Posts tagged ‘Saint James’ Park’

Non, pas le Top XI auquel vous pensez. Parce qu’il n’y a pas que des Anfield, Goodison Park, Old Trafford, Parkhead, Villa Park et autre Craven Cottage pour garnir le Panthéon des stades remarquables du football britannique. Il y a aussi l’extraordinaire Kenilworth Road, le perma-inondé Claggan Park, l’excentrique Brisbane Road, le regretté Millmoor, feu le gueux Eastville et tant d’autres, vénérables ou insignifiants, pouilleux ou proprets, vivants ou disparus. Ce Top XI, écrit dans une chambre de bonne élitiste sans prendre l’ombre d’un risque, est donc un éloge aux crasseux, aux sans-grades, aux sans-gradins, aux populaires, aux octogénaires, aux oubliés et aux mal rasés démolis.

La passion des Anglais pour leurs stades n’a sans doute pas d’équivalent au monde. Peut-être la nécessité a-t-elle forgé cet amour, les supporters anglais suivant souvent leur club à l’extérieur par centaines ou milliers, qu’il soit en Premier League ou en League Two (D4), par un beau samedi après-midi d’été ou un mercredi soir de décembre.

Toutefois, si on célèbre volontiers les monuments du genre, on ne s’attarde jamais sur les stades situés dans un environnement particulier, charmant ou ingrat. Une grave lacune que Teenage Kicks tenait à combler. Du spécimen lové dans un écrin de beauté à la verrue urbaine purulente qui périt étouffée par sa propre pestilence, en passant par le dernier des Mohicans (stade de centre-ville), TK vous embarque pour un tour d’horizon des cadres de vie footballistiques.

[Cliquer sur les photos peut rapporter gros]

# 1. Eastville (Bristol Rovers – 1897-1998)

L’ancien antre des Gasheads de Bristol Rovers (jusqu’en 1986) était coincé entre une énorme usine à gaz (Stapleton Gasworks) et une autoroute surélevée (la M32) qui passait à 30 mètres au-dessus d’une tribune latérale ! Evidemment, l’endroit puait le gaz, d’où le surnom du club, The Gas ou Gasheads (au départ une insulte du rival Bristol City récupérée par Rovers).

Ce stade, avec sa tribune principale caverneuse et une bizarroïde tour de contrôle aux airs d’oeil de cyclope star trekien (le box de presse ? Une chambre de bonne ?), était un couteau suisse malformé et hyperactif. Eastville, qui pouvait accueillir 40 000 spectateurs dans les Sixties, servait à tout : cricket, rounders (sport anglais de type base-ball), courses de lévriers, speedway (moto), concerts, football américain, foires et même vide-greniers géants le dimanche ! On vous laisse imaginer l’état de la pelouse. Pour couronner le tout, Eastville se situait aussi au bord de la rivière Frome, qui inondait régulièrement le stade. Faut dire que ce stade se trouvait sur une zone marécageuse…

En août 1980, un incendie endommagea sérieusement une tribune et les Pirates (leur autre surnom) durent s’exiler à Bath. En 1998, Eastville fut démoli et le terrain racheté 2M £ par une chaîne d’hypers pour être finalement revendu à IKEA. Que nos lecteurs bristolliens (si, si, on en a) aient une pensée pour Eastville la prochaine fois qu’ils iront acheter un Klingkšbὅj ou une Applångsö pliante.

L’hiver dernier, l’un de nos plus braves reporters avait fait le déplacement chez les Gasheads. Voir également cet émouvant hommage à Eastville.

# 2. Springfield Park (Wigan Athletic – 1897-1999)

Stade des Latics de 1901 à 1999. Démoli été 1999, il était temps, il se démolissait tout seul.

Quand Roberto Martinez débarque au club comme milieu de terrain l’été 1995, Wigan vient de finir 14è de D4 et se prend régulièrement des tannées contre des clubs de bourgade et évolue devant des chambrées de 1 500 personnes dans un stade à peine digne du foot amateur, le notoirement révoltant Springfield Park (voir cet article TK, le tour du propriétaire ne manque pas de piquant). Voilà ce que Barry Worthington, historien du club, dit de « Springy Park » dans le Four Four Two # 200 :

« Springfield Park, en 1978, est un cloaque infâme. Les toilettes, c’est un long mur avec un trou, pour trente personnes. Un ruisseau de matières et d’eau dégueulasses coule en permanence. On baigne dans tellement de pisse qu’il faut remonter son pantalon jusqu’aux genoux avant d’uriner. Quant à la « tribune de presse », elle consiste en une cabane exiguë avec une vitre en plexiglas, pas nettoyée depuis cinquante ans et tellement opacifiée par les excréments d’oiseaux que les journalistes se plaignent de ne rien voir du match. Si bien que souvent, les deux ou trois reporters présents se partagent le boulot : l’un reste au micro, et l’autre est à l’extérieur de la cabane et relaie l’action et les incidents au premier avec le moins de différé possible. »

# 3. Saint James’ Park (Newcastle United – inauguré en 1892)

Situé dans l’hypercentre de l’élégante cité Geordie, l’un des tous derniers stades british de centre-ville. SJP jouxte l’agréable Leazes’ Park et quelques bâtiments classés (d’architecture georgienne) presque collés à la petite tribune Est, au premier plan sur la photo (d’où l’impossibilité d’agrandissement, par l’est en tout cas ; la seule possibilité serait de rehausser le Kop des Magpies, la fameuse tribune Gallowgate, à gauche. Mais NUFC la remplirait-elle ?).

Pour certains esprits malfaisants qui, prétend la rumeur, ont tenté par le passé de contaminer ce blog férocement impartial et donner une version calomnieuse de la réalité, Saint James’ ne serait qu’un banal abri pour vulgum pecus désoeuvrés. Une telle position est désolante et croyez-bien, dear readers, que nous ne saurions tolérer ici de telles dérives branquignolesquement partisanes. Qu’on se le dise haut et fort, SJP est un bijou de 52 400 places, redéveloppé au cours des années 1980 et surtout post 1990 sous la tutelle de John Hall et Freddy Shepherd (les anciens propriétaires), qui le firent passer progressivement de 30 000 à 36 000 places avant l’Euro 1996, puis à 52 000 en 2000. Le plus haut toit en cantilever* d’Europe (64 mètres) y fut construit en 1998. On est loin du SJP des débuts, voir ce fascinant clip de 1901.

Il n’en reste pas moins, en toute objectivité, qu’il est fort dommage de voir SJP occupé par un petit club sans grande envergure, dixit Sir Alex Ferguson lors de cette conf’ de presse. Et si Siralex le dit, ça doit être vrai. Voici à quoi ressemblait SJP il n’y a pas si longtemps (1990) :

(*Définition wiki : structure qui s’élance dans le vide en ne reposant que sur un point d’appui)

# 4. Dripping Pan (Lewes FC – inauguré en 1885)

Le petit stade (3 000 places) de Lewes FC (D7) près de Brighton est connu en Angleterre pour les deux raisons suivantes :

a) Son blaze comique : dripping pan = lèchefrite, récipient pour récupérer la graisse/le jus. Evidemment, ce Dripping Pan n’a rien à voir avec du jus gras. Quoique… Certains sites expliquent l’origine incertaine du nom en évoquant une prostituée nommée Pam qui tapinait à cet emplacement et dégoulinait de partout le matin venu. Charming. Selon les historiens du club, il semble cependant plus probable que le nom provienne de la fabrication du sel à cet endroit au moyen-âge. A choisir, on préfère la version de la pute.

b) Sa superbe position géographique, avec en arrière-plan les collines de craie du Sussex. Le Dripping Pan est également construit dans une cuvette et des buttes de gazon ceinturent le terrain.

Le club de Lewes est également célèbre pour ses affiches de match génialement décalées (ici aussi).

Le Kop du Drippin Pan est chichement garni mais qu'il est chaud ! (un fumi ou la fumée des saucisses de la buvette rougie par des spots ?)

Le Kop du Dripping Pan est chichement garni mais qu'il est chaud ! (un fumi ou la fumée des saucisses de la buvette rougie par un spot ?)

# 5. Millmoor (Rotherham United, 1907-2008)

Madmax meets Detroit… De loin les alentours de stade les moins glamours du pays, l’ensemble est ci-dessus immortalisé par English Heritage (!), l’un des deux organismes –  avec le National Trust – en charge du patrimoine anglais. Et Millmoor était effectivement un sacré morceau de patrimoine !

Ceinturant la moitié de l’enceinte, une gigantesque casse auto et métaux. A l’arrière plan, un vaste terrain vague bétonné délimité par une ligne de chemin de fer servant au fret. L’accès au stade se faisait par deux longues rues quasi désertes avec usines désaffectées, entrepôts, pubs abandonnés et maisons barricadées de chaque côté. En cela, Millmoor rappelait l’ancien Den (antre de Millwall de 1910 à 1993), en encore plus lugubre.

Depuis l’été 2012, les Millers de Rotherham United (D3) jouent dans cette enceinte moderne beaucoup moins fun :

Sacré contraste !

# 6. Bank Street (Manchester United – 1893-1910)

Quartier de Clayton, 1900 (le stade est indiqué en rouge, en bas à droite)

En août 1893, Man United (alors appelé Newton Heath) emménagea dans ce stade qui sera porté à 50 000 places avant sa démolition en 1910.

Sur la photo, Bank Street est environné par les usines du Albion Chemical Works qui vomissaient sans discontinuer leurs épaisses fumées, tandis que l’odeur pestilentielle faisait cracher aux joueurs et spectateurs ce qui leur restait de poumon.

Voici un extrait d’un compte-rendu de match de FA Cup contre Portsmouth, paru dans le Guardian en 1901 et qui illustre le fait qu’à l’époque « enfiler le bleu de chauffe » n’était pas qu’une expression imagée :

« Pendant le match, le plus dur pour les joueurs fut de lutter contre les fumées émises par la trentaine de cheminées et l’odeur âcre qui s’en dégageait, sans parler des chaudières industrielles derrière les buts déversant par à-coups d’énormes grappes de vapeur sur le stade. » (rapporté par Simon Inglis dans son livre Football Grounds of Britain).

Le terrain était également folklorique, tellement marécageux que bon nombre de résultats furent contestés après coup, les adversaires invoquant l’état de la « pelouse », décrite par certains comme « une terne étendue de sable mouillé, laissant entr’apercevoir ici ou là quelques touffes de gazon ».

Un club, les Walsall Town Swifts, en découvrant pour la première fois cet ersatz de surface, refusèrent même de jouer. Pour les convaincre, les groundsmen durent étaler une énième couche de sable sur l’espèce de chaux qui recouvrait le terrain. Walsall ira jusqu’à se plaindre à la Football League d’avoir joué sur un toxic waste dump (décharge de produits toxiques). Walsall réussira même à faire annuler le résultat du match, peu en leur faveur il faut dire : 14-0 (le match sera rejoué, et les Martinets des Midlands ne se prendront que 9-0).

# 7. Kenilworth Road (Luton Town – inauguré en 1905)

En symbiose parfaite avec l’habitat local. Difficile en effet de faire plus britannique que l’antre de Luton Town (D5 aujourd’hui mais ancien caïd de D1, de 1982 à 1992) : Kenilworth n’est pas seulement inséré parmi les maisons de briques rouges comme on écrit des stades britons dans les bonnes gazettes, il se tape carrément l’incruste chez l’habitant. Pour illustration, ci-dessous l’extraordinaire entrée Visiteurs de la tribune Oak Stand, encastrée entre deux terraced houses ! (ici également). A la place du salon et canapé, des tourniquets et un tunnel, original.

Et si vous rêvez d’une maison avec stade dans le jardin, achetez autour de Kenilworth. L’arrière du stade :

# 8. Claggan Park (Fort William FC, ouest des Highlands – in. en 1985)

L’antre du club de Fort William FC dans les Highlands écossaises. Le stade se trouve au pied du Shoulder, une imposante colline dominée par Ben Nevis, le point culminant du Royaume-Uni (1 344 mètres). Tout cela est fort pittoresque mais quand on décida de construire un stade de 4 000 places à cet endroit, on négligea visiblement un petit élément d’ordre topo-hydrographique : on est dans les Western Highlands et le stade se trouve en bas de la colline. Ergo, ça flotte pas mal – 3 fois plus que dans le Finistère – et les ruisseaux irriguent en permanence le pauvre Claggan Park qui sature autant que la fille de joie du Dripping Pan.

Résultat : le terrain est constamment inondé et Fort William explose régulièrement le record national de report de matchs (ainsi que de défaites, 30 sur 34 matchs la saison passée en Highland Football League, – 106 de goal average). C’est simple, de novembre à avril, le terrain est impraticable, pour cause de mousson septentrionale. Bon an (3 000 mm de pluie), mal an (4 500 mm), on dispute les 17 matchs à domicile sur 3 ou 4 mois, qui ne se suivent pas forcément… Bah, au lieu de bourriner sur un terrain marécageux et en pente, on se console en allant au pub, ça descend tout autant.

# 9. Bayview Stadium (East Fife, Ecosse – inauguré en 1998)

Stade d’East Fife (D3), à 60 kms au nord d’Edimbourg. Une seule tribune, de 2 000 places. En arrière plan, la charmante centrale de charbon de Methil, malheureusement (pour TK) démantelée en avril 2011. Et derrière la centrale, la bise glaciale de la Mer du Nord où le terrible haar (brouillard écossais du littoral) aime sévir.

Selon un site internet assez obscur dont j’ai oublié le nom, Bayview Stadium aurait été élu « pire stade de Grande-Bretagne » par le passé. Une récompense bien méritée en tout cas. Kick-off, le blog foot britannique de l’Equipe, parlait de ce stade ici.

# 10. Brisbane Road (Leyton Orient – inauguré en 1937)

En 1995, quand un certain Barry Hearn rachète Leyton Orient pour l’excentrique somme de 2,47 £, le club est financièrement exsangue. Quelques années plus tard, l’original Hearn a une idée lumineuse pour renflouer les caisses : il vend les quatre virages à un constructeur. Inutile de préciser que les apparts avec balcon sont très convoités les jours de match ! Et cette saison, y’a du monde aux balcons : Leyton Orient est premier de D3 avec 38 points sur 45 possibles.

# 11. Stadium mk (Milton Keynes Dons – on se fout de sa date d’inauguration)

Stade des faux Dons, imposteurs connus aussi sous le nom de Franchise FC. Ces usurpateurs d’identité évoluent en D3 paraît-il. Mais Dieu qu’il était beau ce stade à l’état de bac à sable géant… L’aurait dû rester comme ça tiens, histoire de distraire les marmots du coin qui n’ont que des vaches en béton (la triste spécialité locale) pour s’amuser. Bien fait pour eux, sales mômes.

Allez, pour la route, un deuxième mini Top 10 :

1. Caledonian Stadium (Inverness Caledonian Thistle, D1 écossaise, nord des Highlands)

« Caley » est surtout connu en Angleterre pour deux choses :

a) son manager depuis janvier 2009, le bien nommé Terry Butcher (enfin, plus pour longtemps, il devrait filer à Hibernian d’ici vendredi)

b) le joli jeu du mot du Sun (qui doit employer une armée de calembouristes) en février 2000 pour une superbe victoire 3-1 de Caley à Parkhead en Coupe d’Ecosse : « Super Caley Go Ballistic Celtic Are Atrocious » (= Caley Cartonne, le Celtic est Nul), directement inspiré bien sûr de la célèbre chanson de Mary Poppins supercalifragilisticexpialidocious. Une défaite qui contribua au limogeage de John Barnes, alors manager.

En fait, point de trait de génie de la part du Sun… Le célèbre torchon avait tout simplement pompé sur le Liverpool Echo qui titra ainsi une belle victoire de Liverpool sur QPR en décembre 1976 où Ian Callaghan (surnommé « Cally ») fut élu Homme du Match : Super Cally Goes Ballistic, QPR Atrocious.

2. Waterside Stadium (Walton Casuals, D8, sud londonien)

Sandwiché bien au chaud entre l’usine à gaz de Sunbury Lock, un terminal pétrolier de BP Amoco et une station d’épuration des eaux. Avec une rivière et quelques arbres au milieu de tout ça quand même, faut bien s’oxygéner un peu de temps en temps.

3. Griffin Park (Brentford FC, D3, ouest londonien)

Rien de notable dans le paysage urbain de ce coin de l’ouest londonien mais Griffin Park compte un pub à chaque coin du pâté de maisons. Et ça vaut bien tous les cadres de vie au monde (cliquez sur la pinte à gauche pour boire un clip rafraîchissant).

4. The Recreation Ground (Aldershot Town, D5, sud de l’Angleterre)

Rien de bien récréatif dans ce stade de 7 000 places dominé par un bâtiment d’une laideur absolue.

5. Gayfield Park, stade du Arbroath FC (D3 écossaise)

La mer, qu’on voit danser le long des golfes clairs, tralalitralala, à imaginer au son de la cornemuse bien sûr. Les jours de grande marée, les centres au troisième poteau atterrissent direct dans la North Sea.

6. Mill Road (Arundel FC, D9, sud de l’Angleterre)

Arundel Castle en arrière-plan, superbe. Côté spectacle, on sait au moins où regarder.

7. Loop Meadow Stadium (Didcot Town FC, D7, près de Birmingham)

Très bucolique, au pied des tours de refroidissement. Cela dit, les spectateurs doivent kiffer car c’est probablement ce que Birmingham a de plus beau à offrir.

8 & 9. Tannadice (Dundee United, D1 écossaise) et Dens Park (Dundee FC, D2)

Rivalité dans un mouchoir de poche : 103 mètres séparent les Arabs (United) des Dees (FC).

10 & 11. Meadow Lane (Notts County, D3) et City Ground (Nottingham Forest, D2)

300 mètres (avec la rivière Trent) séparent les Magpies de Forest.

Kevin Quigagne.

Articles TK sur le même thème des stades :
92 stades en 92 heures
Le mythique 92 Club
Sunderland, à la recherche de la clameur perdue

Agressions, délits sexuels, outrage à agent, matchs truqués, fraude aux assurances, alcotests qui explosent, coke en stock, marie-jeanne, dopage en série, vol de beignets en bande organisée… Les commissariats et tribunaux de notre belle île criminogène ont fort à faire avec les footballeurs depuis le début de saison.

Voir intro dans la première partie, le retour de Crimewatch.

 

27 septembre 2011

Pré-examen de l’affaire Garry O’Connor, au tribunal correctionnel d’Edimbourg (28 ans, international écossais d’Hibernian FC).

Les faits. Le samedi 14 mai dernier, l’ex attaquant du Lokomotiv Moscou est intercepté dans le centre d’Edimbourg avec de la poudre blanche sur lui. Non, Garry ne part pas enrober son Mars de farine avant de le faire frire (voir clip recette, succulent) comme cela se fait chez les Jocks.

Selon la police, O’Connor résiste violemment à l’arrestation et tente de s’enfuir. Cocaïne, outrage à agent, délit de fuite… joli hat-trick pour un jour de match. O’Connor, absent à cette pré-audition, plaide non coupable sur toute la ligne (de coke, évidemment) par le biais d’une lettre envoyée au tribunal.

En mai, il déclara vouloir changer radicalement de lifestyle. Il expliqua qu’il avait dépensé 20 000 £ pour se faire effacer les tatouages au cou (« Ça fait passer un message négatif »). Il aurait mieux fait de changer de coiffure, son mullet étant criminel en soi. Garry se fendit de cette amusante déclaration :

« Je promets d’arrêter de conduire des voitures de sport, j’ai retenu la leçon. J’ai déjà vendu mon Hummer. Je vais m’acheter une Range Rover à la place, c’est plus pépère. »

En attendant, Garry continue d’affoler les compteurs, 10 buts en 12 matchs pour Hibs cette saison. C’est sûr, la coke, ça donne du peps. Le 17 septembre, après avoir marqué, O’Connor souleva son maillot pour y révéler un message digne de la Tea Party : « Only God can judge me. »

Pas tout à fait exact car deux procès attendent O’Connor en 2012. Celui pour l’affaire suscitée et un autre pour fraude aux assurances. En avril 2011, Garry avait simulé un accident avec sa Ferrari Spider F1 pour toucher l’assurance (ici). Un calendrier aussi chargé que Garry donc. Dieu va avoir du boulot.

 

28 septembre 2011

Le tribunal d’Oldham (Greater Manchester) condamne Carlos Tévez à un total de 110 £ d’amende et lui sucre trois points sur le permis pour un excès de vitesse datant de novembre 2010, commis au volant de sa Bentley, peu après la purge Man City-Birmingham City.

Cette affaire ne serait jamais arrivée au stade judiciaire si Carlos avait répondu aux nombreux courriers adressés, le sommant de s’acquitter de la modeste prune et de révéler l’identité du conducteur.

Tevez, absent au tribunal, a fait savoir par ses avocats « qu’il ne comprenait pas l’anglais et laissait ses conseillers s’occuper du courrier. » Ces derniers ont déclaré qu’ils « ne niaient pas que le courrier ait pu arriver » chez lui à Prestbury (Cheshire).

Son avocat, Gwyn Lewis, a annoncé au tribunal que son client ne pouvait choisir l’option rédemption (stage) car ce dernier n’avait pas répondu dans les temps (forcément, puisqu’il n’ouvre jamais son courrier). Lewis a ajouté ce commentaire poignant :

« M. Tevez a déjà beaucoup souffert pour ne pas avoir répondu aux autorités au sujet du stage de rattrapage des points. Mon client s’engage à payer les 110 £ de pénalité dans les 28 jours. »

Déjà en février 2009, Tevez, alors qu’il se rendait à un entraînement Man United, s’était fait arrêté sur l’autoroute M60 pour Bentley aux vitres trop teintées. La police, constatant que le permis de l’Argentin n’était pas en règle, lui avait confisqué l’engin. Patrice Evra, qui talonnait l’Argentin (en Bentley aussi le Pat’) l’avait alors pris en stop. Décidément, très utile Pat’ dans ces embrouilles sur roues, on imagine bien le héros de Knysna se reconvertir dans la concession tout véhicule.

Peut-être en association avec le Citizen Mario Balotelli, qui lui a accumulé plus de 10 000 £ d’amendes routières en un an – sa voiture a été envoyée à la fourrière 27 fois ! Côté club, le turlupin italien a déjà accumulé plus de 300 000 £ d’amendes pour divers gestes peu citoyens (voir ici). Devant tant d’incivilité, les officiers de liaison de Man City s’arrachent les cheveux. L’un deux, au Daily Mail :

« Mario s’en fiche ! Lui, il prend sa voiture pour aller au resto du coin et la laisse plantée n’importe où, mal garée, en double file ou sur une ligne jaune. L’autre jour, sa Maserati avait des ratés, il n’arrivait pas à la redémarrer, alors il l’a abandonnée en plein milieu de la rue. On a dû aller la chercher. Un employé du club lui nettoie régulièrement sa voiture et à chaque fois qu’il vide sa boîte à gants, elle déborde de contraventions. On lui en a parlé mais il s’en contrefout. »

 

28 septembre 2011

Où l’on reparle de Titus Bramble, 30 ans. On se souvient de cette affaire de viol au Vermont Hotel de Newcastle il y a un an (ici). Le défenseur, présent sur les lieux et placé en garde à vue, avait été innocenté un mois plus tard mais son frère (international de Montserrat, Antilles britanniques) avait pris 4 ans et demi de zonzon en août devant la Cour d’Assises de Leeds.

A peine 24 heures après avoir sombré pieds et âme dans la défaite contre les vaillants Canaries de Norwich (voir compte rendu lyrique de notre correspondant sur place dans le Norfolk), Titus décide de fêter cela en allant se pinter sur Yarm, sympathique bourgade du North Yorkshire fort prisée des footballeurs (coin où Lee Cattermole est interdit de pub par les Pubwatch locaux, ici). Le mardi soir à Yarm, c’est « Soirée célibataires » surnommée « Grab a Granny Night » par les autochtones (= on se pécho une grand-mère).

Bramble échoue au Cross Keys et, la grand-mère dûment pécho, c’est donc accompagné qu’il monte dans un taxi à 2 h 30, en route pour son domicile situé dans le célèbre domaine de Wynyard Park, notoire repère de footballeurs (près de Hartlepool, ville où l’on croit encore que les Français ressemblent à des singes, voir ici – accessoirement club de D3 où Nobby Solano, ex-Magpie et plus célèbre Péruvien, évolue actuellement).

Cinq minutes plus tard, gros barouf dans le taxi et devant la détresse de la passagère, le chauffeur décide de filer directement au commissariat le plus proche. Dans la journée, la police met Bramble en examen pour agression sexuelle et possession de Class A drug (vraisemblablement de la cocaïne). Le Black Cat a été libéré sous caution, et immédiatement suspendu par le club, pour une durée indéterminée, le « temps de faire une enquête interne » (communiqué officiel du club). Voir clip des autres ratés de Titus.

D’ordinaire dans ce genre d’affaires, côté club, c’est la langue de bois qui prévaut. Mais pas cette fois. Steve Bruce (manager de Sunderland) s’est déclaré « personnellement trahi » par Bramble. Brucie ne décolère pas, dans le Daily Telegraph :

« Ce qu’il a fait est irrespectueux pour le club, pour moi-même et pour les supporters, qui étaient 1 000 à s’être déplacés à Norwich un lundi soir [à 450 kilomètres, ndlr TK] et si tu demandes à chacun de ces supporters si Titus Bramble aurait dû se trouver en boîte de nuit en semaine, le lendemain d’une défaite, ils te diraient tous non. Les footballeurs sont aujourd’hui coupés de leurs supporters. […] Ils sont grassement payés [Bramble touche 175 000 £/mois, ndlr TK]. La responsabilité morale va de pair avec l’argent et, pour moi, un footballeur ne devrait pas se trouver en boîte de nuit un lundi, mardi ou mercredi, surtout après une défaite – et surtout au vu de sa piètre prestation contre Norwich. A sa place, je me serais enfermé 24 ou 48 heures en faisant profil bas et l’entraînement venu, j’aurais tout fait pour impressionner, plus que lors du match de lundi soir. »

Il n’aura pas échappé à Titus que Brucie n’a mentionné ni le jeudi ni le vendredi dans son coup de gueule.

 

29 septembre 2011

Tesco d’Altrincham, comté du Cheshire, sud du Grand Manchester. Trois jeunes désœuvrés déambulent dans les rayons. Ils parlent fort, en espagnol, roulent des mécaniques et se font vite repérer. Deux d’entre eux croquent un beignet, avant de se diriger nonchalamment vers la sortie. Des hools vraisemblablement, se disent les vigiles devant les caméras de surveillance. Ils interviennent alors en nombre et conduisent le gang dans la pièce « Stop and Search ».

Une scène somme toute banale. Sauf que le meneur n’est autre que le gardien de Man United, David de Gea. Une responsable du magasin, au Daily Mail :

« De Gea et ses deux amis ont été tout sauf subtils ! Ils sont entrés dans le magasin en fanfaronnant et en parlant fort, en espagnol. Le personnel chargé de surveiller les rayons sur les écrans les a vus prendre deux donuts du frigo Krispy Kreme. Et là, ils ont tenté de quitter le magasin sans payer. »

Prix du beignet : 1,19 £. Salaire de l’Espagnol : 300 000 £ / mois. Le club a décliné tout commentaire mais selon une source au club, l’Espagnol se serait fait sacrément charrier le lendemain :

« Les coéquipiers l’ont bien chambré et ont proposé d’aller lui acheter des beignets. »

Les internautes ont suggéré aux supporters de Norwich de balancer des donuts sur le terrain lors du Man United-Norwich du surlendemain. Le club a prévenu :

« Quiconque sera pris balançant un beignet sur le terrain sera expulsé du stade. »

En exclusivité mondiale, TK a réussi à se procurer la bande vidéo de l’arrestation mouvementée de l’Espagnol (grimé, évidemment).

 

7 octobre 2011

Steve Jennings, milieu de terrain de Motherwell (PL écossaise), ainsi que deux membres de la famille Rooney (Wayne, le père, et l’oncle Richie) sont arrêtés en compagnie de six hommes à Liverpool et Glasgow pour une affaire de paris frauduleux sur un match partiellement truqué.

La fraude porterait sur le Motherwell-Hearts du 14 décembre 2010, Hearts avait gagné 2-1 sur un pénalty. Jennings (un Liverpudlien) se serait fait délibérément expulser (pour contestation).

Constatant que plusieurs parieurs, nouvellement enregistrés sur un site en ligne, avait misé de fortes sommes (à 10 contre 1) sur une expulsion dans le match, deux sociétés de paris avaient immédiatement fait part de leurs soupçons aux autorités.

Après une longue enquête de neuf mois, la police et la Gambling Commission ont abondé dans leur sens. Tous les suspects ont été relâchés sous caution après une garde à vue. Le prochain épisode judiciaire de cette affaire est prévu pour début 2012.

 

12 octobre 2011

L’ex Gunner Paul Merson (surnommé « The Merse ») arrêté cette nuit vers 3 h 30 pour conduite en état d’ivresse après avoir perdu le contrôle de son 4×4 Mercedes et percuté un camion sur l’autoroute A40, voir ici. Merson s’en sort bien, blessures superficielles pour l’ex international anglais (rien de grave non plus pour le chauffeur du bahut – la Merc’ est bonne pour la casse). Merson, 43 ans, aujourd’hui consultant sur Sky, dit s’être endormi au volant.

On ne présente plus le gainsbourien Paul Merson, ex footballeur talentueux et poly-addicté (alcool, drogues, jeu) qui ne quitte plus les rubriques agitées des journaux depuis les Nineties, tantôt pour révéler une nouvelle addiction et de nouvelles dettes, tantôt pour parler de mystérieuses potions qu’Arsène concoctait pour les joueurs, mais le plus souvent pour parler de son dernier bouquin (dont « Rock Bottom » – au fond du trou – et « How Not To Be A Professional Footballer », sorti en début d’année, où il écrit notamment avoir claqué 7M de £ chez les bookmakers).

Paul, c’est aussi quelques jouissifs frissons, séquence foot bordélique. Son bout de saison en colocation avec Paul Gascoigne à Middlesbrough (été 1998) reste l’un des grands moments du foot anglais 2.0 (post création Premier League), probablement la pire idée qu’un club ait eu depuis quinze ans (avec la décision de Leicester City d’associer Ade Akinbiyi à Trevor Benjamin, en 2000). Merson, sur son bout de chemin avec Gazza :

« On était déjantés. Paul était une bombe à retardement qui n’attendait qu’à exploser, mais qu’est qu’on s’est marrés ! Il était vraiment alcolo et givré. Moi, j’étais alcolo, accro au jeu et je me traînais un passé de dépendance aux drogues dures. »

L’idylle ne dura pas longtemps. Merson quitta Boro mi-septembre 1998 à cause, déclara-t-il, de la drinking culture qui y régnait et l’empêchait selon lui de combattre son alcoolisme (fort de Cheddar ! Plus tard, il démentit avoir dit cela). Merson a décrit sa vie hors du terrain comme un « énorme bordel alcoolisé ».

Wenger se sépara du Merse en juillet 1997, l’Alsacien en avait probablement assez d’entendre les joueurs se foutre de la bedaine de Paul, qu’il s’était forgée durant la fameuse boozing culture qui caractérisa l’ère George Graham (1986-1995), avec notamment Tony Adams et Kenny Sansom en chefs de buvette ; un trio qui, raconte la légende, aurait pu coucher sous la table tout ce qui se faisait de plus pochard à la même époque, notamment chez les rivaux de Manchester United (B. Robson, P. McGrath, N. Whiteside) ou Liverpool FC et les fameuses social drinking sessions régulièrement organisées par le club pour « souder le groupe » (souder hein, pas soûler).

 

13 octobre 2011

Tribunal correctionnel d’Ispwich (le Suffolk : sa campagne verdoyante, ses villages pittoresques, ses tueurs en série). Carlos Edwards, 32 ans, milieu international trinadéen d’Ipswich Town, D2 (et ex Sunderland) écope de trois mois de prison avec sursis pour avoir conduit sous le coup d’une suspension de permis (et pas d’assurance, etc.). Il devra aussi s’acquitter d’une amende de 2 500 £ et effectuer 200 heures de travaux d’intérêt général.

Le club, de son côté, lui a collé une amende équivalente à deux semaines de salaire. Edwards était déjà passé par la case tribunal il y a quatre mois, pour un beau hat-trick routier (ici). Son permis lui avait été suspendu un an avec amende de 7 650 £ à la clé.

Carlos Edwards est l’un des joueurs de Trinidad et Tobago qui attendent toujours leurs primes de match… du Mondial 2006 (un coup de Jack Warner, évidemment – au sujet de ces primes, lire le bas de ce post complet Spécial Fifa Summer, 2ème partie, paru dans le forum des Cahiers fin septembre 2010).

 

15 octobre 2011

Alerte Conso-Arnaque. Chers lecteurs, soyez vigilants. Une affligeante tromperie sur la marchandise sévit depuis quelques jours sur ebay : Newcastle United y refourgue son vieux mobilier à des prix criminels (voir photos de l’opération frauduleuse).

Le propriétaire du club, l’étrange Mike Ashley, a en effet décidé de vendre chacune des lettres du NEWCASTLE UNITED qui rouillait sur la tribune East jusqu’à la fin août. Le Southerner fait une fixette sur les panneaux géants et le rebranding douteux à la gloire de sa société.

En novembre 2009, Ashley rebaptisa Saint James’ Park d’une adresse email : SportsDirect.com@St James’ Park, en principe « temporairement » (devant le tollé provoqué – ça gronda jusqu’au parlement – toute intention de renaming permanent fut abandonnée, même si, théoriquement, ce ridicule dot.com est toujours le nom officiel de SJP). Depuis octobre 2010, un énorme Sports Direct (visible de la lune ?) orne le toit de la légendaire tribune Gallowgate, le Kop historique de NUFC. Selon un blog du club, à la place des lettres sur la tribune East, on a désormais le classieux : (logo Puma) sportsdirect newcastle united sports direct (logo Puma).

TK a immédiatement alerté Trading standards (protection des consommateurs et répression des fraudes) qui a ouvert une enquête. Toutefois, tout en se disant affligé, cet organisme s’avoue impuissant légalement. Un responsable nous a confiés, en off :

« La tromperie sur la marchandise est avérée, c’est indéniable. C’est l’arnaque du siècle ici sur Newcastle, on a pas vu ça depuis Guivarc’h, Goma ou Boumsong. Mais bon, que voulez-vous, l’argent ira à une œuvre caritative [Newcastle United Foundation] et si des gens acceptent de payer 3 000 £ pour un bout de ferraille, ça les regarde. Peut-être des Chinois qui ont besoin de métaux, ils raflent tout ce qui rouille en ce moment. C’est un sujet hyper sensible ici, notre direction nous a demandé de fermer les yeux sur cette escroquerie. »

Hmm… Dans ce jeu de chiffres et de lettres, on peut se demander quelle somme l’apostrophe de Guivarc’h aurait atteint sur ebay. Assurément un peu moins que la virgule de Ronaldinho.

Kevin Quigagne.

Dans la même série :

Crimewatch # 4

Crimewatch # 3

Crimewatch # 2

Crimewatch # 1