, 18-24M, David Luiz, 21,4M (plus Nemanja Matic).

14 : nombre de clubs de PL qui ont enregistré des pertes l’an dernier.

726M : total dépensé par Roman Abramovich depuis son rachat du club à Ken Bates et d’autres actionnaires en 2003.

515M : total dépensé par Sheikh Mansour depuis son rachat du club en 2009.

71M : pertes de Chelsea pour la saison 2009-2010

3 milliards : total des dettes des vingt clubs de Premier League.

Kevin Quigagne.

Troisième et avant-dernière partie des évènements et futilités du mois de janvier dans le football anglais, un mois particulièrement chargé… Aujourd’hui, du 20 au 23 (première partie ici, la deuxième ici).

Au Sommaire :

  • Jermaine « Ashley Cole » Pennant et ses péripéties routières
  • The Embassy Club, ex repaire fêtard pour footeux
  • Man United interdit Twitter
  • Un Harry Redknapp fort lent dépouillé à Madrid avant d’admirer Forlan
  • Ronaldo joue les Hamidovic
  • Amusant exemple de fair-play en non-League
  • Tout sur la 24è journée de Premier League et les TOP XI & FLOP XI
  • Berbatov dans les temps du record de hat-tricks en PL

 

Jeudi 20 janvier

Jermaine Pennant (Stoke City) refait parler de lui. Mais cette fois, ni histoire de Wag trompée qui lui cisaille pour 200 000 £ de fringues ou de dispute domestique qui tourne mal.

Marca nous apprend que le bien nommé Pennant (= fanion) a abandonné sa Porsche sur le parking de la gare de Saragosse pendant cinq mois ! (il a quitté Zaragoza pour Stoke l’été dernier – prêt, puis achat des Potters à Noël). Le plus incroyable, c’est que le distrait Jermaine avait tout simplement oublié l’existence de cette Porsche ! Il y a quelques jours, un employé du Real Zaragoza téléphone à la tête en l’air en lui demandant quand il compte venir la chercher. Conversation surréaliste entre l’employé trilingue et le Pierre Richard du foot anglais (traduction réalisée par TF1) :

EMPLOYÉ : «¡Hola! Señor Pennant ¿Qué tal? hombre »

JERMAINE PENNANT : « M’étale good, thank you »

E : « Usted could venir buscar votre Porsche on the parking of la gare de Saragosse ? »

JP : « Quelle Porsche ? J’ai pas d’ Porsche »

E : « Señor Pennant, es una Porsche immatriculée à votre nom, P33NNT, c’est bien la vôtre, non ? On a inspected the interior, et c’est à vous, aucun doute ».

JP : « Ah, ben là vous m’étonnez, je me souvenais plus posséder une Porsche… Bon, ben je vais la faire rapatrier à Stoke alors »

- Mince, où est-ce que j'ai mis ma Porsche ?

- Damn ! Où est-ce que j'ai garé ma Porsche moi ? Est-ce que j'ai une Porsche déjà ? Dans quel club joue-je ?

Pennant, 28 ans et l’un des grands galvaudeurs de talent du football anglais, fut recruté par Arsenal à l’âge de quinze ans pour la somme record de deux millions de livres (de Notts County). Cependant, c’est son rapport délicat avec la voiture qui l’a véritablement « fait connaître du grand public ».

Son acte séminal, et le début de sa « fall from grace », eut lieu il y a exactement six ans. Le 23 janvier 2005, il sort du célèbre Embassy Club, Mayfair (centre über-chic de Londres), le cerveau embrumé par quelques verres.

Un aparté sur cet Embassy Club. A l’époque, c’est une zone fêtarde prisée des footballeurs. En janvier 2006, Ashley Cole, en compagnie de Bobby Zamora et d’Anton Ferdinand, assure la notoriété de la boîte en se retrouvant à moitié à poil et pieds nus dans les rues de Chiswick – ouest de Londres – après une fête commencée à l’EC, et achevée dans la panique à 5h30 du mat’ avec un Ashley Cole s’échappant par une fenêtre et courant dans les rues poursuivi par un malabar qui voulait lui faire sa fête (une histoire de coucherie interrompue ?).

En mai 2006, c’est au tour de Wayne Bridge de faire parler du night-club, bagarre devant la boîte VIP, le latéral gauche est blessé.

Puis, à la même période, re-Ashley Cole. Ce pilier de l’EC (et alors Gunner), y avait bruyamment célébré le titre de… Chelsea, fête dûment racontée dans son autobiographie, où il se décrit élégamment comme « hammered » ce soir-là (meulé). Quelques semaines plus tard, il rejoignait ses amis Blues.

Il s'est dépouillé pour faire connaître The Embassy

Il s'est dépouillé pour faire connaître The Embassy

Revenons à notre Jermaine. Il émerge donc de l’EC à 4h30 du matin la gueule enfarinée. Sagement, il prend un taxi pour regagner son domicile, à Barnet (nord de Londres). Juste avant de se coucher, le galant Jermaine téléphone à sa dulcinée (qui vit à Bristol), il veut lui souhaiter bonne nuit (elle rentre probablement de boîte elle aussi). C’est beau l’amour longue distance. Sauf que l’impénitent gaffeur ne se contente pas de lui conter une poétique histoire de tabloïd pour la conduire doucement dans les bras de Morphée, il se propose de la retrouver sur le champ ! (Bristol est à 200 kilomètres de Londres, et bonjour la circulation sur l’autoroute M4). Il lui explique qu’il meurt d’envie de la voir et comme il ne figure pas dans l’effectif Gunners le lendemain, c’est tout bon (huit jours plus tard, il sera prêté à Birmingham City).

Il est déjà sous le coup d’une interdiction de conduite de seize mois et, bien évidemment, il roule sans assurance. Mais Jermaine n’est pas homme à laisser ces petits désagréments lui gâcher la soirée. The night is young, et à 5 h du mat’, il prend le volant de sa Mercedes et fonce. Le hic c’est qu’il ne trouvera jamais l’autoroute M4, malgré son satnav… Il se perd et atterrit en pleine campagne, près d’Aylesbury, à cinquante kilomètres de là. Il est six heures du matin, il fait un froid de canard, il est claqué et plus déboussolé qu’un candidat de Koh Lanta après deux mois de moustiques, de manioc cru, de Denis Brogniart et d’épreuves à la mords-moi-défais-moi-le-noeud. Mais surtout, il est encore plus bourré que perdu.

Ce qui devait arriver arriva, mais de manière bien plus spectaculaire que pour le commun des bourrés. Au sortir d’un virage, il se mange violemment un lampadaire, qui vient s’encastrer sous sa voiture (mobilier urbain lowcost en Angleterre). L’assourdissant trio Pennant-Mercedes-Lampadaire fait ainsi son petit bout de chemin avant de se faire inexorablement rattraper par la patrouille, certes, parfois un peu endormie en campagne mais qui n’a eu ici aucun mal à détecter notre trublion de l’autre bout de la ville.

L'action, au ralenti

L'action, au ralenti

Voici l’authentique et surréaliste dialogue ce soir-là entre une marée chaussée médusée et un Jermaine hébété, presque étété, jusqu’à oublier son nom :

POLICE : « Vous pouvez m’expliquer la présence de ce lampadaire sous votre voiture ? »

PENNANT [sonné et ayant du mal à parler] : « Euh… je crois que j’ai perdu le contrôle de ma voiture en bidouillant mon satnav… beurp [rot] »

POLICE : « Votre nom et vos papiers s’il vous plaît »

PENNANT : «Désolé, je n’ai pas mes papiers… Je m’appelle Ashley Cole »

POLICE : « Monsieur Cole, soufflez dans le ballon »

(verdict : 1,94 g d’alcool dans le sang).

                                          

Le 28 janvier 2005, devant le Magistrates Court d’Aylesbury, Jermaine déclare avoir donné un faux nom car il craignait les répercussions. C’est vrai qu’en se faisant passer pour Ashley Cole, le juge avait des chances d’être plus indulgent… En fait, un demi mensonge, car la voiture appartenait à Ashley Cole, alors son coéquipier à Arsenal. Pennant déclare ignorer qu’il était sous le coup d’une interdiction car « sa tante lui avait lu une lettre du DVLA [administration en charge des permis] et l’avait assuré qu’il pouvait reconduire » (sa suspension de permis n’avait plus qu’un mois à courir).

Son avocat, Maître Warbutton, déclare que Jermaine était « très déprimé ce soir-là car il venait d’apprendre qu’il n’était pas dans l’effectif d’Arsenal pour le match du lendemain » et qu’un emprisonnement « pourrait totalement détruire la carrière de Jermaine. »

Mais les histoires de tantes serviables et de carrière en danger n’attendrissent guère le tribunal qui le condamne à trois ans de suspension de permis et trois mois de prison (pour le délit routier, pas l’usurpation d’identité de Cole…).

Karren Brady, managing director de Birmingham City déclare :

« Nous espérons qu’il accepte cette décision et saura en tirer les leçons. »

Moins magnanime, Gordon Taylor, chief exec de la PFA (syndicat des joueurs) commente :

« Je suis déçu pour lui, mais pas très surpris. »

A sa sortie de prison (après un mois), Jermaine sera condamné à porter un tag électronique à la cheville. Le 2 avril 2005, il fait ses débuts tagués lors d’un Birmingham City – Tottenham (et devient le deuxième tagué dans l’histoire du foot professionnel anglais, après Gary Croft, Ipswich Town, en 2000). C’est ce tag qui fera de lui une « célébrité ». L’un des chants de supps de l’époque est : « You’re supposed to be in jail »

Toujours ce 20 janvier, Manchester United interdit l’usage de Twitter et Facebook pour ses joueurs et publie un communiqué à cet effet sur le site officiel du club. Seul le Twitter fou Rio Ferdinand est plus ou moins autorisé à s’adonner à sa passion Twitter, officiellement pour des raisons d’aides à des œuvres caritatives via Twitter ; officieusement pour éviter que ses 500 000 followers prennent les armes. Des sites anglais révèlent que les comptes Twitter de Rooney, Giggs, Fletcher et d’autres ont été supprimés.

On le laisse tweeter pour éviter une révolution

On le laisse tweeter pour éviter une révolte populaire

Les récents scandales et bavures Twitter en Angleterre ont rendu les clubs nerveux (voir première partie du Journal du mois). Il se dit aussi que Manchester City aurait fortement conseillé à ses joueurs de ne plus tweeter, ainsi que Newcastle United où des gaffes à répétition de José Enrique (révélations d’informations confidentielles) avaient fait prendre au club ces mesures drastiques.

 

Vendredi 21 janvier

On apprend qu’Harry Redknapp a été victime de pickpockets à Madrid alors qu’il se trouvait dans la capitale madrilène (en compagnie de son adjoint, Kevin Bond) pour superviser Diego Forlan dans un Atlético Madrid – Real Madrid de Coupe du Roi.

Harry explique  dans son style inimitable :

« J’étais avec Kevin, on humait la super ambiance autour du stade, un monde fou, des stands partout, j’achète deux friandises, et soudain deux types s’agenouillent devant moi, et là je sens quelqu’un qui m’  tire  le manteau et le pantalon. J’ai pensé « Mais qu’est-ce que tu fais toi ?  » j’ai crié « Lâche-moi l’ pantalon » et l’ai repoussé. Je ne savais pas trop si je devais lui filer un coup de genou dans la tronche ou quoi vu que je pensais qu’il était non-voyant ou qu’il avait des problèmes de mobilité, mais pendant que je me demandais à quoi jouaient ces gars-là, y’en avait un qui me faisait les poches. Pis, ils se sont retrouvés à six autour de moi, et sont repartis aussi vite qu’ils étaient arrivés… Bref, le temps que je réagisse, ils avaient tout pris, mon argent, cartes de crédit, tout quoi. Enfin, heureusement, pas mon passeport. J’ai dû avoir l’air bien stupide ! J’ ai dû emprunter de l’argent à Kevin pour le reste du séjour. Ces pickpockets ne me connaissaient sûrement pas, mais comme j’ai l’air d’être un touriste, ils ont vite dû me repérer. »

Il en est pas encore revenu

Il n'a vu que du feu sur le tour de passe-passe

Et ouais Harry, les touristes, on les repère vite, comme ton David. Le père de Jamie ajoute en plaisantant, au sujet de son adjoint, étrangement passif :

« Je sais pas trop ce que faisait Kevin pendant que je me faisais dépouiller, peut-être bien qu’il était complice ! Il m’a dit après coup qu’il les avait vu faire. Je lui ai demandé pourquoi il n’avait rien fait. Il m’a rien répondu, j’ai pensé que c’était bizarre, et qu’il faisait peut-être partie de leur gang. D’ailleurs, il avait les poches bien remplies après cet incident. »

Harry avoue avoir été tellement secoué par cette bizarre mésaventure qu’il n’a pas trop suivi Forlan et a dû quitter le stade quinze minutes avant la fin du match. En attendant, le Real l’a emporté 1-0 sur son rival. But de Ronaldo évidemment, encore plus efficace dans la surface qu’une Hamidovic dans le métro.

Encore plus efficace qu'une Hamidovic dans le métro

Encore plus efficace qu'une Hamidovic dans le métro

Samedi 22  janvier

Amusant exemple de fair-play dans ce match de D6 entre Havant & Waterlooville et Borehamwood (à 4’45 dans le clip).

 

Samedi 22 et dimanche 23 janvier

24è journée de Premier League. Résultats, résumés de match et statistiques ici (cliquez sur « report » pour les stats de chaque match). Cette 24è journée restera dans les annales « stats » pour deux raisons.

Primo, elle est la copie conforme à l’envers de la 20ème journée disputée le 28 décembre ! (rarissime). Contrairement à la France qui a un « calendrier miroir » phase aller et retour, en Angleterre c’est un ordinateur capricieux qui sort les journées, un peu au hasard (bien sûr, après entrée des requêtes spéciales, de la police, des clubs et des municipalités). Même si tout est fait pour que deux clubs ne se rencontrent pas lors de la même phase, il n’est pas rare que cela arrive.

Deuxio, le Blackburn – West Bromwich Albion : 22 nationalités utilisées dans ce match ! (nouveau record).

 

Le TOP XI TK du week-end :

 ————————Robinson———————

 

Onuoha———Collins———–Coloccini———C Clark

 

Elmohamady——-Fellaini——-A Young——–Dempsey

 

————van Persie———–Berbatov————–

 

Remplaçants : Gordon, Dunne, Cuellar, Parker, Song, Meireles, Torres

 

Le FLOP XI TK du week-end :

 

————————–Foster ————————

 

Gohouri———-G Caldwell——–S Caldwell——–Figueroa

 

Delap————-Arteta———–Watson———–Fahey

 

———-Derbyshire——————–Jones————

 

Remplaçants : Jääskeläinen, Ridgewell, Tamas, Tuncay, N’Zogbia, Mulumbu, Hleb

 

Man United 5 – 0 Birmingham

Encore un hat-trick de Dimitar Berbatov ! (17 buts en 19 matchs)

Superbes prestations de Rooney, Nani, Anderson et Giggs qui signent probablement la plus belle performance collective des Red Devils de l’année (21 tirs / têtes, dont 8 cadrées). Un duo Berbatov – Rooney diaboliquement efficace, le Bulgare marquant quasiment à chaque fois qu’il est associé à Rooney (dur, dur pour l’excellent Hernandez de se faire sa place dans ce contexte).

Battra-t-il le record de Shearer ?

Inquiétera-t-il un jour le record de Shearer ?

Un Birmingham très négatif et qu’on a connu bien plus combatif. Les Blues n’ont pu cadrer qu’un seul tir de tout le match (effroyable raté de Fahey à un mètre du but). Leur maigre total de fautes (cinq seulement) témoigne également d’un manque d’engagement certain. Ou alors, le ballon allait trop vite pour qu’ils s’en approchent.

Après un début de saison prometteur, ça sent la crise à Birmingham où Peter Pannu le président intérimaire (bras droit du propriétaire Carson Yeung, basé à Hong-Kong) semble passer son temps à calmer la colère des supporters qui reprochent au club de ne rien vouloir dépenser (Robbie Keane ne viendra pas, salaire trop élevé, 285 000 £ / mois). Les Blues auront la demi-finale de la Coupe de la Ligue contre West Ham mercredi 26 pour se racheter.

Avec quatre coups du chapeau (dont trois déjà cette saison), Berbatov est désormais huitième de l’histoire de la Premier League au classement des triples chapeliers, qui s’établit ainsi :

– Alan Shearer, 11 

– Robbie Fowler, 9 

– Thierry Henry et Michael Owen, 8

– Andy Cole, Ruud van Nistelrooy, Ian Wright, 5

 

Arsenal 3 – 0 Wigan

Encore une « breeze » (promenade de santé) pour les Gunners devant un Wigan qui a bien vite abdiqué. Les quarante-huit supporters Latics – au lieu des six cents habituels – avaient l’air encore plus démoralisés que leurs joueurs. Dix-neuf tirs / têtes pour Arsenal (deux pour Wigan, aucun cadré). Excellents van Persie (hat-trick et pénalty raté), Wilshere et Song, ainsi que Nasri et Fabregas.

Bonne prestation du gardien Al-Habsi, le seul Latic qui se soit battu, tous les autres (y compris N’Zogbia) sombrant vite dans une déprime collective qui a produit l’une des prestations les plus apathiques vue à l’Emirates cette saison.

A noter la belle performance de la ligne arrière Wiganaise (yes, c’est ironique) qui réussit l’exploit sans précédent dans les TK de se placer en masse dans le Flop XI du week-end. De Gohouri à droite à Figueroa à gauche, en passant par les Caldwell en défense centrale, le Back Four a été « at sixes and sevens » (à la rue). Et Gary Caldwell expulsé, la totale.

 

Aston Villa 1 – 0 Man City

Forte domination de City mais finition coupable. Villa jouait en 4-1-4-1, avec Darren Bent en pointe. Evidemment, il était écrit que pour ses grands débuts de Villain, le gredin Bent claquerait son pion (il n’a cependant pas poussé le vice jusqu’à embrasser l’écusson). Une seule touche dans la surface du match, un but… (un tap-in au second poteau). Excellent retour de Cuellar (AV), latéral droit.

City évoluait dans un 4-4-2 à géométrie aussi variable qu’abstraite, où Silva, Tévez et Dzeko semblaient parfois se marcher sur les pieds. La paire Dzeko-Tévez a mal fonctionné, dans un dispositif où, un peu comme lors de la dernière journée, chacun a paru rencontrer des problèmes pour trouver ses marques (même si la semaine précédente, la belle prestation de Tévez avait estompé le flou artistique).

Un Silva flottant, à gauche sur la feuille de match mais repiquant souvent au centre et même s’aventurant à droite, en laissant libre l’espace gauche, même s’il fut parfois épaulé par un Barry décevant. En tout état de cause, la transmission entre milieu et ligne d’attaque semblait brouillée. Mancini opéra bien quelques changements, dont l’entrée d’Adam Johnson à la 57è (pourquoi ne l’utilise-t-il pas plus souvent ?) mais en vain. Stats pour City : 12 occasions, dont seulement 2 cadrées, et 13 corners, 69 % de possession. Pour Villa : 9 occases, dont 7 cadrées, et 2 corners.

 

Newcastle 1 – 1 Tottenham

Partage des points relativement équitable dans ce match plaisant (surtout après la 30è). Grosses performances de Guthrie et Coloccini, homme du match (et superbe but), face à des Spurs un peu brouillons et un Harry qui ne semblait pas encore être bien remis de sa fâcheuse mésaventure madrilène trois jours avant. Seuls Gallas, Dawson et Lennon ont surnagé. Gareth Bale (aligné en latéral gauche) sorti après seulement onze minutes (remplacé par Bassong).

Dans le duel Aaron Lennon – Danny Simpson, comme on dit dans les travées des populaires des stades anglais (de Football League ou non-League), c’est Simpson qui « had his arse handed to him on a plate » par le Londonien (= se faire méchamment bouffer – littéralement « se faire remettre son propre cul sur un plateau par un adversaire – à la fin du match). Surtout en deuxième mi-temps où Lennon avait changé de flanc suite à la sortie de Bale et fit vivre l’enfer au latéral droit Magpie. Pienaar, qui évoluait à droite pour son premier match en blanc, est encore visiblement loin de son meilleur niveau.

 

Wolves 0 – 3 Liverpool

Première victoire en PL de Kenny Dalglish depuis… vingt ans ! (il avait démissionné des Reds en février 1991, voir deuxième partie) et seulement la deuxième victoire du LFC à l’extérieur depuis le début de saison.

Comment cette équipe de Liverpool a-t-elle pu perdre à domicile face à ces mêmes Wolves il y a un mois ? Inexplicable, tant les Reds se sont montrés largement supérieurs aux Loups des West Midlands. Sans un excellent Hennessey (gardien), la bande à Mick s’en prenait six.

Meireles, méconnaissable sous Dalglish

Meireles, métamorphosé depuis l'arrivée de Dalglish

Excellent Raul Meireles (superbe but) et bonnes prestations de Reina, Kuyt, Lucas et Torres bien sûr (deux buts), l’Espagnol qui marque le troisième but au terme d’un mouvement de trente-et-une passes ! Meireles semble transformé sous Dalglish. Il n’avait pas marqué lors de ses dix-sept premiers matchs (ère Hodgson). Sur les six derniers buts des Reds, il en a marqué deux et fait une passe décisive. Gerrard, suspendu, ne jouait pas.

Rare présence féminine sur la ligne de touche, Sian Massey, excellente sur ce match. Personne ne connaît encore la jeune enseignante d’EPS (deuxième match de PL seulement), mais sa notoriété ne va pas tarder à grimper en flèche…

Sian Massey, une entrée fracassante dans la profession

Sian Massey, une entrée fracassante dans la profession

 

Blackpool 1 – 2 Sunderland

Match animé avec deux jolis buts du très polyvalent Kieron Richardson (homme du match, qui jouait devant – l’ex Red Devil a évolué à presque tous les postes cette saison !). Ses deux réalisations ont dûment été saluées par des « Who the fuck needs Darren Bent ? ». Des Mackems plus vifs et précis que leurs adversaires. Bonnes prestations de Gordon, Gyan, Malbranque, Elmohamady, Anton Ferdinand et Onuoha.

Côté Seasiders, gros match de Charlie Adam, Vaughan et Eardley. Une fois n’est pas coutume, piètre prestation de Kingson dans les buts.

Beau strip-tease de Gyan devant les deux mille supporters Black Cats, un geste bien en phase avec la réputation érotico-paillarde de la célèbre Party town.

 

Everton 2 – 2 West Ham

Un match qui résume bien la saison des Hammers. Il arrive souvent aux Londoniens de dominer, ils proposent parfois du beau jeu mais parviennent rarement à tenir le score et emporter le gros lot. Une nouvelle fois, ils auraient dû gagner tranquillou mais doivent partager les points.

La Piquionne dépendance ne peut pas durer éternellement et le club doit se renforcer d’urgence (Hines et Sears sont prometteurs mais pas encore au niveau PL). Scott Parker, une nouvelle fois homme du match (impressionnant, mérite le titre de MC Hammer, surtout avec les coups qu’il donne…). Piquionne, très en vue, qui se fait (bêtement) expulsé à la 85è pour avoir pris un mini bain de foule (il avait été averti auparavant pour un coup inutile sur Bilyaletdinov).

Décevant Everton, chanceux de prendre un point. Fellaini meilleur Toffee, avec Baines, et qui marque (dans les arrêts de jeu), premier but en championnat depuis treize mois pour le chevelu Marouane. Mikel Arteta, encore anonyme (4 / 10 dans la presse).

 

Ailleurs, Blackburn (désormais 7è), bat logiquement West Bromwich Albion 2-0 (E-H Diouf sur le banc, non utilisé, ça sent le départ). Encore un beau match du Canadien Junior Hoilett pour Rovers, homme du match (avec le gardien Robinson).

Un Albion en dévissage total (trois points de pris sur les six derniers matchs), où seuls le gardien Boaz Myhill et Peter Odemwingie (esseulé) ont tiré leur épingle du jeu. C’est le 21è match de suite où WBA encaisse au moins un but. Comique but contre son camp de Gabriel Tamas.

Chelsea l’emporte 4-0 à Bolton, des Blues en mode rouleau compresseur. Même à 4-0, ils continuèrent d’imprimer un train d’enfer sur la partie et presser un Bolton totalement dépassé, dans tous les compartiments du jeu, les Trotters ayant visiblement opté pour le compartiment Couchette.

Avec un Drogba endossant le rôle de locomotive, superbe but au passage, élu homme du match. Premier but de Ramires pour les Blues et forme retrouvée pour Essien. Le Reebok est un stade que Chelsea adore : huit victoires sur les huit dernières visites, et aucun but encaissé !

Seul Stuart Holden et Gary Cahill ont surnagé dans le naufrage boltonien. Kevin Davies fut totalement inefficace (Elmander, idem). Un Davies qui se distingue surtout pour ses fautes en ce moment. Le mono-capé a commis 23 % des fautes de Bolton cette saison ! (et caracole en tête du classement des Bad boys, avec 87 fautes). Des Trotters en chute libre, 19è au classement de la forme (quatre points de pris sur les six derniers matchs).

Fulham bat Stoke 2-0 grâce à un excellent Clint Dempsey (deux buts et grosse perf’, neuf buts cette saison). Andy Johnson en nette amélioration, l’ex goal-machine à 15M d’€ revient bien et le retour de Bobby Zamora fin février devrait assurer aux Cottagers une fin de saison tranquille.

Côté Potters, uniformément inquiétants de mollesse, aucun joueur n’est ressorti du lot. Un seul et bien maigre tir cadré et des performances individuelles médiocres (bonnet d’âne pour Kenwyne Jones, qui risque fort de se retrouver à Glasgow sous peu s’il ne retrouve pas son « mojo »).

Kevin Quigagne

Nouvelle rubrique où l’actualité du football anglais du mois écoulé est passée au crible. Et pour un début, ça tombe bien, janvier a été un mois aussi chargé que loufoque. Deuxième partie aujourd’hui, du 11 au 19 (première partie ici).

Au Sommaire :

  • Angleterre-Ecosse 1977 et la destruction de Wembley
  • Ryan Babel
  • Craig Bellamy arrêté rue de la Soif-frites
  • El Hadji Diouf: son palmarès complet
  • 50ème anniversaire de l’abolition du salaire maximal
  • Diouf et les footeux aux voitures chromées
  • La 23è journée de Premier League, les TOP XI et FLOP XI
  • Everton-Liverpool, le « Friendly Derby »
  • Liverpool, la « Self-Pity City » vous salue bien
  • Disparition de Nat Lofthouse
  • Le Fisc anglais veut sévir contre Rio Ferdinand et ses potes

Mardi 11 janvier

La Football Association et son nouveau sponsor principal, Vauxhall (Opel en Angleterre, également parraineur des fédérations écossaise, galloise et nord-irlandaise), veulent ressusciter le « Home International Tournament », tournoi annuel entre les Home Nations (Angleterre, Ecosse, Irlande du Nord et Pays de Galles), disputé annuellement de 1884 à 1984, traditionnellement au mois de mai. La première réédition marquerait les cent cinquante ans de la FA (créée en 1863), et pourrait avoir lieu de novembre 2012 à juin 2013.

L’un des souvenirs les plus marquants des Home internationals (officiellement appelé le « British Home Championship ») fut le mémorable Angleterre-Ecosse à Wembley en 1977. Au coup de sifflet final (victoire de l’Ecosse 2-1), des milliers d’Ecossais envahirent le terrain, saccagèrent la pelouse et détruisirent les buts (des bouts de terrains ainsi que des morceaux de barre transversale furent arrachés et transportés en Ecosse en guise de trophée). Une autre version du « Crossbar Challenge » écossais, donc. Voir le clip sur ces incidents de 1977, ainsi que celui sur cette folle journée écossaise à Londres et Wembley.

Cette surprenante décision, mal reçue en Angleterre (de nature à donner des cauchemars à la sacro-sainte Health and Safety !), pourrait en partie aider à attirer du public pour rembourser Wembley, véritable boulet financier pour la fédération anglaise.

Les Home Internationals, la FA est nostalgique

Les Home Internationals, la FA est nostalgique

Le même jour, on apprend le décès de Richard Butcher, le milieu de terrain de Macclesfield Town (D4), à l’âge de 29 ans (causes naturelles). Butcher est le troisième joueur professionnel anglais en activité à perdre la vie cette saison (après Adam Stansfield, Exeter City, D3, et Dale Roberts, Rushden & Diamonds, D5, en décembre 2010, suicide).

Tragique année pour Macclesfield, ville moyenne du Cheshire (sud de Manchester). En mars 2010, Keith Alexander, l’ex journeyman (environ vingt-cinq clubs) et manager de Macclesfield, alors seul entraîneur noir dans le football professionnel anglais (avec Paul Ince, alors manager de Milton Keynes, D3) était décédé chez lui, à l’âge de 53 ans. Alexander était célèbre en Angleterre pour avoir été le premier manager noir de la Football League, avec Lincoln City, en 1993. Il avait survécu à deux ruptures d’anévrisme en 2003 et souffrait de graves problèmes de santé depuis 2009.

Mercredi 12 janvier

Ryan Babel écope d’une amende de 10 000 £ pour avoir posté sur Twitter une photo de l’arbitre Howard Webb portant un maillot de Manchester United, suite à la controverse du Manchester United-Liverpool de 32è de FA Cup trois jours avant (voir première partie). Babel, qui s’est plus fait remarquer pour son Twitterisme acharné cette saison (200 000 followers) que par ses prouesses sportives, semble condamné à continuer sa carrière hors des frontières. Le 3 décembre 2010, sur le site de micro-blogging, Babel avait demandé si quelqu’un voulait acheter sa Bentley (« Hey listen up .. is anyone interested in a second hand Bentley… I wanna sell it »).

Babel expliqua plus tard au Sun qu’un ami « pas spécialement riche » lui avait refilé la Bentley :

« Un ami m’a donné cette Bentley, il n’en voulait plus car il s’est fait cambrioler par des types qui ont supposé qu’il était blindé en voyant la voiture garée devant chez lui. Alors, il me l’a filée, mais vu que j’en possède déjà une, je cherche à vendre celle-ci. Je lui reverserai l’argent de la vente. »

Alors avis aux démunis et indigents : surtout, ne garez pas votre Maserati ou votre Bentley devant votre domicile, vous pourriez vous faire cambrioler par des gens qui interprètent mal les signes extérieurs de pauvreté.

Elle concurrence Tata et Dacia

Elle concurrence Tata et Dacia

Craig Bellamy… Ça faisait longtemps qu’on avait pas parlé du « nutter with the putter » (le givré avec le putter). On apprend que le Gallois s’est fait arrêter la veille après une enquête de police (interrogé puis relâché sous caution), suite à une bagarre ayant eu lieu tôt dimanche matin (2h45) sur Caroline Street, surnommée localement « Chippy Lane », la rue de la soif-frites locale.

Craig avait probablement été atterré par la médiocre qualité de son cornet de frites, le standing de la frite anglaise s’étant effondré ces dernières années. Pour remédier à cette crise sans précédent, David Cameron a appelé toutes les forces vives et les acteurs de sa «Big Society » à se mettre autour de la table pour un Grenelle du Fish & Chips, réclamé à cor et à cri par tous les footballeurs et autres pipoles accros. Quant à la gueule du merlan accompagnant la noble frite, n’en parlons pas, mais cela fera l’objet d’autres négociations, a promis le Premier Ministre. En attendant, deux hommes âgés de 20 et 26 ans ont été blessés au visage. La police continue ses investigations. Bellamy ajoute une ligne à son long palmarès de Bad Boy friteur.
Il a promis d'organiser un Grenelle du Fish 'n' Chip

Il compte organiser un Grenelle du Fish 'n' Chips

Pendant ce temps-là, à Blackpool, les Seasiders disposent logiquement d’un Liverpool moribond, 2-1 (match en retard de la 19è journée). John Henry (propriétaire) s’envole vers Liverpool pour des réunions de « crise ».

Jeudi 13 janvier

El Hadji Diouf répond à l’attaque de Neil Warnock (voir première partie, 8 janvier) en niant avoir insulté Jamie Mackie. Dans son style toujours aussi élégant, l’ex Lensois se défend :

« Mais qui est Warnock ? Il n’est rien pour moi, c’est pas Alex Ferguson, ni Arsène Wenger, ni Sam Allardyce ou un autre manager important. »

Focus sur le palmarès de Diouf en Angleterre. Mettez-vous à l’aise, servez-vous une bière, c’est pas court…

Mars 2003 : écope de deux semaines de salaires d’amende (de son club) et de 5 000 £ par la justice écossaise, ainsi que d’une suspension UEFA de deux matchs pour avoir craché sur des supporters du Celtic lors d’un quart de finale télévisé de coupe UEFA avec Liverpool. Le club décide de verser les 60 000 £ d’amende à une œuvre caritative, au choix du Celtic.

Février 2004 : insulte et menace l’arbitre Ali Bujsaim lors d’un match avec le Sénégal contre la Tunisie (quart de finale de CAN). Ses coéquipiers doivent le maîtriser à la fin de la rencontre car il menace de s’en prendre à l’homme en noir (en compagnie de trois membres du staff). Il écope de quatre matchs de suspension.

7 Novembre 2004 : écope de 500 £ d’amende pour avoir craché sur un supporter de Middlesbrough âgé de 11 ans.

27 Novembre 2004 : crache au visage d’Arjan de Zeeuw, capitaine de Portsmouth. Son club, Bolton, lui colle une amende de deux semaines de salaire et la FA le suspend pour trois matchs pour « improper conduct ». Sam Allardyce veut l’envoyer voir un psychologue sportif. Diouf reconnaît qu’il a manqué de « responsabilité morale ».

25 Janvier 2005 : son entraîneur, Sam Allardyce, déclenche une mini-polémique (il en faut bien une toutes les semaines) par ses déclarations controversées, portant sur une simulation flagrante lors d’un match contre Blackburn où Diouf s’était laissé tomber (et avait ensuite inscrit lui-même le pénalty). Big Sam déclare en substance :

« C’est vrai que tout ça ne va guère rehausser sa cote de popularité […] Il pense avoir été touché dans l’action, il tombe, l’arbitre est bien placé et siffle un pénalty. Bon, c’est quelque chose qu’il a toujours fait [se laisser tomber], comme tant d’autres joueurs. »

7 mars 2005 : nouvelle polémique et amende à la clé. Diouf avait garé sa Lincoln Navigator sur une place pour handicapés à Manchester toute une après-midi. De retour à son pétrolier sur roues, il s’explique auprès des deux contractuels présents : « Je m’excuse, je ne savais pas, je ne comprends pas bien l’anglais. »

30 octobre 2005 : arrêté à Bolton pour conduite en état d’ivresse. Le 8 décembre 2005, il se prend une suspension de permis d’un an et une amende.

Janvier 2006 : arrêté par la police, il aurait frappé l’ex femme de Khalilou Fadiga dans un nightclub de Dakar. Il nie et est relâché sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui.

Octobre 2007 : admet s’être fait volontairement expulser plus tôt dans la saison afin d’être sélectionnable pour le Sénégal pendant la période de suspension.
26 janvier 2009 : est accusé d’avoir menacé son co-équipier Anto Ferdinand (Sunderland) et provoqué une bagarre. Est vendu à Blackburn trois jours plus tard. Il était arrivé à Sunderland six mois plus tôt (pour 2,6 millions de £), recruté par Roy Keane, qui avait déclaré :

« Nous sommes très contents d’avoir recruté El Hadji Diouf. C’est un joueur talentueux que les adversaires et leurs supporters adorent détester. C’est un vrai poison pour les équipes adverses, et c’est pour ça que nous sommes ravis qu’il soit aujourd’hui chez nous. »

20 septembre 2009 : est entendu par la police, il aurait proféré des insultes à caractère raciste sur un ramasseur de balles d’Everton (« Fuck off white boy »). Il nie et prétend avoir reçu des insultes et des bananes. La police enquête mais ne trouve aucune trace de bananes ou tout autre fruit.

27 février 2010 : reçoit un avertissement de la police pour avoir provoqué une altercation au bord du terrain et dans le tunnel avec Steven Gerrard, lors d’un match très houleux (insultes entre bancs, notamment), risquant de provoquer des incidents en tribune.

Début mars 2010 : comparaît devant un tribunal sénégalais accusé d’avoir frappé une femme dans un casino sénégalais en juin 2009. La plaignante, Khady Sy, affirme que Diouf et son garde du corps (le lutteur Cheik Sadibou Boye) l’avaient agressée au Casino du Cap Vert dans la station balnéaire d’Almadies le 28 juin 2009. Elle avait produit un certificat médical auprès de la Gendarmerie sénégalaise, attestant d’un arrêt de travail de vingt jours. Lors de son arrestation surprise, Diouf était alors en visite au Sénégal (à l’invitation du président sénégalais) pour un évènement caritatif en faveur des sinistrés du tremblement de terre en Haïti.

7 mai 2010 : écope de six mois de suspension de permis pour diverses infractions routières (dont défaut d’assurance et permis non réglementaire – et probablement « excès de chrome » aussi).

Vendredi 14 janvier

Il y a exactement cinquante ans, jour pour jour, les joueurs, soutenus par leur syndicat (la PFA), menacèrent de faire grève pour obtenir l’abolition du salaire maximum, en vigueur depuis soixante ans.

Le plafond salarial avait été introduit par la F.A au début de la saison 1901-1902 (fixé à quatre £ / semaine) pour mettre fin à une « inflation » des salaires (certains joueurs touchaient plus de dix livres, une fortune). Ce salaire maximal représentait deux fois le salaire moyen d’un ouvrier qualifié.

La dispute, qui durait de façon larvée depuis l’après guerre, avait pour chef de file Jimmy Hill, président de la PFA depuis 1957, et principal architecte de l’abolition du « wage cap ». Hill argua du fait que le salaire maximal d’un footballeur (20 £ par semaine) n’était à peine plus élevé que le salaire moyen d’un salarié (15 £), alors qu’il était le double avant la guerre. Craignant une grève généralisée et sentant un fort mouvement de colère monter, la Football League décida de supprimer le salaire maximal dans la semaine qui suivit.

Tous les footballeurs peuvent remercier Jimmy Hill

Tous les footballeurs peuvent remercier Jimmy Hill

Johnny Haynes (Fulham et capitaine de l’équipe d’Angleterre), quintupla son salaire quasi immédiatement, et fut ainsi le premier à atteindre la barre des cent livres par semaine. L’emballement pouvait commencer. En 1968, ce fut George Best qui cria « Preum’s » en devenant le premier à atteindre les mille livres hebdomadaires. En 1992, au tour de John Barnes (Liverpool) de créer la sensation en émargeant à dix mille £ / semaine. Puis enfin, en 2001, Sol Campbell atteignit le seuil des cent plaques / semaine (en passant des Spurs à Arsenal).

Best fut le premier à 1 000 / semaine, et Sol à 100 000

Cependant, certains clubs refusèrent d’entériner la décision, ou d’autres (comme Manchester United) créèrent leur propre maximum (cinquante £). Parallèlement, les clubs exerçaient un contrôle total sur les contrats des joueurs, même quand ils se terminaient, les footballeurs ne pouvaient partir qu’avec l’accord des clubs. En 1963, suite à un énième cas de refus d’application de la législation foot (de la part de Newcastle) la High Court de justice de Londres décréta judiciairement illégale l’imposition d’un salaire maximal, et mit fin à toutes les restrictions sur les contrats.

Le Manchester Evening News nous donne des nouvelles fraîches d’El Hadji Diouf. L’ex Sochalien s’est pris une amende de 35 £ pour avoir mal garé sa voiture chromée (pas une Peugeot, mais un bolide à 420 000 £, le chrome a terriblement augmenté). Le cracheur en série s’était garé sur un emplacement réservé aux taxis devant l’hôtel Radisson de Manchester.

Jamais dans l’histoire de l’amende en Angleterre une si petite prune donnée à Manchester fut saluée avec autant de ferveur par autant de monde à Londres

Pour paraphraser Winston Churchill sur les pilotes de la RAF pendant la terrible Bataille d’Angleterre (« Jamais dans l’histoire des conflits humains un si grand nombre d’hommes n’ont dû autant à un si petit nombre »), jamais dans l’histoire de l’amende en Angleterre une si petite prune donnée à Manchester fut saluée avec autant de ferveur par autant de monde à Londres (QPR).

El Hadji Diouf a clairement un gros problème pour reconnaître les panneaux de stationnement. On le voit ici garer une autre de ses discrètes voitures sur un emplacement livraison. En revanche, il kiffe le chrome et les tons douteux. Il est loin d’être le seul, comme nous le montre ce clip de hip hop (« I can transform ya ») monté par une entreprise de customisation qui compte des dizaines de footballeurs célèbres parmi ses clients, dont la moitié de Gunners, semble-t-il.

Samedi 15 et dimanche 16 janvier

23è journée de Premier League. Résultats, résumés de match et statistiques ici (cliquez sur « report » pour les stats de chaque match).

Journées des derbys chauds, celui de la Merseyside, de Wearside (Sunderland-Newcastle), de Birmingham (Birmingham City-Aston Villa), sans oublier West Ham-Arsenal.

Tottenham et Manchester United font match nul 0-0. Les Mancuniens espéraient bien inscrire leur centième but à White Hart Lane en championnat (99 buts, en 73 visites), ils devront attendre.

Nemanja Vidic élu unanimement homme du match. Les Spurs ont dominé (quinze occasions sur le but mais seulement deux cadrées, beaucoup de ballons aériens sur Crouch) mais se sont fracassés les dents sur un United solide, symbolisé par le roc Vidic. Match animé, ponctué par toute une série de bons duels (non, le p’tit pois Chicharito n’a pas joué, entré à la 78è) : Hutton v Giggs, Crouch v Vidic, Lennon v Evra, Bale v Rafael (le Brésilien, trop nerveux, se fait logiquement expulser à la 73ème pour l’ensemble de son œuvre, dont des protestations à répétition et une bordée de gros mots envers l’arbitre, Mike Dean). Giggs, 37 ans, signait son six centième match de championnat pour les Red Devils.

Encore un sans-faute

Encore un sans-faute

United, qui signe là une vraie performance de batailleur, est toujours premier (à la différence de buts, sur Man City) et demeure invaincu. Dans les tribunes, on voit Beckham et Capello s’embrasser comme deux tourtereaux.

Manchester City l’emporte difficilement, 4-3 à domicile face aux teigneux Wolves de Mick McCarthy (City est 2è, à égalité de points avec Man United). Carlos Tévez signe un doublé (homme du match). L’Argentin jouait excentré sur la gauche pour faire de la place au centre au nouveau populiste mancunien Edin Dzeko qui faisait ses débuts, moyens (il a déclaré que « les vrais Mancuniens supportent Man City »). Les Citizens ont engrangé dix-neuf points sur les derniers vingt-quatre possibles. Bonnes performances de Yaya Touré et Adam Johnson. Côté Wolves, excellent match de Milijas et bonnes prestations de Fletcher, Jones, Jarvis et Doyle, mais défense coupable (sauf Zubar, noté 7 / 10 dans la presse).

West Ham perd 3-0 à domicile contre Arsenal. Promenade de santé pour les Gunners, avec onze tirs / têtes cadrées, contre deux pour les Hammers. Walcott a fait vivre l’enfer à Wayne Bridge, pour son premier match chez les Londoniens, à la faute sur les trois buts. A 400 000 £ mensuel, ça fait cher la contre perf’. Est apparu à court de forme.

Chelsea dispose facilement d’un faible Blackburn, 2-0, mais sans briller (vingt-et-un tirs / têtes pour les Blues – mais seulement six cadrés -, trois occasions pour Rovers). But d’Anelka, qui a marqué pas moins de douze fois contre Rovers en PL (le premier en 1998). Piètre match de Drogba qui rate deux face-à-faces contre Robinson. Essien anonyme, tout comme Malouda, guère en vue.

Superbe match à Hawthorns où West Brom bat Blackpool 3-2, avec un grand Charlie Adam en première mi-temps (trois passes venues d’ailleurs, dont une transversale de soixante mètres dans les pieds de DJ Campbell). Un West Brom qui se donne de l’air après six défaites de suite.

Don't kiss the badge Charlie !

No... don't kiss the badge, Charlie, surtout pas !

Derby Wear-Tyne (quelconque) entre Sunderland Newcastle (1-1), seuls Joey Barton, Fabricio Coloccini et José Enrique ont surnagé côté Magpie et, pour les Black Cats, Phil Bardsley et Steed Malbranque. Derby marqué par les traditionnelles violences (moins sérieuses que l’édition précédente au Stadium of Light), sièges arrachés et balancés, quelques heurts, vingt-quatre supporters arrêtés.

Birmingham 1 – Aston Villa 1, à St Andrew’s, devant seulement 22 287 spectateurs (le stade fait 30 000), le plus petit total pour le «Second City Derby ». Match plus engagé (trente fautes) que plaisant entre ces mal classés. Villa malchanceux, trois tirs sur les montants.

Everton 2 – 2 Liverpool, derby de la Merseyside, sous les yeux de John Henry, le propriétaire qui s’était déplacé des USA pour « une réunion de crise » avec Dalglish (Liverpool occupe la treizième place).

C’était deux jours après ce même derby (mais en FA Cup, 4 – 4, à Goodison Park), vingt ans auparavant (février 1991) que Dalglish arrêta son long bout de chemin avec les Reds (quatorze ans). Liverpool occupait alors la tête du classement mais des problèmes de santé obligèrent King Kenny à passer la main (à Graeme Souness). Ce 215è derby semble indiquer un renouveau des Reds, combatifs et entreprenants (dix corners, seize occasions de buts, dont onze cadrées – contre quatre cadrées pour les Toffees).

Arrêtons-nous un moment sur cet Everton – Liverpool, un derby vraiment pas comme les autres, entre deux clubs au destin parallèle. Ils connurent le succès avant la deuxième guerre mondiale (cinq titres pour Everton, quatre pour Liverpool), puis la descente en D2 au début des années 50 (1951 pour Everton, 1954 pour les Reds), et enfin la résurrection quelques années plus tard.

Si ce derby n’a aujourd’hui rien d’amical, il était surnommé le « Friendly Derby » pendant les années 80, dans une sorte d’union sacrée des deux clubs, une communion des gens de Liverpool « against the world » (unis contre le sentiment anti-Liverpool dont les Liverpudliens se sentent toujours parfois la cible).

Toutefois, certains historiens réfutent ce qu’ils appellent le « mythe du derby bon enfant » (d’autres soutiennent cependant le contraire), en précisant que cette fraternité n’aurait eu lieu brièvement qu’après la tragédie d’Hillsborough le 15 avril 1989. Il n’en est pas moins qu’il exista une certaine forme de solidarité entre les deux géants de la ville dans les années 80. Plusieurs fois, au cours des années 80, les supporters des deux clubs voyagèrent ensemble en train ou en autocar vers Wembley (pour des finales de coupe), en chantant « Merseyside, Merseyside ».

L’explication de cet étonnant rapprochement entre les deux clubs, réside dans l’image très négative qui colle à la peau de Liverpool à la fin de la décennie 70 et au début de la suivante. Emeutes de Toxteth (1981), grèves à répétition, chômage record, réputation de délinquance et gouvernement local en guerre contre Thatcher, Liverpool devient vite la paria de l’Angleterre, surtout de l’Angleterre du sud.

Après la tragédie de Hillsborough, et ses longues séquelles (toujours d’actualité), certains journaux (dont The Sun) reprochent à la ville de ne pas « passer à autre chose ». Mais c’est surtout après l’affaire James Bulger que Liverpool acquiert nationalement le surnom de « Self-pity City » (expression détestable inventée par Jonathan Margolis, alors journaliste au Sunday Times), une ville peuplée de « whingeing and thieving Scousers » (locaux râleurs et voleurs) pour nombre de Britanniques, l’archétype même de la ville qui s’apitoie sur son sort en rejetant systématiquement la faute sur les autres.

Comme un bras d’honneur à leurs détracteurs, c’est précisément dans les années 80 que les deux clubs connaissent leur « Golden era ». La ville de Liverpool est aujourd’hui la plus titrée d’Angleterre : 27 titres de D1 (18 pour LFC, 9 pour Everton), 12 FA Cups, 7 Coupes de la Ligue et 9 titres européens (8 pour les Reds, 1 pour les Toffees).

Le TOP XI TK du week-end :

———————-Kingson——————

Bosingwa——-Ivanovic—-Vidic———Hutton

Nasri——–Ferguson——Wilshere—–Gardner

————-van Persie—————-Tévez—–

Remplaçants : Gomes, Distin, Tuncay, A Johnson, Walcott, Anichebe, Odemwingie

Le FLOP XI TK du week-end :

———————–Jaaskelainen —————-

Faubert———Knight——–Skrtel———–Bridge

Dunn——-Watson———–Thomas——-Taylor

——————C Cole———–Kalinic———–

Remplaçants : Reina, Cathcart, Kolarov, Reo-Coker, Hines, Elmander, Drogba

Lundi 17 janvier

Les médias annoncent la disparition de Nat Lofthouse, une légende du foot anglais, qui s’est éteint à l’âge de 85 ans (mort naturelle).

Le « Lion de Vienne »

Le Lion de Vienne


Surnommé « le Lion de Vienne », ce joueur d’un seul club (Bolton Wanderers) était un avant-centre « à l’ancienne », tout en puissance, qui devait son surnom à ses deux buts lors d’un Autriche-Angleterre d’anthologie en mai 1952 (2-3), voir clip<(les Autrichiens étaient alors parmi les meilleurs).

En 1953, Nat Lofthouse fut élu Footballeur anglais de l’année. Il a inscrit 255 buts pour 452 matchs sous le maillot des Trotters (1946-1960) et une tribune du stade de Bolton porte son nom. Il fait également partie des premiers footballeurs (« inaugural inductees ») nommés au English Football Hall of Fame du National Football Museum de Preston (fermé en ce moment, il réouvrira à l’automne prochain au centre d’exposition Urbis, à Manchester). Lofhouse compte trente-trois capes pour trente buts en équipe nationale (de 1950 à 1958). Ça c’est du rendement !

Le futur National Football Museum de Manchester

Le futur National Football Museum de Manchester

A la surprise générale, on apprend que Darren Bent a déposé une demande officielle de transfert vers Aston Villa… trois heures après le derby Sunderland – Newcastle ! Darren Bent, attaquant de Sunderland depuis août 2009 (32 buts en 58 matchs de PL), semble bien parti pour signer à Aston Villa pour 24 millions de £ (avec les extras). C’est ce même Bent qui déclarait au journal régional le 5 décembre dernier (je sais, un mois et demi est une éternité en football) :

« Bien sûr que je compte signer une prolongation de contrat à Sunderland, des deux mains même ! Je me sens super bien ici, j’adore ce club [blablabla] et j’aime super bien la [bladibladibla]… »

Mercredi 19 janvier

C’est la crise en Angleterre, la vraie, la tatouée. L’économie avance à reculons, la TVA vient de passer de 15 à 20 %, le chômage explose, l’inflation est galopante, la « Big Society » de Cameron tourne à la big joke, les budgets sont réduits à la dynamite, ça licencie par milliers toutes les semaines et, pour couronner le tout, on va bientôt avoir droit à des mois de couverture non-stop du mariage du Prince William et sa gueuse Kate, festivités payées par les contribuables à n’en pas douter (normal, c’est une roturière).

Toutefois, dans un coin reculé du Royaume en forme de tour d’ivoire, une tribu résiste à la Big Society en se gondolant : les Footballeurs. Ils font même mieux que se défendre, ils payent de moins en moins d’impôts.

Le Fisc anglais (HMRC), qui a dans le collimateur certaines pratiques douteuses mais courantes dans le milieu du football (lire ici), annonce mollement qu’il va sévir durement. L’anachroniquement nommé « Her Majesty’s Revenue and Customs » (le fisc, quoi) compte récupérer la bagatelle de cent millions de £, que les footeux cupides lui auraient barboté (rien que sur la dernière année fiscale), avec la bénédiction des clubs. Cependant, la tache s’annonce compliquée. Le fisc doit prouver que les clubs ont sciemment surévalué les droits d’image payés aux joueurs (et taxés à 28 %) au lieu de leur verser un salaire plus élevé (taxé lui à 50 %). La mesure vise au moins cinquante-cinq footballeurs.

Le principe est simple. Les joueurs signent deux contrats, un classique et un autre exclusivement réservé aux royalties payées sur le merchandising et les droits d’image. Sur le second contrat, les joueurs ne sont assujettis  qu’à 28 % (corporation tax) au lieu du taux de 50 % sur les revenus (40 % avant avril 2010).

En outre, pour payer encore moins, nombre d’entre eux passent par des sociétés qui utilisent un système de prêts déguisés basés sur le principe du « benefit in kind » (avantages en espèces), taxés à seulement… 2 % ! Wayne Rooney, payé plus de 250 000 £ par semaine, a ainsi emprunté 1,6 millions de £ à la société Stonegate en deux ans, mais n’a payé que 25 511 £ en impôts sur cette somme, au lieu de 622 802 £ si elle avait fait partie de son salaire. Peter Fairchild, de la société de comptabilité et conseil fiscal Begbies Travnor, déclare :

« En terme fiscal, si l’on est dirigeant de société [director], emprunter de l’argent d’une société qui gère les droits d’images est vraiment très, très bénéfique »

Je dirais même plus Peter : c’est très, très, très bénéfique. Cela dit, bientôt, les footballeurs n’auront plus à ruser. Le gouvernement bicéphale Cameron-Clegg envisage de refaire passer le taux d’imposition sur les gros revenus (plus de 150 000 £ / an) de 50 à 40 %. Cela confortera les spécialistes qui aiment dire que sur une saison, tout s’équilibre.

Les coupes budgétaires l'inquiètent terriblement

Les coupes budgétaires l'inquiètent terriblement

Certains footballeurs, comme Rio Ferdinand, Ashley Cole ou Michael Owen sont même allés plus loin pour pleinement bénéficier de ces générosités concoctées par le gouvernement Blair : ils ont créé leur propre société de prêt. Le Tweet de la fin donc à Rio Ferdinand (il était probablement coincé dans un embouteillage) qui s’inquiétait il y a peu des coupes budgétaires qui frapperont à partir d’avril :
« Ces coupes budgétaires pourraient avoir un impact très négatif sur notre société. Si le gouvernement commence graduellement à réduire tous les budgets, on pourrait se transformer en un de ces pays en difficulté qu’on considérait un peu de haut auparavant. Espérons que ça ne nous plongera pas dans une spirale négative. »

Kevin Quigagne.