Archive for mars, 2011

Ils sont 32. 32 anciens Gunners à avoir été honorés par le club, au moyen d’une fresque les représentant, 4 par 4, placardée sur le mur d’enceinte de l’Emirates Stadium. Présentation des numéros neuf à douze.

 

9. Steve Bould (1962-…)

Bio

Encore un membre du « famous four » de la défense londonienne des années 90, promis après il n’en reste qu’un.

Steve Bould, donc, né et élevé à Stoke-on-Trent, c’est tout logiquement à Stoke qu’il fit ses premiers pas dans le monde du football. Dans le groupe pro dès sa dix-huitième année, il débuta un soir de septembre 1981 en tant qu’arrière droit, un poste assez improbable pour ce grand gaillard d’un mètre quatre-vingt-treize. Ne parvenant pas à s’imposer en tant que titulaire, il fut prêté un an à Torquay, y disputant neuf matchs. À son retour à Stoke, il obtint une place de défenseur central qu’il ne lâcha plus jusqu’en 1988, restant même fidèle à son club lors de la descente en 1985.

Pendant l’été 1988, il rejoignit Arsenal, et devint donc champion pour sa toute première année dans l’effectif londonien. Aux côtés de Tony Adams, de Nigel Winterburn et de son ancien coéquipier à Stoke, Lee Dixon, il contribua en très grande partie aux deux titres de champion qu’il remporta avec les Gunners en 1989 et 1991.

L’arrivée d’Arsène Wenger en 1996 instaura néanmoins le doute dans l’esprit du vieillissant Steve Bould, il s’assit alors de plus en plus régulièrement sur le banc de touche, Martin Keown lui étant préféré par le technicien français. Cependant, Bould, loin de s’avouer vaincu, récupéra sa place de titulaire lors de la saison suivante, qui vit Arsenal réussir le doublé. C’est même lui qui lança Adams pour le désormais légendaire quatrième but des Gunners contre Everton, le match du titre.

La saison suivante fut décevante, Bould, alors âgé de trente-six ans dut s’avouer dépassé par la rapidité grandissante des attaquants adverses, et partit à Sunderland en juillet 199, où il ne disputa que 21 matchs avant de prendre sa retraite.

Pour autant, il ne s’éloigna pas des terrains ni d’Arsenal, et entra dans le staff en tant qu’entraîneur de jeunes. Il est désormais l’entraîneur de l’équipe -18 ans d’Arsenal.

Non, Steve Bould n’était pas gardien, il a juste eu la mauvaise idée de porter un maillot très moche.

Non, Steve Bould n’était pas gardien, il a juste eu la mauvaise idée de porter un maillot très moche.

 

Fiche

Nom : Steve Bould
Surnom : ‘Uncle Bouldy’
Nationalité : Anglaise
Date de naissance : 16/11/1962
Poste : Défenseur central
Carrière à Arsenal : 1988-1999
Matches joués : 372
Buts inscrits : 8
Titres remportés avec Arsenal : Championnat d’Angleterre (1989, 1991, 1998), FA Cup (1993, 1998), League Cup (1993), Community Shield (1991, 1998, 1999), Coupe des vainqueurs de Coupes (1994)
Sélections nationales : 2 (aucun but)

 

Fun Facts

– En dépit de la réputation acquise par la défense d’Arsenal dans les années 1990, Bould ne totalisa que deux sélections en équipe nationale, à 31 ans.

– À la suite d’un match contre Crystal Palace, le fils de Tony Adams vint voir Bould et l’appela « Uncle Steve » devant tous ses coéquipiers, ce qui lui valut d’être raillé par ces derniers et d’être affublé du sobriquet de « Uncle Bouldy ».

– Selon son ancien coéquipier Perry Groves, Bould était le joueur d’Arsenal qui était capable de boire le plus en soirée et marcher droit en rentrant chez lui.

– Steve Bould ne figure pas dans le classement des cinquante plus grands joueurs de l’histoire d’Arsenal selon le sondage sur le site officiel des Gunners.

 

10. Frank McLintock (1939-…)

Bio

Ancien capitaine des Gunners et élu FWA Footballer of the Year en 1971, l’Ecossais Frank McLintock a pourtant bien mal débuté avec Arsenal.

Arrivé à Londres à 25 ans, après sept ans passés dans son club formateur de Leicester City, il intégra l’équipe en tant qu’arrière/milieu latéral (dans un système en 3-5-2 se transformant en 5-3-2, formation très répandue à l’époque), et fut considéré comme une affaire qui se révèlerait vite rentable. Rentable, elle le fut, mais il fallut du temps à McLintock pour ne serait-ce que justifier les £100 000 dépensés par Billy Wright.

Régulièrement titulaire de 1964 à 1969, McLintock était décrit comme un joueur volontaire, dont l’activité débordante ne le limitait pas des aller-retour le long de son couloir, mais également à suivre le ballon sur tout le terrain ; ce qui en faisait un joueur respecté et apprécié de ses partenaires et du public. Le revers de la médaille (parce qu’il en fallait bien un) inhérent à cette débauche d’énergie est qu’il laissait bien trop souvent son couloir libre, ce qui augmentai considérablement la charge de travail de ses partenaires. S’approchant de la trentaine, McLintock perdit en endurance mais continua ses errances sur le terrain, au point que ses titularisations ne se justifiaient que par l’amoncellement des blessures dans l’effectif londonien.

C’est justement cette accumulation de joueurs blessés qui poussa Bertie Mee, entraîneur des Gunners, à essayer McLintock au poste de défenseur central. Et ce fut une révélation. En une saison seulement, l’Ecossais s’imposa comme un joueur indispensable à ce poste et revêtit le brassard de capitaine, menant l’équipe à la victoire en Coupe des Villes de Foire.

La saison suivante fut sa plus belle, portant souvent l’équipe à bout de bras et permit aux Gunners de remporter le Championnat, et, surtout, la FA Cup au terme d’une finale épique (0-0 contre Liverpool au terme du temps règlementaire, les Scousers ouvrirent le score dès le début des prolongations et fêtaient déjà la victoire à venir quand Arsenal égalisa à la 102e, et ravit la coupe dix minutes plus tard).

Il quitta le club en 1973 pour les Queens Park Rangers, où il joua jusqu’à ses 38 ans.

On est bien d’accord, il a vraiment une tête de défenseur central. Au niveau du menton surtout.

On est bien d’accord, il a vraiment une tête de défenseur central. Au niveau du menton surtout.

 

Fiche

Nom : Francis McLintock
Nationalité : Ecossaise
Date de naissance : 28/12/1939
Poste : Défenseur
Carrière à Arsenal : 1964-1973
Matches joués : 401
Buts inscrits : 32
Titres remportés avec Arsenal : Championnat d’Angleterre (1971), FA Cup (1971), Coupe des Villes de Foire (1970)
Sélections nationales : 9 (1 but)
Distinctions personnelles : FWA Footballer of the Year en 1971, Entrée dans l’English Football Hall of Fame en 2009

 

Fun Facts

– Frank McLintock a continué dans le sport après sa carrière de joueur, entraînant successivement les clubs de Leicester et Brentford. Désormais, il officie sur Sky TV en tant que consultant, et fait également partie de l’équipe de motivational speakers de l’entreprise NYT (qui signifie Now You’re Talking), aux côtés de héros de l’extrême tels Ellen MacArthur et Tom Avery, mais aussi d’écrivains escrocs auteurs de livres sur la motivation intitulés In Search of Excellence ou The Ten Biggest Lies.

– 1970. Rome. Une bataille à laquelle prit part Frank McLintock et qui est restée dans l’histoire sous le nom de purse war. Après le match nul 2-2 entre la Lazio et Arsenal, les joueurs des deux équipes se retrouvèrent dans un restaurant. Les joueurs romains, désireux d’établir une bonne entente entre les deux équipes, offrirent des sacs aux Anglais ; lesquels Anglais, outrés par ce présent qu’ils jugeaient « efféminés » (sic.), commencèrent à les jeter à travers le restaurant. C’est alors qu’un Italien intercepta l’un des sacs et le lança violemment à la tête de Bob McNab, et le dîner paisible dégénéra évidemment très rapidement en bagarre générale, aussi bien dans le restaurant qu’à l’extérieur. L’UEFA décida, à la suite de cet incident, d’interdire les réunions d’après match entre joueurs de deux équipes. Plusieurs années après, John Roberts, défenseur d’Arsenal, déclara « Rétrospectivement, ces sacs étaient splendides. »

– McLintock est classé trentième parmi les cinquante plus grands joueurs de l’histoire d’Arsenal selon un sondage sur le site officiel des Gunners.

 

11. Ray Parlour (1973-…)

Bio

Formé au club, Ray Parlour reste l’une des figures emblématiques d’Arsenal, un travailleur de l’ombre sur lequel ses coéquipiers pouvaient toujours compter.

Ayant rejoint le centre de formation à 16 ans, Parlour intégra l’équipe première un soir de janvier 1992, à Anfield. Des débuts pas tonitruants, puisqu’Arsenal s’inclina 2-0, Parlour concédant un penalty. Il fallut attendre la saison 1994-1995 pour le voir s’imposer enfin en tant que titulaire.

Tantôt milieu défensif, tantôt milieu droit, c’est après l’arrivée d’Arsène Wenger à la tête des Gunners que Parlour dévoila pleinement tout son talent, alternant tacles rageurs, relances précises et gestes de grande classe, ce qui lui valut notamment d’être élu joueur du match lors de la finale de FA Cup 1998. Ce qui lui valut également le surnom, un brin moqueur, de « Romford Pelé », attribué par Marc Overmars.

C’est aussi après l’arrivée du technicien français que Parlour commença à marquer des buts – il n’en avait inscrit qu’un seul auparavant, inscrivant entre autres deux triplés contre Newcastle, et à Brême, contre le Werder (un exploit à relativiser néanmoins, même Wiltord l’a fait avec l’OL).

Après son second doublé Coupe-Championnat en 2002 –doublé auquel il a grandement contribué en inscrivant un but notamment en finale de Coup contre Chelsea, Parlour commença à enchaîner les blessures, ce qui remit en question sa place dans le onze de départ de Wenger, qui titularisait beaucoup plus régulièrement Freddie Ljungberg. Deux saisons plus tard, Parlour quitta Arsenal, après quinze ans de bons et loyaux services.

Il passa ensuite deux saisons et demie à Middlesbrough, disputant une soixantaine de match, et assistant du banc à la cuisante défaite de son équipe en finale de Coupe UEFA en 2004 (0-4 face à Séville), avant de tristement finir sa carrière par une pige de six mois en Championship avec Hull City.

Sélectionné dix fois en équipe nationale, il n’eût jamais la joie de représenter l’Angleterre dans une grande compétition, se blessant malheureusement juste avant le début de l’Euro 2000.

Le duel de rouquinitude entre Scholes et Parlour a finalement abouti à un match nul.

Le duel de rouquinitude entre Scholes et Parlour a finalement abouti à un match nul.

 

Fiche

Nom : Raymond Parlour
Surnom : ‘The Romford Pelé’
Nationalité : Anglaise
Date de naissance : 07/03/1973
Poste : Milieu
Carrière à Arsenal : 1989-2004
Matches joués : 466
Buts inscrits : 32
Titres remportés avec Arsenal : Championnat d’Angleterre (1998, 2002, 2004), FA Cup (1993, 1998, 2002, 2003), League Cup (1993), Community Shield (1998, 1999, 2002), Coupe des Vainqueurs de Coupe (1994)
Sélections nationales : 10 (aucun but)

 

Fun Facts

– Parlour est abondamment cité dans l’autobiographie de Tony Adams, nommée Addicted, entre autres pour sa fameuse bagarre dans un Pizza Hut (voir Arsenalerie #1), mais aussi pour sa prise de bec avec un chauffeur de taxi à Hong Kong, pour une réception à Turin après un match nul 0-0 entre la Juve et Arsenal – une soirée qualifiée de mémorable par Adams pour les pâtes, « les meilleures [qu’il n’ait] jamais mangées », et enfin pour leur philosophie de vie commune : la fête. Toute occasion était bonne pour les deux larrons afin de s’en jeter quelques uns derrière la cravate, la meilleure excuse pour une virée étant selon eux, la naissance d’un bébé. Adams admet ainsi que Parlour et lui auraient aimé squatter les maternités des hôpitaux pour, ensuite, célébrer les naissances en sortant boire dans un bar.

– La classe sur le terrain et en-dehors, voilà comment l’on pourrait qualifier Ray Parlour. Le meilleur exemple à ce jour reste sa rencontre avec Alicia Douvall, bimbo et WAG soi-disant actrice et mannequin, lors d’une soirée. Sentant la demoiselle se rapprocher de lui, il aurait émis un commentaire piquant sur « les structures improbables que sont ses seins ». La réaction de Douvall ne se fit pas attendre, elle s’insurgea, indiqua à Parlour d’aller se faire voir (pour rester poli), et se dirigea vers la sortie. Parlour lui vida alors sa bière dans le dos. La classe, vous disais-je.

– Parlour est classé dix-neuvième parmi les cinquante plus grands joueurs de l’histoire d’Arsenal selon un sondage sur le site officiel des Gunners.

 

12. Pat Rice (1949-…)

Bio

Encore un joueur de l’ombre et encore un joueur formé au club, faut croire qu’ils aiment ça à Arsenal.

Pat Rice entra au centre de formation à l’âge de quinze ans, même s’il ne se fit pas remarquer de suite. Moins doué techniquement que la plupart de ses coéquipiers, il compensait cette carence par une volonté inaltérable qui lui permit de progresser à une vitesse fulgurante. Bertie Mee remarqua ce jeune arrière droit toujours très engagé, rapide et précis dans ses tacles et ses passes, et lui offrit sa chance en équipe première en 1967.

Pendant trois ans, cependant, Rice ne disputa qu’une quinzaine de matchs, barré par Peter Storey sur le côté de la défense. Le replacement de ce dernier en défense centrale au début de la saison 1970-1971, à la suite de blessures d’une grande partie de l’effectif londonien (oui oui, les mêmes blessures qui ont conduit au repositionnement de Frank McLintock, également en défense centrale), permit à Rice d’enfin briguer une place de titulaire, qu’il ne lâcha plus durant les dix années suivantes.

La première saison complète de Rice fut aussi l’une des plus belles, un doublé Coupe-Championnat qu’il savoura tout particulièrement, n’ayant pas participé à la victoire de son club en Coupe des Villes de Foire la saison précédente.

Promu capitaine en 1977, il mena son équipe à trois finales de FA Cup consécutives pendant les trois saisons suivantes, mais n’en remporta qu’une, et quitta Arsenal en 1980. Pour mieux y revenir ensuite.

Après quatre ans à Watford, Rice prit sa retraite et revint chez les Gunners en tant qu’entraîneur de jeunes, un poste qu’il occupa pendant douze ans. Après le départ de Stewart Houston en 1996, il occupa très brièvement –pendant quelques semaines seulement – le poste d’entraîneur intérimaire de l’équipe première jusqu’à l’arrivée de Wenger. Nommé alors adjoint du Français, il tient encore ce poste, presque quinze ans plus tard.

Avant/Après. Ou l’inverse, je sais plus.

Avant/Après. Ou l’inverse, je sais plus.

 

Fiche

Nom : Patrick James Rice
Nationalité : Nord-Irlandaise
Date de naissance : 17/03/1949
Poste : Arrière droit
Carrière à Arsenal : 1964-1980
Matches joués : 528
Buts inscrits : 13
Titres remportés avec Arsenal : Championnat d’Angleterre (1971), FA Cup (1971, 1979)
Sélections nationales : 49 (aucun but)

 

Fun Facts

– Rice est, aux côtés de Bob Wilson (ancien gardien de but et entraîneur des gardiens d’Arsenal), le seul homme à avoir participé aux trois doublés de l’histoire d’Arsenal, en 1971, 1998 et 2002, que ce soit en tant que joueur ou membre du staff.

– Sa nomination éphémère en tant qu’entraîneur d’Arsenal s’est déroulée dans des circonstances assez cocasses, jugez plutôt. Remontons un an et demi plus tôt, en février 1995. George Graham, entraîneur d’Arsenal, est limogé à cause du scandale qui a éclaté suite à l’arrivée de deux Norvégiens dans l’effectif d’Arsenal – Graham fut accusé d’avoir touché £425 000 de la part de l’agent des deux joueurs, il purgea une suspension d’un an de la FA. C’est Stewart Houston, son adjoint depuis cinq ans qui est nommé à la tête du club jusqu’à la fin de la saison. Pendant le mercato estival arrive Bruce Rioch, de Bolton. À la fin de la saison, Rioch est à son tour remercié à la suite de différents avec les dirigeants quant aux fonds accordés pour les transferts et les salaires. Houston est alors re-nommé entraîneur intérimaire de l’équipe première, mais démissionne au bout d’un mois pour aller entraîner les Queens Park Rangers, ou il retrouve Bruce Rioch, mais les rôles sont inversés. C’est donc suite à ces départs consécutifs que Rice est nommé à son tour entraîneur intérimaire du club, jusqu’à l’arrivée de Wenger.

– Rice est classé dix-septième parmi les cinquante plus grands joueurs de l’histoire d’Arsenal selon un sondage sur le site officiel des Gunners. Un honneur qu’il a commenté avec modestie en déclarant « Je peux nommer tout de suite une trentaine d’anciens joueurs d’Arsenal qui étaient meilleurs que moi ».

Matchbox vintage – Liverpool 4 – 3 Newcastle United (3 avril 1996)

Considéré comme l’un des tout meilleurs matchs de Premier League depuis sa création, ce LFC-NUFC a d’abord excité par l’ampleur de son enjeu, puis brillé par le plaisir du jeu. Un régal à déguster, car on ne vit que deux fois.

Buts : Fowler (2’, 55’), Collymore (68’, 90+2’) ; Ferdinand (10’), Ginola (14’), Asprilla (57’)

Le chox des étoiles

Le choc des étoiles

Premiers pendant 29 journées, Newcastle se fait dépasser par Manchester United à la défaveur d’une quatrième défaite en six matchs, cette fois à Arsenal (0-2) quelque part dans le temps. Liverpool a également perdu à Notthingham Forest (0-1), mais conserve sa troisième place. Toutefois, rien n’est joué. De multiples matchs en retard subsistant, le suspense demeure en haut de tableau.

Danse avec les Stars du centre.

Danse avec les Stars du centre.

Liverpool

David James

John Scales – Mark Wright – Neil Ruddock

Jason McAteer – Jamie Redknapp – John Barnes (c) – Rob Jones

Steve McManaman

Stan Collymore – Robbie Fowler

Coach : Roy Evans (en charge depuis deux ans et deux mois)

Newcastle

Pavel Srníček

Steve Watson – Steve Howay – Philippe Albert – John Beresford

Peter Beardsley (c) – David Batty – Robert Lee – David Ginola

Faustino Asprilla – Les Ferdinand

Coach : Kevin Keegan (en charge depuis quatre ans et deux mois)

Le match

Newcastle donne le coup d’envoi de cette guerre des abîmes, obtient même un corner, mais se fait surprendre par Fowler. Après une remontée de balle très propre, Redknapp hérite du ballon au milieu du terrain, qu’il expédie aussitôt vers Jones, sur l’aile gauche. Celui-ci transmet en une touche à Collymore qui centre sur Fowler. Déjà auteur de 23 buts, le buteur Red profite de l’hésitation du tchèque Srníček pour faire chauffer Anfield.

Newcastle est touché, mais pas coulé. Maîtrisant la possession du ballon, les minutes suivantes semblent à leur avantage, grâce à un pressing haut et agressif. Asprilla et Ginola tentent leur chance, mais James veille au grain. A la 10ème minute, ils sont logiquement récompensés de leurs efforts. Après une touche de Watson, Asprilla se joue de Ruddock (petit pont) pour rentrer dans la surface et centrer sur Ferdinand qui, aux six mètres, et malgré la vigilance de Wright, trompe un James apathique.

L’enjeu galvanise les Magpies, l’opération Tonnerre sur Manchester est en marche. Ainsi, quatre minutes plus tard, la défense récupère un ballon dans son camp, transmet à Ferdinand au milieu du terrain, qui lance Ginola dans la profondeur. Après une course de trente mètres, le français résiste au retour en forme de poursuite impitoyable de Scales et vient tromper James du pied gauche. Les Reds touchent les grands fonds. Leur trou noir a duré cinq minutes.

A la 18ème minute, Redknapp réveille un peu ses troupes en tentant un tir des 20 mètres qui frôle le poteau droit de Srníček. Mais si l’anglais ne trouve pas le cadre, il a le mérite de recadrer quelque peu ses coéquipiers, au cœur de la tourmente. Car Liverpool ne convainc pas, et l’on se demande si McManaman ne pense pas déjà à sa reconversion sur ESPN. A la décharge des milieux de terrain, il est vrai qu’ils n’ont que peu l’occasion de briller, tant le ballon file d’un but à l’autre à une vitesse folle.

Si la défense de Liverpool parvient désormais à juguler les attaques adverses, ni Fowler (23ème minute, après un coup-franc de Redknapp), ni Redknapp himself (31ème minute, sur une frappe aux 20 mètres), ni McManaman (43ème minute, seul aux 6 mètres mais très, très approximatif de la tête) ne peuvent égaliser.

L’arbitre décide de siffler la pause. Après 45 minutes aux allures de haute randonnée, le ballon peut enfin souffler. Half time.

Supporter de Newcastle, l'envoyé spécial de Teenage Kicks était soucieux.

Supporter de Newcastle, l'envoyé spécial de Teenage Kicks était soucieux.

La deuxième mi-temps commence comme la première : beaucoup de déchets techniques, mais un rythme soutenu et un scénario dramatique qui compensent. Guerre et passion sont au rendez-vous.

Fowler, décidément la fièvre au corps, est le premier à se mettre en évidence. A la 55ème minute, il reçoit un ballon face au but au point de pénalty de la part de McManaman. Sa reprise puissante fait mouche. Les Reds reviennent dans la partie.

Mais dans la foulée, le French Lover Ginola récupère un ballon au milieu du terrain, fait la passe entre trois défenseurs pour Lee, qui sert Asprilla en profondeur. Aux vingt mètres, celui-ci met l’extérieur de son pied droit pour tromper James, sorti faire la cueillette.

Alors, pour conjurer le jour du fléau, Liverpool repart de l’avant. Et parvient à recoller dix minutes plus tard, grâce à Collymore, venu dans la surface à la réception du centre de McAteer.

Le score est nul, et aucune des deux équipes ne semble s’en réjouir. Bien que Liverpool se crée les meilleures occasions (par Fowler et Barnes, notamment), Ferdinand est tout proche de marquer après avoir gagné son duel à double tranchant face à Harkness, rentré à la pause à la place de Wright, mais James apporte sa première contribution du match en repoussant la frappe de l’attaquant anglais.

A dix minutes du terme, le vétéran Ian Rush remplace Rob Jones, pour l’un de ses derniers matchs sous le maillot Carlsberg. Roy Evans choisit la carte du cœur, car les diamants sont éternels.

On rentre alors dans le temps additionnel, et l’expert McManaman obtient un corner. Qui ne donne rien.

A la 92ème minute, Barnes trouve Rush en double une-deux pour infiltrer la surface des Magpies, puis sert Collymore sur sa gauche. Esseulé, le justicier solitaire anglais contrôle et trompe Srníček dans son angle fermé. Boom ! Anfield est en furie, Keegan est furieux. Full-time.

De mauvaise humeur, il ira pondre un résumé de 15000 signes.

De mauvaise humeur, il ira pondre un résumé de 15000 signes.

Le classement du Top 5 restera inchangé. Il se dit que Roy Evans était au service de sa Majesté Alex Ferguson. Cette année-là, Newcastle a peut-être laissé à Anfield ses espoirs de remporter son premier championnat depuis 1927. Pleure ô pays bien-aimé.

Bonus : les buts et un point de vue du Guardian sur ce match.

(Cette chronique contient 23 messages subliminaux)

Au sortir d’une première partie de saison médiocre ou simplement faible en temps de jeu sur le plan personnel, bon nombre de joueurs profitent du mercato d’hiver pour se faire la malle afin de donner un nouvel élan à leurs carrières, que ce soit sous forme de prêt ou de transfert définitif. Chimbonda, Konchesky, Carew, Boselli ou encore Bridge font partie de ceux qui n’étaient plus en odeur de sainteté dans leurs clubs respectifs et qui ont probablement bien fait de changer d’air. Au lendemain du 31 janvier, alors que l’encre des signatures apposées sur le contrat flambant neuf de David Luiz ou d’Andy Carroll n’étaient pas encore sèche, d’autres pros des clubs de PL n’avaient par contre que de maigres aspirations pour la suite de leur saison 2010/2011.

Un mois et demi plus tard, flashback et prise de température pour vingt prisonniers de PL (un par club), ces soutards cireurs de banc qu’on ne s’attendait plus à trop revoir avant la saison prochaine.

ARSENAL : Manuel Almunia – Le Rebus de Retour

Gardien de but espagnol, 33 ans

Au club depuis juillet 2004, ex-Celta Vigo, Albacete, Recreativo Huelva, Eibar, Sabadell, Cartagène et Osasuna Pampelune

Une très longue seconde partie de saison se profilait à l’horizon pour l’ancien portier titulaire des Gunners. Les blessures des jeunes Polonais Fabianski et Szczesny, qui lui avaient grillé la priorité depuis octobre dernier, lui offrent de nouvelles perspectives d’avenir sportif à moyen terme (pour au moins six semaines). Déjà annoncé partant l’été dernier, alors qu’Arsène Wenger tentait de recruter le Socceroo de Fulham Mark Schwarzer, Almunia aurait aussi pu prendre la tengeante cet hiver une fois son poste de titulaire envolé. Le Galatasaray et Osasuna s’étaient timidement renseignés mais l’Espagnol, blessé à l’époque, s’était résigné à attendre la fin de saison. Vito Mannone est en prêt à Hull City, et de toutes manières blessé pour encore six semaines, tandis que le jeune espoir anglais James Shea évolue lui aussi en prêt à Southampton. Arsenal n’a donc pas d’autres alternatives que de refaire d’Almunia son homme de base. Ironie du sort, Arsène Wenger lui cherche une doublure temporaire et expérimenté. La rumeur du moment? Le retour du ‘jeune’ retraité Jens Lehmann (41 ans) pour une pige de doublure jusqu’au terme de la saison. Le sulfureux Allemand est d’ailleurs sur place, en stage au club dans le cadre de son apprentissage du métier d’entraîneur. Son embauche ne manquerait pas de rendre Almunia complètement dingue, vu le passif pour le moins électrique entre les deux hommes (ndlr. Lehmann avait perdu le poste de titulaire chez les Gunners au profit d’Almunia, qu’il avait vertement critiqué à l’époque).

ASTON VILLA : Habib Beye – Le Paria

Arrière droit international sénégalais, 33 ans, 33 sélections, 1 but

Au club depuis août 2009 (3.4M€), ex-Newcastle, Olympique de Marseille, Strasbourg et PSG

L’ancien capitaine de l’OM est régulier dans l’effort minimal: six matchs disputés pour sa première saison de PL avec Villa en 2009/2010 et 3 cette saison à ce jour (2 matchs pleins et une apparition de 2mn). Il n’est pas blessé mais n’a plus joué en équipe première depuis le 23 octobre dernier. Barré par Carlos Cuellar et Luke Young, il cire le banc et aurait logiquement pu ou dû chercher à partir cet hiver. Paul Jewell avait apparemment le désir de le recruter en prêt pour le compte d’Ipswich Town mi-février. En attendant, le joueur s’entraîne en compagnie d’un autre banni, Stephen Warnock, avec l’équipe-réserve des Villains; selon son entraîneur Gérard Houllier, il ne s’agirait nullement d’une punition, mais d’une opportunité de se remettre en selle qui s’offrirait à des joueurs d’expérience qui n’auraient pas suffisamment fait montre de leur amour du club et de leur envie de jouer. Et toc!

BIRMINGHAM CITY : Stuart Parnaby – Le Béni-Oui-Oui

Arrière droit anglais, 28 ans

Au club depuis juin 2007 (gratuit), ex-Middlesbrough

Qu’il semble loin le temps où Parnaby était titulaire en finale de Coupe de l’UEFA avec Middlesbrough (2006). Ce joueur polyvalent est dans sa quatrième saison de rang chez les Blues, mais a de moins en moins l’occasion de jouer. Zéro minute de PL dans les pattes et quatre titularisations en matchs de coupe cette saison. Il a assisté à la victoire de son équipe en League Cup contre Arsenal depuis le banc, mais a marqué son premier but pour Birmingham City fin janvier contre Coventry City en FA Cup. Le fait est qu’il reste bien caché dans l’ombre de Steven Carr, capitaine indéboulonnable des Blues qui a enfin mis ses habituels pépins physiques derrière lui. Une seconde partie de saison encore plus terne que la première lui tendent les bras.

BLACKBURN : Vincenzo Grella – Le Touriste

Milieu défensif international australien, 31 ans, 46 sélections

Au club depuis août 2008 (4M€), ex-Torino, Parme, Ternana, Empoli, Carlton et Canberra Cosmos

Ca fait déjà un moment que Vince ne sert plus que de pote à son compatriote Brett Emerton dans l’effectif des Rovers. Il n’a jamais vraiment été titulaire indiscutable depuis son arrivée en 2008 et semble vouloir se la couler douce pour ses 18 mois de contrat restants. On ne l’avait plus revu en équipe première depuis octobre, mais Steve Kean lui a redonné sa chance en PL contre Aston Villa fin février. Un match qui s’était soldé par une belle fessée à l’extérieur (4-1) avec un Grella quelconque, sorti à 25mn du terme. Bilan 2010/2011: 309mn de PL sur cinq matchs, plus deux apparitions en matchs de coupe.

BLACKPOOL : Jason Euell – Le Fugitif

Milieu de terrain international jamaïcain, 34 ans, 9 sélections, 1 but

Au club depuis juillet 2009 (gratuit), ex-Southampton, Middlesbrough, Charlton et Wimbledon

Cet ancien meilleur buteur de Wimbledon (époque Crazy Gang) a dépanné mais peu joué pour les Tangerines depuis leur accession miraculeuse à l’élite. 15mn symboliques dès la première journée de la saison, 70mn quand Ollie avait décidé d’aligner ses coiffeurs contre Villa en novembre, puis 20mn en début d’année 2011 contre Birmingham City. En début de mercato, on croyait Euell prêt à rejoindre son ancien pote de Wimbledon Chris Powell, récemment devenu entraîneur à Charlton Athletic (League One), mais rien de concret n’avait vu le jour avant la cloture du mercato. Il faut dire que l’ancien binôme de Carl Cort avait la tête ailleurs en janvier. Jason Euell a en effet dû se déclarer en faillite personnelle après avoir été victime de fraude (sa signature aurait été forgée) dans le cadre d’un business immobilier dans lequel il avait investi une bonne partie de ses économies. Le joueur a pu se remettre à penser football mi-février et s’est dégoté un prêt initial d’un mois en Championship avec les Doncaster Rovers (hors mercato mais en D2). Trois participations en matchs plus tard et Euell a ouvert son compte but pour Donny, d’un tir à raz-de-terre qui a touché les deux montants avant de passer la ligne. Un but synonyme de point pour son équipe face à Watford. Il est fort probable que l’ancien Reggae Boyz finisse du coup sa saison à Doncaster. Réponse aux alentours du 18 mars.

BOLTON : Tamir Cohen – L’Endeuillé

Milieu de terrain international israélien, 26 ans, 21 sélections

Au club depuis le 1er janvier 2008 (50k€), ex-Maccabi Netanya et Maccabi Tel-Aviv

Une première saison d’apprentissage, une seconde bien pleine (27 matchs de PL disputés) et cette saison des miettes seulement (deux fois 8mn en PL plus les matchs de coupe). L’arrivée d’Owen Coyle comme entraîneur a mis un coup d’arrêt net à sa carrière, alors que l’on était justement en droit de penser que son profil de joueur technique et plein de punch allait se révéler pleinement sous l’égide d’un entraîneur qui prone un jeu porté sur l’offensive. Dommage. On s’attendait alors à ce que le nom de Tamir Cohen garnisse les rumeurs de transfert à l’approche du mercato, mais un drame personnel le toucha le 20 décembre. Avi Cohen, père du joueur et ancien défenseur international israélien passé notamment par Liverpool et les Glasgow Rangers, s’était gravement blessé dans un accident de moto. Il succomba à ses blessures une semaine plus tard, à l’âge de 54 ans. On excusera le joueur de ne pas avoir donné la priorité à sa poursuite de carrière en début d’année. En lui souhaitant qu’il retouve du temps de jeu cette saison, ou qu’il puisse encore partir en prêt loin du Reebok Stadium.

CHELSEA : Fabio Borini – Le Pétard Mouillé

Attaquant italien, 19 ans

Au club depuis l’été 2007 (gratuit), ex-Bologne

Borini a montré le bout de son nez en équipe première la saison passée (8 bouts de matchs dont 4 en PL) au sortir de performances exceptionnelles avec la réserve des Blues, dont il est le capitaine et meilleur buteur. Las, Ancelotti n’a pas une seule fois fait appel à lui avec la Une cette saison. Regulièrement annoncé en instance de depart, notamment direction Parme pendant le mercato, le jeune capitaine de la sélection espoir italienne (25 sélections, 5 buts) ronge son frein à Stamford Bridge, contrairement à Daniel Sturridge qui marque quasimment un but par match depuis le début de son prêt à Bolton. Un Sturridge numériquement remplacé dans l’effectif des Blues par Fernando Torres, qui devrait définitivement confiner Borini au banc jusqu’à nouvel ordre. Un changement de club estival est vivement conseillé, histoire d’espérer pouvoir faire une ‘Giuseppe Rossi’ (intermittent du banc à MU avant d’éclore à Parme puis Villarreal).

EVERTON : Magaye Gueye – L’Arme Secrète

Milieu offensif international espoir français, 20 ans

Au club depuis juin 2010 (1.2M€), ex-Strasbourg

Sur le banc lors de 15 des 20 premiers matchs de championnat des Toffees, il est incroyable que le Bleuet n’ait pas pu grapiller la moindre minute de jeu avec l’équipe senior à ce jour. Ses débuts, il a dû les effectuer contre Huddersfield Town en match de coupe (3 apparitions cette saison, mais aucun but inscrit). Mi-octobre, son entraîneur David Moyes lui avait confié qu’il voulait faire de lui son ‘arme secrète’ (sic) et façonner sa manière de jouer sur celle de Steven Pienaar, qui a d’ailleurs récemment quitté le club pour Tottenham. Yakubu, Joao Silva, Vaughan, Agard et Tompson ont quitté le club en prêt cet hiver, mais toujours pas de place pour Magaye Gueye. Comble de la louse, le Français d’origine sénégalaise est au coude-à-coude pour une place de quatrième choix offensif au club avec Jose Baxter (19 ans), formé au club et qui a effectué ses débuts en équipe première contre Bolton mi-février (13mn). Sauf blessure d’au moins deux joueurs entre Saha, Beckford et Anichebe, on peut d’ores et déjà lui donner rendez-vous pour des bouts de matchs la saison prochaine.

FULHAM : Rafik Halliche – La Doublure Doublée

Défenseur central international algérien, 24 ans, 21 sélections, 1 but

Au club depuis août 2010 (1.5M€), ex-Benfica de Lisbonne, Nacional de Madère et Hussein-Dey

Brede Hangeland et Aaron Hughes ne sont jamais blessés, expulsés ou foncièrement mauvais. Halliche l’a appris à ses dépends en acceptant de devenir leur doublure numéro un à Fulham depuis l’été dernier. C’est donc fort logiquement que Mark Hughes ne lui a jamais proposé d’aller voir ailleurs, ne serait-ce que temporairement, mais on l’excusera donc de se sentir plus troisième gardien voué au banc que DC prêt à rentrer sur le terrain au moindre petit bobo de ses concurrents internes. Il a quand même pu goûter à ses 16 premières minutes de PL à domicile contre Stoke mi-janvier (2-0), mais depuis, c’est la dèche. Sa situation ne semble pas en voie d’amélioration, puisque Philippe Senderos, blessé depuis le début de la saison et qu’on n’avait plus vu à l’oeuvre depuis la Coupe du Monde sud-africaine, vient de reprendre l’entraînement et pourrait donc lui disputer son rôle d’Iznogoud de la chanière centrale des Cottagers. Et si Londres, plus connu pour ses renards errants, n’était finalement qu’une erreur d’orientation dans la carrière de ce Fennec?

LIVERPOOL : Milan Jovanovic – L’Erreur de Casting

Attaquant international serbe, 29 ans, 33 sélections

Au club depuis juillet 2010 (gratuit), ex-Standard de Liège, Lokomotiv Moscou, Chaktior Donetsk et Vojvodina Novi Sad

De dieu vivant en Ligue Jupiler à flop anglais, il n’y a qu’un pas. Le grand Serbe l’a franchi allègrement en s’entendant sur une poursuite de carrière à Anfield avec Rafa Benitez, qui n’a jamais eu le loisir de le manager. Il a vaguement eu sa chance en début de saison sous l’ère Roy Hodgson, mais n’a jamais convaincu. Le récent mondialiste n’a disputé que 96mn de PL en deux matchs depuis fin octobre. L’arrivée de Kenny Dalglish à la tête du club n’a pas changé le statut de l’ex-Standardman, qui doit toujours se contenter d’un statut de réserviste et d’un temps de jeu de plus en plus famélique. Plus tôt dans la saison, Jova pouvait se consoler avec des participations en Ligue Europa, mais Dalglish ne l’a pas invité au recent naufrage à Braga (défaite 1-0 au Portugal). Les embauches de Luis Suarez et Andy Carroll ont réduit ses chances de sélection à néant et ont été confirmées bien trop tard au cours du mercato pour que l’éventualité de son départ ne soit envisageable.

MANCHESTER CITY : Shaun Wright-Phillips – Le Mal-Aimé

Milieu droit international anglais, 29 ans, 36 sélections. 6 buts

Au club depuis août 2008 (10M€), ex-Chelsea et Manchester City (formé à Nottingham Forest)

Le fils adoptif du génial Ian Wright a effectué son retour en PL le week-end dernier dans l’indifférence générale lors des 5 dernières minutes d’une victoire routinière des Citizens (début février contre West Brom). On ne l’avait plus vu à telle fête depuis les 3 minutes qu’il avait disputés… mi-septembre! Une lueur d’espoir lors de la journée suivante via 38mn de jeu à Old Trafford (défaite 2-1) mais depuis les deux matchs de PL suivants se sont déroulés sans lui. Ses apparitions en matchs de coupe ne sont qu’un cache-misère (130mn de PL cette saison!). A Eastlands, la tentation serait grande de signaler Adam Johnson comme fonciérement sous-utilisé, mais le cas Wright-Phillips dépasse tout simplement l’entendement. Réclamé par Mark Hughes qui voulait le relancer à Fulham, il semble partie pour continuer à blanchir sa saison. Ces derniers jours, on annonce même qu’il pourrait être amener à s’expatrier en fin de saison… du côté du PSG! L’important c’est pas l’attérissage…

MANCHESTER UNITED : Bébé – L’Inconnu

Ailier ou attaquant international espoir portugais, 20 ans

Au club depuis août 2010 (8.5M€), ex-Vitoria Guimaraes (zéro match joué), Estrela da Amadora et Grupo Sportivo de Loures

Beaucoup ont pensé tout haut que Sir Alex avait perdu la boule quand il a accepté de dépenser une somme folle pour cet inconnu, sur les conseils de son ancien aide de camp Carlos Queiroz. A moins qu’il ne s’agisse d’une fixette sur le Cap Vert, la belle île d’origine de Tiago Manuel Dias Correia d’où Nani et Henrik Larsson (à moitié) sont aussi originaires. Force est de constater que pour l’instant, l’énigme Bébé reste entière. Peu convaincant avec la réserve des Red Devils, ses rares sorties en équipe première – 75mn en deux apparitions en championnat plus quelques matchs de coupes – n’ont permis à personne de s’apercevoir du bien-fondé d’un transfert aussi onéreux. Plutôt que de l’envoyer en prêt tel un vulgaire Manucho, le vieux sorcier écossais a probablement dans l’idée de façonner en interne ce talent brut. Son athlétisme, sa jeunesse, sa vitesse et le fait que MU ait déjà un effectif plus que suffisant lui permettent de prendre le temps d’éclore. N’empêche que les assidus de PL auraient bien aimé le voir un peu plus souvent à l’oeuvre dès cette saison, et qu’un prêt bien senti en division inférieure où à l’étranger l’aurait probablement aidé à grandir plus vite. Difficile de savoir si le conte de fée que vit Bébé trouvera sa ‘Happy End’.

NEWCASTLE : James Perch – Le Surclassé

Arrière droit ou milieu défensif anglais, 25 ans

Au club depuis juillet 2010 (1.7M€), ex-Nottingham Forest

Transféré pour la première fois de sa carrière l’été dernier, Perch a débuté son séjour chez les Magpies en trombe avec huit titularisations de rang. Objectivement trop limité et brouillon pour le plus haut niveau anglais, Chris Hughton l’a ensuite logiquement confiné aux oubliettes de St James Park. L’arrivée d’Alan Pardew à la tête du club début décembre lui a brièvement donné l’occasion de retrouver le devant de la scène (3 matchs de championnat sur 13 possibles pour 120mn de jeu), mais les retours de longues blessures en février de Steven et Ryan Taylor (aucuns liens de parenté) devraient transformer sa fin de saison en long fleuve tranquille. Il serait bon de miser une piécette ou deux sur un éventuel retour en Championship en fin de saison.

STOKE CITY : Salif Diao – Le Porteur D’Eau

Milieu défensif international sénégalais, 34 ans, 28 sélections, 4 buts

Au club depuis octobre 2006 (prêt puis gratuit), ex-Liverpool, Portsmouth, Birmingham City, Sedan et Monaco

Pour avoir le droit le faire partie de la bande à Pulis chez les Potters, il faut être athlétique, grand, dur sur l’homme, tendance bourrin. Diao coche tous ces paramètres mais semble avoir le malheur d’être l’élément le moins talentueux d’un effectif pourtant unidimensionnel (exception faite des ailiers volants Etherington et Pennant). Etrange carrière en somme que celle de l’ancien grand espoir africain, qui fut le fer-de-lance des errances de recrutement de Gérard Houllier chez les Reds, avec Igor Biscan ou Bernard Diomède, pour ne citer qu’eux. Employé par Stoke depuis 2006, son contrat chez les Potters était arrivé à son terme en fin de saison passée. Il a finalement été renouvelé faute de mieux quelques semaines plus tard, contre toute logique sportive et alors que le club lui avait préalablement fait savoir qu’il pouvait se brosser pour une prolongation. L’ancienne armoire à glace sedanaise joue donc les faire-valoir sans trop se faire remarquer, et n’est apparu que deux fois en PL cette saison. Une fin de carrière sans histoires avant de prendre sa retraite?

SUNDERLAND : Marcos Angeleri – L’Enigme

Arrière droit ou défenseur central international argentin, 27 ans, 3 sélections

Au club depuis juillet 2010 (2M€), ex-Estudiantes de la Plata

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la carrière anglaise de ce joueur a un mal fou à décoller. Recruté pour environ 2M€ l’été dernier, Angeleri commence tout juste à grapiller quelques minutes de jeu de ci de là : neuf en deux rencontres de PL pour être précis, tandis qu’il a été titularisé pour la première fois en match de coupe contre Notts County fin janvier. Les Black Cats s’étaient à cette occasion inclinés contre les anciens protégés de Sven-Goran Eriksson, qui évoluaient encore en League Two sous sa houlette la saison passée. Il y avait beaucoup de bois mort dans l’effectif à la disposition de Steve Bruce en cet hiver 2010/2011 et la flambée fut donc belle. Reid, Healy, McCartney, Kilgallon ou encore Paulo da Silva ont réussi à quitter le navire, mais Angeleri est resté à quai en compagnie des Riveros, Anton Ferdinand ou autre John Mensah. Etonnant qu’un retour en Argentine sous forme de prêt n’ait pas vu le jour en toute fin de mercato, pour ce joueur en situation d’échec total à l’occasion de sa première expatriation en Europe.

TOTTENHAM : Stipe Pletikosa – Le Quatrième pour la Belote

Gardien de but international croate, 32 ans, 80 sélections

Au club depuis août 2010, prêté par le Spartak Moscou pour la saison 2010/2011, ex-Hadjuk Split et Chaktior Donetsk

Il est un peu facile de tomber à bras raccourcis sur un gardien recruté comme doublure me direz-vous? Oui mais bon, pourquoi donc l’un des meilleurs portiers de l’EURO 2008 est-il venu s’enterrer comme trois ou quatrième choix chez les Spurs? Heurelho Gomes a pêché par le passé mais demeure titulaire indiscutable, Carlo Cudicini, même à 37 balais, reste vert et ne devrait pas se viander en moto tous les quatre matins, tandis que l’Espoir anglais Ben Alnwick est prometteur (et vient de filer en prêt chez les Doncaster Rovers). Ca sentirait presque l’année sabbathique bien payée, au chaud  dans les quartiers chics de Londres pour faire la fête avec ses compatri-potes Modric, Kranjcar et Corluka, non? Sportivement bien dommage, puisque Pletikosa n’a évolué qu’une seule fois cette saison en équipe première, lors d’une mémorable baffe infligée par le voisin honni d’Arsenal en FA Cup (4-1). Un retour-express à l’envoyeur s’impose, sachant que le Spartak n’a pas mieux à proposer en ce moment dans ses cages que l’anonyme international ukrainien Andrey Dikan (33 ans, 3 sélections, ex-Terek Grozny et Tavria Simferopol). Ouste feignasse!

WEST BROMWICH ALBION : Abdoulaye Méïté – Double Face

Défenseur central international ivoirien, 30 ans, 48 sélections, 1 but

Au club depuis août 2008 (2.6M€), ex-Bolton, Olympique de Marseille et Red Star 93

Clairement pas dans les petits papiers de Roberto di Matteo, l’ancien Olympien n’a été aligné que trois fois cette saison par son coach italien, qui plus est en matchs de coupes domestiques. Ne pas pouvoir grapiller la moindre minute de jeu au sein de la plus mauvaise défense de son championnat ça fait quand même un peu désordre. Rude pour le moral. Méïté cherchait ardemment la porte de sortie pendant le mercato et pensait l’avoir trouvée. Un prêt au Celtic de Glasgow, où il aurait tenté d’émuler l’ancien tracteur local Bobo Baldé était à l’étude, mais… Patatras! Di Matteo saute en plein mercato et se fait remplacer par Roy Hodgson, fraîchement congedié par Liverpool. L’ancien coach de Fulham ne veut laisser partir personne afin de jauger les forces en présence pour sauver le club d’une relégation qui lui pend au nez. Plus question de transfert au Celtic. On est en droit de penser que la saison de notre homme, mal engagée, va prendre un virage pour le pire avec confinement aux oubliettes… Et la lumière fut! Titularisé lors des deux derniers matchs de PL, Méïté a non seulement joué l’intégralité de ces deux rencontres à l’extérieur, mais aussi grandement contribué au renouveau de son équipe, qui vient de glaner 4 points en sa présence (1-1 à Stoke fin février puis victoire 3-1 à Birmingham City) alors qu’elle avait perdu 13 de ses 18 matchs toutes compétitions confondues avant l’arrivée d’Hodgson. Méïté est indubitable « ze success story » de cette liste de « prisonniers ».

WEST HAM : Benni McCarthy – Le Boulet

Attaquant international sud-africain, 33 ans, 79 sélections, 31 buts

Au club depuis janvier 2010 (3M€), ex-Blackburn, Porto, Celta Vigo, Ajax Amsterdam et Seven Stars

Attention phénomène! Les Hammers ont le mois dernier proposé 1.2M€ à l’ancien Bafana Bafana pour qu’il recouvre sa liberté contractuelle et déguerpisse au plus vite. Refus catégorique de l’intéressé, qui compte aller au bout de son contrat, en juin 2012, ce qui lui permettrait d’empocher environ 3M€ supplémentaires. Ses 326 minutes de jeu sur les 12 derniers mois pour un retour de zéro but défrayent la chronique, surtout vu son salaire hebdomadaire de 60.000 euros (il avait été recruté de Blackburn en janvier dernier pour 3M€). Neil Warnock l’avait bien mis à l’essai pour le compte des Queens Park Rangers (Championship) en janvier mais sans lendemains. Sheffield Wednesday se serait ensuite rencardé à son sujet pour un prêt, mais là encore refus du joueur, qui ne souhaite pas évoluer à un tel niveau (League One soit D3). Cette saison, Benedict a récolté cinq amendes de son club pour n’avoir pas atteint ses objectifs de perte de poids. Il lui en a coûté déjà près de 240.000 euros pour pouvoir pleinement assumer ses quelques 95 kilos. Cerise sur le gateau et les chicken nuggets qui vont avec, il s’est fait éjecter de la liste de 25 joueurs que le club souhaite utiliser d’ici la fin de saison en championnat. Winston Bogarde n’était finalement qu’un petit joueur !

WIGAN ATHLETIC : Daniël de Ridder – Le Plot

Milieu offensif néerlandais, 26 ans

Au club depuis juillet 2008 (gratuit), ex-Hapoel Tel-Aviv, Birmingham City, Celta Vigo et Ajax Amsterdam

Everton avait Andy van der Meyde et Wigan a son de Ridder. Au sortir d’une demi-saison 2009/2010 blanche, cet ancien international espoir hollandais (30 matchs, 2 buts) s’était rendu en prêt en Israël (12 matchs, 2 buts). Cette saison, il n’a eu les grâces de Roberto Martinez que le temps d’une apparition du banc en FA Cup; ça sent la fin de saison Playstation et un départ estival vers de nouveaux horizons en qualité d’agent libre.

WOLVERHAMPTON : Steven Mouyokolo – La Roue de Secours

Défenseur central français, 24 ans

Au club depuis juin 2010 (environ 3.4M€), ex-Hull City, Boulogne, Gueugnon et Châteauroux

Au sortir d’une première saison parmi l’élite anglaise encourageante (21 matchs disputés, 1 but), l’ancien Boulonnais aurait peut-être mieux fait de suivre les Tigers en Championship. Barré par les pourtant peu convaincants Berra ou autre Stearman, il n’a pris part qu’à 4 matchs pour 159 minutes de jeu cette saison. Les retours imminents de blessure de Michael Mancienne et du peintre et capitaine emblématique du club, Jody Craddock, n’arrangeront certainement pas ses affaires déjà mal engagées. Rien de mieux qu’une relégation de son club pour qu’il relance sa carrière anglaise en Championship?

Claude Lemourinho

Quatrième et dernière partie des évènements et futilités du mois dans le football anglais.  Encore un mois riche en émotions, surprises et cocasseries. Aujourd’hui, du 22 au 28 février. (voir première partie ici, deuxième ici et troisième ici).

Au sommaire :

  • Plymouth Argyle, rien ne va plus pour le club de Larrieu et Zubar
  • La « Football Creditor Rule » : où comment entuber joyeusement tout son monde
  • L’ex école primaire de Steven Gerrard n’aime pas le foot
  • Barry Hearn (Leyton Orient) fait de la résistance
  • Alan Sugar v Karren Brady. Comme dans « The Apprentice », mais en bien plus vicelard
  • Ashley Cole of Duty: pas de quartier avec ces morveux d’étudiants
  • Port Vale on the road, bien plus marrant que le bus de Knysna
  • Robbie Williams appelé à la rescousse
  • Farewell Deano…
  • 28è journée de Premier League. TOP XI & FLOP XI, et début du fameux « run-in »
  • Alex Ferguson, Rooney et les médias
  • Bref tour d’horizon de la D2, QPR, Adel Taarabt, Leeds, etc.
  • Douzième anniversaire du dernier XI 100 % anglais vu en PL
  • 50è finale de la Coupe de Ligue. Les raisons de l’existence de la mal aimée
  • Sunderland, à la croisée des chemins pavés de dettes
  • Peterborough United (D3) innove avec un abonnement à 15 000 £
  • La Football Association, presque 150 ans et plus aucune dent

… et bien plus encore.

 

MARDI 22 FÉVRIER

Blackpool 3 – Tottenham 1 (match en retard de la 18è journée). Des Seasiders d’une efficacité redoutable : 6 tentatives sur le but, 4 cadrées, 1 corner, 3 buts ! Spurs : 15 tentatives, 6 cadrées, 7 corners, 1 but. Defoe, moribond, toujours aucun but en PL cette saison. Belles prestations du latéral gauche Baptiste (homme du match), ainsi que de DJ Campbell, Ludovic Sylvestre et Cathcart. Et un costaud p’tit nouveau qui a l’air intéressant : Serguei Kornilenko, prêté par le Zenit St Petersburg, qu’Holloway a décrit de la sorte : « Serguei is an enormous unit »

Brett Ormerod, grâce à son but de la 34è, devient le premier Tangerine à marquer pour le club dans les quatre divisions de League football, D1 à D4.

Ormerod était de l’aventure Blackpool dès 1997 (D3, puis D4 en 2000), avant de partir en 2001 et revenir en 2009 (D2). Holloway s’enflamme :

« Je suis aux anges pour lui, et j’en profite pour remercier Monsieur et Madame Ormerod de nous avoir donné Brett, pour ce qu’il a fait aujourd’hui et en mai dernier [il planta le but victorieux en finale des play-offs contre Cardiff à Wembley] »

 

 

Copenhague 0 – Chelsea 2. Belle victoire des Blues face à des Danois qui n’avait pas joué depuis le 7 décembre. Un « brace » (doublé) d’Anelka, homme du match. Dix buts sur ses onze derniers matchs de Ligue des Champions et septième réalisation cette saison, ex-aequo avec Eto’o. Torres en nets progrès (Drogba faisait banquette). Chelsea peine beaucoup plus en PL (5è). Qu’il semble loin le temps où Mancini déclarait, avant la réception de Chelsea le 25 septembre :

« Chelsea finira champion. Je pense sincèrement qu’ils gagneront facilement le titre. »

La saison galère des Blues en treize photos.

La Malvern Primary School de Liverpool (l’école primaire de Steven Gerrard) interdit les ballons de football en cuir ou plastique, « trop dangereux » a déclaré la directrice. Seuls les ballons en mousse seront désormais autorisés à la récré. La culture procédurière (litigation culture) ainsi que l’obsession Health & Safety qui frappent l’Angleterre depuis le milieu des années 90 sont à l’origine de cette décision. Cette école est située à Huyton, ville de la banlieue est de Liverpool, pépinière de talents réputée. Outre Gerrard, cette ville de 33 000 habitants a sorti Joey Barton, Leon Osman, Tony Hibbert, David Nugent, Lee Trundle, Craig Hignett et Peter « I ♥ Laslandes » Reid, ex Toffee et international anglais dans les années 80 (et aujourd’hui malheureux manager de… Plymouth Argyle).

Le quotidien The Independent publie un dossier sur l’Obsessive Compulsive Disorder après une récente tragédie en Angleterre liée à cette condition médicale. L’article rappelle que David Beckham est l’un des 750 000 Britanniques touchés par la condition. Becks serait obsédé par l’alignement Feng Shui des canettes dans son frigo, symétriquement disposées et en nombre impair.

 

MERCREDI 23 FÉVRIER

Plymouth Argyle (D3), club de Romain Larrieu et Stéphane Zubar (frère cadet de), se voit retirer dix points par la Football League. Les Pilgrims (pélerins) qui fêtent leur cent-vingt-cinq ans cette année, se retrouvent dernier, avec 23 points. C’est encore plus la dèche qu’à bord du Mayflower de leurs pionniers d’ancêtres. Les salaires des joueurs (et des soixante autres employés du club) n’ont pas été versés en janvier. Le redressement judiciaire est imminent [il sera prononcé officiellement le 4 mars, voir ici]. Une soixantaine de clubs professionnels anglais (sur cent vingt) ont été placés en redressement judiciaire depuis vingt ans, certains deux fois (et des dizaines d’autres y ont échappé d’extrême justesse, comme Cardiff City l’an dernier).

Les dettes de Plymouth s’élèvent à 13M de £ (minimum). Un quart de cette somme est constituée de « unsecured debts » (dettes non sécurisées), ce qui signifie que les créanciers (dont HMRC, le fisc anglais, appelé aussi Inland Revenue) ne reverront qu’une fraction de cette somme. Les « secured debts » forment le reste des créances. Elles ont une caractéristique bien distincte : elles sont toutes liées au monde du football (clubs, joueurs, agents) et sont les seules dettes que le club est légalement obligé de rembourser. Cette anomalie est le fait de la très controversée Football Creditor rule, introduite en septembre 2003, et dont la légalité est depuis vivement contestée par HMRC (voir article). Ce règlement stipule donc qu’un club placé en redressement judiciaire n’est tenu à rembourser uniquement que la part de ses dettes liées au football, les « secured debts ». Le reste (unsecured) est souvent passé aux pertes et profits ou faiblement remboursé.

Le fisc, ainsi que les sociétés de recouvrement de dettes, considèrent que ce règlement est en porte-à-faux avec la législation anglaise sur l’insolvabilité qui place sur un pied d’égalité tous les créanciers (comme le résume ce texte avec photo). Une fois de plus, HMRC peste contre Plymouth, en vain. Le fisc et les dizaines ou centaines de créanciers se retrouveront de nouveau le bec dans l’eau. Voir cet article du Lawyer.

Le fisc est très remonté en ce moment contre le monde du football, qui lui devrait au moins 100M de £ (tours de passe-passe fiscal d’une soixantaine de joueurs vedettes, comme nous l’expliquions ici, entrée du 19 janvier). Portsmouth FC par exemple, placé en redressement en février 2010, ne paya que 4,8M de £ aux impôts sur une dette fiscale de 24M. HMRC a récemment présenté ses récriminations devant la High Court.

Le nom du nouveau « conseiller spécial » de Plymouth ne nous est pas inconnu : Peter Ridsdale. Nul besoin de présenter l’ex président et piètre gestionnaire de Leeds United de 1997 à 2003 (dont les poissons rouges de bureau coûtaient presque aussi chers que ses joueurs). Jusqu’en mai dernier, Ridsdale était président de Cardiff City (30M de £ de dettes – il avait cependant hérité du bazar indicible laissé par Sam Hamman), où il connut une foultitude de problèmes avec les instances et les multiples créanciers du club (dont le fisc). En 2007, Ridsdale sortit un livre très controversé sur les coulisses de Leeds United dans les années boom-bust : United We Fall: Boardroom Truths About the Beautiful Game.

Marseille 0 – Manchester United 0 en Ligue des Champions. Le Daily Mail sort un dossier Marseille. La dernière et seule fois que MU joua à Marseille, en 1999 lors d’un match de poule, MU s’était pris 1-0 (joli but de Gallas). Paul Scholes et Ryan Giggs sont les seuls survivants de ce match.

Arsenal bat Stoke 1 – 0 (match en retard de la 18è journée), sur fond de « 1-0 to the football team » des supps Gunners. Fabregas et Walcott se blessent. Voir détails.

David Gold, co-propriétaire de West Ham depuis janvier 2010, transporté d’urgence à l’hôpital. Selon sa fille, Jacqueline Gold, une célébrité en Angleterre, Gold Snr souffre d’une cholangite et septicémie. Dans les années 90, Jacqueline-la-coquine transforma la chaîne Ann Summers que son daron lui avait refilé sous le manteau (il fit fortune dans la pornographie). Une chaîne de cent quarante boutiques soft porn et lingerie olé olé (avec home parties, style réunions Tupperware, en moins hermétique) qui a largement contribué au décoinçage à grande échelle des Anglais au cours des deux dernières décennies.

 

JEUDI 25 FÉVRIER

Rotten déclare son amour fou pour Arsenal à la radio anglaise, à voir.

Cheik Tioté signe un nouveau contrat Magpie jusqu’en juin 2017. Son salaire mensuel fait un gros bond à 175 000 £, voir article.

Barry Hearn, le propriétaire-président de Leyton Orient, club menacé par la venue de West Ham sur ses terres, veut que la Premier League et West Ham l’aident à construire un nouveau stade de 15 000 places (coût : 35M de £). En contrepartie, il promet de ne poursuivre personne en justice (voir ici, entrée du 16 février). La vente du stade d’Orient financera une partie des travaux. Sinon, Hearn a prévenu : il poursuivra tout le monde. Ses avocats ont déjà envoyé des « warning letters » aux vilains suivants : l’Olympic Park Legacy Company, le maire d’arrondissement, West Ham, la Premier League et la Football League. Hearn, qui ne décolère pas depuis plusieurs mois, déclare aujourd‘hui dans le Guardian :

 « C’est lamentable, toutes les municipalités sont fauchées en ce moment, et le conseil d’arrondissement de Newham prête 40M de £ à West Ham alors que dans le même temps, il réduit son programme de livraison de plats à domicile pour les personnes âgées ! Personne ne nous écoute, la Premier League bafoue son propre règlement et tout le monde semble ignorer le fait que nous sommes menacés de disparition. Nous sommes au cœur de la communauté de Leyton depuis 130 ans, et nous avons reçu un tas de récompenses pour nos programmes d’aides à la communauté. La manière dont on ne fait aucun cas de nous est révoltante, on mérite bien mieux. Mais nous nous battrons jusqu’au bout, faites-moi confiance. »

Il faut dire que les clubs londoniens sont les uns sur les autres, et la relocalisation est une question sensible. Cliquez ici pour voir la carte du foot du Grand Londres.

Le gouvernement et le maire de Londres devraient ratifier la décision du OPLC en faveur de West Ham la semaine prochaine [chose faite le 3 mars, ndlr].

Alan & Karren dans The Apprentice

Karren & Alan dans The Apprentice

West Ham, d’habitude très prolixe (avec Karren Brady comme chef de criée, dans son Sun) ne s’est pas encore officiellement exprimé sur le sujet. Une Karren Brady (auto-proclamée « First Lady of football ») particulièrement médiatisée depuis un an, pour sa collaboration remarquée dans une émission phare de la TV anglaise, The Apprentice (Meet the Board) dont la vedette n’est autre qu’Alan Sugar (ou, devrais-je dire, « Lord Sugar of Clapton in the Borough of Hackney »). Sugar, souvent décrit comme un « curmudgeon » (vieux grincheux qui rit quand il se brûle), intervient dans cette saga en tant qu’ex propriétaire-président (très controversé) des Spurs de 1991 à 2001. Depuis plusieurs semaines, le nouveau Lord arrose les médias de déclarations vachardes contre West Ham, club qu’il accuse de toutes les entourloupes et coups fourrés imaginables dans cette affaire du stade olympique. Après s’être fait casser tant de sucre sur le dos, on verra si Karren resignera pour une nouvelle série de The Apprentice avec le new Lord (mais sûrement que oui).

 

SAMEDI 26 FÉVRIER

Deux nouvelles excessivement bizarroïdes pour commencer le week-end.

Ashley Cole. On apprend que, le 20 février dernier, le latéral gauche a accidentellement blessé un étudiant au centre d’entraînement du club (Cobham, sud de Londres) avec une carabine à air comprimé. Ce jeune de 21 ans, Tom Cowan, faisait un stage chez les Blues dans le cadre de ses études à l’université de Loughborough, spécialisée en sport (voir article). Selon un insider, Cole « déconnait » avec l’engin qu’il avait pointé sur l’étudiant « par jeu », quand le coup est parti et a touché Cowan, quasiment à bout portant. Un coup qui part accidentellement pour Ashley Cole, rien d’étonnant. Le malheureux étudiant a été soigné sur place (blessures au flanc, heureusement superficielles, car l’arme peut être mortelle). Cette mystérieuse source ajoute :

« Cela paraît dingue qu’un footballeur de PL puisse apporter une carabine dans les vestiaires du centre d’entraînement et déconner avec sans aucune précaution. »

Ça ou Cole voulait vraiment zigouiller John Terry. Cole a déclaré « ignorer que l’arme était chargée », ce qui le fait passer pour encore plus demeuré que nécessaire (la .22 long rifle à plombs est l’arme la plus puissante autorisée sans permis en Grande-Bretagne). En loi britannique, cet incident peut être considéré comme « actual bodily harm » (coups et blessures), un délit passible de cinq ans de prison et une amende illimitée.

Il s’en passe décidemment de drôles dans ce centre d’entraînement. On se souvient de l’affaire Terry en décembre 2009, qui avait précédé le Terrygate, où il faisait payer de riches curieux 10 000 £ la visite du centre d’entraînement. Pour sa défense, Terry jura alors que l’argent avait été versé à des œuvres caritatives. Carlo Ancelotti avait déclaré « n’avoir rien remarqué » (plusieurs de ces tours avaient été conduits en sa présence). Ancelotti refuse de punir Cole, tout en niant que les joueurs ont pris le pouvoir au Bridge. L’Italien déclare :

« Ashley s’est excusé, par conséquent, c’est difficile de le punir. »

Voir article. Devant le tollé provoqué, le club a finalement infligé à Cole l’amende maximale autorisée, deux semaines de salaire (soit 250 000 £). La police du Surrey a contacté le club pour en savoir plus, mais a déjà laissé entendre qu’aucune poursuite ne sera engagée s’il ne peut être prouvé que le tir était intentionnel. On peut d’ores et déjà suggérer un nouveau club pour Cole, s’il se fait virer : Aldershot, surnommé « The Shots ». En parlant d’Aldershot…

Scandale bus-ubuesque à Port Vale, mieux que Knysna. La scène se déroule dans l’autocar de Port Vale quelque part sur l’autoroute M6 (PV est un club de D4 de la banlieue de Stoke, 6è actuellement). Les Valiants se rendent justement à Aldershot (sud-ouest de Londres). 

Pause bienvenue, mais mal barrée

Pause bienvenue mais mal barrée quand même

Peu après le départ, le nouveau (mais déjà extrêmement controversé) manager Jim Gannon s’accroche sévère avec son adjoint, Geoff Horsfield, l’ex buteur de Birmingham City, les insultes fusent (ce dernier vient d’apprendre que le manager s’est plaint par écrit sur lui auprès du président du club, ce que nie Gannon… jusqu’au moment où Horsfield lui présente une photocopie de la lettre !). Gannon ordonne alors au chauffeur de s’arrêter à la prochaine aire d’autoroute pour le laisser descendre. Là, il contacte le président du club et son avocat, qui vient de suite le chercher.

Deux heures plus tard, alors que le bus s’approche de la destination finale, Horsfield reçoit un coup de fil du président lui demandant de rappliquer d’urgence sur Stoke, à 250 kms de là. Il est donc déposé dans une autre station-service… Le gardien du club, Stuart Tomlinson, tweete :

« Wow, il se passe des trucs incroyables dans notre bus qui file sur Aldershot, nos deux entraîneurs ont quitté le bus en cours de route. »

Port Vale, sans ses deux managers, a quand même gagné 2-1 chez les Shots (avec les joueurs qui improvisèrent une célébration de but ridiculisant l’incident, à la manière de Jimmy Bullard tançant ses coéquipiers, voir ici).

Port Vale était deuxième à Noël mais les choses se sont gâtées depuis l’arrivée de Gannon en janvier, qui, selon certaines rumeurs, ferait tout pour se débarrasser de son numéro 2, Horsfield (apprécié des supporters), afin de faire venir son propre adjoint. Selon d’autres rumeurs, Horsfield passerait son temps à monter les supporters contre Gannon histoire de lui piquer sa place… Le tout sur fond de révolte du vestiaire et graves problèmes financiers (3M de £ de dettes). La dispute n’est pas prête de se régler, comme nous l’explique cet article du Daily Telegraph (l’adjoint a été mis en « gardening leave » – congé forcé – le temps que le club mène l’enquête).

C'était soit ça, soit Stoke City

C'était soit ça, soit Stoke City

Face à la situation critique du club (3M de dettes), les supporters de Port Vale ont lancé une campagne « Black and Gold Until Its Sold » (couleurs traditionnelles du club – campagne similaire à celle anti-Glazer des supporters de Man U). Ce club qui n’a jamais connu l’élite (juste deux périodes en D2) a un actionnaire célèbre : Robbie Williams (voir sa « performance » dans un jubilé mémorable du club… voir ici). L’ex star de Take That vit désormais en Californie et avait monté le L.A Vale FC (dissous aujourd’hui suite à une escroquerie – non, Rocancourt n’y est pour rien). Les supporters Valiants l’implorent de les aider à sauver le club, menacé de redressement judiciaire.

Alan Baker, le directeur de la campagne, profite de la fréquente présence de Robbie en Angleterre cette année (il répète pour une grosse tournée européenne de Take That à partir de mai) pour lancer un cri du cœur digne d’une vraie groupie :

« Robbie, nous te demandons solennellement de nous aider à faire changer le club de direction. Tout le monde nous connaît comme le club de Robbie Williams. Nous te sommes infiniment reconnaissants pour ton aide précieuse il y a huit ans mais maintenant, nous avons plus que jamais besoin de toi. S’il te plaît, soutiens l’offre de Monsieur Chaudry ainsi que notre mouvement. Nous faisons tout pour faire changer les choses, protestations, manifestions, etc. mais rien ne bouge, viens-nous en aide. »

Chaudry, homme d’affaires de Newcastle, serait intéressé pour reprendre le club pour 2M de £. Ce club, relégué de D3 la saison dernière, fut placé en redressement judiciaire il y a dix ans et ne s’en est jamais vraiment remis depuis.

Port Vale, fut l’un des premiers clubs anglais repris collectivement par les supporters (Valiant 2001), ce qu’on appelle traditionnellement un « supporter-owned club ». Huit cent supporters rachetèrent des actions du club. Robbie Williams acquit alors une action de 24,9 %, d’une valeur de 250 000 £, et le club profita d’une grosse injection de cash pour se relancer, temporairement (un Williams qui n’a pas été vu du côté de Vale Park depuis deux ans, sa famille assiste cependant à tous les matchs). Port Vale est aussi connu pour sa folie des grandeurs à la fin des années 40 (alors en D3), où son projet de stade (l’actuel Vale Park) fut surnommé « le Wembley du Nord » car les plans initiaux devaient le mettre à 70 000 places. Il ouvrit en 1950 avec une capacité de 50 000 (19 000 aujourd’hui)

Leon "Neon Light" Knight, un phénomène

Leon "Neon Light" Knight, un phénomène

Cet incident du bus rappelle un extraordinaire et comique épisode début 2006 entre Mark McGhee, entraîneur « spontané » et no-nonsense de Brighton et Leon Knight, enfant terrible du foot anglais (surnommé Neon Light, il aime sortir…). Le 2 janvier 2006, Brighton se rend à Southampton. Une grosse altercation éclate dans le bus entre McGhee et Knight, petite boule de nerfs bling bling d’1m62. L’Ecossais fait alors arrêter l’autocar, empoigne le cousin de Zat (Bolton) et l’éjecte du bus, en pleine New Forest et par un froid de canard ! Quatre jours plus tard, Knight sera transféré à Swansea, d’où il se fera virer neuf mois après, ayant accumulé une collection impressionnante d’amendes (ce joueur très prometteur se retrouve aujourd’hui en Irlande du Nord… Il fut Espoir anglais, formé à Senrab et Chelsea – Gianfranco Zola le prit sous son aile). Lire « The curious world of Leon Knight ».

 

WEEK-END DU 26 & 27 FÉVRIER

On apprend la mort de Dean Richards, 36 ans, des suites d’une longue maladie (tumeur au cerveau). Cet ex arrière central avait successivement porté les couleurs de Bradford City, Wolves, Southampton et Tottenham.

En octobre 1991, à seulement 17 ans, Richards fait ses débuts pour Bradford City (D3). Il est élégant, vif, athlétique et excellent dans les airs… et très discret. Trop timide d’ailleurs pour l’entraîneur des Bantams, Frank Stapleton (le célèbre Irlandais de Man United), qui, un jour, avant de démarrer l’entraînement, lui fait hurler le nom de tous ses coéquipiers !

En 1995, Graham Taylor, alors manager de Wolverhampton (D2), recrute Richards. Il dispute 145 matchs avec les Wolves et devient un « cult hero ». Il se distingue même dans les buts ! (voir clip, à 4’10 – ne pas trop faire attention à sa boulette, 3’47…).

En 1999, Richards part aux Saints de Southampton (PL, managé par Glenn Hoddle). Puis, en 2001, Hoddle le fait venir aux Spurs, pour 8,1M de £, record de l’époque pour un joueur anglais non capé (juste quatre capes Espoirs –  Richards eut le malheur d’atteindre son pic à un moment où l’Angleterre regorgeait de bons joueurs à son poste). Il ne tarde pas à briller, et marque d’une tête… pour son premier match à White Hart Lane le 29 septembre contre Man United. Ce fameux match où Spurs menait 3-0 à la mi-temps au son des « Olé »… avant de se prendre cinq buts après la pause et perdre 5-3 ! (voir « Les grands comebacks du football anglais » ici, entrée du 5 & 6 février). Malheureusement, sa période Spurs fut plombée par de nombreuses blessures.

En mars 2005, Richards doit raccrocher les crampons (pour cause de vertiges et migraines persistantes). Depuis août 2007, il entraînait les jeunes à Bradford City (D4). Un hommage lui sera rendu lors du Wolves – Tottenham du 6 mars, deux des quatre clubs dont il porta les couleurs. Farewell, Deano…

28è journée de Premier League. Résultats, résumés de match et statistiques ici.

TOP XI TK :

——————–Van der Sar——————

K Walker—-Jagielka——–Vidic——-Enrique

Coleman—–O’Hara—-Hitzlsperger—-Osman

————Chicharito———Sturridge ———–

Remplaçants : Howard, Smalling, Arteta, Murphy, Downing, Ebanks-Blake, Beckford

Ont aussi brillé : P Neville, Edwards, Tomkins, Ba, Parker, Duff, Hammill, A Young, Nani

 

FLOP XI TK :

———————–Reina——————–

Salgado—–Cathcart——Bramble—-D Wilson

Emerton—–J Jones——Andrews—-Pedersen

————Santa Cruz——–DJ Campbell——–

Remplaçants : Harper, R Taylor, Grella, Muntari, Richardson, Rodallega, Bent

Ont aussi vrillé : Joe Cole (a joué une mi-temps), et quasiment tout le reste des XI de Blackburn et Blackpool (ajoutons-y le XI de Liverpool, mis à part Kuyt et Suarez), proper shocking.

La stat du week-end : Chicharito a marqué 9 buts en… 13 tirs / têtes cette saison ! [10 depuis hier]. Il ne serait pas étonnant que Sir Alex écarte (temporairement) un Rooney en surchauffe nerveuse, pour titulariser le Petit Pois, histoire aussi de piquer au vif le Roo…

9 buts sur 13 tentatives. Owen, 5 brancards sur 9 tirs.

Hernandez : 9 buts sur 13 tentatives. Owen, 4 brancards sur 7 tirs.

Un mot sur l’horrible coup de coude de Rooney sur McCarthy : il est grand temps que Roo prenne des cours d’anger management. Son vilain coup sur McFazdean de Crawley (voir ici, entrée samedi 19 & dimanche 20 février) était passé quasiment inaperçu mais en disait long sur cette incapacité à se contrôler qui a toujours plus ou moins terni son jeu (il semblait pourtant avoir maîtrisé ses démons la saison dernière). Alex Ferguson est bien sûr convaincu qu’il s’agit d’une witch-hunt contre son angélique Roo… Il déclare, à chaud :

« Je viens de visionner ça et y’a rien, absolument rien, juste un télescopage de deux joueurs, c’est ce qu’a vu aussi l’arbitre. Mais juste parce qu’il s’agit de Wayne Rooney, les médias vont probablement déclencher une campagne pour le faire pendre ou électrocuter avant mardi. »

Ferguson, qui a souvent accusé la presse nationale de « détester Man United » entretient des relations tendues avec nombre de médias ces dernières années. Il avait notamment lancé de violentes attaques contre cette même presse en décembre 2005 quand United avait fini dernier de sa poule de qualification en Ligue des Champions et pointait à douze longeurs du leader Chelsea (voir ici). Ce nouvel épisode fait penser à la fameuse remarque au vitriol contre la presse de l’Ecossais Tommy Docherty, ex manager des Red Devils (1972-77) :

« J’ai toujours dit que la presse avait sa place dans notre société, mais personne ne l’a encore creusée. »

Comme nous l’avons souvent évoqué dans le forum anglais des Cahiers (voir ici et aussi ici), Fergie refuse de parler à la BBC depuis 2004 et un documentaire de Panorama intitulé « Father and son », sur sa vie et la carrière d’agent sportif de son fiston Jason. Le docu égratignait surtout ce dernier et son agence Elite (notamment lors du transfert de Massimo Taibi et Jaap Stam). Fergie exigea des excuses, elles ne vinrent jamais ; depuis, il refuse de parler à la Beeb et envoie son adjoint à sa place (il s’adresse aux autres chaînes mais les a aussi souvent malmenées). Et ce, malgré l’obligation contractuelle figurant au contrat entre la Premier League et les médias (la BBC paie la Premier League plc 63M / an pour les droits de diffusion de la PL dans son émission phare, Match of the Day). La PL a régulièrement tenté (timidement) de régler la situation, notamment via la League Managers Association, mais se contente de lui coller des amendes (70 000 £ à ce jour).

Il ne reste plus que dix journées de PL et l’on rentre maintenant de plain-pied dans de ce que l’on appelle traditionnellement le « run-in » (sprint final, dernière ligne droite). Le « run-in » est un terme très utilisé dans la presse spécialisée et parmi les supporters. Cette période de fin de saison, dont l’importance cruciale est soulignée à l’envi, n’est pas précisément définie dans le temps mais correspond approximativement aux dix derniers matchs du championnat. Le run-in est aussi appelé parfois le « business end » de la saison, là où tout se joue et se décide.

Le run-in comporte plusieurs subdivisions. Outre celle de la course au titre et aux places européennes, la plus dramatique est la « relegation dogfight / scrap » (bataille pour le maintien). Pour toutes ces équipes, qu’elles jouent le titre, l’Europe ou le maintien, c’est « squeaky bum time », littéralement « la période des derrières serrés », là où il faut serrer les fesses (c’est Alex Ferguson qui inventa l’expression en 2005).

34è journée de D2 (sur 46), et un peu aussi sur la 33è journée disputée mardi soir (le 22). Résultats, résumés de match et statistiques : cliquez ici.

Taarabt, une saison de ouf

Taarabt, une saison de ouf

QPR (1er) bat Middlesbrough 3-0 à l’extérieur. 67 points pour les R’s et six points d’avance sur le premier des play-offs, Cardiff (3è). Malgré les absences de leurs buteurs Mackie et Agyemang, les Rangers dominent toujours ce championnat très disputé. Dixième but de Heidar Helguson, l’international islandais du nouveau club de Pascal Chimbonda (que Neil Warnock, manager, appelait « Chinbomba » au début – le Yorkshireman a toujours eu du mal avec les noms qui sortent des Smith ou Johnson).

A saluer l’extraordinaire saison de l’ex Spur Adel Taarabt (qui intéressait Newcastle et Man United pendant le mercato d’hiver, Chelsea s’est ajouté à la liste des prétendants). Les stats du Marocain sont impressionnantes :

  • Taarabt a joué TOUS les matchs de championnat (ils ne sont qu’une quinzaine d’autres en D2 à avoir réalisé cet exploit, dont la moitié de gardiens)
  • il est cinquième ex-aequo du classement des buteurs, avec 15 réalisations
  • il est en tête du classement des tentatives sur le but (128, dont 73 cadrées)
  • il est en tête du classement des passes décisives (13)
  • il n’a commis que 21 fautes (contre 68 à Becchio et 76 à Holt, le buteur de Norwich)

Swansea (désormais 2è) vainqueur de Leeds (6è) 3-0. C’est bien deux clubs gallois qu’on pourrait avoir en PL la saison prochaine ! A noter la forme exceptionnelle de Scott Sinclair, encore deux buts pour le reject de Chelsea,  désormais deuxième meilleur buteur de D2, avec 16 pions.

Un Leeds qui peine, comme lors du superbe derby du Yorkshire il y a quatre jours, Leeds-Barnsley, 3-3 (Becchio, 15è but, et Gradel, x 2, énorme saison pour l’Ivoirien, qui affole les compteurs). Bradley Johnson expulsé à la 52è après deux fautes sur le même joueur (Jacob Mellis) en l’espace de huit minutes et sous les yeux de l’arbitre ! (Mark Clattenburg). Leeds qui se prend encore un but dans les dix dernières minutes (à la 83è), des Whites qui ont décidemment beaucoup de mal à tenir un score. C’était la huitième fois en championnat cette saison à domicile (sur dix-sept) que Leeds perdait l’avantage après avoir mené. Ils visent la montée automatique vu que les play-offs ne leur réussissent guère… Jugez plutôt :

  • 1987, Leeds, entraîné par Billy Bremner, éliminé par Charlton en demi des PO
  • 2006, sorti par Watford en finale (et relégué en D3 la saison suivante)
  • 2008, le Leeds de McAllister, battu en finale des PO de D3 par Doncaster
  • 2009, Leeds défait par Millwall en demi des PO de D3

Cardiff (3è) bat Hull 2-0 à l’extérieur, après avoir battu Leicester 2-0 mardi, pour le 300è match de Dave Jones à la tête des Bluebirds. Buts de Chopra et du Gunner prêté Emmanuel-Thomas. Chopra avait déjà marqué mardi, en compagnie de Ramsey, là où le Gunner commença sa carrière. Il signe ainsi son premier but depuis treize mois et sa longue convalescence, jambe cassée par le Potter Shawcross [le 1er mars, Ramsey est retourné à Arsenal].

Norwich (4è), vainqueur de Barnsley à l’extérieur, 2-0.

Nottingham Forest (5è) ne peut faire que match nul 0-0 contre Millwall.

En bas de classement, 23è, Sheffield United s’enfonce, battu 1-0 à domicile par Derby. Treize matchs d’affilée sans victoire pour les Blades et Micky Adams, le manager qui avait succédé à Gary Speed il y a deux mois. Le « Steel City Derby » entre Sheff Wednesday et Sheff United se jouera probablement en D3 l’an prochain…

La lanterne rouge est le Preston North End de Phil Brown, battu 2-1 à domicile par Burnley, dans le derby du Lancashire. L’ex manager de Hull est lui aussi toujours à la recherche de son premier succès après dix matchs à la tête de PNE. Preston avait tenu en échec Nottingham Forest mardi, 2-2, gratifiant les 28 000 spectateurs d’une fin de match spectaculaire. Premier but du Red Konchesky (prêté par Liverpool), à la 54è. Puis but de Cohen à la 92è, suivi d’une égalisation de Billy Jones (PNE) à la 96è … Exubérantes scènes de liesse sur le banc PNE, trop d’ailleurs (début de baston entre les deux bancs). Forest signait là son 36è match consécutif sans défaite à domicile.

 

DIMANCHE 27 FÉVRIER

Douzième anniversaire du dernier XI 100 % anglais vu en PL (y compris les remplaçants). Le 27 février 1999, John Gregory, manager d’Aston Villa, alignait un XI qui sentait bon la rose (l’un des symboles de l’Angleterre) :

————————Oakes————

Wright—–Southgate—-Watson—-Scimeca

Merson—–Grayson—–Taylor——Hendrie

————-Dublin————-Joachim———–

Les trois remplaçants : Barry, Draper, Collymore (seulement trois remplaçants nommés étaient permis jusqu’en 1999-2000, puis cinq par la suite et sept à partir de 2009-2010).

Villa, 4è, perdit 4-1 contre Coventry, 18è. Gregory, un manager prometteur qu’on prédisait futur sélectionneur national devint par la suite un paria du foot anglais (trop de casseroles), dut s’exiler en Israël en 2009 avec un salaire quinze fois inférieur à celui de Villa. Depuis ce 27 février 1999, 4 562 matchs ont été disputés en PL sans revoir un XI 100 % anglais. Enfin, pas tout à fait… On ressentit un frisson patriotique quand Steve McLaren aligna un XI de départ bien engliche en 2006. Mais l’un de ces joueurs, James Morrison, fut appelé en sélection écossaise deux ans plus tard. Boro jouait un match de coupe UEFA contre Séville la semaine suivante, et avait aligné une équipe essentiellement composée de jeunes du club (sans leurs étrangers vedettes, Yakubu, Mendieta, Hasselbaink, Boateng, Schwarzer, etc.).

Une équipe qui banderait aisément en entendant le God Save the Queen

Une équipe qui banderait aisément en entendant le God Save the Queen

Cette saison, Newcastle est l’équipe la plus anglaise : 16 des 27 joueurs « senior » de l’effectif sont anglais (59 %). Les autres clubs (nombre d’Anglais utilisés pendant cet exercice) : Aston Villa et Newcastle 16, Sunderland, Blackpool et West Ham 13, Birmingham 12, Wolves 11, Bolton 10, Everton, Liverpool, Manchester United et Tottenham 9, Fulham, Manchester City et Stoke 8, West Brom 7, Blackburn et Wigan 6, Chelsea 5, Arsenal 4.

Dans l’histoire du football anglais, 1999 s’impose comme une sorte de jalon-charnière. En décembre de cette année-là, Chelsea fut le premier club de PL à aligner un XI 100 % non-britannique contre Southampton. Par contre, eux, gagnèrent 2-1 chez les Saints (De Goey, Petrescu, Thome, Leboeuf, Babayaro, Ferrer, Deschamps, Poyet, Di Matteo, Ambrosetti, Flo).

Arsenal 1 – Birmingham 2, superbe finale de Coupe de la Ligue. Van Persie se blesse en inscrivant une belle reprise de volée. Ce match marque le cinquantième anniversaire de la League Cup. Cette Coupe de la Ligue, officiellement appelée la Football League Cup (du temps où la FL regroupait les quatre divisions de la D1 à la D4, 92 clubs), fut créée presque par accident.

A la fin des années 50, la Football League cherchait un moyen de remédier à la baisse des affluences, qui avaient commencé à sérieusement décliner après dix ans de boom post guerre. La FL proposa de réduire à vingt le nombre de clubs par division, et de combler le déficit avec une nouvelle coupe, jouée en semaine et en nocturne, profitant des nouveaux éclairages que de nombreux clubs venaient d’installer. Les présidents de club rejetèrent la proposition de réduction du nombre d’équipes mais gardèrent la coupe. On l’appela tout naturellement League Cup. Son succès mit du temps à se dessiner et elle connut des débuts difficiles (seuls 46 clubs sur 92 participèrent à la première édition, en 1960-1961, et nombre de gros de l’époque – Arsenal, Wolves, Spurs, Sheffield Wednesday – ne la disputèrent pas jusqu’en 1965, seuls quelques clubs de D1 jouèrent le jeu).

Il fallut attendre la saison 1965-1965 pour que les gros clubs la prennent au sérieux (à la faveur d’une promesse de finale à Wembley assortie d’une place en Coupe des Villes de Foire… mais seulement pour les clubs de D1). La League Cup connut son apogée dans les années 70 et 80 (les finales se disputaient souvent entre gros, Nottingham Forest, Liverpool, Everton, etc.) avant d’être victime d’un engorgement du calendrier et d’une redistribution des priorités dans les années 90. Depuis, sa cote a fluctué, au même rythme que le nom de ses sponsors (depuis 1982), la Milk Cup, la Littlewoods Cup, Rumbelows Cup, Coca-Cola Cup, Worthington Cup et enfin Carling Cup à partir de 2003. La France est le seul autre pays européen qui offre une place en UEFA au vainqueur de sa seconde coupe nationale.

Voir le diaporama sur les grandes finales de Coupe de la Ligue. Parmi les plus belles finales de ces vingt-cinq dernières années, celle de 1988 (Luton Town 3 – Arsenal 2, deux buts de l’ex Caennais Brian Stein pour les Hatters) et 1989, entre Nottingham Forest et Luton Town, 3-2 pour les Villans. Et ouais, je ne raconte pas d’histoire, y’a à peine vingt ans, Luton était en D1 et faisait trembler les grands. Ces mêmes Hatters, club fondé en 1885, végètent désormais en D5 et pourraient bien se faire doubler pour la symbolique montée en Football League par l’AFC Wimbledon, formidable club créé en 2002 seulement, et qui démarra son humble existence en D9 !

   Mini crise à Sunderland AFC. Quatrième défaite de suite ce week-end pour des Black Cats qui vivent mal l’après Darren Bent. Un exécrable mois de février pour le club, aucun point inscrit depuis le 22 janvier… Certains joueurs sont aux abonnés absents (Titus Bramble et Jordan Henderson en particulier).

Il n’y a pas que sur le terrain que les choses vont mal. La blague fait le tour des directoires de clubs de foot anglais : comment devient-on millionnaire ? Soyez déjà milliardaire, et ensuite achetez un club de foot. Ce calembour de moyen aloi pourrait s’appliquer à SAFC qui tire salement la langue, dans tous les domaines.

Sunderland est un club à la croisée des chemins. Les interrogations fusent et, depuis fin janvier, on entend Niall Quinn et Steve Bruce se répandre dans les médias sur un soi-disant « manque de soutien des supps Black Cats ». Etrange. La fin janvier correspond justement au début de la grosse baisse de forme des Black Cats. Les dirigeants essaieraient-ils de masquer maladroitement la mauvaise passe actuelle ? (et faire oublier l’étrange vente express de Darren Bent). La question de fond reste cependant la suivante : comment aborder l’avenir pour un club ambitieux comme Sunderland, suffisamment gros pour viser le top Ten régulièrement, mais forcément limité à une vie d’honnête ventre-mouiste ?  

Tout cet étalage public d’état d’âme coïncide avec la publication par le club des comptes pour la saison 2009-2010. Et, damn, une nouvelle fois, c’est pas folichon : 66M de revenus, pour 96M de dépenses (dont 4,4M rien qu’en frais d’agent !). Ellis Short, le propriétaire, zilliardaire américain d’origine irlandaise (résident Londonien depuis 1995), devra encore mettre la main à la poche pour combler le déficit. On dit Short à court de fun. Il se lasserait un peu de renflouer les caisses tous les ans en faisant du surplace (syndrome Randy Lerner TM). Lors de la dernière journée de la saison 2008-2009, voyant la fête dans les rues de Sunderland (maintien de justesse des Black Cats combinée à la descente en D2 de Newcastle), Short s’enthousiasma, et lâcha à Niall Quinn :

« This Sunderland is one crazy, son-of-a-bitch club. »

L’adrénaline est retombée, le chiffre d’affaires du club stagne, les résultats sont moyens, et la son of a bitch, c’est plutôt les performances actuelles et cette PL qui, tel un gouffre sans fond, engloutit des sommes vertigineuses.

Entre septembre et décembre 2008, Ellis Short rachète la totalité des actions du club au consortium irlandais Drumaville pour une somme modique (25M de £). L’Américain n’est ni un amoureux du football, ni candidat à un « ego trip ». C’est un financier discret qui, même s’il compte bien faire fructifier son investissement, cherche surtout à s’encanailler un peu en dehors de son monde feutré et coincé des hedge funds et private equity.

Cependant, la réalité économique frappe dur depuis deux ans, les affluences et la billetterie sont en baisse par rapport aux deux saisons précédentes, bien inférieures aux projections de 44 000 spectateurs / match (39 000 de moyenne cette saison). Niall Quinn, le président (une Sunderland Legend), a récemment multiplié les sorties kamikazes dans la presse critiquant vivement les « supporters qui regardent les matchs dans les pubs au lieu de se rendre au Stadium of Light. ». Il y a exactement dix saisons, sous Peter Reid, le club finissait 7è de PL, et attirait 47 000 de moyenne (soit la troisième de PL à l’époque, derrière Man United et Newcastle). En attendant, Steve Bruce vient de signer un nouveau contrat qui le maintient en place jusqu’en 2014.

 

LUNDI 28 FÉVRIER

Peterborough United, fantasque club s’il en est (4è de D3 et surnommé Posh, qui signifie aussi « chic » en anglais), annonce le prix annuel de son nouvel abonnement « Chairman’s Choice »… 15 000 £ par an ! Dix seront mis en vente le 7 mars (le prix de l’abonnement à vie de Posh est à 12 000 £, l’ordinaire en « populaires » à partir de 275 £ – 400 pour la place assise). Posh fait un chiffre d’affaires de 9M de £ et affiche une affluence moyenne de 6 370 spectateurs cette saison (8 913 l’an dernier, en D2).

Barry Fry, azimuté depuis les Sixties

Barry Fry, répertorié azimuté depuis les Sixties

Probablement encore un coup de Barry Fry, 65 ans, Director of football à Posh et l’un des personnages les plus frappadingues du football anglais depuis presque quarante ans. Pour ces 18 000 €, on aura droit au traitement VIP : un fauteuil en cuir dans la loge des dirigeants et amuse-gueules à volonté (dont la fameuse « pie »), ainsi que des wagons de buts. Posh sait faire parler la poudre : 75 pions pour et 60 contre cette saison, sur 33 matchs ! Relégués de D2 la saison dernière, 80 encaissés, 117 toutes compétitions confondues. Dans leur première saison en football League (1960-1961), ils marquèrent 134 buts ! (record de la FL).

 

Leur manager est Darren Ferguson (fils de), que le club a rappelé il y a deux mois … après l’avoir limogé en novembre 2009. Les quatre abonnements classiques les plus chers en Angleterre sont à Arsenal (1 825 £), Chelsea (1 695), Tottenham (1 210) et Man United (931). Les loges les plus coûteuses sont à Everton (54 000 £ pour dix personnes), Chelsea (48 000 pour huit-seize personnes), Fulham (de 3 600 à 5 515 par personne et par match, dix invités max.), Man United (35 460 pour six-huit), Tottenham (33 120, pour huit), Blackburn (32 640 pour huit), Man City (30 000 £ pour huit), et Arsenal (structure de prix complexes). Les moins chères sont à Bolton (à partir de 65 £ par personne par match).

  La Football Association déclare qu’elle ne prendra pas de sanction dans l’affaire du coup de coude de Rooney sur McCarthy, en répétant à l’envi qu’elle ne peut « légalement » intervenir (l’arbitre, Mark Clattenburg, n’ayant pas admis s’être trompé. Lire cet intéressant article, et celui-ci qui explique le pourquoi du comment). La FA se réfugie derrière le règlement Fifa pour justifier son impuissance. Une stratégie bien pratique qui fait écrire à Sam Wallace dans The Independent :

« Le moment de folie de Rooney est indéfendable, mais les arbitres doivent composer avec un système bourré d’imperfections […] Il est de la responsabilité de la FA de tenter de modifier le système actuel afin de le rendre plus juste. Mais ni le corps arbitral, ni la FA n’a le courage de mener ce combat. »

Cela n’est guère étonnant. La FA est devenue un « toothless tiger », un fauve édenté ; un tigre de papier puissant en théorie, mais inoffensif dans les faits. Comme on le lit souvent dans les colonnes du fil anglais des Cahiers, ainsi que sur ce blog (voir affaire Leyton Orient – West Ham, entrée du 16 février), on constate une lente mais épouvantable érosion du pouvoir de la FA depuis une bonne dizaine d’années, accompagné d’un désintérêt pour le football.

Progressivement, la fédé a abandonné les affaires courantes et la gestion des clubs à l’omnipotente Premier League (et à la Football League), elle-même réticente à intervenir contre les clubs majeurs qui la nourrissent (et dont les représentants, puissants, siègent au directoire de la FA). Au fil des ans, la fédération est devenue une sorte de propriétaire foncier, dirigée par des hommes d’affaires consensuels (tel le dernier président nommé, David Bernstein), plus préoccupés de gérer les différents scandales et fiascos que de préoccuper de football (affaires de sexe, dettes monstrueuses de Wembley, budget du football amateur détourné, etc.). Les rares personnes ayant tenté de faire bouger les choses de l’intérieur (comme Ian Watmore, chief exec de juin 2009 à mars 2010) ont soit rapidement démissionné, soit été poussées vers la sortie. Une fédération où « un Blazer chasse l’autre », comme le veut l’expression anglaise consacrée (figure métonymique désignant un bureaucrate interchangeable – l’expression anglaise « Blazer Brigade » fait référence à un groupe de dirigeants rigides et « corporate », issus des classes supérieures et peu en phase avec le terrain). Et cela ne date pas d’aujourd’hui, comme le montre cet article de 2004 paru dans The Independent.

  Louis Saha manque un virage et plante sa Ferrari 458, du côté de Wilmslow (Cheshire, sud du Greater Manchester), coin prisé des footballeurs et autres stars de soaps. L’ex Messin est indemne. L’accident a eu lieu à la sortie du tunnel à l’intérieur duquel Cristiano Ronaldo avait réduit sa Ferrari en bouillie, en janvier 2009. Saha est en bonne compagnie parmi les footballeurs « who can’t take corners », voir diaporama.

Kevin Quigagne.

Troisième partie des évènements et futilités du mois dans le football anglais.  Encore un mois riche en émotions, surprises et cocasseries. Aujourd’hui, du 14 au 21 février (voir première partie ici et deuxième ici).

Au sommaire :

  • Barry Austin, refoulé pour quelques quintaux en trop
  • Francis Jeffers is back
  • Dossier sur la refonte des centres de formation anglais
  • Gattuso et Joe Jordan, une histoire d’amour en version écossaise
  • FA Cup: changements dans l’air
  • Leyton Orient (D3), 130 ans, et menacé de disparition par West Ham
  • Le cultissime documentaire « Orient: Club for a Fiver », plus les « bleus dans les yeux » que l’inverse
  • John Sitton, « a fuckin’ legend », le manager hors norme plombé par cet extraordinaire docu
  • Hicks et Gillett: la High Court a rendu son verdict
  • Quand Robbie Savage pourrit Gattuso
  • L’UEFA dévoile sa politique de prix. Dossier complet et révélations exclusives TK : comment l’UEFA calcule le prix des billets
  • 8è de finale de FA Cup
  • Jonathan Téhoué, des Derviches Tourneurs à l’Orient
  • Beckham redevient working-class avant de quitter Tottenham

 … et bien plus encore

 

LUNDI 14 FÉVRIER

 Barry Austin, « massive fan » de Birmingham City, se fait refouler par Wembley pour la finale de laCoupe de la Ligue entre Arsenal et B’ham City (27 février). Barry n’est pas un interdit de stade comme les autres. Notre Brummie traîne un embonpoint qui fait que, bon, il lui faut trois sièges, en acier. Barry pèse 260 kilos. A St Andrew’s (antre de City), il payait un double abonnement pour les deux places qu’il occupait, en arrondissant en sa faveur. Certaines saisons, on lui fournissait même un banc pour lui tout seul. Mais là, il a un peu forci et il ne rentre plus nulle part ; et pis, ben, la législation Health & Safety a bien grossi elle aussi. C’est la deuxième fois qu’on lui fait le coup. Furax, il ne décolère pas dans le Sunday Mercury :

« J’avais pas pu me rendre non plus au Millenium Stadium de Cardiff en 2001 pour la finale de la Coupe de la Ligue. Je rêve de voir mes Blues fouler la pelouse de Wembley, mais dès que je téléphone et mentionne ma corpulence, on me balance la législation Health & Safety au nez. »

Il ajoute, dans le Sunday Times :

« Quand j’ai insisté pour savoir pourquoi on refusait de me vendre une place, ou même deux, on m’a répondu que les sièges strapontins n’étaient pas assez solides. »

 Francis Jeffers, ex Galactico Gunner, de retour de son escapade australienne (Newcastle Jets, 9 matchs, 1 but) signe à Motherwell (SPL). A peine les valises posées, il se prend une belle Samsonite contre les Glasgow Rangers (samedi) : 6-0. We didn’t miss you one bit Franny, but welcome back to Blighty.

 

MARDI 15 FÉVRIER

Francis Jeffers marque d’une belle tête contre Aberdeen. Extrait du compte rendu de la BBC :  

« Jeffers, impressionnant, porta plusieurs fois le danger dans le camp adverse au cours de la première période, avant d’être sorti à la 58e. »

Je retire ce que j’ai écrit hier sur Franny, il est (par)fait pour la SPL.

Gary Neville. Le Guardian sort un diaporama marrant intitulé « Ce qu’a fait Gary Neville une fois la retraite arrivée ». A voir.  

La Premier League annonce les détails de sa refonte du système de formation, son « Elite Player Performance Plan ». Ged Roddy, directeur de la formation à la PL, tire la sonnette d’alarme sur fond de « Reform or England will die » (titre du Sunday Times). Un brin alarmiste, il déclare dans le dominical :

« Si nous ne réformons pas le système de formation maintenant, le football anglais va mourir. Bientôt, nous ne produirons plus aucun joueur de qualité. »

Cette proposition de réforme conclut une période d’étude du système de formation anglais menée par la PL depuis janvier 2010. Si cette réforme est adoptée en juin prochain (assemblée générale entre la PL et la Football League), elle « continentaliserait » considérablement les quatre-vingt-huit centres de formation du pays. La PL souhaite augmenter le nombre de jeunes formés localement (homegrown player) pour moins consommer étranger. Ce système entrerait en vigueur à partir de la saison 2012-2013.

Les centres de formation anglais sont actuellement régis par la « Charter for Quality » introduite par Howard Wilkinson en 1997, alors directeur technique de la FA. Ce document sert de cahiers des charges aux quarante Academies et quarante-huit Centres of Excellence qui forment environ dix mille jeunes de 9 à 21 ans (on trouve les CoE plutôt dans les clubs de D3 à D5). L’étude approfondie sur la formation a conclu que le système actuel désavantage les clubs anglais par rapport à leurs principaux rivaux européens. Quatre aspects en particulier devraient être totalement modifiés ou introduits. Ils portent sur :

 

 

 

1) la limite des heures d’entraînement que les plus jeunes doivent observer actuellement (environ six heures par semaine max.). En conformité avec la Charte, un jeune Anglais ne peut bénéficier que de maximum 3 760 heures de formation entre 9 et 21 ans (« contact time »), bien moins qu’un Néerlandais (5 940) ou Français (5 740). Grâce à une formation en masse d’entraîneurs spécifiques (au National Football Centre de Burton upon Trent, ouverture prévue été 2012, voir article), et une maximalisation de la gestion du temps de scolarité (voir 2 et 3), le nombre d’heures-contact passerait de 8 500 à 10 000.

2) l’introduction d’une catégorisation des centres de formation (trois ou quatre). Ceux de PL et certains de D2 seraient Category 1 et bénéficieraient de prérogatives plus larges que les autres catégories. En contrepartie, ils devront investir davantage (surtout en entraîneurs), et dépenser au moins 2,5M de £ par an chacun. Les Cat. 1 s’apparenteraient aux centres continentaux et pourraient héberger des jeunes de 13 à 16 ans dans des « residential centres », chose impossible aujourd’hui (voir 3). Les centres de Cat. 3 (clubs de D3 et D4) ne pourraient plus accueillir de jeunes de moins de 12 ans. Cela permettrait aux Cat. 1 d’acquérir plus facilement les jeunes les plus prometteurs.

Howard Wilkinson et le NFC de Burton, qui ouvrira (enfin) en 2012

Howard Wilkinson et le NFC de Burton, qui ouvrira (enfin) en 2012 et formera des milliers d'entraîneurs

3) les restrictions géographiques. Actuellement, un centre de formation ne peut enrôler un jeune de moins de 16 ans que s’il réside à moins de 90 minutes du centre d’entraînement (60 minutes pour les 9-13 ans), et ce, afin de gêner au minimum sa scolarité, le gamin devant à la fois combiner école le jour (jusqu’à 15h30 en Angleterre) et plusieurs entraînements par semaine, le plus souvent vers 18 heures. Actuellement, aucun club (sauf Watford, à titre expérimental, partenariat créé avec la Harefield Academy school) n’est autorisé à héberger des jeunes de moins de 16 ans car ils doivent être scolarisés en milieu scolaire classique. Avec le nouveau système, les Cat. 1 pourraient soit leur dispenser les cours via des enseignants au centre, ou s’arranger avec des écoles partenaires pour aménager leur emploi du temps. A lire cet article complet sur le sujet.

4) les compétitions entre jeunes des centres de formation. Actuellement, les jeunes s’étalonnent dans un championnat de valeur inégale, la Premier Academy League, où quarante clubs s’affrontent dans quatre poules de dix (clubs de PL à D4, comme Crewe Alexandra, centre formateur réputé). Même si les jeunes affrontent parfois en amical des équipes professionnelles de Football League ou Conference pour s’aguerrir, le consensus parmi les managers de PL, Alex Ferguson en tête, est que ce système n’est pas assez compétitif pour les meilleurs d’entre eux. La PL avait d’abord pensé verser les meilleurs centres de formation en Football League, en League Two (D4), complétés par quelques joueurs des réserves. Cela fut bien sûr accueilli froidement par la FL, à cause de la radicalité du plan ; il aurait en effet fallu rétrograder quelques clubs professionnels en non-League. La PL penche maintenant pour un système incorporant les meilleurs centres étrangers, afin d’organiser une sorte de « Ligue des Champions » pour les meilleurs centres de formation, U18’s et équipes réserves. Manchester United et Chelsea pousseraient fort dans cette direction et Mike Foster, secrétaire général de la PL, a déjà consulté les meilleurs centres de formation allemands, espagnols et français sur cette Champions’ League pour jeunes prodiges.

Ce nouveau système de formation, beaucoup plus intensif que l’actuel, s’inspire directement d’établissements tels la Yehudi Menuhin Music School de Londres ou la Royal Ballet School où chaque élève bénéficie d’au moins 10 000 heures de cours durant sa formation.

Certaines de ces mesures ne plaisent évidemment pas aux 72 clubs de Football League. La semaine dernière, ces derniers, par la voix de leur président, Greg Clarke, ont exposé leurs inquiétudes à une commission parlementaire (dans le cadre de la « inquiry into football governance » lancée par le gouvernement de coagulation  – « coalition » fait un peu trop fluide pour le bordel ambiant).

La Football League est essentielle au développement de la Premier League, en particulier car elle lui fournit beaucoup de jeunes, les plus doués d’entre eux rejoignant souvent des centres de formation PL. Sur les vingt-trois Anglais du récent Danemark-Angleterre, treize avaient été partiellement ou intégralement formés par des clubs de FL. Avec le nouveau Elite Player Performance Plan, ces derniers pourraient partir à un plus jeune âge, et plus facilement. Cela priverait les petits clubs de revenus vitaux (ils reçoivent peu d’argent de la FL, seulement 3M / an pour les plus gros, une goutte d’eau par rapport aux 40M minimum reçus annuellement par chaque club de l’élite, droits TV versés par Sky via la PL). Clarke estime que trente ou quarante clubs de FL pourraient se voir forcés d’abandonner la formation (le coût minimum de fonctionnement annuel d’un centre de formation en FL est de 600 000 £).

Afin d’assurer la survie de ces clubs de D3 et D4, Clarke veut qu’un échelle de de primes compensatoires figure au programme de refonte. Le fossé entre la Premier League et la Football League ne cesse de croître, et Clarke veut limiter les dégâts. Il livre un chiffre éloquent : le seul transfert de Torres à Chelsea paierait allégrement le coût de fonctionnement annuel (40M) des soixante-huit centres de formation hors PL.

Ils se sont insultés en écossais

Ils se sont insultés en écossais

Milan AC 0 – Tottenham 1.  Gattuso s’accroche avec Crouch et ensuite Joe Jordan, célèbre hard man du foot britannique (ex membre du Dirty Leeds de Don Revie et ex Rossonero, 1981-1983). Jordan n’est probablement pas innocent dans l’affaire. Gattuso accuse l’Ecossais de l’avoir traité de « Italian bastard » (ce qu’a bien sûr nié Jordan, qui a juré adorer les Italiens…). L’ex Gers Gattuso s’est excusé d’avoir pris à la gorge et à demi coup-de-boulé « une personne plus âgée » (quatre matchs de suspension). Selon Gattuso, les deux hommes se sont insultés en « écossais ».

Jordan est une « Scotland Legend » (il figure au Scottish Hall of Fame). Il est particulièrement vénéré pour avoir, en 1973, marqué le but victorieux contre la Tchécoslovaquie qui envoya les Ecossais à la coupe du monde 74, leur première depuis 1958. Il est aussi l’auteur de la « original Hand of God » (Wales – Scotland), que Monsieur Wurtz loupa…

Première apparition depuis novembre 2009 du revenant Jonathan Woodgate (entré à la 55è, après un violent tacle deux pieds décollés de Flamini sur Corluka).

 

MERCREDI 16 FÉVRIER

Arsenal terrasse Barcelone 2-1, notes et photos de l’Independent.

Robbie Savage raconte Gattuso dans sa tribune du Mirror, article intitulé : « La fois où Gattuso a pété un cable contre moi, comme avec Joe Jordan ».

on a osé comparer Savage à Gattuso

on a osé comparer Savage à Gattuso

Lors d’un Pays de Galles-Italie en octobre 2002 (2-1), Trapattoni sort Gattuso après l’avoir fait entrer 23 minutes auparavant, car le Trap’ sentait qu’il allait exploser face aux provocations de Robbie Savage et Craig Bellamy. Par ailleurs, Robbie se dit chagriné des commentaires de certains auditeurs qui ont osé appelé Gattuso « le Robbie Savage italien ». Robbie s’offusque :

 « OK, Gattuso est bien meilleur je ne l’ai été, mais le fait que des auditeurs me mettent dans le même panier que lui niveau discipline m’a vraiment été consterné car son comportement a toujours été scandaleux. »

Bilan disciplinaire de la carrière pro de Robbie : 150 cartons jaunes (record d’Angleterre). Il fut aussi longtemps l’un des joueurs les plus détestés du football britannique pour ses coups tordus.

La FA annonce une possible refonte de la FA Cup à partir de la saison 2012/2013, et ce, pour deux raisons principales.

1) affluences en baisse constante. Lundi soir, par exemple, replay des 16è entre Bolton et Wigan, 7 515 personnes… La Cup n’a plus la cote qu’elle avait autrefois et la situation économique anglaise continue de se détériorer (le gouvernement dément et parle d’une « job-loss recovery »).

2) sa magie a du mal à opérer pour les clubs de PL, qui alignent souvent des équipes B, bien plus préoccupés qu’ils sont par le maintien en PL.

Quatre changements majeurs pourraient avoir lieu :

  • fin des replay (prolongations et tirs au but à la place)
  • déroulement de la compétition en milieu de semaine (génial pour remplir les stades !)
  • un système de tête de série pourrait intervenir dès les 32è
  • la victoire offrirait une place en Ligue des Champions… à condition que l’UEFA accepte d’octroyer un cinquième ticket à l’Angleterre (et vu les relations exécrables entres les instances anglaises, PL et FA, et les pontes de Suisse, c’est pas gagné).

Barry Hearn (propriétaire-président de Leyton Orient) alerte tous les médias et le gouvernement après la décision du OPLC d’accorder le stade olympique à West Ham (voir article). Hearn, qui craint que son club disparaisse, déclare :

« Nous ne sommes situés qu’à 700 mètres des abords du stade Olympique, WH est à six kilomètres et Tottenham neuf, mais on nous traite comme une tribu perdue de l’Est Londonien, personne ne nous écoute et cela suffit. Dorénavant, on va nous entendre ! On va pas laisser un gros club de PL menacer notre existence sans réagir. Nous sommes le deuxième plus vieux club pro du Grand Londres ! [130 ans] et la voix de toute une communauté ici. Nous sommes fiers de nos racines et notre réputation, et nous comptons bien nous battre pour continuer d’exister. »

Selon Hearn, West Ham devra obligatoirement conquérir de nouveaux supporters pour remplir le stade Olympique (60 000 places), et naturellement, venir « chasser » sur les terres naturelles des O’s (Leyton-Stratford). Pour Hearn, c’est l’existence même du club qui serait remise en question. Ce dernier veut que le gouvernement utilise son véto pour annuler la décision. Hearn se dit prêt à engager des poursuites car, selon lui, la règle 6.5 (Section I), du règlement de la PL aurait été enfreinte (voir page 126 du pdf). Cette règle est la suivante :

« La Premier League refusera le droit à un club de PL de changer de stade si la nouvelle enceinte proposée nuit à un club situé à proximité immédiate, y compris un club de Football League. »

Hearn déclare en substance :

« Avoir un géant comme West Ham si près de chez nous est dangereux. Comme l’a dit Karren Brady [vice-présidente des Hammers], WH fera un max de publicité sur Stratford car ils chercheront à élargir leur fanbase, ils ont déjà déclaré qu’ils casseront les prix sur des milliers de billets pour remplir le stade.  Tout cela pourrait nous être fatal. Si nous n’arrivons pas à nous faire entendre, nos avocats porteront l’affaire devant la justice. Nous avons écrit à la Premier League, au gouvernement et à Boris Johnson [ndlr : maire de Londres] pour qu’ils nous écoutent avant de se prononcer sur la décision du comité. »

 

Comme la créature mythique sur l'écusson du club, mi dragon, mi serpent, Hearn est en colère

Comme la vouivre sur l'écusson du club, mi dragon, mi serpent, Hearn crache le feu en envoyant le venin

Fait révélateur dans cette déclaration choc de Hearn : ce dernier ne mentionne pas la Football Association. Cela en dit long sur le standing de la FA et sa dégringolade dans le « pecking order » (hiérarchie non officielle) du football anglais. Ce serait pourtant à la FA d’intervenir et clarifier le débat. Cependant, la FA est totalement dépassée depuis des années et a été étrangement silencieuse dans cette affaire qui couve depuis octobre dernier. C’est pourtant cette même FA qui avait joué les médiateurs et arbitré la dispute FC Wimbledon-Milton Keynes en 2002 (au final, via une commission indépendante). Depuis, la PL s’est musclée, a occupé le terrain, « étoffé » son règlement et relégué la FA au rang de sous-fifre. Cette affaire était pourtant l’occasion idéale pour le tout nouveau président, David Bernstein, de monter au créneau et ne pas laisser la Premier League régler tous les problèmes du foot anglais !

Hearn n’empêchera pas WH d’emménager dans le stade olympique [ndlr : le 3 mars, le duo gouvernement-maire de Londres ratifiait la décision de l’OPLC]. En revanche, Barry compte bien obtenir compensation. Pour en savoir plus, cet article.

Barry Hearn est un personnage exubérant et fantasque qui a fait fortune dans la promotion d’événements sportifs et autres (boxe, snooker, fléchettes, poker, etc.). En avril 1995, il rachète Leyton Orient à Tony Wood, un producteur de café dont le business au Rwanda s’est écroulé pendant la guerre civile. Le club est alors à vendre pour… 5 £ ! (et 2M de dettes). En fait, Hearn paie Orient 2,34 £… A son arrivée, il rebaptise le stade de Brisbane Road du nom de sa société (Matchroom) et fait venir toute sorte de shows loufoques avant les matchs. Les supporters de Leyton ont un peu la même réputation exhibitionniste que leur célèbre propriétaire….

ils se marrent tout le temps

On reconnaît facilement les supps de Leyton (ici, Orient - Brighton, 2007) : ils se marrent tout le temps

En 2007, Hearn vend les virages du stade à des promoteurs immobiliers pour 7M de £. Ils y construisent quatre immeubles, avec balcons (certains avec vue imprenable sur le terrain, ici et ici). Au fil des ans, Hearn a réussi à bâtir un club qui tient la route en D3, où ils évoluent depuis 2006. Et ce n’est pas un mince exploit, coincés qu’ils sont au centre d’un losange dévoreur de supporters : Tottenham (au nord), West Ham (à l’est), Millwall (au sud) et Arsenal (à l’ouest), tous à quelques kilomètres seulement de Leyton.

La saison où Hearn rachète le club, 1994-1995 (l’une des pires de leur histoire), Jo Trehearne, étudiante et supportrice de Leyton Orient, à qui le club avait accordé le droit de tout filmer, produit un extraordinaire documentaire de 50 minutes sur la saison en cours, Orient : Club for a Fiver (voir fiche). Sans doute l’un des meilleurs documentaires de football jamais tournés. (diffusé sur Channel 4 en 95 et devenu culte, mis entièrement sur youtube depuis, voir la première partie).

Deux scènes en particulier sont restées cultissimes : celle-ci et celle-là. Deux coups de gueule parmi les plus mythiques de l’histoire du foot anglais.

Dans la première scène, on est à la mi-temps de Brentford-Orient, 26 décembre 1994, les O’s sont menés 3-0 (ce sera le score final). Après que Chris Turner (son adjoint) a chauffé le vestiaire, le manager John Sitton intervient, et pas pour leur souhaiter un joyeux Noël. Moment phare : à 1’52, quand il annonce aux joueurs que le propriétaire va virer la dizaine de « gros » salaires (3 000 £ / mois +), pour les remplacer par des morts de faim à 1 000 £ / mois.

Dans la deuxième, toujours Sitton (mi-temps Orient-Blackpool, 0-1, 7 février 1995). Il s’est calmé mais est encore plus menaçant. Après avoir viré son défenseur Terry Howard (véritable Orient Legend) en direct devant le reste du vestiaire pour « prestation exécrable » (il fut effectivement viré, voir article), il lance cette tirade, restée légendaire, à l’adresse de plusieurs joueurs :

« Toi [Terry Howard], demain, dans mon bureau, t’es viré. T’as deux semaines de préavis, après, du balai, parce que ta prestation d’aujourd’hui, c’est la goutte d’eau […] Toi, c’est pas parce que t’as aligné deux bonnes prestations d’affilée que tu dois t’ prendre pour Bertie-les-grosses-burnes […] Toi, espèce de p’tit connard, quand je te dis de faire quelque chose du bord du terrain, tu discutes pas, tu le fais ; et toi, espèce de putain de gros connard, pareil. Et si vous me répondez encore une fois, je vous règle votre compte à tous les deux, ici même. OK ? Parce que se prendre des insultes de la part de putain de cloportes dans les tribunes, c’est une chose ; mais pas question que mes propres joueurs discutent mes ordres. Et vous pouvez venir ensemble, pas de problèmes, et même appeler un putain d’autre en renfort si ça vous chante… et amenez votre putain de repas avec vous, parce que quand j’en aurais terminé avec vous, putain, croyez-moi, vous en aurez besoin. »

John Sitton, manager culte mais vite au chômage permanent

John Sitton, manager culte mais vite au chômage permanent

Début avril 1995, à trois journées de la fin, Sitton est viré (son premier et dernier poste). En mai, Leyton descend en D4 (26 points sur 46 matchs). L’ex joueur de D2 à D4, se retrouve alors au chômage (son manager fait un break de quatre ans). Il postule à plus de soixante postes dans des clubs pros, en vain. Le documentaire « fly-on-the-wall » (brut / pris sur le vif) de télé réalité avant l’heure lui a été fatal. Quelques années plus tard, une pétition en forme de gag est même lancée (« Bring John Sitton back into football ») et envoyée à la FA pour la convaincre de donner à Sitton le poste de sélectionneur national…. Elle recueille 342 signatures. Contacté par le Guardian en 2006, Sitton est plus amer que jamais :  

 

« Le foot est un monde dégueulasse, qui baigne dans sa propre crasse. Dans ce docu qui m’a causé tant de tort, j’utilise un langage aujourd’hui largement toléré, regardez comment parle Gordon Ramsay à la télé ! [célèbre chef au langage ordurier]. En plus, il est devenu milliardaire grâce à ses émissions ! Certains, comme Ron Aktinson, sortent des trucs racistes, mais lui, ça l’empêche pas d’être encore à la télé à distiller ses conseils ; d’autres admettent avoir touché des pots-de-vin mais leurs carrières continuent. Et moi, qu’est-ce que j’ai fait de si répréhensible ? J’ai juste gueulé sur un groupe de joueurs que je considérais trop payés par rapport à ce qu’ils montraient. J’étais au four et au moulin dans ce club, j’faisais tout, on était dans une situation financière exécrable et j’ai craqué… Je le regrette mais bon sang, ça s’ comprend, non ? La manière dont le monde du foot m’a rejeté, je m’en suis pas encore remis. J’ai toujours mal. Ma femme se demande sans cesse quand je vais redevenir heureux, elle fait tout pour, mais j’y arrive pas. C’est l’adrénaline du foot qui me manque, tout le temps. »

Plus tard, Sitton exercera comme moniteur de ju-jitsu (il est second dan) puis passera le célèbre et exigeant examen du Knowledge pour devenir chauffeur de taxi à Londres. Aujourd’hui, il conduit toujours son black cab et compile des stats pour Opta et Actim (mais pas en même temps). Il fait aussi des piges d’entraîneur dans le cadre de programmes jeunes de la FA.

 

JEUDI 17 FÉVRIER

Sparta Prague 0 – Liverpool 1 en Ligue Europe. Début sur le banc Red de Raheem Sterling (LFC), un phénomène de 16 ans et 71 jours formé à QPR, qui vient de marquer cinq buts en Youth Cup (équivalent de la Gambardella, voir article et clip). Il est présent car c’est les vacances scolaires dans l’académie de Liverpool.

Aris Thessalonique – Man City en Ligue Europe (1-1). Les médias révèlent l’incroyable bourde du staff grec qui, par erreur, avait sélectionné une photo trafiquée de l’effectif pour la mettre dans le programme du match (avec plus de 80 joueurs, dont Rooney, Ribéry, Kaka, Messi, Ronaldo, Robben, … et Wally au milieu ! Cette photo-pour-rire fut sortie à l’origine par le Guardian (voir ici). Le programme est déjà un collector’s item et circule sur ebay pour 40 £. Voir article et photo détaillée avec les 86 joueurs et staff.

 

Hicks & Gillett. La High Court de Londres rend son verdict : elle considérera comme nulle toute poursuite initiée aux USA. H & G ont immédiatement déclaré qu’ils entameraient des poursuites en Angleterre contre leur ribambelle d’adversaires (NESV, Broughton et les directors du club, RBS, etc.). Selon H & G, Broughton & co avaient vendu le club à prix cassé, faisant perdre au duo (je cite) « des centaines de millions de $ au minimum. » L’affaire sera entendue par la HC courant 2012. Voir cet article ou même celui-ci si vous y tenez tant que ça.

 

VENDREDI 18 FÉVRIER

Ryan Giggs (37 ans ½) rempile pour un an, sa 21è saison à MU. Le Gallois signa son premier contrat pro en mars 1990 et est titulaire depuis septembre 1991 (862 apparitions, plus de 600 matchs en PL, voir article).

L’UEFA dévoile le coût des 11 000 billets de la finale de CL bientôt mis en vente générale (voir détails). Le moins cher sera à 150 £, plus frais de réservation… 26 £ ! (36 £ hors Europe). 26 £, c’est plus cher qu’une place de match dans onze clubs de PL ! Trois catégories. Cat. 1 : 300 £ ; 2 : 225 £ ; 3 : 150 £. Et la catégorie handicapé (chaise roulante) : 80 £. Cinquante mille billets seront ensuite réservés aux supporters des deux clubs finalistes, dont « quelques » billets Category 4 à 80 £, ajoute vaguement l’UEFA.

Malcolm Clarke, président de la Football Supporters Federation, s’étrangle :

« Ces chiffres sont absolument scandaleux et propulsent le prix des billets à des niveaux stratosphériques. En ces temps économiquement difficiles, cela représente une exploitation honteuse des supporters. Quant aux frais d’administration, c’est la cerise sur un gâteau particulièrement dégoûtant. » 

Les principaux managers de PL sont choqués et demandent à l’UEFA de baisser les prix. Le plus révolté d’entre eux est Carlo Ancelotti, qui s’emporte dans le Daily Telegraph du 19 février :

« 300 £, c’est beaucoup trop. Pour 300 £, je peux me payer un fantastique dîner avec une bonne bouteille dans un restaurant londonien. »

Le plus communiste d’entre eux est Arsène Wenger qui propose, lui, que la finale soit… gratuite. Le camarade Wenger déclare :

« C’est pas moi qui décide du prix et c’est impossible de savoir comment ils arrivent à ces chiffres. Si je décidais, cette finale serait gratuite […] Les prix des places sont devenus bien trop chers, que ça soit la finale de la Coupe du monde, la finale de la Ligue des Champions ou la finale de la FA Cup. »

Pour fixer le prix des billets, l’UEFA utilise le même système que dans les restaurants de luxe : ils pensent à un chiffre, et le multiplient par cinq.

Arsène oublie curieusement de mentionner la PL et l’Emirates, où l’abonnement meilleur marché, à 893 £, est le plus cher d’Angleterre. Précisons toutefois que cet abonnement inclut sept matchs de Coupe (le plus cher season-ticket Gunner est à 1 825 £). Le deuxième meilleur marché est Liverpool, à 680 £, pour 19 matchs de PL (le plus cheapo des cheapos étant Blackburn, à 209 £). Arsène, TK a enquêté pour toi et en exclusivité mondiale, nous pouvons aujourd’hui révéler la méthode scientifique que l’UEFA utilise lors de ses brainstorming : c’est comme pour le pinard dans les restos de Carlo, ils pensent à un chiffre, et le multiplient par cinq. Pressée de s’expliquer, l’UEFA se défend, par la voix de son Director of competitions, Giorgio Marchetti :

« Ces prix sont dans la moyenne des grands événements sportifs comparables et sont basés sur le marché. Nous contestons la notion que ces billets soient trop chers. Notre intention n’est nullement de tirer le maximum des supporters. Nous essayons de trouver un équilibre entre l’intérêt des supporters et l’événement en lui-même. Pourquoi les prix devraient-ils être moins chers que ce que nous pensons être le juste prix ? »

C’est vrai ça pourquoi ? Faudrait demander à Philippe Risoli. Tandis qu’un porte-parole de l’UEFA déclare :

« Les prix ont augmenté mais c’est Londres, et Londres est une ville chère. »

Une cherté que l’UEFA n’est pas disposée à combattre. Dans la moyenne d’évènements comparables ? Hmm, voyons voir. Les billets Category 3 de la finale de Rome (2009) étaient à 80 £, et ceux de la finale 2010 (Munich) étaient 15 % moins chers qu’à Wembley. Quant à ceux de la finale de Coupe du monde, ils démarraient à 106 £. La finale Homme sur le court central de Wimbledon est à 104 £, et le billet meilleur marché de la soirée du 100 mètres aux J.O de 2012 sera à 50 £, pour trois heures de spectacle garanti, Usain Bolt et tout le funky jazz (assurément plus alléchant que le genre de pétard mouillé dont accouche souvent la finale de Ligue des Champions).

Ouh, ouh, ouh, c'te bonne blague, mes excuses aux familles

Ouh, ouh, ouh, ouh, c'te bonne blague... mes excuses aux familles

En outre, l’an dernier, la finale eut lieu un samedi car Michel Platini voulait « attirer plus d’enfants au stade et donner la chance aux familles, surtout aux enfants, de voir ce grand match. ». Là-dessus  Marchetti ajoute:

 « C’est pour cela que nous avons proposé des billets réduits de 50 % pour les enfants cette année. »

Comme tout cela est adorable. Mais terriblement vague. Marchetti ne précise pas combien de billets, quelles sont ces mystérieuses « réductions » et par rapport à quelle catégorie. Mais heureusement, le TK est là. En fait, il ne s’agit que de 500 « Youth packages »… et seulement disponibles en Category 2, à 338 £ pour un adulte et un enfant ! (au lieu du prix normal de 450). Donc, pour une famille (couple + 2 enfants), avec la « réduction », ça fait pas loin de 700 £. Heureusement que Marchetti bosse pas au service « Réduction famille nombreuse » de la SNCF, il se serait vite fait lyncher.

 

Malcolm Clarke de la FSF n’a guère goûté la « réduction famille pas nombreuse et blindée » :

« C’est invraisemblable, le combo adulte + enfant le moins cher est à 338 £ ! Mais c’est ce que dépensent certaines familles pour leurs vacances ! Combien de familles peuvent raisonnablement se permettre ces prix ? »

Ben ouais Malcolm, mais que veux-tu, Platini a fait un gros effort, 50 % de réduction famille, il peut pas non plus baisser les prix à ton niveau « raisonnable » et remplir Wembley d’indésirables, ou God forbid, de gueux plein de poux. Pour tes familles nécessiteuses, on conseille l’opéra, on est mieux accueilli, et c’est bien meilleur marché.

Le billet le plus cher (Cat. 1) de la finale de la Ligue Europe à Dublin est à 147 £ (25 £ de frais de réservation inclus) ; le moins cher (Cat. 4) coûte 42 £. Et les billets de la finale de Women’s Champions League à Craven Cottage (antre de Fulham) coûtent 5 £. Pressés par les journalistes anglais lors du lancement de la campagne de billetterie à Londres, de s’expliquer sur ces 26 £ et l’absence de ces frais pour les autres matchs européens (comme la finale de CL féminine), Marchetti  réplique :

« Votre question est « nasty ». Les frais de 26 £ sont justifiés à cause des coûts de gestion. J’espère que vous ne pensez pas que la finale homme et celle des femmes ont les mêmes publics cibles. Nous ne faisons pas de bénéfices, nous avons des cibles et objectifs différents pour la finale femme. »

 

SAMEDI 19 & DIMANCHE 20 FÉVRIER

♦ 8è de finale de FA Cup. Tous les résultats, résumés et stats de match ici.

Enorme perf de Crawley à Old Trafford devant 75 000 spectateurs, les Red Devils de D5 ne s’inclinant que 1-0 (tête décroisée de Wes Brown à la 28è minute). Ils sortent en héros, ayant dominé leurs glorieux homonymes en deuxième mi-temps. Tubbs, Hunt, et Brodie (tête sur la barre) auraient même pu égaliser dans les dernières minutes. Exécrable match de Bébé (2 à 4 / 10 dans la presse), et guère mieux de la part de Chicharito et Obertan, admirablement bien muselés par le back four de Crawley, Howell – Mills – McFadzean – Hunt (match héroïque les deux arrières centraux). Toute l’impuissance et la frustration de MU se résumèrent dans le vilain coup au mollet que fila Wayne Rooney à McFadzean à la 88è  (jaune mais qui aurait très pu être un rouge). Cette piètre prestation rendit Fergie furieux (Obertan et Bébé fortement visés) :

« Horrible prestation de notre part en deuxième période, j’ai été très déçu de la performance de certains et aussi des remplaçants à la mi-temps [ndlr : ça, c’est pour Rooney]. Il se peut que certains ne comprennent pas ce que représente la FA Cup, mais j’espère que ce match leur servira de leçon.

Leyton Orient (D3). L’autre petit poucet s’est inspiré de Crawley. Magnifique Orient devant Arsenal sur ses terres de l’est londonien, 1-1. Il y aura donc un replay à l’Emirates (le 2 mars). Voir le compte-rendu du match.

Jonathan Téhoué, des Derviches Tourneurs à Las Vegas

Jonathan Téhoué, des Derviches Tourneurs à Las Vegas

Superbe but tout en finesse et technique du globe-trotter français Jonathan Téhoué à la 89è. Tel l’Orient Express, Téhoué zigzague dans la défense, et fusille Almunia, voir clip. L’ex coéquipier d’Alex Song à Bastia fait une belle saison dans ce modeste club de D3, même s’il est souvent remplaçant. Il est d’ailleurs considéré comme un « supersub » par son entraineur, Russell Slade, qui déclare :

 

 

« Les fois ou j’ai titularisé Jonathan, ça n’a pas trop marché. Par contre, quand il est entré en cours de match, il a souvent eu un impact formidable. Il nous a marqués ses huit buts cette saison après la 85è ! [sur 10, ndlr] Un sacré supersub ! »

Lire l’odyssée de Téhoué, des Derviches Tourneurs de Konya à l’est londonien, en passant par la Belgique, la Chypre et la Corse. Téhoué précise :

« J’ai été blessé 4 mois avec des problèmes d’ischio-jambiers et j’ai quatre kilos à perdre. »

Barry Hearn, propriétaire de Leyton (voir 16 février), avait promis à ses joueurs un voyage à Las Vegas en cas de nul ou victoire (le club empochera 1,5M de £ en tout, soit presque autant que la masse salariale annuelle du club, 1,8M). En attendant Vegas, les joueurs ont accueilli leur boss dans les vestiaires au son de « Viva Las Vegas » d’Elvis (et écrit par Mort Shuman !).

Ailleurs, Man City étrille Notts County 5-0 (mais score très flatteur, County ayant dominé en première période). Deux buts de Vieira et 50è but de Tévez (en 73 matchs). Encore une p’tite crise de Balotelli (pour son retour, à la suite de problèmes au genou). L’Italien, inefficace, n’a pas apprécié d’être remplacé par Tévez à la 60è et a gesticulé vers Mancini, avant de jeter son snood à terre et disparaître dans le tunnel.

Everton sort un piètre Chelsea à Stamford Bridge, aux tirs au but (Chelsea ne deviendra pas la première équipe depuis 125 ans à remporter la FA Cup trois fois de suite). West Ham étrille Burnley 5-1, avec un but du petit nouveau Thomas Hitzlsperger, surnommé « Der Hammer » quand il évoluait à Aston Villa. Hammer depuis l’été dernier, l’Allemand s’était blessé à la cuisse juste avant le début de la saison.

 

DIMANCHE 20 FÉVRIER

On tire les boules des quarts de FA Cup, voir tirage (12 et 13 mars).

Match en retard de PL, le Black Country Derby West Bromwich Albion 1 – Wolves 1, l’un des plus vieux derbies au monde (le premier eut lieu le 20 janvier 1883, plus de 150 éditions depuis). C’était le premier parmi l’élite depuis 27 ans. En 2008, un sondage du Loto foot anglais (les « Pools ») le vota « Derby le plus chaud d’Angleterre ». Superbe but de Jamie O’Hara (Wolves). Le but du Mexicain Carlos Vela dans les arrêts de jeu donne un point aux Baggies. Incidents en tribunes, une habitude lors de ce derby, souvent marqué par la violence entre hooligans depuis les années 60.

Kenny Dalglish et Andy Carroll sortent ensemble… à un concert de Boyzone ! (sortis de la zone boy depuis belle lurette).

Invités au Liverpool Echo Arena par le groupe quasi andropausé, l’Ecossais tient vraiment à son Geordie, au point de l’accompagner à des gigs pour grands ados. Ça, ou il n’a absolument pas confiance en Andy. Le dernier concert en public d’Andy, c’était 50 Cent, en mars 2010, deux jours après avoir fracturé la mâchoire de Steven Taylor (voir reportage).

 

 

 

 

 

LUNDI 21 FÉVRIER

David Beckham. Dernier jour d’entraînement londonien pour Becks, après deux mois de fun avec Spurs. Cependant, comme TK vous l’annonçait le janvier, Redknapp déclare qu’il pourrait bien recruter Becks dans six mois.

Le Daily Telegraph et The Independent révèlent une nouvelle d’une importance stratosphérique : Beckham, pour son dernier entraînement, a fait livrer douze portions de « Pie and mash » (40 £). Beck a régalé les joueurs et le staff avec ce combo purée-tourte à la viande (la « pie » est aussi un snack traditionnel dans les stades de foot anglais, en-cas cependant menacé par l’invasion des fast-food). Redknapp a adoré :

« Les joueurs étrangers ne savaient pas trop ce que c’était. C’est un mets traditionnel de la classe ouvrière, surtout de l’est Londonien. Y’a que nous, les Cockney, qui savons ce que c’est. »

Tony Lane, propriétaire du restaurant-livreur :

« David est un client régulier depuis 2004. Il a déjà emmené sa famille dans mon restaurant, il adore tout ce qui est plat traditionnel de l’East End, comme la gelée d’anguille [aspic d’anguille]. Ses garçons en raffolent aussi. En revanche, sa femme Victoria, n’y touche pas, je pense pas qu’elle soit trop branchée sur ce genre de nourriture. »

Kevin Quigagne.

Deuxième partie des évènements et futilités du mois dans le football anglais.  Encore un mois riche en émotions, surprises et cocasseries. Aujourd’hui, du 7 au 13 février.

Au sommaire :

  • Faubert fait la grève
  • Incroyable « Hand of God » non sifflée
  • Vinnie Jones et son remake de « Escape to Victory » … avec Gazza
  • C’est officiel : Ashley Cole is the best (pas au tir au 22, mais en latéral gauche)
  • Publication de la Football Money League
  • Paul Gascoigne. Le parquet, lessivé, jette l’éponge
  • Fin officielle de la saga Alex Oxlade-Chamberlain (reprise au mercato d’été)
  • Shefki Kuqi: son extraordinaire aventure, du Kosovo en guerre à Newcastle United en crise
  • Hicks et Gillett. Les Tom & Jerry du foot anglais are back
  • Le jardinier de Man City se défoule contre Man United
  • West Ham aura le Stade Olympique. Dossier complet
  • 27è journée de Premier League. Ânes à Lyse, TOP XI & FLOP XI et notes des joueurs

Et bien plus encore…

 

LUNDI 7 FÉVRIER

Julien Faubert fait des siennes. L’ex Galactico pique sa crise juste avant le match contre Birmingham. Coup de calgon en trois actes.

Acte I. Julien arrive à Upton Park deux heures avant le match. Avram Grant lui annonce qu’il ne jouera pas. Là-dessus, l’ex Girondin disparaît et se fait la malle (alors que tous les joueurs convoqués au stade sont censés rester pour la durée du match).

Acte II. James Tomkins se blesse à l’échauffement. Grant a alors besoin de Faubert, il le cherche mais point de Julien. Il arrive à le recontacter dix minutes après le début du match et lui demande de rappliquer. Faubert aurait alors refusé.

Acte III. Le mono-capé passera devant la commission de discipline du club la semaine prochaine, et risque deux semaines de salaire d’amende (soit 68 000 £).

Il ne faudra donc plus dire « un retour du diable vauvert », mais un « départ du diable Faubert ».

Faubert, Hammer amer

Faubert, Hammer amer

 

Tottenham révèle sa botte secrète pour convaincre l’Olympic Park Legacy Company de lui refiler le stade olympique : de la street dance et du judo. A voir la version tendance « theme park participatif » des Spurs. Ça risque d’être juste pour décrocher le cocotier. West Ham dévoile la sienne, bien plus « Disco Inferno ». Décision en fin de semaine.

 

Incroyable « Hand of God » non sifflée entre Blyth Spartans et Droylsden en 8è de finale du FA Trophy (coupe entre les 266 clubs professionnels et amateurs de D5 à D8, finale à Wembley, parfois télévisée). La version longue (3 mns) est à voir ! (surtout pour la réaction du public et de ce dirigeant qui tape comme un malade sur la guérite, à 2’02 !). Comble du malheur pour Blyth (club lésé), c’est celui à la main baladeuse qui marqua le but égalisateur à la 81è (2-2). Mais il y a une justice, Blyth gagna le replay deux jours plus tard.

 

Sian Massey, la désormais célébrissime arbitre assistante (et prof de sport à Coventry le reste du temps) était de retour sur la ligne de touche ce week-end, dans le Chesterfield-Aldershot (D4). Un sans-faute selon la presse. Deane Smalley, auteur de deux buts pour les Spireites, a déclaré : « Elle a vraiment été parfaite. » Même son de cloche chez les perdants du jour, Dean Holdsworth, entraîneur des Shots (le prochain club d’Ashley Cole ?) : « J’ai été très impressionné, elle a superbement dirigé la touche.» Faudra envoyer le DVD à Gray & Keys.

 

Roberto Matteo limogé. Il entraînait les Baggies depuis juin 2009 et les avait fait remonter en PL. La situation s’était légèrement détériorée à WBA depuis trois mois : 13 défaites sur les 18 derniers matchs. C’est le quatrième limogé de la saison de PL (le cinquième en incluant Martin O’Neill). Voir le diaporama de l’Independent sur la trentaine de managers virés en League Football cette année (PL + Football League, 92 clubs).

 

MARDI 8 FÉVRIER

Vinnie Jones annonce qu’il veut Paul Gascoigne dans son remake du film « Escape to Victory ». En novembre dernier, les TK avaient parlé du souhait de Gazza de jouer dans ce remake imaginé par Vinnie Jones début 2010, voir article (entrée du 10 novembre).

Le remake avec Vinnie Jones... et Gazza ?

Le remake avec Vinnie Jones... et Gazza ?

Le bookmaker 888sport offre une cote à 500 contre 1 pour un Oscar décerné à Gazza. Ce dernier devrait être aux côtés de Vinnie Jones, qui n’a pas annoncé officiellement quelles autres célébrités seront de la partie. Beckham est pressenti pour le rôle que tenait Bobby Moore (3 contre 1), ainsi que Cantona (5-1), Cristiano Ronaldo et Wayne Rooney (10-1). Le gardien pourrait être le champion gallois de boxe Joe Calzaghe (16-1), joué par Sylvester Stallone (« Sly ») dans l’original de 1981. D’ailleurs, Sly et Michael Caine, qui jouait lui aussi dans la version originale, pourraient également faire une apparition. Joey Barton est à 66-1. En fait, y’aura tout le monde, quoi. L’évasion risque de ne pas être trop discrète (surtout avec Gazza).

Jones – Gazza, comme au bon vieux temps

Vinnie Jones a prévenu cependant qu’il faudrait encore au moins trois ans au projet pour aboutir. Il serait en discussion avec des producteurs de Los Angeles.

Oh well, on ne verra peut-être jamais ce remake (ou alors une version lowcost avec Francis Jeffers, Massimo Taibi et Mickael Ricketts dans les rôles principaux) mais on ne se lasse pas de ces « Sun exclusive updates » réguliers de ce bon Vinnie sur toutes ces stars qui pourraient bien figurer dans son film qui pourrait bien se faire, un jour, s’il arrive à convaincre son monde.

Un duo Jeffers - Rooney...

Un duo Jeffers - Rooney...

… ou Taibi – Ronaldo

Owen Coyle (manager de Bolton) envoie à Mike Riley, patron des arbitres, un DVD florilège des principales erreurs d’arbitrage cette saison (du moins, sa version). Le justicier Trotter explique sarcastiquement dans le Daily Mail :

« J’ai envoyé ce DVD à Mike Riley. Déjà, en octobre on en était à quatorze incidents majeurs, Dieu seul sait à combien on en est maintenant. »

Harry Redknapp désapprouve la stratégie peu subtile de l’Ecossais :

« Moi, je l’achèterai pas ce DVD ! Un tas de managers passent leur temps à râler. Faut bien reconnaître cependant que certaines équipes obtiennent des décisions en leur faveur à force de plaindre. Certains arbitres craignent les réactions de tel ou tel manager. »

 

Ashley Cole est élu « Meilleur Joueur de l’équipe nationale en 2010 » par un sondage de supporters publié sur le site de la FA (Gerrard, 2è et Adam Johnson, 3è). Ashley Cole figurait dans la UEFA Team of the Year 2010. Sélectionné pour affronter le Danemark demain (87è cape), Cole battra ainsi le record de capes pour un latéral gauche anglais, 86 (propriété de Kenny Sampson, ex Gunner). Cole est considéré comme le meilleur left-back anglais de tous les temps, avec Stuart Pearce, qui lui aussi, savait appuyer sur la gachette (il était offensif et aimait allumer, quoi).

 

MERCREDI 9 FÉVRIER

Danemark 1 – Angleterre 2. Match assez plaisant, entre une équipe d’Angleterre jeune et new look, et un Danemark très anglais (la moitié du XI évolue en PL) qui possède quelques individualités intéressantes, dont l’impressionnant milieu offensif Christian Eriksen (Ajax), très technique et vif, et qui est né à Middelfart, ce qui fait beaucoup pouffer en Angleterre.

Grands débuts (réussis) de Jack Wilshere en tant que titulaire (2è cape, un an après son premier match en PL, avec Bolton, où il avait été prêté pour se faire les dents). Premières capes aussi pour Kyle Walker (Spurs, prêté à Aston Villa) et David Stockdale (gardien, Fulham), pour la première fois dans les 23 (non utilisés). Grand retour (très réussi) de Scott Parker qui n’avait pas enfilé la tunique blanche depuis 2006, et qui réussit l’exploit de compter quatre capes anglaises… avec quatre clubs différents ! (Charlton, Chelsea, Newcastle, West Ham). Pas mal de joueurs n’ont fait qu’une mi-temps. Hormis Wilshere et Parker,  bonnes prestations de Milner, Barry, Rooney, Ashley Young, et Darren Bent. Match moyen de Dawson, Glen Johnson, Ashley Cole, Lampard et Terry. Voir les notes du Guardian, celles de l’Independent et de Sky.

Le prochain rendez-vous (qualification Euro 2012) sera contre le Pays de Galles à Cardiff le 26 mars. Cette affiche sera le premier match à domicile du nouvel entraîneur gallois, Gary Speed, ainsi que la centième confrontation Wales-England. Des Gallois qui n’ont enregistré qu’une seule victoire sur les sept derniers matchs (contre le Luxembourg) et n’ont pas battu les Anglais à Cardiff depuis 1955. Ils sont dernier du groupe G, avec 0 point (3 défaites).

 

Bobby Zamora, pour son grand retour sur les terrains, marque avec la réserve de Fulham contre Brighton (match amical), le club où il avait explosé entre 2000 et 2003, faisant passer les Seagulls de la D4 à la D2 (76 buts en 125 matchs). Le Cottager était absent des terrains depuis le 11 septembre dernier (jambe cassée) et un tacle musclé de Karl Henry (Wolves). On devrait le revoir en PL dans dix jours.

 

JEUDI 10 FÉVRIER

Deloitte publie sa quatorzième édition de la Football Money League (chiffres d’affaires saison 2009/2010). La Premier League compte sept représentants parmi les vingt premiers. Tous les détails dans le pdf Football Money League. Les revenus du premier Anglais, Man United (3è au classement), s’élèvent à 350M d’€ et se répartissent ainsi : 128M de droits médias ; 122,4 de billetterie ; 99,4 pour les activités commerciales (merchandising, sponsoring, etc.). Les vingt clubs de la FML (tous dans le Big Five européen) ont remporté quarante-trois titres domestiques (championnats et coupes) sur cinquante possibles ces dix dernières années.

 

Paul Gascoigne. Il devait comparaître la semaine prochaine devant le tribunal de Northallerton (North Yorkshire) pour répondre d’une conduite en état d’ivresse lors du fameux week-end champêtre « Bières, pêche et nature » en février 2010 (crédité d’un fort respectable 3,49 grammes).

Le parquet annonce donc qu’il abandonne les poursuites, basta. Le tribunal jette l’éponge, par arrêt du juge à la cinquième tournée. Ce procès, qui n’aura donc jamais lieu, avait été reporté quatre fois, dont la dernière le 3 novembre 2010 au terme d‘une extraordinaire audience de cinq heures. Le juge, Nigel Tapley, las et à bout de force, avait alors abdiqué devant les pitreries et autres turlupinades de Gazza, qui s’ajoutèrent aux atermoiements de son avocat Stephen Andrews qui abandonna son client en cours de procès. Gazza s’auto-représenta, ce qui donna lieu à des scènes rarement vues dans un tribunal anglais. Son compère Michael Harvey (auteur d’un honnête 2,02 g), passera bien, lui, devant le tribunal. Gazza avait alors été intercepté dans le Yorkshire au terme d’un week-end bucolique des plus mouvementés (arrêté trois fois par la police en 48 heures).

Acte I. Peu après être arrivé dans la paisible bourgade pour une partie de pêche (idée initiale), Gazza et son pote se font expulser d’un B&B au bout d’une nuit, après avoir refait la déco de la chambre (la police est appelée). On sent que c’est mal barré pour la pêche.

Acte II. Le lendemain, les deux histrions se font arrêter pour troubles sur la voie publique dans un takeaway du coin. Le matos de pêche est resté dans la camionnette. Seul le décapsuleur et la glacière ont servi.

Acte III. Ils se font arrêter pour conduite en état d’ivresse un peu plus tard dans la soirée (5,51 g en combiné). Une confusion s’installe alors sur l’identité du conducteur ; mais comme ils ont tous les deux explosé l’éthylo, une chose est certaine : celui qui conduisait était bourré. Bilan du week-end : trois arrestations, des hôteliers à dédommager, un procès en perspective, une amende pour trouble sur la voie publique et aucun poisson inquiété.

Le 9 décembre dernier, Gazza avait pris huit semaines de prison avec sursis (et trois ans de suspension de permis) pour une autre conduite en état d’ivresse, cette fois à Newcastle en octobre 2010 (dans la moyenne, 2,85 g). Gazza est actuellement en cure de désintox à Bournemouth.

 

Nicola Cortese, le président de Southampton, met fin à la saga Alex Oxlade-Chamberlain dans le Daily Mail, en déclarant, en substance, qu’il ne se laissera pas impressionner par « les gros de la Premier League. »

Le jeune prodige Saint avait suscité la convoitise d’une huitaine de clubs de PL, dont Arsenal et Man City mais l’affaire avait mystérieusement capoté. Un point de discorde pourrait expliquer ce non transfert. Southampton vise la remontée en D2 cette saison (ils sont actuellement 5è). Jusqu’au 25 janvier, ils étaient d’accord pour vendre AOC aux Gunners, tout en le conservant jusqu’à la fin de saison (comme pour ce qu’il s’était passé avec Theo Walcott, lui aussi ex Saint, vendu 9M en janvier 2006). A contre-coeur, Arsène Wenger avait accepté cette condition. On sait que Man City a contre-attaqué vers le 28 janvier, probablement avec une offre supérieure aux Gunners (qui auraient proposé 10M de £). Et quand Man City s’en mêle, le club vendeur se lèche les babines… Cortese a-t-il décidé de patienter encore quelques mois pour faire chauffer les enchères ? C’est bien possible. L’Italien fait diversion dans le Daily Telegraph :

« Certains clubs de PL se sont bien comportés, très professionnellement. D’autres ne m’ont même pas appelé, aucune communication, rien, ils ont juste envoyé un fax. Je les ai mis directos à la poubelle. »

Faut dire que Cortese s’y connaît niveau déontologie. En début de saison, il avait interdit l’accès de St Mary’s à des journalistes et photographes locaux qui n’écrivaient pas ce qu’il avait envie de lire.

 

Enorme surprise de l’après-Mercato : Shefki Kuqi signe pour Newcastle ! (jusqu’en juin, rôle de « joker »). Commentaire d’un Mag sur un forum :

« Shefki Kuqi, c’est mieux que rien. Il a dû signer pour deux pence et un paquet de chips par semaine. Il fera l’affaire comme remplaçant, il est pas mauvais. Il peut devenir le nouveau Sibierski, qui sait ?  »

Le Finlandais planant de 34 ans (célèbre pour ses célébrations de but « bellyflop ») vient d’être libéré par Swansea (D2). Le Plan D de Newcastle, commente le Daily Mail (le plan B était le Brésilien Ewerthon et le plan C Thierry Henry). Pardew, sur cette surprenante acquisition :

« […]  Je connais bien Shefki, c’est quelqu’un d’honnête et un gentleman. C’est aussi un joueur que j’ai toujours admiré. Je ne vais pas ici parler de ces prestations [des dernières saisons], mais il se donne toujours à fond et c’est une présence physique pour nous. »

Shefki Kuqi, c’est aussi une poignante aventure dans le foot d’Europe de l’Ouest pour ce Kosovar d’origine albanaise. Treize clubs, et un long périple commencé en 1989 à Vucitrn au Kosovo (à l’époque intégré à la Yougoslavie). Alors qu’il a 12 ans, sa famille doit fuir d’urgence le Kosovo, dans la peur, par train et bateau. Direction la Finlande où les Kuqi demandent l’asile politique. Dans ce lien, Kuqi revient sur ces années sombres, de la lente détérioration des relations avec les Serbes, avec qui les Kosovars vivaient et s’entendaient bien jusque là, jusqu’à la haine et la violence orchestrées par les partisans de Slobodan Milosevic contre son peuple. Newcastle sera peut-être la dernière étape d’une longue carrière commencée en 1995 loin de sa terre natale. Il compte 62 sélections pour la Finlande (7 buts).

 

Où l’on reparle de Hicks et Gillett, H & G, les Tom & Jerry du foot anglais. Comme nous l’avions écrit lors de l’incroyable vente de LFC en octobre dernier, H & G avaient promis de contre-attaquer, se considérant victimes d’une « formidable escroquerie » de la part de New England Sports Ventures, de la banque RBS et du directoire du club. Les ex propriétaires de Liverpool, qui avaient disparu en jurant de se venger, tels de vils Satanas et Diabolo, lancent officiellement des poursuites contre tous ceux connectés de prés ou de loin à Liverpool FC. La High Court de Londres examine aujourd’hui le bien-fondé ou non de l’interdiction imposée en octobre dernier (« anti-suit order », injonction de non poursuite), empêchant alors H & G de bloquer la vente du club par le biais d’un tribunal d’instance de Dallas. Sans espoir de récupérer légalement Liverpool, ils veulent qu’un tribunal américain tranche sur les dommages et intérêts qu’ils réclament (un milliard de $). H & G avaient perdu 140M de £ dans la vente de LFC. L’audience durera deux jours et déterminera s’ils peuvent poursuivre en justice tout ce joli monde aux Etats-Unis.

Va-t-on s'en débarrasser un jour ?

Arrivera-t-on un jour à s'en débarrasser ?

Ils peuvent s’attendre à une robuste riposte. NESV tente de faire bloquer toute possibilité de procès outre-Atlantique, et la RBS a annoncé qu’elle porterait plainte contre le duo. Tandis que Martin Broughton, ex président de LFC, envisage, lui, de porter plainte contre H & G pour diffamation…

 

VENDREDI 11 FÉVRIER

Roy Hodgson nommé entraîneur des Baggies (West Bromwich Albion), qui essaieront de ne pas descendre et, ainsi, déroger à la tradition yoyo du club (sept descentes & montées sur les neuf dernières saisons).

 

Ged Coyne, jardinier de Man City, est interdit de réseaux sociaux par la direction du club. Faut dire qu’il avait envoyé du lourd sur sa page Facebook avant le derby mancunien :

« Man United, c’est des pourritures. […] Gary Neville est un bouffon […]. Old Trafford est le Théâtre des Connards Finis […]. Alex Ferguson, ou plutôt Alex purple-head Ferguscum. »  (scum = pourriture)

Il avait aussi insulté les supporters de Man United et évoqué une fête de supporters Reds dans un pub à thème (australien) de Manchester (le Walkabout, chaîne de drinkodromes), finalement annulée par la police :

« Les flics sont intervenus car Manchester est une ville totalement Blue, et des supps de Man City auraient pris d’assaut le Walkabout et brûlé ce trou à rats merdique. »

La page Facebook de Coyne (avant effacement)

La page Facebook de Coyne (avant effacement)

Il avait conclu sa p’tite soirée anti-MU en remplaçant la photo de son profil par celle d’un graffiti « Fuck MUFC ». Le club, qui a récemment quasiment interdit à ses joueurs d’utiliser les réseaux sociaux (sinon pour des banalités) pourrait maintenant étendre l’interdiction à l’ensemble du personnel. Ou s’inspirer de Portsmouth qui a décidé de coller une amende de 1 000 £ par mot tweeté ou facebooké (voir article) si le message dépasse les bornes. Steve Cotterill, manager, se justifie :

« J’ai dit aux gars de ne rien dévoiler sur eux, sur l’entraînement et le club, sinon, c’est 1 000 £ par mot […]. On a eu des pépins récemment, avec Greg [Halford], pas le plus finaud du groupe, alors bon, basta. S’ils passaient plus de temps à s’entraîner et moins sur l’ordi, on serait meilleur. »

 

Le Olympic Park Legacy Company’s vote à l’unanimité en faveur du dossier West Ham pour l’occupation du stade olympique après les Jeux de 2012 (l’OPLC est un comité mi-gouvernemental, mi-municipalité du Grand Londres, composé de quatorze personnalités d’horizon divers, dont seulement deux issues du football). Il est cependant peu probable que West Ham emménage avant la saison 2014-2015. Upton Park sera revendu pour financer les travaux (100M de £, ajout d’un toit, rangées de sièges rétractables, etc. en ce moment, le siège derrière les buts le plus près du terrain serait à 45 mètres).

Le projet West Ham

Le projet West Ham

Le Conseil d’arrondissement de Newham prêtera 40M, et l’Olympic Delivery Authority versera une subvention de 35M (voir détails du projet). Tout comme Manchester City en 2003, West Ham récupéra un superbe stade de 60 000 places à moindre frais. Ce qui fait écrire à David Conn dans le Guardian que les propriétaires de West Ham, le duo Gold & Sullivan, « touchent le jackpot ». West Ham, très endetté (75M), projette de rembourser partiellement ses dettes et générer 100M £ de revenus annuels d’ici 2014. Ils tablent initialement sur une moyenne de 35 000, à peu près la même qu’à Upton Park.

Le comité a basé son jugement sur cinq critères principaux. West Ham a donné satisfaction sur quatre d’entre eux (seul l’aspect financier, surtout sur la partie « diversifications des revenus non dérivés du football » a fait un peu tiquer). Tottenham n’a pas convaincu le comité sur deux critères, la vitesse de réouverture du stade après les J.O et la flexibilité d’utilisation.

En réalité, il s’agissait d’un vote fortement influencé politiquement où les dés étaient pipés d’avance, avec Sebastian Coe dans le rôle du joueur de bonneteau. L’ex champion olympique de demi-fond, devenu Lord Coe, en tant que président de la candidature anglaise pour les J.O de 2012, avait promis au président de l’IAAF que le stade olympique, dit « stade minimaliste » (une coquille), conserverait sa piste olympique. Coe, qui vise la présidence de l’IAFF, avait vu rouge quand Tottenham, à la surprise générale, avait posé sa candidature l’automne dernier. Les Spurs, eux, prévoyaient de tout démolir et reconstruire un stade spécifique foot. En contrepartie, Tottenham s’engageait à rénover entièrement l’enceinte de Crystal Palace pour en faire un vrai stade d’athlétisme moderne.

Le gouvernement voulait absolument le projet WH car le plan bulldozer des Spurs, aussi coûteux (300M de £ minimum) que controversé, aurait été difficile à faire passer aux contribuables, le stade Olympique ayant coûté plus de 500M de £. Ajouté au scandale du New Wembley (800M de £ d’argent public) qui devait à l’origine servir de stade olympique (mais des querelles gouvernement Blair-FA avaient fait capoter ce qui pourtant semblait la solution idéale), cela aurait fait beaucoup à faire avaler à un contribuable anglais actuellement gavé de cette vaseuse « Big Society » qui sert de feuille de vigne, tout en transformant les budgets publics en peau de chagrin (« A society in which individual citizens feel big ». Une société d’obèses, quoi).

Cette décision du comité met fin à une affaire longue et complexe qui avait commencé dès août 2010 quand les premières rumeurs émergèrent que Tottenham hésitait à mener à bien son projet de nouveau stade (voir détails du projet Spurs). 

Le futur stade de Tottenham, maybe

Le futur stade de Tottenham, maybe

Le Stade Olympique (multi-sport) demeurera propriété publique (géré conjointement par Newham Council et WH), mais sera loué via une société tierce (WH tente d’obtenir un bail de 250 ans). On devrait y voir du cricket, des concerts et UK Athletics aura le droit de l’utiliser vingt jours par an (pour une vingtaine de « first-class athletics events » – on se demande comment ils vont trouver autant de manifestations attirant les foules).

Daniel Lévy, président de Tottenham, mécontent du procédé de sélection, a déclaré qu’il porterait plainte auprès des autorités européennes (irrégularités commises selon lui, voir détails). Il pourrait cependant vite décider d’abandonner toute poursuite, l’affaire étant quasiment entendue (ratification du gouvernement et maire de Londres seront une formalité).

Tottenham devra donc se rabattre sur son gigantesque projet initial, le Northumberland Development Project, en partenariat avec AEG (voir brochure de présentation). Le hic de ce NDP est que non seulement son coût est faramineux (les dernières estimations tournent autour de 500M de £) mais les obstacles sont nombreux, incontournables et complexes. Or, le temps manque aux Spurs pour rattraper le retard accumulé sur leurs concurrents du Big Four (Spurs n’engrange que 37M de £ de revenus billetterie par saison, soit 1,8 fois moins que Chelsea, 67M, 2,5 fois moins qu’Arsenal, 94M, et presque 3 fois moins que MU, 100M).

Le Conseil d’arrondissement d’Haringey (où se trouve Tottenham), ainsi que divers organismes (dont English Heritage, patrimoine, et Transport for London) avaient donné le feu vert au club le 30 septembre dernier… mais en leur imposant un très lourd cahier des charges (comportant les contraignantes sections 106 et 278, plan d’urbanisme). Des obligations contractuelles qui ne raviraient pas Spurs (forcés notamment de financer tout ou partie des infrastructures type voierie autour du nouveau stade, ainsi que la rénovation de bâtiments classés et la « régénération » de cet arrondissement qui en a bien besoin – il y en aurait pour 100M de £ au total). Ce qui expliqua le soudain changement de direction de Tottenham vers le stade Olympique.

Bref historique de la bataille pour l’occupation du Stade Olympique. Ainsi que l’historique des nombreuses batailles médiatiques à coup de déclarations vachardes entre les Spurs et West Ham (surtout via Karren Brady, la vice-présidente de West Ham, qui allume sec via le Sun, où elle tient une sorte d’éditorial défouloir).

 

WEEK-END DU 12 ET 13 FÉVRIER

27è journée de Premier League. Résultats, résumés de match et statistiques ici (cliquez sur « report » pour les stats). Les notes sous les ânes à Lyse ont celles des lecteurs de l’Observer.

TOP XI TK :

————————–Van der Sar———————–

Ricketts——–G Cahill————–Vidic————-Enrique

Silva—————Nani————-Meireles———–Holden

————–van Persie——————-Ba—————

Remplaçants : Hennessey, Baines, Kompany, Parker, Kranjcar, Wilshere, Suarez

Ont aussi brillé : Smalling, Dorrans, Salcido, Hangeland, Song, Fabregas, Vaughan,  Sidwell, Grandin, Sturridge, Richardson

FLOP XI TK :

——————————Gordon————————–

Zubar—————Berra———Scharner———–Elokobi

Boa Morte—–Lampard———-Milijas——–Bilyaletdinov

——————-Torres—————-Harewood————–

 Remplaçants : Begovic, Baines, Stearman, Da Costa, Reid, Zabaleta, Elmander

Ont aussi vrillé : Foster, Dunn, Salgado, Kolarov, Harewood, P Neville, Heitinga, Fellaini, Arteta, Jenas, Barry, T. Cahill, Anelka – et TOUTE l’équipe de Stoke City (excepté Pennant, maybe), ainsi que la moitié de l’équipe de Birmingham.

 

Les ânes à Lyse des matchs

MAN UNITED 2 – MAN CITY 1. Pas un classique mais rencontre illuminée par un somptueux retourné acrobatique de Rooney. En Angleterre, certains peine-à-jouer osent qualifier cette merveille de vulgaire « shinner » ! (tir du tibia).

Certains philistins ont osé le qualifier de « shinner »

Certains philistins ont osé le qualifier de « shinner »

Première mi-temps à l’avantage de City (MU aligné dans un 4-5-1 frileux), deux belles occases ratées par Silva et Yaya Touré (sublime combinaison, voir début du clip). Deuxième mi-temps équilibrée. Superbe charnière centrale Smalling-Vidic. Nani, homme du match. Le but de Man City met fin à presque huit heures d’invincibilité de Van der Sar. Rooney, auteur du plus beau ciseau acrobatique de l’histoire du foot anglais ? Possible, mais n’oublions pas celui de Trevor Sinclair, signalé ici dans les Cadeaux de Noël (entrée # 34). Cliquez ici pour voir d’autres ciseaux acrobatiques mémorables.

MU : Van der Sar 8; O’Shea 6, Smalling 8, Vidic 8, Evra 8; Scholes 7 (Carrick 79, 6), Nani 9, Fletcher 6, Anderson 7 (Berbatov 67, 6), Fletcher 6; Giggs 8, Rooney 7.

Man City : Hart 6; Richards 8, Lescott 7, Kompany 8, Zabaleta 7; Milner 6 (Dzeko 60, 7), Barry 7; Silva 9, Y Touré 6, Kolarov 5 (Wright-Phillips 53, 7); Tevez 7.

 

WEST BROMWICH ALBION 3 – WEST HAM 3. Superbe match et admirable comeback des Hammers menés 3-0 après une demi-heure de jeu… WBA aurait même pu mener 6-0 après vingt minutes.Centième titularisation PL de Scott Parker avec WH. But de Demba Ba pour ses débuts Hammers.

WBA : Myhill 6; Jara 5, Olsson 6, Scharner 4, Shorey 5, Brunt 6, Dorrans 7 (Tamas 82 n/a), Mulumbu 6 (Morrison14, 5), Thomas 6 (Barnes 61, 4); Odemwingie 5, Fortuné 7

WH : Green 6; Jacobsen 6; Da Costa 7; Reid 6; Bridge 6; O’Neil 7 (Spector 78, 6); Parker 8; Noble 6; Boa Morte 6 (Piquionne 57, 7); Ba 8; Cole 7

Demba Ba

Demba Ba, l'un des meilleurs ce week-end

 

BOLTON 2 – EVERTON 0. Solide performance des Trotters qui, il est vrai, n’ont pas eu à forcer leur talent. Deux Cahill sur le même terrain, Gary (Bolton) et Tim (Everton), mais avec des résultats opposés. Celui qui ne marque jamais a claqué (Gary, homme du match), et celui qui marque souvent (Tim) a tout raté, y compris un « sitter » (immanquable). Encore un but de Daniel Sturridge, le troisième en trois matchs, lui qui ne marquait jamais à Chelsea… Exécrable performance des Toffees, décrite comme certains supporters comme l’une des pires sous la longue ère Moyes (depuis 2002). Ce qu’a confirmé Moyes lui-même. Seul Leighton Baines a surnagé. Zat Knight, qui jouait son 50è match de PL d’affilée, sorti sur blessure (ligaments du genou).

Bolton : Jaaskelainen 7; Cahill 7; Knight 6 (Wheater 28, 7); Ricketts 6, Robinson, 7; Taylor, 7 (Lee 60, 7); Holden 8; M Davies 8; K Davies 7; Elmander 7; Sturridge 9 (Muamba 90)

Everton : Howard 5; Baines 5; Heitinga 5; Distin 5; Neville 4; Coleman 5 (Osman 61, 4); Bilyaletdinov 5 (Beckford 61, 5); Arteta 6; Cahill 5; Fellaini 6; Anichebe 5 (Baxter 78, 6)

 

ARSENAL 2 – WOLVES 0. Un bon Arsenal face à des Wolves aux dents bien tendres. La finition laisse cependant toujours à désirer côté Gunner. Superbes Wilshere and Fábregas. Enorme prestation de Hennessey (gardien des Wolves). 550è match de Wenger. Voir les notes des joueurs.

 

LIVERPOOL 1 – WIGAN 1. Un bon mais malchanceux Suárez (frappe deux fois les montants), sévèrement malmené par Gary Caldwell, l’Ecossais s’en tirant à bon compte (un jaune). Bon match des Wiganais, qui signent là une solide performance de batailleurs. Voir les notes des joueurs.

 

SUNDERLAND 1 – TOTTENHAM 2

Neil Warnock : « Un arrière central qui porte des chaussures dorées ou jaunes, ça devrait être interdit par le règlement. »

Résultat logique pour un match plaisant, surtout en première période. Les Spurs manquent cruellement d’un buteur, et Sunderland encore davantage (Defoe, toujours aux canonniers absents, aucun but cette saison). Voir les notes des joueurs. Jolies grolles toutes jaunes de Gallas, qui ont dû faire sortir de ses gonds Neil Warnock (bouillonnant manager vieille école de QPR et consultant radio & TV), qui avait déclaré en 2009, en voyant un anonyme arrière central de D3 porter des chaussures brillantes, à la Ronaldo : « Un centre-back avec des chaussures dorées ou jaunes, c’est pas possible ça, ça devrait être interdit par le règlement. »

BLACKPOOL 1 – ASTON VILLA 1. Match plaisant et équilibré, superbe première mi-temps. Un Blackpool qui se devait d’être prudent après cinq défaites de suite (et bloqué à 28 points depuis Noël). Sévère expulsion de Makoun. Onzième but sur corner de la saison pour Blackpool. Voir les notes des joueurs. Retour en PL de Sian Massey sur la ligne de touche, avec les compliments d’Holloway et Houllier (on passera sur les chants de quelques demeurés Villans en faveur d’Andy Gray, ex buteur d’AV). Garde du corps et vestiaire séparé pour Massey.

 

FULHAM 0 – CHELSEA 0. Pas de place au romantisme à Craven Cottage le jour de la St Valentin (match disputé lundi 14 – le lundi soir est appelé le « graveyard slot », en raison des audiences faiblardes). Désamour entre Ancelotti et Abramovitch (guère enchanté de voir Drogba faire tapisserie) et scènes de ménage feutrées entre l’Italien et l’Ivoirien. Un Chelsea qui se cherche toujours, aligné en un 4-3-2-1 mou du bulbe. Torres en pointe, avec Anelka et Malouda derrière lui. Un milieu à cinq mais qui joua trop étriqué, guère épaulé par un Cole incapable de monter (suivait-il les consignes ultra-défensives ?). Tout cela sous les yeux de José Mourinho (une réunion Mourinho-Drogba dans l’air ?).

Piètre prestation d’Anelka et Torres, résumée dans ce diaporama. L’Espagnol fut remplacé par Drogba à la 71è, mais lui non plus ne brilla pas, et se prit des des « Are you Torres in disguise? ». Un Torres sevré de bons ballons et bien muselé par Hangeland et Hughes. Dempsey rate un pénalty. Excellent match de Steve Sidwell (reject de Chelsea) et bonnes prestations de Salcido, Hangeland, Hughes et Baird. Voir les notes des joueurs.

 

BIRMINGHAM 1 – STOKE 0. Petit saut de Zigic à la 91è pour mettre tout le monde d’accord. Mais Dieu que ce fut indigeste, Stoke procédant en looooongs ballons devant pour trouver Carew, et Birmingham faisant de même avec Zigic… S’extraire soi-même des hémorroïdes sans anesthésie, avec un duo James Blunt-Susan Boyle en fond sonore, aurait probablement paru plus festif que de cogner cette « snorefest » (purge sans nom).

« Sans doute le match le plus chiant ce week-end en Europe » a déclaré un supporter des Blues à la radio après le match. Pourquoi s’arrêter à l’Europe ?

Aucune note, ça rimerait à rien et fausserait tout le barème de notation.

 

BLACKBURN 0 – NEWCASTLE 0. Guère mieux que le match précédent, mais sans extraction de quoi que ce soit. Match musclé, surtout au milieu (Nolan). Piètre match de Salgado, habituellement fiable mais qui s’est fait régulièrement griller par Leon Best. Hoilett, trop tendre et classieux pour ce genre de combat de tranchées, sorti à la mi-temps (salement malmené par les Magpies). Voir les notes des joueurs.

Kevin Quigagne.