Archive for juin, 2014

La saison 2013-2014 de Premier League terminée, TK dégaine son bilan club par club.

Rédaction légère assurée par le quatuor Teenage Kicks suivant :

  • Didier Féco (Cardiff, Chelsea, Crystal Palace, Everton, Norwich)
  • Kevin Quigagne (Hull, Newcastle, Stoke, Sunderland, West Ham)
  • Matthew Dymore (Fulham, Man City, Man United, Swansea, WBA)
  • Pan Bagnat (Arsenal, Aston Villa, Liverpool, Southampton, Tottenham)

Et en bonus tout en bas : notre traditionnel message de fin de saison TK, très chaste cette année.

Tottenham (6è, 69 points, G-A +4 / 55 buts pour / 51 contre)

Résumé de la saison

Une saison étrange pour Tottenham, car plutôt satisfaisante sur le plan comptable, mais totalement abominable sur le terrain. On se demandait si la Bale-dépendance était réelle et si le Gallois allait vraiment manquer à cette équipe, on a eu notre réponse. Souvent incapables d’aligner trois passes, les Spurs doivent leur flatteuse 6e place à la faiblesse des équipes derrière plus qu’à la qualité de leur effectif. Une saison à oublier, et une proposition que je soumets comme ça à Daniel Levy : si vous arrêtiez de changer tout l’effectif chaque saison, ça marcherait peut-être mieux.

Satisfactions/Déceptions/Objectifs

Il y a quand même quelques satisfactions dans cette équipe. Hugo Lloris a par exemple prouvé à de maintes reprises qu’il est vraiment le meilleur gardien du monde (chauvinisme force 1). Il faudrait juste qu’il demande au coach de mettre des défenseurs devant lui plutôt que des plots. Parce que sinon, autant il restait à Nice, avec Hognon et Kanté devant lui, il s’amusait autant.

Autre satisfaction : Christian Eriksen. Souvent mal utilisé par AVB, le Danois a néanmoins montré qu’il savait jouer au football et a ébloui White Hart Lane, tout ça pour un investissement raisonnable (£11.5M). Citons enfin, en vrac, Manu Adebayor (10 buts pour le grand attaquant inélégant au possible), Paulinho, Chiriches (jusqu’à sa blessure) et les prometteurs Harry Kane et Nabil Bentaleb.

Quasiment £9M par but marqué : voici le triste bilan de Soldado (£26M, 6 buts) et Lamela (même prix, aucun but)… Si l’Espagnol a réussi de bons matchs en Coupe d’Europe, il a été affligeant en Premier League. Quant au second, on ne l’a quasiment pas vu, et c’est pas plus mal. Les deux ont été nommés dans le liste des 10 pires transferts de Premier League cette saison.

Ont déçu aussi : Danny Rose, qui a semblé embarassé à chaque fois qu’il avait le ballon dans les pieds ; Aaron Lennon, revenu à un stade de joueur-rapide-mais-c’est-tout, et Kyle Walker, très timoré après une bonne saison 2012-13.

Franchement, je ne sas pas quoi attendre de l’année prochaine, si ce n’est une sixième place et des attaquants qui ne marquent pas.

L’homme invisible

Hormis Lamela donc, transparent à chacune de ses entrées en jeu, on a peu vu Lewis Holby, dont on attendait pourtant beaucoup après sa bonne demi-saison l’an passé. Mais l’Allemand a eu du mal à s’imposer et est finalement parti en prêt à Fulham, qu’il n’a pas pu sauver. Mention aussi à Jermaine Defoe : 7 buts en Europa League pour un seul en PL, et un départ en MLS à la mi-saison.

Highlights

Y’en a t-il réellement eu ? Hormis la deuxième victoire d’affilée à OKd Trafford, je vois pas.

Lowlights

Ah là en revanche, ça me parle. Commençons par le bilan catastrophique face aux quatre équipes de tête : un point pris sur 24 possibles (un pénible 1-1 à la maison contre Chelsea), deux buts marqués pour 27 encaissés (soit plus de la moitié de tous les buts pris par les Spurs), et des branlées mémorables (6-0/1-5 contre City, 0-5/4-0 contre Liverpool…). Et bien sûr, dans ces quatre équipes, il y a le rival Arsenal, contre qui les Spurs ont non seulement perdu deux fois en PL, mais aussi en FA Cup (2-0).

Enfin, les Spurs ont également été ridicules dans un autre derby chaud : contre West Ham. Défaits deux fois contre les Hammers (dont un 0-3 à la maison) en championnat, les Spurs se sont également inclinés en League Cup contre cette même équipe.

Le manager

AVB n’ayant pas survécu au 5-0 infligé à White Hart Lane par Liverpool, c’est son adjoint Tim Sherwood qui a assuré le long intérim jusqu’à la fin de la saison.

L’année prochaine, c’est Pochettino qui arrive. Va t-il sublimer cet effectif comme il l’a fait à Southampton ? On l’espère pour les Spurs.

Photo de la saison


A t-on vraiment besoin d’ajouter une légende ?

West Bromwich Albion (17è, 30 points, GA -16 / 43 buts pour / 59 contre)

Résumé de la saison

Très laborieux. Seulement 7 victoires en 38 matchs, soit le plus petit pourcentage du championnat (ex aequo avec Cardiff City). Une défaite à domicile en FA Cup au premier tour, une défaite à domicile en League Cup au deuxième tour. Pas brillant. Les arrivées d’Anichebe (6M£) et de Sessègnon (5,5M£) promettaient pourtant, et on aurait pu attendre d’eux quelques fulgurances au prix où le club les avait achetés. Raté. Au regard des résultats, le maintien en Premier League est en fait quasiment un miracle, et WBA ne doit sa stabilité qu’à la faveur d’adversaires très mauvais. Ils n’auront peut-être pas cette chance tous les ans.

Satisfactions/Déceptions/Objectifs

On connaît la férocité des supporters, mais on peine à leur donner tort lorsqu’ils ne parviennent pas à mettre un ou deux joueurs au-dessus des autres. Tout juste mettent-ils en avant Saido Berahino, le jeune attaquant anglais de 21 ans, meilleur buteur du club (9 buts), et Billy Jones, latéral désormais à Sunderland (fin de contrat).

Les déceptions, c’est le reste, ou presque. Mention spéciale pour Nicolas Anelka, le citoyen du monde, arrivé à WBA avec l’espoir de se refaire une santé sportive (je veux finir ma carrière ici, dira-t-il), et qui trouve le moyen de se faire sottement remarquer pour son premier but. Chapeau l’artiste !

Objectif ménage. Deux coachs se sont succédé au cours de l’année, et le prochain aura fort à faire. Beaucoup de joueurs sont en fin de contrat, et les jeunes de l’Academy seront peut-être amenés à faire leurs preuves plus vite que prévu.

Les hommes invisibles

Brillant à Swansea au début des années 10, Scott Sinclair n’est plus qu’un footballeur intermittent. L’attaquant cumule huit apparitions cette année, dont aucun but. Son transfert à Manchester City ne lui a pas de bien. Désireux de se relancer, son prêt à WBA ne s’est pas avéré très judicieux. Retrouvera-t-il son niveau ?

En défense, c’est Diego Lugano qu’on a peu vu jouer à The Hawthorns. Sept titularisations, un but, et une rupture de contrat en fin d’année. C’était court mais intense. Merci et à bientôt.

Highlights

L’orgasme a eu lieu à la fin septembre, lorsque les Baggies ont successivement battu Sunderland (3-0) et Manchester United (2-1, à l’extérieur). Le reste du temps, en tribunes, on a surtout vu des mouchoirs et des antidépresseurs.

Lowlights

Une seule victoire en 18 matchs, entre début novembre et début mars. C’est long, surtout vers la fin.

En outre, les parcours en coupe ont été assez déplorables.

Le manager

Steve Clark a été viré le 14 décembre 2013, après une année civile assez compliquée. Réussissant merveilleusement ses débuts d’entraineur (2012), la suite fut un peu plus difficile, et les quatre défaites de rang (fin novembre-mi-décembre) ont eu raison de lui.

En remplacement, Pepe Mel est intronisé début janvier avec un contrat de 18 mois, dixit le club. Mel argue qu’il ne dure que six mois. Quoi qu’il en soit, il quitte son poste au bout de quatre mois. Bilan : trois victoires en 17 matchs. Et une apparente mésentente avec ses supérieurs.

On l’a déjà dit, mais on insiste : le nouveau manager aura fort à faire dans ce gros sac de nœuds.

Photo de la saison

Ils sont arrivés les mains pleines de cadeaux de Noël. Mi-décembre, Ben Foster et certains de ses coéquipiers sont allés rendre visite aux enfants de Sandwell Hospital, situé à West Bromwich. C’est une photo comme il en existe des tonnes. Tous les clubs raffolent de ces clichés, qu’ils rendent publics aussitôt pris. Mais on est toujours un peu gêné par l’opération communication. Elle veut rendre les footballeurs humains et proches de leurs supporters. Comme s’ils ne l’étaient pas. Comme s’ils ne pouvaient pas faire une telle chose spontanément. Curieuse impression.

West Ham (13è, 40 points, G-A – 11 / 40 buts pour / 51 contre)

Résumé de la saison

Une saison mal barrée jusqu’à la mi janvier (12 défaites, 4 victoires seulement – 18è) puis net regain de forme et d’efficacité à partir de la fin janvier et du fameux match déclic contre Chelsea, ce 0-0 homérique à Stamford Bridge qui fit tant chouiner le Mou (voir plus bas).

Au final, une année à oublier, une de plus. Pour les supporters, le coupable est tout désigné : le manager, Sam Allardyce. Début mai, un sondage effectué auprès de 12 000 supps  révélait que 78 % d’entre eux souhaitaient son limogeage. Reproche principal : un jeu trop terne et « négatif », surtout à domicile.

Satisfactions/Déceptions/Objectifs

Les bons points vont :

– au gardien espagnol Adrián. On se souvient de sa performance héroïque à Stamford Bridge (0-0) face à l’invraisemblable pilonnage Blues sur ses cages. Elu « Recrue de la saison » et deuxième Meilleur Joueur de la Saison du club.

Mention aussi à l’increvable portier finlandais Jussi Jääskeläinen (39 ans) qui, sans démériter, a perdu son poste de titulaire au profit d’Adrián à partir de janvier. JJ vient de resigner pour un an.

– aux latéraux : l’Ivoirien Guy Demel à droite et l’Irlandais Joey O’Brien à gauche.

– aux arrières centraux James Collins, Winston Reid et James Tomkins. Le Néo-zélandais Reid (Hammer of the Year l’an passé) fait une bonne saison malgré quatre mois d’indisponiblité et Tomkins, 25 ans, commence à confirmer les grands espoirs placés en lui en U21 (10 capes) ; élu troisième Meilleur Joueur de la Saison. 14 clean sheets pour la défense.

– au milieu central Mark Noble, l’âme guerrière et créatrice des Hammers. Doté aussi d’un sacré moteur : 38 fois titulaire en championnat, avec pas mal de 9/10 dans la presse. Au club depuis onze ans, 275 apparitions. Elu Hammer of the Year pour la deuxième fois en trois saisons et Players’ Player of the Year. Serait sans doute international depuis longtemps s’il jouait dans un grand club.  Convoité par du menu fretin (Newcastle & co) mais peu de chance qu’il parte, sauf chez un gros. Rêve du Stade Olympique, probable synonyme de changement dimensionnel du club.

Noble aime les célébrations post-but viriles (ici avec Ilan en 2010)Noble aime les célébrations post-but viriles (ici avec Ilan en 2010)

– au milieu polyvalent sénégalais Mohamed Diamé, très athlétique, percutant et occasionnellement buteur (4 pions, 3 passes décisives). Le Cristolien veut partir dans un club du Top 6 et rêve tout haut de Liverpool où il se verrait bien faire concurrence à Lucas et Joe Allen. C’est sûr que niveau rentre-dedans, y’aurait pas photo.

– au milieu polyvalent Matt Taylor, discret mais efficace.

– au virevoltant ailier gauche Matt Jarvis, un poil irrégulier mais souvent crédité de 6-7/10 dans la presse.

– à l’ex duo de Newcastle Nolan-Carroll. Le premier, capitaine, s’est encore distingué par sa combativité et son sens du placement (21 matchs/7 buts – 2 cartons rouges cependant). Le second n’a pas beaucoup joué (longue blessure, suspension) mais c’est un pion majeur de l’effectif Hammer, pèse terriblement sur les défenses. Aurait pu être du voyage au Brésil s’il n’avait pas raté les deux tiers de la saison.

Et gros bon point à Danny Gray, élu… Supporter of the Season (par d’autres supps, initiative originale du club). Ce super supp a assisté à tous les matchs des Hammers à l’extérieur et à domicile depuis 1976 ! Tous les clubs ont un phénomène comme Danny mais très sympa de la part de WH de l’honorer.

Entre satisfaction et déception, l’ailier Stewart Downing (du mieux dans la percussion mais encore trop inconsistant et petites stats – 1 but/2 passes décisives, en 32 matchs PL) et Carlton Cole, capable du meilleur comme du pire. A vrai dire, on ne sait plus trop où le classer depuis longtemps mais mentionnons-le car son cas est bizarre. Libéré par West Ham en juin 2013 après sept ans de moyens et loyaux services, on pensait le retrouver dans un club exotique ou en pré-retraite à QPR. Mais non, étrangement, il réapparaît… à West Ham. Repris – pour trois mois – par les Hammers en octobre dernier (contrat ensuite prolongé jusqu’en juin 2015).

Rayon déceptions :

– l’ex Sochalien Modibo Maïga, le Malien est souvent cité par les supps Hammers comme le pire joueur cette saison. Prêté à QPR fin janvier mais peu utilisé.

– Joe Cole aurait mieux fait de rester à Lille. A 32 ans, celui qui fut formé chez les Hammers a été libéré. On pourrait le retrouver à QPR, en MLS ou dans un championnat plus exotique à la rentrée.

Temps de prendre le taxi, Joe
Temps de prendre le taxi, Joe

Finissons sur le cas Ravel Morrison. Milieu offensif de 21 ans, sauvé d’un avenir Mélodie en sous-sol par Alex Ferguson. On nous présente le bad boy depuis des années comme l’un des meilleurs jeunes Anglais, avec sa grosse technique, sa belle accélération, etc. en gros le mec potentiellement énorme le jour où il arrêtera de déconner.

Cette saison, on espérait donc enfin voir s’épanouir le reject de Man United (même Fergie jeta finalement l’éponge, trop d’embrouilles). Et il a bien brillé, jusqu’à Noël, par intermittence : 3 buts en 12 titularisations et quelques belles perfs (contre Tottenham notamment).

Hélas, son lifestyle turbulent a déplu à Sam Allardyce qui l’a refilé à Harry [Redknapp] à QPR en février (prêt de 3 mois) où il a claqué 6 buts/15 matchs. C’est un joueur talentueux, qui fait le show et les supps Hammers le considèrent un peu comme un cult hero et aimeraient son retour, histoire de faire vibrer Upton Park. Mais il n’a pas de bol l’héros, West Ham semblerait vouloir s’en séparer, pour environ 5m £. Aux dernières nouvelles, QPR et Swansea seraient intéressés.

Le board a été clair niveau objectifs : le Top 10 et un jeu plus alléchant ou la porte pour Sam Allardyce. Il fallait absolument un deuxième buteur pour épauler Carroll et on attend beaucoup de Mauro Zárate, la recrue argentine.

L’homme invisible

Le milieu français Alou Diarra. Eloigné des terrains à cause d’une blessure sérieuse (ligaments croisés) chopée dès la fin août en Coupe de la Ligue (putain de League Cup), le vice-champion du monde 2006 aux 44 capes n’a pu rejouer que cinq mois plus tard. Il n’affiche que 250 minutes de jeu PL en deux saisons (prêté à Rennes quatre mois l’année dernière) et, en accord avec le joueur, le club pourrait le vendre (il lui reste un an de contrat).

Highlights

Demi-finale de League Cup (éliminé par Man City). Victoires 3-0 sur Spurs (les Hammers ont d’ailleurs battu Spurs trois fois cette saison), 3-1 sur Southampton, et quelques belles perfs de guerrier, comme le 0-0 sur Chelsea à Stamford Bridge après un pilonnage incessant des cages d’Adrian, stat hallucinante : 39 tentatives sur le but Hammer contre… 1 sur le but de Chelsea ! (record PL). Ce qui voudra ce commentaire idiot mais hilarant du Mou : « West Ham pratique un football digne du XIXè siècle. »

La confirmation de l’attribution du stade Olympique à West Ham (54 000 places en configuration football) après une interminable saga débutée en octobre 2010 (moultes embrouilles et complications judiciaires).

A part ça, la grosse highlight à Upton Park, c’est l’acquisition de la saison : deux nouvelles machines à bulles de savon (le club en avait déjà une paire). Les Hammers les activent fièrement au moment où résonne l’hymne du club (Forever blowing bubbles) ; la production de bulles a doublé, tout le monde est content et ressort d’Upton Park bien savonné, investissement payant donc. Ben ouais, tout ça compte dans la vie d’un club, même d’un club avec un hymne en savon. Si vous voulez voir, ça donne ça. Pas si vilain au fond, faut juste adorer le savon quoi.

Lowlights

Vingt défaites et quelques belles roustes (0-3 contre Chelsea par ex, 6-0 contre Man City en League Cup, etc.) mais c’est surtout l’attitude de ce club qui a de quoi irriter. Et là, j’aimerais pousser un coup de gueule contre l’état-major Hammer, ses deux propriétaires, David Gold et David Sullivan, et Karren Brady (inséparable bras droit de Sullivan depuis 25 ans), un trio dont j’ai souvent parlé ici par le passé.

Tout d’abord, Gold & Sullivan. Entre autres faits d’armes cette année, ils se sont ridiculisés pour avoir voulu poursuivre la FA dans l’affaire Andy Carroll v Swansea. Rappel des faits. 1er février, West Ham-Swansea, Chico Flores plaque Carroll au sol. Ce dernier lui met alors un violent coup avec l’avant-bras en se retournant. Par chance, il ne touche que le haut du front de l’Espagnol. Manque de bol pour West Ham, Chico Flores nous fait un numéro digne de l’Actors Studio et s’écroule théâtralement en se tenant le visage, à la Lee Dixon/Rivaldo/Slaven Bilic. L’arbitre expulse (justement) Carroll.

West Ham, furieux de s’être fait enfumer par Chico, parle d’un « préjudice de 75m £ si le club descend à cause de cet incident » (car suspension d’Andy Carroll pour 3 matchs – il revenait après 6 mois d’absence, blessure aux tendons du pied). La FA maintient le carton rouge. Pendant une semaine, West Ham menace haut et fort de poursuivre la FA et Swansea City mais comprend finalement qu’ils n’ont aucune chance de gagner un éventuel procès et jette l’éponge.

Passons à Karren Brady, porte-voix du club et accessoirement groupie des Tories. Ne cesse de cogner sur le secteur public (en voie de semi-extinction en Angleterre – privatisation/semi-privatisation ou disparition tout court, les tribunaux pourraient être les derniers à morfler), sur l’interventionnisme de l’état, les aides publiques, etc. via ses fréquentes divagations dans le Sun et phillipiques anti-fonctionnaires dans les médias audios. Mais, curieusement, jamais aucune mention de sa part du fait que si West Ham aura bientôt la possibilité d’entrer dans la cour des grands, grâce à son occupation du Stade Olympique à partir de 2016-17, il le devra beaucoup :

a) aux 500m £ versés par les contribuables pour un stade qui n’aurait jamais dû voir le jour (le nouveau Wembley devait être étudié pour intégrer les J.O mais des bisbilles entre le gouvernement Blair et la FA firent capoter ce plan) et

b) aux subventions diverses dont West Ham a largement bénéficié – et bénéficiera – pour acquérir et transformer ce stade (sans parler du loyer annuel dérisoire, 2m £).

Une transformation estimée à 175m £… mais West Ham s’est débrouillé pour ne verser que 10 % du coût total ! Au Royaume-Uni actuellement, on licencie ou fait tourner au ralenti dans le secteur public avec une intensité jamais vue depuis les années 1920 (écoles, commissariats, tribunaux, casernes de pompiers, équipements culturels/médicaux/sociaux/sportifs, etc. tout est charcuté – une armée de volontaires a été enrôlée, cette fameuse Big Society chère à Cameron), alors faudrait voir à la mettre décemment en veilleuse.

Un deal a été conclu en février avec un groupe immobilier pour vendre Upton Park qui sera transformé en un « village » de 700 logements.

Le manager

Sam Allardyce, depuis juin 2011 (WH alors relégué en D2). Fait généralement tourner les Hammers en 4-3-2-1, avec Kevin Nolan, Andy Carroll (ou, plus rarement, Carlton Cole) en target man. Dispositif aussi basé sur les centres ou le wing play (Downing à droite et Jarvis à gauche).

Guère apprécié, on estime son style trop négatif. Il y eut des exceptions (à Bolton, jeu chatoyant plusieurs saisons avec J-J. Okocha et Y. Djorkaeff notamment) mais avec « Big Sam » ça joue effectivement généralement direct et musclé, même si WH a produit quelques superbes matchs cette saison, l’un n’empêchant parfois pas l’autre bien sûr.

Le board a fixé des objectifs clairs et précis à Allardyce (voir plus haut) qu’il devra atteindre sinon la porte. On lui a notamment demandé de produire un jeu plus offensif (seulement 40 buts marqués) et dans cette optique, Teddy Sheringham (355 buts en 898 matchs) a été nommé entraîneur des attaquants.

Photo de la saison

Allardyce se fout gaiement de Chico Flores lors du Swansea-West Ham de fin octobre, après une belle performance d’acteur du défenseur central espagnol (roulades hollywoodiennes sur la ligne de touche devant un Big Sam hilare, qui aurait tant aimé remettre à Chico l’Oscar du Meilleur Chiqué). Rangel et d’autres s’interposeront pour éviter que ça parte en sucette.

Chico prendra sa revanche au match retour en faisant expulser un Andy Carroll qui revenait d’une longue blessure. Avec trois matchs de suspension à la clé s’il vous plaît. L’incident déclencha l’ire de West Ham (voir Lowlights). On doute que Carroll et Big Sam veuillent en rester là et les West Ham-Swansea de 2014-15 promettent d’être chauds.

Les autres clubs :

Partie 1 : Arsenal, Aston Villa, Cardiff
Partie 2 : Chelsea, Crystal Palace
Partie 3 : Everton, Fulham, Hull
Partie 4 : Liverpool et les Manchester
Partie 5 : Newcastle
Partie 6 : Norwich, Southampton, Stoke
Partie 7 : Sunderland, Swansea

Et voilà, that’s all folks pour notre quatrième saison sur la Toile.

Cette année pour nos vacances, pas de galères à Bolton sur les traces de Tyrone Mears ou mauvais plans dans les fast-foods de Barnsley à la recherche de Mido, on se la joue star system : on prend nos quartiers d’été à Keepmoat, le stade de Doncaster. Louis Tomlinson (le mec des One Direction) a racheté Rovers en duo avec le roi anglais des nichons en silicone (John Ryan) et ils tiennent absolument à ce que l’équipe TK les aide à refaire monter Rovers en D2. On leur a déjà conseillé de réembaucher l’ex mascotte de Donny, Tracy Chandler, ci-dessous, injustement limogée (ben ouais quoi, elle au moins donnait bien plus de sa personne que Fred Piquionne y’a deux ans).

TK reviendra quand on aura désintoxiqué Louis (tombé dans l’enfer de la drogue le pauvre) et convaincu la branche locale de la Ligue des Puritains que Tracy est une mascotte parfaitement convenable, timide et prude même quand on la connaît bien.

Merci à tous & toutes pour votre fidélité, vos commentaires et toussa qui ne manquent jamais de nous réchauffer le palpitant dans notre petite chambre de bonne mal chauffée et nous vous souhaitons la meilleure trêve estivale possible à encourager les Trois Lions et aussi Doncaster Rovers évidemment.

Une dernière chose : toi aussi tu peux faire partie de la légende TK et connaître la gloire, l’argent sale, les filles faciles et Louis Tomlinson. Toute collaboration, même pour un temps équivalent au coaching de Torquay United par Leroy Rosenior (on kiffe toujours autant cette vanne, est donc la bienvenue. N’hésite pas à nous poker à l’adresse suivante : teenagekickscdf@gmail.com, ou sur notre Twitter ou Facebook.

La saison 2013-2014 de Premier League terminée, TK dégaine son bilan club par club.

Rédaction légère assurée par le quatuor Teenage Kicks suivant :

  • Didier Féco (Cardiff, Chelsea, Crystal Palace, Everton, Norwich)
  • Kevin Quigagne (Hull, Newcastle, Stoke, Sunderland, West Ham)
  • Matthew Dymore (Fulham, Man City, Man United, Swansea, WBA)
  • Pan Bagnat (Arsenal, Aston Villa, Liverpool, Southampton, Tottenham)

Sunderland (14è, 38 points, G-A – 17 / 43 buts pour / 60 contre)

Résumé de la saison

« Dernier à Noël, descente en mai », dit un proverbe du foot anglais, garanti super fiable. Et ben pas ce coup-là ! Une rareté : seul West Brom (en 2004-05) avait réussi à se maintenir en pointant dernier au Boxing Day. La physionomie de cette saison 2013-14 se trouve résumée dans ce titre de film dont l’imagerie est très utilisée en foot british : The Great Escape.

La grande lessive de l’intersaison (14 nouveaux joueurs) après une saison ratée (17è) avait fait naître un timide espoir sur les bords de la Wear. Las, espoirs vite douchés par un démarrage calamiteux sous le leadership hystérique de Paolo Di Canio : 7 défaites et 1 nul sur les 8 premiers matchs.

Après le foutoir innommable laissé par l’ex Owl (limogé fin septembre), l’Uruguayen Gus Poyet reprit efficacement les rênes mais sans véritablement faire décoller le club au classement malgré un gros regain de forme. Un surplace partiellement dû à une féroce bataille en deuxième partie de tableau, cette fameuse relegation scrap. Jusqu’à ce sprint final en mode bulldozer, qui rappelle celui de West Ham en 2007 : 13 points pris en 5 matchs, victoires héroïques à Chelsea et Man United, 1-1 contre Man City à l’Etihad et claques infligées à Cardiff et West Brom.

A toute Grande Evasion son sauveur. Le héros Hammer s’appelait Carlos Tevez, celui des Black Cats Connor Wickham. Avec des similitudes étonnantes : El Apache s’était soudain mis à enquiller les buts dans l’emballage final, idem pour Wickham, rappelé d’urgence de prêt en D2 pour pallier la blessure de Steven Fletcher. West Ham avait eu droit à son scandale (transfert illégal de la paire Tevez-Mascherano, retrait de points évité mais WH dut débourser 24 millions £ en amendes et dommages à Sheffield United), Sunderland l’évita chanceusement malgré l’inégibilité avérée de Ji Dong-won en début de saison et révélée seulement en avril, d’une manière pas franchement très nette. Une erreur de procédure supposée des instances autour du bon de sortie international du Sud-Coréen, aggravé par une bévue administrative d’une secrétaire du club, ont sauvé les Mackems qui s’en sont tirés avec une amende au lieu d’un retrait de points (certes, seul un point aurait été déduit). Phew

Bonne tenue à l’extérieur, 20 points pris ainsi que contre les clubs du Top 10 (24 points). S’land a gardé le pire pour les matchs à domicile en fait (11 défaites !), sympa pour ses 41 000 fidèles. Les grosses qualités mentales affichées sur la fin ont permis d’aller chercher le maintien alors que la situation semblait désespérée. Une 14è place à peu près aussi miraculeuse que la 10è de Newcastle, mais ô combien plus jouissive, surtout pour les vieux supps : selon eux, c’est la saison la plus exciting depuis cinquante ans.

Satisfactions/Déceptions/Objectifs

Les bons points vont :

  • à Vito Mannone. Au départ, on se méfiait, normal : un gardien transfuge d’Arsenal, c’est forcément louche depuis le dernier vrai bon portier Gunner, David Seaman. Mais l’Italien a su profiter de la blessure de Westwood pour s’imposer de belle manière. Elu Sunderland Player of the Season.
  • à Phil Bardsley, joueur clé placardisé par Di Canio pour d’obscures raisons, le latéral droit écossais a pris sa revanche sous Poyet. A battu le record du club d’apparitions PL (avec 174), transféré à Stoke depuis. Immédiatement remplacé par Billy Jones de West Brom.
  • au milieu Jack Colback. Après une saison 2012-13 quelconque, le talentueux Geordie de 24 ans s’est bien remis en selle. Trop bien même : convoité par plusieurs clubs, il serait sur le point de signer à Newcastle, le club de son enfance, pour approx. 220 000 £/mois, soit plus de quatre fois son salaire actuel. Et il part pour rien en plus car il est en fin de contrat (il a rejeté plusieurs offres de Sunderland). Le dernier joueur à filer directement chez le grand rival entre les deux clubs est Lee Clark, l’actuel manager de Birmingham City, en 1997 (de Newcastle à Sunderland) #GingerJudas.
  • Marcos Alonso, le prêté par la Fiorentina a brillé par intermittence. Dans un bon jour, très classieux.

  • à Connor Wickham. Ce jeune espoir du foot anglais de 21 ans (acheté 8m £ en 2011) taxé de « mannequin play-boy qui mériterait des baffes » par Paolo Di Canio (who else?) est revenu fin mars du Yorkshire – prêté à Sheffield Wednesday puis Leeds – plein de confiance, après avoir planté 8 buts en 11 matchs chez les Owls. Technique et surpuissant, ses 5 pions dans l’emballage final ont largement contribué au maintien. Nommé Player of the Month de PL en avril.
  • au milieu défensif Lee Cattermole (ci-dessous en tête à tête avec l’arbitre Phil Dowd). S’énerve souvent pour un rien, sort du match trop facilement, commet son lot de fautes et boulettes, mais Dieu que sa gnaque est indispensable dans l’entrejeu et en défense. A 26 ans à peine, « Clattermole » (to clatter = savater/mettre un tampon) achève sa neuvième saison de PL. Celle du début de la maturité, enfin ? Non, pas tout à fait, il a encore pris 7 jaunes et 1 rouge cette saison. Enfin, il a mûri un poil quand même car il peut enfin entrer dans les pubs et boîtes de son coin (Stockton–Yarm), après quatre ans d’interdiction par le pubwatch local ! Un gros bémol : son habitude de remonter son short jusqu’au nombril, à la Luis Fernandez ; mieux vaut pas faire ça en boîte (tu m’étonnes qu’ils le laissent dehors).

  • Adam Johnson, sublime en milieu de saison (Premier League Player of the Month en janvier). A claqué le premier hat-trick de sa carrière contre Fulham en janvier (1-4). Il est d’ailleurs le seul Anglais a en avoir inscrit un cette saison. Et ouais.
  • Fabio Borini, avant-centre classieux prêté par Liverpool. 7 buts/32 matchs PL, 10/40 avec les coupes. Elu Sunderland Young Player of the Season. Sunderland veut le recruter, Liverpool n’a pas réagi officiellement (au 2/06/2014) mais devrait en demander autour de 10-12m £ (soit son prix d’achat en 2012, 11m). Toutefois, Borini veut absolument retourner à Liverpool, quitte à jouer les bouche-trous.

En vrac : le milieu suédois Seb Larsson, pour sa fin de saison seulement car le reste fut très moyen (contrat renouvelé pour trois ans mardi). Les vieux grognards Wes Brown et John O’Shea, trop lents, trop ceci trop cela, mais ont sorti quelques matchs monstrueux au moment crucial, dans l’emballage final. Mention à Ki (Sung-Yeung) également, milieu prêté par Swansea en janvier.

Rayon déceptions :

  • l’attaque, plus précisément L’écossais Steven Fletcher et l’Américain Jozy Altidore (acheté 6m £ l’été dernier, 30 apparitions PL, 1 but), un duo que l’on mettra au même niveau cette saison, même si Fletch’ a largement prouvé ses qualités de buteur en PL dans un passé récent.

On pourrait certes leur trouver des circonstances atténuantes (retour en cours de saison de longue blessure pour Fletch), argumenter que l’un a mieux réussi que l’autre, que l’un a parfois joué décroché (Altidore, en 10), etc. Toutefois, je laisserais ce genre de débats stérile aux forums de supps, car décider lequel des deux a été le moins mauvais c’est un peu comme ergoter sur qui de Francis Heaulme ou Emile Louis était le plus sympa. Ont tous deux été nullissimes devant les buts et c’est bien tout ce qu’il faut retenir. Altidore, qui semble réserver tous ses buts à la sélection américaine, a même vendangé avec la réserve (appelée U21 Premier League depuis 2012), comme on peut le lire dans ce compte-rendu de son seul match chez les stiffs (réservistes) début avril. Un bilan digne de Jon Stead, le plus inefficace avant-centre de l’histoire du club (2 buts en 40 matchs, entre 2005 et 2007).

Emanuele Giaccherini est à l’évidence un tout bon mais l’ex Bianconero ne s’est jamais trop fait au style local.

Pour finir, citons quelques noms parmi la tripotée de floppeurs arrivés l’été dernier : Dossena, Cabral, Diakité, etc. Par ailleurs, les joueurs suivants ont été libérés : C. Cuellar, C. Gardner, D. Vaughan et le gardien K. Westwood.

L’objectif principal sera de trouver la formule (magique) pour s’ancrer durablement autour du milieu de tableau plutôt que de flirter constamment avec la relégation.

Concrétement parlant, il va falloir recruter au minimum 5 ou 6 joueurs en plus des deux déjà arrivés (B. Jones et J. Gómez), tous les secteurs sont concernés. Il faut : un gardien supplémentaire pour concurrencer Mannone (Speroni ?), un défenseur central, un latéral gauche, un milieu, et un avant-centre (Sunderland aimerait garder Borini).

L’homme invisible

Un duo, celui évoqué plus haut, Fletch & Juice (le surnom d’Altidore).

Highlights

Pas mal de moments sympas dans cette saison riche en émotions.

Le parcours dans les deux coupes tout d’abord, surtout évidemment en League Cup où les Mackems ont atteint la finale après avoir sorti Southampton, Man United et Chelsea, scusez du peu. Sans oublier Milton Keynes (D3) au premier tour, car putain que ça fait du bien par où ça passe de taper le Franchise FC chez eux (4-2), au milieu de leurs vaches en béton. Un petit regret sur la finale contre Man City (perdue 3-1), quand Steven Fletcher (à court de forme et confiance) s’emmêle totalement les crayons sur la balle du 2-2 à 5 minutes de la fin.

Le doublé dans le derby contre Newcastle, 2-1 en octobre au Stadium of Light puis la claque infligée à St James’ Park début février, 3-0. Mais baffer les Mags est devenu tellement routinier qu’on enregistre à peine l’info. Enfin, ne faisons pas la fine bouche, 90 ans tout de même que Sunderland n’avait pas réussi le doublé sur son ennemi juré.

La victoire 2-1 contre Chelsea à en avril : c’était la première défaite de Mourinho à Stamford Bridge ! (77 matchs) « The greatest shock in the Premier League history » a titré le Times.

La victoire 4-0 sur Cardiff en fin de saison, celle (méritée) sur Man City en championnat, 1-0. La routine en fait : c’était en effet le quatrième 1-0 d’affilée à domicile sur les Citizens en PL ; le Stadium of Light est un véritable bogey ground (stade maudit) pour la bande à Nasri.

Grosse saison aussi pour les restos indiens de la ville : les généreux pourboires laissés par le propriétaire du club (l’Américain Ellis Short) après un curry ont continué à tomber les jours de victoire (pas souvent en championnat, mieux en coupe), près de 2 000 £ de tip les bons soirs. Celui-ci date d’avril 2013 mais le Texan a récidivé aussi cette saison.

Et mini-highlight pour clôre la rubrique et satisfaire les amateurs de quiz foot. Le 10 novembre 2013, un petit bout d’histoire du football anglais s’est écrit au Stadium of Light lors du Sunderland-Man City : pour la première fois en Angleterre, deux managers sud-américains s’affrontaient, Gus Poyet et Manuel Pellegrini.

Lowlights

La raclée prise par Swansea (4-0) en début de saison, les non matchs à Arsenal en février (4-1) et Tottenham en avril (5-1). Les trois défaites contre Hull.

Les 7 cartons rouges (dont 3 pour West Brown) et les 6 own goals, on frise les records.

Le communiqué du club sur l’usage de fumigènes lors du derby où, Margaret Byrne, chief exec du club, s’emmêle les pinceaux sémantiques : « We have also been asked by the FA to remind all supporters about the dangers of flares and polytechnics» [La F.A nous a également demandé de rappeler à tous les supporters les dangers des fumigènes et engins polytechniques]. La brave Margaret voulait bien sûr dire « pyrotechniques ». La Polytechnic en Angleterre était, jusqu’au début des années 90, un type d’établissement d’enseignement supérieur du style BTS. Un faux-ami qui servit d’ailleurs longtemps aux étudiants anglais en France – les assistants notamment – à draguer les Françaises (« Wow, Brian a fait Polytechnique, super intelligent le mec ! »).

Le manager

Y’en a eu deux cette saison, Paolo Di Canio d’abord, jusqu’au 23 septembre (limogé), puis Gus Poyet ensuite. Et dire que Sunderland a bien failli avoir Louis Van Gaal…

Di Canio s’était honnêtement débrouillé en D3/D4 avec Swindon Town mais manager en PL demande un tout autre doigté, surtout dans la gestion humaine, en partie car le rapport de force est totalement différent. En D3/D4, le manager est tout puissant et dirige des joueurs souvent en transit ou en situation précaire (les contrats sont très courts à ce niveau et les tricards légion). Des gars qui, en gros, doivent s’écraser et tout accepter s’ils veulent faire leur trou. Les divisions inférieures, c’est le marche ou crève du football anglais. Di Canio est un dinosaure, prisonnier d’une autre époque, lointaine et révolue, et son approche très rigide et autocratique du football est aujourd’hui suicidaire au plus haut niveau (certes, Fergie réussit – dans un autre style – mais seulement après avoir fait ses preuves, et ensuite avec le soutien inconditionnel des boards successifs).


On espérait que l’Italien aurait la présence d’esprit de se montrer plus flexible et hausser son jeu mais non. Ses déclas post limogeage en disent long sur son incapacité à reconnaître ses erreurs et en tirer quelques enseignements salutaires au lieu de mitrailler les reproches tous azimuts (envers le club, les joueurs, recruteurs, médias, etc.). Dont cette perle : « Parfois, un manager n’est pas assez bon pour le groupe qu’il dirige. D’autres fois, c’est le contraire. Dans mon cas, c’est la seconde option. »

Décla en forme de bastos dans le pied car c’est Di Canio lui-même qui recruta, ou entérina, l’arrivée de 14 joueurs à l’intersaison, et non Roberto De Fanti (directeur sportif et cible favorite des attaques di caniesques).

Gus Poyet, infiniment plus intelligent et pragmatique que son prédécesseur, a brillamment pris le relais, sortant plusieurs joueurs clés du placard (dont Bardsley et le sheriff de l’entrejeu, Lee Cattermole) et remettant quelques-uns en selle, dont l’ailier buteur Adam Johnson. Ça manque toujours de liant et créativité au milieu mais la patte Poyet, c’est un jeu au sol, vif et mobile et le système a tendu vers un 4-4-2 ou un 4-5-1 compact, censé être conçu pour le contre (d’ou la plus grande aisance des Black Cats à l’extérieur). Ça, c’est la théorie ; en pratique, ça a trop souvent été la débandade. Maintenant qu’il peut bâtir un effectif à sa guise, il va tenter de créer une vraie identité de jeu en utilisant ses systèmes favoris, à savoir un 4-1-4-1 ou 4-3-3, avec la possession comme priorité.

Il est courant d’entendre dire, démonstrations savantes et chiffrées à l’appui, que l’entraîneur importe finalement peu, ou pas tant que ça. Même un manager réputé compétent ne ferait pas fondamentalement progresser un club hiérarchiquement parlant, cf les travaux poussés de Simon Kuper et Stefan Szymanski dans ce domaine (en particulier le chapitre Do Managers matter? dans le très intéressant Soccernomics, édition 2012 – plus exhaustive que la 2009 ; la troisième vient de sortir). Et il est vrai que le culte de l’entraîneur, à fortiori celui étiqueté « faiseur de miracles », a atteint un degré excessif, tant les fortunes d’une équipe peuvent dépendre d’une myriade de facteurs qui échappent au contrôle direct du manager. Toutefois, si cette théorie de l’entraîneur « placebo » ou interchangeable est éminemment défendable, elle occulte une réalité ô combien palpable mais négligée : un mauvais manager peut vous plomber un club en un temps record. Sunderland en a fait l’amère expérience cette saison.

Photos de la saison

Pendant une bonne minute, Paolo di Canio va communiquer, par signes étranges, avec les 2 000 supporters Black Cats après le West Brom–Sunderland de septembre. C’est Sességnon, viré de Sunderland par Di Canio, qui lui a porté le coup de grâce en marquant et sortant une grosse perf. L’Italien sait alors qu’il est sur le point de se faire limoger. C’est beaucoup plus parlant en clip.

Sympa cette voiture de marque Vauxhall (Opel en Angleterre), avec baffes infligées aux Magpies sur les portières, ça c’est de la personalisation. Une Opel à tartes en quelque sorte. A éviter de garer sur Newcastle par contre.

Vous êtes priés de prendre votre surligneur vert et cocher la dernière case sur votre ordi.

Swansea (12è, 42 points, G-A 0 / 54 buts pour / 54 contre)

Résumé de la saison

Saison relativement décevante au regard de la précédente. Vainqueur de la League Cup (seul trophée majeur de l’armoire du club) et qualifié en Europa League, Swansea affichait quelques espoirs. Mais début février, après une seule victoire en dix matchs, Laudrup se faisait virer. Garry Monk reprenait l’équipe 12ème, place à laquelle elle a terminé l’exercice 13/14.

Au niveau des coupes, les Swans quittaient l’Europa League en 16ème de finale, battus par Naples. Et malgré la belle performance du 3ème tour de Cup face à Manchester United (victoire 2-1 à Old Trafford), ils rendaient les armes contre Everton un mois plus tard.

Jadis dépositaire du beau jeu et d’une élégance collective, Swansea n’a pas brillé outre-mesure cette année, plombé par des résultats très moyens (seulement quatre points pris contre les neuf premiers du championnat) et des relations pas optimales (cf. plus bas).

Satisfactions/Déceptions/Objectifs

Avec 25 buts en 48 matchs, Wilfried Bony réalise une excellente (première) saison, et vaut bien ses 12M£ (record du club). Wayne Routledge est l’autre satisfaction de la saison, principalement pour son apport offensif (ne vous fiez pas à ses 2 buts et 4 passes décisives).

Michu a été décevant, mais pouvait difficilement être à la hauteur de sa saison précédente, lorsqu’il culminait à 18 buts en 35 matchs. Cette année, il s’est arrêté à 2 buts, en 17 matchs de championnat. Faiblard. Son compère de l’attaque, Alvaro Vazquez, n’a pas été meilleur. Pour les transferts, il faudrait un homme par poste. Fabianski est déjà arrivé, en lieu et place de Michel Vorm, donné sur le départ. Notre mauvaise langue nous fait dire qu’il faudrait recruter un vrai gardien, mais donnons une deuxième chance au Polonais.

L’homme invisible

David N’Gog. Arrivé au club à la fin janvier, le Français accumule deux tirs (non cadrés) en trois apparitions. Les blagues fusent à l’évocation de son nom, mais son heure viendra. La tâche qui pèse sur ses épaules trop maigres semble démesurément grande. A lui aussi, donnons-lui une deuxième chance. Son potentiel ne s’est pas encore totalement révélé. Ca viendra, il n’a que 25 ans.

Highlights

La victoire en FA Cup face à United (2-1), avec une tête de Bony dans les dernières minutes, apparaît comme l’une des satisfactions majeures de la saison. Egalement, le parcours en Europa League, avec une petite gifle à Valence (3-0) et le privilège de rencontrer Naples en 16ème de finale.

La victoire contre Cardiff City (3-0) à la maison, qui efface la défaite de l’aller. Les Gallois se quittent bons amis.

Lowlights

Huit matchs sans victoire entre début décembre et mi-janvier, ce qui a d’ailleurs coûté la place de Laudrup.

Pour un tenant du titre, même de League Cup, se faire sortir au premier tour contre une équipe de Championship, c’est pas terrible. C’est pourtant ce qui est arrivé à Swansea, contre à Birmingham (3-1).

Et puis une petite déception en voyant un collectif un peu moins flamboyant.

Le manager

Après une première année très convaincante, le torchon commençait à brûler entre Michael Laudrup et le chairman, Huw Jenkins. Lors d’une réunion début février, celui-ci lui demande de mettre tout son staff à la porte. Laudrup refuse, ils continuent à discuter, se serrent la main et se quittent bons amis. « Le poste de Laudrup n’est pas menacé. » Mauvais signe… Et en effet, quelques heures plus tard, le Danois apprend par e-mail qu’il n’est plus l’entraîneur de Swansea.

Garry Monk le remplace. Malgré un maigre bilan, l’entraîneur-joueur de 35 ans parvient à maintenir le club. En fin d’année, son contrat est prolongé à la tête du club jusqu’en 2017. Gageons qu’en dépit de sa bonne volonté, Monk ne fera pas mieux que Laudrup.

Photo de la saison

En photo, ça donne ceci. Et en vidéo, ça donne ça. Shelvey face à Aston Villa, le 26 avril dernier.

Les autres clubs :

Partie 1 : Arsenal, Aston Villa, Cardiff
Partie 2 : Chelsea, Crystal Palace
Partie 3 : Everton, Fulham, Hull
Partie 4 : Liverpool et les Manchester
Partie 5 : Newcastle
Partie 6 : Norwich, Southampton, Stoke

La saison 2013-2014 de Premier League terminée, TK dégaine son bilan club par club.

Rédaction légère assurée par le quatuor Teenage Kicks suivant :

  • Didier Féco (Cardiff, Chelsea, Crystal Palace, Everton, Norwich)
  • Kevin Quigagne (Hull, Newcastle, Stoke, Sunderland, West Ham)
  • Matthew Dymore (Fulham, Man City, Man United, Swansea, WBA)
  • Pan Bagnat (Arsenal, Aston Villa, Liverpool, Southampton, Tottenham)

Norwich (18è, 33 points, G-A – 34 / 28 buts pour / 62 contre)

Résumé de la saison

Après une saison 2012-2013 terminée à la 11è place, Chris Hughton est confirmé sur le banc des Canaries. Premier choc pour les supporters : le départ du buteur vedette Grant Holt du côté de Wigan, contre un chèque de 1,6m £. L’ex magasinier/docker/mécano était de la remontée fantastique du club, grimpant de la League One en 2009 à la Premier League en 2011. Pour le remplacer, le board enrôle l’avant-centre néerlandais Ricky van Wolfswinkel, en provenance du Sporting Lisbonne pour 8,5m £. Ambitieux, Norwich en profitera pour ramener l’attaquant du Celtic Gary Hooper (5,5m £). Notons également les signatures de Nathan Redmond (libre, Birmingham), Martin Olsson (2,5m £, Blackburn), Leroy Fer (4,8m £, Twente) et Johann Elmander (prêté par Galatasaray).

Une équipe donc plutôt expérimentée et taillée pour le maintien, voire mieux. D’ailleurs, aucun des TKistes n’avait placé Norwich parmi les futurs relégués. Après une première partie de saison pas franchement terrible (14è avec 19 points), Norwich peut tout de même se rassurer en se disant que derrière ça n’avance pas des masses.

En League Cup, le club aura réussi à passer deux tours, éliminant Bury à Carrow Road (6-3) et Watford à Vicarage Road (2-3 après prolongations). Malheureusement, les Yellows tombent à Old Trafford en seizième de finales (4-0). En FA Cup, pas de gros parcours, puisque après avoir été contraint au match nul à domicile par Fulham (1-1), Norwich se fit laminer au match d’appui (3-0) sur le terrain des Cottagers.

Au mercato d’hiver, Norwich se renforce et recrute deux joueurs expérimentés en prêt, Jonás Gutiérrez (ci-dessus) de Newcastle et Joseph Yobo du Fenerbahce. Fin janvier, les Canaries comptent 24 points et surtout cinq unités d’avance sur le premier relégable, West Ham. Fin février, cette avance n’est plus que de quatre points et surtout, le 18è, Sunderland, compte un match en moins. Le 22 mars, dans un match qui sent le Championship, Norwich accueille Sunderland, soit le 17è v 16è. Grâce à des buts de Snodgrass et Tettey, les Canaries l’emportent, remontent ainsi à la 14è place et comptent désormais six points d’avance sur Cardiff, le premier relégable.

Personne n’imagine alors qu’il s’agit de la dernière victoire de la saison. En effet, Norwich va aligner une série de sept matchs sans victoire, ne prenant qu’un point, celui du nul obtenu à Chelsea. Un barren patch (mauvaise période) qui sera fatal à Chris Hughton, remplacé par Neil Adams au soir de la 33è journée.

Pendant ce temps-là, Sunderland met le turbo et revient à hauteur des Canaries. Il ne reste plus que deux journées à jouer et Norwich est 18è avec 32 points. Lors de la 37è journée, Norwich va chercher un point à Chelsea, mais dans l’intervalle, Sunderland défait West Brom à domicile. Mathématiquement, le maintien est encore possible, même s’il faudrait un petit miracle. West Brom n’est qu’à trois points, mais la différence de buts est nettement en défaveur des joueurs de Norwich (- 32 contre – 15). La Premier League n’étant pas un dessin animé de Walt Disney, Norwich perd son dernier match, à domicile, face à Arsenal (0-2) et retrouve le Championship.

Satisfactions/Déceptions/Objectifs

Les rares satisfactions :

Carlo Nash. Lors du traditionnel vote de fin d’année des supporters, destiné à élire le meilleur joueur de la saison, ces supps ont voté en masse pour le troisième gardien, le vétéran Carlo Nash. Le plus drôle là-dedans, c’est que ce dernier n’a pas joué un seul match de la saison…

Zéro apparition mais élu Meilleur joueur du club, balèze le Carlo

Zéro apparition mais élu Meilleur joueur de la saison par les supps, balèze le Carlo

Goûtant peu la plaisanterie des supps, les dirigeants des Canaries se sont finalement arrangés pour que le trophée aille à l’ailier écossais Robert Snodgrass (déjà deuxième l’an dernier), l’autre petite satisfaction de cette saison avec ses six buts.

Côté déceptions, l’attaque. On pouvait espérer mieux de la part du trio Van Wolfswinkel-Elmander-Hooper. Les deux premiers atteignent un total retentissant d’un but chacun, le dernier aura été un peu plus prolifique avec six réalisations. Au final, pire attaque du championnat avec seulement 28 buts (troisième pire total de la PL – Derby 20 misérables pions en 2008 et Sunderland 26 en 2006).

La défense n’a pas été en reste, avec ses 62 buts encaissés, moins que Fulham et Cardiff, mais plus que tous les autres.

L’objectif principal : le gros chantier recrutement en perspective. Ça cause beaucoup départs, avec au choix Snodgrass (ci-dessous), Bassong, Hooper, Howson ou encore Fer (dans les 23 Néerlandais pour le Brésil). Bref, Neil Adams va avoir du pain sur la planche.

Highlights

On ne va pas se mentir en se disant qu’il n’y en a pas eu beaucoup. A vrai dire, hormis quelques victoires occasionnelles, Norwich a surtout connu défaites et matchs nuls. Alors on retiendra la première victoire à domicile de l’année face à Southampton (1-0), lors de la 3è journée. Également la dernière, face à Sunderland (2-0).

Lowlights

La deuxième partie de saison, avec seulement 13 points de pris. Les raclées 7-0 et 5-1, sur les terrains de Manchester City et Liverpool. Les longues séries de matchs sans victoire, notamment la dernière à partir de la 32è journée et toujours en cours. L’élimination en Cup à Fulham (3-0).

L’homme invisible

L’homme qui a coûté 8,5m £, Ricky van Wolfswinkel. Grand espoir du football batave, Ricky explose réellement à Utrecht où il score 35 buts en 80 matchs. Le Sporting Lisbonne le repère et l’achète pour 5,4m €. Durant deux ans, il va performer sous la liquette verte et blanche, attirant les convoitises de quelques grands noms européens, comme l’Inter Milan, Manchester United ou encore Chelsea.

Toutefois, c’est à Norwich qu’il s’engage et là on se dit que soit il y a une couille dans le pâté, soit que Norwich a fait un très bon coup. Lors de la toute première journée de championnat, Ricky place sa tête et Norwich arrache le nul face à Everton. On penche alors pour la seconde option (Norwich a fait un gros coup). Sauf qu’en fait, il n’a rien fait après, mais genre rien de rien, nada, walou, zilch… du genre à terminer la saison avec 1 but et 2 passes décisives en 25 apparitions PL. A littéralement joué l’homme invisible lors de la dernière journée contre Arsenal à domicile : informé deux heures avant le coup d’envoi de sa non présence dans les 18, il a piqué sa crise et a quitté le stade.

Le manager

Chris Hughton a démarré la saison, mais la situation assez catastrophique du club a poussé les dirigeants à nommer Neil Adams, le coach des moins de 18 ans. Au départ, il n’était qu’un intérimaire mais a finalement signé un contrat de trois ans le 22 mai. Agé de 48 ans et ancien professionnel à Stoke, Everton, Oldham, mais également Norwich, ce newbie aura la lourde tâche de ramener les Canaries en Premier League. Pour cela il devra rééquilibrer son bilan personnel qui affiche après 5 matchs sur le banc, 1 nul et 4 défaites.

Photos de la saison

On peut penser que Van Wolfswinkel a été quelque peu intimidé par certains autochtones.

On peut penser que Van Wolfswinkel a été quelque peu intimidé par certains autochtones.

On te le souhaite petit bonhomme

On te le souhaite petit bonhomme

Cet homme est activement recherché par la police, n'intervenez pas seul !

Cet homme est activement recherché par la police, n'intervenez pas seul

Southampton (8è, 56 points, G-A + 8 / 54 buts pour / 46 contre)

Résumé de la saison

Après un début de saison tonitruant (une seule défaite et une place sur le podium au soir de la 11è journée), les Saints sont ensuite retombés dans l’anonymat du ventre mou. Oui, mais pour une deuxième saison dans l’élite, le ventre mou c’est vachement bien. Oscillant entre la 8è et la 9è place depuis décembre, Southampton obtient un bilan comptable plus que satisfaisant, mais c’est surtout la manière avec laquelle cette place a été obtenue qui a impressionné. La politique de jeunes a porté ses fruits et nombreux sont les clubs qui voudront chiper leurs joueurs cet été. Seul bémol : le maintien ayant été assuré très tôt dans la saison, on était en droit d’attendre beaucoup mieux des campagnes en FA Cup et en League Cup des Saints, éliminés en huitième dans les deux compétitions, à chaque fois contre Sunderland.

Satisfactions/Déceptions/Objectifs

Beaucoup de satisfactions dans le jeu cette année, et Adam Lallana en est l’exemple parfait. Timoré l’an dernier, Lallana s’est transcendé cette saison (9 buts et 6 passes), au point d’être un choix évident pour les Three Lions et Roy Hodgson. Saison complète également pour Rickie Lambert (13 buts et 10 passes, sélectionné également pour la Coupe du Monde) et Jay Rodriguez (15 buts), qui aurait fait partie du groupe anglais cet été s’il ne s’était pas fait les croisés. Enfin, vous savez que c’est pas notre genre de balancer des avis péremptoires, mais putain, Schneiderlin, c’est le meilleur milieu de Premier League et puis c’est tout.

Mais qu’est venu foutre Dani Osvaldo à Southampton ? Malgré ses trois buts en première partie de saison, l’attaquant italo-argentin s’est davantage illustré par ses frasques (participation plus qu’active à la baston contre Newcastle (on peut pas lui en vouloir), baston à l’entraînement avec José Fonte…) que par son jeu. Osvaldo n’aura jamais réussi à s’adapter au jeu anglais et a été prêté à la Juve en janvier (avec une option d’achat qui sera probablement levée), où il a réussi une bien meilleure deuxième partie de saison.

Refaire une aussi bonne campagne l’an prochain serait exceptionnel, mais ça passe par une conservation de l’effectif, le principal enjeu pour les Saints est donc là.

L’homme invisible

Impérial l’an dernier, Maya Yoshida s’est fait piquer sa place cette saison par Dejan Lovren, qui a formé avec Fonte une charnière centrale rassurante (oui oui, c’est le Dejan Lovren de Lyon). Apparu seulement 8 fois cette saison, le Japonais n’est cependant pas le plus à plaindre, son compère de défense centrale Jos Hooiveld n’a, lui, disputé que trois petits matchs.

Highlights

Peu de victoires contre les gros pour les Saints, si ce n’est celle décrochée à Anfield en début de saison (1-0, but de Dejan Lovren). On retiendra donc surtout le début de saison, avec seulement 4 buts encaissés en 11 journées et une place de troisième flatteuse, certes, mais pas imméritée.

Lowlights

En revanche, les 9 journées qui ont suivi ont été catastrophiques, avec seulement une victoire (à Cardiff) pour 6 défaites. À leur décharge, les Saints ont affronté quasi exclusivement les équipes à la lutte pour l’Europe sur cette période (Arsenal, Chelsea, City, Tottenham, Everton et re-Chelsea). La marche était encore trop haute pour pouvoir battre ces équipes.

Le manager

Mauricio Pochettino, loué de tous les côtés dans la presse (par ses joueurs, ses pairs, les journalistes…) s’en va pour Tottenham. Parviendra t-il à insuffler son style de jeu offensif à une équipe en perte de vitesse ? On l’espère.

Le grand favori pour remplacer l’ex Parisien est Ronald Koeman (à 8/11 chez les bookmakers, qiu ont fermé les paris), suivi par Sean Dyche (6/1), l’actuel manager de Burnley. Waouh, Christian Gross est à 10/1…

Photos de la saison

Trois photos symboliques liées entre elles et porteuses de messages inquiétants, car tout ne tourne plus trop rond au royaume des Saints.

1) De gauche à droite : Jay Rodriguez, Luke Shaw, Adam Lallana, James Ward-Prowse et Rickie Lambert. TK vous présentait ce beau quintet en août 2012, ici. En novembre dernier, ils furent tous appelés simultanément en équipe d’Angleterre (Senior ou U21). Lallana, Lambert et Shaw feront la coupe du monde, Rodriguez (15 buts en 33 matchs PL cette saison) aurait probablement été du voyage au Brésil sans sa blessure aux croisés début avril. Ward-Prowse vient de briller au Tournoi de Toulon.

2) Katharina Liebherr, la fille de feu l’ancien propriétaire (dynastie Liebherr, engins de contruction). C’est la boss depuis le décès de son père en août 2010. Ici en photo avec le Canadien Ralph Krueger, ex hockeyeur sur glace professionnel, nommé président il y a trois mois.

3) Nicola Cortese (le quadra au second plan), l’ex homme fort du club, poussé à la démission par K. Liebherr en janvier dernier.

Alors, que se passe-t-il donc de si alarmant chez les Saints ? Et bien, en joignant toutes les pièces du puzzle, on a la désagréable impression que ce club est en train de partir en vrillette. Pour mieux comprendre, prenons les photos dans l’ordre.

La # 1 est synonyme de succès mais aussi d’exode massif, un démantèlement à l’arrière-goût de sauve-qui-peut précipité par les évènements contenus dans les photos suivantes : Lambert a signé pour Liverpool, sans doute suivi par Lallana (environ 30m £ à Anfield ou ailleurs), peut-être aussi par Lovren ; Shaw devrait filer à Man United (pour 27m) ; Le nouveau manager Spurs Mauricio Pochettino, qui a quitté le navire Saints avant le naufrage, se verrait bien piller la moitié de l’équipe, cet été et/ou à l’hiver prochain, en particulier Rodriguez, Lovren, Ward-Prowse et Wanyama. Par ailleurs, M. Schneiderlin et N. Clyne intéresseraient Arsène, entre autres. Bref, il risque de plus rester grand monde au 31 août. Le dernier sorti éteint la lumière…

Question qui s’impose : pourquoi Soton est-il aussi disposé à vendre les bijoux de famille après une saison si prometteuse, au risque de galérer la saison prochaine ?

La réponse est à chercher du côté de Katharina Liebherr, photo # 2, la fille de feu l’ancien propriétaire et sauveur des Saints en 2009, Markus Liebherr, assis à côté de N. Cortese sur la photo # 3 (voir article TK). Changement de stratégie en début de saison quand K. Liebherr décida de surveiller tout ça de près et intervint bien plus dans la gestion du club, sans doute dans l’optique d’une vente à court terme. Cortese subodora alors ses intentions, n’apprécia guère d’être marqué à la culotte et se brouilla avec elle, ce qui conduisit à sa démission-limogeage en janvier dernier. Cortese, ex banquier et bras droit de M. Liebherr, est un personnage controversé (voir lien article TK ci-dessus) mais déterminant dans l’histoire récente des Saints tant il s’était impliqué dans le club de 2009 à son départ forcé en janvier dernier. Il a souvent déclaré considérer Soton comme « son bébé » (une baby-sitter à 1,7m £/an tout de même).

Katharina Liebherr cherche-t-elle à toucher un bon petit pactole grâce aux transferts avant de mettre le club en vente dans le courant de l’année ? Pas impossible.

Stoke (9è, 50 points, G-A – 7 / 45 buts pour / 52 contre)

Résumé de la saison

Le redouté virage de l’après Tony Pulis (une décennie au club) a été remarquablement bien négocié : meilleur classement des Potters en D1 depuis 1975. Et surtout, changement de style payant pour le nouveau boss, l’ex Red Devil Mark Hughes. Sous le casquetté comme un djeun, Stoke était synonyme de kick and rush, surtout de kick d’ailleurs.

Si les Potters ont gardé leur jeu robuste, ils y ont injecté une bonne dose de tika-taka, développant parfois un football chantant et chatoyant (si, si), « à la continentale » comme disent les Anglais. Je devine ce que vous vous dites mais non, je vous jure, j’ai rien fumé de bizarre avant de rédiger cette intro. FACT : dans un bon jour, Stoke est devenu très sympa à regarder (foutrebleu, si on m’avait dit que j’écrirai ça un jour…).

Satisfactions/Déceptions/Objectifs

Les nombreux bons points à distribuer vont :

– au gardien Asmir Begović, encore excellent cette année. Le Bosnien-Canadien n’a que 26 ans (dont 5 chez les Potters) et devrait logiquement atterrir dans un grand club un jour (peut-être rapidos, surtout s’il fait une bonne Coupe du monde). A marqué ce but d’anthologie en novembre, après 13 secondes de jeu.

– à Ryan Shawcross, défenseur central et capitaine, au club depuis sept ans, plus de 200 matchs PL pour le rugueux international anglais monocapé. Souvent limite dans les contacts mais efficace. Incarne les valeurs viriles du club. Elu Stoke City Player of the Year par les supporters, pour la première fois.

– à l’international néerlandais Erik Pieters, latéral gauche offensif. Bonne première saison PL.

– à Geoff Cameron. Mine de rien, le solide défenseur polyvalent états-unien signe sa deuxième bonne saison avec les Potters. Pour le New-York Times, c’est le meilleur joueur de champ US évoluant en Europe. En même temps, il n’en reste plus bézef des bons outfield players ricains en Europe. Enfin, le NYT n’a pas choisi Jozy Altidore, c’est déjà ça.

– au milieu Glenn Whelan, l’international irlandais achève sa septième saison Potters.

– au milieu gauche Marko Arnautović, 24 ans et déjà quatre championnats différents, arrivé du Werder Brême avec une grosse réput’ de bad boy-forte tête. Le mec faisait chambre commune avec Balotelli à l’Inter faut dire, ça laisse forcément des séquelles. Mais l’international autrichien a été sage et a brillé (devenir papa l’a calmé, a-t-il expliqué).

Croqueur, grand amateur de gris-gris, coups du foulard et tout le pataquès, fin passeur et bon centreur, il a souvent régalé le Britannia Stadium (certes, public pas excessivement difficile, un petit pont involontaire de Charlie Adam peut déclencher une ola là-bas). Seul bémol : 4 pions seulement (de son propre aveu, il devrait marquer plus, faut juste régler un peu le viseur). Elu Stoke City Young Player of the Year et considéré par beaucoup de supps Potters comme Joueur de la saison.

– au milieu français Steven N’Zonzi. Grosse saison pour l’ex Amiénois. Meilleur sur le terrain que sur la route où son attitude lamentable et affreusement arrogante (ainsi que celle du club, ce qui est encore plus grave) lors de cet incident médiatisé en a sérieusement irrité plus d’un.

– aux milieux Charlie Adam, quelques buts et perfs spectaculaires, et Oussama Assaidi (Marocain prêté par Liverpool), 4 buts/19 matchs PL, bonne saison gâchée par une indisponibilité deux mois de février à avril.

– à l’international irlandais Jonathan Walters, souvent précieux, gros volume de jeu. Avant-centre sous Pulis, a été repositionné milieu droit sous Hughes pour sa quatrième saison à Stoke. A longtemps galéré dans les bas-fonds de la Football League et, à 30 ans, il connaît la consécration (récemment nommé capitaine des Boys in Green, qu’il a rejoint à 27 ans).

– au milieu offensif Stephen Ireland. En rentrant de vacances fin juin 2013, l’Irlandais, alors à Aston Villa, retrouve son casier dans le couloir et doit s’entraîner avec les jeunes. Pas con, il pige qu’il est persona non grata. Trop cher (3m £/an), trop lent, trop touriste. A 27 ans et avec son image j’en-foutiste, beaucoup le voient déjà fini pour la PL, au moins pour y jouer un rôle. C’est mal connaître l’énergumène. Certes, il n’a pas de statuette de Zorro sur son bureau pour y puiser force et inspiration (il n’a pas de bureau faut dire) mais il a mieux : des slips Superman, qu’il exhibe volontiers en plein match (Jean-François, tu sais ce qu’il te reste à faire). Début septembre, il est prêté à Stoke, prêt converti en acquisition au mercato d’hiver. Sans forcément déraciner les arbres, il a donné satisfaction et sacrément remonté la pente. Récompensé mi avril par un contrat de 3 ans.

– à l’attaquant nigérian Peter Odemwingie, arrivé de Cardiff au mercato d’hiver. Ses 800 premières minutes de jeu n’accouchèrent que d’un 1 but mais s’est ensuite réveillé (4 buts/15 matchs au total). S’est rabiboché avec Stephen Keshi, le sélectionneur des Super Eagles, et sera au Brésil.

– Peter Crouch, 33 ans. Hughes voulut s’en débarrasser pour seulement 2,5m £ au mercato d’hiver mais ne trouva preneur (faut dire que le double-mètre palpe 350 patates/mois – encore un an de contrat). Ses 8 buts* en 28 matchs PL l’ont fait se rapprocher de la barre des 100 buts PL qu’il espère atteindre avant de tirer sa révérence (en est à 88).

[*officiellement 7 car son superbe retourné acrobatique contre West Ham le 15 mars a été injustement attribué à Peter Odemwingie qui, sur la ligne, n’avait fait qu’effleurer le ballon. Rendons donc à César etc.]

Les déceptions :

– l’avant-centre trinidéen Kenwyne Jones. Aurait largement pu être dans la rubrique « Homme invisible » si celle-ci n’avait été pleine. L’ex Black cat, acheté 8m £ en 2010, déçoit depuis déjà trois saisons. Prêté à Cardiff en janvier, où il a continué à être transparent.

– le milieu central irlandais Marc Wilson n’a pas déçu stricto sensus mais il n’a pas réédité sa bonne saison dernière. A certes joué dans trois positions différentes sous Hughes (milieu, latéral et arrière central après la blessure de Robert Huth).

– le milieu Matthew Etherington, deux tons en dessous et peu utilisé. Libéré par le club, après 5 ans ½ de bons et loyaux services.

L’objectif sera de s’installer durablement dans le Top 10 en continuant à produire un jeu digeste, en essayant de former plus et donc dépenser moins. Car la note est salée : 100m £ claqués ces cinq dernières saisons rien qu’en transferts – pour seulement 9m £ de ventes joueurs -, le quatrième solde net (91m) le plus élevé de Premier League, devançant même Liverpool (89m).

L’homme invisible

Deux pour le prix d’un, car impossible pour mon transparomètre de les départager :

1) Le milieu défensif Wilson Palacios, ci-dessous à gauche (alors à Wigan). Et ouais, il est encore là lui (joueur très périphérique – il tourne surtout autour du rond central). Stat scoumoune de l’Hondurien : Stoke n’a gagné qu’une seule fois lors de ses 14 titularisations. Sera au Brésil (tremblez les Bleus, tremblez).

2) Jermaine Pennant. Rarement utilisé par Mark Hughes, le club a finalement cassé son contrat fin janvier (Stoke a activé une clause de rupture de contrat incluse en début de saison autorisant un licenciement si l’ailier droit ne donnait pas satisfaction ; Pennant s’était sérieusement brouillé avec Tony Pulis l’an dernier et le club l’avait repris sous conditions, notamment un salaire divisé par deux, autour de 75 000 £/mois).

Highlights

Pas mal de big guns ont morflé au Britannia, dont Man United (2-1), Chelsea (3-2), Arsenal (1-0) et Sunderland (2-0). Belle victoire 4-1 à Villa Park en mars.

On a su garder l’infirmerie clairsemée. Logique : les blessures, ce sont les Potters qui les distribuent.

Lowlights

Les pilées 3-0, 4-0 et 5-1 contre Chelsea, Everton et Newcastle respectivement. Quelques vilaines défaites contre des boîteux (Palace, Fulham, Norwich).

Mais le gros lowlight est de toujours devoir se farcir Tom Jones et sa foutue Delilah avant les matchs (l’hymne de Stoke depuis 40 ans). Heureusement, plus les supps Potters sont d’humeur badine, plus les paroles se font grivoises (je vous laisse deviner ce que devient le « I felt the knife in my hand » à 1’27 dans ce clip).

On préférait largement quand ces même supps chantaient il y a quelques années (sur l’air de Too Shy de Kajagoogoo) le classique « Tuncay-cay, Huth Huth, Abdoulaye »… (Tuncay Sanli/Robert Huth/Abdoulaye Faye).

Le manager

Mark Hughes. A su imposer un football fluide et efficace : plus de 400 passes par match selon Opta, contre environ 320 sous Pulis, les bonnes années – 250 en 2008-09. Constant surtout valable à domicile, car à l’extérieur Stoke joue souvent très bas et aime garer l’Airbus. Progrès notables dans la conservation du ballon, ce qui est toujours évidemment bien plus facile avec des joueurs techniques.

Faut dire tout ça vite quand même car on a gardé les coups de coude et les quasi viols sur corner, faut pas rêver non plus, this is Stoke, pas le FC Vatican. Exit le kick and rush, vive le pass and move musclé.  Plus de jeu au sol certes, mais avec toujours un dispositif orienté vers le jeu allongé, 4-4-1-1 ou 4-2-3-1. On ne se débarrasse pas de l’ADN du club aussi facilement et le plan B est trop souvent d’expédier, vers Crouch s’il joue.

Photo de la saison

Les autres clubs :

Partie 1 : Arsenal, Aston Villa, Cardiff
Partie 2 : Chelsea, Crystal Palace
Partie 3 : Everton, Fulham, Hull

Partie 4 : Liverpool et les Manchester

Partie 5 : Newcastle.

La saison 2013-2014 de Premier League terminée, TK dégaine son bilan club par club.

Rédaction légère assurée par le quatuor Teenage Kicks suivant :

  • Didier Féco (Cardiff, Chelsea, Crystal Palace, Everton, Norwich)
  • Kevin Quigagne (Hull, Newcastle, Stoke, Sunderland, West Ham)
  • Matthew Dymore (Fulham, Man City, Man United, Swansea, WBA)
  • Pan Bagnat (Arsenal, Aston Villa, Liverpool, Southampton, Tottenham)

Newcastle (10è, 49 points, G-A – 16 / 43 buts pour / 59 contre)

A l’instar de Leeds, QPR, Portsmouth, Blackburn ou Port Vale, NUFC est l’un de ces clubs Barnum capable d’alimenter à lui seul une gazette quotidienne année après année. Un vrai grand club Un gros club Un vrai club avec un grand stade Un club avec un stade qui mérite donc un double article rien que pour lui. Aussi l’occasion pour Teenage Kicks de présenter ses plus plates excuses.

Dear readers et readeuses, l’heure est venue de battre notre coulpe sur nos poitrines velues. Il y a quelque temps, des éléments toxiques (supps de Sunderland ? De Gateshead ?) ont piraté l’interface TK ainsi que nos comptes Facebook et Twitter. Ces vils individus, sous couvert de pseudo journalisme jeune et décalé, ont véhiculé une idéologie violemment nihiliste visant à présenter Newcastle United comme un club uniquement mis sur terre pour histrionner et emmerder le monde. Ce putsch, que nous avons tenu secret pour vous protéger de possibles représailles (ces barbares ont vos noms, adresses IP et email), a généré quelques écrits anti Magpie contraires à l’esprit d’impartialité et probité qui fait la force de ce vénérable blog, le Daddy des sites de foot anglais sur le Net francophone.

Notre réactivité n’étant plus celle de notre lointaine jeunesse, nous nous sommes laissés déborder par ces éléments fourbes et vifs. Leur supériorité informatique a rendu impossible tout effaçage de la prose oppressante, ces hackers ayant paralysé la fonction Supprimer. Fort heureusement, les forbans ont fini par être boutés hors de nos murs virtuels et pouvons vous assurer que les heures sombres de TK sont bel et bien dans le rétro. Enfin, enfin, une saine neutralité est de retour ici.

Bon, nos excuses étant présentées et notre orgueil ravalé, partons gaiement casser du Mag, mais en toute objectivité cette fois.

Résumé de la saison

Les deux seules certitudes de la vie, aiment philosopher les penseurs anglais de comptoir, sont a) qu’on mourra tous un jour, et b) qu’on versera un max à l’Etat (the only certainties in life are death and the taxman). Depuis une bonne décennie, il conviendrait d’ajouter une joyeuse valeur sûre à ce déprimant truisme existentiel : on peut toujours compter sur Newcastle United pour nous divertir, même pendant la somnolence de l’intersaison.

Dès le piteux exercice 2012-13 terminé (16è, 41 points), les médias lancèrent les traditionnels soaps estivaux Geordies. Cette fois, les guest stars furent Papiss Cissé qui refusa de porter le maillot, pour cause de sponsor louche (le décrié Wonga, prêts jusqu’à taux annuels de 5 853 % !) et Yohan Cabaye idem mais, lui, pour cause de club louche (convoité par Arsenal, il refusa de jouer et écopa d’une amende de 80 000 £). Finalement, fin août, tout ce petit monde rentra dans le rang et décida de se donner à fond pour NUFC, probablement à 5 999 %.

Parallèlement, on eut droit à un fabuleux sketch en interne avec la nomination en juin du controversé (mais ami du propriétaire, Mike Ashley) Joe Kinnear comme directeur sportif chargé spécifiquement du recrutement (un ex manager Magpie, oct. 2008-fév. 2009 – saison de la relégation -, des problèmes cardiaques l’avaient forcé à arrêter).
Kinnear fit d’entrée exploser le busomètre en écorchant comiquement le nom de ses joueurs (Yohan Kebab, Hatem Ben Afri, Shola Amamobi, etc. – il avait déjà rebaptisé Charles N’Zobgia « Charles Insomnia » en 2009) et en se targuant haut et fort de « pouvoir pousser la porte du bureau de n’importe quel manager au monde, recruter n’importe quel joueur et posséder le meilleur carnet de contact dans le métier ».

L’ex manager du Crazy Gang de Wimbledon (deuxième mouture) fut vite surnommé JFK – Joe Fucking Kinnear – par les supporters Mags, en souvenir de sa première conf’ de presse NUFC en 2008 où il éructa fucking & dérivés 52 fois en neuf minutes (pour faire bonne mesure, il interdit tous les médias, menaça d’en poursuivre trois, insulta reporters et ex joueurs).
En tandem avec le big boss, celui que les fanzines locaux appellent Joke Kinnear et aiment comparer à Kim Jong-Un ne tarda pas à (re)faire interdire de Saint James’ Park tous ceux qui le dérangeaient un chouia, à savoir les trois journaux locaux (Evening Chronicle, Journal et Sunday Sun – même groupe) et le Newcastle United Supporters Trust.

Guère surprenant : nombre de quotidiens nationaux (ou/et de journalistes) ont subi un sort identique à SJP depuis le rachat du club par Mike Ashley (2007), notamment les Daily Telegraph, Daily Express, Daily Mirror et Sunday Express. Se cache également derrière ces excès autocratiques un motif plus cynique qui serait une première* dans le football anglais : l’intention de vendre aux médias des « prestations » jusqu’alors gratuites, à savoir les interviews et les news du club (sauf Sky, BT Sport & BBC qui raquent déjà lourd – 1,1 milliard £/an – via les droits de retransmission versés à la Premier League plc). Cette monétisation de l’info s’articulerait autour d’une structure forfaitaire baptisée Media Access Package par NUFC (pack Bronze, Argent ou Or – détails ici, avec spéculations amusantes : comment déterminer le métal de chacun ? Parce que Ben Arfa, un jour il est Platine, et la semaine suivante il est Plomb hein… Les joueurs de Newcastle seront-ils cotés dans une bourse interne ? Si oui, bonjour les Lundis noirs…).

[*En octobre dernier, deux mois avant Newcastle, Port Vale (club de D3 de Stoke-on-Trent) avait interdit l’entrée du stade au quotidien local, The Sentinel, en voulant facturer l’accès aux matchs/conf de presse & interviews 10 000 £/saison].

Le ras-le-bol des supps Magpies (ici le groupe Time4Change) s'est exprimé bruyamment tout au long de l'année
Le ras-le-bol des supps s’est exprimé bruyamment tout au long de l’année

Suivra un catalogue de grotesqueries follement distrayantes (jusqu’à son limogeage par consentement mutuel début février), dont la soi-disante acquisition en janvier de Mohamed Salah pour 25m £, décla faite quelques heures après la signature de l’Egyptien à Chelsea – pour 12m £ – ou, très fort, la tentative d’achat de Shane Ferguson, prêté à Birmingham City… par Newcastle. Vouloir recruter un joueur qui vous appartient déjà, hum, original et inédit, bravo à NUFC d’innover si brillamment.

« Judge me on my signings » avait claironné JFK. Le jugement fut donc expéditif puisqu’au lieu des Salah, Grenier, Douglas, Cabella (près de signer au 1/06/2014) et autres pépites annoncées, les supps Magpies verront débarquer… absolument personne (Rémy, prêté par QPR, avait déjà été recruté bien avant l’arrivée de Kinnear). Ah si pardon, Olivier « The New Alex Song » Kemen, ado français de 16 ans aux talents maradonesques (voir son but de la main) et Luuk de Jong en janvier, jeune attaquant prêté par Mönchengladbach.

Un peu juste pour viser l’Europe, la vague ambition de ce club perpétuellement For sale et qui affiche de loin le solde net Achat-Vente de joueurs le plus bas de PL sur les cinq dernières saisons : achats : 93m £, ventes 138m £, solde négatif de 45m (le 19è est Everton, solde négatif de 12m ; et le 18è Arsenal, solde négatif de 4m ; le 1er est Man City, achat 640m, ventes 161m). NUFC est le seul club de PL à n’avoir acheté aucun joueur cette saison, malgré la nomination en grande pompe de Kinnear et les 20m £ du transfert de Cabaye.

En définitive, une dixième place un peu miraculeuse pour ce club à l’accent très français (35 buts tricolores sur 42 inscrits), plus pour très longtemps d’ailleurs. Et si le classement ne ment jamais, il nous fait de grosses cachoteries car voir Southampton et Newcastle se tenir dans un mouchoir de poche (respectivement 8è et 10è) fait franchement saigner des yeux. Une grossière anomalie dûe à une bonne phase aller : 6è à Noël, avec 33 points (merci Cabaye et Rémy).


Remballez vos bérets, vos fausses moustaches Brigades du Tigre à la con et vos oignons en plastique, le carnaval est fini les gars.

Satisfactions/Déceptions/Objectifs

Les bons points (surtout valables pour la première moitié de saison bien sûr) vont :

– à Loïc Rémy, 14 buts/26 matchs PL, le prêté par QPR sauve classieusement la baraque Mag. Largement indisponible en phase retour, blessé deux mois et suspendu trois matchs.

– à Yohann Cabaye, 7 buts et un fort impact. Sortait d’une saison moyenne, s’est nettement racheté avant de s’échapper au PSG en janvier.

– à Moussa Sissoko, auteur de plusieurs grosses perfs, dont v Hull City (4-1) et v Chelsea (2-0). On lui pardonne volontiers ses quelques matchs cauchemardesques (e.g v Sunderland en février, 1/10 dans le Times).

– au capitaine argentin Fabricio Coloccini (ci-dessous), défenseur central technique. « Colo », 32 ans, au club depuis 2008. Taulier de l’équipe, il se chargea des causeries d’avant-match à la suspension d’Alan Pardew. N’a plus les jambes de ses 20 ans cependant. Parle tous les ans de partir mais se ravise vite quand son agent lui montre sa fiche de paye (3,2m £/an, jusqu’en 2016. Et encore, ça a baissé, 4,7m les quatre premières années).

– à Mike Williamson, solide arrière central un peu lent, sans la prestance et l’aisance balle au pied de Colo mais fait le boulot. En décembre dernier, la stat suivante est sortie : sur 32 clean sheets depuis la remontée en PL en 2010, Williamson a disputé 22 matchs.

– au milieu défensif ivoirien Cheick Tioté, grosse percussion, redoutable tacleur.

– à Yoan Gouffran, 6 buts PL, avec quelques performances très remarquées.

– à Tim Krul, a continué d’impressionner (hormis quelques boulettes sur la fin). Selon Opta, c’est le sweeper-keeper (gardien-libéro) le plus efficace de la PL, il a nettoyé les parages avec succès une bonne soixantaine de fois. Est dans les 23 Néerlandais du Mondial, en concurrence avec M. Vorm (Swansea) et J. Cillessen (Ajax) mais en troisième choix à priori.

– au milieu néerlandais Vurnon Anita, sorti de sa coquille cette saison même si toujours trop irrégulier.

Mention aussi à Mathieu Debuchy (en hausse par rapport à l’an passé) et Paul Dummett, latéral gauche de 22 ans qui a commencé l’année troisième latéral gauche derrière D. Santon et le Français M. Haïdara pour la finir titulaire. Egalement le seul Geordie de l’équipe, avec les frères Ameobi. N’est toutefois pas le bienvenu en Uruguay.

Satisfactions/Déceptions/Objectifs

Les déceptions :

– le défenseur central Mapou Yanga-Mbiwa, talentueux et parfois brillant cette saison mais encore trop inconstant, a signé quelques shockers (matchs exécrables), certes trop souvent utilisé au poste inhabituel pour lui de latéral droit. Jugé trop juste dans les duels aériens par Pardew. Arrivé en janvier 2013 pour 6,5m £ et lié à NUFC jusqu’en 2018 mais peu de chance de le revoir à Saint James’ Park en août (Bordeaux et Lille sont dessus).

– les deux attaquants Papiss Cissé (2 buts/1381 minutes de jeu, dont la moitié hors-jeu probablement) et Luuk de Jong (0 but/670 mins de jeu pas vif vif hein).

– l’Argentin Jonás Gutiérrez (ci-contre). L’ailier tourne en mode Canada Dry depuis deux saisons au moins : le galgo (lévrier) en jette, mouille le maillot, tacle comme un enragé mais manque terriblement d’efficacité.
« Spiderman » a trop peu joué cette saison pour qu’une analyse chiffrée soit pertinente mais ses stats 2012-13, où il évolua principalement ailier/milieu gauche, sont les suivantes : 34 matchs, 1 but, zéro passe décisive, 0.8 « centre précis » par match. Comparé à ses pairs, c’est léger (e.g R. Snodgrass – 37 matchs, 6 buts, 6 passes déc. ; S. Maloney, 36 m., 6 buts, 8 p. déc. ; S. Pienaar, 35 m., 6 buts, 6 p. déc. ; K. Mirallas, 27 m., 6 buts, 3 p. déc.). Ou, comme l’écrit en novembre dernier un journaliste dans le Evening Chronicle (canard local) : « Jonás Gutiérrez works incredibly hard every time he plays but his end product is exactly zero. » Prêté en janvier au Norwich de Chris Hughton (son ancien manager Mag), où il a ciré le banc.

– l’international italien Davide Santon, en baisse. Ce droitier de 23 ans joue latéral gauche depuis deux ans sans se plaindre mais ça semble lui poser des problèmes (était latéral droit à l’Inter Milan). Meilleur aux deux tiers de saison car positionné plus souvent à droite (Pardew a-t-il enfin pigé où le mettre ?). L’ex « jeune prodige du football italien » (8 capes Seniors) a finalement été remplacé par un pas du tout prodige, Paul Dummett, un jeune sans aucune expérience du haut niveau (mais qui s’est pas mal débrouillé). Ecarté en toute fin de saison.

– les frères Ameobi. On ne sait plus trop si c’est une déception ou un simple renvoi à une cruelle évidence. Le duo – l’avant-centre Shola, 32 ans, et le dégingandé ailier Sammy, 22 ans, sorte de croisement de labo lowcost entre Peter Crouch, Paulo Wanchope et Grand Corps Malade – est sympa et bien élevé (du cru, souriants, toujours un mot gentil dans la presse locale pour telle ou telle personne ou asso) mais Dieu que les bougres sont inefficaces. Certes, ils sont principalement remplaçants mais bon, c’est pas une raison hein (2 buts pour Shola en 1 281 minutes de jeu et 5/3 000 minutes ces trois dernières saisons. Shola est recordman du nombre d’entrées en jeu de l’histoire de la D1 anglaise : 145).
Un autre Ameobi sévit dans le paysage footballistique mondial, Tomi. Il traînait en Islande récemment (dans l’ancien club de Lee Sharpe) et joue désormais en D8 sur Newcastle. A suivre, il sera peut-être bientôt Magpie, qui sait.

En attendant, Shola vient d’être libéré par Newcastle, après 14 ans dans l’effectif pro Magpie et 19 au club. On le retrouvera peut-être à la Coupe du monde puisqu’il est international nigérian depuis peu. Et il claque avec eux en plus (2 buts en 5 sélections – Ameobi était du 2-2 contre l’Ecosse il y a quelques jours, la liste des 23 Super Eagles sera publiée demain).

Vu la pléthore de joueurs clés en fin de course/contrat ou qu’en ont marre de cette chienlit tout simplement (Debuchy, Krul, Rémy, Papiss Cisse, etc.), l’objectif Number 1 sera de réussir le grand chantier du recrutement. Financièrement, ça ne devrait pas poser de problèmes. En théorie. En effet, le club dégage désormais un bénéfice (10m £ en 2013) et les caisses sont pleines, avec environ 20m £ supplémentaires cette saison (vente de Cabaye), nonobstant les 129m £ de dettes, « saines » cependant (internes). Le seul créancier est en effet le proprio Mike Ashley qui ne facture pas d’intérêt sur la dette – en contrepartie, il s’octroie le droit de faire un max de pub à SJP pour sa société Sports Direct, numéro 2 européen du secteur derrière Décathlon.

Problème : malgré les gros bénéfices dégagés par SD – Ashley vient même d’empocher 204m £ cash en vendant un wagon d’actions – Newcastle United voudra-t-il vraiment sortir l’oseille pour remplacer la moitié de l’équipe ? Pas sûr. La priorité d’Ashley est surtout de vendre NUFC pour racheter Glasgow Rangers et disputer régulièrement la Ligue des Champions (quand les Gers auront refait surface). Avec comme but ultime : exposer le plus possible  Sports Direct pour en faire un grand à l’international.

L’homme invisible

Bon, je vous fais grâce de la tripotée de mecs qu’on ne sort que pour la League Cup ou quand une épidémie de gastro frappe l’effectif titulaire (les Marveaux, Obertan, Bigirimana, etc.) pour présenter le seul Invisible qui nous intéresse : Hatem Ben Arfa. Le « cas Ben Arfa » ou « Il faut sauver le Soldat Ben Arfa », devrais-je écrire. Commença l’année en fanfare mais la finit encavé. Quelques grosses fulgurances en début de saison (e.g contre Fulham en août, Villa en septembre, Man United et Stoke en décembre), suivies d’un gros trou noir, avant d’être écarté après une énième claque (4-0, contre Man City début avril) puis porté disparu en toute fin de saison.

Souvent remplaçant cette saison, because la concurrence (Sissoko et Gouffran), également parce que Pardew l’a dans le collimateur depuis un bail. Oubliées les comparaisons avec Messi, place au dézingage public. La liste de griefs du manager est longue :

a) trop irrégulier
b) néglige les tâches défensives
c) n’arrive pas à se débarrasser de son pêché mignon, le croquage XXL
d) manque d’application et de discipline tactique (il dézone trop et met en danger l’équilibre de l’équipe)
e) hormis les périodes post blessures, il est trop souvent à court de forme, voire en surpoids (Pardew lui a collé un programme personnalisé de fitness)

Sans parler des fortes rumeurs selon lesquelles certains joueurs cadres (Coloccini en tête) auraient demandé à Pardew de plus l’aligner, pour les raisons évoquées ci-dessus.

L’inclusion de cet artiste du ballon rond dans la rubrique Casper peut être perçue comme sévère mais le degré de mansuétude des médias envers un joueur est souvent inversement proportionnel au niveau de forfanterie de ses déclas. Et Hatem en sort de belles, comme celle-ci (dans un France Football de septembre 2013) :

« Les gens vont penser que je suis fou, mais je rêve toujours de gagner le Ballon d’Or. Dans 20 ou 30 ans, je veux que l’on cite mon nom à côté de ceux de Platini, Zidane, Pelé ou Maradona. »


Hatem, seul au monde.

Disons qu’actuellement, on risque plutôt de l’associer aux Ameobi Brothers. En contrat jusqu’en juin 2015 mais pourrait gicler avant. Et dire qu’en septembre dernier, Ben Arfa impressionnait tellement que Newcastle voulut absolument lui offrir un contrat longue durée… (son agent aurait refusé les offres du club. Pensait-il pouvoir gratter plus en cours de saison si son protégé continuait à flamber ?).

Highlights

Les victoires 1-0 à Old Trafford (la première depuis 42 ans), 2-0 contre Chelsea à SJP et 5-1 contre Stoke à Noël.

7 victoires à l’extérieur, plus vu depuis la glorieuse ère Bobby Robson.

Une lueur d’espoir au niveau de la relève, l’Academy a trois cadors en magasin, dont deux Geordies :

1) l’attaquant/ailier Adam Campbell, 19 ans, international anglais U19. Prêté en janvier à St Mirren (D1 écossaise) où il a brillé.

2) l’attaquant Adam Armstrong, tout juste 17 ans, 4 apparitions PL et 10 buts/10 matchs en U17 anglais. Etait de la victoire la semaine dernière au Championnat d’Europe des U17 (contre les Pays-Bas, ne joua pas la finale car blessé en demi).

3) Freddie Woodman, le portier de la sélection anglaise des U17 (son père, Andy, est entraîneur des gardiens du club).

Lowlights

Le premier match de la saison et cette claque de 4-0 infligée par Man City.

La correction 0-3 reçue à SJP en février contre Sunderland (idem qu’avril 2013), ainsi que le « match aller » perdu 2-1 (47 ans que Sunderland n’avait plus réussi le doublé sur Newcastle, et 90 ans que les Mags n’avaient plus perdu trois fois d’affilée contre S’land).

Sur les 19 défaites (!), 9 l’ont été par au moins trois buts d’écart.


Répétitifs ces DVD…

Le manager

Alan Pardew, jadis appelé « Pardiola » sur les bords de la Tyne, surtout par des étudiants bourrés ou fumeurs de moquette. Notre orchidoclaste préféré est toujours aussi controversé, autant pour ses choix tactiques (joueurs clés utilisés hors de position – dont Ben Arfa -, dispositif qui varie souvent, etc.) que son comportement de fou furieux au bord du terrain ligne. A ajouté le coup de boule sur joueur adverse à son palmarès, déjà bien fourni :

– 5 novembre 2006, contre Wenger, alors que Pardew manageait West Ham. Etait venu célébrer un but dans la zone technique d’Arsène qui l’avait repoussé. Altercation. L’Alsacien écopera de 10 000 £ d’amende, Pardew bafouillera des excuses.

– 4 mars 2012 au Stadium of Light, contre Martin O’Neill, manager de Sunderland. Là encore, ce chieur de première était venu célébrer le but du 1-1 dans la zone technique du Nord-Irlandais. Début d’accrochage, vite stoppé. Aucune sanction.

– 18 août 2012, contre Tottenham à SJP lors de la premiere journée. Notre sociopathe favori engueule et pousse un arbitre assistant qui avait eu l’outrecuidance d’accorder une touche aux adversaires. Envoyé finir son caca nerveux dans les tribunes puis suspendu deux matchs, avec 20 000 £ d’amende.

– 30 octobre 2013, Newcastle-Man City. Insulte Pellegrini sur la ligne de touche (« Ferme-là, putain de vieux connard ») après l’annulation d’un but de Cheick Tioté. Aucune sanction. Pardew s’excusera auprès du Chilien un peu plus tard et promettra de « faire du travail d’intérêt général », en ajoutant : « Je compte aussi verser de l’argent à une oeuvre caritative locale en guise de pénitence car mes deux filles m’ont reproché mon comportement. »

– 1er mars 2014, Hull-Newcastle. Un ballon atterrit dans la zone technique Magpie, Meyler (Hull) pousse stupidement Pardew en tentant de récupérer le ballon, ce dernier voit rouge et bim, il tente de le coup-d’-bouler. NUFC lui colle une amende de 100 000 £. Le lendemain, les supps Black Cats parlent d’une statue de Pardew devant SJP ressemblant à ça. Sanction de la F.A : 60 000 £ d’amende, 4 matchs d’interdiction de stade et 3 matchs de suspension de banc. Son coup d’ boule de grand-mère a donc tarifé 200 000 €, ouch.

Comble de l’ignominie pour les supps Mags : Pardew a touché une prime pour avoir fini dans le Top 10… Le Premier League Manager of the Season 2011-12 a finalement été conservé – décision du directoire il y a deux semaines – mais pourrait gicler avant Noël si les résultats ne suivent pas. Un break lui ferait le plus grand bien (4 ans de NUFC, ça use) et il pourrait ainsi écrire son autobio. Certains supps fans de Proust lui ont déjà soufflé le titre : A la recherche du temps pardew

Photos de la saison

Après le mythique cliché de l’agression d’un supp Magpie sur un pauvre cheval l’an passé, les Mags récidivent avec un autre immortel : le coup de boule d’Alan Pardew sur David Meyler, Hull lors du Hull City-Newcastle (1-4) du février.

Ce à quoi Meyler a répondu par ce headbutt la semaine suivante face à Sunderland en FA Cup (3-1) en marquant le troisième but :

Signalons enfin la chouette expo Toon Times actuellement présentée au Discovery Museum de Newcastle, à la gloire de la ville et (surtout) du club. J’ai vraiment kiffé le memory tag wall (mur-dédidace, ci-dessous)

en forme de but avec cette question en gros posée sur la barre transversale : What does Newcastle United mean to you? On répond sur des étiquettes jaunes accrochées au filet.
J’ai évidemment laissé une trace de ma gratitude, c’eût été terriblement inélégant de se rincer l’oeil et repartir en douce comme un voleur. Pis l’expo est gratos, bien faite, avec plein de superbes photos, de fascinantes archives et documents d’époque ainsi qu’une belle collection d’objets souvenirs (comme le maillot du dernier titre national des Mags ; 1927 quand même, ça commence à dater). J’ai fiché ma gratitude dans la lucarne droite, celle trouvée par Jack Colback à Saint James’ Park en février pour le troisième but de Sunderland, sur ce tag : « Pour moi, Newcastle United, ça veut dire 3 points faciles tous les ans à SJP. Un supp Mackem qui vous aime bien, au moins une fois par saison. » Long live Newcastle United.

Les autres clubs :

Partie 1 : Arsenal, Aston Villa, Cardiff
Partie 2 : Chelsea, Crystal Palace
Partie 3 : Everton, Fulham, Hull
Partie 4 : Liverpool et les Manchester