Archive for novembre, 2010

Quelle quinzième journée de folie en Premier League ! 41 buts de marqués, le vieux record de 1997 est égalé. Et pour la première fois de l’histoire de la Premier League, les vingt équipes ont marqué.

Cliquez ici pour voir les résultats et le classement au terme de cette quinzième journée de Premier League.

 

Le Top XI

_________________Krul________________

 Bosingwa____Gallas___Carragher_____Carr

 __Brunt___Clark____Etherington_____Parker

 _________Berbatov_____Arshavin ________

 Remplaçants : Carson, A Cole, Clichy, Vaughan, Chamakh, Gera, Doyle

 

Le Flop XI

________________Robinson_____________

Salgado____Alex____Nelsen____Chimbonda

__Diame____Goulon____Arteta____Heitinga

_________Roberts_______Di Santo________

Remplaçants : Howard, Gohouri, Balotelli, Pirès, Yakubu, Saha, Emerton

 

L’âne à Lise des matchs principaux

Aston Villa 2 – Arsenal 4.

Superbe performance offensive des Gunners (16 tentatives sur le but, dont 7 cadrées – contre 6 pour AV, pour seulement 2 cadrées). Excellents Arshavin et Chamakh, ainsi que Song et Nasri, qui plante une superbe volée.

Ciaran Clark, le jeune milieu de Villa (21 ans), inscrit ses deux premiers buts pour son neuvième match pour les Villans. Première réalisation de Jack Wilshere sous le maillot Gunner également, un simple « tap-in » au deuxième poteau a suffi.

Piètre match de Robert Pirès, qui faisait vraiment ses 37 hivers samedi. Plus Gaston Villa qu’AV. Positionné juste derrière Carew, lessivé et peu efficace, l’ex-Messin doux a été sorti à la mi-temps (remplacé par Delfouneso, guère meilleur). Sans Gabby Agbonlahor, Marc Albrighton, Stiliyan Petrov et Nigel Reo-Coker, Villa est à la peine, surtout quand Downing est en demi-teinte et Ashley Young ne justifie pas ses 80 millions de £ (évaluation balancée par Houllier cette semaine), comme ce fut le cas samedi.

En tous les cas, pour les Gunners, ce match a constitué un bon tour de chauffe avant le match crucial de Ligue des Champions contre le Partizan de Belgrade de la semaine prochaine (qui suivra le derby contre Fulham samedi prochain – Arsenal est deuxième de la LdC, à égalité de points avec Braga). Pour faire face à ce calendrier chargé, Wenger avait décidé de laisser au repos Walcott, Van Persie et Bendtner (sur le banc). Cesc Fabregas, Thomas Vermaelen et Manuel Almunia sont toujours blessés.

C’est la première fois depuis octobre 2007 que Villa encaisse quatre buts en championnat à domicile. Les Villans sont 15ème, à seulement trois points de la zone rouge.

Homme du match : Arshavin (Arsenal). Flop du match : Pirès (une mi-temps) ou Luke Young (Aston Villa).

Arshavin, homme du match

Arshavin, homme du match

 

Il faisait bien ses 37 ans samedi

Il faisait bien ses 37 ans samedi

 

Bolton 2 – Blackpool 2.

Superbe match, suspense et action non-stop (38 tentatives sur le but ! dont 25 pour Bolton, 10 cadrées, 15 non cadrées, et 13 pour Blackpool). Blackpool menait 2-0 avant de se faire remonter 2-2 dans le dernier quart d’heure, après un coaching inspiré de la nouvelle star des entraîneurs britanniques et sosie de George Clooney, l’Ecossais Owen Coyle (les deux remplaçants ont marqué).

Le sosie de George Clooney a transformé Bolton

Le sosie de George Clooney a transformé Bolton

On est loin du jeu stéréotypé et allongé du Bolton de Sam Allardyce (qui, il y a quelques semaines, déclarait le plus sérieusement du monde qu’il aurait largement pu entraîner le Milan AC ou le Real Madrid).

En fait, ce match avait des faux airs de finale de FA Cup 1953 entre ces deux mêmes équipes (au temps de la splendeur de Blackpool, vainqueur 4-3 à cette occasion mémorable). Des retrouvailles pour ces deux voisins, ensemble parmi l’élite pour la première fois depuis la saison 1963-1964.

Le plus beau but du week-end, et prétendant au titre de but collectif de l’année, est l’œuvre de Mark Davies au terme d’un mouvement de toute beauté, Mark Davies-Kevin Davies-Elmander-Klasnic-Mark Davies. A voir ici.  Le second est également superbe, demi-volée dans la lucarne signée Martin Petrov.

Avec Blackpool, spectacle garanti. Les Seasiders n’ont peur de personne et opèrent toujours de la même manière, dans un 4-3-3 explosif : attaque, attaque, attaque. Les matchs de Blackpool, c’est 3,43 buts de moyenne.

Mark Davies meilleur Trotter, et Charlie Adam meilleur Tangerine (un Adam peut-être dopé par sa victoire aux prud’hommes contre son club la semaine dernière, il a obtenu 20 000 £ supplémentaires sur sa prime de montée en PL, qui était d’environ 250 000 £).

Premier but en PL de Ian Evatt, l’arrière-central des Tangerines (sur un corner de Grandin). Certains commentateurs se mettent d’ailleurs à appeler l’ex-Caennais « Grane-dine ». Blackpool accueillera Old Trafford le week-end prochain…

Homme du match : David Vaughan (Blackpool). Flop du match : Chung-Yong Lee (Bolton)

 

Everton 1 – West Bromwich Albion 4

Inquiétant Everton. David Moyes ferait le forcing pour que David Beckham vienne sur Merseyside (en prêt) mais si Becks a allumé sa télé chez lui sous les palmiers, et vu la prestation des Toffees, il a dû s’exclamer : « no flipping way ».

Quitter les plages de rêve pour David Moyes ? No way.

Quitter les plages de rêve pour David Moyes ? No way.

Les déceptions sont nombreuses dans cette équipe, 16ème de PL. A commencer par Mikel Arteta, à la peine depuis des semaines et expulsé à l’heure de jeu, au terme d’une succession de fautes plus vilaines les unes que les autres, commises en cascade sur une horrible séquence de jeu de  trente secondes, impliquant Tim Cahill (qui aurait pu arracher les tendons d’Achille d’un Baggie), Gonzalo Jara, Steven Pienaar, et au final Arteta qui s’essuie les crampons sur Jara, à terre.

Par ailleurs, on commence à comprendre pourquoi Beckford a mis si longtemps pour s’extraire de la Football League. Trois gros ratés et un 3/10 pointé dans la presse.

Ce n’est pas Beckham qu’il faudrait à Everton, mais une nouvelle arrière-garde (Hibbert-Jagielka-Distin-Baines décevants), ainsi qu’une métamorphose devant (Saha et Yakubu peu en verve). Une seule victoire sur les sept derniers matchs pour Everton.

Côté Baggies, on a vu un énorme Chris Brunt (9/10 dans la presse), une nouvelle fois, et qui marque un coup-franc splendide, d’un brossé en pleine lucarne.

Bonne prestation également de l’ex-Parisien Youssuf Mulumbu qui marque un but (8/10 dans la presse), un tir dévié dans ses propres buts par Distin (comptabilisé en but contre son camp), avant de se faire expulser suite à deux jaunes particulièrement stupides aux 87ème et 88ème ! (l’un pour une célébration de but « bain de foule » au milieu des supporters Baggies, l’autre pour un coup sur Beckford). Roberto Matteo avait dû lui demander de mettre de la folie dans son jeu, ce que le Congolais a trop interprété au pied de la lettre.

Mulumbu aime trop les bains de foule

Mulumbu aime trop les bains de foule

Son co-équipier Chris Brunt, homme du match, a déclaré : « Youssuf a vraiment pas été fin sur ce coup-là ».

Suspension automatique de deux matchs pour Mulumbu (deuxième rouge en quatre matchs). Signalons aussi le joli but du Camerounais Somen Tchoyi, qu’on aimerait voir plus souvent titulaire avec les Baggies.

Deux des trois prochains déplacements des Toffees seront à Chelsea et Man City.

Homme du match : Chris Brunt (WBA). Flop du match : Jermaine Beckford (Everton).

 

Manchester United 7 – Blackburn 1

Les 75 000 spectateurs ont eu le droit au Berbatov Show, cinq buts en à peine une heure pour le Bulgare (2′, 27′, 47′, 62′, 70′), qui prend la tête du classement des buteurs avec onze buts (il n’avait pas marqué depuis treize heures, toutes compétitions confondues, et un hat-trick contre Liverpool en septembre).

Il devient ainsi le quatrième joueur de Premier League à marquer un quintuplé (un « nap hand » en jargon football anglais, en principe utilisé plutôt pour cinq buts pour une seule équipe mais qui s’emploie aussi pour un exploit individuel).

Les précédents auteurs de quintuplés étaient Andy Cole (MU) contre Ipswich (9-0, mars 1995), Alan Shearer (Newcastle) contre Sheffield Wednesday (8-0, septembre 1999) et Jermain Defoe (Tottenham) contre Wigan Athletic (9-1, november 2009, ce fameux match où les joueurs de Wigan avaient remboursé les six cent supporters Latics qui s’étaient déplacés – en fait, un bon coup de pub à peu de frais pour le club, puisque les joueurs ne durent débourser que 1 300 £ chacun). A noter aussi le troisième but en trois matchs à domicile de Ji-Sung Park.

Sam Allardyce, manager de Blackburn, a déclaré : « On a été dominés dès la 73ème seconde de jeu ».

Ils ont mis 73 secondes à écoeurer Sam Allardyce

Ils ont mis 73 secondes à écoeurer Sam Allardyce

C’est en effet à peu près le temps qu’il a fallu à Anderson et Carrick pour prendre possession de l’entrejeu, face à un milieu Rovers improvisé composé d’Hérold Goulon et Phil Jones (il manquait cinq joueurs clés à Blackburn).

Bon match de Rooney (son premier depuis des semaines devant le public d’Old Trafford) qui a largement participé à la « goalfest ».

Piètre prestation de Pascal Chimbonda, peut-être l’une des pires de la saison (1 sur 10 dans le Sunday Times, 1/10 également dans l’Observer, et 4/10 dans le Sun).

Le natif des Abymes les a visitées dès la 73è seconde de jeu

Le natif des Abymes les a visitées dès la 73è seconde de jeu

C’est le vingt-neuvième match de suite sans défaite pour les Mancuniens en championnat (ils égalisent aussi leur record de matchs invaincus sur un début de saison). Tout va pour le mieux pour les Red Devils.

Homme du match : Dimitar Berbatov (MU). Flop du match : Pascal Chimbonda (Blackburn Rovers).

Newcastle 1 – Chelsea 1

Une chose est certaine : Chelsea sera ravi de terminer ce foutu mois de novembre, le pire de l’ère Abramovich ! Quatre misérables points glanés lors des cinq dernières rencontres, des problèmes en coulisse qui s’amplifient de jour en jour et une bien piètre prestation collective pour clôturer le mois. Il va vite falloir se débarrasser de ce « winter blues » qui plombe tout le club. Un froid de canard qui rend Ancelotti frileux. Exit le 4-3-3 des dernières semaines, l’Italien avait aligné son équipe en 4-4-2.

Chelsea aurait pourtant dû battre une équipe de Newcastle affaiblie (absence de quatre titulaires) mais eux-mêmes en période de convalescence, les Blues n’ont pas su saisir leur chance. Peut-être que sans l’énorme mésentente entre Cech et Alex qui inaugura la saison des cadeaux en offrant le but aux Magpies (dès la 6ème minute), Chelsea aurait pu ramener mieux qu’un nul décevant au regard de leurs treize tentatives sur le but de l’excellent Tim Krul.

A signaler un superbe sauvetage d’Ashley Cole sur sa ligne (tête sur une mine de Routledge), un Cole qui se fit copieusement huer à chaque touche de balle pour ses goujateries sur son ex-femme, Sheryl Cole-Tweedy, l’enfant (chérie) de Tyneside et célébrité internationale. Hormis Ashley Cole, signalons les bonnes prestations de Kalou, Bosingwa, Ramires et Malouda.

L’approche de Noël pourrait bien être moins festive que prévu pour Chelsea. Menu encore plus lourd à digérer qu’une pintade farcie aux baked beans à la menthe : Everton (le 4 décembre), Tottenham (11), Manchester United (18) et Arsenal (26)…

En parlant de créature de basse-cour, John Terry, de retour à l’entraînement aujourd’hui devrait disputer le match contre Everton et Frank Lampard celui contre Tottenham.

le coq de la basse-cour bientôt de retour

Le coq de la basse-cour bientôt de retour

Homme du match : Tim Krul (Newcastle). Flop du match : Alex (Chelsea).

 

Stoke City 1 – Manchester City 1

En jargon footballistique anglais, on appelle ça un « bogey ground », un terrain maudit, où l’on ne gagne quasiment jamais. C’est le cas du Britannia où City n’a pas gagné lors de ces quatre dernières visites (deux défaites et deux nuls).

Man City est retombé dans ses travers défensifs contre les Potters, qui méritaient amplement ce point arraché dans les arrêts de jeu. City aurait largement pu encaisser deux ou trois buts en première mi-temps tant ils se sont montrés amorphes et dépourvus d’imagination (une seule occasion en première période).

La deuxième mi-temps fut équilibrée et l’on aurait pu parlé de « smash and grab » (hold-up) si Matthew Etherington n’avait pas répondu au but de Micah Richards (81ème) dans les arrêts de jeu, suite à une superbe talonnade de Tuncay.

Grosses difficultés de Vincent Kompany et Kolo Touré pour contenir le Jamaïcain Ricardo Fuller (remplacé par Walters à la 75ème), puissant mais pas vraiment un foudre de guerre. Piètre prestation de Mario Balotelli, crédité d’un généreux 5/10 dans la presse.

Stoke City semble s’être spécialisé cette année dans le recyclage de cas désespérés :

– Matthew Etherington (vices d’antan : principalement, le jeu, les paris, l’alcool et les femmes). Il a dit avoir flingué deux millions de £ rien qu’en paris et jeux divers. Il avait dû quitter l’enfer de West Ham-Macao où   « la culture du jeu »  le détruisait. En 2007, il s’inscrit aux Gamblers Anonymous et fait un séjour dans le fameux établissement de Tony Adams, la Sporting Chance Clinic (business caritatif florissant – heureusement qu’il est là Tony, il faudrait le décorer pour avoir été alcoolique, il rend drôlement service maintenant). Excellent cette année.

 

 

En route vers la rédemption définitive

En route vers la rédemption définitive

 – Jon Walters. 27 ans, déjà dix clubs à son actif. Ex international Espoirs irlandais. Avait disparu dans un tourbillon de fêtes et d’alcool, et de prêts dans clubs de D4, le tout ponctué par de nombreuses blessures, fatalement. Il avait commencé sa réhabilitation à Ipswich ces deux dernières saisons. La rédemption continue de belle manière chez les Potters cette saison.

– Jermaine Pennant, on ne le présente plus cet ex Bad Boy du foot anglais. Ou juste par le biais de « témoignages d’époque », de son addiction aux tabloïds dans les années 2000. Dont celui de Brooke Healy, l’une de ces filles « Kiss & Tell » qui aiment tâter, puis tout raconter (sortes de vélines anglaises, en plus vulgaire et bien plus alcoolisé) :

« Jermaine sait s’y prendre, il est fort et sait ce qu’il veut ; au lit, il aime faire Tarzan, il me met sur son épaule et le balance, se tape sur la poitrine et hurle des cris comme dans la jungle, et me dit de faire go ooh ooh aaahhahhaaaaa. C’est un vrai animal au lit, mais dans le bon sens du terme. Il sait traiter les femmes, on ne boit que du champagne Cristal avec lui ».

Certaines aiment moins son style Weissmulleresque. L’une de ses ex, Amii Grove (laconiquement résumée sous le surnom de « The bum from brum » – le derrière de Birmingham) :

« Jermaine, c’est un vrai salaud, il me trompait un max. J’ai découvert toute une cassette où il se filmait en train de baiser une fille chez nous. Il passe sa vie à jouer aux jeux vidéos »

Elle se vengera en lui détruisant pour 200 000 £ de sape de designer.

 

 

La métamorphose Pennant a été spectaculaire

La métamorphose Pennant a été spectaculaire

Pennant, avant 2010, c’était ça, dilettante, embrouilles et gros titres dans les tabloïds. Celui que Wenger avait comparé à… Garrincha, est arrivé au Last Chance Saloon du sheriff Tony Pulis cet été, en provenance du Real Zaragoza (en prêt). Il a déjà signé une bonne dizaine de belles performances cette saison, et les Potters voudraient maintenant l’acheter aux Espagnols au mercato d’hiver.

 

Homme du match : Matthew Etherington (Stoke). Flop du match : Mario Balotelli.

 

Tottenham 2 – Liverpool 1

Superbe match entre deux équipes offensives. Tottenham est impérial cette saison, et pour la première fois depuis longtemps, ils ne sont plus considérés comme les Jimmy White* du football, les éternels outsiders. Ce « bon vieux Tottenham », club qu’on disait éternellement voué à jouer les places d’honneur, se rebiffe. De là à les mettre dans les prétendants au titre, il y a un pas que de plus en plus d’observateurs n’hésitent pas à franchir.

(*sorte de Poulidor anglais – Jimmy White, le « People’s Champion » est un joueur de snooker très connu, six fois finaliste du championnat du monde mais jamais champion).

On a perçu comme un cruel passage de témoin en regardant ces deux équipes évoluer ces derniers mois, avec Peter Crouch comme jalon involontaire. Quand la grande gigue londonienne a quitté Liverpool (été 2008, pour Portsmouth), les Reds avaient fini la saison avec trente points d’avance sur Spurs (76 contre 46).

Troisième victoire en huit jours pour les Spurs, qui concluent en beauté une semaine mémorable, leur meilleure depuis des lustres. Et une défaite dure à avaler pour des Reds qui méritaient bien mieux. Et tout ça par la faute de Lennon, qui n’avait pas marqué depuis… novembre 2009 !

Et encore un pénalty raté pour Defoe, le troisième sur les quatre derniers tentés ! Si on appelle volontiers Tottenham les « Rois du comeback » cette année, ces derniers mériteraient tout autant le surnom de « Zéros des pénos ». Sur les neuf pénalties sifflés en leur faveur cette saison, ils en ont ratés quatre… Si Defoe est le prince du pénalty loupé, ont aussi vendangé des douze yards : Van der Vaart, Bale et Pavlyuchenko.

Les rois du retour du diable-vauvert en effet. Sur les vingt-cinq points à leur compteur, Spurs en a grattés pas moins de seize après avoir été menés au score.

A noter les blessures (musculaires) de Younes Kaboul et Van der Vaart, ce dernier, sorti après dix minutes seulement.

Bonnes prestations de Gomez, Gallas, Assou-Ekotto et Modric pour les Spurs. Côté Liverpool, mention spéciale et félicitations du jury à Jamie Carragher (450ème match de PL). Reina, G Johnson, Kuyt, Lucas et Meireles ne sont pas loin derrière, niveau notation. Maxi Rodriguez, Torres et Ngog récoltent le bonnet d’âne.

Homme du match : Jamie Carragher (Liverpool). Flops du match, à égalité : Wilson Palacios (Tottenham) et Fernando Torres (Liverpool).

 

West Ham 3 -Wigan 1. Match à peine passable. Enfin, une victoire pour les Hammers dans ce « six-pointer » (match à six points), seulement la deuxième de la saison. Match solennellement déclaré match « S.O.S »

(Save Our Season) par les deux propriétaires, le duo d’ex-pornographes Gold & Sullivan. Le chamboulement opéré par Grant (cinq joueurs écartés, dont la mise au banc de Carlton Cole et l’omission du médiocre Ilunga) a porté ses fruits, mais pas ceux de la passion, tant cette victoire fut poussive et acquise dans la douleur.

C’est surtout le retour de Scotty Parker qui explique cette rare victoire Hammer. Egalement, bon match du gardien Green (l’ex gaffeur excelle en ce moment), d’Obinna, de Piquionne et du Suisse Valon Behrami, qui inscrit un but à l’énergie.

Parker, la rage de vaincre

Scott Parker, la rage de vaincre

Côté Wigan, bon match du prêté (par Man United) Tom Cleverley, tandis que N’Zogbia n’était moins percutant qu’à l’accoutumée. Le flanc gauche (Figueroa et Gomez), c’était pas la Sécurité Sociale (ni l’Urssaf, ni les Assedic – ça ressemblait plus au Service de Santé National anglais étatisé, le très décrié NHS).

En parlant de grand corps malade, évoquons le cas de l’Argentin Franco Di Santo, qui signe samedi une nouvelle prestation des plus anémiques. En trois ans de football anglais, et 55 matchs, l’ex buteur d’Audax Italiano (Chili) a marqué… un seul but. A peu près aussi utile qu’un cul-de-jatte dans une compétition de coups de pied aux fesses, il devrait vite plier bagage pour la D2 écossaise ou grecque.

La tête d’Avram Grant est toujours sur le billot. Celle de Roberto Martinez (Wigan) s’en rapproche.

Homme du match : Scott Parker (West Ham). Flop du match : Franco Di Santo (Wigan).

Di Santo, 1 but en 55 match. Un grand peintre.

Di Santo, 1 but en 55 matchs. Un grand peintre.

Wolves 3 -Sunderland 2. Match plaisant entre deux équipes qui n’ont pas calculé. L’absence de la charnière centrale Bramble-Turner s’est faite lourdement ressentir, Mensah et Ferdinand n’étant guère habitués à évoluer ensemble et moins talentueux (je sais que ça peut paraître drôle de faire cohabiter « talent » et Bramble dans la même phrase mais c’est bien l’enseignement de ce premier gros tiers de la saison).

Les Loups des West Midlands se devait de réagir après quatre défaites d’affilée qui faisaient courir des rumeurs de limogeage concernant Mick McCarthy. Et quelle réaction ! Menés 2-1 à dix minutes de la fin, les Wolves ont d’abord égalisé, à la 81ème par le remplaçant Stephen Hunt, et pris la tête à la 89ème, par le « supersub » Sylvan Ebanks-Blake, qui, la saison dernière, aurait été bien incapable de frapper le cul d’une vache avec un banjo, selon l’expression footo-fermière anglaise consacrée (deux buts en vingt-quatre « apparitions », littéralement). L’ex dynamiteur de surfaces (de D2) a peut-être temporairement sauvé la peau de Mick, ex entraîneur (désastreux) des Black Cats. Superbe but de Darren Bent, son neuvième de la saison en PL.

Ebanks-Blake, le supersub

Ebanks-Blake, le supersub

Côté Wolves, encore une piètre performance de Stearman. Pour compenser, belles prestations du gardien Hennessey, de Zubar, Jarvis, Doyle et Foley.

Pour les Black Cats, personne n’a sombré, mais aucun joueur n’a brillé non plus. Mention spéciale à Cattermole, Richardson et Welbeck.

Homme du match : Matt Jarvis (Wolves). Flop du match : Richard Stearman (Wolves).

Fulham-Birmingham (1-1). Match moyen. Seul Zolton Gera (Fulham), Roger Johnson et Scott Dann (Birmingham) sont sortis du lot.

 

Les rumeurs du week-end

Roman Abramovich, grand fan du Barca et son toque, se serait mis en tête de rapatrier une bonne partie du staff catalan à Stamford Bridge, et ce, après la « démission » la semaine dernière de Frank Arnesen, le coûteux directeur sportif (deux millions de £ par an !), qui restera en poste pour le reste de la saison. Le Danois paye peut-être aussi le manque de productivité du centre de formation : aucun joueur formé à Chelsea n’a gagné sa place de titulaire avec les Blues depuis son arrivée il y a cinq ans (et plus de cinquante millions de £ d’investis dans le centre de formation dans la même période, selon le Times, et en pure perte selon le Russe). Seule éclaircie au centre de formation : le club a gagné l’an dernier sa première Youth Cup depuis 49 ans (équivalent de la Gambardella).

La Youth Cup, 50 millions d'investis

50 millions d'investis pour une Youth Cup

Txiki Begiristain (ancien directeur sportif du Barca) aurait déjà été contacté pour succéder au Danois, et l’on parle beaucoup de Guardiola pour l’été prochain (qui ne s’entend pas avec le nouveau président du Barca, Sandro Rosell). Il se dit qu’Abramovich est de plus en plus frustré d’avoir investi 750 millions de £ sans avoir gagné la Ligue des Champions.

Ancelotti, dont le contrat s’achève en 2012, serait de plus en plus abattu par la mini-crise au club, et démoralisé par le contrôle omnipotent qu’exercerait Abramovich sur la fonction de manager (c’est vrai qu’au Milan AC de Berlusconi, ça devait être l’anarchie…). Il pourrait bien partir dès 2011 (ou se faire limoger).

 

Les déclarations du week-end :

Ian Holloway (manager de Blackpool) :

« On reçoit Manchester United, mais vu les conditions météo déplorables, je ne sais pas si on va pouvoir bien les accueillir. Vous savez chez nous, pas de pelouse chauffée, ni rien de tout ça. Va falloir aller s’entraîner sur la plage cette semaine »

Toujours le mot pour rire

Ian Holloway, toujours le mot pour rire

Roberto Mancini (manager de City et mauvais match-nullard et myope de surcroît) :

« C’est difficile de jouer à Stoke, sur un terrain difficile et contre une équipe qui ne procède qu’en longs ballons. Nous avons eu du mérite pour jouer aussi bien qu’on l’a fait en seconde mi-temps. Je suis déçu par le résultat mais satisfait du jeu de mon  équipe. On a très bien joué »

Peter Crouch (Tottenham) :

Journaliste : « Robbie Savage sur Radio 5 live a déclaré qu’il descendrait la Seven Sisters Road [près de White Hart Lane] en slip Armani, et en portant un panneau « I was wrong », si vous remportez le titre. Ça vous inspire quoi ? »

Crouch : « Hmmm, difficile, autant j’aimerais être champion, autant cette vision m’effraie. A bien réfléchir, je préférerais finir second plutôt que de voir ça ».

Mick McCarthy (manager des Wolves) :

« La semaine dernière, les supporters me traitaient d’imbécile dans les émissions radio, car soi-disant, j’avais raté mon coaching. Bon, ben, ce week-end, les deux changements effectués en fin de match ont plus que porté leurs fruits, alors, je suis quoi maintenant, le roi du coaching ? »

 

Baromètre patriotique de la 15ème journée

% de joueurs anglais utilisés ce week-end : 34 (35 pour la saison).

% de buts marqués par des Anglais : 38

% de passes décisives anglaises : 28

Equipe la plus patriotique : Newcastle (67 % d’Anglais utilisés)

Equipe mollement patriotique : Bolton (50 %)

Equipe qui peinerait à verser trois larmes en écoutant God save the Queen : Stoke City (35 %)

Equipe qui aurait du mal à bander devant l’Union Jack : Liverpool (23 %)

Equipe shockingly unpatriotic : Arsenal (14 %)

Equipe à faire enrager le British National Party : Fulham (7 %)

Equipe anglaise du week-end :

 ———————S Carson——————–

 M Richards—–R Johnson——R Ferdinand—-I Evatt

 M Etherington—–M Davies—–S Parker—–M Jarvis

 ——–A Carroll—————–D Welbeck——

Kevin Quigagne.

 

 

Matchbox vintage – Arsenal 5 – 3 Middlesbrough (22 août 2004)

Dans la continuité de leur saison 2003-2004 (vingt-six victoires, douze matchs nuls), les Invincibles démarrent pied au plancher.

Buts : Henry (25, 90), Bergkamp (54), Reyes (65), Pires (65) ; Job (43), Hasselbaink (50), Queudrue (53).

Lors de cette deuxième journée du championnat, Arsenal peut égaler le record de Nottingham Forest, soit quarante-deux matchs sans défaite, s’ils ne perdent pas contre une équipe de Boro qui n’a jamais fini mieux que 9ème depuis leur remontée (datant de six ans) mais qui vient de remporter la Carling Cup. Une semaine avant, les Gunners avaient étrillé Everton (4-1) tandis que les Smoggies avaient concédé le nul face à Newcastle (2-2).

Arsenal

Lehmann

Lauren – Cygan – K. Touré – A. Cole

Reyes (Flamini, 78) – G. Silva – Fabregas – Ljungberg (Pires, 61)

Bergkamp – Henry

Coach : Arsène Wenger

Middlesbrough

Schwarzer

Reiziger (Parnaby, 74) – Riggott – Cooper – Queudrue

Job – Mendieta – Boateng – Parlour – Zenden (Nemeth, 78)

Hasselbaink

Coach : Steve MacLaren

Le match

Forts d’une confiance engrangée sur le long terme, et ce malgré les retours difficiles des sélectionnés de l’Euro, les Gunners ont tout de suite la mainmise sur le jeu. Le premier à se mettre en évidence se nomme Ljungberg, à la 7ème minute. Sa frappe aux six mètres est sauvée par Cooper qui remet involontairement sur Reyes, lequel, surpris, ne parvient qu’à pousser le ballon sur le poteau. Le corner ne donne rien, mais les craintes de Boro quant à la complexité de la tâche qui les attendent semblent fondées.

Le rythme se densifie, les occasions se multiplient, mais les débats demeurent stériles. En l’absence de Vieira, c’est Francesc Fabregas, 17 ans, qui tient le milieu de terrain d’une main de junior. Middlesbrough souffre mais contient le danger.

A la 21ème minute, sur un superbe jeu en triangle à une touche de balle Reyes-Henry-Bergkamp, celui-ci remise au point de pénalty à l’espagnol qui frappe instantanément. Schwarzer préserve son but au prix d’un joli réflexe.

C’est quatre minutes plus tard qu’Arsenal ouvre logiquement le score. D’une passe de cinquante mètres, l’omniprésent Reyes trouve Henry dans la profondeur, qui lobe Schwarzer venu à sa mauvaise rencontre.

Loin de se satisfaire de ce petit but d’avance, les Gunners continuent d’avancer, au contraire de Smoggies dénués d’idées. A la 41ème minute, Fabregas obtient un coup-franc aux 30 mètres, qu’Henry se presse de tirer. Son ballon enroulé heurte la transversale. Dans la foulée, Queudrue élimine quatre joueurs, un cinquième à la faveur d’un une-deux avec Hasselbaink, puis un sixième en taclant le ballon qu’il peut transmettre à Job qui, dans l’angle fermé, assomme Lehmann.

Ultra-dominé, Boro rentre aux vestiaires avec le point du match nul. Sur son banc, Wenger peine à le croire. Half Time.

Queudrue, l'homme de Boro.

Queudrue, l'homme de Boro

La deuxième période démarre sur les chapeaux de roue. Boro obtient notamment deux corners coup sur coup, sans danger pour Lehmann. Sur un ballon anodin de Queudrue, Cygan rate complètement son intervention. Hasselbaink, qui n’en demandait pas tant, file au but et frappe aux 15 mètres, légèrement excentré sur la droite. Le gardien londonien est battu sur sa gauche. Deux occasions et deux buts pour les joueurs de MacLaren. Et bientôt trois, puisque trois minutes plus tard, Queudrue reçoit un ballon au milieu de terrain, s’avance un peu sur sa gauche et lève la tête. Lehmann anticipe plus ou moins logiquement le centre, mais sa sortie trop précoce donne l’indice à Queudrue qui tente alors la frappe de loin. Son extérieur du gauche fait mouche. Lehmann a beau revenir sur ses pas, il ne peut qu’effleurer le ballon. En huit minutes, la défense d’Arsenal a remis Boro sur les rails d’un match qu’ils avaient pourtant bien mal engagé. L’absence de Sol Campbell, blessé, se fait sentir.

Cependant, Arsenal a aussi une attaque flamboyante. Sur le coup d’envoi, Fabregas trouve Bergkamp aux 30 mètres. Il n’est pas marqué ni attaqué. Les deux défenseurs centraux ne cessant de reculer, il arme sa frappe aux 20 mètres. Petit filet. Pas de place pour le doute à Highbury.

Trois buts en dix minutes, et le rythme du match s’accélère enfin. Zenden, puis Bergkamp, écopent de cartons jaunes tout à fait mérités. Loin de se retrancher dans son camp, Boro tente encore d’aller de l’avant, et se montre dangereux sur un coup-franc du néerlandais.

A l’heure de jeu, Wenger choisit de remplacer Ljungberg par Pires. L’entrée du français dynamite le flanc droit de l’attaque londonienne, obtenant notamment un corner sur lequel Henry est tout proche d’égaliser. La solution est proche. A la 64ème, Fabregas récolte le ballon au milieu de terrain, prend de vitesse un adversaire, réchappe au second, dribble le troisième et passe à Henry en bout de course. Celui-ci s’infiltre sur la gauche de la surface de réparation et frappe au but. Son tir écrasé se transforme en centre pour Pirès, qui n’a plus qu’à pousser le ballon au second poteau. Le match s’emballe. Le réalisateur a le temps de passer deux ralentis et demi ; quand il revient au direct, c’est pour proposer au téléspectateur la joie de Reyes, auteur du quatrième but. « Stand up for the Champions » clame le commentateur, qui tente de compenser la bévue de sa production. Flash-back, donc : sur le coup d’envoi, Boro n’a pas le temps de faire plus de trois passes avant de se faire confisquer la possession du ballon ; il en suffit de quatre en face pour placer Reyes en position, sur la gauche de la surface. Une fois Reiziger sur les fesses, l’espagnol vient battre Schwarzer en nettoyant sa lucarne droite.

S’ensuit alors une série de corners, d’attaques placées et d’occasions plus ou moins franches. Le battement cardiaque revient à la normale. La doublette Pirès-Henry fait des merveilles. Ce dernier scelle finalement le score en contre-attaque, grâce à une récupération astucieuse de Bergkamp au milieu de terrain. MacLaren rit jaune.

Arsenal dépassera le record de Notthingham en battant Blackburn trois jours plus tard (3-0), mais n’atteindra pas la barre symbolique des 50 matchs, la faute à Manchester United et à des faits de jeu toujours sujets à polémiques.

Henry

Henry, l'homme du match, pour le Guardian

Statistiques

Corners : 7 – 5

Tirs (cadrés) : 19 (9) – 9 (5)

Fautes : 8 – 14

Hors-jeu : 2 – 5

Spectateurs : 37415

Enfin, son autobiographie est sortie cet été. Les médias anglais, assoupis par la canicule, n’avaient guère parlé du livre du fantasque Gallois, milieu de Derby County (D2) et plus virevoltant que jamais à l’âge de 36 ans. Catapulté récemment sous le feu nourri des projecteurs, à la faveur notamment d’épiques joutes Twitter contre Rio Ferdinand, Robbie profite au maximum de cette surmédiatisation. Et, naturellement, un haut fait d’armes de sa carrière, raconté dans son livre, refait surface.

Robbie Savage est un personnage à part dans le football britannique. Professionnel depuis 1993, celui qu’on a souvent affublé des titres de « footballeur le plus détesté d’Angleterre » et « wind-up merchant Number One » (provocateur-chambreur numéro un) est en passe, au crépuscule de sa carrière, de devenir un trésor national.

Grâce à son naturel et sa franchise désarmante, le grand public est prêt à tout lui pardonner, ses Porsche roses, ses tatouages Armani ainsi que les innombrables actes antisportifs et provocations qui ont jalonné sa carrière (et qui lui ont valu 150 cartons jaunes, record national).

Sa récente décision d’arrêter ses messages twitter (presque 100 000 followers), a été accueillie avec effroi dans le pays. Après que son public et les tabloïds l’ont supplié de revenir, il a changé d’avis.

Omniprésent dans les médias, il sévit notamment sur la BBC où son ton rigolard et spontané plaît, plus que sa voix aiguë et stridente, qui émet parfois des sons que seuls les chiens peuvent percevoir.

Savage au micro, son style plaît

Savage au micro, son style plaît

Mais seuls les chiens équipés peuvent le capter

Mais seuls les chiens équipés peuvent le capter

Une accroche de livre qui restera dans les annales, autant que le fait du match

Une anecdote dans le livre retient particulièrement l’attention : celle du « Jobbiegate » (avril 2002). Le « scandale de la grosse commission » connaît un bain de jouvence rafraîchissant dans l’univers aseptisé de la Premier League.

Revenons donc le temps d’un étron sur ce grand moment du folklore footeux anglais : le plop-plop-plop de Robbie Savage dans les toilettes des arbitres, dix minutes avant le Leicester-Aston Villa d’avril 2002. Est-ce la grosse commission la plus chère du football mondial ? A 100 000 €, on peut le supposer.

L’autobiographie de Savage se vend bien. Il faut dire que l’extrait promotionnel le plus cité du livre est accrocheur :

« Dix minutes avant le coup d’envoi, la cloche synonyme d’entrée sur le terrain est prête à retentir. A ce moment-là, j’ai une envie monstrueuse de couler un bronze (j’avais un bug dans le ventre). Manque de bol, les deux toilettes du vestiaire sont occupées. Alors, pas trente-six solutions, soit je me chie dessus, soit je trouve un autre wc fissa. Pas de wc dans la pièce du kiné, et impossible d’entrer dans le vestiaire de Villa bien sûr. Et pourquoi pas utiliser celui du vestiaire des arbitres ? »

L’arbitre Graham Poll (les trois cartons jaunes à Josip Šimunic lors d’Australie-Croatie de coupe du monde 2006, c’était lui), principal témoin du scandale, raconte ce moment d’antho-(scato)logie du foot de vestiaire :

« Je me trouvais avec mes assistants dans le vestiaire, 15 minutes avant le coup d’envoi, on finissait nos étirements, quand soudain, Robbie Savage déboule. Je lui demande de sortir, mais avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, il me lance : « Désolé, faut vraiment qu’ j’utilise vos toilettes, j’vais exploser ». Et, là, il sprinte vers le cubicle [cabine wc].

Là-dessus, à peine installé sur nos toilettes, la porte des wc grande ouverte, il se met à nous livrer un commentaire live sur sa toute dernière prestation assise de milieu offensif. »

[ndlr : en l’espèce, l’illustration graphique – et olfactive – de l’offensif qui « plays in the hole »]

Poll en action lors d’Australie-Croatie, CdM 2006

Poll en action lors d’Australie-Croatie, CdM 2006

Graham Poll continue :

« On n’en croyait pas nos yeux, ni nos oreilles. Matt Elliott, l’un de ses coéquipiers, se pointe et me confirme que les toilettes des joueurs fonctionnent parfaitement.

Sur ces entrefaits, arrive l’arbitre-assesseur, Dennis Hedges. Il entre dans le vestiaire et voyant l’agitation combinée à tout ce barouf émanant de la cabine wc, il me demande ce qu’il se passe (Robbie est alors en plein monologue son et lumières). Je lance à Hedges :

« Tu ne devineras jamais qui est dans nos wc ! »

« Aucune idée, qui ça ? » me demande-t-il, totalement interloqué.

Quand Savage (qui nous tient au courant, en flux continu) nous signale qu’il est sur le point de mettre une touche finale à son wc-jacking, je lui réponds que ce qu’il vient de faire est inacceptable. Il contre-attaque :

« Désolé, mais c’était un cas d’extrême urgence, si vous me croyez pas, je veux bien tout laisser flotter, comme ça vous pourrez vérifier par vous-mêmes« .

Tout en se marrant, il sort des toilettes, au moment où retentit la cloche signalant l’obligation de rejoindre le tunnel. Moi, quasiment sans voix, je lui conseille de se laver les mains.

« Oh mais non, pas besoin » me répond-il. Et, goguenard, il s’essuie les mains sur les manches du veston de l’assesseur, Dennis Hedges !

Je ne suis pas quelqu’un de prude et facilement choqué, je baigne dans le monde du foot depuis longtemps, mais ce qu’a fait Savage ce jour-là, c’est proprement odieux.

Ce n’est pas mon style de faire un rapport sur un joueur qui utilise nos toilettes, mais ce qui m’a poussé à le faire, c’est que Savage s’essuie les mains sur la veste de Dennis, affichant une absence de respect choquante. Il me fallait signaler l’incident, et j’ai dûment consigné tout cela dans mon rapport de match »

Micky Adams, l’entraîneur des Foxes, apprenant l’incident de la bouche de Graham Poll après le match, s’excuse profusément auprès du corps arbitral et passe une bonne soufflante à Savage avant un repas officiel Player of the Year organisé ce soir-là à Filbert Street (l’ancien stade de Leicester). Le club inflige alors à Savage l’amende maximale de deux semaines de salaire, soit 50 000 £. Ça fait cher la truffe de cuvette.

Un étron plus cher qu’une Porsche rose

Un étron plus cher qu’une Porsche rose

Un dérapage dur à faire passer aux constipés de la commission de discipline

La FA (fédération anglaise), tout en punissant Savage d’une « improper conduct », déclare par la voix de son chief exec (Gordon Taylor) que cette affaire « aurait dû être menée d’une manière plus informelle ».

C’est vrai que le dérapage du Gallois à la tignasse blonde fait du bruit. A l’époque, la prestation de Savage produit la crotte la plus médiatisée du pays, ever. Si on décorait les étrons à Westminster Abbey, celui-ci porterait la plus belle couronne du Royaume.

A l’audition de la FA, devant le conseil de discipline, Savage maintient que son estomac était dans un piteux état ce jour-là, et que c’était ça ou l’accident de short, sur le terrain.

« C’était un cas de force majeure, y’avait pas d’autres wc de libre dans le couloir », se défend-il.

(alors que des rumeurs de vestiaires conduisaient plutôt vers la piste d’une « practical joke » – farce de potache attardé. En somme, un gag ribérien qui aurait dérapé. Sous la pression, Savage aurait poussé le bouchon un peu loin – une potacherie doublée d’un pari ?).

Brian, il dit quoi notre règlement sur les étrons ? – euh…

Brian, il dit quoi notre règlement sur les étrons ? – euh…

Pour expliquer son refus de se laver les mains (qu’il s’était essuyées sur la veste de l’assesseur des arbitres !), Robbie déclare simplement que la cloche ayant retenti, il n’avait pas eu le temps, et que de toute manière, « il était habituel parmi les joueurs de ne pas se laver les mains après avoir utilisé les toilettes juste avant un match, la concentration étant trop forte ».

« Mais pourquoi vous essuyer les mains ensuite sur la veste de l’assesseur des arbitres ? » demande Adrian Bevington, en charge de la commission de discipline.

« Je ne l’ai pas fait pour de vrai, j’ai juste fait semblant », rétorque Savage.

Savage produit aussi un certificat médical attestant qu’il était sous antibiotiques à cause d’une coupure à la jambe et que son estomac n’avait guère goûté les médicaments prescrits. En somme, explique-t-il, penaud, un bug d’estomac avait semé la zizanie dans sa tuyauterie interne.

Interrogé sur le fait qu’il avait eu l’air parfaitement en forme pendant le match, et aussi ensuite, lors du dîner de la soirée Player of the Year du club, il bafouille quelques excuses.

il n’avait pas la diarrhée

Effectivement, chiqué : il n’avait pas la diarrhée

Un verdict vécu comme une humiliante injustice

Savage se voit infliger une amende de 10 000 £ (en plus de celle de 50 000 £ collée par le club). Il fait appel, en vain, et doit payer. L’addition est salée, si on y ajoute les frais divers, on arrive à 65 000 £, soit 100 000 € de l’époque.

Savage prit très mal toute cette histoire et a souvent parlé de cet épisode comme d’une terrible injustice. Il est vrai que d’être convoqué officiellement devant les augustes pontes de la fédération, le tout devant des dizaines de médias, pour s’expliquer sur un caca plus cher qu’une Aston Martin aurait de quoi en écoeurer plus d’un.

C’est l’arbitre Graham Poll qui eut le mot de la fin dans cette bizarre histoire de pot de vestiaire d’un autre genre. Quelque temps plus tard, au cours d’un match où il arbitre l’équipe de Savage, Poll fait la leçon au Gallois pour un tacle appuyé. Le rebelle gallois se rebiffe. Poll veut marquer le coup.

Poll : « Monsieur Savage, c’est moi qui commande ici, pas vous ».

Savage : « Ouais, OK, mais moi je suis plus riche que vous [pause de 3 secondes, le temps de prendre un air narquois]. Bien plus riche ! »

Vers la fin du match, Savage demande à Poll combien de temps il reste à jouer. Et l’arbitre de répondre :

« Désolé Monsieur Savage, je sais pas, ma p’tite paye me permet que de m’offrir une montre bas de gamme qui marche quand elle veut ».

Savage avait promis de se venger, suite à la parution en 2008 de « Seeing Red », le livre de Graham Poll qui revenait sur cette affaire. C’est donc chose faite avec son autobiographie.

Mais Graham Poll n’a probablement pas dit son dernier mot. En plus de défourailler tous azimuts dans sa chronique du Daily Mail, le gaffeur du sifflet sévit aussi à la télévision. Espérons qu’il ne sorte pas la palette pour illustrer ses propos.

Kevin Quigagne.

Vite fait sur le pouce en prévision de ce soir, TK vous propose de faire le tour de l’effectif à la disposition (ou pas) du Signore Capello.

« Expérimenter pour progresser », tel semble être le modus operandi de l’Italien, qui a répondu à une vague de désistement pour affronter la France en match amical ce soir à Wembley en nommant une liste de 21 joueurs inédite et pleine de surprises:

Ben Foster (Birmingham City), Scott Loach (Watford), Robert Green (West Ham) ; Kieran Gibbs (Arsenal), Stephen Warnock (Aston Villa), Phil Jagielka (Everton), Joleon Lescott (Man City), Micah Richards (Man City), Gary Cahill (Bolton), Rio Ferdinand (Man Utd), Chris Smalling (Man Utd), Theo Walcott (Arsenal), Ashley Young (Aston Villa), Steven Gerrard (Liverpool), Gareth Barry (Man City), Adam Johnson (Manchester City), James Milner (Man City), Jordan Henderson (Sunderland) ; Jay Bothroyd (Cardiff), Carlton Cole (West Ham), Peter Crouch (Tottenham).

 

Le XI de départ le plus probable:

Foster, Richards, Ferdinand, Jagielka, Gibbs, Milner, Gerrard, Barry, Henderson, Walcott et Carroll

Trois des joueurs sélectionnés n’ont qu’une seule cape à leur nom (Cahill, Gibbs et Warnock) et cinq n’ont pas encore représenté leur pays en sélection A:

35 sélections espoir combinées, et tous buteurs
Nouvelle vague : 35 sélections espoir à eux 4

Andy Carroll (attaquant, 21 ans, Newcastle Utd) – je ne vais pas vous faire l’article sur la révélation du début de saison anglaise. La nouvelle coqueluche de St James Park est aussi à l’aise sur le front de l’attaque de son club que sur les pages faits divers du Sun. N’empêche que c’est un sacré client! Trois buts en PL pour ses débuts en équipe première fin 2009, dix-sept buts en Championship la saison passée, et déjà sept buts cette saison avec trois passes décisives en bonus. Grand, athlétique, rapide quand bien lancé et redoutable de la tête. Le genre de gars qu’on n’aime généralement pas avoir à marquer!

Jordan Henderson (milieu droit ou central, 20 ans, Sunderland) – actuellement dans sa troisième saison avec son club formateur, sachant que la précédente était sa première bien pleine (33 matchs, 1 but). Il y a un peu de Lampard en lui mais sans le côté buteur et les bourrelets. Un besogneux sobre et efficace, élu meilleur jeune joueur de PL la saison passée et qui semble donc avoir un bel avenir devant lui.

Chris Smalling (défenseur central, 20 ans, Man Utd): Jouait encore à Maidstone Utd en semi-pro en mai 2008. Acheté pour des clopinettes par Fulham, le club londonien ne l’a utilisé qu’à treize reprises avant de le vendre à MU l’hiver dernier pour dix millions de livres. Smalling a rejoint l’effectif des Red Devils dans l’été et n’a représenté son nouveau club que deux fois en PL. Il s’est fait repérer par Capello lors de ses sorties en coupes domestiques et en LDC. Dans le bon wagon pour son potentiel plus qu’autre chose.

Jay Bothroyd (attaquant, 28 ans, Cardiff City): on n’avait plus vu de joueur de l’antichambre de la PL aligné en sélection depuis David Nugent en mars 2007 (1 sélection et 1 but à ce jour, alors qu’il portait le maillot de Preston North End à l’époque). Bothroyd, c’est véritablement le cas typique d’un ‘late bloomer’, soit un gars qui promettait beaucoup dans sa jeunesse, en est déjà à son huitième club, mais semble avoir enfin trouvé sa voie. Déjà quinze buts pour les Bluebirds de Cardiff cette saison et un retour de suspension gagnant le week-end dernier avec un doublé qui aurait bien pu devenir un coup du chapeau. Formé chez les Gunners aux côtés des Ashley Cole et autre Jermaine Pennant, il s’en était fait virer pour une sortie de terrain pétulante avec jet de maillot aux pieds de son entraîneur d’alors, Don Howe. Depuis, il a fait ses débuts en équipe première en Championship à Coventry City (2000 à 2003) avant de s’essayer à la Serie A sous le maillot de Pérouse (5 buts en 28 bouts de matchs) puis des passages avec fortunes diverses par Blackburn, Charlton, Wolverhampton et Stoke avant de rejoindre Cardiff en 2008 (36 buts en 93 matchs de championnat). Joueur donc en pleine bourre et étonnamment vif et technique au vu de son gabarit (1m91 surmonté d’une tête d’épingle, sachant qu’il traînait un derche certain pendant un moment mais qu’il s’est affiné ces dernières années). Un joli joker à tester au cas où, donc sympa que Capello n’ait pas hésité à le drafter. Sur un malentendu…

Scott Loach (gardien de but, 22 ans, Watford): appelé de dernière minute pour remplacer Joe Hart qui se serait blessé une épaule alors qu’il était en passe d’être de nouveau titularisé. Loach a joué mercredi soir avec les espoirs anglais en Allemagne (défaite 2-0) et rejoint sans doute les séniors pour se familiariser avec le haut niveau national plus qu’autre chose. Une sorte de reconnaissance de potentiel en somme.

Il est tout de même de bon ton de reconnaître que la ‘Three Lions’ n’est pas épargnée par les blessures. Plein feux sur les grands corps malades qui ont un billet d’excuse pour ce soir:

  • L’intégrale des Spurs: Jermain Defoe, Michael Dawson, Aaron Lennon, Tom Huddlestone, Ledley King et Jonathan Woodgate.
  • L’intégrale des Chelskiens: John Terry, Ashley Cole et Frank Lampard
  • Les autres: Joe Hart (Manchester City), Jack Wilshere (Arsenal), Wayne Rooney (qui devrait reprendre la compétition en club ce week-end), Darren Bent (Sunderland), Glenn Johnson (Liverpool), Gabby Agbonlahor (Aston Villa) et Bobby Zamora (Fulham).

N’ont pas été appelé du tout, les internationaux ne sont tout simplement pas au goût du jour, à moins que leur trogne ne revienne pas au boss:

Mention spéciale pour ceux que Fabio Capello semble avoir (au minimum temporairement) écarté contre toute logique sportive et sont donc sacrifiés sur l’autel de la jeunesse: Scott Parker (West Ham), Leighton Baines et Phil Neville (Everton), Stewart Downing (Aston Villa), Joey Barton (Newcastle) et Kevin Davies (Bolton).

Moins surprenante, l’absence de ces internationaux en méforme ou seulement de retour de blessure, que Capello n’a pas jugé bon de déranger pour ce match:

Joe Cole (Liverpool), Matthew Upson (West Ham), Michael Carrick (Manchester United), Shaun Wright-Phillips (Manchester City), David Bentley et Jermaine Jenas (Tottenham).

Ceux dont la carrière internationale semble en berne pour de bon:

Kieron Dyer (West Ham), Gary Neville, Owen Hargreaves et Michael Owen (Manchester United), Sol Campbell (Newcastle United), David James (Bristol City), David Beckham (LA Galaxy), Luke Young (Aston Villa), Nicky Shorey et Scott Carson (West Bromwich Albion), Andrew Johnson, Danny Murphy et Zat Knight (Fulham), Chris Kirkland (Wigan Athletic), David Nugent (Portsmouth), Paul Robinson et David Dunn (Blackburn), Kieran Richardson (Sunderland), Lee Bowyer et Kevin Phillips (Birmingham City), Jamie Bullard et Nicky Barmby (Hull City).

Les retraités officiels: Wes Brown et Paul Scholes (Manchester United), Emile Heskey (Aston Villa), Jamie Carragher (Liverpool) et Wayne Bridge (Manchester City).

…et pour le fun, parce qu’il est bon de se moquer parfois, quelques internationaux toujours en activité mais sous respiration artificielle, et qu’il est probablement logique d’oublier parce que bon: Darius Vassell (Leicester City), Francis Jeffers (Newcastle Jets), Richard Wright (Sheffield United), Michael Ricketts (Tranmere Rovers) ou encore Nicky Butt (South China Hong-Kong).

Enfin, une liste non-exhaustive de potentiels frissonants. Certains ont déjà été appelés mais n’ont jamais été alignés en sélection: Phil Jones (Blackburn Rovers), Michael Turner, Nedum Onuoha et Danny Wellbeck (Sunderland), Matt Jarvis (Wolverhampton), Kevin Nolan et Dan Gosling (Newcastle), Ryan Shawcross (Stoke City), Sholas Ameobi et Steven Taylor (Newcastle), Jack Rodwell (Everton), Curtis Davies (Aston Villa, prêté à Leicester City), Frank Fielding (Derby County), Josh McEchran et Daniel Sturridge (Chelsea), Lewis Holtby (Mayence), Connor Wickham (Leeds Utd), Jermaine Beckford (Everton)…

Claude Lemourinho

Manchester City. Hier, club prolétaire de troisième division ; aujourd’hui, silo à Galactiques en herbe. En ces temps de fortes turbulences à City, nous avons souhaité revenir en détail sur la métamorphose du club depuis juillet 2007, ainsi que sur leur début de saison (la troisième partie est ici).

Quatrième et dernière partie : d’octobre 2010 à la mi-novembre 2010. Et un mois d’octobre très agité.

3 octobre. Manchester City–Newcastle (2-1). De Jong découpe Hatem Ben Arfa, à la 3ème minute du match. On est en Angleterre, donc l’arbitre laisse jouer. Ben Arfa est évacué, double fracture tibia-péroné.

De Jong est un habitué des coups tordus. L’amateur de kung-fu avait cassé la jambe de l’Américano-Ecossais Stuart Holden en mars dernier lors d’un match exhibition USA-Pays-Bas. Voir le clip.

Holden, miné par les problèmes sérieux ces dernières années, tentait de revenir dans le foot anglais après avoir été sauvagement agressé à la sortie d’une boîte de nuit de Newcastle en 2005, ce qui l’avait forcé à retourner aux USA jusqu’en 2009. Et bien sûr, il y a eu ce tacle thoraxien sur Xabi Alonso en finale de coupe du monde, où l’Espagnol y laissa la moitié d’une cote.

72ème minute du match. Le semi-placardisé Adam Johnson entre et illumine instantanément un match terne où la plupart des Citizens sont à la peine. A la 75ème, le surdoué anglais réalise un numéro de virtuose sur l’aile et débloque la situation d’un superbe tir croisé. Johnson en action.

Victoire 2-1 pour City. Une victoire quasi miraculeuse qui tient à deux décisions arbitrales controversées. Un pénalty imaginaire accordé à City, contre un pénalty indiscutable refusé à Newcastle. Ajouté à l’attentat non sanctionné sur Ben Arfa, ça fait beaucoup pour un match. Une énième polémique sur les « bouchers » et autres équarrisseurs du football anglais est déclenchée.

L’honorable confédération des bouchers ne le remercie pas

L’honorable confédération des bouchers ne le remercie pas

5 octobre. On apprend que la hache de guerre est définitivement déterrée entre Mancini et Tévez. Les insultes ont fusé dans les vestiaires de City dimanche, à la mi-temps du Man City-Newcastle (alors qu’il y avait 1-1). Tévez, le nouveau boss, rentre aux vestiaires. Très énervé, l’Argentin se lance dans une vigoureuse causerie de mi-temps (Mancini n’est pas encore arrivé). Il se plaint du manque d’organisation et du dispositif ultra-défensif de l’équipe. Mancini pénètre dans le vestiaire au moment où Tévez, vociférant et gesticulant, est en pleine critique tactique. La réaction de l’Italien est cinglante :

 « Shut up. I am the boss »

L’Argentin, surpris, s’assoit, et marmonne dans sa barbe. Ce qui déclenche une grosse altercation scarfacienne en globish. Mancini explose :

« Go fuck your mother ».

Le natif de Fuerte Apache bondit alors vers l’Italien. Le staff et les joueurs interviennent et les séparent. Mancini engueule ses joueurs, puis sort en claquant la porte, suivi de près par Tévez. Les deux hommes partent s’expliquer dans le bureau de Mancini. Tévez dispute la deuxième mi-temps avant d’être remplacé par Vieira à la 85ème.
 
L’idylle n’aura duré qu’un été

L’idylle n’aura duré qu’un été


5 octobre. Le club annonce, par la voix de Brian Marwood, l’influent administrateur du club, que les étés dépensiers, c’est fini.

Mancini nie avoir insulter Tévez. Et déclare que tout ce qu’on a lu dans la presse à ce sujet, c’est « a lot of bollocks ». Hmm, c’est vrai qu’il a fait des progrès en anglais Roberto.

7 octobre. Quatre jours après l’agression sur Hatem Ben Arfa, on apprend que De Jong renégocie son contrat. Ne comptant pas rester tricard toute sa vie (il ne touche qu’un dérisoire 80 000 £ par semaine), il demande 120 000 £. Il s’écrit aussi dans les journaux (de qualité) que Ben Arfa aura refusé de recevoir De jong à l’hôpital de Manchester.

Patrick Vieira annonce qu’il finira sa carrière à City. A 650 000 £ par mois, Pat devrait pouvoir ainsi compléter ses trimestres de retraite tranquillement.

10-17 octobre. Le furoncle du « journalisme » anglais, The News of the World (bourrin dominical de l’écurie News International des Murdoch), sort son traditionnel « scoop du dimanche ».

Joe Hart a été filmé, en compagnie de Gareth Barry, lors d’un week-end à Puerto Banus, faisant innocemment la fête au bar Lineker’s (propriété de Wayne Lineker, frère de), la veille de rejoindre le camp d’entraînement anglais en vue du Angleterre-Montenégro.

 

Au Lineker’s, on sait faire la fête

Au Lineker’s, on sait faire la fête

Rien de bien shocking, mais dans le climat actuel mancunien, cela suffit à déclencher une nouvelle polémique sur la fameuse « drinking culture » si chère aux Britanniques. Mancini livre ses impressions culturelles (dans l’Observer du 17 octobre) :

« Malheureusement, cela fait partie de la culture anglaise. Quand je jouais à Leicester [bref passage en 2001], on allait boire au pub après l’entraînement, mais sans se bourrer, enfin, pas moi. Je dois dire que je ne comprends pas les joueurs qui boivent jusqu’à l’ivresse. En Italie, nous n’avons pas cette culture de boire jusqu’à tomber par terre. Chez nous, on préfère sortir avec les filles ! Et c’est ce que je faisais quand je jouais, et c’est ce que je dis à mes joueurs maintenant : sortez avec des femmes, c’est beaucoup mieux que de se saouler ! »

L’Italien oublie qu’en Angleterre, les joueurs, polyvalents, font les deux. Le Don Juan ajoute :

« Le problème c’est qu’après un certain âge, le corps ne supporte plus ces excès. Dès 28 ou 29 ans, on commence à payer le prix. Si on ne boit pas, on peut jouer très longtemps. Regardez Pietro Vierchowod, il a joué jusqu’à 40 ans, et à 100 %. Et Zanetti est toujours au top à 37 ans »

14 Octobre. Malcolm Allison (surnommé Big Mal), figure mythique du club et du foot anglais, décède à 83 ans. Ce personnage haut en couleurs (ancien vendeur de voitures d’occasion, parieur professionnel et propriétaire de boîte de nuit) a été l’entraîneur-adjoint du grand Joe Mercer à City, de 1965 à 1972 (puis brièvement manager de City en solo, en 1973, et 1979). Mais Allison était bien plus qu’un simple adjoint, c’était un pionnier, qui avait des responsabilités clés à City. Avec Mercer, il est l’artisan de la plus glorieuse période du club, le bref intermède à coupes, de 1968 à 1972, quatre trophées en deux ans – Champion d’Angleterre, FA Cup (1969), Coupe de la Ligue (1970) et Coupe des Vainqueurs de coupe (1970), ainsi qu’une place de quatrième en 1972, à égalité de points avec le deuxième. Il conduisit les vedettes du club, les Mike Summerbee, Francis Lee et Colin Bell au succès national et européen. Un trio international qui faisait alors la nique à celui d’en face, la triplette magique des Red Devils, Best-Chartlon-Law (ce dernier signera même à City en 73), en nette perte de vitesse (descente en D2 en 1974).

L’excentrique et pionnier Malcolm Allison

L’excentrique et pionnier Malcolm Allison

L’excentricité de Malcolm Allison est légendaire. En 1968, cet original au look de mafioso italo-new-yorkais, et play-boy notoire, persuade le club de changer de tenue pour… le rouge et noir du AC Milan ! Et ça marche, l’équipe devient victorieuse avec la tunique rossonera (puis reprend ses couleurs traditionnelles).

La veille d’un derby à Old Trafford, l’année du titre pour City (1968), Big Mal va même jusqu’à payer un complice pour escalader un mur du stade, et mettre le drapeau de United en berne ! (qui restera comme cela pendant trois jours).

Changement de tenue correcte exigé

Changement de tenue correcte exigé

En 1972, déterminé à éclipser les voisins de Man United, il rejette une offre de la Juventus. Quelques années plus tard, il connaîtra le succès à l’étranger, avec le Sporting (doublé titre-coupe en 1982).

Allison était surtout un entraîneur innovateur aux méthodes révolutionnaires, en particulier en matière de tactique et fitness (secteurs du jeu qu’il avait observés en Autriche au moment de son service militaire, il en avait aussi profité pour étudier la tactique des Magyars Magiques). Il fut le premier à imposer deux séances d’entraînement par jour, et, en 1965, introduisit les salles de gymnastique. Il obligeait aussi ses joueurs à s’entraîner avec les rugbymen de Salford !

L’image de Big Mal, celle qui restera à jamais gravée dans les mémoires, c’est aussi celle de l’homme exubérant, portant élégamment borsalino et manteau de fourrure, fumant un énorme cigare d’une main, tout en buvant au goulot d’une bouteille de Champagne de l’autre.

 

Le George Best des managers de l’époque

Le George Best des managers de l’époque

Parmi les nombreuses citations de Big Mal, celle-ci, en forme de pied de nez autant au système qu’à son successeur à City, en 1980 :

« John Bond a sali mon nom avec toutes ses insinuations sur ma vie privée. Mes deux femmes ont été terriblement choquées ».

Et celle-ci, sur son président de l’époque (Peter Swales), lors de son grand retour à City, en 1979 (soldé par un échec) :

« Dès que j’ai rencontré Peter Swales, et que j’ai vu sa coupe code-barre et ses deux mèches cache-misère à la Bobby Charlton, son blazer England, ses chaussures en faux cuir de daim, j’ai pensé : « ça va pas marcher cette histoire«  ».

Bien vu, l’attelage improbable entre l’homme à la coiffure PPDA et Malcolm Allison atterrit vite dans le fossé.

Hommage à Malcom Allison

Hommage à Malcom Allison

17 octobre. Blackpool–Man City (2-3). Match engagé et un peu fou (41 tacles, 25 occasions des deux côtés, quatre buts marqués dans le dernier quart-d’heure), gagné largement grâce à l’emblématique Tévez, auteur de deux buts. En toute fin de match, Silva inscrit le plus beau but du match.

City a bénéficié d’un arbitrage très favorable. Deux des trois buts de City sont entachés d’irrégularité (hors-jeu et faute), tandis qu’un but refusé aux Seasiders était valable.

Peu convaincant sur ce match, et sur ce début de saison, City occupe tout de même la deuxième place au terme de cette huitième journée, à deux points du leader Chelsea.

23 octobre. Mancini reparle de « problème culturel » touchant les joueurs britanniques (la fameuse drinking culture). Brian Marwood acquiesce. Parmi les joueurs britanniques, seul James Milner semble trouver grâce aux yeux des responsables du club. Marwood sur l’ex Villan, dans le Daily Telegraph du 23 octobre :

« Milner, je lui fais totalement confiance. Je sais que s’il sort, il fera un bowling, ou ira au cinéma, mais sera au lit à 22 heures. Mais d’autres joueurs ne sont pas aussi responsables, et cela nuit à leurs performances. On fait sans cesse passer des tests de salive aux joueurs. Les joueurs étrangers, comme Kolo et Yaya éduquent nos jeunes joueurs. Ils sont musulmans et ne boivent pas. David Silva ne boit pas non plus, il ne fume pas et sort rarement. Il faut que nos jeunes joueurs anglais apprennent à s’amuser sans boire à l’excès ».

C’est sûr que quand il y en a qu’un ça va, c’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes (des buveurs anglais, bien sûr).

23 octobre. A la veille de la réception d’Arsenal, Micah Richards, international anglais (22 ans), livre une interview à l’Observer. Malgré son jeune âge, Richards fait figure de vétéran à City. Il est le seul réel titulaire survivant de l’ère « ordinaire » (pré-2007), et seul joueur à être présent au club, sans interruption, depuis l’âge de 15 ans.

Micah Richards, jeune vétéran du club

Micah Richards, jeune vétéran du club

Dans cette interview, il y est question de Steven Ireland, arrivé au club en même temps que lui (2003) et vendu à Aston Villa dans des conditions controversées. Le journaliste, David Conn, nous livre un extrait des propos d’Ireland au moment de son départ forcé :

« Ce club a perdu son âme. Il n’y a plus de culture de club ici. Mancini est froid et ne communique pas. Les jeunes joueurs n’ont aucun respect, se pavanent et portent des montres à 10 000 £ ».

Micah Richards tente de rester diplomatique avec son ancien copain aigri mais se lâche un peu :

« Le départ de Steven pour Aston Villa est devenu très médiatisé, on le pressait de questions et ses paroles ont dépassé sa pensée. Aucun jeune ici ne porte des montres si chères ici ! De toute manière, l’argent fait partie intégrante du foot, et c’est un peu fort de la part de Steven de dire cela ! »

L’ex gamin de Chapeltown, quartier chaud de Leeds, en remet une couche :

« De toute manière Steven n’est pas vraiment le mieux placé pour faire la morale sur ce point, il venait à l’entraînement en Bentley à 300 000 £ ! Et il avait fait peindre les jantes en rose pour sa femme ! Et pis il venait aussi en Audi R8 blanche avec un logo Superman… Steven adore le bling, alors bon, il a peut-être perdu une occasion de se taire ».

Ireland, amateur de bling bling, et moralisateur

Ireland, amateur de bling bling, et moralisateur

24 octobre. Man CityArsenal (0-3). Bentley rose ou pas, Man City se fait battre à domicile par les Gunners, 3-0, dans un match musclé qui tourne vite à l’avantage des Gunners, en cruise control après l’expulsion express de Boyata (préféré à Lescott), dès la 5ème minute. City s’est bien battu, mais certains cadres, dont James Milner et Yaya Touré, n’ont pas été à la hauteur. Rien que le banc de Man City dans ce match coûtait 96M de £ ! (Given, 6, Bridge, 12, Lescott, 22, Johnson, 7, Vieira, 0, Adebayor, 25 et Balotelli, 24).

Au terme de cette neuvième journée, Man City occupe la 4ème place, à égalité de points avec Arsenal et Man United, 17.

26 octobre. Etonnantes images du Daily Mail et du Sun sur une extraordinaire nouba la veille, entre joueurs… et étudiants de l’université de Saint Andrews en Ecosse lundi soir ! (où les joueurs faisaient un break golf). Un étudiant raconte à la radio (voir le clip de cette fête) :

« On était tranquillos dans un pub, le Lizard, et on a vu débarquer Gareth Barry, Joe Hart, Adam Johnson et Shay Given ! On a tous cru qu’on avait trop forcé sur la bouteille, mais c’était bien eux. Ils nous ont payés plein de coups. Joe Hart s’est tout de suite imposé en patron, il et a commencé à sortir les billets de 50 £ et à les distribuer comme des confetti, pour que tout le monde se paie un coup. Puis on est allé faire la fête dans un appart. A un moment, Hart est monté sur la table et a dansé, on avait tous peur que la table bascule et qu’il se blesse ! »

Un autre, dans le Sun :

« Les joueurs faisaient des Jägerbombs [cocktail à base de Jägermeister], et s’envoyaient les shots. A une heure du mat, les joueurs ont suivi tout le monde dans un petit appart’ d’étudiant, et Barry a gueulé « on est venu de loin, il fait du vent, il pleut, on est à Saint Andrew’s, maintenant on fait la fête ! ». Là-dessus, il s’est envoyé une rasade de Triple Sec. Finalement, les quatre joueurs sont partis vers 2h30. Ils étaient super sympas, disponibles et ont signés des dizaines d’autographes »

Vive la démocratisation des fêtes du Crous avec footeux milliardaires.

27 octobre. Tévez s’envole pour Buenos-Aires, en principe pour 4 jours, officiellement juste pour récupérer d’une blessure (à la cuisse) et voir sa famille. Le Guardian parle d’un mal du pays aigu. Il se dit aussi que l’Argentin a besoin de mettre un peu de distance entre lui et Mancini. Ce dernier déclare dans le Times :

« Je ne sais rien sur sa situation familiale, on n’en a pas discuté. Tout ce que je sais, c’est que sa famille lui manque beaucoup. Il n’y a aucun problème Tévez ».

30 octobre. Wolverhampton–Man City (2-1). Mancini répond par un gros coup de gueule aux accusations de « décadence généralisée » (fêtes, démobilisation, perte d’autorité, vestiaire en révolte). « The party is over », titre le Daily Telegraph du jour. Voici le message de l’Italien à ses joueurs, rapporté par le DT, avant le déplacement à Wolverhampton :

« Fini de faire la fête. Dorénavant, je ne tolérerai aucun débordement de ce genre. Vous avez le droit de sortir et jouer au golf pendant votre jour de congé mais les cuites comme celle de lundi soir à Saint-Andrews, basta. De lourdes sanctions tomberont si vous dépassez encore les bornes. Certains ici ne sont plus concentrés ni sur les objectifs ni sur leur jeu et vont le payer cash. On joue tous les trois jours en ce moment et récupérer est primordial ».

En attendant, City perd 2-1, sans combattre, contre l’avant-dernier Wolves. Karl Henry, de retour parmi les Loups après son attentat contre le Wiganais Jordi Gómez, met Yaya Touré sous l’éteignoir au milieu. L’un des problèmes de fond de City, son manque de cohésion et d’esprit d’équipe, saute aux yeux lors de ce match. Adebayor et Kompany s’accrochent sur le terrain. Au contraire des Wolves, une équipe soudée qui se connaît parfaitement : sept des onze Wolves alignés contre City faisaient partie de l’effectif lors de la montée en 2009.

La saison dernière, à ce moment précis de la saison (dix journées), le City de Mark Hughes avait deux points d’avance (et était encore en lice en Coupe de la Ligue). La crise s’intensifie. Les deux prochaines semaines pourraient être cruciales pour Mancini. Et le derby mancunien qui approche…

1er novembre. Au surlendemain de la piteuse défaite chez les avant-derniers, The Independent confirme que les problèmes s’accumulent à City. On apprend que Yaya Touré est rentré directement chez lui après avoir été remplacé à la mi-temps du match contre Arsenal (et après en être venu aux mains avec Milner dans le tunnel !). La réaction officielle du club est aussi singulière que comique :

« Yaya Touré a quitté le stade afin d’éviter les embouteillages. C’est ce qui se fait habituellement ».

Par ailleurs, le Sun publie des extraits de déclaration d’une « source » au club :

« Personne dans le vestiaire n’aime Mancini. Y’a des fois où il essaie de jouer les durs, mais personne n’y prête attention. Il n’y a aucun esprit d’équipe ici car le manager n’a aucun respect auprès des joueurs, et certains parient déjà sur sa date de limogeage. Ils ne savent pas qui ils préféreraient, tout ce qu’ils savent, c’est qu’ils ne veulent plus du manager. Ce club, c’est le bazar total ».

Une situation qui fait penser au destin des trois supporters les plus connus de City : les frères Gallagher, Ricky Hatton (boxeur cocaïnomane parti en vrille cette année, en rehab) et Nick Leeson (le Kerviel anglais, responsable à lui seul de la faillite de la banque d’investissement Barings – lors de son arrestation, Leeson portait un maillot de City, immortalisé dans le film Rogue Trader, avec Ewan McGregor).

 

Ricky Hatton, dans les cordes

Ricky Hatton, dans les cordes

Tevez croit encore au Père Noël

Tevez croit encore au Père Noël

3 novembre. Tévez est enfin de retour d’Argentine, mais ne pourra pas être aligné contre Poznan en Ligue Europe le lendemain. La presse parle d’une grosse dispute entre Mancini et les frères Touré. Aucun des deux n’est du voyage en Pologne.

Mancini réagit aux rumeurs incessantes selon lesquelles il aurait « perdu le vestiaire ». Il affirme qu’il n’y a aucun problème avec les Touré ou tout autre joueur et qu’il a l’adhésion et la confiance de tous au club.

4 novembre. Poznan Man City (3-1). Troisième défaite de City d’affilée, ce qui n’était pas arrivé depuis dix-neuf mois. Certes, le quatorzième du championnat polonais a été chanceux, mais, côté City, on note encore trop d’approximations pour espérer mieux (avec Vieira, Boyata, Richards, et Bridge dans la catégorie « peut mieux faire »). Tévez, souffrant toujours d’une douleur à la cuisse droite, n’a pas été aligné.

Mancini devient parano, et ses rapports avec la presse se compliquent. Il réaffirme sa détermination de rester en place et, visiblement touché par les critiques, il déclare :

« La presse se déchaîne contre moi simplement parce que je suis italien. Je suis désolé de dire cela, mais les Anglais sont très nationalistes quand il s’agit de football ».

Sauf, quand on s’appelle Roberto, et qu’on a beaucoup de succès. Comme Roberto… Matteo, manager du prochain club que City doit affronter, et la success story de ce premier quart de championnat (6ème au classement).

6 novembre. Vingt-quatrième anniversaire de la prise de pouvoir d’Alex Ferguson à Man United. Et bientôt le premier anniversaire de l’ère Mancini à City, si on lui laisse le temps de souffler sa bougie. Les bookmakers donnent l’Italien à 13/8 comme premier entraîneur de PL de la saison à se faire limoger.

Vingt-quatre ans déjà pour Ferguson. C’est en effet le six novembre 1986 qu’il débuta sa révolution, après le chaos laissé par Ron Atkinson. Le Daily Telegraph en profite pour faire le parallèle entre les situations des deux clubs, et rappelle les propos de l’Ecossais au moment de la nomination de l’Italien, le dix-neuf décembre 2009, quand on lui apprit que Mancini était le dix-septième manager depuis son début de règne :

« 17 ? C’est tout ? Ah bon, je pensais qu’il y en avait eu plus. Vivement le vingtième ! Ce nouveau manager [Mancini], c’est un coup de poker, hein ? Enfin, seul l’avenir nous le dira, ce n’est pas un championnat facile »

Le DT rappelle les propos crus de Garry Cook, chief exec de City, après le limogeage de Hughes :

« Mark Hughes a payé le prix pour la trajectoire de ses récents résultats »

Le message est clair, si la « trajectoire » de ceux de Mancini ne se redresse pas vite fait, à commencer par WBA demain, ça sera la porte pour l’Italien. Si City perd ce match, cette troisième défaite de rang en championnat constituerait leur pire série depuis novembre 2008.

7 novembre. West Bromwich AlbionMan City (0-2). Match de bonne facture des Citizens, bien supérieurs aux Baggies. City était aligné en 4-2-3-1, avec Barry et De Jong positionnés devant la défense, Balotelli, Silva et Yaya Touré dans un rôle offensif, et Tévez devant, semblant moins esseulé qu’a l’accoutumée. L’apport de Balotelli et Silva, préférés à Milner et Johnson, a porté ses fruits.

Balotelli marque deux fois, ses premières réalisations en championnat (avant de se faire expulser bêtement à l’heure de jeu). C’est la première victoire des Blues sans un but de Tévez… depuis janvier 2010 ! Match monstrueux de Yaya Touré (élu Homme du match), ainsi que Kompany, impressionnant de solidité. Belle prestation également de David Silva, l’une des rares satisfactions de ce premier tiers de saison.

8 novembre. Un peu de tendresse dans un monde de brutes. Micah Richards, celui qui avait acheté – avec Adam Johnson – le droit de passer une soirée avec Katie Price (voir troisième partie), déclare finalement qu’il renonce à ce privilège :

« Finalement, je vais laisser ça à Adam, moi, ça me dit rien, de toute manière, c’est pas moi qui avait fait monter les enchères, et vous avez vu la carrure du copain à Katie ? [Alex Reid, un cage-fighter]… Alors, bon, je fais gaffe, quoi ! ».

9 novembre. La tension monte sur Manchester avant le 166ème derby mancunien. Cette année, ce match que les journaux appellent « The battle of Manchester », revêt une signification particulière. D’une part, la suprématie United est menacée, pour la première fois depuis 1991 (la dernière fois que City a fini devant United au classement), les deux équipes étant au coude à coude au classement. D’autre part, le centre de gravité financier s’est déplacé vers Eastlands.

Question sécurité, la police a interdit la vente d’alcool du centre-ville au COMS, à l’est de la ville (d’où le surnom du stade). Deux mille policiers et stadiers ont été mobilisés, et ce, pour éviter la répétition des scènes de violence qui avaient marqué le dernier derby à Eastlands (avril 2010). Une vingtaine de hooligans avaient été arrêtés lors d’échauffourées (le frère de Mame Biram Diouf avait même été frappé).

Dans les médias, Mancini ne s’enflamme pas. Il déclare simplement que son équipe n’a peur de personne et qu’elle peut « battre United n’importe quand », tout en prenant bien soin de souligner son respect pour les clubs tels Man United, même si ajoute l’Italien, « ce qui compte ce n’est pas le nombre de trophées, mais le respect et l’histoire du club, et la nôtre est riche ».

Alex Ferguson, lui, est d’humeur provocatrice en conférence de presse et se moque de ce qu’il appelle « l’habitude qu’a City de crier sur tous les toits ».

Au-delà de cette soudaine profusion d’argent (aspect qui a le don d’énerver Ferguson) qui a fait de City un club à part, et qui tel un geyser pétrolier intarissable sème la zizanie à tous les niveaux, cette pique a pour cible principale le braillard Number One du club, Garry Cook (chief exec), qui a souvent déclaré aux supporters sa volonté de bâtir « ce qui sera incontestablement le plus grand et le meilleur club de football au monde ».

Fergie se demande si les supporters Citizens ne sont pas « embarrassés » par les méthodes d’auto-promotion du club. Il fait aussi référence au poster « Welcome to Manchester », affiché un peu partout dans la ville pour célébrer l’arrivée de Tévez à City [en référence au fait que City serait géographiquement le seul vrai club de la ville].

La stupidité s’affiche

La stupidité s’affiche

Il déclare :

« Je ne sais pas qui a eu l’idée de sortir cette affiche « Welcome to Manchester », probablement un publicitaire, mais, à mon avis, City ne doit pas en être bien fier, c’était une idée stupide. Beaucoup des supporters de ce club ont dû se sentir gênés. Certains se sont laissés déborder par l’occasion. J’en ai même vu un qui s’est fait tatouer « City, vainqueur de la Coupe d’Europe ». Enfin, voyons ! […] Je crois surtout que beaucoup de leurs supporters préféreraient voir la couleur d’un trophée avant de crier victoire sur tous les toits »

10 novembre. Man CityMan United (0-0). Le derby tant attendu accouche d’une souris boiteuse, et du premier nul dans un derby mancunien depuis 1993. Les rares attaques de City se sont cassées les dents sur ce bloc de granite serbe qu’est Nemanja Vidic. Sans un Tévez à 100 % (il en est visiblement loin), City semble incapable de faire la différence.

Rafael et Tévez

Rafael et Tévez

Derby Manculnien

Derby Manculnien

La traversée du Rio Grande

La traversée du Rio Grande

13 novembre. Man CityBirmingham City (0-0). Match terne contre le dix-septième du championnat, qui n’a pas gagné à l’extérieur depuis huit mois. Une purge de plus à Eastlands où les supporters n’ont rien eu à se mettre sous la dent cette saison, hormis les deux victoires sur Liverpool (en août) et sur Chelsea, fin septembre. Mancini n’a même pas daigné s’adresser à la presse après le match et a envoyé au charbon son « tactical coach » à sa place, David Platt.

A la 85ème minute, Eastlands n’en revient pas, Tévez est remplacé par un milieu défensif (Gareth Barry) alors que les Citizens doivent au contraire faire le forcing pour faire plier Birmingham et sa défense tenace, symbolisée par le gardien Ben Foster, excellent, et l’héroïque Stephen Carr (élu Homme du match). Incompréhensible.

Carlos Tévez, c’est « Monsieur 50 % » (des buts inscrits en PL cette saison). Avec 30 buts en 44 titularisations pour City, et ses efforts incessants sur le front de l’attaque, Tévez est celui sur qui on compte le plus pour débloquer les situations. En sortant du terrain, l’Argentin hoche la tête d’incompréhension, tandis que les supporters, médusés, chantent « What the fuck is going on? ». Certains entonnent un chant de soutien à Craig Bellamy.

Bordées de sifflets à la mi-temps et à la fin du match, la tête de Mancini est réclamée. Les Citizens n’ont plus marqué à domicile depuis six semaines et n’ont inscrit qu’un famélique quinze buts en championnat, soit moins que les trois promus, Newcastle (21), WBA (16) et surtout Blackpool (19), au budget équivalent à une jambe d’Adebayor.

Tévez n’en revient pas

Tévez n’en revient pas

15 novembre. Au terme de cette treizième journée, Man City occupe toujours la quatrième place du championnat (un peu par défaut) et sauve ainsi les apparences. City compte quatre nuls, dont trois 0-0. Mark Hughes en avait accumulé cinq sur les treize premières journées, avant de se faire éjecter un mois plus tard. L’expression de Garry Cook justifiant le limogeage du Gallois (« la trajectoire des récents résultats »), semble plus que jamais d’actualité.

City continue sa plongée dans la spirale de la morosité. L’équipe la plus frustrante de Premier League a cependant l’occasion de se rattraper dans les semaines à venir. D’ici le premier anniversaire de l’ère Mancini (19 décembre), City affrontera Fulham, Stoke, Bolton, West Ham et Everton. Toute la question est de savoir si Roberto Mancini sera encore là pour souffler sur la bougie.

La situation de Manchester City est unique. La métamorphose du club, la transition si brutale, les salaires, les ambitions, un effectif sans cesse renouvelé ; seule une poignée d’entraîneurs sur la planète pourrait mener à bien le « Project » du Sheikh Mansour. Le sentiment général reste que Mancini ne fait pas partie de ce groupe.

The Blues Brothers

The Blues Brothers

Kevin Quigagne.

 

Manchester City. Hier, club prolétaire de troisième division ; aujourd’hui, silo à Galactiques en herbe. En cette semaine de derby mancunien, nous avons souhaité revenir sur la métamorphose City depuis juillet 2007, ainsi que sur le premier tiers de saison de City, ce club plus comme les autres (la deuxième partie est ici).

Troisième et avant-dernière partie : de juillet 2010 au 30 septembre 2010.

C'est fini la lose, Man City a décidé de vaincre

C'est fini la lose, Man City a décidé de vaincre

Juillet 2010. Manchester City prête le rebelle Craig Bellamy aux Bluebirds de Cardiff. Mancini ne supportait plus la grande gueule de l’équipe. Sur ses 85 000 £ de salaire hebdomadaire, Man City en prend 50 000 à sa charge.

Craig Bellamy dit au revoir à City

Craig Bellamy dit au revoir à City

Fin juillet 2010. Afin de pacifier Carlos Tévez, qui n’a ni apprécié son année sous Mancini, ni le départ de son grand ami Bellamy, Mancini lui confie le brassard de capitaine (jusqu’ici confié à Kolo Touré). L’Argentin devient de facto le nouveau patron du vestiaire. Mancini espère-t-il, avec Tevez, refaire le coup Maradona à Naples ?

Début août 2010. Grosse campagne de publicité sur Manchester, avec un beau slogan optimiste qui s’affiche en bleu ciel au cul des bus : This is gonna be our season. Ce que Sheikh Mansour avait appelé « The Project » peut enfin commencer. Cette fois, c’est du sérieux.

Sheikh Mansour, le « Project » est en marche

Sheikh Mansour, le « Project » est en marche

Par ailleurs, Man City, bien décidé à innover sur tous les fronts, lance un centre de formation en ligne, pompeusement appelé online football skills academy, avec clips de démonstration et tout le nécessaire pour devenir pro à distance. Au vu de la végétation (palmiers), rien n’a été filmé sur Manchester… Entre autres bonus, le site internet propose trois sections : la technique, un spécifique gardiens, et l’aspect physique. De jong s’est proposé pour illustrer cette dernière, mais on a pris un stagiaire à la place, pour ne pas effrayer les enfants. Tévez, en revanche, est omniprésent.

12 août 2010. Par la voix de son administrateur et grand orchestrateur général, Brian Marwood, un ancien de Nike, Manchester City révèle le nouveau nom de son équipe réserve. Surprenant.

« Notre équipe réserve ne s’appelle plus Reserves. Ça sonnait trop insipide. Elle porte désormais le nom de Elite development squad ».

Que l’on raccourci volontiers en Elite Squad. Cette équipe au nom de commando S.A.S joue devant 200 spectateurs (contre souvent 1 500 pour les réserves des rivaux, Liverpool et Manchester United). Elite Squad… Le nom choisi fait bien rire outre-Manche.

13 août 2010. De l’autre côté de Manchester, Wayne Rooney, qui tient absolument à rester Top dog sur Manchester, a suivi avec grand intérêt le remue-ménage Citizen. Tout ce battage autour des salaires City tombe à merveille car justement, le Roo vient de débuter la renégociation de son contrat, qui se termine le 30 juin 2012 (Wayne est prévoyant). Constatant qu’une bonne moitié de l’équipe de City, dont une ribambelle d’inconnus (de Rooney), touche plus que lui, le natif de Liverpool se juge « under-appreciated », les dernières propositions du club étant insultantes à ses yeux (un minable 130 000 £ / semaine, soit à peine mieux que le smic City).

Vexé, il ordonne à Paul Stretford, son agent, de rejeter l’offre du club (on connaît la suite, à force de bouderies et chantages, deux mois plus tard, le Roo obtiendra encore mieux que Yaya Touré, 250 000 £).

Un mot sur ce Paul Stretford, l’homme « qui a créé la Rooney Brand », agent de joueur et personnage sulfureux du football anglais, très lié à la hiérarchie City (surtout à Brian Marwood). Stretford est surnommé « Monsieur 40 % » (sa commission sur certains deals, dit-on) et nage depuis plus de deux décennies dans les eaux souvent troubles des contrats et commissions de joueurs. Ancien vendeur d’aspirateurs, Stretford fonde Proactive Sports Management en 1987. Son premier client est Frank Stapleton (qu’il fait passer du Havre à Blackburn Rovers en 1989, puis il se brouillera avec l’Irlandais).

Dès 2002, Stretford prend Rooney sous son aile (Rooney gagne alors 75 £ par semaine en tant que stagiaire à Everton). Les années 2000 seront aussi lucratives qu’agitées pour Stretford. Elles seront notamment marquées par de fortes amendes, une interdiction d’exercer de dix-huit mois en 2008, ainsi qu’une affaire (très médiatisée) d’agression et menaces mettant en cause un rival, Peter McIntosh (qui l’accusait de lui avoir « piqué Rooney »). Affaire qui donna lieu en 2004 à un procès resté célèbre, avec pour cadre le Crown Court de Warrington, mêlant agents de joueurs, promoteurs de boxe véreux et gangsters (dont les Adams, notoires malfrats londoniens – non, rien à voir avec Tony !). Ces derniers avaient tenté, sous la menace d’une arme, de faire signer à Stretford un renoncement à ses droits sur Rooney. Voir article de The Independent.

Non, le bleu clair ne lui va pas

Non, le bleu clair ne lui va pas

14 août. Pour marquer la première journée de PL, le Daily Mirror publie un Spécial Mancini dans son supplément Foot. Man City se rend… à Tottenham, ceux-là même qui les avait privés de Ligue des Champions cent jours auparavant. Mancini déclare :

 « Récolter 72 ou 73 points ne m’intéresse pas. Notre objectif, c’est le titre. Cette année, c’est la bonne ».

L’Italien confirme également le départ de Craig Bellamy. Le Gallois est sur le point d’être prêté à Cardiff City, une grosse écurie de D2 qui nourrit l’ambition de monter. Par ailleurs, Bellamy, rapporte dans une interview parallèle qu’il n’a pas communiqué avec Mancini… depuis six mois !

Tandis que Shay Given déclare dans Four Four Two :

« Les gens sont jaloux de City. Avant, personne ne s’intéressait à nous, maintenant notre salle de conférence de presse est trop petite, et on a même des journalistes cachés dans les arbres, avec des téléobjectifs ! On veut un titre. Finir 4ème serait décevant ».

Les bookmakers sont de son avis, la plupart offrant Man City champion à 5 contre 1.

Mi août 2010. Le énième arrivage de vedettes est sorti du four et présenté à la presse. Yaya Touré (26M), James Milner (26M, moins S. Ireland, en partance pour Aston Villa), Mario Balotelli (24M), David Silva (24M), Aleksandar Kolarov, (16M), Gareth Barry (12M) et Jérôme Boateng (10,5M). Montant de la facture de la dernière commande : près de 150M de £. Robinho est de retour du Brésil.

Les salaires des joueurs sont publiés. Ils sont encore plus effarants qu’à Chelsea. Yaya Touré touche 220 000 £ par semaine. David Silva, Carlos Tevez, Manu Adebayor, 160 000, Patrick Vieira 150 000. Le salaire hebdomadaire moyen dépasse allégrement les 100 000 £.

Le nouveau City, saison 2010-2011

Le nouveau City, saison 2010-2011

23 Août 2010. Pour la première fois depuis son rachat du club, Sheikh Mansour assiste à un match à domicile. Il est en veine, les visiteurs sont Liverpool, une proie facile. Les Citizens l’emportent 3-0.

28 août 2010. A peine arrivé en Angleterre et sa conduite à droite, Mario Balotelli se plante au volant de son Audi R8. Il sort indemne de la collision avec une BMW. Il a reçu le bolide…la veille. Les quelques témoins en ont profité pour prendre des photos et faire signer des autographes. L’un d’eux dit :

« Il était seul dans sa voiture, y’avait un max de fumée, la voiture n’arrêtait pas de tourner sur elle-même et je n’en reviens pas que personne n’ait été blessé »
Super Mario déclare « Je m’en fiche de la voiture, je ne l’ai reçue que hier soir ».
 
Côté terrain, il s’est blessé au genou contre Timişoara en Ligue Europe la semaine précédente et sera indisponible pour quelque temps (il ne fera ses grands débuts en Premier League que le 24 octobre, contre Arsenal).

1 septembre 2010. En conformité avec la nouvelle règle de la Premier League du « joueur formé localement » (Home Grown Player rule), le club doit rendre une liste de maximum 25 joueurs utilisables en championnat, avec, au maximum, 17 joueurs ne remplissant pas les critères de cette règle. Est considéré comme formé localement tout joueur, quel que soit sa nationalité ou son âge, ayant été licencié dans un club anglais ou gallois pendant au moins trois saisons, de manière continue ou non, avant ses 21 ans. La liste s’établira sans Robinho, vendu la veille au AC Milan.

La liste des 25 de Man City comporte douze noms de joueurs remplissant les critères : Joe Hart, Shay Given, Stuart Taylor, Shaleum Logan, Micah Richards, Joleon Lescott, Wayne Bridge, Adam Johnson, Gareth Barry, James Milner, Michael Johnson et Shaun Wright-Phillips.

Pour comparaison, celle d’Arsenal en comporte 7 (Walcott, Vela, Wilshere, Ramsey, Gibbs, Frimpong and co étant dans la liste annexe, joueurs utilisables de moins de 21 ans, sous contrat et stagiaires), Chelsea, qui n’a sélectionné que 19 joueurs, en compte 4 seulement, Liverpool, 8, Man United, 13, et Tottenham, 11.

L’annexe de la liste de Man City compte 44 joueurs, dont Mario Balotelli et Dedryck Boyata. En théorie, le club peut donc s’appuyer sur 69 joueurs (moins que Liverpool ou Arsenal, 75 et 76 respectivement).

Voir toutes les listes complètes ici.

3 septembre. Les médias sortent les photos de la redoutable « Hill from hell » du centre d’entraînement de Carrington. Une colline construite à la demande de Mancini. Elle ne paie certes pas de mine, mais les médias rapportent que les joueurs sont forcés de sprinter en cote à maintes reprises… en tractant des pneus de poids-lourds ! Le Daily Mail relaie la grogne parmi les joueurs. Mécontentement qui fait écho aux plaintes de Tevez, Bellamy et quelques autres, au printemps dernier.

10 septembre 2010. C’est Manchester-sur-Hollywood. Le club et les médias locaux parlent d’un « star-studded premiere » (première avec plein de vedettes) pour le lancement officiel du film de l’année, à la gloire de City, « Blue Moon rising ». Le tapis bleu est de sortie, ainsi que les stars. En fait de vedettes, on a le droit à Noel Gallagher, et l’équipe de Coronation Street, téléroman mancunien qui colle le bourdon à l’Angleterre depuis cinquante ans. Pardon, j’oubliais, il y a Keegan aussi. Ce mythe vivant du foot anglais et ex-entraîneur de Man City se serait-il déplacé ? Pas de chance, il s’agit de Michelle Keegan, de Coronation Street, une légende à part entière également, mais plutôt parmi les névrosés et neurasthéniques accros au soap. Sont aussi présents une ancienne Miss Manchester et des DJs totalement inconnus.

Le film raconte la saison 2009-2010 de City, vue par cinq supporters fanatiques, qui suivent l’équipe partout, au volant de leur Renault Espace déglinguée. Dès le générique, on nous sert la propagande spécieuse : « Manchester City a un passé glorieux ».

Propos immédiatement suivis par la phrase qui tue : « En 1976, le club a gagné la Coupe de la Ligue ».

Blue Moon Rising, sortie nationale. Dans 13 salles.

Blue Moon Rising, sortie nationale. Dans 13 salles.

On ne voit quasiment pas de football dans ce film qui entend « raconter le foot différemment », sauf quelques bouts de match, contre les équipes du Big four, évidemment. Avec en « climax » du film, subtilement, cette fameuse demi-finale de Coupe de la Ligue de janvier 2010 (et l’incident Gary Neville-Tevez), présentée comme « le plus grand match de l’histoire de City ». Ce match est raconté dans la deuxième partie. La fameuse célébration d’Adebayor contre Arsenal en septembre 2009, très controversée car elle entraîna des violences dans les tribunes, est décrite comme « absolute class », et les provocations de Tevez contre Gary Neville (taxé au passage de fourbe) élève l’Argentin au statut de « Legend ».

Adebayor, la classe absolue selon Blue Moon Rising

Adebayor, la classe absolue selon Blue Moon Rising

La jeune enfant de l’un des cinq supporters du film semble déjà avoir subi un lavage de cerveau, de couleur bleue. La fillette n’a que quatre ans mais a d’ores et déjà décrété que le rouge est une couleur « dégoûtante ». Du coup, elle balance tous ses objets rouges à la poubelle, des barrettes de cheveux aux crayons de couleur. L’un des supporters déclare voter Conservateur, « à cause du bleu » [couleur du parti de David Cameron]. Un autre, Steve, se vante d’avoir couru nu comme un ver dans les rues de Dusseldorf.

Plus la machine relations publiques du film cherche à glamouriser « l’évènement », plus cela attire l’attention de tous sur ce non événement. Il faut dire que la fine équipe de publicité accumule les boulettes. Stuart Brennan, journaliste local, déclare que le film devrait plaire « à tout le monde, même aux supporters de Man United »

Le directeur commercial du film, David Pullan, va jusqu’à déclarer :

«Le film Blue Moon Rising confirme que l’histoire de Man City est la plus fascinante du monde du football».

On met en exergue les nombreuses interviews « exclusives » du film, dont celles de Roberto Mancini, du président Khaldoon al Mubarak, et du chief exec du club, Garry Cook, sorte de Musclor du foot anglais, qui nous gratifie de ses observations mesurées, telle que celle-ci :

« Quand je suis arrivé [en mai 2008], les infrastructures étaient pires que celles de l’école de ma fille. On aurait dit un vrai club corpo ici ».

Le message en filigrane du film est clair : City est un club prestigieux au passé glorieux, presque une institution, proche de sa base et en parfaite osmose avec ses supporters, un club moralement supérieur destiné à un destin stratosphérique.

Sur le principal site des supporters, bluemoon-mcfc, un supporter inquiet poste :

« Avec ce film, ne va-t-on pas devenir la risée des autres supporters qui vont bien se foutre de notre poire, quotidiennement ? Je ne vois pas l’intérêt d’un film sur cette saison ratée, c’est d’un embarrassant ! Vu que pour l’instant on a rien gagné, sauf un effectif à peu près correct, mais qui doit encore faire ses preuves »

Un autre, tout aussi lucide, lui répond :

« Rien d’embarrassant, c’est un documentaire sur les supporters de City. Il y a un truc similaire sur youtube, du temps où on était nul à chier »

17 septembre 2010. Après la première du film, passée quasiment inaperçue, le film sort officiellement, cette fois « dans toute l’Angleterre ». Sortie nationale donc… dans 13 salles ! Trois sur Manchester, deux à Londres, une à Wigan, à Swindon, Warrington, Rochdale… sans oublier l’Odeon de Blackpool. Que du glamour hollywoodien donc.

Four Four Two (numéro 194) se moque gentiment, en publiant des extraits d’une interview avec Stewart Sugg, le réalisateur. Titre de l’entretien, en énormes caractères : « J’ai mangé des toasts et un yaourt avec Carlos Tevez ».

Blue Moon Rising, sur un plateau

Blue Moon Rising, sur un plateau

Le réalisateur, Stewart Sugg, nous promet une foultitude de « révélations » glanées dans les coulisses du club. En guise d’exemple, il confie, en exclusivité, qu’il a communiqué librement avec l’Argentin (par le biais d’un interprète), en prenant son petit déjeuner avec lui, dans sa gigantesque « maison écolo ». Sugg nous parle aussi de Craig Bellamy, « un gars fascinant, très intelligent, mais incompris » ; et promet de nous révéler les « vraies raisons » de la venue d’Adebayor à City. Et ajoute que Noel Gallagher, est super marrant, décontracté, et les a conseillés pour la bande-son.

En outre, Sugg dit s’être principalement inspiré de deux films, « Any Given Sunday » et « Raging Bull ». Ça ne serait pas Raging Bullshit, plutôt ?

21 septembre 2010. Il se murmure que certains joueurs de City, tels Micah Richards ou Adam Johnson, passeraient beaucoup de temps en ville à jouer les pipoles et se seraient dispersés ces derniers temps.

Les deux joueurs ont notamment participé à des soirées caritatives avec enchères et ont acheté le droit de… passer une soirée avec Katie Price (appelée aussi Jordan), une célébrité anglaise, plus siliconée que la Valley du même nom, et « famous for being famous ». Price est polyvalente ; selon son wiki, elle est mannequin glamour topless, présentatrice, femme d’affaires, personnalité médias et TV, philanthrope, auteure et chanteuse.

Adam Johnson, Micah Richards et Katie Price

Adam Johnson, Micah Richards et Katie Price

Tout excité par ce rendez-vous galant, Adam Johnson, gamin formé à Middlesbrough (coin morose où la jeunesse grandit à l’ombre des citernes géantes des complexes pétrochimiques), part illico s’acheter une montre Frank Muller incrustée de diamants, d’une valeur de 20 000 £. Dans la foulée, Adam Johnson se fait plaquer par sa petite amie, Sophie Reade, une ancienne gagnante du dernier Loft anglais, une wagabee spécialisée dans la capture de pipoles en herbe (dont George Lineker, fils de). Sophie se dit « fashion and glamour model ». En clair, elle s’est fait mettre des implants partout et elle pose à poil dans les magazines anglais pour lads.

22 septembre. Sentant que la moitié de son équipe part en vrille rolexo-showbiz, Mancini pousse un gros coup de gueule. Dans le Daily Telegraph, il peste contre ses stars chouinantes et peu motivées :

« Les joueurs doivent arrêter de se plaindre et, au contraire, se concentrer sur les matchs. Il y a trop de joueurs ici qui, au lieu d’avoir en tête la date du prochain match, ne pensent qu’à leur prochain jour de congé ».

Joe Hart, Micah Richards, Adam Johnson et Emmanuel Adebayor sont particulièrement visés (Mancini serait brouillé avec le Togolais). Les deux derniers sont est mis à l’écart, temporairement.

Roque Santa Cruz, Shaun Wright-Phillips et Shay Given, mécontents, ronchonnent dans leur coin et parlent de départ. L’Irlandais déclare : « Ça me démoralise de devoir être la doublure de Joe Hart ». Sentant son horizon City réduit à la Coupe de la Ligue, l’Irlandais avance ses pions pour retourner à Newcastle (mais les Magpies font immédiatement savoir qu’ils ne veulent pas du vétéran).

24 septembre. A la veille du choc Manchester City-Chelsea, pétro-dollars contre gaziers, le Daily Telegraph publie un dossier spécial sur les deux « moneybags » du foot anglais. Grosse controverse sur la préparation physique, une de plus.

Mancini est accusé par le préparateur physique Raymond Verheijen (ex fitness coach de City sous l’Italien et préparateur de la Corée du Sud à la dernière coupe du monde), de contribuer à la cascade de blessures dont City est victime (12 joueurs sont à l’infirmerie – soit 120M de £ en marchandises indisponibles, calcule la presse).

Verheijen, dans FC Business magazine :

« A l’arrivée de Mancini, les choses ont changé du jour au lendemain. Il a d’abord fait organiser des doubles séances quotidiennes d’entraînement plusieurs fois par semaine. Et ce qui devait arriver arriva, pas mal de joueurs se sont retrouvés blessés. Rien que sur les deux premières semaines, on a compté huit blessures ! (musculaires). Dans la deuxième partie de saison, le bilan blessures de City fut catastrophique, ce qui a coûté au club un argent fou. Alors qu’à l’intersaison 2009-2010, avec Mark Hughes [l’ex manager], tout l’effectif était opérationnel, et on disposait de l’équipe la plus affutée physiquement, et cela dans le meilleur championnat du monde »

25 septembre. Man City accueille Chelsea, Mancini déclenche les hostilités polies à coup de « mind games » (intox) et déclare à l’envi que Chelsea gagnera le titre facilement. Man City bat les Blues 1-0, grâce à un but rageur de Tévez, que Chelsea avait rejeté quand El Apache quitta Man United. Valeur du XI de départ de City : 167 millions de £.

Dans une interview au Daily Telegraph, Tévez déclare tout son « respect » pour Mancini, et ajoute que l’Italien l’a fait mûrir en lui confiant le brassard de capitaine.

« Roberto et moi, on a discuté à l’intersaison. On s’est parlé franchement, ouvertement et on a réglé nos différends. Tout va bien entre nous maintenant. Cela m’a surpris qu’il me confie le brassard car le problème, c’est mon faible niveau d’anglais qui complique la communication avec les joueurs. Mais cette responsabilité m’honore et me permet d’évoluer. Avant, il m’arrivait d’avoir des passages à vide pendant un match. Maintenant, je dois rester concentré à 100 % »

Ti amo Carlos. Te quiero too, Roberto

Ti amo Carlos. Te quiero too, Roberto

On nage en plein « Feux de l’amour ». Mais Carlos a toujours le blues. Il faut dire qu’il en pinçait pour le ténébreux Mark Hughes, et avait mal vécu l’irruption du volage Roberto dans leur idylle. L’Argentin dit avoir aussi longuement regretté le départ de son grand copain Bellamy à Cardiff :

« J’ai été très triste de le voir partir, on s’entendait super bien, sur le terrain comme dans la vie. Il me manque ».

L’article rappelle les propos amusants de l’Argentin sur Ferguson, tenus peu après son départ de Man United :

« Ça ne sert à rien d’essayer de discuter avec lui [Ferguson]. Ce n’est pas quelqu’un avec qui on peut discuter. Il est… il est… il est comme le Président de l’Angleterre ».

Alex Ferguson, le vrai Président anglais

Alex Ferguson, le vrai Président anglais

30 septembre. Manchester City annonce une perte de 121M de £ pour la saison 2009-2010, le deuxième montant le plus élevé jamais enregistré en Premier League (seul Chelsea 2004-05 avait fait « mieux », 141M de pertes). Le club a dépensé plus en salaires (133M) que le montant total de ses revenus (125M, dont 48 de revenus télévisuels, versés par Sky). La masse salariale a explosé, plus 43 % par rapport à la saison précédente. Le fameux ratio salaires/chiffre d’affaires culmine à 107 %. Platini n’en dort plus. Le Jovicien, lui, recommande un maximum de 70 %.

Platini, 70 % maximum

Platini, 70 % maximum

Les comptables du club sortent leur gris-gris pour mystifier la loi UEFA du Financial fair-play (mise en application à partir de 2012-2013). Le site footballeconomy.com et la presse anglaise presse rapportent que le club prend les devants, et travaille à convertir les dettes du club en « equity » (capitaux propres, équité), et ainsi habilement contourner les lois UEFA à venir, qui s’appliqueront bientôt aux clubs évoluant dans les compétitions européennes.

En janvier 2010, Sheikh Mansour avait transformé 305M de dettes en equity (actions – apport personnel nécessaire pour l’achat du club plus le financement des nombreux transferts). Ce tour de passe-passe effaçait du même coup toutes les dettes du club. Chelsea avait réalisé la même opération le mois d’avant, sur 340M. Techniquement, ces deux clubs n’ont donc plus de dettes.

Kevin Quigagne

Lundi 15, quatrième et dernier épisode : un mois d’octobre très agité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Résultats et classement au terme de cette douzième journée de PL, disputée les 9 et 10 novembre 2010

Copie conforme

Rédemption pour Arsenal et Fabianski

Les Gunners ont renoué avec la victoire après deux revers consécutifs. Cela s’est fait dans la douleur face à une équipe de Wolverhampton dangereuse et qui s’est créée plus d’occasions que ses visiteurs, mais pour une fois le réalisme des Londoniens a prévalu, Chamakh marquant dès la 37ième seconde de jeu et tuant le match dans ses dernières minutes en complétant son doublé du jour. Mention spéciale à Lukasz Fabianski qui a justifié la confiance d’Arsène Wenger en sortant sa meilleure performance pour les Gunners et en conservant sa cage inviolée, alors qu’il avait coûté deux points à son équipe le week-end dernier contre Newcastle.

L’homme qui tombe à pic

Premier but en PL pour Jermaine Beckford, synonyme d’un point sauvé in-extremis à domicile pour Everton. Remplaçant d’un excellent Louis Saha à dix minutes du terme, l’ancien joueur de Leeds United a logé un amour de ballon brossé dans la lulu de Jaaskelainen sur le dernier mouvement du match, à la 94ième minute de jeu. Son équipe jouait à dix suite à l’expulsion de Fellaini et courait après le score depuis le but signé Ivan Klasnic pour Bolton à la 79ième minute de jeu.

Les déclarations d’après match de Ian Holloway

Les faits. Pour affronter Wolverhampton, Blackpool avait changé dix des onze titulaires par rapport à son match du week-end dernier contre Everton, et s’est incliné 3-2 à Aston Villa sur une tête de James Collins à la 89ième, alors que DJ Campbell avait remis les deux equipes à égalité deux minutes auparavant.

Rappel. La saison passée, Wolverhampton avait pris 30 000 euros d’amende pour avoir changé dix de ses onze titulaires (par rapport au match précédent) avant d’affronter Manchester United, mais donc sans vraiment jouer le jeu.

En substance, voici quelques morceaux choisis des déclarations du boss des Tangerines, quand les journalistes lui ont signifié qu’il pourrait se faire taper sur les doigts et prendre une amende de la Fédération anglaise pour avoir aligné une équipe « affaiblie » :

« Si c’est le cas je plie bagages. Je ne peux pas travailler dans un tel climat. Je démissionnerai. Ces gens-là ne savent pas de quoi ils parlent. Pas besoin d’être un génie pour voir que ce qu’a subi McCarthy la saison passée était injuste. […] Laissez seulement une de ces personnes de la Premier League venir me dire qui je dois aligner. L’entraîneur de Blackpool Football Club, c’est moi, et je fais jouer qui je veux. Laissez-les essayer de me coller une amende, ça serait une honte. Ce soir nous avons montré une superbe image de nous-mêmes, laissez-les me dire le contraire. De toute manière, vous les journalistes, vous êtes grossiers de me poser ces questions et de manquer de respect à mes joueurs de la sorte. Ce soir on méritait au moins un point et qu’on ne vienne pas me dire que ces joueurs avec qui je travaille ne méritaient pas mon respect et que je leur donne une chance. J’aurais dû faire ça plus tôt d’ailleurs. Ce qu’ils ont accompli ce soir est quasi-miraculeux […] Et si Charlie (Adam), David (Vaughan) et Gary (Taylor-Fletcher) avaient joué ? Ils sont tous légèrement blessés et manquent de repos. Si je les aligne tous quatre fois en deux semaines à ce niveau ils vont se blesser et ce n’est pas le genre de truc que je souhaite pour mes joueurs ».

Devant l’insistance des journalistes, qui comparaient la situation de Blackpool sur ce match avec celle des Wolves la saison passée, maître Holloway a surenchéri:

« Mais, pfff, vous racontez n’importe quoi. Je dirais presque que vous parlez du derche mais c’est une ânerie et je n’ai pas envie de m’en prendre aux ânes. Vous ne savez pas de quoi vous parlez donc ne me comparez pas aux Wolves […]. Si quelqu’un de la Premier League veut m’apprendre comment choisir mon équipe, qu’il vienne en discuter autour d’un café, qui finira probablement sur ses jambes. Je commence à être un peu à cran parce qu’on a perdu un point sur ce match pour une faute de marquage dans la dernière minute du temps réglementaire… Donc parce qu’on a perdu on me pose ces questions ? Trouvez-en des plus difficiles ! ».

La Fédération anglaise a confirmé ce jour qu’elle s’entretiendrait avec Ian Holloway et Blackpool à propos de cet « événement ». On imagine mal comment elle pourrait ne pas infliger une amende dans un cas en tous points similaires à celui de Wolverhampton la saison passée.

Redoublement conseillé

Joey le voyou frappe encore

On le pensait assagi depuis la saison passée, mais Joey Barton a profité de la venue des teigneux de Blackburn pour rappeler à la face du monde qu’en plus d’être un centreur hors-pair, il est une fieffée racaille de bas étage. Pour avoir frôlé par inadvertance l’épaule du milieu de Newcastle, Morten Gamst Pedersen s’est pris une bonne droite bien virile dans le plexus. Les instances du foot anglais devraient infliger une sanction supplémentaire à Barton qui n’a sur le coup écopé que d’un carton jaune et tenté d’expliquer que son coup de poing nerveux n’était qu’une petite tape sympathique. Kevin Nolan doit prier pour qu’on ne lui envoie pas Barton en plus de Carroll chez lui comme punition !

Fellaini, une grosse tête pleine de vide

De retour après un mois d’absence sur blessure, le Belge à l’horrible afro a de nouveau été « stupide », pour reprendre le mot choisi par son entraîneur David Moyes pour décrire le tour de sang qui a valu à son joueur un carton rouge à la 85ième minute de jeu. Dans un choc avec Paul Robinson (pas un ange lui non plus), Fellaini s’est fendu d’un coup de pied d’énervement qui n’avait pas lieu d’être. La version Jackson Five du Screech de « Sauvé par le gong » a bien tenté de feindre une blessure et de rester à terre la plus longtemps possible mais la sanction était inévitable…

Le derby mancunien

Tout ça pour ça ? Une quinzaine de buts en quatre rencontres la saison passée laissaient augurer d’un match haletant entre les deux mastodontes mancuniens. Le monstre tant attendu a finalement accouché d’une souris. La peur de perdre l’a emporté sur l’envie de gagner et les deux équipes se sont neutralisées en produisant un match terne. Systèmes défensifs renforcés et peu d’occasions de but au menu. Quelques tacles vicieux de ci et de là et Fergie à qui l’on ne la fait plus qui s’est empressé de sortir Rafael avant que le jeune Brésilien ne sorte de ses gonds après quelques anicroches avec Carlos Tevez. Roberto Mancini a confirmé sur un ton peu convaincant que les deux mancuniens sont désormais au même niveau.

Trois journées de PL en moins de dix jours, ça donne des ailes à plein de joueurs plus souvent habitués au placard !

Ceux qu’on a peu vu cette saison et qui ont trouvé du temps de jeu cette semaine:

Benni McCarthy (West Ham, 3 matchs, 41mn), Jonjo Shelvey (Liverpool, 3 matchs, 54mn), Nile Ranger (Newcastle, 4 matchs, 61mn), David Bentley (Tottenham, 2 martchs, 103mn), Andrew Johnson (Fulham, 4 matchs, 106mn), Victor Moses (Wigan, 5 matchs, 118mn), David Hoilett (Blackburn, 4 matchs, 118mn), Pascal Chimbonda (Blackburn, 3 matchs, 140mn), Jason Roberts (Blackburn, 3 matchs, 143mn), Nathan Delfouneso (Aston Villa, 3 matchs, 167mn), Simon Cox (West Brom, 5 matchs, 171mn), Samuel Ricketts (Bolton, 3 matchs, 195mn), Danny Higginbotham (Stoke City, 3 matchs, 214mn) et bien entendu la cohorte des habituels coiffeurs de Blackpool comprenant Jason Euell (2 matchs, 85mn), Richard Kingson (1er match, 90mn), Rob Edwards (1er match, 90mn), Chris Basham (2 matchs, 121mn), David Carney (3 matchs, 130mn), Ludovic Sylvestre (3 matchs, 158mn) et Keith Southern (5 matchs, 211mn).

Les retours de blessures:

Gaby Agbonlahor pour Aston Villa (27 minutes disputées, précédente apparition le 26 septembre), Marouane Fellaini pour Everton (85 minutes disputées, précédente apparition le 2 octobre), Craig Gordon pour Sunderland (90 minutes, n’avait pas encore joué de la saison et semble donc avoir repris le poste de gardien titulaire qu’occupait le jeune belge Simon Mignolet depuis le début de saison).

Toute première fois, toutoute première fois:

Eric Lichaj (21 ans, Aston Villa) – première minute de jeu en PL disputée par ce latéral mono-international américain recruté en 2007

Nathan Eccleston (19 ans, Liverpool) – 11 premières minutes de jeu de la saison en fin de match pour remplacer Fernando Torres (en lieu et place de David Ngog). Ce jeune anglais avait disputé quelques minutes d’un match de PL la saison passée.

Matthew Briggs (19 ans, Fulham) – Aligné une fois la saison passée (il était devenu le plus jeune joueur à évoluer en PL), ce défenseur formé au club a fait ses débuts en PL cette saison, et a bien tenu le choc pendant 78 minutes avant de céder sa place à Zoltan Gera contre Chelsea.

Claude Lemourinho

Résultats et classement au terme de cette onzième journée de PL, disputée les 6 et 7 novembre 2010

TOP XI

Tim Krul (gardien de but, 22 ans, Newcastle Utd) – Le jeune Hollandais volant profite pleinement de la blessure de Steve Harper pour s’octroyer des heures de vol. Une parade de rêve sur un joli tir enroulé et bien placé de Samir Nasri. Huit arrêts et zéro but encaissé, il fallait au moins ça pour devancer Pepe Reina dans le onze de la semaine.

 

Martin Kelly (arrière droit, 20 ans, Liverpool) – Excellent en lieu et place de Glenn Johnson. Sobre défensivement, rapide et menaçant quand il décide d’aller de l’avant. Il a finalement été peu troublé sur son aile par Florent Malouda et Ashley Cole, qui ont pourtant l’habitude de tourmenter les latéraux adverses. Rafraîchissant!

 

Brede Hangeland (défenseur central, 29 ans, Fulham) – Aston Villa et sa jeunesse exubérante auraient dû se mettre à l’abri d’un retour. Pas la meilleure perf de l’année de la part du géant norvégien, mais un coup de tronche salvateur en fin de temps additionnel pour offrir un point aux Cottagers sur leur pelouse. Ouf !

 

Jamie Carragher (défenseur central, 32 ans, Liverpool) – On commençait à se faire un peu de souci pour la fin de carrière de ce grand monsieur d’Anfield, mais, contre Chelsea, il a sorti son meilleur match de la saison, avec notamment un tacle venu du diable vauvert pour empêcher Didier Drogba de réduire le score à la 88ième minute de jeu. Solide!

 

Jose Enrique (arrière gauche, 24 ans, Newcastle Utd) – Grand habitué du flop XI lors de sa précédente saison en PL, l’Espagnol a depuis fait ses gammes en Championship. Dorénavant plus à son aise outre-Manche et titulaire indiscutable, son travail sans fioritures a réduit Theo Walcott au rang de figurant dans son propre jardin de l’Emirates Stadium.

 

Marc Albrighton (milieu de terrain, 20 ans, Aston Villa) – Gérard Houllier peut s’appuyer sur un contingent de jeunes joueurs très intéressants à Villa Park. Mark Albrighton en est la tête de gondole. Ce centreur hors-pair a marqué un joli but et abreuver ses coéquipiers de superbes centres. Rapide et inspiré, plus ‘new kid on the block’ que Jack Wilshere!

 

David Vaughan (milieu de terrain, 27 ans, Blackpool) – Le Gallois s’est trouvé au coeur de tout ce que les Tangerines ont fait de bien contre Everton. Il s’est même permis de marquer pour donner l’avantage aux siens, en s’y reprenant à plusieurs fois pour parvenir à ses fins. L’abnégation même : volontaire et précieux.

Charles N’Zogbia (milieu de terrain, 24 ans, Wigan Athletic)- son équipe s’est de nouveau inclinée (2-1 à Blackburn) et sombre dans la zone rouge, mais le Français a de nouveau brillé. Auteur d’un coup-franc imparable qui a frappé le montant gauche de Robinson avant de finir aux fonds des filets, il aurait même mérité d’offrir un point aux Latics, puisqu’il s’est vu refuser un but qui semblait tout à fait valable.

Ji-Sung Park (milieu de terrain, 29 ans, Manchester Utd) – Le Coréen a endossé le maillot de sauveur avec un joli doublé. Mick McCarthy croyait que ses hommes avaient fait le plus dur en égalisant, mais Park s’est ouvert le chemin du but, tout seul comme un grand dans les arrêts de jeu, pour couler des Wolves qui méritaient sans doute la parité sur l’ensemble de la rencontre. Efficace.

Asamoah Gyan (attaquant, 24 ans, Sunderland) – Darren Bent absent, Steve Bruce s’est vu contraint de faire confiance d’entrée au transfert-record du club. La star africaine, qui n’avait pas encore été titularisée en championnat cette saison, n’a pas déçu. Un doublé et les danses qui vont avec pour guérir les Black Cats de leur gueule de bois du week-end précédent. On a retrouvé le Gyan de la Coupe du Monde.

Fernando Torres (attaquant, 26 ans, Liverpool) – Loin de son meilleur niveau depuis au moins six mois, le champion du monde espagnol s’est refait la cerise via un doublé contre le leader. Si son mal était le manque de confiance, le voilà de retour au premier plan. Tremblez défenses adverses, le Torres ‘vintage’ est de retour.

 

Remplaçants : Pepe Reina, Nedum Onuoha, Phil Bardsley, Gary Cahill, Grétar Steinsson, Joey Barton, Lucas Leiva, Morten Gamst-Pedersen, Kevin Davies, Andy Carroll, Carlos Tevez, Frédéric Piquionne

 

FLOP XI

Lukasz Fabianski (gardien de but, 25 ans, Arsenal) – Centre sur coup de pied arrêté de Joey Barton en direction d’Andy Carroll au second poteau. Le futur international anglais atteint de la tête le ballon que le goal des Gunners ne touche pas de ses poings, et le seul ballon cadré du match de Newcastle fait mouche. La malédiction continue pour Wenger qui ne sait plus vers quel homme ganté se tourner.

Marek Cech (arrière gauche, 27 ans, West Bromwich Albion) – Première titularisation pour l’international slovaque en l’absence du suspendu Gonzalo Jara. Les attaquants de Manchester City se sont relayés pour lui faire passer un après-midi pourri à tous points de vue. Roberto di Matteo doit se féliciter de ne devoir l’utiliser qu’en cas d’extrême urgence.

William Gallas (défenseur central, 33 ans, Tottenham) – Flanqué de son compatriote Younes Kaboul pour une nouvelle charnière défensive expérimentale chez les Spurs, l’ancien joueur de Chelsea et d’Arsenal a été à la ramasse du début à la fin du match. Zéro placement et des choix tactiques de débutant.

Ryan Shawcross (défenseur central, 23 ans, Stoke City) – Cet aspirant à l’équipe d’Angleterre n’a pas fait honneur au brassard de capitaine que Tony Pulis lui avait confié sur ce match. Asamoah Gyan s’est plusieurs fois joué de lui et ses deux tacles grossiers lui ont valu de rejoindre les douches dix minutes avant ses coéquipiers. Une copie à revoir post-suspension.

Branislav Ivanovic (arrière droit, 26 ans, Chelsea) – Le colosse serbe nous avait habitué à mieux et n’apprécie visiblement pas le poste de latéral droit qui fut le sien contre les Reds. Emprunté, mis en difficulté par Mereiles et Lucas, il est sorti à une demi-heure de la fin du match. Jose Bosingwa, son remplaçant, s’est mis en évidence deux fois plus que lui avec deux fois moins de temps de jeu.

Cesc Fabregas (milieu de terrain, 23 ans, Arsenal) – C’est suffisamment rare pour que l’on fasse remarquer que le capitaine des Gunners n’a pas tenu son rang. Il a fracassé la transversale de Krul et servi un caviar de centre en retrait à Nasri; mais a aussi croqué plusieurs de ses dribbles et passes courtes, loupé ses tirs au but et pris un jaune sur un vilain tacle en retard sur Tioté.

Wilson Palacios (milieu de terrain, 26 ans, Tottenham) – Sa mère va devoir redoubler d’effort auprès de coach Redknapp si elle veut voir son rejeton jouer plus souvent. Titularisé en l’absence de nombre d’habitués, le Hondurien a eté à la rue face à un entrejeu de Bolton qu’on avait rarement vu aussi entreprenant et en réussite. Ça sent le transfert au mercato d’hiver…

Ramires (Milieu de terrain, 23 ans, Chelsea) – La principale recrue estivale des Blues n’a pas eu son rendement habituel et a raté une occasion en or de réduire le score. Fragilisé en l’absence d’Essien et de Lampard, le Brésilien a produit l’une des performances les plus ineptes de la part d’un joueur de Chelsea cette saison. Ancelotti lui a fait boire le calice jusqu’à la lie en le maintenant sur la pelouse jusqu’à la fin!

Kenwyne Jones (attaquant, 26 ans, Sunderland) – Retour perdant au Stadium of Light pour la flèche trinitéenne, qui a perdu la plupart de ses duels et n’a jamais porté le danger au coeur de la défense de son ancien club. Un jour sans pour un joueur athlétique et plein de promesses, mais qui peine à se rendre indispensable depuis qu’il a rejoint les Potters dans l’été. Et elles sont où les touches de Delap ?

Salomon Kalou (attaquant, 25 ans, Chelsea) – En l’absence au coup d’envoi de Didier Drogba, qui souffrait d’un virus, on attendait mieux de Kalou qui s’est cantoné à un rôle d’homme invisible, sauf sur ses rares mais franches occasions de but dont il n’a jamais rien fait. Ancelotti s’est vu contraint de le faire sortir à l’issue de la première mi-temps pour faire place à un Drogba vaguement à 60 % de ses capacités.

Marouane Chamakh (attaquant, 26 ans, Arsenal) – Le Marocain a montré ses limites sur ce match, au cours duquel il n’a pas eu beaucoup d’influence sur le cours des évènements. Coupable surtout de ne pas avoir mis au fond un ballon qui traînait devant le cages des Magpies sur un bon centre de Song, il était aussi aux abonnés absents sur le but de Carroll, alors qu’il semblait vouloir s’occuper de son marquage.

 

Remplaçants : Matthew Gilks, Herita Ilunga, Laurent Koscielny, John Heitinga, Ryan Nelsen, Aliaksandr Hleb, Owen Hargreaves, Youssuf Mulumbu, Jon Walters, Moussa Dembélé, Benjani Mwaruwari

 

 

News en vrac

Cocasse interruption lors de la rencontre au stade de St Andrews, où les protagonistes du match Birmingham City vs West Ham (2-2) se sont pris une douche froide dès la troisième minute de jeu. Le légendaire climat anglais n’y était pour rien mais le jardinier du stade n’a pas dû être sourd.

 

Cinquantième but en Premier League pour le Socceroo trentenaire Tim Cahill, qui n’a connu l’élite anglaise que sous les couleurs des Toffees après avoir fait le bonheur de Millwall de 1998 à 2004. Comme souvent, c’est de la tête que ce joueur doté d’une détente sèche hors norme a marqué le premier but de son équipe contre Blackpool. Un but célébré comme il se doit par son auteur avec un exercice de ‘shadow boxing’ avec le poteau de corner le plus proche.

 

Owen Hargreaves a dû attendre 26 mois pour être de nouveau titularisé avec Manchester United. Fabio Capello était dans les gradins d’Old Trafford, probablement tout content à l’idée de pouvoir enfin juger sur pièce l’atout principal de la sélection anglaise lors de la campagne de Coupe du Monde 2006. Las, l’ancienne star du Bayern a de nouveau dû jeter l’éponge après seulement cinq minutes passées sur la pelouse. Et Sir Alex Ferguson de parler à propos de ce retour prématuré à la case infirmerie de ‘pari désastreux’. En manque de compétition, Hargreaves aurait aussi souffert d’une ‘attaque d’anxiété’. De nouveau indisponible pour quatre semaines, son contrat se terminera en juin. Le temps presse plus que jamais pour que ce joueur talentueux mais fragile produise sur un terrain de football ce qui avait poussé son employeur actuel à débourser plus de 20 millions d’euros pour le recruter !

 

Bleux, banc, rouges: 22 joueurs français ont foulé les pelouses de PL lors de cette onzième journée. Pile-poil de quoi se faire un match amical virtuel mais pas de gardiens de but attitrés en vue. Quelques remarques concernant ces acteurs actifs en mode ultra-speed. Bon match de Steed Malbranque qui a, sans conséquence comptable pour Sunderland, raté un pénalty – C’est la troisième fois de suite que Louis Saha joue la dernière demi-heure de jeu pour Everton depuis son retour de blessure (0 but en 6 matchs disputés pour 215 minutes de jeu) – David Ngog est rentré à 4 minutes du terme du match des Reds afin que Fernando Torres sorte sous les ovations d’Anfield ; il va falloir que l’ancien Parisien s’habitue à cette situation jusqu’à la prochaine blessure du champion du monde espagnol – Deuxième apparition de la saison de Pascal Chimbonda sous le maillot de Blackburn, avec presque une passe décisive à la clé en seulement 5 minutes de présence sur le rectangle vert – Première titularisation et premier match plein de Gabriel Obertan avec MU; très encourageant pour l’ancien joueur de Bordeaux et de Lorient, auteur d’un bon match alors qu’il n’avait cette saison que 8 minutes de championnat dans les jambes.

Les autres qui ont trouvé du temps de jeu: Younes Kaboul, William Gallas, Gaël Givet, Mohamed Diamé, Charles Nzogbia, Gaël Clichy, Bacary Sagna, Samir Nasri, Frédéric Piquionne, Patrice Evra, Laurent Koscielny, Sébastien Squillaci, Florent Malouda, Nicolas Anelka, Marc-Antoine Fortuné, Elliot Grandin et Sylvain Distin.

Ceux qui sont restés à quai: Julien Faubert (suspension), Abou Diaby (cheville), Steven NZonzi (ischio-jambiers), Ronald Zubar (cheville), Patrick Vieira, Steven Mouyokolo, Gaël Kakuta et Ludovic Sylvestre (choix de leurs entraîneurs respectifs).

Et pour être complet, ceux qui n’ont pas encore eu leur chance en PL cette saison: Malaury Martin (Blackpool), Magaye Gueye (Everton), Hérold Goulon (Blackburn), Charles Itandje et Chris Mavinga (Liverpool).

 

Manchester City. Hier, club prolétaire de troisième division ; aujourd’hui, silo à Galactiques en herbe. (la première partie est ici)

De l’intersaison 2008 à la fin de la saison 2009-2010.

20 mai 2008. L’ex joueur de City Joey Barton est envoyé en prison pour 6 mois (il fera 74 jours), pour une agression violente filmée ici sur vidéo-surveillance commise le 27 décembre 2007 sur un adolescent, devant un Mac Do de Liverpool où lui et sa bande s’étaient rendus à 5 heures du matin après avoir bu toute la nuit (10 pintes pour Barton).

En août 2008, il écopera de 4 mois de prison avec sursis pour l’agression sur Ousmane Dabo du premier mai 2007. Le parquet dira que cette agression est le résultat d’une « combinaison explosive de football et de violence« .

2 juin 2008. Eriksson est limogé. Pour la première fois depuis des lustres, le public anglais éprouve un chouia de compassion pour Eriksson (l’ex sélectionneur des Trois Lions, de 2001 à 2006). Shinawatra et son intransigeance aveugle ont réussi à faire du Suédois un martyr, au moins chez les supporters Blues, car son passage à City est considéré par beaucoup comme un succès, surtout la première partie de saison (et les dix victoires à domicile d’affilée, sans oublier le « doublé » sur Man United). Noel Gallagher prend la défense du Ice King scandinave :

« Son limogeage est scandaleux. Il a transformé le club et nous a donné un peu de style, de dignité, de classe, et une certaine grâce aussi. Il a également restauré la fierté des supporters dans ce club »

Eriksson abandonne ces querelles de clocher aux Anglais et, tel un Red Adair jet-set, part répandre sa bonne parole au Mexique, qui a besoin de lui pour éteindre le feu.

Mark Hughes (dit « Sparky ») arrive, de Blackburn Rovers. L’ex buteur des Red Devils et du Barca, a été préféré à Zico et Scolari.

Août 2008. Acculé financièrement (biens gelés), Shinawatra se voit dans l’obligation de vendre le club. Il est en négociation avec trois investisseurs du Moyen-Orient.

Fin août 2008. L’effectif s’est étoffé. Parmi les nouveaux arrivés : (16M), Shaun Wright-Phillips (8,5M), Pablo Zabaleta (6,5M), Vincent Kompany (6M) et Tal Ben-Haim (5M). Sans oublier « l’international » brésilien Gláuber Leandro Honorato Berti, appelé Gláuber (ou pas appelé du tout – il ne jouera qu’un seul match pour City, lors de la dernière journée, le 24 mai 2009, rentrant à la 84ème minute… Il fera ensuite un essai à Hull, mais même l’ex club de Bernard Mendy n’en voudra pas).

1 septembre 2008. L’une des journées les plus extraordinaires de l’histoire du club. Le conglomérat Abu Dhabi United Group for Development and Investment (AGUP) achète le club au Thaïlandais, pour 210M de £. Shinawatra réalise ainsi une plus-value de 130M de £.

Sheikh Mansour

Sheikh Mansour

Le nouveau Big boss est son Altesse Sheikh Mansour bin Zayed bin Sultan Al Nahyan, un richissime Emirien de 39 ans qui se dit passionné de football « depuis toujours » et décidé à faire de Man City « un grand d’Europe« .

Un petit jeune qui aurait aussi accès direct et prioritaire à la Maison Blanche. Sa fortune personnelle est estimée à 22 milliards de £. Cependant, au cas où il aurait besoin d’une rallonge pour les primes, il peut plonger la main dans le bas de laine familial : le clan Al Nahyan pèse 560 milliards de £. Mansour bin Zayed Al Nahyan est né en 1970. Ça tombe bien, c’est l’année où Man City retomba dans sa torpeur après un très bref passage sous les sunlights.

Le même jour, le club annonce l’arrivée de Robinho (du Real Madrid), pour 33M de £, record anglais (il devient ainsi le joueur le mieux payé de Premier League : 160 000 £ / semaine). On s’étonne. Est-ce le même Robinho qui avait annoncé la veille qu’il était super excited de jouer… pour Chelsea ? Peu regardant sur la nature de l’écusson, il déclare : « City est un grand club et la présence de et Elano a beaucoup compté dans ma décision de venir ici. »

En fait, ce fut une journée aussi folle que confuse. Le matin, les médias rapportaient en effet qu’à 11 h 00, Chelsea floquait des maillots Robinho. A midi, on annonçait que City venait d’être repris par Abu Dhabi United Group. A 18 h 45, on apprenait que City voulait recruter Robinho, qui pourtant avait quasiment signé pour Chelsea quelques heures plus tôt. A minuit cinq, on recevait la confirmation officielle du transfert de Robinho à City. Le Brésilien fait un départ canon (9 buts en 14 matchs) puis disparaîtra aussi inexplicablement qu’il était arrivé.

20 décembre 2008. City est reléguable.

Janvier 2009. Janvier et son Mercato d’hiver. Les noms qui circulent font encore plus fantasmer qu’un an auparavant : Buffon (Juventus), Podolski et Ribéry (Bayern Munich), Kaká (Milan), K. Touré (Arsenal), A. Cole et Bridge (Chelsea), Aguero (Atletico Madrid), Alves (Barcelona), A. Diarra ( Bordeaux), L. Diarra (Portsmouth) et David Villa (Valencia). Et Turner (Hull). Sans oublier Michael Owen (Newcastle) évidemment, qui est au mercato d’hiver entre clubs riches ce que le fauteuil électrique est au salon : l’utilité de ce coûteux gadget ne saute pas aux yeux, mais vaut mieux l’activer de temps en temps, sans ça il se coince.

Finalement, pas de Michael ou David (Villa), mais Nigel de Jong (18M), Craig Bellamy (14M), Wayne Bridge (10M), et Shay Given (6M).

Kaká reste finalement au AC Milan (sous la pression des supporters milanais, et aussi car Berlusconi craint pour son image). Le Brésilien avait été annoncé dans un tourbillon médiatique sans précédent lors d’un mercato d’hiver (les chiffres les plus fous circulaient, 100M de livres en frais de transfert et un salaire de 500 000 £ par semaine). Deux semaines plus tard, est prêté à Everton, sans aucune agitation médiatique.

Mai 2009. Man City finit 10ème de PL, coincé entre West Ham et Wigan au terme d’une saison décevante. La saison 2008-2009 en images.

Été 2009. Grosse vague de départ, définitifs ou en prêt : Dunne, Fernandes, Mills, Hamann, Garrido, Bojinov, Elano, Ball, Ben-Haim, Vassell, K. Schmeichel, Glauber, Hart. Une chose est sûre : l’équipe 2009-2010 ne ressemblera pas du tout à celle de la saison écoulée.

Fin août 2009. La nouvelle fournée de stars est dûment livrée. Carlos Tévez (25M), Emmanuel Adebayor (25M), Joleon Lescott (22M), Roque Santa Cruz (17,5 M), Kolo Touré (16M) et Gareth Barry (12M). Facture totale des transferts de l’été : 130M de livres. On annonce aussi Samuel Eto’o, pour 30M de livres, qui toucherait 200 000 £ / semaine.

Septembre 2009. La mayonnaise semble prendre, l’équipe flirte avec les premières places, même si le jeu proposé ne convainc pas tout le monde.

12 septembre 2009. Man City–Arsenal (4-2). Adebayor marque le troisième but de City à la 80ème minute, au terme d’une seconde mi-temps houleuse. L’ex Gunner, passé d’Arsenal à City dans des circonstances controversées, sprinte sur 80 mètres vers la tribune Gunner, glisse sur la pelouse en célébration et gesticule vers les 3 000 supporters londoniens. Des centaines d’entre eux déferlent alors vers le bas de la tribune, provoquant des échauffourées avec les stadiers. L’un d’entre eux s’écroule, touché par un projectile. Le calme revient difficilement. Peu avant, durant ce match musclé, Adebayor avait essuyé ses crampons sur le visage de Van Persie.

19 décembre 2009. Coup de théâtre. Mark Hughes est limogé. Le Gallois, très apprécié des joueurs et du personnel, ne semble pas assez prestigieux pour le Sheikh Mansour qui veut un « nom ». Exit donc Hughes, qui, malgré la 6ème place actuelle de l’équipe, ne peut pas faire valoir un bilan en béton. Surtout sur les dernières semaines. Les résultats, depuis fin septembre, sont jugés insuffisants : 2 victoires sur les 9 derniers matchs, et beaucoup de nuls (8 sur les 11 derniers matchs). Les reproches officiels se focalisent sur le manque de solidité tactique affiché, et une défense poreuse. Hughes met en avant la situation difficile de son arrière-garde, Joleon Lescott est blessé et Wayne Bridge n’est pas dans son assiette (il semble avoir des préoccupations extrasportives – qui éclateront au grand jour au moment du Terrygate quelques semaines plus tard).

Décembre 2009. Roberto Mancini est nommé entraîneur. Il est le 18ème manager de City en 23 ans. La période correspondant au règne de Fergie à Man United. Mancini : un nom qui en jette. L’Italien vient de remporter trois titres de Série A avec l’Inter (2006, 2007, 2008). Il est épaulé par Brian Kidd et David Platt, son ancien coéquipier du temps de la Sampdoria.

Début janvier 2010. Fortement désireux de mondialiser l’embryonnaire « City Brand« , surtout dans les pays du Moyen-Orient et du Golfe Persique, le club ouvre un compte Twitter en langue arabe. Peu après le rachat du club, Man City avait créé un site en arabe. A l’instar de leurs deux illustres rivaux, Man United et Liverpool, Man City veut conquérir la planète. Liverpool avait lancé deux sites en chinois, l’un basé à Hong-Kong, l’autre en Chine (laissés un peu à l’abandon depuis). Man United avait été le précurseur en ce domaine, les Red Devils ayant lancé un site en chinois en 2002, avant d’ajouter le japonais, le coréen, et l’arabe à leur écurie, dans le but principal de conquérir les marchés d’Asie du sud-est (il faut bien éponger les dettes). Ailleurs en Angleterre, Chelsea a lancé des versions de son site en russe et en italien.

Côté petits nouveaux, le 8 janvier, Patrick Vieira arrive (de l’Inter), histoire de compléter ses trimestres de retraite (150 000 £ / semaine). Arrivée également (le premier février) de l’international Espoir anglais, Adam Johnson, de Middlesbrough (pour 7M) où Gordon Strachan, nouvellement installé, prend bien soin de vider l’équipe de tous ses meilleurs éléments.

15 Janvier 2010. Grosse embrouille entre Carlos Tevez et Gary Neville avant un match important, Man City-Man United, match aller de la demi-finale de la Coupe de la Ligue.

Tout commence quelques jours avant. Le déclencheur de la brouille est un article paru dans ce grand quotidien international qu’est le Times… of Malta, où, bizarrement, Gary Neville écrit un éditorial (en échange de vacances tout frais payés à Gozo ?). Dans ce papier, Neville déclare que Tevez est surcoté et sous-entend qu’il a quitté Man United car il était devenu trop gourmand (et non pas parce qu’il ne jouait pas assez, la raison la plus communément avancée). Selon Neville, par ailleurs représentant des joueurs professionnels anglais (!), Tevez « ne valait pas 25 millions » [ce qu’aurait coûté un nouveau contrat au club]. Les piques gratuites de l’écolo Neville (voir sa nouvelle maison souterraine Teletubby qui chagrine les voisins) font enrager Tevez. Ce dernier déclare à la radio argentine :

« On était à l’hôtel, au déjeuner, j’étais le premier à la réception, tous les journaux étaient étalés, j’en ai remarqué un en particulier, car il y avait des photos de Gary Neville et ça parlait de moi. Je l’ai lu, enfin, non, pas lu, évidemment car je ne lis pas l’anglais, mais j’ai demandé à des coéquipiers de me traduire. Mes partenaires m’ont demandé ce que j’en pensais. Je leur ai dit que je voyais pas ce que ce tarado [retardé/abruti] avait à l’ouvrir sur moi et me manquer de respect comme ça, à moi, un compañero [collègue] »

La question qui vient immédiatement à l’esprit de tous : mais que diable faisait le Times of Malta dans un hôtel de Salford ?! Gary Neville oblige-t-il les hôteliers mancuniens à stocker ce canard des îles ?

19 Janvier 2010. C’est donc sur fond de polémique que se dispute ce Man City-Man United. Tension certes habituelle avant tout derby mancunien (fléchettes, balles de golf et autres confisquées avant le match aller). Des tensions que ne cherchent guère à calmer le chief exec de Man City, Gary Cook, loin de là. Depuis le Mad Hatters Bar de New-York, Cook déclare à Sky :

« Les gens n’aiment pas entendre ça, mais je le dis quand même : ce club [Man City] va devenir le plus grand et le meilleur au monde. Nous allons commencer par éliminer Man United de la coupe, et la gagner à Wembley »

Man City gagne ce match 2-1, avec deux buts de Tevez. Après le premier but, Tevez se précipite vers la ligne de touche, où s’échauffe Gary Neville, quelques paroles douces sont échangées, Tevez se tourne vers le dugout de Man United et se permet quelques provocations, fait signe à Gary Neville de la fermer, avec insistance. Neville lui répond par un doigt d’honneur (et, semble-t-il, des crachats vers le banc de Man City).

Le duel Neville – Tevez sur la ligne de touche

Le duel Neville – Tevez sur la ligne de touche

Après le match, Tevez se défoule sur ESPN Argentine :

« Gary Neville est un abruti, un crétin de lécheur de bottes, un fayot qui ne pense qu’à faire plaisir à son manager. Il a dit ça juste pour faire plaisir à Sir Alex Ferguson, que je respecte, je n’ai rien contre lui. Mais je ne sais pas ce qui lui a pris à ce retardé de parler de moi comme ça, de me manquer autant de respect, je ne lui ai jamais rien fait, ni rien dit sur lui, je l’ai toujours respecté. Cette victoire est une revanche pour moi« 

Les journaux en font bien entendu leur cabbage gras.

28 janvier 2010. Tevez, qui rêvait de Wembley, devra attendre. Le match retour tant attendu est remporté par Man United, 3-1 (United qui remportera la Coupe de la Ligue un mois plus tard). Un superbe match, des buts et émotions fortes, conclu en beauté par les célébrations acrobatiques de Rooney.

Un City qui, en fin de match a fait rentrer un Adebayor tout juste remis de sa CAN togolaise avortée par la fusillade du bus. Mais pas de Robinho, prêté à Santos, pour 6 mois. Ce qui fait écrire à Tony Cascarino, dans le Times : « Au revoir et bon débarras. Robinho est la pire recrue de l’histoire de la Premier League« 

Fin janvier 2010. L’équipe tourne bien, les médias ne tarissent pas d’éloges sur Mancini, qui flotte sur son petit nuage. On aime souligner son « élégance toute latine », et le fait qu’il porte de banales écharpes avec classe et panache. Il ne parle pas un mot d’anglais mais on le trouve aimable, fin et charmant. Quelques esprits chafouins osent cependant faire remarquer que le spectacle proposé n’est pas des plus gais. Ils sont accusés de tous les maux et tares footballistiques de la terre.

Début mars 2010. Les premières fissures apparaissent au fur et à mesure que les joueurs se plaignent, à mots couverts. Tout compte fait, on trouve cet Italien hautain et trop sûr de lui. Les options tactiques de Mancini (hyper défensives) sont jugées « cagey » (frileuses). Les joueurs goûtent aussi moyennement les doubles rations d’entraînement, ainsi que les nombreux tests physiques. Mais, par la voix de leur porte-parole et vétéran Shay Given, les joueurs soulignent « qu’ils ont beaucoup de respect pour Mancini« . Seul Carlos Tevez ose l’ouvrir en grand. Selon lui, les doubles rations quotidiennes rendent le vestiaire « misérable« .

24 mars 2010. Manchester City-Everton. A cinq minutes du coup de sifflet final, l’imperturbable Mancini pète un câble sur la ligne de touche. Considérant que David Moyes, son homologue, prend trop de temps pour renvoyer le ballon, le fougueux Italien va lui-même la chercher en bousculant au passage l’Ecossais. Grosse prise de bec entre les deux hommes, leur staff est obligé d’intervenir. Voir le clip de l’incident.

L’Italien présente ses excuses durant la conférence de presse d’après-match. Ce qui ne masque pas la piteuse défaite de City 2-0 (zéro tir sur le but adverse, à domicile !).

L'accrochage entre Mancini et Moyes

L'accrochage entre Mancini et Moyes

Avril 2010. Le magazine When Saturday Comes, dans son numéro 278, présente un premier bilan de l’opération World Domination de Man City dans les pays arabes. Plutôt décevant… seuls 24 followers ont signé sur Twitter@CityArabia en 3 mois ! Des mordus, à n’en pas douter, mais vingt-quatre combattants, pour se lancer à la conquête de la planète, ça fait pas beaucoup quand même.

5 mai 2010. Manchester City-Tottenham : the Decider. Enorme match à 40 millions de £ entre Roberto et Harry (Redknapp). La victoire donnera la quatrième place au vainqueur et le droit de jouer le tour préliminaire de la Ligue des Champions. Le milieu des Spurs (Lennon, Huddlestone, Modric et Bale) écrase celui de City, et la charnière Ledley King-Michael Dawson ne laisse rien passer. Crouch met la tête et qualifie Spurs vers la terre promise de la Champions’ League. Victoire 1-0 pour Spurs, au terme d’un match moyen, où City a été ridiculement défensif, 4-2-3-1 (deux milieux défensifs, et Bellamy quasiment en défense), avec des leaders absents (Adebayor et Bellamy surtout).

Gros échec pour Mancini et ses troupes, qui manquent leur entrée dans le Big Four et ses inépuisables richesses.

Fin de la saison 2009-2010. City finit cinquième de Premier League, avec 67 points. Et avec en poche, le record (de Premier League) de tentatives de but sur des contre-attaques (46), ainsi que le plus grand nombre de buts sur contres (10) et sur corners (15).

Contrairement à Tottenham, son principal rival pour la quatrième place, qui a souvent offert du beau jeu, grâce notamment à Gareth Bale, Jermaine Defoe, Luka Modric ou même Michael Dawson (élu Tottenham Hotspur’s Player of the Year), Man City a déçu cette saison. Une saison tout en catenaccio servi par une formation sur la défensive, même à domicile, évoluant souvent avec deux milieux défensifs.

La saison 2009-2010 en images, ainsi que des centaines de superbes photos Coupe de Monde, où jouait nombre de joueurs de Man City – dont Joe Hart, Wright-Philipps, Barry, Boateng (Allemagne) Weiss (Slovaquie), Santa Cruz (Paraguay), Tevez (Argentine), K Touré (Côte d’Ivoire), De Jong (Pays-bas) et… Robinho (Brésil). Avec aussi d’ex vedettes, telles Elano (Brésil), Samaras (Grèce) et Fernandes (Suisse).

Une nouvelle saison peut commencer. Celle de l’avènement. Roberto Mancini l’a promis dans les médias. Une saison qui, nous le verrons dans la deuxième partie, prendra vite des allures de Coronation Street, le plus célèbre et le plus vieux soap opera au monde. Et aussi le plus mauvais probablement. 7 500 épisodes et cinquante ans d’horreurs et de révélations sordides à l’heure du dîner. Justement, « Corrie » est une production locale, tournée à quelques kilomètres seulement d’Eastlands…

Kevin Quigagne

Manchester City. Hier, club prolétaire de troisième division ; aujourd’hui, silo à Galactiques en herbe. L’argent fait peut-être le bonheur, mais il charrie aussi avec lui son lot de mirages, de stress et de défis improbables. Avec la fortune soudaine, sont venues l’urgence, l’écrasante surexposition médiatique, les ambitions démesurées ainsi qu’une bonne dose de mégalomanie. Et pas mal de dérapages comiques. Une transition douloureuse vers la gloire, constellée par des dommages collatéraux qui font souvent les gros titres.

Le club l’a annoncé haut et fort : cette saison 2010-2011 est celle de l’avènement pour City. Il ne s’agit pas de se rater. L’injection financière du Sheikh Mansour depuis deux ans est pharaonique, pas loin du milliard de £. Alors, forcément, les espérances cette année sont à la hauteur de l’investissement. 2010-11 est l’exercice le plus attendu depuis 1970, celui du titre européen (Coupe des Vainqueurs de coupe), l’époque des mythiques entraîneurs Joe Mercer et son célèbre adjoint, Malcolm Allison. 1968-1972 : c’est LA référence, la seule période glorieuse du club.

Cependant, les Citizens ne sont plus zen. On dit City en crise. En pleine décadence même. Le vestiaire ne serait plus que cliques et claques. Personne ne respecterait plus Roberto Mancini. Les égos seraient devenus incontrôlables et les disputes, en match, à la mi-temps et à l’entraînement, rythmeraient la vie du club show-biz (bille). Carlos Tevez vient seulement de rentrer d’Argentine où il s’était mystérieusement exilé pendant dix jours. Tandis que les jeunes internationaux anglais (Gareth Barry, Adam Johnson et Joe Hart) se saoûlent dans les fêtes étudiantes en se laissant filmer. Sans parler de la troisième défaite d’affilée de City avant-hier soir, contre Poznan. La devise latine du club « Superbia in Proelio » (la fierté dans la bataille) sonne davantage comme « Dedecus in Cladis » en ce moment (la honte dans la défaite). Mancini est sur la sellette. Tel l’empire romain, celui de l’Italien semble s’effriter à la vitesse grand V.

La fierté dans la bataille

La fierté dans la bataille

Et ce film sur City, « Blue Moon Rising » (voir la bande annonce), encensé par le club, éreinté par la critique. Un long métrage nanarisable, déjà culte. Annoncé avec fanfare et trompettes il y a trois mois, suivi d’une sortie nationale le 17 septembre dernier… dans 13 salles. La glamourisation du club et l’établissement planétaire de la « City Brand » s’avèrent plus compliqués que prévu. A quelques jours du derby mancunien (mercredi prochain), une exploration dans les entrailles de la bête s’imposait. Faisons donc plus ample connaissance avec ce « noisy neighbour » (dixit Ferguson) qui prit un incroyable virage en juillet 2007, passant du statut d’anonyme sympa à freak mal aimé.

Première partie. Du virage à 180 degrés de juillet 2007 à mai 2008.

Juin 2007. Manchester City est un ventre-mouiste bas de gamme de Premier League. Ce club laisse tout le monde indifférent, une sorte de Wigan avec un plus grand stade. Yes Wigan. Le grand voisin de Manchester United ne remarque même pas ce petit roquet de faubourg, la vraie rivalité étant avec le Liverpool FC, entre winners.

Les Citizens viennent de finir 14ème, à 4 points du 18ème, après une saison dominée par les superlatifs négatifs. L’attaque a été effroyablement muette, et la colonne « Buts pour » de City fait peine à voir : 29 buts ! (dont seulement 10 à domicile, un record). C’est le troisième plus faible total jamais enregistré en League Football (92 clubs) par un club non relégué.

Si les Georgios Samaras, Paul Dickov, Darius Vassell et autres Bernardo Corradi ont été shocking, la défense, elle, s’est mieux défendue : 44 buts contre. Elle se compose de Nedum Onuoha, Richard Dunne, Sylvain Distin et Micah Richards. Sylvain Distin vient toutefois de signer dans le Portsmouth de Harry Redknapp, à la recherche « d’un nouveau défi ». When Sylvain meets Harry. La percée du jeune Micah Richards, excellent pour sa première saison pleine, fait cependant augurer des lendemains défensifs meilleurs, mais il va falloir recruter à tour de bras. Après son premier entraînement, le nouvel entraîneur, Sven-Göran Eriksson (nommé en remplacement de Stuart « Psycho » Pearce) déclarera qu’il lui faut au moins dix nouveaux joueurs.

Le club peut compter sur de fidèles supporters, mais, sans « projet financier » (lire, un richissime mécène), il est voué à l’anonymat éternel. Le club n’est pas vraiment à vendre, pas plus qu’un autre, quoi. Toutefois, un nom exotique commence à revenir avec insistance, Thaksin Shinawatra. Il se dit que ce Thaïlandais, qui a fait fortune dans les Télécoms, et fraîchement débarqué d’urgence en Angleterre, s’est beaucoup penché sur les comptes du club ces derniers temps…

Un maillot thaï patron

Un maillot thaï patron

6 juillet 2007. Shinawatra officialise le rachat du club, pour 81 millions de £ (on apprendra plus tard que ce « politicien multi-milliardaire » avait tenté six mois auparavant d’acquérir Fulham et Liverpool, sans succès – c’est Hicks et Gillett qui avaient remporté le gros lot).

L’Asiatique est accueilli en sauveur du club, moribond depuis presque 20 ans (5ème de l’élite en 1991 et 1992, avant une longue dégringolade et un atterrissage en D3 – saison 1998-1999). Les supporters, désabusés et notoirement fatalistes, reprennent même les vieux chants déprimants du club, dont le célèbre We never win.

Paroles de We Never Win

We never win at home,
And we never win away,
We lost last week and we lost today,
But we don’t give a fuck,
Cos we’re all pissed up,
MCFC OK…

(on ne gagne jamais chez nous, et on ne gagne jamais à l’extérieur ; on a perdu la semaine dernière, et on a perdu aujourd’hui. Mais on s’en branle, parce qu’on est tous bourrés).

Le dernier trophée, une misérable Coupe de la Ligue, remonte à 1976, ce que leur rappelle souvent les voisins et ennemis jurés de Man United avec une banderole aussi courte qu’éloquente : 34. Trente-quatre ans sans voir le moindre bout de métal (les Citizens répliquent avec une longue banderole tout en zéros, indiquant le montant de la dette MU).

Le club est même maudit. Leur superbe succès européen de 1970 n’a même pas été télévisé ! Les Blues ont gagné la Coupe d’Europe des Vainqueurs de Coupe dans l’indifférence générale. Hormis la population Blues de Manchester, personne n’a rien remarqué. En effet, ce soir-là, le 29 avril 1970, Leeds et Chelsea s’affrontaient dans un replay de la finale de FA Cup, à Old Trafford, devant 62 000 spectateurs et la BBC avait bien sûr choisi de diffuser la FA Cup final. D’ailleurs, cette finale de coupe d’Europe entre Man City et le Górnik Zabrze, disputée au Prater Stadium de Vienne, n’avait pas attiré les foules : 7 968 spectateurs.

Cette banderole 34 a le don de faire sortir de ses gonds le chief exec du club, Garry Cook, une sorte de mini Richard Scudamore de club (l’indétrônable et féroce patron de la Premier League plc). S’il était pape, Cook décréterait la Premier League religion obligatoire pour tous. Interrogé sur la réputation douteuse de Shinawatra, le Monsieur Muscle du foot anglais déclare : « On dit qu’il est coupable de quelque chose là-bas, en Thaïlande. Bof, je dois dire que cela ne m’inquiète pas vraiment… Moralement, je suis à mon aise dans cet environnement« 

Sur les ambitions du club, il est direct : « Il faut reconquérir le terrain, cette banderole des 34 ans nous rend dingues« .

Effectivement, ce Shinawatra est un propriétaire de club « atypique ». On apprend qu’il est en fuite (exil forcé) et sous le coup d’une peine de prison en Thaïlande où il a été Premier Ministre de 2001 à 2006 (avant d’être renversé par un coup d’état militaire, à la suite duquel la moi martiale sera instaurée). Les charges contre lui sont lourdes. Entre autres : abus de pouvoir, corruption, fraudes électorale, trahison, évasion fiscale, graves atteintes aux droits de l’homme et à la liberté de la presse. Un personnage sulfureux qui ne gêne cependant pas le moins du monde les décideurs de la Premier League.

Eloignant tout désagrément et mauvaise odeur d’un revers de chéquier, la Premier League accueille Shinawatra les bras ouverts et lui fait passer sans encombre son fameux « Fit and proper person test » (examen de probité instauré en 2004 pour tout acquéreur de club potentiel). Shinawatra est donc officiellement reconnu comme offrant toutes les garanties d’honorabilité, de respectabilité et comptabilité nécessaires. Yep.

Manchester City, mieux qu'un soap

Manchester City, mieux qu'un soap

Homme d’une probité absolue doublée d’un bon cuisinier qui met la main à la patte. Pour le premier match de la saison, au lieu du traditionnel fish and chips d’avant-match, les supporters auront le droit au grand jeu. Shinawatra organisera, devant le City of Manchester Stadium (appelé Eastlands, ou COMS), un gigantesque buffet thaïlandais pour les supporters. Il s’y montre en compagnie des « pipoles » supporters du club (les frères Gallagher, Ricky Hatton, et d’autres rock stars anglaises et célébrités de soap opera). Pas encore de massages gratuits devant Eastlands, mais ça ne saurait tarder si les résultats sont là.

Le Thaïlandais nomme le Citoyen du monde Sven-Goran Eriksson à la tête de l’équipe. Le Suédois devient ainsi le premier étranger à manager le club. En arrivant, Eriksson déclare  « I don’t feel I have a point to prove« . Peut-être, mais la tranquille arrogance du Suédois agace les médias. En tous les cas, il ne fait aucun doute qu’Eriksson hérite d’un effectif limité.

Mi-juillet 2007. Certains médias s’inquiètent, ce rachat n’ayant l’air ni très catholique, ni très bouddhiste. D’une part, la justice thaïlandaise recherche Shinawatra pour toute une série de délits et malversations graves. D’autre part, tous les biens de l’énigmatique ex-PM ont été gelés (plusieurs milliards d’€). Au-delà du dilemme moral (bien vite évacué), on s’interroge sur l’existence réelle des fonds. Toutefois, Keith Harris (Seymour Pierce Investment Bank), le facilitateur du deal, rassure son monde :

« L’argent est propre. Il vient d’être légitimement transféré au Royaume-Uni, et de façon transparente« .

(Harris sera l’un des leaders des fameux Red Knights, le groupe de supporters-Mousquetaires qui avaient tenté de racheter Manchester United au printemps dernier).

Les principaux actionnaires du club se veulent rassurants (dont le groupe Sky et Francis Lee, l’ancienne star du club – période glorieuse –, reconvertie dans la fabrication de rouleaux de papier toilette). Eux, ne se posent pas autant de questions futiles. Il faut dire qu’ils ont vendu leurs parts au Thaïlandais au prix fort, et au bon moment (la crise commence à faire vaciller l’Angleterre). Le directoire de la Premier League est également serein : « Monsieur Shinawatra ayant réussi le « fit and proper person test », le rachat du club est donc officialisé« 

Shinawatra s’exprime enfin : « Les accusations lancées contre moi sont fausses et infondées. Les autorités thaïlandaises et mes adversaires politiques cherchent régler leurs comptes en me discréditant. Tout cela provient du nouveau pouvoir en place [militaire] et leurs motivations sont uniquement politiques« 

Tout le monde est donc rassuré, le club a été vendu à un type bien sous tout rapport, simplement victime d’une horrible junte.

La couverture du numéro 247 (septembre 2007) du magazine When Saturday Comes («The Half Decent Football Magazine ») résume bien l’absence totale de gêne. Elle montre Sven-Goran Eriksson et sa nouvelle recrue, l’Italien Rolando Bianchi, en pleine discussion sur le degré d’honorabilité du nouveau propriétaire :

« Monsieur Eriksson, dites-moi, Thaksin est-il est une personne « fit and proper » ? »

« Bien sûr Rolando, c’est un multi-milliardaire »

When Saturday Comes aime City

When Saturday Comes aime City

Fin août 2007. Eriksson a dépensé 50 millions de £ en recrues exotiques, dont Rolando Bianchi (9M), Elano (8M), Vedran Ćorluka (8M), Valeri Bojinov (6M), Felipe Caicedo (5M), Martin Petrov (5M), Gelson Fernandes (4M) et Javier Garrido (1,5M). Le Suédois assure aux sceptiques que la mayonnaise va prendre. Elano, milieu offensif, décrit Manchester comme « une superbe ville dotée d’un climat qui lui convient« . Tout est relatif : Elano arrive d’Ukraine (Shaktar).

L’international brésilien fera un début de saison canon, puis la langueur de l’hiver le frappant de plein fouet, il hibernera profondément (suivra l’inévitable transfert vers la Turquie, été 2009, au Galatasaray, après avoir passé sa deuxième saison au club à jouer les divas en s’embrouillant avec Mark Hughes, l’entraîneur).

Fin Août-Septembre 2007. Début de rêve pour City. L’assemblage hétéroclite fonctionne au-delà de toutes espérances. Les Elano, Geovanni, Bojinov, Ćorluka et autres Bianchi mettent le feu et enchaînent les prestations victorieuses. En particulier Bianchi. L’Italien marque son premier but anglais lors de la première journée, après seulement 18 minutes ! (il lui faudra attendre quatre longs mois avant de remarquer en championnat et il sera vite refourgué à la Lazio en janvier 2008).

30 novembre 2007. Malgré une déroute 6-0 à Chelsea fin octobre, Man City fait un excellent premier tiers de saison, et occupe la troisième place fin novembre.

Début janvier 2008. City peine mais est toujours 4ème. Une vague de noms clinquants déferle à l’ouverture du mercato d’hiver : Luis Fabiano (FC Séville), Diego Milito (Real Zaragoza), Miguel Angulo (FC Valence), Djibril Cissé (OM), Vágner Love (CSKA Moscou), Mancini (Roma) et Lukas Podolski (Bayern Munich). Et Fred (OL).

20 Janvier 2008. Les huit recrues de l’été fatiguant, et le reste de l’effectif « international » déclinant rapidement (Darius Vassell, Emile M’penza, Michael Ball et autres Sun Jihai), Eriksson se renseigne sur Benjani Mwaruwari.

Ousmane Dabo, et Rolando Bianchi partent pour la Lazio. Le Français, après un son séjour anglais pourri (peu de matchs, blessures et violente agression de Joey Barton), est ravi de retrouver sa Botte. Paul Dickov va à Blackpool et Georgios Samaras est prêté au Celtic, véritable grenier à pipes du foot britannique.

31 janvier 2008. Les recrues du mercato débarquent. Ni Milito, Fabiano ou Mancini mais Felipe Caicedo (Basle, 5M) et Benjani (Portsmouth, une fortune). Caicedo, un attaquant de 19 ans, est présenté comme ‘l’un des grands talents sud-américains » et on n’hésite pas à le comparer à Adriano, naturalmente. Benjani est Benjani. Il est présenté comme un « regular goalscorer« . Eriksson a finalement réussi à recruter le Zimbabwéen après des tractations compliquées, et comiques. Benjani doit arriver sur Manchester (de Southampton) vers 16 h 00. Il y a urgence, après minuit, plus de deal possible.

Vol BMI1396 Southampton-Manchester, 15 h 15. Celui que Benjani doit prendre. Il est d’ailleurs bien présent à l’aéroport en temps et en heure. Il le rate.

Vol BMI590 Southampton-Manchester, 17 h 00. Benjani, toujours sur place, le rate aussi.

Vol BMI592 S-M, 18 h 45. Annulé.

Vol BMI594 S-M, 20 h 00. Retardé.

Fin de soirée, toujours pas de Benjani. Finalement, à 23h20, après avoir raté deux avions de suite pour Manchester, Benjani arrive au centre d’entraînement de Carrington. Il s’excuse : il s’est endormi dans le departure lounge de l’aéroport et a laissé passer deux vols pour Manchester ! Il arrive donc trop tard pour passer la visite médicale, remplir et envoyer tous les papiers à temps.

Portsmouth et Harry Redknapp sont furieux. Pompey risque de perdre gros car le club avait déjà imprudemment confirmé l’achat de Jermaine Defoe aux Spurs (9M), acquisition dépendante de la vente de Benjani qui devait financer Defoe.

5 février 2008. Après maintes difficultés, le deal Benjani est finalisé, mais pour moitié moins que prévu… 4M au lieu des 8M initialement convenus (le reste, 4M, dépendra du nombre de matchs joués). Benjani et ses siestas à l’aéroport viennent de coûter 5 millions d’€ à Portsmouth. Peter Storrie, le chief exec de Portsmouth, déclare dans le Times :

« Nous aimons tous Benji, c’est un garçon à la personnalité unique, mais ce transfert qui s’est éternisé s’est fini en fiasco. L’avion de 19 h 00 a été annulé, et le suivant retardé. Et le fait que Benji se soit endormi à l’aéroport n’a pas facilité les choses« 

Sur le terrain, prenant exemple sur la nouvelle recrue, l’équipe continue de piquer du nez.

28 février 2008. Shinawatra retourne en Thaïlande après 17 mois d’exil (pour « laver son nom« ). Parmi la foule de ses supporters présents à l’aéroport Suvarnabhumi, six cents policiers prêts à cueillir le nouvel ami des Gallagher Brothers. Il est immédiatement arrêté, puis libéré sous caution. Son procès doit se tenir le 12 mars 2008. Mais Shinawatra s’étant éclipsé, le procès est reporté à août 2008. Shinawatra sera finalement condamné à deux ans de prison. Cependant, dix jours avant sa condamnation, Shinawatra avait quitté le pays pour demander l’asile politique au Royaume-Uni (refusé). Shinawatra collectionnera alors les passeports, dont celui de Panama et du Monténégro. Il partage aujourd’hui son temps entre Londres et Dubaï, tout en demeurant politiquement très actif (il est l’un des leaders des Chemises Rouges).

Avril 2008. Le frère de Ronaldinho, Roberto de Assis est repéré dans les tribunes d’Eastlands, les spéculations vont bon train. Les rumeurs du limogeage imminentes d’Eriksson abondent. A season of two halves. Si la première partie a été réussie, la deuxième a été médiocre. Garry Cook, ex directeur marketing de Nike, et personnage influent dans l’industrie du sport depuis vingt ans, est nommé Chief exec du club.

Garry Cook, le Monsieur Muscle de City

Garry Cook, le Monsieur Muscle de City

11 mai 2008. City finit la saison piteusement contre Middlesbrough, les fesses rougies par une tannée monumentale, 8-1. City termine 9ème de Premier League. Par le biais de la Fair Play League, les Blues décrochent tout de même une qualification en Coupe UEFA (ils se feront sortir par Hambourg en quarts). La saison 2007-2008 en images.

Kevin Quigagne