Lors de la saison 2014-2015, un incident raciste avait entaché le match Paris-Chelsea. L’occasion de rappeler une partie sulfureuse de l’histoire des Blues et celle du premier joueur noir à avoir évolué sous leurs couleurs : Paul Canoville.

« We’re racist, we’re racist, and that’s the way we like it ». Une scène filmée dans le métro parisien l’année dernière, quelques heures avant un match de Ligue des champions contre Chelsea. Des fans anglais qui repoussent un passager noir et l’empêchent de rentrer. La séquence fait le tour du web, provoque la condamnation de quatre supporters anglais et procure des trémolos dans la voix de Paul Canoville. Paul Canowho ? Paul Canoville. Le premier joueur noir de l’histoire de Chelsea.

« J’aurais adoré être dans cette position, déclarait-il au moment des événements, il y a un an au Telegraph. J’aurais adoré confronter ces idiots, leur dire qui j’étais, et voir s’ils pourraient me faire cela. Ça aurait pu être une histoire différente dans ce cas-là ». Mais ce natif de Southall – un quartier de la banlieue ouest de Londres, surnommé Little India pour ses communautés indiennes et pakistanaises, arrivées dans les années 50-60 – a déjà été confronté à ces énergumènes. Et à l’époque, ils étaient plus que quatre.

Arrivé du club d’Hillingdon Borough en décembre 1981, Paul Canoville fait ses débuts sur la feuille de match des Blues quatre mois plus tard, lors d’un déplacement à Crystal Palace. Chelsea est loin de ses succès (à l’époque, le club possède un titre de champion, acquis il y a plus de vingt ans, une FA Cup, une coupe de la Ligue et une Coupe des coupes) et végète en deuxième division. Lors de son échauffement, des cris individuels démarrent par-dessus la clameur du stade: « Rassieds-toi, salopard de black ». L’ailier ose à peine se retourner et aperçoit les auteurs, bardés de maillots et d’écharpes bleutés. « Des fans de Chelsea, des fans de mon équipe, le visage tordu par la haine et la colère, les deux dirigées vers moi. Je me suis senti physiquement malade. J’étais absolument terrifié », témoigne le joueur dans son autobiographie. Une banane tombe juste à côté de ses pieds, alors que les fans commencent à chanter : « On ne veut pas du nègre, on ne veut pas du nègre, la la la la ».

Pour ce fils d’immigrés caribéen, dont le père quitta le domicile familial lorsqu’il avait deux ans, l’antipathie et le racisme des supporters de Chelsea à son égard n’étaient pas des situations qu’il avait imaginées. « Je ne savais rien des fans de Chelsea. Je ne suivais pas Chelsea. Je n’allais pas les voir jouer. Quand je m’entraînais ou jouais avec la réserve, je ne les voyais toujours pas. » Et il ne vit pas jouer l’équipe première avant d’être choisi par John Neal lors du match contre Palace. « Vous êtes dans le vestiaire, pensant : « Ouais, je vais faire un bon match ». Jusqu’à ce que vous sortiez dehors et que vous vous échauffiez et c’est genre : « C’est quoi ce bordel ? » ».

Lors des quelques minutes où il reste sur le terrain, Canoville se fait huer par ses propres fans à chaque fois qu’il touche le ballon. « Je suis resté plus ou moins sur la ligne de touche, détaille-t-il à la version anglaise de Vice Sports. Je ne cessais d’entendre les critiques dans mon dos. La balle arrivait jusqu’à moi, je la redonnais directement. Je n’ai rien fait, ma confiance était envolée. Je me vidais au fur et à mesure que je recevais des insultes. Je n’attendais qu’une chose, que l’arbitre siffle. »

Des joyeux larrons vous dit-on !

Des joyeux larrons vous dit-on !

En désuétude sportive à l’époque, Chelsea rattrapait alors cet affront avec la virulence de ces hooligans. En avril 1977, le ministre des Sports Denis Howell avait même interdit les supporters de Chelsea de se rendre aux matches à l’extérieur [1]. Le groupe des Chelsea Headhunters (ou Chelsea Shed Boys) gangrénait les tribunes par ses chants provocateurs et beaucoup d’entre eux furent recrutés par le British National Front, le parti d’extrême-droite (quelques-uns iront même jusqu’à s’acoquiner avec les néo-nazis de Combat18). Lors des matches, les Headhunters attendaient dans un pub de connaître la composition de l’équipe des Blues. Si elle n’était pas totalement blanche, ces joyeux larrons restaient dans le pub. Ce qui n’empêcha pas Canoville d’entendre leurs insultes au fil de son passage à Stamford Bridge. Un but marqué le satisfaisait à peine puisque c’était synonyme de chants à son encontre : « On est toujours à 0-0, le nègre a marqué, cela ne compte pas ».

« Je me demande encore comment j’ai fait pour supporter tout ça, indique dans ses récits celui qu’on surnomme « Canners ». Normalement, je suis le genre de personne qui dirait les choses directement si elles ne me plaisent pas, mais je l’ai juste fermé. Être un footballeur était un rêve pour moi. C’était ma chance. »

Peu de personnes prirent sa défense au club. John Neal lui fendit quelques mots d’encouragements mais ce fut surtout l’ailier Pat Nevin (recruté pour lui faire concurrence et qui avait de très bons rapports avec les supporters) qui aida Canoville en estimant le traitement réservé « dégueulasse ». Une partie des chants racistes finit par cesser vers 1983, au moins à domicile, où son nom était désormais synonyme d’une clameur positive. Mais les insultes continuaient à l’extérieur. Toujours de ses propres fans. Et parfois même de ses propres coéquipiers. La carrière de l’ailier à Chelsea prit fin après quatre ans et demi passés au club, après quelques coups de clubs de golf envoyés lors de la pré-saison dans la face d’un joueur de Chelsea, qui l’avait traité de « black cunt » après six pintes de trop. Au lieu de soutenir Canoville, les dirigeants négocièrent un transfert à Reading pour 50.000£, sous prétexte qu’il était au club depuis moins longtemps que son comparse (qu’il s’est toujours refusé de nommer).

Vu comme un nouveau départ, Reading ne fut que le cimetière de ses espoirs et d’un de ses genoux. Une rupture des ligaments croisés au mois d’octobre 1986 l’éloigna des terrains pour la saison. Un an plus tard, sa blessure ne s’étant jamais vraiment dissipée, il annonça la fin de sa carrière professionnelle. La suite de sa vie ressembla très souvent à une tragédie : une addiction à la cocaïne, deux combats contre un lymphone non hodgkinien, une forme très agressive de cancer, et la mort quelques jours après sa naissance d’un de ses onze enfants. Autant d’événements qu’il a finis par surmonter, tout comme Chelsea avait fini par vaincre le racisme dans ses rangs. Sur un lit d’hôpital, Canners avait regardé le triomphe des Blues en FA Cup lors de la saison 97, menés par un entraîneur noir : Ruud Gullit. Du moins le pensait-il. « Avec tout ce par quoi je suis passé à Chelsea, avec tout ce que le club a fait et nous avons fait un travail colossal pour essayer de virer le racisme du football. Je peux voir la différence. Mais clairement, le racisme est toujours là. Voir quelque chose comme ça relié à Chelsea nous a renvoyé en arrière », concluait-il au Telegraph l’année dernière, sans jamais se montrer abattu.

Christophe-Cécil Garnier. 

Lire aussi le dossier de Kevin Quigagne sur les premiers blacks du football britannique.

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[1] C’est de cette interdiction que naquit le célèbre « You can’t ban a Chelsea fan » (en gros, vous ne pouvez rien interdire à un fan de Chelsea). Comme l’explique Colin Ward dans son livre Armed for the Match, le match à l’extérieur après cette interdiction vit un amas de supporters de Chelsea aux stations de train. Un journaliste (« débile », comme le qualifie Ward) demanda à certains fans pourquoi ils se préparaient à partir, ce qui engendra la fameuse réplique (qui fut arborée en t-shirt et en badge). Lors de Wolverampton-Chelsea, le 7 mai 1977, 3.000 supporters des Blues étaient présents dans les tribunes…

C’est depuis longtemps la fin du soleil et des bikinis mais chez TK, on a décidé d’égaler les plus grands médias en faisant une série d’été. Un premier article sur Michael Johnson a lancé nos récits sur ces footballeurs qui, comme l’été, ont vu leur carrière prendre fin prématurément alors qu’ils étaient plein de promesses. La série a pris un peu de retard, la faute à une investigation toujours plus rigoureuse, allant au fond des choses et notamment celui des pintes de pub british. Pour relancer cette série de fin d’été indien : Billy Kenny, une étoile filante qui se trompa de voie lactée.

Un tacle bien envoyé sur un genou. C’était le genre de truc qui faisait monter aux lèvres de Vinnie Jones un sourire carnassier. Alors, lorsque le petit jeunot d’Everton se pointa inconsciemment dans son pré carré, il n’hésita pas une seule seconde. Boum ! Le marmot à terre, Vinnie le toisa d’un coup d’oeil rapide. Il regarda ensuite rapidement le ref. Pas de carton. Le rictus du milieu de Wimbledon s’élargit un peu plus. « Encore un qui va pas la ramener du match », pensa-t-il presque à haute voix. Satisfait, il reprit sa place sur le terrain et recommença à harasser les Toffees à l’image des chiens de son quartier natal de Watford courant après les bagnoles. Sauf que lui arrivait à leur mordre les roues. Récupérant une nouvelle fois la balle pour les Don’s, il se senti pourtant trébucher et tomba violemment sur l’herbe de Goodison Park. « Bordel de m… Mais c’est quoi ce délire ! », hurla-t-il en se retournant.

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Jeu de mains, jeu de vilains

Jeu de mains, jeu de vilains

Le visage de Jones se liquéfia lorsqu’il vit le jeunot qu’il avait laissé au sol quelques minutes auparavant. Billy Kenny répondit seulement d’un signe de tête provocateur. Il se félicita intérieurement : « Tu l’as pas vu venir celle-là, hein l’enragé ? ». Il le prenait pour qui, ce satané gallois ? Billy, William de son vrai nom, n’était pas un artiste soft comme Gascoigne et n’allait pas se laissait empoigner les balls aussi facilement. À 19 ans, ce tour de League Cup n’était que son troisième match pro, mais son père William Senior était dans les tribunes et il n’allait pas se débiner. Lui, l’enfant de Liverpool. Il n’eut même pas à surveiller ses arrières, Vinnie ne s’approcha pas de lui durant tout le reste de la rencontre.

Aucune raison de prendre la grosse tête, Jones l’avait cherché et il avait répliqué. Ça s’arrêtait là. Les encouragements de ses coéquipiers à l’entraînement lui firent lâcher un sourire mais il reprit aussitôt le travail. À son arrivée dans l’équipe première en octobre, Everton venait d’enchaîner un mois de septembre catastrophique. Quatre défaites en cinq match. L’arrivée de Billy avait apporté de la fraicheur dans le milieu des Toffees pour compenser le manque de forme de Ian Snodin, qui n’avait presque pas joué la saison précédente. Son intégration n’était pas suffisante pour changer les pronostics du derby de la Mersey. Liverpool et ses milieux prometteurs, Steve McMananam et Jamie Redknapp, étaient clairement favoris. Et John Barnes ! S’il n’avait pas le maillot teinté de red, ce dernier aurait pu être un de ses joueurs fétiches… Le match était un lundi soir, le 7 décembre 1992. Billy avait trépigné tout le week-end. Son entraîneur, Howard Kendall, lui avait annoncé rapidement qu’il serait titulaire.

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Pensif, il enfila ses crampons machinalement. Les chants provenant des travées le sortirent de sa concentration. Martin Keown et Peter Beardsley l’entourait dans les vestiaires. L’attaquant lui donna une petite tape sur l’épaule agrémentée d’un clin d’oeil. Il se leva en même temps que ses coéquipiers et se dirigea vers l’entrée du terrain. L’hymne d’Everton commençait à résonner. Son père, ancien joueur des Blues, lui en avait montré l’origine. La musique provenait du générique de la série Z-Cars. Il s’était toujours demandé comment ce vieux show avait pu devenir la musique d’intro d’un match à Goodison Park, là où Liverpool électrisait la foule avec son « You’ll Never Walk Alone ». Il regarda tour à tour McManaman, Barnes et Don Hutchinson. « Ce soir pourtant, vous marchez seul. Seul face à moi », se dit-il intérieurement, gonflant une envie déjà exacerbée par l’enjeu.

Une heure de jeu avait déjà filé. Liverpool dominait mais Barnes ne voyait pas le jour, sevré de ballons. Billy les interceptait tous. Taclait. Se relevait. Balançait de droite à gauche des transversales limpides. Se jetait à nouveau dans les pieds de Jamie Redknapp et allait harasser McManaman. Plusieurs fois il surprit les regards entre les deux compères, incrédules. Mais ça n’empêchait pas les Scousers d’être de plus en plus oppressant. Un corner sur la droite des buts gardés par Neville Southall, la légende des cages à Goodison Park, le fit revenir dans sa surface. Il n’eut pas besoin de sauter. Mark Wright, le central des Reds, se hissa plus haut que tout le monde. « Et merde », pensa-t-il en regardant Southall récupérer la balle au fond des filets. Il n’eut pas le temps de gamberger. Dans la minute qui suivit, il contrôla la balle, l’envoya à l’autre bout du terrain pour Snodin. Son coéquipier passa directement à Mo Johnston. Un tour de rein, deux touches de balles et l’attaquant frappa. Poteau rentrant ! Vingt minutes plus tard, Beardsley portait le coup fatal d’une frappe sèche ! Billy n’entendit même pas le sifflet final du ref. Une victoire pour son premier derby de la Mersey !

Le lendemain, la photo des Toffees victorieux trônait en Une de tous les journaux de la région. Son principal plaisir n’était pas cette couv’ : il avait été élu « man of the match ». À 19 ans ! Beardsley avait même déclaré à des journalistes qu’il était le « Paul Gascoigne de Goodison Park : Goodison Gazza ». Une telle comparaison le rendait fier et l’inquiétait en même temps. La pression d’un tel statut le mettait mal à l’aise. Les supporters toffees l’arrêtait maintenant dans la rue, le comblant d’éloges. Pour eux, il représentait un nouvel espoir de rivaliser enfin avec les voisins honnis. Il était le successeur naturel de Peter Reid.

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La soirée de Noël tomba à point nommé pour décompresser. Chaque année, les joueurs d’Everton se rejoignaient tous au Moat House hotel pour boire dans l’après-midi avant d’aller faire la fête au Conty, la boîte de nuit attitrée des footballeurs de la ville. Chacun était déguisé et les nouveaux devaient chanter sur le dance-floor du club devant tout le monde. Le coéquipier de Billy, Mark Ward, l’avait prévenu avant l’événement. « Prends une chanson que tu connais parfaitement, lui avait-il confié. Moi, c’était Summertime de George Gershwin. Un classique ! ». À force d’enquiller les coups, il sombra totalement, ne reprenant ses esprits que le lendemain matin. Sans se souvenir quelle pauvre chanson il avait pu massacrer. Ses amis lui racontèrent comment il s’était déshabillé devant une strip-teaseuse, dansant devant elle, tous ses coéquipiers morts de rire à côté. « Merde…, souffla-t-il. Heureusement que le coach n’en a pas entendu parler ! ». Kendall était coulant mais pas à ce point. [1]

Cet écart l’avait perturbé. Ce n’était pas le moment de déconner alors que le board d’Everton misait tout sur lui. Les journaux parlaient même de sa future présence en équipe nationale espoir. Sa première cape arriva en mars 93 contre la Turquie. Si les performances d’Everton étaient irrégulières, le club était loin de la zone de relégation et Billy attendait avec impatience l’année suivante. Seule ombre au tableau : une légère douleur au tibia. « Alors doc ? C’est quoi le problème », demanda-t-il candidement au médecin du club après plusieurs radios. La réponse fut pire qu’un tacle de Vinnie Jones. « C’est une périostite tibiale Billy. T’en as pour 6 mois… Je suis désolé ».

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Cela faisait seulement quelques semaines que Billy était out des terrains. Il restait chez lui tous les jours. Déprimait. En colère contre tout le monde. Surtout son corps qui n’avait pas supporté l’effort comme il l’aurait voulu, à l’approche de sa première saison professionnelle. Pour passer le temps, il finit par sortir avec des potes alors que le staff lui avait conseillé de se reposer. Il commença à se rendre dans les clubs tous les week-end. S’éloigner de son quotidien, arrêter de penser au football, tout ça devenait une libération. Il gagnait 1000 livres à la semaine donc il n’hésitait pas à boire et faire profiter ses nouveaux amis. D’abord, il s’enchaînait trois ou quatre pintes. Au fil des semaines, le chiffre gonflait, devenant une dizaine.

Un soir, un de ces potes déposa quelque chose sur une table de la boite de nuit. Il lui cria presque dans l’oreille pour passer outre la musique assourdissante : « C’est quoi ? ». « De la coke mate !, Lui répondit l’autre. T’en veux ? ». Billy baissa la tête à hauteur de la poudre et sniffa. Il apprécia la sensation. Au fur et à mesure des soirées, il dépensa de plus en plus en cocaïne. Et en prenait partout. Dans les pubs, dans les clubs et même dans son lit. Se repoudrer le nez devenait une habitude. Une nécessité même. Il s’était promis d’arrêter lorsqu’il reprendrait l’entraînement. Mais Everton l’intéressait désormais à peine. Il ne savait pas si ses coéquipiers faisaient un bon début de saison. Il recevait parfois des appels du coach qu’il avait eu chez les jeunes : Colin Harvey. Harvey prenait de ses nouvelles et semblait s’inquiéter pour lui.

Mark Ward, qui était parfois associé au milieu de terrain avec Billy Kenny

Mark Ward, qui était parfois associé au milieu de terrain avec Billy Kenny

Il finit par revenir sur les terrains. Sans arrêter son train de vie. Certains lundi matin, Billy rentrait chez lui à quatre ou cinq heure. Le temps de prendre quelques lignes blanches, dormir environ une heure, il sautait ensuite dans un taxi pour Bellefield, là où les Toffees s’entraînaient. [2] Un matin, il se réveilla directement dans le vestiaire des joueurs. Nu et complètement désorienté. « Putain, il est quelle heure ?, maugréa-t-il. Et quel jour on est ? ». Comment était-il arrivé dans ce vestiaire ? Comment allait-il en sortir ? Il entendit des pas. La porte claqua. Il tourna la tête. C’était Mark Ward. Le milieu de terrain prenait son thé avec Neville Southall comme tous les matins. Une phrase seulement sorti de la bouche pâteuse de Billy : « Wardy, je suis complètement défoncé ». Ward ne pipa mot. Il alla chercher Southall. Les deux joueurs le tirèrent jusqu’à la baignoire où ils lui mirent la tête dans l’eau froide. Billy commençait à reprendre ses esprits. Mark et Neville l’aidèrent à se foutre dans la douche, le séchèrent et lui filèrent son maillot. [3]

C’était passé cette fois-ci. Mais le staff d’Everton commençait à se douter que quelque chose n’allait pas. À l’entraînement, Billy ne voyait pas bien la balle et n’arrivait pas à tirer droit. Colin Harvey essayait bien de lui parler, de venir jusqu’à chez lui pour l’emmener s’entraîner. Rien n’y faisait. Des échantillons d’urine et de sang montrèrent vite l’étendue des dégâts. Howard Kendall, dont les pommettes roses devenaient rouges quand il s’énervait, lui infligea une amende de deux semaines de salaire. Officiellement pour « absence à l’entraînement ». Les parents de Billy lui demandèrent des explications. Ils étaient dévastés. Acculé, Billy promit d’arrêter tous ses écarts. Il allait bientôt retrouver les terrains, se disait-il. « Ma chance va tourner. Je vais rejouer et tout ira mieux ». Kendall l’envoya en cure de désintox avec l’espoir que Billy retrouve ses qualités. Qu’il devienne le joueur qu’il était destiné à être. Il n’en fit rien. Au début du mois de décembre 93, Billy apprit que Kendall avait démissionné et était remplacé par un Gallois, Mike Walker. À son arrivée, le nouveau manager parla à Billy. Il était prêt à lui offrir une seconde chance. Mais la patience de Walker ne dura que quelques semaines.

Cela faisait un an que Billy avait connu sa première et seule sélection avec l’Angleterre espoir. Il avait récemment refusé d’être remplaçant pour un match avec la réserve des Toffees. Walker le convoqua dans son bureau. Il lui parlait de son train de vie, de son incapacité à se sortir de ses démons. Billy n’écoutait pas. Ce n’est que lorsque Walker lui indiqua que son contrat était rompu qu’il leva la tête.

Quoi ?

Tu m’as bien entendu, lui répondit l’entraîneur. C’est plus possible de te garder, tu as dépassé la ligne trop de fois ».

Billy était abasourdi et n’arrivait pas à croire ce qu’il se passait. Il implora Walker. Au lieu de lui donner l’aide dont il avait besoin, il lui fermait la porte au nez ! De retour chez lui, Billy ne se posa qu’une seule question : « Qu’est-ce qui va m’arriver ? ». Il avait 20 ans.

*****

19 octobre 2002. Billy regardait un résumé du match d’Everton sur Match of the Day. Il suivait toujours le club même après en avoir été viré. Un ancien coéquipier, Graeme Sharp, avait tenté de le relancer à Oldham où il officiait en tant qu’entraîneur. Mais son train de vie n’avait pas changé et il s’était fait dégager encore plus vite qu’à Everton. Il se souvenait du sentiment de dégoût qui l’avait animé. À 21 ans, il avait décidé de prendre sa retraite professionnelle. Il avait depuis joué des matchs en amateur. Croisé des gens qui l’avait reconnu, avait pris de ses nouvelles.

Il avait finit par arrêter la coke il y a quatre ans. Il avait une fille depuis deux ans. Avoir un enfant aurait pu changer sa vie à Everton se disait-il. Il chassa cette pensée et se concentra sur le résumé de match. Un jeune joueur, Wayne Rooney, pas encore 17 ans, venait de marquer un but splendide face à Arsenal. Laissant les commentateurs dithyrambiques. Les pensées de Billy le reprirent : « Pourvu qu’il ne finisse pas comme moi. ».

Christophe-Cécil Garnier. 

NB: Cet article est une version romancée de la vie de William Jr « Billy » Kenny, peu documentée. Il se base sur ses déclarations faites dans différentes interviews, un livre d’un de ces ex-coéquipiers et les vécus des supporters d’Everton glanés sur les forums.

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[1] Cette histoire a été narrée par Mark Ward (photo plus haut) dans son autobiographie « Hammered« . Il raconte d’ailleurs lors de cette même soirée comment il a tiré à blanc sur un coéquipier déguisé en pape, faisant prendre feu son costume.
[2] L’ensemble de ces passages sur l’addiction à la cocaïne se base sur une interview donnée au Daily Mail en 1998 et sur un article concernant l’explosion de Wayne Rooney dans le journal The People en octobre 2002.
[3] C’est une autre histoire racontée par Ward. Avec toutefois un problème de concordance temporelle. Il raconte que cet épisode du vestiaire s’est passé peu après la fête de Noël et peu avant qu’il soit viré d’Everton. Les deux événements sont pourtant espacés d’un an et « Not long after » peut dire deux semaines comme quatre mois. De plus, dans ses interviews, Billy Kenny déclare qu’il a commencé à se droguer et picoler après sa blessure. Devant ces deux versions, il a été choisi de privilégier celle du principal intéressé.

C’est bientôt la fin de l’été et chez TK, on a décidé d’égaler les plus grands médias en faisant une série d’été. Mais comme on a un peu trop glandé près de la piscine quand il faisait beau ou devant une Guiness dans le pub d’à côté lorsqu’il faisait moche (c’est vous dire si on n’a pas beaucoup profité de la pistoche), on a adapté notre projet en série de fin d’été. Et quoi de mieux que raconter alors ces footballeurs qui, comme l’été, ont vu leur carrière prendre fin prématurément alors qu’ils étaient plein de promesses. Pour commencer cette dépression collective : Michael Johnson, l’homme qui voulait qu’on le laisse tranquille.

4 ans dans une carrière, c’est assez court. Mais pour certains, cela équivaut à un long et fastidieux chemin de croix. Pour Michael Johnson, ces quatre années infernales entre blessures à répétition et problèmes mentaux se sont enfin terminées lors de sa rupture de contrat avec Manchester City et le plus haut niveau, le 25 décembre 2012. Un deal gardé secret par le club pour protéger le joueur mais qui fut révélé moins d’un mois plus tard. « Je suis déçu plus que n’importe qui d’autre, mais c’est la vie », répondit Johnson au Manchester Evening News, qui lui demandait s’il avait un message pour les fans déçus de ne le voir réaliser son potentiel.

Car durant longtemps, Michael Johnson fut surnommé « FEC » : Future England Captain. Né à Urmston, dans les quartiers grisonnants de la banlieue sud de Manchester, le jeune milieu de terrain ne signa pas tout de suite chez les Citizens. Grand fan de Leeds United, il rejoint d’abord le centre de formation de l’équipe du Yorkshire à 10 ans* avant de faire un détour assez surprenant au Feyenoord, peu concluant. Il décrit alors être comme « emprisonné ». « Je vivais avec une brésilienne qui s’appelait Norma et sa fille. Je ne veux rien dire de mal sur elle parce qu’elle veillait sur moi, mais ce n’était pas la personne la plus sympa du monde », dira-t-il ensuite au Daily Mail. Il n’y reste qu’un an, frustré de ne connaître personne à l’école et de devoir se taper deux trams et un bus pour y aller. Mais il apprend pas mal. « Le football était bien. Mieux qu’ici (ndlr : en Angleterre of course!). Plus technique. Regardez les équipes nationales et vous verrez à quel point c’est plus technique en Hollande ». Il y côtoie notamment Jonathan De Guzman et Royston Drenthe à l’Academy. « Je pense, en m’y repenchant, que ça m’a aidé sur certains points. Je peux mieux gérer les choses maintenant. Mais je ne le referais pas ».

De retour de l’autre côté de la Manche à Everton, il signe finalement à Manchester City en 2004 et connaît deux ans plus tard sa première titularisation lors d’une lourde défaite face à Wigan (4-0). Auparavant, il est le capitaine de l’équipe jeune des Skyblues durant la campagne 2005-2006, accompagné par Daniel Sturridge, Micah Richards ou Adam Clayton (mais aussi Ched Evans, le taulard de Sheffield, ou Kelvin Etuhu). Les jeunots vont jusqu’en finale où ils s’inclinent face à Liverpool (3-2 sur l’ensemble des deux matches).

En 2007, sa performance à l’Emirates contre Arsenal est « ahurissante » pour son manager d’alors, Stuart Pearce, dithyrambique malgré la défaite 3-1. « Nous avons de très grandes espérances pour Johnno, et plus il obtient de l’expérience contre des adversaires comme Arsenal ou Liverpool, plus il progresse. Ça ne peut que l’aider ! ». Car l’arrivée de cadors comme Elano, Martin Petrov ou Geovanni à Manchester City (on est encore loin des Aguëro, David Silva ou Yaya Touré) n’a pas freiné la progression du jeune milieu blond. « Le niveau de ses performances m’a surpris mais je savais à quel point il était fort mentalement avant même que je ne le sélectionne en équipe première, surenchérit Stuart Pearce dans le Manchester Evening News. Michael s’occupe juste de ce qu’il doit faire et c’est un professionnel dans tous les sens du terme ». Les comparaisons fusent alors : futur Paul Scholes ou Ray Parlour, successeur de Colin Bell à Manchester City et de Steven Gerrard comme capitaine de l’Angleterre. Et peut-être même de Liverpool, une offre de 10 millions de livres étant dans les tuyaux.

Sa première saison pleine, en 2007-2008, est toutefois marquée par une vilaine blessure à l’abdomen qui l’écarte des terrains trois mois durant et l’amène sur le billard. Sans que cela ne remette en cause ses qualités. « Michael jouait beaucoup et était un élément clé de mon équipe, s’est souvenu Sven Goran Eriksson, entraîneur de City lors de cette saison, pour la BBC. Il était vraiment excellent et tout le monde était sûr qu’il serait la prochaine grande star pour l’Angleterre ». « Il ne parlait pas beaucoup mais se comportait toujours de la bonne manière et c’était un grand joueur d’équipe, abonda Dietmar Hamann, son ex-coéquipier. Je dis toujours qu’un milieu spécial doit avoir comme attributs principaux : une capacité de passe, un bon moteur, un tacle ravageur, une vision de jeu et l’intelligence. Et il doit être remarquable au moins dans l’un d’eux. Je peux honnêtement dire que Michael était remarquable dans tous ces domaines. Il me rappelait Michael Ballack, avec toutes ces capacités ».

Avec de telles qualités, les propositions affluent. Une offre de 8 millions de Newcastle (qui a encore un semblant d’intelligence dans son recrutement) est refusée par City, qui contre-attaque en faisant signer au prodige un contrat de 5 ans de l’ordre de dix millions de livres. Las, c’est au moment où l’on est le plus proche du soleil que vos ailes commencent à foutre le camp, demandez à Icare. Il rechute au niveau de l’abdomen et reste absent pendant sept mois. En octobre 2009, les emmerdes sont enfin terminées, Michael Johnson inscrit son 1er but en League Cup, un an après le dernier. Moins de deux mois plus tard, c’est le coup de massue : blessure au genou qui l’écarte pour le reste de la saison. Alors que les recrues sont de plus en plus 5 étoiles chez les Citizens, Michael Johnson fait des écarts et connaît des problèmes de poids. Un penchant trop prononcé pour les fast-foods, dit-on dans la presse et sur les forums. Après coup, il jugera au Telegraph que la pression lié à son statut « est une partie de la raison pour laquelle il n’a pas été en mesure de tirer le meilleur de [ses] capacités, avec les blessures ».

Après deux passées hors des terrains, il revient pourtant s’entraîner en 2010 pour faire mentir les critiques. Patrick Viera, qui effectue sa deuxième saison à City, ne tarit alors pas d’éloges sur le phénomène : « Je l’ai vu travailler chaque jour, et lorsque quelqu’un travaille aussi dur, je suis sûr qu’il sera couronné de succès ». Même si le milieu british n’a joué que quatre matches en deux saisons. « Le futur est brillant pour lui. Sa détermination le ramènera à son meilleur niveau, assure « le grand Pat’ ». Il travaille plus que n’importe qui, et il est encore jeune donc il a le temps de revenir ».

Il ne reviendra pas. Plus jamais avec les Citizens en tout cas. En 2011, Leicester City et son ancien coach, Sven-Goran Eriksson, tentent de le relancer. Il joue 9 matches avant que les blessures ne le rattrape. Son prêt est annulé. Son contrat suit dans l’année. Avant cela, il est arrêté deux fois pour conduite en état d’ivresse. Son permis est confisqué pour 3 ans. Tous les médias se demandent comment il a pu en arriver là. La réponse est fatale : Michael Johnson souffre de dépression. « J’ai lutté contre cette maladie pendant un certain nombre d’années dans une clinique et maintenant je serais reconnaissant si on pouvait me laisser tranquille jusqu’à la fin de mes jours », indique le joueur au Manchester Evening News après que des photos de lui, méconnaissable, fuite sur le web. Il arrête définitivement le football à 24 ans.

Après / Avant

Un environnement qu’il juge « toxique » après coup au Telegraph. « Les gens dans ce jeu oublient parfois que les footballeurs sont humains, mais, malheureusement, c’est une industrie assez machiste, donc c’est difficile. Le football est un environnement dur et les gens le gèrent d’une manière différente. Certains aiment sa structure et surfent sur la pression. Mais d’autres personnes, introverties, n’aiment peut-être pas ça ou ne l’embrassent pas de la même manière. Ça m’a affecté d’une manière négative donc c’est pour cela qu’il a fallu que j’en sorte ». Pour lui, les problèmes mentaux dans le football sont « un tabou ». « Mais les gens sont plus au courant maintenant », concède-t-il. Aujourd’hui, il s’est relancé en devenant agent immobilier et souhaite investir dans un restaurant à Urmston. Loin de Manchester et du football.

Christophe-Cécil Garnier. 

*En 2010, il réaffirme malgré la déchéance de Leeds son amour pour les Peacocks : « J’ai toujours été un fan de Leeds et j’adorerais jouer pour eux ».

La saison 2014-2015 de Premier League terminée, TK dégaine son bilan club par club.

Rédaction légère assurée par l’équipe Teenage Kicks :

  • Camille Garnier (Hull, QPR, Stoke)
  • Chris Garnier (Newcastle, Southampton, WBA)
  • Didier Féco (Everton, Man City, Swansea, Tottenham)
  • Kevin Quigagne (Aston Villa, Burnley, Liverpool, Sunderland)
  • Matthew Dymore (Crystal Palace, Leicester, Man United, West Ham)
  • Pan Bagnat (Arsenal, Chelsea)
Et en bonus tout en bas : notre traditionnel message de fin de saison TK.

Les bilans précédents :

Aston Villa, Burnley
Arsenal, Chelsea, Crystal Palace
Everton
Hull, Leicester
Liverpool
Man City, Man United
Newcastle, QPR, Stoke
Sunderland, Swansea

Southampton (7è, 60 points, G-A + 21 / 54 buts pour / 33 contre)

Résumé de la saison

Après s’être fait littéralement piller près de la moitié de son équipe titulaire (dans l’ordre des postes : Lovren, Shaw, Chambers, Lallana, Lambert et l’entraîneur Pochettino) sans oublier ce bon vieux Billy Sharp, on prédisait la galère à Southampton. Comme n’est pas Nostradamus ou Paul le Poulpe qui veut, bah on s’est royalement planté. Squattant le podium à 14 reprises avec la deuxième meilleure défense de Premier League, les Saints (who go marchin’ in) ont prouvé qu’avec un entraîneur intelligent et un recrutement choisi pour chaque joueur perdu (coucou le syndrome Bale ou Suarez), on peut faire une saison tout à fait honorable. Certes, les jeunes ont moins eu pignon sur rue (ou sur pelouse, en l’occurrence) mais cela a contribué à la mise en place d’une équipe plus mature et capable de surprendre en championnat. Des éléments essentiels pour la saison prochaine, avec la qualif’ en Ligue Europa.

Satisfactions / À la hauteur / N’ont pas à rougir

– Les latéraux. Nouvel appelé chez les Three Lions, Nathaniel Clyne fait rêver toute l’Angleterre. Le latéral droit est comme un poisson dans l’eau sur son couloir droit. Manchester United aimerait d’ailleurs l’attirer dans ses filets. Tacleur fou et souvent juste, il s’est en plus trouvé un potentiel offensif (3 buts, notamment face à Liverpool en PL et Arsenal en League Cup). De l’autre côté, Ryan Bertrand a prouvé qu’il était plus que la simple doublure aperçue à Chelsea, avec un pied gauche plein de qualités.

– José Fonte. Pas nommé « Joueur de la saison » par les fans pour rien, Captain José est le roc de la défense des Saints. Au club depuis 5 ans désormais, il y a franchi de nombreux paliers, notamment l’ultime avec la reconnaissance internationale. Et en plus c’est un joueur très propre, il n’a pris que 8 cartons jaunes cette saison.

– Graziano Pellè. On pouvait être sceptique en voyant ce grand dadet venir du Feyenoord. Billevesées ! Il a marché sur l’eau en début de saison, plantant pion sur pion, avant de se calmer (il n’a pas marqué en 2015 avant le mois d’avril) mais il est resté un point d’appui très efficace, marquant notamment « un but de classe mondiale », dixit Harry Redknapp, contre QPR (ici, et pardonnez la qualité pourrie et la musique affreuse).

– Sadio Mané. On l’a dit, Pellè a servi de point d’appui, surtout pour les courses à travers la défense de Sadio Fucking Mané. Sorti du chapeau par Koeman au Red Bull Salzbourg, seul les connaisseurs, les supporters de Metz et les écumeurs de FM avaient une idée des qualités du bonhomme : vitesse, abnégation, vitesse, qualité de dribbles ou de passes, vitesse. Pour vous donner une idée de sa rapidité, le Sénégalais a battu le record de Robbie Fowler en inscrivant un triplé en 2 minutes et 56 secondes (le chrono du Scouser était de 4 min 33s) face à Aston Villa. Voilà.

– Fraser Forster. La saison dernière, Artur Boruc gardait les bois de Soton et n’avait pas fait l’unanimité. Cette saison, il faudra bien chercher pour trouver quelqu’un qui balance du mal de Fraser Forster. L’exilé du Celtic Glasgow, formé à Newcastle (j’dis ça, j’dis rien), a fait un come-back fracassant en Premier League et le peu de buts encaissés (33) est en grande partie grâce à ses prestations. Seul problème, la blessure sérieuse survenue fin mars qui l’a éloigné des terrains pour le reste de la saison et probablement pour le début de la prochaine.

– Morgan Schneiderlin. À chaque bilan TK, on a l’impression de remettre les mêmes superlatifs le concernant mais en quoi est-ce notre faute ?

– Dusan Tadic et Shane Long. Le meneur serbe, s’il n’a pas fait une saison exceptionnelle, a réussi à compenser le départ de Lallana et a apporté du pep’s à l’attaque des Saints. Quant à l’attaquant irlandais au visage de poupon, il n’a pas des stats fantastiques (5 buts, 5 passes dé, une certaine idée du double-double) mais il a beaucoup apporté sur le front de l’attaque (et a planté ce but fantastique contre Aston Villa, à 3’47 »).

– Victor Wanyama. L’ex-colosse du Celtic en avait imposé la saison dernière au milieu de terrain. Cette fois, il a encore plus impressionné par sa solidité et sa complémentarité avec Schneiderlin en coupant de nombreuses offensives.


Wanyamandale.

On peut aussi citer Steven Davis ou James Ward-Prowse, qui ont également effectué de très bonnes performances. Mais ça on le savait déjà lors du dernier bilan.

Déceptions / Pas à la hauteur

– Florin Gardos. Le défenseur roumain est la seule fausse note du recrutement de Soton cette année. Jamais dans le bon coup, il a en plus pâti des performances de ses pairs. A peu de chance de rester.

– Emmanuel Mayuka. Recruté et présenté comme la hype zambienne après la victoire finale lors de la CAN, c’est peu dire que l’attaquant est une déception. Il n’a jamais réussi à s’imposer malgré le départ de Lambert et s’est en plus blessé lors de la dernière coupe d’Afrique. Lui aussi risque de quitter le club.

Objectif(s)

Garder le même effectif. Les Saints y arriveront peut-être plus lors de ce mercato, avec la qualification en Ligue Europa et le paquet de thunes de droits télévisuels qui les attend lors de la prochaine saison. Avec cette dynamique, faire un bon parcours européen et continuer à emmerder les plus gros clubs à l’échelle locale est un bon objectif. Sans oublier de faire jouer les jeunes, évidemment.

L’homme invisible

Top ! Je suis présenté comme un espoir du football algérien depuis plusieurs saisons, sans vraiment convaincre lors de mon passage à l’Inter Milan. J’ai rejoint le Saint Mary’s Stadium en août pour me faire virer le 1er septembre car je n’étais « pas à la hauteur du niveau d’engagement attendu de la part des joueurs de Southampton » dixit le club. Je suis ? Je suis ? Saphir Taïder ! Bonne réponse !

Highlights

– Au vu de la saison, on serait tenté de dire qu’il n’y a eu que des bons moments ! Soulignons tout de même la bonne série de la 3e à la 12e journée, qui a vu les Saints truster la 3e et 2e place du podium. Un petit exploit qu’ils ont réitéré de la 17e à la 22e journée.

– Les grosses victoires à domicile, comme le 6-1 contre Aston Villa qui a vu un Mané du feu de Dieu, ou encore le 4-0 contre Newcastle (ouch) ou le 8-0 contre Sunderland (double ouch).

– Les bonnes performances face aux gros à partir de la 2e moitié de saison : une victoire à Old Trafford, deux nuls contre Chelsea, victoires contre Arsenal (2-0) ou Everton (3-0).

Lowlights

– Les parcours en Cup. Soton s’est fait sortir dès le 4e tour à domicile contre Crystal Palace. Et que dire de l’élimination en League Cup face à Sheffield United (pensionnaire de D3) après avoir éliminé Stoke et surtout Arsenal chez eux. LA grosse déception de la saison.

– La fin du championnat, où sur les 8 dernières journées, les Saints n’ont gagné que 2 fois, ce qui les a fait passer de la 5e à la 7e place. Et l’obligation de jouer les barrages pour la Ligue Europa.

Le Manager

Aaaah Ronald Koeman ! Il est bien loin le temps où l’entraîneur de Valence se mettait tout le monde à dos et se faisait virer comme un malpropre. Le gus est arrivé dans une équipe où la moitié de l’effectif foutait le camp et a malgré tout réussi à faire une meilleure saison !  En plus, Koeman déborde d’humour, comme lorsqu’il poste cette photo sur Twitter avec la mention « prêt pour l’entraînement ! ». Le web se moque naturellement de cette image où personne n’est là, comme un symbole de cette intersaison pleine d’incertitudes. D’autres jokes suivent mais les faits parlent pour le Batave : les recrues se sont parfaitement adaptées et Southampton est une équipe agréable à voir jouer avec une défense bien étanche. Ce qu’on demande à un manager en somme.

Le fameux trait de génie

Le fameux trait de génie

Photo(s) / Tweet(s) de la saison

"Le manager de Southampton Ronald Koeman pose pour la photo avec l'équipe"

Les rosbifs sont taquins : "Le manager de Southampton Ronald Koeman pose pour une photo avec l'équipe"

"

Les robsifs sont taquins bis : "Ronald Koeman parle à ses remplaçants imaginaires"

*Sifflote l'air de rien*

*Sifflote l'air de rien*

Tottenham (5è, 64 points, G-A +5/58 buts pour/53 contre)

Résumé de la saison

Le Tottenham version 2014/2015 était un Tottenham plein d’ambitions. Certes, comme toutes les saisons depuis dix ans et il faut le reconnaître, ils ont su s’installer dans le haut du classement. Certes, en dépensant des sommes astronomiques, ce qui mène, à chaque fois, à un embouteillage au milieu du terrain ou en défense. Or, cette fois, Levy et le board avaient eu la bonne idée de confier les manettes du club à un manager qui a prouvé des choses dans son club précédent, à savoir Mauricio Pochettino. Alors, verdict ?

On peut dire qu’il y a eu deux phases dans la saison des Spurs. La première va de la 1ère à la 16è journée. Tottenham est alors l’exemple-type de l’irrégularité, alternant les victoires, les défaites et les matchs nuls, au point de se classer 11e au soir de la 16e journée. Pochettino est alors raillé, lui qui s’est compromis en faisant le choix de l’argent via Tottenham, voit son club précédent jouer une qualification en Champions League. Je précise, pour nos lecteurs fans des Spurs, que ceci n’est pas un avis personnel, mais une lecture des réactions de la saison sur nos merveilleux réseaux sociaux.

La deuxième phase, et puisque l’on est logique, va de la 17e à la 38e journée. Tottenham semble alors trouver son rythme de croisière et remonte au classement. Jugez-en plutôt, lors de la première « phase », les copains de Lloris tournaient à une moyenne de 1,31 point par match. Lors de la seconde phase, la moyenne grimpe à 2,09 points par match. La différence est notable non ? Pochettino semble alors avoir pris la mesure de son effectif et commence à imposer sa patte. Au final, Tottenham se classe 5e, à 6 petits points de Manchester United et de la Ligue des Champions. Prometteur, même si les Spurs nous ont habitués à ne jamais confirmer.

Présent en barrage de la Ligue Europa, Tottenham évite aisément le piège de l’AEL Limassol (5-1 en cumulé), pour se retrouver dans un groupe composé du Besiktas Istanbul, de l’Asteras Tripolis et du Partizan Belgrade. C’est finalement la deuxième place qui les attend, derrière les Turcs, mais devant une opposition soit trop faible, soit trop inexpérimenté. Arrive alors la Fiorentina et ses ambitions européennes. Le match aller se déroule à White Hart Lane et Soldado est persuadé d’avoir fait le plus dur en ouvrant la marque après six minutes de jeu. Sauf que Basanta égalise 10 minutes avant la mi-temps et que le score n’évoluera plus. Voilà nos Spurs en mauvaise posture et le déplacement à l’Artemio Franchi va confirmer cette situation. Mario Gomez et Mohamed Salah se chargeront alors d’enterrer définitivement le rêve européen de Tottenham, fin de l’aventure.

En Coupe de la Ligue, après s’être débarrassé de Nottingham Forest (3-1), puis de Brighton (2-0), Tottenham étrille Newcastle (4-0) et se retrouve en demi-finale. Face à eux, Sheffield United et avec eux l’avantage d’évoluer à domicile. Précisons tout de même que les Spurs ont joué tous leurs matchs à domicile. Il faut attendre la 74e minute et un penalty d’Andros Townsend pour voir Tottenham prendre l’avantage. Chelsea se profile, et pour la première fois dans la compétition un statut d’outsiders. Sauf que Chelsea est trop fort et s’impose 2-0 grâce à Terry et un but contre son camp de Kyle Walker.

En Coupe d’Angleterre, le parcours démarre par un déplacement à Burnley. Les hommes de Pochettino y concèdent le nul (1-1), mais finissent par l’emporter lors du match d’appui (4-2) à WHL. Le quatrième tour rime avec fin de parcours, puisque Tottenham est éliminé, à domicile, par Leicester City (2-1).

Satisfactions

Comment ne pas parler de la révélation Harry Kane ? Si les puristes le connaissaient de nom, ils ne devaient pas être beaucoup à avoir parié sur une éclosion aussi magistrale cette saison. 34 apparitions, dont 26 titularisations et 21 buts, avec à la clé un titre de Meilleur Jeune du championnat. Ses performances ont bien entendu attiré l’œil du sélectionneur national, et fin mars il faisait ses débuts face à la Lituanie. Il y marquera par là même occasion son premier but, à peine une minute après son entrée. Le plus dur va désormais commencer, c’est-à-dire confirmer cette belle saison.

Harry Kane aime tellement les cages qu’il dépanne parfois en gardien.

On attendait sa confirmation et elle est venue, Christian Eriksen ne sera donc pas qu’un espoir du championnat hollandais. Ultra-talentueux, le milieu offensif danois, de seulement 23 ans, aura éclaboussé de sa classe les pelouses anglaises. Auteur de 10 réalisations en 38 matchs, c’est d’ailleurs le seul joueur des Spurs à avoir participé à tous les matchs de championnat, il attise déjà les convoitises de certains « grands » d’Europe, en particulier Manchester United et le Paris Saint-Germain. Cela ne l’a pas empêché de repousser, officieusement, les avances du PSG, il y a trois mois de cela.

Hugo Lloris divise. Hugo Lloris est un habitué du regard dans le vide après avoir été cherché le ballon dans ses filets. 53 fois cette saison, ce qui est beaucoup on ne va pas se mentir. Punaise, ça part mal pour un « top » joueur… Sauf que sans Lloris et avec un gardien style Gomes, Tottenham aurait sans doute encaissé bien plus de buts. Lloris, c’est un gardien qui a su s’adapter au championnat anglais, là où son illustre aîné national, je parle bien entendu de Fabien Barthez et pas de Pegguy Arphexad, avait échoué. Alors fatalement, pour suivre les traces de Fabulous Fab, Lloris pourrait finir par rejoindre Manchester United. Cela serait possible avec le départ probable de David De Gea au Real Madrid.

Les déceptions

Avis purement personnel, mais avec lui on frôle l’acharnement thérapeutique. Emmanuel Adebayor est toujours là, est toujours surpayé, a toujours avec lui des affaires de vaudou et surtout ne sert pas à grand-chose. On parle d’un mec qui n’a été réellement performant que deux saisons durant sa carrière, qui n’a pas hésité à chambrer les fans d’Arsenal, puis à rejoindre Tottenham. Ce n’est pas le premier, dans un sens comme dans l’autre, mais ça pose le bonhomme. Auteur de 2 buts en 13 apparitions cette saison, le Togolais pourrait quitter le club. Tottenham aimerait le proposer à Aston Villa (avec de l’argent faut pas déconner) pour attirer Christian Benteke.

Oui madame, Adebayor est toujours en Premier League.

Déception toute personnelle, encore une fois me direz-vous, avec le cas Vlad Chiriches. Lors de son arrivée et dans une preview de la Premier League pour Teenage Kicks, je voyais en lui le futur taulier de la défense des Spurs, impressionné que j’étais par l’assurance et la maturité qu’il dégageait avec le Steaua. Sauf que le championnat anglais n’est pas le championnat roumain et que Vlad a bien empalé sa carrière. Avec 8 apparitions cette saison, son temps de jeu a été divisé par deux et l’on voit mal comment il pourrait remonter. Alors, devrait-il peut-être donner suite à l’intérêt du FC Bâle.

Jamais deux sans trois, nouveau jugement purement personnel. Au bout d’un moment je me dis que c’est peut-être ce que l’on me demande. Bref, je veux parler d’Andros Townsend. Je l’avais vu pour la première fois lors d’un match de Leeds contre Arsenal. C’était d’ailleurs le match du retour de Thierry Henry avec les Gunners et Townsend avait fait un très beau match. L’an dernier, je prévoyais son explosion et il ne m’avait pas fait mentir. Enfin un ! Sauf qu’il n’a pas réussi à continuer sur sa lancée cette année. La presse anglaise indique qu’un départ est proche, que ce soit à Sunderland ou à Aston Villa, mais l’intéressé souhaite rester à Londres et s’y imposer. On lui souhaite.

Townsend, une autre vision de la compote.

Objectifs

Continuer la marche en avant opérée par Pochettino et aller chercher la qualification en Ligue des Champions. On peut espérer pour eux un joli parcours en Europa League et dans les coupes nationales.

Au niveau de l’effectif, il s’agira de garder les satisfactions, à savoir Kane, Rose, Eriksen, Chadli ou Mason. Au rayon des départs, on a déjà pu voir le départ de Paulinho (Chine, 10M £) et d’autres devraient suivre le mouvement. On pense à Soldado (Galatasaray), Capoue (Watford), Townsend (Sunderland), Adebayor (Aston Villa) ou Chiriches (FC Bâle).

Enfin, on a déjà assisté à la signature de Kieran Trippier, grand espoir britannique au poste de latéral droit.

L’homme invisible

Il est jeune, il est français, il a l’accent chantant du sud de la France, il est fils d’un ancien gardien de but et entraîneur, il s’agit de… Benjamin Stambouli ! Capitaine de Montpellier, Benjamin préfère rentrer dans le bouchon de Tottenham plutôt qu’une place de titulaire à Marseille. Résultat, ce joueur aux portes de l’équipe de France est désormais porté disparu autant sur les terrains que dans l’esprit de Didier Deschamps. Bien joué Benjamin !

Le regard de Pochettino était loin d’être rassurant.

Highlights

La seconde partie du championnat, qui a vu Tottenham quitté le ventre mou pour s’installer dans le haut du classement. Il n’aura donc pas manqué grand-chose aux Spurs pour aller chercher une quatrième place.

On notera également le beau parcours en Coupe de la Ligue.

Lowlights

La première partie du championnat disputé à un rythme de sprinteur dans l’Alpe d’Huez.

Phénomène inquiétant, l’incapacité à être performant face aux grosses écuries. Défaites à domicile contre Liverpool (3-0) et Manchester City (1-0), matchs nuls à l’extérieur contre Arsenal (1-1) et à domicile contre Manchester United (0-0), défaites à l’extérieur contre Manchester City (4-1),  Chelsea (3-0), Liverpool (3-2) et Manchester United (3-0). Les deux seules victoires interviennent à domicile contre Chelsea (5-3) et Arsenal (2-1). Ce qui fait un bilan de 2 victoires, 2 matchs nuls et 6 défaites, avec 10 buts marqués pour 22 buts encaissés.

Le manager

Arrivé l’été dernier auréolé d’une belle réputation, acquise avec Southampton, Mauricio Pochettino s’est attaché à donner un style à Tottenham. L’Argentin à des principes et ne compte pas y déroger. Alors de suite, faut préciser qu’on est dans l’anti Tony Pulis le plus complet. Avec Pochettino, on ne balance pas de longs ballons vers l’avant et on ne mise pas tout sur le physique. L’émergence, ou la confirmation, de garçons comme Harry Kane, Ryan Mason ou Nabil Bentaleb en est la preuve.

Avec lui Tottenham peut voir loin et rêver à un destin sympathique. Tout dépendra pourtant de l’activité sur les marchés de son propriétaire Daniel Levy. Si Pochettino garde la main sur la signature des joueurs et ne se retrouve pas avec 8 mecs pour un poste, alors les Spurs pourront avancer sereinement.

Un homme qui a la grinta argentine, mais qui sait aussi faire des câlins.

Photo(s) / Vine(s) de la saison

(Zut, mon doigt a glissé…)

West Bromwich Albion (13è, 44 points, G-A – 13 / 38 buts pour / 51 contre)

Résumé de la saison

Pas très passionnante. Certes, il y a bien eu un moment où l’on s’est dit que ça allait être compliqué pour Alan Irvine et ses troupes, 17è à la mi-saison. Mais le remplacement de ce dernier pour le pompier de service de la Premier League, j’ai nommé Tony Pulis, a très vite calmé les supporters. Au cours des 18 matches sous sa direction, les Baggies ont rendu une clean sheet à 10 reprises, plus que n’importe quelle autre équipe de PL. WBA a donc passé ses 5 derniers mois de compétition au chaud dans le ventre mou du classement. Mais bon, une saison sans course à la relégation (à l’inverse de l’année dernière) et sans frémissement européen (à l’instar de… bah de toutes les saisons en fait…), on peut appeler ça une saison chiante.

Satisfactions / À la hauteur

– Saido Berahino. Le nouvel appelé chez les Three Lions a fait le boulot en attaque en marquant 14 fois. Si l’Anglo-Burundais, au sacré parcours avant d’intégrer l’Academy de WBA en 2004, possède une vitesse très utile, il dispose d’autres atouts. Son pourcentage de passes réussies (83 %) est assez impressionnant pour une équipe qui ne brille pas par la possession, ce qui témoigne de sa capacité à créer des occasions pour ses coéquipiers. Comme il est jeune et prometteur, on lui pardonnera sa virée nocturne en octobre où il fut contrôlé à 175 km/h complètement éméché.

– Joleon Lescott. On avait presque oublié ses qualités lors de sa dernière saison à Manchester City. Arrivé libre du côté du Hawthorns, il s’est parfaitement imposé en charnière centrale et a pu y apporter une touche de classe. Il a en plus migré sur le côté gauche lorsque l’équipe avait besoin de lui. Une complémentarité bienvenue.

« Sans les maaains »

« Sans les maaains »

– Darren Fletcher. Lui aussi n’a pas coûté un kopeck et c’est inconcevable. Manchester United l’a lâché début février après trois saisons marquées par les blessures (et une sorte de diarrhée chronique, assez emmerdante…), le Scot a pu montrer qu’il en avait encore sous le capot. Le taulier qu’il manquait à l’équipe dans l’entrejeu.

– Outre ces trois hommes forts, saluons les performances de Craig Gardner au milieu de terrain ou des indéboulonnables James Morrison et Chris Brunt. Au club depuis 2007, les deux joueurs sont sobres mais toujours précieux. Ben Foster, lui, ne s’est pas fait remarquer cette saison. Ce qui est synonyme d’absence de boulettes.

Déceptions / Pas à la hauteur

– L’attaque. 38 buts marqués, soit un pion par match, c’est bien peu. Et encore sans les buts de Berahino, les statistiques plongent. On peut donc pointer du doigt le duo offensif Victor Anichebe-Ideye Brown. Les deux Nigérians, sur qui WBA a misé quelques pépètes (6M £ pour le premier, 10M £ pour le second), n’ont marqué que 7 buts à eux deux en 39 apparitions conjuguées.

Regarde pas mon doigt, regarde là-bas j'te dis !

Regarde pas mon doigt, regarde là-bas j'te dis !

– Cristian Gamboa. Fort du bon parcours du Costa Rica à la Coupe du monde, le club anglais a pensé faire une excellente affaire. Las, il n’a jamais prouvé ses qualités et l’arrivée de Tony Pulis l’a cloué sur le banc. Le défenseur a d’ailleurs estimé que le manager ne l’aimait pas car il était « trop petit », déclarant que le genre de Pulis se trouve plus dans les 2 mètres. Si la supposition est probablement vraie, ce n’est sûrement pas la seule raison…

– Stéphane Sessègnon. Il est loin le temps où le Béninois cassait des reins à tous les défenseurs de Ligue 1. Capable de quelques fulgurances, il reste bien trop irrégulier. Disposant malgré tout d’une petite cote d’amour chez les supps Baggies, son image s’est détériorée lorsqu’il s’est embrouillé avec Tony Pulis pour une mise à l’écart contre Newcastle (36è journée). Fâché, le joueur a pris un taxi pour retourner dans les Midlands, à 300 km de là… Encore une course que le club n’a pas apprécié.

Objectif(s)

Well, pour WBA l’objectif est avant tout de garder un entraîneur sur toute une saison. Si Pulis ne fait pas un épisode à la Crystal Palace, ça devrait le faire. Par contre, il va falloir penser à changer la cellule de recrutement, les nouveaux arrivants étant de sacré flops depuis deux ans. Repartir sur de bonnes bases avec les seules réussites du mercato (Lescott et Fletcher) et compenser les départs (Chris Baird, Jason Davidson et Youssouf Mulumbu vont quitter le club, Wisdom va retourner à Liverpool).

Les hommes invisibles

On vous l’a dit, la cellule de recrutement n’a pas eu beaucoup de nez récemment. La preuve avec ce trio d’Invisible Men : Giorgios Samaras, Silvestre Varela et Sebastian Blanco. Si vous ne saviez même pas qu’ils jouaient à West Brom, c’est normal. 15 apparitions à eux trois, et encore avant le mercato d’hiver, où ils ont tous fini par faire leurs valises. Une vraie déception, surtout pour Samaras qui avait montré sa générosité et son altruisme lors de ses années au Celtic.

Highlights

– Les quelques victoires de prestige lors de la saison à Tottenham (1-0), à Old Trafford (1-0) et surtout contre Chelsea (3-0). Histoire de montrer qu’ils sont quand même là.

– La victoire en Cup face à West Ham (4-0) en 8è de finale, qui a laissé espérer aux fans des frémissements dans une saison autrement bien morne.

Lowlights

– La défaite contre Aston Villa au tour suivant, qui a mis fin à tous les espoirs.

– La mauvaise passe de novembre à début janvier, qui aboutit au remplacement d’Alan Irvine, lorsque les Baggies n’ont gagné qu’une seule fois en dix rencontres.

– Les bonnes raclées à domicile (0-3 contre Tottenham et surtout 1-4 face à QPR).

Le manager

C’est bon Alan, tu peux garder l’écharpe.

C’est bon Alan, tu peux garder l’écharpe.

C’était le first job en Premier League pour Alan Irvine, plus habitué aux divisions inférieures (il avait coaché Preston et Sheffield Wednesday). Manifestement, la marche était trop haute pour lui. Avec seulement 4 victoires en 19 matches, les propriétaires le licencièrent, avec ces mots doux : « Alan a impressionné tout le monde avec sa manière, son dévouement et sa diligence, mais il sait que les résultats n’ont tout simplement pas été assez bon ». Il est brave quoi.

Il fut donc remplacé par un des hommes qui porte le mieux la casquette (et je ne parle pas d’Elie Baup) : Tony Pulis. Sacré manager de l’année en 2014, le Gallois commence à être considéré pour ce qu’il est, un entraîneur top niveau. Un style de jeu pas toujours beau à voir mais l’efficacité prime et c’est ce que demande un club de milieu de tableau. Avec 13 entraîneurs utilisés en 13 ans, le propriétaire Jeremy Peace sait ce qu’il lui reste à faire.

Photo(s) de la saison


Qu’est-ce qu’on ferait pas pour une victoire dans un derby contre Aston Villa…

West Ham (12è, 47 points, G-A – 3 / 44 buts pour / 47 contre)

Résumé de la saison

« Nous avons une super équipe, et je peux vous dire que nous n’allons pas abandonner maintenant que nous sommes sur le podium. Nous avons un gros effectif et nous pouvons aller jusqu’au bout. Avec l’équipe et le manager, la façon dont il entraîne tout le monde, c’est fantastique. Il n’y a pas de limite. » Après la victoire contre Swansea, le 7 décembre, qui mène West Ham à la troisième place, Andy Carroll est sur son petit nuage. Son ambition est à la hauteur de son prix d’achat. En grande forme depuis le début de la saison, West Ham coule des jours heureux et ne se laisse pas impressionner par les gros (victoires contre Manchester City et Liverpool). L’Avent est la période de l’espoir.

Mais, au moment d’ouvrir les cadeaux, la pilule est dure à avaler. Chelsea puis Arsenal écrasent leurs rêves d’outsider. L’équipe ne s’en remettra pas.

Au cours de la phase retour, West Ham ne gagne que trois matchs et termine la saison à la douzième place, leur pire classement depuis la quatrième journée.

Forte d’un très bon bilan à domicile, l’équipe a surtout péché à l’extérieur, ne ramenant que trois victoires de ses déplacements. Les joueurs ont également connu des sautes de concentration dans le temps additionnel, fatales à leurs ambitions : sept points d’égarés à cause de buts tardifs, dont deux fois contre leurs amis de Tottenham (Eric Dier à la 90+3’, 0-1, première journée ; Harry Kane à la 90+6’, 2-2, 26è journée). Enfin, l’équipe a connu la malchance des blessures (17 signalées pour le seul mois de janvier).

Au final, une saison plutôt bonne pour les supporters, qui ont mis un peu d’étoiles dans leurs yeux à la fin 2014 et qui savaient leur club maintenu en PL (ou quasi) deux mois avant la fin du championnat. Pour les joueurs, sans doute des regrets d’avoir côtoyé le haut du panier avant de retourner à l’anonymat du ventre mou.

Satisfactions / à la hauteur

Diafra Sakho, meilleur buteur du club pour sa première saison (arrivé de Metz le 15 août) avec 10 buts en championnat. Il a, comme ses coéquipiers, baissé de pied en 2015 puisqu’il n’a planté que trois fois cette année. Lui aussi a terminé la saison blessé.

En défense, à droite, Carl Jenkinson a fait une excellente saison. En provenance d’Arsenal (prêt), l’Anglais s’est très vite intégré dans le dispositif londonien jusqu’à y devenir indispensable. Un journaliste lui a répété l’espoir de titre de Carroll. « Oh ! Au moins, il est optimiste. Mais nous visons d’abord l’Europe. » Il connaît ça, à Arsenal.

En défense, à gauche, Aaron Cresswell a fait une non moins excellente saison, récompensée par deux Awards de meilleur joueur du club, décernés par les supporters et par les joueurs. Pour sa première année au haut niveau (il a joué trois saisons en D3 puis trois autres en D2), il a marqué deux buts et distribué quatre passes décisives, en plus de rendre une grosse copie défensive. Pour un peu plus de 5M €, ça valait le coup. Il vient de prolonger son contrat de cinq ans.

Première année également pour Cheikhou Kouyaté, le milieu de terrain qu’Allardyce a déjà comparé à Patrick Vieira (d’après notre décompte, c’est le 519è joueur comparé à Patrick Vieira). Le Sénégalais a planté des buts et, à côté d’Alexander Song, a maîtrisé le milieu de terrain.

Stewart Downing, 6 buts, 8 passes décisives. L’homme à tout faire a encore bien tout fait. De même qu’Adrian, qui n’a pas laissé passer grand-chose dans ses filets.

Déceptions / pas à la hauteur

Quatrième saison au club pour Kevin Nolan, et sa moins bonne. Toujours très utilisé par Allardyce, l’Anglais n’a marqué qu’un but et a peu pesé sur le jeu offensif de son équipe. A tout juste 33 ans, il s’est même fait remonter les bretelles par les supporters. Auraient-ils la mémoire courte ? Se souviennent-ils de ses trois précédentes saisons, toutes très bonnes ?

Tout juste sorti d’une excellente Coupe du Monde, Enner Valencia signe à West Ham pour 12M £. Malheureusement, il n’a jamais confirmé son statut, laissant sa vitesse et sa mobilité au vestiaire.

Objectif(s)

Avec Dimitri Payet aux côtés de Morgan Amalfitano, le club vise désormais une qualification en Ligue des Champions. Non ?

Bon, se qualifier pour la phase de groupe de l’Europa League serait déjà une belle performance. West Ham joue le premier tour de qualification à la faveur de l’équipe la plus fair-play de son championnat. Ce sera contre le FC Lusitans (Andorre), le 2 puis le 9 juillet. Ensuite, ils pourraient rencontrer une équipe maltaise ou arménienne au deuxième tour. Un parcours du combattant pour un résultat un peu ingrat.

L’homme invisible

Ci-devant Andy Carroll, l’homme le plus ambitieux d’Angleterre, feu l’homme le plus cher d’Albion. Seulement 12 matchs pour la plus belle crinière du Royaume-Uni, pour cinq buts et autant de blessures. Dont la première, courant juillet, qui lui pourrit sa préparation. On ne le reverra que quatre mois plus tard. Tu redeviendras efficace devant le but, Andy ? Allez, Andy, quoi, oh, dis-moi oui !


A son corps défendant, Andy a pas mal bullé ces dernières saisons.

Highlights

Le 18 février 2015, Nenê signe pour West Ham jusqu’à la fin de la saison, avec une option pour 2015/2016. Il doit aider le club à reprendre du poil de la bête, à se rebiffer, à retrouver de l’allant. Le Brésilien, fort de son expérience et de sa longévité, peut être l’élément moteur de cette fin d’année.

Lowlights

Le 29 mai 2015, Nenê quitte West Ham.

Le manager

Sam Allardyce était en place depuis quatre ans et, malgré la remontée du club en 2012, n’a pas fait exulter les foules. Il a pourtant stabilisé le club et l’a rendu apte à jouer un petit rôle dans l’élite. Mais son style de jeu à base de longs ballons aériens a fortement agacé, et Mourinho ne l’a pas épargné (le décrivant même l’an dernier comme le manager d’une équipe du 19è siècle). Il part probablement en paix avec lui-même.

Slaven Bilic le remplace à la tête des Hammers. Le meilleur ami de Laurent Blanc n’a toujours pas (à l’heure où j’écris ce bilan) d’adjoints, mais on parie qu’il parviendra à faire quelque chose de ce joli effectif.

Photo(s) / Vine(s) de la saison

20.000 £ pour West Ham et Everton, suite à la rixe du 22 novembre 2014. Celle qui avait suivi un tacle assez laid de James McCarthy sur Morgan Amalfitano. Plusieurs joueurs s’en étaient mêlés. Hop, sanction exemplaire de la toujours très prompte FA.

Sinon, ce n’est ni une photo, ni un Vine, mais on vous invite à aller lire la jolie lettre d’au revoir de Carlton Cole, 293 apparitions pour les Hammers.

Et voilà, that’s all folks pour notre cinquième saison sur la Toile.

Cette année pour nos vacances, pas de galères à Bolton sur les traces de Tyrone Mears ou de mauvais plans dans les fast-foods de Barnsley à la recherche de Mido, ou à Doncaster avec Louis Tomlinson. Non : on va essayer de retrouver Ali Dia, on nous l’a signalé traînant à Southampton, là où il fit jadis vibrer les foules. TK reviendra quand on aura retrouvé ce bon Ali. Bonnes vacances à tous et toutes.

La saison 2014-2015 de Premier League terminée, TK dégaine son bilan club par club.

Rédaction légère assurée par l’équipe Teenage Kicks :

  • Camille Garnier (Hull, QPR, Stoke)
  • Chris Garnier (Newcastle, Southampton, WBA)
  • Didier Féco (Everton, Man City, Swansea, Tottenham)
  • Kevin Quigagne (Aston Villa, Burnley, Liverpool, Sunderland)
  • Matthew Dymore (Crystal Palace, Leicester, Man United, West Ham)
  • Pan Bagnat (Arsenal, Chelsea)

Sunderland (16è, 38 points, G-A – 22 / 31 buts pour / 53 contre)

Résumé de la saison

Same old shit, different season. Et inversement.

Satisfactions / à la hauteur

Les rares bons points vont :

– au gardien Costel Pantilimon, voir son mini-portrait TK.

– à Anthony Réveillère. N’a disputé qu’une dizaine de matches mais a impressionné, d’autant plus que Rev est un latéral droit repositionné à gauche. A banquetté à l’arrivée de Dick Advocaat mi mars au profit de Billy Jones, jugé plus offensif. L’ex Gone a finalement été libéré par SAFC après un flottement occasionné par la valse démission-retour de Dick. Dommage, les supps auraient aimé qu’il rempile.
Un autre ex Lyonnais latéral droit s’était distingué en son temps sous les couleurs SAFC : Patrice Carteron (prêt, 2001), qui eut le bon goût de marquer son seul but Black Cat contre les Magpies (1-1).

– à Lee Cattermole, milieu défensif de 27 ans qui achève sa dixième saison de Premier League. Joueur ni spécialement sympathique ni très fin (tapinose, voir son mini-portrait TK) mais efficace. Et teigneux : avec 14 jaunes/27 matchs, « Catts » caracole une nouvelle fois en tête du hit-parade des bad boys. Mais le guerrier s’assagit, enfin : pour la première fois depuis 2008-09, il n’a pris aucun rouge.


C’est sûr, Catts n’a pas inventé le bidon de 2 litres mais il est indispensable à Sunderland

– au milieu suédois Seb Larsson, élu Sunderland’s Player of the Year par les supps, devant Cattermole.

– à Jermain Defoe. Alors Defoe, c’est LE deal du siècle : rendez-vous compte, Defoe, 55 capes anglaises et 225 buts dans sa carrière, a été échangé contre Jozy Altidore ! En janvier dernier, l’ex Spur de 32 ans se morfond à Toronto FC. A 6 000 kms de là, sur les bords du Wear, Altidore marque aussi souvent que Bygmalion envoyait des devis lowcost. Les deux clubs discutent et s’entendent sur un swap. Sunderland récupère – pour trois ans et demi – un vrai buteur et les bûcherons un toquard (et 6m £). Pas super prolifique mais a marqué des buts cruciaux et a occasionnellement évolué (avec brio) sur l’aile pour dépanner.

Déceptions /  Pas à la hauteur / Ont floppé

– le gardien Vito Mannone, élu Sunderland’s Player of the Year l’an dernier mais maudit – et placardisé – dès octobre après une série de cagades.

– John O’Shea, 34 ans. Pas mal de bonnes perfs mais trop lent/trop peu mobile à ce niveau. Stat à la con mais à retenir absolument : en 16 saisons PL, dont 12 avec Man United, l’Irlandais n’a jamais perdu contre Newcastle.

– Jack Rodwell, énorme déception pour ce prometteur milieu box-to-box de 24 ans qui espérait relancer sa carrière après un échec à Man City, la faute à 9 blessures différentes en 2012-13 et une concurrence féroce ensuite (seulement 87 minutes de jeu en 2013-14). Acheté 10m £, et pour cinq ans, l’ex Toffee déclarait en début de saison « vouloir marquer au minimum 10 buts et reintégrer les Trois Lions » mais on est très loin du compte… A sa décharge, encore une saison contrariée par des pépins physiques.

– Liam Bridcutt, milieu ramené de Brighton (D2) par Gus Poyet, l’ancien manager. N’a pas démérité mais a semblé un peu juste pour la PL.

– Ricky Alvarez, milieu argentin prêté par Inter l’été dernier. Avant, se faire prêter un Interiste était un gage de qualité. Mais ça, c’était avant… Ou That was then, this is now comme disent les Anglais. A déçu lors de ses quelques apparitions mais des problèmes récurrents au genou peuvent expliquer les contre-perfs. Enfin, il a illuminé le quotidien de quelques gamins hospitalisés dans le coin et c’est déjà ça (avec Anthony Réveillère sur la photo). Grosse embrouille en ce moment pour savoir qui de l’Inter ou de Sunderland va le récupérer. Visiblement, aucun des deux clubs ne veut de l’éclopé.

– L’attaque, Steven Fletcher en tête. L’Ecossais a-t-il perdu son mojo depuis une vilaine blessure au printemps 2013 ? Hormis un récent hat-trick contre Gibraltar, il n’a plus claqué en 18 rencontres internationales (six ans quand même).

– Adam Johnson. N’est plus que l’ombre du joueur qui brilla à Man City et à Sunderland par fulgurances. Et pour ne rien gâcher, il nous aurait fait une Jean-Luc Lahaye sur une mineure de 15 ans ; et ben, c’est du propre tiens pour ce père fiancé de 27 ans. Procès fin août.


Adam Johnson a floppé avec les Seniors mais il a au moins scoré chez les U15, selon sa fiche Wiki légèrement retouchée… (à n’en pas douter, encore un coup des supps Magpies ce bidouillage..)

Objectif(s)

Bâtir une équipe capable de s’ancrer durablement au milieu de tableau au lieu de constamment flirter avec la relégation.

Et pourquoi pas en commençant par ranimer le centre de formation qui coûte plus de 5m £ l’an mais ne produit plus grand chose depuis un bail (Jack Colback et Jordan Henderson – tous deux 25 ans – sont les derniers pros PL sortis de l’Academy of Light). Sur le site du club on peut pourtant lire cette belle prose : « Sunderland AFC s’enorgueillit de posséder l’un des meilleurs centres de formation au monde […] Nos jeunes viennent s’imprègner de notre philosophie et du “Sunderland Way” » Etc. Waouh, rien qu’ça, l’Academy de Sunderland parmi les leaders mondiaux ! Qu’est-ce qu’on s’marre en tout cas avec ce genre de novlangue corporate.

Côté mercato, calme plat (voir liste des mouvements en PL au 29 juin – ouverture officielle demain seulement mais le business – joueurs libérés, renouvellements de contrat, etc. – a déjà commencé). Donc, ça devrait pas mal bouger dans les prochaines semaines car il faut vraiment du sang neuf, idéalement deux joueurs par ligne, et si possible fissa. Le défenseur central uruguayen Sebastian Coates devrait signer cette semaine pour environ 3m £ (de Liverpool, mais prêté à Sunderland cette année où il a peu joué, because blessures et différend avec son compatriote Gus Poyet. Surtout utilisé en fin de saison où il a bien fait le boulot et a tapé dans l’oeil du Dick).

Pour le reste, parmi les noms qui reviennent avec insistance actuellement, évidemment beaucoup de Néerlandais – Georginio Wijnaldum, Jeremain Lens (qui ont tous deux eu le Dick comme manager au PSV Eindhoven), Virgil van Dijk et Leroy Fer – ainsi que l’ailier Hammer Stewart Downing.

L’homme invisible

Le duo offensif inoffensif Danny Graham et Jozy Altidore. Graham est brouillon, emprunté, lent, etc. et Altidore, pfff… Si Moody’s les notait ces deux-là, j’ vous raconte pas, ça serait du UUU- toxique avec interdiction absolue de se faire prêter. Je vous ferai grâce de leurs stats faméliques mais vous livrerai une sensation personnelle : leurs buts sont tellement rares que quand ça arrive, en général à la faveur d’une bourdasse adverse, je ressens une énorme envie de sortir dans la rue crier et danser la samba en installant des décorations sur les lampadaires.

Altidore, dieu merci, a été envoyé en MLS en janvier mais Danny Graham dieu pas merci est toujours là. Un début de frémissement d’amélioration cependant : il a cadré quelques tentatives en fin de saison et, cramponnez-vous solidement, il a même marqué (certes, en déviant fortuitement le tir d’un coéquipier mais ils comptent tous hein). Perso, je lui recommanderais de se mettre au walking football, du sur-mesure pour lui, pas trop nerveux.


Danny Graham s’est amélioré sous Advocaat mais malgré tout, on a plus de chance de revoir Elvis vivant que notre Danny de finir meilleur buteur du club un jour.


Altidore, 2 buts en 70 apparitions PL (3 542 minutes de jeu) avec Hull et Sunderland, a signé l’immanquable de l’année en décembre contre West Ham. 15 jours plus tard, il  était refourgué au Toronto FC où il s’éclate, comme on le voit sur la photo.

Highlights

– le maintien de Newcastle United est assurément la principale source jubilatoire de l’année. Etonnant je sais mais vu que nos chers voisins ont coutume de nous offrir gracieusement 6 points par calendrier, c’eut été un crève-coeur de les voir descendre. Sur les deux dernières saisons ½ (depuis l’automne 2012), 16 % des points de Sunderland viennent de victoires sur les Magpies. Alors vous pensez, des voisins pareils, ça se garde.

– côté matchs, les deux victoires sur Newcastle United, le 1-0 à Noël à St James’ Park puis la claque 3-0 infligée au Stadium of Light à Pâques. Mais baffer les Magpies est devenu tellement banal que j’ai longuement hésité à mentionner ce doublé (pis finalement, comme y’avait que ça de bandant, j’avais pas trop le choix)… 5 victoires d’affilée dans le derby du North East, un record. Le DJ du Stadium of Light a dûment fait péter la sono avec le tube Turn around 5-4-3-2-1 du rappeur Flo Rida.

Egalement la performance contre Arsenal le 20 mai en match en retard, un 0-0 qui donna le point du maintien et où le Dick dispensa une magistrale leçon tactique défensive, bien aidé par une perf collective héroïque.

– seulement 13 défaites et beaucoup de matchs nuls (17). OK, 17 draws, dont plus de la moitié de 0-0, c’est pas super fun mais au Stadium of Light, on s’est vu faire la fête pour moins que ça hein.

– la fidélité des supps malgré la pléthore de purges (depuis des années…) : 43 157 spectateurs de moyenne cette saison, en hausse de 5 % sur l’année dernière. 27è rang européen – et 1er en rapport affluence/population parmi les championnats majeurs du Vieux Continent (Ouais, enfin c’est pas un classement super scientifique non plus hein, mais disons qu’au doigt mouillé, et parmi les gros clubs établis, S’land doit être dans les tous premiers en Europe – hormis évidemment les clubs freak du style Hoffenheim, Guingamp, etc. Si on faisait le rapport affluence/population/purges, y’a pas photo SAFC serait incontestablement premier, au monde).

Et last but not least, deux vrais succès à célébrer, enfin : les filles du Sunderland AFC Ladies remontent en D1 (WSL, 8 clubs) et le Sunderland Deaf AFC a été couronné champion national fin avril.


Tiens, une autre idée à creuser pour Danny Graham : passer chez les sourds du Sunderland Deaf AFC, sympa et pas trop de pression. Qui sait, il pourrait peut-être marquer occasionnellement, sur un malentendu.

Lowlights

Quelques raclées mémorables :

– le 8-0 pris à Southampton avec un wagon de buts gags en prime.

– le 0-4 vs Aston Villa en mars, tous inscrits en première mi-temps. Défaite choquante par l’attitude des joueurs qui donnèrent l’impression d’avoir capitulé après seulement vingt minutes (0-2). Restait plus que 20 000 spectateurs au coup de sifflet final – sur 46 000 masos présents au début du carnage.

– le 1-4 vs Palace mi avril, une semaine après l’arrivée de Dick et l’euphorie du 1-0 sur NUFC. Match plié à l’heure de jeu (0-4). C’coup-ci, restait plus que 10 000 spectateurs… Ouais, ça a beaucoup quitté le stade bien avant la fin du match cette saison à Sunderland.


Le Stadium of Light : le seul stade de D1 au monde où si tu voulais éviter les bouchons cette saison, fallait partir après le coup de sifflet final.

– la forme à domicile : seulement 4 victoires de toute la saison. Un mal récurrent : depuis la victoire contre QPR en mars 2012, S’land n’a gagné que 13 fois à la maison.

On a rediffusé Groundhog Day à Sunderland : c’est la troisième saison d’affilée que les Black Cats frisent la descente (38, 38, 39 points)… Certes, vivre dangereusement pimente une existence de supp mais on n’est pas à Lourdes hein, les miracles ne dureront pas éternellement.


Cardiaques s’abstenir.

Le manager

L’überexpérimenté Dick Advocaat (15 trophées remportés, dont une Coupe UEFA), prié de se pencher au chevet des Black Cats à la mi mars après le limogeage de Gus Poyet pour résultats médiocres (4 victoires PL de toute la saison).
Arrivé avec sa réputation de Red Adair des causes perdues et, surtout, armé d’un vrai plan de bataille pour attaquer un emballage final corsé, on constata vite que le globe-trotter n’était pas venu pour emballer les fish and chips. Dick le Juteux décréta l’Opération Commando pour les neuf matchs à jouer, donc discipline de fer, rigueur de malade et séances hyper physiques. Ce qui fit un bien fou à un groupe qui se laissait vivre, tout en se faisant allègrement marcher dessus (cf la pitoyablissime prestation à domicile contre Aston Villa trois jours avant l’arrivée du Dick).

L’observer aux jumelles depuis les tribunes est fascinant et en dit long sur le personnage. L’ex sélectionneur des Diables Rouges a beau friser la septantaine, il s’agite et gueule dans sa zone technique tout au long du match comme un jeune meneur d’hommes aux dents longues. Pendant 90 minutes, il balance son flow corps et voix, à se demander s’il ne couvre pas plus de distance dans sa zone technique que certains joueurs Black Cats pendant un match…


Celui qui n’a jamais connu de relégation (en 12 clubs) a su remotiver les troupes et insuffler une mentalité de guerrier à un collectif qui avait perdu l’envie de se battre.

Le disciple de Rinus Michels se mit d’emblée les supps Mackems dans la poche en alignant un 4-3-3 couillu, ce qui faillit bien payer dès son premier match en charge, contre West Ham à Upton Park (défaite 1-0 sur le fil). Soudain, Sunderland affichait de belles dispositions offensives tout en sachant défendre. Au final : 3 victoires et 3 nuls sur 9 matchs. Mission impossible accomplie.

A rusé fin mai en jouant les démissionnaires et les « hard to get », sachant pertinemment que le propriétaire le voulait à mort (« Ma femme m’a dit qu’elle demanderait le divorce si je restais un an de plus en Angleterre. […] L’heure est venue de prendre ma retraite. » Yeah right, à d’autres hein… Voir nos Frannys). Est finalement resté, non sans avoir bien entendu obtenu un contrat sympathiquement revalorisé (triplé, autour de 300 000 £/mois + primes) et des garanties financières sur le recrutement.

Photo(s) de la saison

Cette fresque, récemment dévoilée, sur le mur d’un pub de Sunderland (le Blue House), représente Raich Carter, l’une des “legends” du club (années 30, titre et FA Cup). Du street art comme on l’aime.

Après, vraiment dommage qu’ils aient collé une pub Mère Denis carrément dessus mais bon… (faut bien vivre et les temps sont durs pour tant de pubs, beaucoup vivotent ou ferment).

Grosse recrudescence des supps néerlandais au Stadium of Light en fin de saison : une centaine s’est régulièrement déplacé des Pays-Bas après la nomination du Dick, notamment le groupe Feyenoord Mackems qui compte(rait) 500 membres. Maintenant, combien il en comptera une fois le Dick parti, ça c’est une autre histoire.

En tout cas, l’un d’entre eux, Hans de Roon, aime tellement Sunderland depuis quarante ans (et la naissance du groupe de supps The Continentals, des Hollandais dingues de foot anglais) qu’il a carrément acheté une maisonnette près de l’ancien stade de Roker Park en 1994 ! Le quotidien The Independent lui avait consacré un article où il sort ce bijou de phrase : « Il y avait quelque chose en moi qui me disait : “Il faut que tu ailles à Sunderland” » Une révélation en quelque sorte, comme s’il avait été frappé par une inspiration divine. Clairement, le mec n’avait pas d’autre choix que d’aller vivre à Sunderland. Y’a pas à chier hein, ces Hollandais sont bien les gens les plus sains d’esprit au monde.

Et grâce au Dick, on a vu fleurir des bites gonflables dans les travées du Stadium of Light, façon beach volley, avec des olés quand les suppettes les claquent. Qu’est-ce qu’on s’marre au SoL alors.

Swansea (8è, 56 points, G-A – 3 / 46 buts pour / 49 contre)

Résumé de la saison

En mai 2014, Swansea termine à la 12è place du championnat avec 42 points. Une saison de transition qui aura vu l’arrivée, en février 2014, de Garry Monk sur le banc des Swans.
Après une très belle entame, Swansea va connaître un petit passage à vide, mais parviendra à relever la tête et à se maintenir à une 8è place réglementaire. En examinant les résultats, on se rend compte que les Gallois ont fonctionné par cycles. De la 4è à la 8è journée, l’équipe ne prend que deux points. Idem entre la 19è et la 29è journée, où seulement 12 points sur 30 seront collectés. À l’inverse, ils ont bien entendu connu des périodes un peu plus fastes, à l’image des trois premières journées, mais également lors de l’emballage final, qui verra l’équipe engranger 16 points sur 21. Tout ça alors que Bony avait été transféré, fin janvier, à Manchester City.

Au final, il aura manqué un peu de régularité aux Cygnes pour qu’ils puissent accrocher l’Europe, mais aussi une plus grande efficacité, que ce soit dans les surfaces adverses que dans leur propre surface.

Niveau coupe, les hommes de Monk se sont moyennement comportés. En League Cup, ils élimineront successivement Rotherham (1-0), puis Everton (3-0) avant de chuter sur les rives de la Mersey, plus précisément à Liverpool (3-0). Le bilan est un peu moins glorieux en FA Cup, puisque si pour étriller Tranmere (6-2) il y a du monde, pour venir à bout de Blackburn (3-1) y’a plus personne. On notera que Swansea aura réussi en cinq matchs de coupe à jouer les trois équipes de Liverpool.

Satisfactions / A la hauteur

Le gardien polonais, Lukasz Fabianski, aura enfin réussi à montrer sa valeur dans le championnat anglais. Tellement bon qu’il se sera battu jusqu’au bout pour récupérer le trophée certes, honorifique, de gardien ayant le plus de matchs sans encaisser de but. Malheureusement pour lui, il restera bloqué à 13 quand Joe Hart hissera son total à 14. Or tout n’est pas perdu pour lui, puisqu’il vient d’être élu dans un XI européen comme étant le gardien le plus efficace de tous les grands championnats.

Arrivé au club en 2012, mais prêté l’an dernier à Sunderland, Ki Sung-Yong n’avait jamais marqué un but sous le maillot de Swansea. On peut dire qu’il s’est bien rattrapé cette saison, avec un total de 8 buts en championnat. Plaque tournante du milieu gallois, le Sud-Coréen déclenche l’intérêt d’Arsenal, mais prévient déjà Wenger en déclarant que si cet intérêt est flatteur, il « souhaite plus que tout jouer tous les week-ends. »

Coeur avec les doigts

Coeur avec les doigts

Le taulier et capitaine, Ashley Williams, a encore fait une saison de patron. Toujours présent, toujours solide, même si sa saison fut vierge face aux filets adverses. Il facture désormais 282 matchs et 12 buts sous le maillot des Swans. Pas mal quand même.

Déceptions / Pas à la hauteur

Dur d’en trouver, tant les joueurs ont été globalement au niveau. On regrettera juste la saison de Jordi Amat, qui a perdu sa place de titulaire. On évoquait même un retour au Rayo Vallecano durant le mercato d’hiver.

Il faut également noter le prêt peu convaincant de Nelson Oliveira. Arrivé en janvier, il ne participera qu’à 10 matchs, mais surtout n’inscrira qu’un seul but. Du côté de Saint James’ Park…

Objectifs

C’est tout bête, mais continuer cette progression, tant au niveau comptable que dans le domaine du jeu. Swansea semble désormais bien installé en Premier League et peut nourrir quelques ambitions, comme celle de se qualifier pour l’Europe.

Au niveau du mercato, Andre Ayew et Franck Tabanou ont d’ores et déjà signé et l’international portugais Eder devrait suivre. Avec ce recrutement « made in » Ligue 1, gare à ne pas devenir un nouveau Newcastle !

Le renforcement de la ligne d’attaque est un chantier prioritaire, puisque Bafétimbi Gomis semble trop faible pour en assumer tout le poids.

Mais dites moi, il est bien dégueulasse ce maillot, non ?

Mais dites moi, il est bien dégueulasse ce maillot, non ?

L’homme invisible

Quand tu es attaquant que ton entraîneur t’apprécie et que tu n’es pas fichu de mettre un seul pion en championnat, bah nécessairement on se pose des questions. Marvin Emnes a totalisé 17 apparitions cette saison, dont trois comme titulaire, pour aucun but. Il aura tout de même marqué deux fois en Coupe de la Ligue, contre Everton puis contre Liverpool. Ce qui fait que son dernier but remonte au 28 octobre 2014. On parle quand même d’un type qui a quasiment plus marqué contre Swansea qu’avec Swansea. De quoi être aimé par les fans.

L'efficacité a un visage et il n'est pas sur cette photo.
(L’efficacité a un visage et il n’est pas sur cette photo)

Highlights

Le match d’ouverture soldé par une victoire 2-1 à Old Trafford, mais également la victoire 1-0 sur le terrain d’Arsenal. Plus globalement, les séries positives déjà évoquées dans le résumé de la saison. On notera également la belle victoire contre Everton en Coupe de la Ligue.

Lowlights

La défaite 5-0 à domicile contre Chelsea restera longtemps gravée dans les mémoires des fans. Les séries négatives assez longues montrent un certain manque de caractère lorsqu’il faut se sortir des difficultés. Enfin, le parcours en Coupe d’Angleterre n’aura pas été très glorieux.

Le Manager

Disciple de Roberto Martinez puis de Brendan Rodgers, il serait fou de dire que Garry Monk n’a pas eu de chance dans son apprentissage du métier. Arrivé en février 2014 suite au licenciement de Michael Laudrup, Monk s’est vite acclimaté au banc de touche et a su imposer sa patte sur le jeu de son équipe, plutôt agréable à regarder.

Toutefois, son manque d’expérience semble jouer lors des périodes creuses traversées par les Cygnes mais on est d’avis que l’homme est assez intelligent pour évoluer et permettre à Swansea de continuer à progresser parmi l’élite du football anglais.

(Sosie officiel de Gavin Belson)

Sosie officiel de Gavin Belson

Photo(s) / Vine(s) de la saison


(On a tous eu peur sur le moment, mais Bafé avait encore oublié de s’alimenter avant le match)

Deux Vines à voir sur ce blog : http://www.swansblog.co.uk/article/view/465 (Pauvre Callum Chambers…).

La saison 2014-2015 de Premier League terminée, TK dégaine son bilan club par club.

Rédaction légère assurée par l’équipe Teenage Kicks :

  • Camille Garnier (Hull, QPR, Stoke)
  • Chris Garnier (Newcastle, Southampton, WBA)
  • Didier Féco (Everton, Man City, Swansea, Tottenham)
  • Kevin Quigagne (Aston Villa, Burnley, Liverpool, Sunderland)
  • Matthew Dymore (Crystal Palace, Leicester, Man United, West Ham)
  • Pan Bagnat (Arsenal, Chelsea)

Les bilans précédents :

Aston Villa, Burnley

Arsenal, Chelsea, Crystal Palace

Everton

Hull, Leicester

Liverpool

Man City, Man United

Newcastle (15è, 39 points, G-A – 23, 40 buts pour, 63 contre)

Résumé de la saison

Reverrons-nous un jour un Newcastle régulier ? Adepte des montagnes russes depuis quelques années, le dernier virage de cette saison a pourtant failli être fatal à la Toon Army. À la lutte avec Hull pour s’éviter les affres d’une nouvelle relégation, après la catastrophe de 2009, Newcastle s’est sauvé in extremis lors de la dernière journée après 10 matches sans victoire.

La fin du dernier exercice avait prouvé aux Magpies que des renforts étaient nécessaires, après avoir perdu 11 de leurs 15 derniers matches. Ni une, ni deux, Mike Ashley mettait, enfin selon les fans, la main au portefeuille pour composer une équipe séduisante sur le papier. Un bon joueur de Ligue 1 (Cabella), un bon joueur du Mondial (Janmaat) et un bon joueur de Football Manager (Facundo Ferreyra), l’affaire semblait entendue. Que nenni ! Le départ catastrophique du club, 7 matches sans victoires, a renforcé la contestation envers Alan Pardew : site internet « sackpardew.com », banderoles et chants contre le manager déjà fourni en cheveux blancs… Proche de perdre son job, Pardew sauve sa tête à partir d’octobre avec une série de 6 victoires en 8 matches, notamment face à Tottenham, Liverpool et Chelsea.

Forts en photoshop les Magpies !

Forts en photoshop les Magpies !

Comble du comble, les voeux des fans Geordies sont exaucés pour la nouvelle année : Pardew quitte le club pour Crystal Palace, laissant son adjoint John Carver s’occuper d’une équipe bien installée à la 10e place. Les Toon sont même curieusement le 1er club ex-aequo, avec Chelsea, à avoir remporté des points (10) alors qu’ils étaient menés. Bien évidemment, tout ceci ne dure pas. Les fans se rendent vite compte qu’ils ont quitté Charybde pour foncer sur Scylla : Newcastle ne prend que 10 points en 18 rencontres et frémit jusqu’à la dernière journée, sans conséquence, sauf l’exaspération des supporters. Critiquant les choix douteux du propriétaire Mike Ashley (qui s’est également fait une belle réputation chez les Glasgow Rangers), coupable de faire des profits et de ne pas les réinvestir dans le club, ces derniers ont mis en place un nouveau site (AshleyOut.com) qui l’enjoint à vendre Newcastle United, devenu « une coquille vide. Une ombre de sa grandeur passée ». « Il n’y a aucune ambition, à part rester en Premier League pour prendre  »notre » part des droits télévisuels énormes que la ligue génère ». Après le sauvetage du club, le fondateur de l’entreprise Sports Direct a pourtant assuré qu’il resterait « jusqu’à ce que Newcastle gagne un trophée ». Pour l’instant, c’est pas gagné. Comme on dit dans les travées : « We’re shit and we’re sick of it ».

Satisfactions / À la hauteur / N’ont pas à rougir :

– Jack Colback. L’ancien milieu aux taches de rousseur de Sunderland a fait énormément de bien à l’entre-jeu Black & White cette saison. Newcastle est le club de cœur du gamin et ça s’est vu lorsqu’il a fallu mettre de l’envie. Le Daily Mail lors de son transfert libre à St James’ Park l’a d’ailleurs qualifié de « joueur le plus sous-estimé de la Premier League ».

– Moussa Sissoko. Élément essentiel du milieu Geordie à l’instar de Colback, il effectue toujours de bonnes prestations face aux grosses écuries de PL. Signe de son importance croissante, il a hérité du brassard de capitaine lors de la blessure de Coloccini. Mais restera-t-il ? Arsenal et Wenger sont intéressés…

– Ayoze Perez. Les supporters de Newcastle étaient quelque peu dubitatifs lorsque s’est pointé le jeune espagnol en début de saison s’attendant à un cador en attaque. Ils en ont eu un, au moins au début (5 buts jusqu’en janvier, 7 au total). Des promesses à confirmer.

– Daryl Janmaat. Recruté après le départ de Debuchy et une bonne Coupe du monde, le latéral droit a prouvé qu’il était sérieux défensivement et capable de très bonnes montées offensives (5 passes décisives). Joueur le plus utilisé dans l’effectif, il s’est imposé comme une des seules valeurs sûres du back four.

– Aux rayons des méritants, soulignons tout de même que Paul Dummett a fait le boulot sur son côté gauche et que Papiss Cissé a marqué 11 fois, utiles vu le classement de la fin de saison. Le deuxième ne devrait cependant pas se faire de vieux os à St James’ Park.

Déceptions / Pas à la hauteur :

– Emmanuel Rivière. 23 apparitions pour… Un petit but. Le bilan de Manu n’est pas des plus glorieux du côté du Tyne. Forcément, quand on débourse 8 millions €, on est en droit de tirer la tronche. De plus, les qualités physiques et athlétiques du buteur français n’ont jamais semblé lui conférer un avantage sur le terrain. Le syndrome Obertan, sans doute.

Gangsta's paradise

Gangsta's Paradise

– Rémy Cabella. Un peu à l’image de son comparse tricolore, il n’a pas été à la hauteur des attentes. Avec un physique juste face aux exigences de la PL (1m72, 66kg), Cabella a mal commencé et a progressivement perdu sa place. À sa décharge, son exil sur un côté et le fait qu’il est un des joueurs du championnat qui subit le plus de fautes ne l’ont pas aidé.

– Mike Williamson. Certes, le défenseur ne démérite pas et fait de son mieux. Mais le natif de Stoke n’a tout simplement pas le niveau. Lent et peu en réussite dans son jeu de tête, il n’a été aligné (27 titularisations) qu’en raison du peu de moyens derrière.

– Tim Krul. Lors des dernières saisons, le gardien néerlandais était considéré comme le sauveur des siens grâce à ses multiples sauvetages. Sauf que cette saison, l’albatros s’est rendu coupable de friabilité et fautes de mains indigne de son rang.

– Cheick Tioté. Il y a deux saisons, le milieu ivoirien, gratteur de ballons efficaces, était aux portes des grosses écuries européennes. À force de créer des emmerdes à Darsley Park (le centre d’entraînement), d’avoir autant de conquêtes que Napoléon et victime d’un mauvais karma (blessé à partir de janvier sur tout le reste de la saison), sa cote a bien baissé. Son jeu aussi. Va sans aucun doute quitter le club cet été.

– Vurnon Anita. Joueur en théorie intéressant, il se montre bien plus discret en pratique. Ne pas s’imposer après 3 ans au club, c’est révélateur.

Objectif(s) :

L’objectif principal est de retrouver la première partie de tableau après avoir passé deux saisons à tutoyer la zone rouge. Pour cela, il faut trouver un coach qui a quelques notions tactiques (non John Carver, entraîner c’est plus qu’écrire 11 noms de joueurs sur une feuille et faire du gloubi-boulga que n’humerait même pas Casimir) et une certaine cote d’amour auprès des fans, prêts à organiser un boycott lors de la fin de saison (Edit de fin de saison : toute la rédaction de TK souhaite un bon courage à Steve McClaren). Développer un véritable esprit d’équipe à travers le recrutement semble essentiel, tant Newcastle passe auprès des joueurs pour un paillasson vers la Premier League. Jack Colback a prouvé qu’acheter anglais n’était pas une mauvaise idée.

L’homme invisible :

Une double palme d’or est nécessaire. La première concerne Siem de Jong. Arrivé cet été en provenance de l’Ajax, le Néerlandais n’a pu prouver ses qualités à St James’ Park. Une blessure pour plusieurs mois dès septembre l’immobilisa jusqu’en février. Le temps de marquer un but, le seul, face à Swansea et le revoilà sur le billard. Newcastle n’est définitivement pas synonyme de réussite pour le nom De Jong, le frère Luuk ayant été prêté en janvier 2014, sans réussir à marquer.

Si vous le voyez, n'agissez pas seul.

Si vous le voyez, n'agissez pas seul.

Cependant, la vraie palme que n’aurait pas renié H.G. Wells est surtout à décerner à Facundo Ferreyra. Attaquant argentin plein de promesses (Grosse tuerie sur Football Manager, j’dis ça, j’dis rien), il s’était fait remarquer au début de l’année pour avoir refusé de retourner au Shakhtar Donetsk, alors que la guerre faisait (et fait toujours) rage dans le Donbass. Newcastle, flairant le bon filon sur les conseils de Fabricio Coloccini, recruta le bonhomme en prêt, assorti d’une option d’achat à 6M. Les fans d’un jeu précédemment susmentionné se seraient damnés pour récolter immédiatement les fonds mais la réalité est toute autre. L’attaquant n’a jamais convaincu, ayant même selon ses dires un physique bien trop juste pour le football d’outre-Manche. Au point que les journalistes le comparent aux pires recrues offensives récentes des Magpies comme Xisco, Alberto Luque ou Stéphane Guivarc’h. Résultat, il n’a pas joué un seul match en compétition officielle pour Newcastle et a même fini anonymement en réserve. Un gâchis.

Highlights :

– La bonne passe début octobre jusqu’à début décembre, couronnée par la victoire face à Chelsea qui fit tomber le champion pour la première fois de la saison, avec un but de Moussa Sissoko en plus !

– Les bons moments du derby (même s’il y a eu beaucoup plus de « mauvais moments »), cette saison connu sous le nom de « Derby to be proud of » où les supporters des deux camps se sont entendus pour commémorer la mort de deux fans Magpies dans le crash du MH17.

– La victoire en Cup face à Manchester City, à l’Etihad, 2-0, où l’on s’est dit « peut-être que… ».

Lowlights :

– Voyons voyons… Les séries consécutives de 7 matches et de 10 matches sans victoire au début et à la fin de la saison, dans le doute ? Mention spéciale à la seconde qui a vraiment été une purge à suivre pour les fans des Toon, notamment la défaite 3-0 à Leicester, affligeante de médiocrité.

– Les désormais 5 défaites d’affilées dans le derby, du jamais vu…

– La fin de parcours en League Cup. Après avoir vaincu les Citizens, Tottenham s’est fait un plaisir de ramener les Magpies sur terre, avec une défaite 4-0. Et que dire de la défaite en Cup dès le premier match face à des Foxes de Leicester bien mal en point.

… Et la saison a été tellement médiocre sur tous les fronts que le club a annulé les traditionnelles festivités et récompenses de fin d’exercice.

Le Manager :

Sur Alan Pardew, tout a été dit ou presque. Le site « sackpardew.com » a énuméré les listes de ses défauts. Dans le désordre, son incompétence, ses pétages de plomb récurrents (remember le coup de tête à David Meyler la saison dernière), le fait que son équipe soit une passoire défensive et inefficace en attaque, en gros qu’elle n’ait aucun fond de jeu alors qu’il a eu le temps (presque 5 ans à la tête de Newcastle). Pour couronner le tout, sa négligence des coupes énervait les fans au plus haut point, elles qui représentent une chance de trophée bien plus réaliste que la Premier League.

Ils font même de la data chez les Toons

Ils font même de la data chez les Toons

John Carver et John Carter ont beau regarder dans la même direction, la réussite c'est de l'autre côté

John Carver et John Carter ont beau regarder dans la même direction, la réussite c'est de l'autre côté.

Alan Pardew parti, c’est John Carver qui a donc pris les clés du royaume Mag’. À ne pas confondre avec John Carter, le héros d’un film catastrophique de Disney… Mais passons. S’il faut bien reconnaître un mérite au bonhomme, c’est qu’il est un vrai amoureux du club. Passé cela, il n’a malheureusement pas le charisme nécessaire pour bousculer son fantasque président et n’a pas un esprit tactique ultra-développé, au regard du jeu produit par Newcastle en deuxième partie de saison. Pire encore, il s’est attiré les railleries de la PL avec cette punchline : « Je continue de penser que je suis le meilleur coach de Premier League. Si j’ai les bons outils, je peux faire mon travail. En ce moment, je fais aux mieux de mes possibilités ». Si cette déclaration n’est pas forcément fausse, Mike Ashley n’aidant pas, elle est intervenue dans une situation où il valait mieux pas la ramener.

Photo / Vine de la saison :

Il aurait largement pu être dans les highlights, vu la saison déprimante, mais on a préféré le garder pour la fin. Oui, le retour de Jonas Gutierrez en mars 2015 face à Manchester United, juste après un cancer des testicules est LA belle image de cette saison. En plus, celui qui est un des tauliers de Newcastle a réalisé une excellente prestation lors de la victoire salvatrice face à West Ham. Mais comme on est à Newcastle, le bon moment a été très vite brisé lorsqu’il a apprit que le club ne le garderait pas au téléphone…

D’un autre côté, résumer la saison des Magpies à cette photo serait un happy end mensonger. Du coup, pour ne pas oublier le beau foutoir et l’amour que porte les supporters de St James’ Park à leur président, voilà le vine où l’on entend les doux mots d’amour susurrés lors du dernier match : « You fat cockney bastard, get out of our club ».

Queens Park Rangers (20è, 30 points, G-A -31 / 42 buts pour / 73 contre)

Résumé de la saison

QPR remonté difficilement en Premier League après le gros fiasco de la saison 2012-2013, on s’attendait (les fans et nous, quoiqu’il soit impossible de ne pas avoir un peu de tendresse pour ce club) à une politique différente du j’achète-tout-ce-qui-bouge. On se disait que, zut alors, un mec qui tient la compagnie de transport aérien low-cost la plus apprécié du Monde entre 2009 et 2013 selon les « World Airline Awards » (hey ouais, comme pour la musique, les razzies et le porno, y’a des awards de l’aviation civile), aka Tony Fernandes, ne pouvait pas ou plus aussi mal gérer son club après avoir fait exploser Air Asia sur le plan économique.

Sauf que le foot et les avions ne font pas forcément bon ménage – on pense à toi Dennis Bergkamp – et le Malaisien, titulaire, quand même, d’une Légion d’Honneur remise par notre Président en 2013, s’est encore planté.

Avec 11 arrivées à 32M £ (4 prêts et 7 transferts), -dont les milieux Sandro (Tottenham), Leroy Fer (Norwich) et Jordon Mutch (Cardiff), les défenseurs Rio Ferdinand (Man U, qui d’autre ?) et Steven Caulker (Cardiff encore), et les attaquants Eduardo Vargas (Naples) et Mauro Zarate (gros four à West Ham)-, et 10 départs pour seulement 15M, alors qu’il y avait Loïc Rémy, Esteban Granero et Stéphane Mbia dans le lot (certes prêté au FC Séville la saison dernière), l’équipe s’en est trouvée toute chamboulée… Comme en 2012-2013…

Evidemment le scénario a été le même et les Hoops ne se sont pas sauvés, faisant à peine mieux que deux saisons auparavant. C’est bien dommage car, contrairement à l’époque où Djibril Cissé évoluait sous ses couleurs et où QPR était un ramassis de mecs ne jouant que pour leur tronche faisant clairement des Rangers un tremplin pour leur carrière, cette saison ça tentait de jouer ensemble, mais avec beaucoup trop d’inégalités entre les joueurs selon les matches.
Quand l’attaque plantait, la défense ne suivait pas, quand la défense construisait la muraille de Chine devant les cages de Green, Charlie Austin se sentait bien seul devant. Et le milieu dans tout ça, bah… c’était au bon vouloir des envies, des blessures, etc.

Satisfactions / A la hauteur / N’ont pas à rougir :

Compliquées à trouver, mais on en a quand même quelques-unes :

– Robert Green. Le seul, l’unique, l’immense Robert, celui pour qui rien n’est impossible. Aller chercher une mine dans sa lucarne. Foirer un dégagement qui amène un but. Un vrai MacGyver du football, la réussite en moins. Malgré 73 buts encaissés par QPR (dont 9 en trois matches par le remplaçant, Alex McCarthy), le « Keeper that saves when he wants » a plutôt fait une bonne saison, avec peu de cagades. Il n’a pas non plus été aidé par sa défense, la pire du Royaume.

Robert Green en pleine parade nuptiale.

Robert Green en pleine parade nuptiale.

– Steven Caulker. Le défenseur a sans doute été le joueur le plus régulier de son équipe, ce qui, lorsque tout fout le camp, n’est pas une mince affaire. Recruté pour 8M à Cardiff après avoir déjà pris la tangente l’année d’avant, il s’est montré serein (autant que possible) et propre. Aura sans doute l’ambition d’intégrer une équipe du top 6 sous peu.

– Joey Barton. Le puncheur de la PL s’est assagi. Revenu du mistral gagnant marseillais sans grande envie, il a pourtant joué sa saison la plus accomplie. Promu vice-capitaine derrière Clint Hill, il a tenté, et plutôt réussi, d’assumer son statut de leader, et de bouger ses partenaires.

– Leroy Fer. Le milieu offensif qui sortait d’une saison en demi-teinte à Norwich doit affronter une autre relégation. Pourtant il s’agit sans aucun doute d’un top player, qui pourrait intégrer bien des (très bons) clubs, tout en ne cirant pas le banc. Auteur de 6 buts, dont celui-ci. Citons également Matt Phillips. Le winger a joué 25 matches pour trois buts et est le meilleur passeur de son équipe (7 key passes).

– Mais la hype de la saison chez les R’s se situe bien chez Charlie Austin. L’attaquant, ex-maçon, et surtout ex-joueur de Non-League jusqu’en 2009 (!), vient de signer deux exercices impeccables à Loftus Road. Avec 34 buts marqués en deux saisons (17 en Championship, 17 en PL), et malgré quelques absences, notamment lors de la deuxième partie de saison (« he scores when he wants, he scores when he waaaaants… »), il donne l’impression de s’adapter parfaitement à chaque division. Arrivé parmi l’élite et toujours aussi efficace, il devrait être très convoité et vient d’acquérir le statut d’international. On ajoutera Eduardo Vargas, très bon quand il n’était pas blessé, et Bobby Zamora, qui, malgré trois petits pions, a eu le mérite de donner tout ce qu’il a pu pour ses 34 piges. Et c’est déjà pas mal.

– Loftus Road. La dernière satisfaction, et pas des moindres. Le plus petit stade de Premier League (18439 places) n’en possède pas moins l’une des meilleures ambiances. Trop peu cités, les fans des R’s savent mettre le feu dans les rares moments de joie que leur a procuré leur équipe. Ici, un petit cadeau, the song goal (de son vrai nom : « Papa’s got a brand new pigbag »), partagée avec Middlesbrough FC et performée à l’origine par James Brown en 1965, reprise par le groupe post-punk Pigbag. Bon ok ça peut paraître lourdingue, mais interprétée comme ça, ça détonne.

Déceptions / Pas à la hauteur / Ont flopé

On en trouvera beaucoup :

Je savais que vous l’attendiez, voici la demoiselle en question.

Je savais que vous l’attendiez, voici la demoiselle en question.

– Armand Traoré. Aussi mauvais sur le terrain que discret dans sa vie privée (il avait proposé 2000 $ sur Instagram à une actrice X américaine pour venir le rejoindre pendant quelques jours à Londres en octobre 2013), le Sénégalais, formé à Arsenal, passé par la Juve et Portsmouth (du temps de la PL avec Pompey), fait typiquement partie de cette équipe de 2012-2013 où chacun jouait pour sa poire. Aucunement concerné, n’ayant pas le niveau, on se demande comment il peut encore sévir en PL, et surtout comment il a pu percer un jour.

– La défense en général. 73 buts encaissés en 38 journées, ça fait une moyenne de 1,92 buts/match. C’est beaucoup. En même temps, ni Harry Redknapp, ni Chris Ramsey n’auront trouvé le compère idéal à Caulker, le faisant jouer tantôt avec Richard Dunne (23 matches), tantôt avec Nedum Onuoha (23 matches aussi mais la moitié en tant que latéral droit), et très peu avec Rio Ferdinand (11 matches).

– Le milieu Karl Henry, dont on n’a pas compris les 33 matches et 27 titularisations. Devait être une sorte de cadenas lorsqu’il était associé avec Sandro en sentinelle, mais ses difficultés à récupérer un ballon et son incapacité à le ressortir proprement dès qu’il en tient enfin un ont posé d’énormes problèmes à un QPR qui n’a jamais vraiment su tenir la sphère.

– Enfin, si les Hoops sont loin d’être la pire attaque, ils n’ont quand même pas été aidés par Junior Hoilett. Pourtant, l’ancien joueur de Blackburn Rovers était un bon joueur de ballon, doté d’une très grosse technique et d’une bonne frappe, mais il n’a jamais réussi à se mettre en évidence en PL. Semble devoir définitivement être catalogué comme un second couteau.

Objectifs :

Comme chaque saison, remonter, tenter d’essayer de se maintenir, remonter, envisager d’essayer de ne pas être relégué, remonter… Tout ça en gardant l’essentiel : le statut de club fun.

Il y a un autre moyen

Suicide : Il y a un autre moyen

L’homme invisible :

Entre les blessés et les non-utilisés, il y en a un paquet. On retiendra au choix : Alejandro Faurlin (2 matches) qui s’est fait les croisés dès le mois d’août, et qui vient pourtant d’être prolongé ; Shaun Wright-Phillips (127 minutes de jeu), très apprécié des fans des Super Hoops, 33 ans et pour qui ça sent clairement la fin de carrière ; Adel Taarabt (7 matches dont 3 titularisations), qui, après une bonne pige à l’AC Milan la saison dernière, semble être redevenu ingérable et insupportable. Le contexte londonien sans doute.

Highlights :

C’est simple, les 8 petites victoires, contre quasiment toutes les équipes classées en deçà de la 13ème place (Sunderland, West Brom – un 1-4 aux Hawthorns qui a fait son effet -, Burnley, Aston Villa, Leicester avant la fin de saison, Newcastle de la fin de saison).

Lowlights :

Il y en a tellement : les branlées mémorables (0-4 contre Spurs et Man U, 0-6 à Man City, 1-5 chez Leicester…), des parcours en coupe catastrophiques avec des défaites 0-1 au deuxième tour de la League Cup contre Burton Albion (D4) et 0-3 lors de son entrée en FA Cup contre Sheffield United (D3).
Mais la pire, celle qu’on aurait aimé ne jamais voir, et qui a éclipsé sa saison pourrie et sa retraite parmi les Lampard et Gerrard, la mort de Rebecca Ellison-Ferdinand, femme de Rio, des suites d’un cancer du sein. Célébrée par une minute de silence sur tous les stades de Premier League le 2 mai dernier. « Silence like a cancer grow ».

Manager :

Il y en aura eu deux :

Harry – lose his sparkle – Redknapp (l’homme qui a perdu son mojo). Tellement seul et non-soutenu chez les R’s qu’il lui aura fallu prétexter une excuse bidon (une opération du genou, bon d’accord, presque bidon), pour se tirer le 3 février dernier. Avant ça il avait le bilan, peu flatteur, de 5 victoires et 14 défaites pour 23 matches sur le banc de la South Africa Road Stand. Le reverra-t-on un jour entraîner ? En tout cas la question se pose.

Harry fait la moue

Harry fait la moue

Chris Ramsey. « Rambo », d’abord nommé intérimaire, puis confirmé dans ses fonctions, y compris pour la saison prochaine, n’a remporté que 3 matches sur 15 et pris 11 points sur 45 possibles. Le pauvre Chris n’a jamais semblé trouver la solution avec son équipe, et il comptera sur un grand ménage de l’effectif pour y voir plus clair en Championship.

Chris fait la moue

Chris fait la moue

Photo de la saison :

QPR c’est ça, du Love et des cadeaux, surtout aux 19 autres équipes de PL.

QPR c’est ça, du Love et des cadeaux, surtout aux 19 autres équipes de PL.

Stoke City (9è, 54 points, G-A +3 / 48 buts pour / 45 contre)

Résumé de la saison

2014-2015 était l’année de la confirmation pour Mark Hughes à la tête des Potters, après la fin du règne de Tony Pulis et le virage amorcé la saison dernière, dans le jeu et les ambitions du club. Qu’on se le dise, fini le kick-à-tout-va and rush légendaire, finis les purges et les points glanés à coups de boule de Peter Crouch ou de touches-missiles sol-air. Bonjour la quasiment hype Stoke-on-Trent.

Ce qu’on avait entrevu la saison dernière de nos yeux critiques et avisés, séquences parsemées de jeu posé et pass and move, s’est révélé être un plan complètement mis en place par les coéquipiers de Charlie Adam. Et oui, ça va être dur de l’intégrer mais Stoke n’est plus l’équipe de bouchers que l’on connaissait et à qui l’on trouvait quand même un certain charme (ou pas, c’est selon), derniers souvenirs d’une époque révolue du football d’avant les Nineties. La « Team that fun forgot » (terme retrouvé çà et là chez nos amis Magpies, c’est vrai que niveau fun ils en connaissent un rayon eux), est devenu beaucoup plus agréable à regarder, même si, lorsqu’elle défend, elle met encore des brins à tout le monde (deuxième plus mauvaise équipe au classement du fair play pour la saison mais seulement 81 jaunes pour 1 rouge, du côté d’Aston Villa ou Newcastle on en est à 7 rouges).

Une sorte de « F**k the system » qui a le mérite d’être clair

Une sorte de « F**k the system » qui a le mérite d’être clair

Il a manqué tout de même un peu de régularité à cette équipe pour accrocher mieux que cette 9ème place, record égalé de la saison dernière du meilleur classement du club depuis 1975. A noter deux tendances qui se confirment : Stoke sait emmerder jusqu’au bout les équipes du top 6 anglais, mais organise régulièrement des portes-ouvertes contre les équipes de bas de tableau.

Satisfactions / A la hauteur / N’ont pas à rougir :

– Aux latéraux Phil Bardsley et Geoff Cameron. Le premier a poursuivi la lancée de ses bonnes saisons à Sunderland en étant régulièrement aligné (26 matches), tandis que le second, qui a joué la Coupe du Monde avec les USA, reste pour la troisième saison d’affilée le titulaire au poste de latéral droit, malgré la concurrence. Avec pourtant un physique de golgoth (culmine à 1,91m pour 75kg), il s’impose comme une valeur sûre de la Premier League, bien que moins offensif cette année (0 but).

– A Ryan Shawcross et Glenn Whelan, derniers vestiges de l’année de la montée, toujours aussi sûrs et réguliers.

– A Steven N’Zonzi, excellent et indéboulonnable au poste de milieu défensif, a également marqué trois buts (dont celui-ci à 42′‘ à la dernière journée contre Liverpool, magnifique). Le natif de Colombes, élu Player of the Year par les supporters, pourrait être une alternative très intéressante en Equipe de France. Il lui faudra cependant sans doute quitter le Britannia Stadium pour avoir plus de visibilité à l’échelle continentale.

– Aux milieux Charlie Adam qui redevient un bon joueur de PL (6 buts cette année dont celui-ci), et qui a quitté son statut de découpeur de rotule depuis son départ de Liverpool (il casse désormais des nez, notamment celui de Cesc Fabregas), et Stephen Ireland, qui même s’il ne joue pas tous les matches (17 en championnat), est la caution technique dans l’axe.

 Le monde de Charlie.

Le monde de Charlie.

– A la ligne d’attaque en général, composée de l’éternel Peter Crouch et du roublard et infatigable Jonathan Walters (8 buts chacun), ainsi (et surtout !), que de Mame Biram Diouf. Arrivé d’Hanovre à qui il a d’ailleurs beaucoup manqué cette saison, et malgré un nombre de buts un peu faiblard pour un meilleur scoreur de club (11 buts), Diouf a impressionné par sa capacité à être un danger constant pour les défenses de PL. Pas toujours très concerné, à l’image de son équipe, contre les canards boiteux en championnat, il a été redoutable contre les cadors (remember la victoire des Potters à Manchester City en début de saison). Affirmant préférer jouer à l’extérieur plutôt qu’à domicile, le très venteux Britannia Stadium ne lui convenant que peu, trop venteux, il se dit prêt à rester à Stoke la saison prochaine et affronter la concurrence : « peu importe que le club recrute 11 attaquants ». Un vrai battant.

« C’est toi Laurel et moi Hardy »

« C’est toi Laurel et moi Hardy »

Déceptions / Pas à la hauteur

– Au gardien Asmir Begovic, qui, sans être mauvais, s’est tout de même montré moins décisif que la saison dernière, voire parfois fébrile. Risque de se faire presser la saison prochaine par le keeper qui monte chez les espoirs anglais (plus jeune portier à garder les bois de la sélection A, à 19 ans), Jack Butland (22 ans aujourd’hui), qui a d’ailleurs resigné pour 4 ans avec les Potters.

– Au défenseur axial Philipp Wollscheid. Arrivé cet hiver de Leverkusen en prêt (après un passage par Mayence) et considéré comme un grand espoir en Allemagne, Wollscheid a depuis disputé 12 matches avec Stoke, au cours desquels, et malgré quelques bonnes prestations (mais pas beaucoup hein), il a paru très emprunté voire maladroit. Peu au fait des batailles physiques du championnat de nos perfides voisins, malgré sa carrure (1,94m pour 88kg, a souvent mangé le gazon qu’on dit meilleur en perfide Albion), et commettant pas mal d’erreurs dans sa relance. A cependant manifestement convaincu le staff et Mark Hughes qui l’a transféré définitivement en mai pour trois ans. Nul doute qu’il a un potentiel, et qu’il doit s’adapter à la Premier League, mais il s’agira pour lui, et pour les supporters, qu’il se montre plus serein. Same player try again.

– Enfin, au milieu Steve Sidwell, qui sortait d’une saison pleine et qui était la seule satisfaction de Fulham l’année dernière. N’a joué que 12 matches et n’a pas su bousculer la hiérarchie au milieu, où y’avait quand même du lourd faut avouer.

Objectifs :

L’objectif sera de se montrer plus régulier et surtout plus efficace face aux mal classés afin de titiller les places européennes. Avec le jeu actuellement produit, on peut sincèrement l’espérer, en gardant en mémoire que certains concurrents (Everton notamment), ne feront pas toujours des saisons en deçà de leur potentiel.

L’homme invisible :

On pourra nommer la jeune recrue Dionatan Teixeira, le défenseur central n’a joué que 4 malheureuses minutes en PL cette saison. Mention spéciale également à Peter Odemwingie (33 ans) pour qui ça commence à sentir le sapin, après une bonne deuxième partie de saison 2013-2014, et qui n’a joué que 7 petits matches dont 1 comme titulaire pour pas un pion.

Mais comment ne pas décerner la palme à ce bon vieux Wilson Palacios ? Le Hondurien de 30 ans, arrivé pour 9 millions £ à Stoke en 2011 n’y a joué que 28 matches de championnat dont 14 comme titulaire (à 643 000 £ la titularisation donc…) et tout simplement zéro cette saison ! On ne l’a aperçu qu’à quatre reprises sur le banc pour aucune entrée en jeu, sauf décrassage. Ne devrait pas s’éterniser dans le Staffordshire et n’est manifestement pas désiré par son entraîneur.
A noter encore l’absence totale d’apparition du défenseur Andy Wilkinson depuis deux saisons (prêté à Millwall en 2013-2014, pour 9 petits matches), qui ne semble même plus être un joueur de Stoke si ce n’est sur son contrat.

Highlights :

De très belles perfs contre des gros (victoires 3-2 contre Arsenal, 1-0 à Manchester City, 2-1 contre Southampton, 2-1 et 3-0 contre Tottenham (à cette occasion, Mauricio Pochettino, amené à commenter les buts encaissés par les Spurs, avait signalé la difficulté de jouer contre une équipe qui jouait physique et envoyait de longs ballons, il s’est alors fait démonter par la presse en ces termes « Does Mauricio Pochettino do any preparation on his opponents? It’s garbage », comprenez : « Pochettino jette-t-il ne serait-ce qu’un coup d’œil sur ses adversaires ? Foutaises ! »)), et surtout cette raclée infligée à Liverpool 6-1 à la maison.

Lowlights :

Des défaites sans doute évitables aux vues du potentiel de l’équipe (défaites à domicile : 0-1 contre Aston Villa, 0-1 contre Leicester et 1-2 face à Burnley). Des éliminations précoces en Cup avec un très mauvais match face à Blackburn (défaite 4-1) au 5ème tour de la FA, et défaite à domicile (2-3) contre Southampton pour le 4ème tour de la League Cup. Si le club souhaite viser l’Europe, il faudra pouvoir composer avec le championnat et les coupes. Et les Potters ne semblent pas encore forgés pour ça.

Le manager :

« La différence entre toi et moi ? C'est que moi, j'ai la classe »

« La différence entre toi et moi ? C'est que moi, j'ai la classe »

Mark Hughes, le Gallois de 51 ans semble avoir enfin trouvé sa voie à Stoke avec qui il est sous contrat jusqu’en juin 2016. Si l’embellie se confirme, nul doute qu’il sera prolongé. Après avoir débuté sa carrière en Premier League sur le banc de Blackburn Rovers en 2004, et quelques expériences plus ou moins ratées (aucun trophée avec Man City en une saison et demie, une 8ème place avec un Fulham trop peu ambitieux pour lui, un zéro pointé avec QPR), il parvient depuis deux saisons à se faire apprécier par les fans et ses dirigeants, et, comme on l’a dit maintes fois jusqu’ici, a fait de Stoke une équipe qu’on ne reconnaît plus, même si les clichés ont la vie dure.

Photo de la saison :

Sont contents de jouer ensemble les Potters !

Sont contents de jouer ensemble les Potters !

La saison 2014-2015 de Premier League terminée, TK dégaine son bilan club par club.

Rédaction légère assurée par l’équipe Teenage Kicks :

  • Camille Garnier (Hull, QPR, Stoke)
  • Chris Garnier (Newcastle, Southampton, WBA)
  • Didier Féco (Everton, Man City, Swansea, Tottenham)
  • Kevin Quigagne (Aston Villa, Burnley, Liverpool, Sunderland)
  • Matthew Dymore (Crystal Palace, Leicester, Man United, West Ham)
  • Pan Bagnat (Arsenal, Chelsea)

Manchester City (2è, 79 points, G-A + 45 / 83 buts pour / 38 contre)

Résumé de la saison

Tenant du titre, Manchester City aura donc abdiqué devant les performances dantesques de Chelsea.  Déjà tout avait mal démarré avec une branlée, 3-0, administrée par Arsenal lors du Community Shield. Pellegrini et sa bande touchent même le fond au soir de la 5è journée, les Citizens sont alors 6è. Quand on vous dit que c’est une saison affreuse… Plus sérieusement, City aura passé son année à évoluer entre la 1è place (une fois après la 1è journée) et la 6è (voir précédemment), mais le plus souvent en occupant la 2è position (25 journées au total). Une saison régulière donc, avec une attaque de feu et une défense un poil trop lâche pour conserver la couronne.

En Ligue des Champions, pour la deuxième fois de son histoire, City parvient à s’extraire des poules. Placé au sein d’un groupe homogène avec l’AS Roma et le CSKA Moscou, mais surtout en compagnie du Bayern, Manchester a joué avec le feu. En l’emportant d’entrée à Rome, grâce à Zabaleta et Nasri, les Sky Blues avaient pourtant donné un signal fort, à savoir qu’il faudrait compter sur eux cette année. Le message continue à être audible le match suivant, puisque Manchester vient à bout du Bayern. Plus que la victoire, c’est surtout le scénario du match qui tend à montrer que le vent a peut-être tourné. Alors qu’ils sont menés 2-1 à cinq minutes du terme de la partie, City voit surgir Aguero qui inscrira deux buts permettant à son équipe de prendre la tête du groupe E.
Reste que ce retournement de situation sera un peu sans lendemain. Une défaite à domicile contre le CSKA suivi d’un match nul à Moscou laissent planer le doute d’une qualification en huitièmes. Heureusement pour eux, la Roma fait un peu n’importe quoi et Manchester se retrouve au tour suivant avec un bilan de deux victoires, deux nuls et deux défaites. Manque de pot, le tirage annonce des retrouvailles avec Barcelone. Si les joueurs semblent confiants et que la presse commence à titrer sur la possible victoire des Citizens, il n’est qu’une vérité à savoir celle du terrain. Le match aller, à l’Etihad Stadium, se solde par une défaite 2-1. Les chances de qualification sont donc quasiment nulles et une nouvelle fois les statistiques vont être confortées. Au Camp Nou, c’est Rakitic qui crucifie Hart et renvoie ce dernier et ses coéquipiers à leurs chères études.

La Coupe de la Ligue démarre bien, puisque City fait du petit bois, 7-0, avec Sheffield Wednesday. Au tour suivant, c’est Newcastle qui se présente à l’Etihad. Le duel paraît déséquilibré tant les gars du North East sont catastrophiques en championnat. Sauf que Newcastle vient de remporter sa première victoire de la saison et qu’ils s’avéreront être dans une période faste. City ne résiste pas à cet élan et s’incline 2-0.
Le bilan en Coupe d’Angleterre est encore moins glorieux, puisque City ne passera pas un tour. Ils s’inclineront 2/0 à domicile face à Middlesbrough.

Pour résumer en une phrase la saison de City : « A courir plusieurs lièvres à la fois, on finit par en attraper aucun ».

Satisfactions / A la hauteur

Mon top 3 :

Avant de jouer contre Agüero, la plupart des gardiens et défenseurs font affaire avec des marabouts. Parfois ça marche et l’Argentin se blesse pendant des mois et puis parfois ça foire et tout le monde en prend pour son grade. Cette saison, il finit meilleur buteur du championnat avec 28 réalisations (0,79 but par match) et a ainsi marqué 33 buts en 45 apparitions (Manchester City et Argentine). Si l’on devait retenir un match, entre autres, ce serait sans doute la réception de Tottenham, où le Kun réussit l’exploit de marquer les 4 buts des Citizens.


(Hommage au Coon)

Dans les buts, on notera le retour en grâce de Joe Hart. L’international anglais (52 sélections) a retrouvé des couleurs et n’a jamais été inquiété par la concurrence de Willy Caballero, pourtant transfuge de Malaga et protégé de Pellegrini. En préservant ses cages durant 14 rencontres, il remporte même le trophée du Golden Glove et ce pour la quatrième fois, un record.

En étant impliqué sur 23 buts (12 buts et 11 passes décisives) en 41 matchs, David Silva aura réussi une belle saison. Le milieu offensif originaire des Îles Canaries, et qui a donc vu passer un paquet de touristes britanniques durant son enfance, s’épanouit à Manchester. Cette saison est même très bonne puisqu’il a enfin dépassé la barre des 10 buts en championnat.

On aurait également pu citer Frank Lampard ou Yaya Touré.

Déceptions / Pas à la hauteur

Mon top 3 :

Bacary Sagna est un drôle de phénomène. Titulaire à Arsenal, il refuse de prolonger pour rejoindre Manchester City. Là, il réalise une saison presque blanche (9 apparitions pour 8 titularisations), ne parvenant pas à contester à Zabaleta sa place de titulaire.

Les années passent et se ressemblent pour Stevan Jovetic. Indéniablement, le Monténégrin a du talent, beaucoup même, mais son corps est en cristal.  Alors la déception c’est sa fragilité, mais on est déçu pour nous, parce que le mec ne participe certes qu’à 17 matchs (dont 9 titularisations), mais parvient tout de même à claquer ses 5 pions. Allez Stevan, on ne prend plus exemple sur Abou Diaby et surtout on se brosse bien les dents, paraît que les caries jouent sur les articulations.

Il avait acquis la réputation d’être le meilleur défenseur central de Premier League. Pourtant, cette saison, l’homme au front le plus proéminent depuis le départ de Lescott a semblé moins souverain. Vincent Kompany a traversé une mauvaise passe qui a duré très longtemps avec en point d’orgue la réception de Barcelone où le capitaine sera coupable sur les deux buts catalans.

On aurait pu aussi citer Samir Nasri ou encore Eliaquim Mangala.

(On va pas se mentir Bacary, quand ta première photo se fait dans les tribunes et pas sur le terrain ça sent un peu le roussi).

Objectifs

Le président a d’ores et déjà annoncé la couleur, sans problème avec le fair-play financier, City va investir massivement sur le marché des transferts :

« Nous voulons franchir une nouvelle étape, avec une équipe qui a la capacité et la qualité pour gagner la Premier League, et être compétitif et gagner la Ligue des Champions, et aller le plus loin possible dans les deux coupes d’Angleterre. »

Ce que nous pouvons traduire par : « On n’a rien fait de bien cette année et attendez ce que vous allez voir, achetez vos abonnements hors de prix, parce que attention là ça va envoyer du lourd. »

Ou encore :

« Vous allez voir du changement. Certains joueurs nous ont beaucoup apporté, mais ils vont partir vers d’autres challenges. Je peux vous assurer que l’équipe sera plus forte et plus compétitive. Je suis confiant et très excité pour ce qui va arriver l’année prochaine. En ce qui me concerne, je pense que c’était une saison décevante. Finir une saison sans trophées, ce n’est pas ce pourquoi nous travaillons ici. »

Nouvelle traduction : « Dzeko, Kolarov et Milner sont bien gentils, mais ce n’est pas avec eux que l’on va taper le Barça. Par ailleurs, je tiens à signaler à Pellegrini que c’est moi qui signe le chèque chaque mois et que s’il continue à gagner aucun titre il y a aura certainement un moyen de s’arranger pour un aller simple vers Santiago. »

Les trois grosses cibles seraient Paul Pogba, Kevin De Bruyne et Raheem Sterling. Bref, ils vont encore s’exciter la nouille avec des joueurs offensifs.

Highlights

La victoire à domicile contre le Bayern 3-2 et celle à Rome, 2-0, nous ont laissé croire que City pouvait espérer faire quelque chose au niveau européen.

La série de 7 victoires consécutives, entre le 22 novembre et le 26 décembre. Puis celle de 6 victoires à la suite pour clôturer la saison.

Les victoires à domicile face à Liverpool, Manchester United et Tottenham. L’éclatage en règle de Newcastle à l’Etihad, 5-0. Voilà quelque chose qui a dû faire plaisir à Kevin.

(après vérif’ en fait non, ça a chagriné Kevin de voir les Mags sombrer, Newcastle offre trop de points à Sunderland lors de leurs confrontations directes – 16 sur les six derniers derbys en championnat – pour souhaiter leur descente).

Lowlights

La défaite à domicile contre le CSKA Moscou et l’élimination par Barcelone nous a rappelé que non, Manchester City ne pouvait pas espérer grand-chose au niveau européen.

La défaite à domicile contre le CSKA Moscou et l’élimination par Barcelone nous ont rappelé que non, Manchester City ne pouvait pas espérer grand-chose au niveau européen.

La période difficile, mais parce que l’on chipote, entre le 10 janvier, nul à Goodison, et le 12 avril, défaite à Old Trafford, où Manchester City n’a pris que 15 points sur 36 possibles, alignant au passage 5 défaites, contre Arsenal, à Liverpool, à Burnley, à Palace et à Old Trafford donc.

Les performances dans les deux Coupes ont été juste ridicules.

L’homme invisible

Transféré en janvier depuis Swansea contre 36,5m €, l’attaquant international ivoirien Wilfried Bony n’aura pas marqué les esprits durant la demi-saison qu’il vient d’effectuer à l’Etihad, avec juste deux petits buts en 10 apparitions (deux titularisations seulement).

Alors si la presse parle déjà de lui comme un flop, au même titre que Radamel Falcao ou Mario Balotelli, Garry Monk et Manuel Pellegrini sont catégoriques, Bony va réussir. Bon en même temps, on imagine mal son ancien et son actuel entraîneur dire le contraire. Ses défenseurs diront qu’il n’a pas eu le temps de s’adapter à sa nouvelle équipe, à un nouveau système de jeu et surtout aux attentes placées sur un club comme City. Avant de le qualifier de flop, nous attendrons donc la fin de la saison prochaine. Parce que nous sommes consciencieux et gentils.


(Ça sent la fracture du coccyx)

Le manager

Avec Manuel Pellegrini à la tête de son équipe, le supporter doit s’attendre à être souvent placé, mais rarement vainqueur. Tactiquement pourtant, l’Ingénieur, est très loin d’être un peintre. Non, le vrai problème de Manuel Pellegrini c’est le karma. Lorsqu’il est au Real Madrid, son équipe totalise 96 points et 102 buts, sauf qu’en face de lui se trouve un Barça en état de grâce. Du côté de Malaga, il parvient à hisser son équipe en ¼ de finale, face à Dortmund. Qualifié jusque dans les dernières secondes du temps additionnel, Malaga perd la qualification sur un but hors jeu.

Son bilan à Manchester est pour le moment d’un championnat et d’une League Cup, mais on ne note aucune progression en Champion’s League. S’il a été conforté par son chairman, le sieur Al-Mubarak, Pellegrini devra impérativement mettre City au plus proche de la lutte pour le titre et viser au moins les ¼ de la Champion’s, sous peine de pointer au chômage.


Y a du boulot mon coco !

Photos de la saison


(On pensait qu’il s’était barré et puis non, Suarez a de nouveau victimisé Manchester City)


(Et BAM !)


Une image qui est revenue avec insistance cette saison.

Manchester United (4è, 70 points, G-A + 25/62 buts pour/37 contre)

Résumé de la saison

Même à froid, on ne sait que conclure de cette saison 2014-15. On se dit que la quatrième place est un peu miraculeuse, et que Manchester ne la doit qu’à la défaillance de ses poursuivants. On se dit que le collectif de Van Gaal est encore brouillon, offensivement stérile et défensivement exsangue. On se dit que sans De Gea derrière et Rooney devant, l’entraîneur hollandais n’aurait peut-être pas fait mieux que Moyes. On se dit qu’une telle place pour une équipe en reconstruction, même après un mercato foutraque à presque 200m €, semble plutôt flatteuse.

Et puis, en regardant les chiffres, on se dit que la quatrième attaque, la quatrième défense, le quatrième goal-average, la quatrième équipe en nombre de défaites, est sans doute à sa place à la quatrième place.

Tout le monde s’emballait à la mi-août (moi le premier) après une série de six matchs amicaux victorieux (contre la Roma, le Real Madrid, Liverpool, entre autres) et un collectif déjà bien en place.

Malgré un calendrier hyper favorable, Manchester rate pourtant son début de championnat en prenant cinq points en cinq matchs, dont trois contre les promus. En cela, Van Gaal se rappelle au bon souvenir de Ferguson, dont les débuts de saison étaient toujours un peu laborieux.

Puis l’équipe enchaîne trois mois radieux, pendant lesquels elle ne perd qu’un match (à Manchester City) sur quinze, l’emportant à Arsenal et contre Liverpool. United s’installe confortablement en troisième position.

Mais une suite de résultats mi-figue mi-raisin (et des adversaires coriaces) les font parfois quitter le podium, parfois revenir dessus. Finalement, trois défaites consécutives (dont la première à Chelsea) sonnent le glas d’un espoir de qualification directe en Ligue des Champions.

Une saison plutôt positive (verre à moitié plein) si l’on regarde le bilan du championnat, avec des joueurs en bonne forme (Rooney, De Gea, Blind, Fellaini, ainsi que Young, Mata, Herrera sur une partie de la saison). Mais une saison plutôt négative (verre à moitié vide) si l’on regarde le bilan global, en prenant en compte des victoires très étriquées, des parcours déplorables en coupe (le 4-0 à MK Dons, hum hum), un mercato très coûteux (presque 200m €, soit le deuxième mercato le plus dépensier de l’histoire après celui du Real Madrid en 2009), des joueurs mal intégrés (Di Maria, Falcao) ou souvent blessés (Van Persie, Carrick), et une défense très fébrile.

Satisfactions / à la hauteur

Le seul joueur mancunien présent dans le onze type de l’année en Angleterre n’a pas volé sa place. Pas toujours très à l’aise dans les airs, bien qu’il ait largement progressé depuis son arrivée sur l’île, De Gea compense par une très grosse présence sur sa ligne, un jeu au pied rassurant et des arrêts réflexes récurrents. Assurément le meilleur mancunien de l’année. Son départ étant quasiment acté, il sera très difficile à remplacer. On parle du recrutement d’un autre gardien, alors que Victor Valdes traîne dans les parages. Wait & see.

Wayne Rooney est l’autre très grande satisfaction de la saison. Positionné en 9, où il a pu réafficher ses qualités de buteur (14 buts TCC), il a hérité du brassard de capitaine et s’est dévoué pour l’équipe. Un modèle à montrer dans toutes les écoles de football et dans tous les stages Jean-Michel Larqué.

En soutien de Rooney, Marouane Fellaini a marqué sept buts et a nettement influé sur la bonne dynamique de son équipe (De Gea renvoyait systématiquement sur lui). Ses contrôles de la poitrine sont un régal. Sa conservation de balle et sa puissance compensent sa lenteur et sa technique un peu limitée. Son interview récente dans So Foot renforce la sympathie du garçon, après une première saison au club où il symbolisait, bien malgré lui, l’échec de Moyes.

Même constat pour Juan Mata, qui renaît après une première moitié de saison délicate à Manchester. Son placement sur le côté droit l’a remis en confiance, marquant dix buts (dont le plus beau de la saison selon les twittos) et retrouvant de l’influence dans le jeu. Son pendant à gauche, Ashley Young, souffre lui d’irrégularités. Intraitable pendant cinq matchs, il peut disparaître sur les deux suivants. Mais ses très bons matchs correspondent à des victoires parmi les plus convaincantes de la saison.

Au milieu de terrain, Michael Carrick est toujours indispensable, et on ne le dira jamais assez. Sur les 20 matchs qu’il a joués cette année, United n’en a perdu que trois (City et Southampton en PL, Arsenal en Cup) et ses deux blessures coïncident avec une baisse de rendement significative de l’équipe.

Montée en puissance progressive et intéressante d’Ander Herrera, qui effectuait sa première année. Nul doute qu’il montera en puissance et qu’il étalera son potentiel de box-to-box.

Daley Blind a également convaincu son monde pour sa première saison, bien qu’il soit baladé en défense et au milieu de terrain au gré des blessures.

Catégorie intermédiaire

Quid de Di Maria ? S’il n’est pas le top du Real Madrid, il n’est pas non plus le flop de l’année. Avec 3 buts et 10 passes décisives (troisième ex aequo à ce niveau, seulement une passe derrière Cazorla qui a joué 1300 minutes de plus) en championnat, il n’a pas à rougir. En fin de saison, il traînait un peu son spleen sur le terrain, surtout que Van Gaal avait décidé de le laisser sur le banc au vu des bonnes prestations avec Young à gauche et Mata à droite, mais c’est une première saison plutôt correcte. On attend évidemment beaucoup moins de déchets de sa part. Sa deuxième saison sera la bonne.

Déceptions / pas à la hauteur

La défense. Jones, Smalling, Shaw, Rojo, Evans… Si certains d’entre eux ont fait des saisons correctes, aucun n’a été en mesure de revêtir le costume de patron défensif. On est loin de la période Ferdinand/Vidic. On ne regrette pas Evra, mais pas loin. Quant à Valencia, son replacement en latéral (déjà sous Ferguson, où il dépannait à ce poste), cette fois de manière définitive, fait naître le doute. Pas irréprochable défensivement, pas incroyable offensivement, il ne semble pourtant pas avoir de concurrent. Alors que Rafael, dont c’est le poste naturel, bout sur le banc.

Radamel Falcao. Inexistant, auteur de prestations médiocres, il n’est même plus une force de dissuasion pour les défenseurs. Le problème ne vient certainement pas que de lui. On le sentait tout de même impliqué et soucieux de bien faire. Mais il ne pesait pas sur le jeu. Quatre buts en 29 matchs, dont 12 en remplaçant. Bon vent.

Objectif(s)

Recruter une défense. Se qualifier pour la Ligue des Champions, puis passer les poules pour revenir dans le coup. Incorporer au mieux Di Maria dans le dispositif. Ne plus perdre contre MK Dons.

L’homme invisible

Adnan Januzaj, magnifique espoir sous Moyes, devenu jeune passé de mode sous Van Gaal. Le néo-Belge a traversé la saison en fantôme : 21 matchs, dont la majorité comme remplaçant, aucun but, peu d’influence et une moindre assurance dans ses prises de risque et ses débordements. Il ne semble plus autant en confiance que sous l’ère écossaise. Charge à lui de retrouver de l’allant. Sinon, il rejoindra la cohorte des prétendus cracks qui ont fait flop (entre ici, Freddy Adu).

Highlights

Les six points pris contre Liverpool. Les deux fois six victoires d’affilée (mi-novembre mi-décembre ; fin mars mi-avril). L’assurance d’être qualifié pour les barrages de la Ligue des Champions.

Lowlights

On en remet une couche ? La défaite en League Cup contre MK Dons. Les trois défaites d’affilée en fin de saison qui achèvent d’espérer la troisième place. Les occasions ratées (à la mi-avril à Chelsea, ou lors des fêtes de Noël un peu lourdes).

Le manager

Est-il besoin de le présenter ? En tout cas, il faut avoir vu son discours tenu lors de la cérémonie de fin de saison du club. A ne pas rater.

Photo(s) / Vine(s) de la saison

La célébration du but de Rooney, merveille d’humour et d’autodérision. Rappelons le contexte : le jour du match face à Tottenham, une vidéo fait surface sur Internet montrant Rooney se faire mettre par KO par Phil Bardsley (défenseur de Stoke City). Le soir même, Rooney inscrit le troisième but de son équipe et soigne sa célébration.

(Quelques jours plus tard, son fils, Kai, a imité son geste en classe, ce qui l’a rendu un peu mal à l’aise.)

Liverpool (6è, 62 points, G-A + 4/52 buts pour/48 contre)

La saison 2014-2015 de Premier League terminée, TK dégaine son bilan club par club.

Rédaction légère assurée par l’équipe Teenage Kicks :

  • Camille Garnier (Hull, QPR, Stoke)
  • Chris Garnier (Newcastle, Southampton, WBA)
  • Didier Féco (Everton, Man City, Swansea, Tottenham)
  • Kevin Quigagne (Aston Villa, Burnley, Liverpool, Sunderland)
  • Matthew Dymore (Crystal Palace, Leicester, Man United, West Ham)
  • Pan Bagnat (Arsenal, Chelsea)

Résumé de la saison

Après une superbe saison 2013-14 (2è, 84 points), on s’était pris à rêver d’une redite même si on savait que l’après-Suarez serait complicado. Il le fut very mucho, malgré les 117m £ dépensés en recrues estivales. Le collectif mit quatre longs mois à trouver ses marques, une interminable gamberge exacerbée par l’indisponibilité de Daniel Sturridge de début septembre à fin janvier.

Jusqu’à la 16è journée, Liverpool se chercha désespérément (10è), aussi bien devant que derrière ; le back four changeait sans arrêt et l’attaque n’avait claqué que 19 buts. Instabilité, rotations fréquentes, manque de pénétration, confiance en berne et médiocrité, symbolisée par une tannée 3-0 à Old Trafford le 14 décembre. Ventre mou à l’entame des vacances et à 9 points du Top 4…

Il fallait donc une réaction autre qu’un énième recours à un mercato d’hiver où, panique aidant, les risques de recruter du tocard sont élevés. C’est là que Brendan Rodgers déballa son cadeau de Noël : un ravalement tactique d’un 4-3-3/4-5-1 mou en un 3-4-2-1 offensif avec cette fameuse défense à trois centraux + 2 wing-backs (latéraux-ailiers), un système souvent utilisé à Liverpool par le passé, notamment en 1981 et par K. Dalglish à la fin des Eighties ainsi qu’en 2010-11.


LFC et son 3-4-2-1 (Can-Skrtel-Lovren sur cette compo mais notre Mamadou Sakho a aussi eu son mot à dire), dispositif qu’on a tendance à nous présenter comme la meilleure récente trouvaille depuis l’invention de la valise à roulettes mais déjà utilisé en Angleterre depuis un bail.

Cette Goldo-Métamorphose durera 13 journées, jusqu’à la mi mars : 33 points de pris/39 possibles. Derrière, c’était Fort Knox (8 clean sheets), au milieu du Mozart et devant Champagne. La solidité de la défense permit d’offrir un jeu plus libéré et fluide, plus conquérant et surtout plus rapide.

Quelque chose de réellement historique se déroulait devant nos mirettes ébahies. Pour la première fois depuis 1985, Liverpool n’encaissa aucun but à l’extérieur sur six matchs d’affilée, de Boxing Day à la mi mars. Avec le grand retour de Dan Sturridge fin janvier, on se disait que finalement le podium, voire plus, ma foi c’était pas si inaccessible… Comme des ravis de la crèche, on se reprit à rêver à fond les oreillers. Mais le gros hic avec un changement tactique efficace est qu’une fois que les adversaires ont pigé comment déjouer le bouzin, les choses se compliquent et le retour de manivelle peut s’avérer douloureux.

Et le putain de reality check arriva juste avant Pâques, sous la forme de deux défaites coup de massue contre Man United et Arsenal. Un dernier quart de saison marquée par d’incessants changements de système (3-4-3, 4-3-3, 4-1-3-2, 4-2-3-1, 4-1-4-1, 3-4-2-1 et 4-2-3-1 !) et, surtout, disputé sur les rotules. Résultat : 8 points péniblement grattés sur les 9 derniers matchs et 18 buts encaissés. Le tout conclu par un bouquet final « historique »  qui pourrit la der de Stevie Gerrard : une taule 6-1 contre Stoke, la pire défaite depuis 52 ans et la pire mi-temps (5-0) enregistrée en 85 ans. Les beaux rêves s’étaient transformés en mauvais trip.

Satisfactions / A la hauteur / N’ont pas (trop) à rougir

Les bons points vont :

– à Simon Mignolet. Allez, on aime bien les Belges alors on dira que l’ex Black Cat fut très moyen en phase aller (roh ces sorties alors…). le Trudonnaire a déclaré sur Sky devoir son retour à sa fiancée Jasmien : « Elle m’a remis psychologiquement sur les rails. Je refléchis trop et elle m’a appris à faire simple. » Ça ou alors LFC s’est apercu que son remplaçant, Brad Jones, ne valait pas tripette.

L’ex Red legend Bruce Grobbelaar ne s’est pas privé d’ironiser sur sa fébrilité sur ces fameux centres & sorties : “Mignolet is worse than Dracula with crosses. At least Dracula came out of his coffin now and then. Simon stays on his line and that’s it” [comprenez : Mignolet est pire que Dracula sur les centres (attention calembour capélovicien de mauvais aloi : centres = crosses mais également « croix ». Au moins, Dracula sortait de son cercueil de temps en temps. Simon reste sur sa ligne et basta].

à Mamadou Sakho. Après une saison 2013-14 ratée et l’acquisition de Lovren à l’intersaison, Rodgers ne comptait plus trop sur notre Kirikou. Fin septembre, contre Everton, l’ex Parisien quitta même le stade de rage. Heureusement, depuis Noël et la révolution tactique, le « Guerrier » (surnom donné par Rodgers) s’est distingué mais les blessures à répétition posent problème. Encore un peu trop souvent considéré comme fébrile. Il lui reste deux ans de contrat pour s’imposer définitivement et faire taire ses critiques.

à l’Allemand Emre Can, 21 ans, un milieu polyvalent, technique et athlétique formé au Bayern. A peu joué en phase aller (blessure et non sélection) et utilisé en défenseur central offensif box-to-box – et occasionnellement en latéral droit et gauche – après le tournant tactique de décembre. Aimerait évoluer au milieu, son poste en U21 et là où il ferait le plus mal – surtout en 6 –, mais Mister Rodgers n’est pas trop d’accord pour l’instant (dommage). Principal point faible : son manque relatif de vitesse, ce qui s’est méchamment vu contre les bolides de PL, tel Robbie Brady d’Hull City (défaite des Reds 1-0).

au Slovaque Martin Sktrel. Ses duels avec Costa sont désormais légendaires (lors d’un  Espagne-Slovaquie sur la première photo). Pas toujours irréprochable mais c’est ce que Liverpool a de mieux en déf’ centrale actuellement. En pleine embrouille sur sa prolong de contrat actuellement mais ça devrait s’arranger.

à Lucas Leiva, milieu déf travailleur de l’ombre par excellence. Pas spectaculaire mais fait le boulot en général. Grosso modo, quand il a été absent cette saison, Liverpool a aligné les mauvaises perfs et quand il a joué, les Reds ont carburé. Pur hasard rétorquent ses détracteurs. Peut-être bien, mais ce qui ne souffre d’aucune contestation est son engagement : presque 6 tacles remportés par match en moyenne sur 2014-15, stat la plus élévée de PL cette saison. Gerrard parti, le Brésilien de 28 ans devient le plus vieux Red de l’effectif (en saisons Red, à Anfield depuis 2007).

à Jordan Henderson, le milieu a franchi un palier cette saison et est passé de joueur lambda à leader en devenir (promu vice-capitaine). OK, les commentateurs s’emballent un chouia avec lui (il est encore loin d’être le « new Steven Gerrard », surtout techniquement) mais « Hendo » est plus confiant, plus entreprenant et moins brouillon que lors des saisons précédentes ; il a su profiter du retrait de Steven Gerrard pour s’imposer. Et en plus, il lui arrive de marquer des buts canons. A resigné pour cinq ans.

au classieux stratège brésilien Philippe Coutinho, milieu offensif/ailier de 22 ans. Au club depuis janvier 2013 mais grosse progression cette année, surtout dans ses passes et la finition. A tout raflé lors de la céremonie Récompenses du club et a été nommé dans l’équipe PFA PL de la saison. Contrat prolongé jusqu’en 2020.

– Jordon Ibe, wing-back/ailier droit, international U20 et l’une des révélations de l’année en PL. Le Londonien formé à Charlton et Wycombe et payé 500 000 £ par LFC (+ extras) a tout pour réussir : grosse technique, puissance et vitesse. Les jeunes le comparent à Gareth Bale (aile opposée) et les mecs de ma génération à John Barnes. Utilisé une douzaine de fois après des débuts tonitruants en février : homme du match contre Everton et superbe vs Besiktas (ses dribbles ont provoqué le péno de la victoire, 1-0).

– Raheem Sterling, 20 ans. A navigué sur tout le front de l’attaque cette saison (a joué 7, 9, 10 et même wing-back) et s’en est plutôt bien sorti (7 buts PL et 7 passes décisives) même si la qualité de ses centres et sa finition laissent à désirer. Sterling, dans un bon jour, est le edge-of-your-seat player par excellence (highlights de sa saison), un joueur-frisson dans la lignée des grands techniciens Reds d’antan, les Kevin Keegan, Robbie Fowler, et autre Michael Owen. Le genre de joueur qui peut te mettre le feu, te foutre en transe et finir par te faire balancer d’excitation les trois-quarts de ta pinte sur le dos du mec de devant au pub. Dans un bon jour donc ; quand il réussit ses crochets décoiffants ou ses slaloms diable au corps, quand il marque avec panache après une sublime chevauchée. Malheureusement pas trop le cas ces derniers temps.

Sterling depuis quelques mois pour les médias, et le public, c’est surtout devenu « the contract rebel », le sale gosse gâté-pourri qui a un sérieux attitude problem et pousse le bouchon trop loin. Pour résumer, car c’est très saoûlant, après moults pourparlers LFC a proposé à Sterling (en contrat jusqu’en 2017) de tripler son salaire à 100 000 £/semaine. Pas dégueu vu que le gamin n’a encore absolument rien prouvé, ni en club ni avec les Three Lions. Une offre jugée « très insuffisante » en janvier dernier et rejetée par Sterling et son agent, le comique Aidy Ward (voir nos Frannys) : « Je n’en fais absolument pas une histoire d’argent, a commenté le natif de Kingston, je veux simplement disputer la Ligue des Champions et gagner des titres. » Sous-entendu, c’est pas à Liverpool que ça risque d’arriver trop souvent. Depuis, le duo tambourine à toutes les portes, Chelsea, Man City, Man United, Real Madrid, Arsenal, Bayern Munich, re-Chelsea, etc.

Liverpool n’était pas vendeur le mois dernier mais les proprios en ont tellement marre qu’ils veulent désormais se débarrasser avantageusement du colis toxique au lieu de le voir filer pour que dalle dans deux ans avec des problèmes entre-temps. Man City, en déficit aigu de homegrown players (joueurs formés localement, critère clé d’établissement de la liste PL des 25 chaque début septembre), a offert 25m £ il y a quelques jours mais Liverpool leur a rigolé au nez. Les Citizens devraient revenir à la charge avec une dernière offre de 35-40m £.


Jonathan Walters, plus efficace avec Stoke City, chambre…

Déceptions / Pas à la hauteur / Ont floppé

– Glen Johnson, latéral droit trop irrégulier/souvent blessé et finalement libéré. Et c’est tant mieux, une bouche gourmande en moins à nourrir (500 patates par mois).

– José Enrique. Vient de Newcastle et devrait y retourner, on le trouverait sûrement bon là-bas.

– Javier Manquillo, jeune latéral droit prêté par l’Atlético Madrid. Johnson parti, le Madrilène aura peut-être la chance de se rattraper la saison prochaine mais peu probable car une fois K. Trippier ou N. Clyne arrivé, il sera Number 3 dans la hiérarchie (Jon Flanagan devrait revenir vers Noël). Pourrait être prêté ou jouer les bouche-trous.

– Joe Allen et Dejan Lovren, n’ont pas le niveau du haut de tableau anglais.

– Lazar Markovic, 21 ans, wing-back à droite facturé 20m £, a sorti quelques gros matchs mais très irrégulier et on comprend pourquoi le Mou n’en a pas voulu à Chelsea, pour moitié moins cher. Censé avoir été recruté en partie pour sa vitesse et son alacrité… Mouais, ça saute encore moins aux yeux que Bouteflika des fois. Semble parfois fébrile et devra vite gagner en confiance. Encore jeune bien sûr et a donc une certaine marge de progression.

A sa décharge, le Serbe n’a guère été aidé par les choix de Rodgers qui l’a souvent déployé en latéral-ailier alors qu’il serait plus efficace en milieu/ailier gauche offensif (son poste de prédilection) où il jouait souvent – et marquait plus – au Partizan Belgrade et au Benfica. Ce positionnement contre nature, ajouté au fait qu’il a disputé beaucoup de bouts de match, rend le jugement délicat à son égard mais il aura la pression l’an prochain pour justifier son prix d’achat. Si on lui donne sa chance car on parle de le prêter pour l’aguerrir, peut-être même d’un retour à l’envoyeur au Benfica (en prêt).

– Alberto Moreno, 22 ans, offensif wing-back (latéral-ailier) sur le flanc gauche. Trop offensif même, à en oublier parfois le taf défensif.


Un trio Allen-Lovren-Markovic facturé 75m €. C’est clair, le foot ça ressemble pas au Juste Prix.

– Adam Lallana, 27 ans. Les avis sur l’ancien capitaine de Southampton sont très partagés, surtout eu égard à son prix (25m £). Lallana lui-même juge sa saison « very average ». A rendu une copie finale trop moyenne après des débuts difficiles, dûs aux blessures et une réticence de Rodgers à le titulariser. Infatigable harceleur- récupérateur dans les zones offensives, il doit maintenant gagner en régularité et se montrer plus efficace dans la création et la finition (5 buts PL est moyen pour un milieu offensif). Lallana possède un gros bagage technique et, tout comme Sterling, sait faire le show, alors forcément les attentes le concernant sont élévées. Prochaine saison “make or break” pour l’ex Saint.

– Mario Balotelli (voir plus bas) et Rickie Lambert, recrue roue de secours. Font partie d’une attaque qui a marqué moins de buts que les défenseurs d’Everton… (ici) Enough said.

Objectifs

La priorité : assembler un groupe capable de disputer régulièrement la Ligue des Champions. Mais pour cela, faut de l’artiche et Rodgers, qui a tout de même dépensé 218m £ sur les trois dernières saisons, devra convaincre les proprios de faire chauffer la carte bleue, ce qui n’est pas gagné. L’idéal serait de garder les meilleurs (Coutinho, Sterling), y ajouter de l’expérimenté de haut vol et bâtir autour d’eux pour avoir une lisibilité à court-moyen terme. Mais ça, c’est la théorie. Et pour Sterling, c’est mal barré.

Concrétement parlant, si l’on devait choisir trois postes, il faudrait un déf’ central supplémentaire, un 6 et un avant-centre prolifique, tous de classe mondiale cela va sans dire. Daniel Sturridge est un perma-crock comme disent les Anglais (constamment blessé) et le duo Divock Origi-Lambert risque d’être léger… Danny Ings est prometteur mais novice à ce niveau et peut-être trop juste pour le top four/Ligue des Champions. Et comble du malheur, le fragile Sturridge manquera au moins les deux premiers mois de la saison 2015-16. Problème : trois joueurs de calibre international, plus quelques doublures, coûteraient minimum 100m £ et Liverpool n’a pas actuellement les moyens de rivaliser financièrement avec les mégaclubs anglais. Et ferrer du gros sans jouer la Ligue des Champions, hum, pas facile. Parmi les divers noms avancés devant, Christian Benteke semble être la cible la plus réaliste.

Faudrait aussi rameuter du vieux briscard, car l’équipe-type cette saison était jeune et tendre (24 ans de moyenne d’âge) et le métier a fait défaut dans les confrontations européennes ou contre les Chelsea, Arsenal & co. L’arrivée de James Milner devrait faire du bien à ce niveau.

Last but not least, le chantier « mental » : il faut absolument injecter une grosse dose de gnaque dans ce groupe un peu mou et lui redonner confiance. On a eu le sentiment sur avril et mai que ça a capitulé trop facilement, eg les pathétiques « redditions » en série contre les ogres que sont Crystal Palace, Stoke et Villa en demi-finale de FA Cup à Wembley. Deux stats éloquentes pour conclure : 1) Liverpool a commis seulement 5 fautes lors de cette demi-finale 2) Liverpool a perdu les 8 matchs PL où ils étaient menés à la mi-temps.

L’homme invisible

Trop d’invisibles et d’éclopés (K. Touré, G. Johnson, D. Sturridge, F. Borini, J. Manquillo, O. Assaidi, etc.) alors allons à l’essentiel : Mario Balotelli.

« Parfois, il faut savoir prendre des risques avec les gens. Et souvent, si vous prenez ce risque, vous en êtes récompensé », déclarait Brendan Rodgers à propos de Balo en conf de presse fin août dernier.

Un énorme pari de Rodgers (sur les conseils de Steven Gerrard, impressionné par ses perfs à la coupe du monde 2014) et au final une énorme erreur de casting. Il lui reste deux ans de contrat. Acheté 16m £, pour un salaire mensuel de 540 000 £/mois (avec la « prime de bonne conduite » de 2m £/an). Enfin, il a bien fait marrer les supps Red Devils et Gunners qui se sont passés le mot pour faire élire Balo Player of the season du club avant que LFC ne le retire de la liste.


La FA lui a un peu cherché des noises (ses fines plaisanteries Instagram sur Mario contrevenaient aux règles du code de conduite de la FA) et Balo s’est justifié ainsi : « C’est ma façon ironique et antiraciste de se moquer des attitudes racistes. »

Highlights

Côté terrain, hors période faste mi décembre-mi mars (avec la victoire 2-1 contre Man City le 1er mars en point d’orgue), rien de bien bandant.

Sinon, évidemment, la retraite de Steven Gerrard est un moment fort de l’année. OK OK, « Mister Liverpool » n’a pas particulièrement brillé cette saison mais qu’importe. A ce propos, on peut regretter la polémique qui accompagna l’annonce de son départ au LA Galaxy, surtout eu égard à sa grande fidélité vis-à-vis de Liverpool* (il voulait rester une ou deux saisons supplémentaires – c’est d’ailleurs dans cette optique qu’il prit sa retraite internationale après la Coupe du monde brésilienne – mais Rodgers, avec lequel le courant n’est jamais trop passé, serait revenu sur ses promesses d’un nouveau contrat avec titularisation plus ou moins assurée, etc. Ergo ça a chouiné via ses potes ex Reds omniprésents dans les médias).

On souhaite bonne chance au LFC pour le remplacer. Un seul chiffre pour illustrer l’arduité de la tâche : depuis 2007, le club a dépensé 120m £ pour trouver son successeur ou le même genre de patron dans l’entrejeu (Lucas, Mascherano, Aquilani, Poulsen, Meireles, Henderson, Adam, Allen, Alberto, Can). Mateo Kovacic (Inter) sera-t-il le prochain prétendant ?

On reverra sûrement Gerrard à Liverpool dans un rôle d’adjoint/d’entraîneur/manager mais peut-être aussi comme joueur, en Angleterre ou ailleurs. Le Scouser en a encore sous la pédale et il ne serait pas surprenant qu’il profite de l’intersaison hivernale de la MLS pour rechausser les crampons au bercail.

[*Plusieurs grands clubs/managers ont cherché à l’exfiltrer de Liverpool au cours de sa carrière, notamment Mourinho, trois fois, à Chelsea et au Real Madrid mais Gerrard a toujours refusé de partir. Il avait toutefois envisagé d’aller voir ailleurs en 2004 et l’aurait peut-être fait s’il avait su que la Ligue des Champions 2005 et la belle deuxième place de 2009, prouesses qui suscitèrent tant d’espoir, resteraient des triomphes sans lendemain…]

Lowlights

– un goal-average de ventre-mouiste, + 4

– trop de matchs ratés contre les Gros pour tous les citer mais les claques 3-0 à Old Trafford et 4-1 à l’Emirates font encore mal. Une stat résume l’impuissance des Reds face à leurs concurrents directs : seulement 5 points/24 possibles engrangés vs les clubs du top 4 cette saison. Et évidemment, le 6-1 à Stoke évoqué en intro. Pouaaaah, 6-1 au Britannia, la honte.

– L’élimination hyper molle en Europe (ici), aussi bien en Ligue des Champions que LFC retrouvait pour la première fois depuis six ans (seulement 5 points de pris dans un groupe où la qualif était largement à leur portée) qu’en Europa League, Rodgers ayant préféré aligné une équipe bis face au Besiktas (LFC sorti aux tirs au but).

– Le recrutement, ou plutôt la politique de recrutement, secteur compliqué par l’existence d’un « Transfer Committee » créé en 2012 par les proprios américains Fenway Sports Group (FSG) soucieux de tout structurer scientifiquement sur des « modèles prédictifs » tirés du sabermetrics. Bon dieu que tout ça sonne laid… Cellule composée de six personnes, dont Brendan Rodgers (+ le directeur général I. Ayre, le responsable du recrutement D. Fallows, le chef du recrutement B. Hunter, le directeur de la perf technique M. Edwards et une huile de FSG, M. Gordon). Un système collégial décrié, souvent qualifié de « dysfonctionnel » par ses détracteurs, dont Rodgers en off. Pour schématiser, deux écoles qui s’opposent :

a) FSG veut jouer la carte « potentiel » et former/recruter un tas de jeunes pépites pour bâtir autour d’eux (Sturridge, Sterling, Henderson, Can, Ibe, etc.), et le cas échéant, réaliser une belle plus-value à la revente. Pour : ça coûte moins (relativement) cher que d’empiler les vedettes. Contre : c’est une vision à moyen terme, dans un sport dominé par l’immédiateté du résultat, et potentiellement semée d’embuches (eg jeune X – style Sterling – chope le boulard, devient trop gourmand et part ailleurs).

b) Rodgers voudrait acheter moins mais acheter mieux, à savoir du joueur international confirmé.

Le cas Alexis Sanchez illustre la cruelle dichotomie existant entre la « voie lente » prônée par FSG et la « voie express » favorisée par le Nord-Irlandais. Ce dernier voulait absolument le Chilien et Arsenal lui proposait grosso modo le même package financier. Mais l’ex Blaugrana préférait vivre à Londres, paraît-il. On peut penser qu’une p’tite rallonge aurait pu le convaincre de signer à Liverpool mais FSG refusa toute surenchère. Résultat : Rodgers a eu le trio Balo-Origi-Lambert à la place…

Au final, 117m £ dépensés l’été dernier (dont 14,3m £ en frais d’agent !) sur Lallana (25m), Lovren (20m), Markovic (20m), Balotelli (16m), Moreno (12m) Emre Can (10m), Origi (10m), Lambert (4m). Tout recrutement contient forcément une bonne part d’incertitude mais là on se dit que ça commence à faire beaucoup. Forcément, Rodgers paie également les excès de ses prédécesseurs. Bref, tout ça fait un peu passer Liverpool pour une sorte de Tottenham du Nord. Sur les quelques 215m £ claqués par LFC en transferts ces trois dernières saisons (30 millions de plus qu’Arsenal), seuls deux des 24 recrutés peuvent véritablement être considérés comme un succès : P. Coutinho et D. Sturridge. Allez, trois avec Mignolet en étant indulgent (même s’il n’a pas fait oublier Pepe Reina). Peut-être donc que la première chose à faire à Liverpool serait de dissoudre ce Transfer Committee qui a montré ses limites et revenir aux fondamentaux : laisser le manager et son staff décider (aidé du directeur sportif à la limite).


117 millions £ de recrues l’été dernier et quasiment que des flops. OK, le recrutement est une science à peu près aussi exacte que l’expertise psychiatrique mais là faut pas déconner, ça commence à faire beaucoup…

Au-delà de ces divergences de fond entre propriétaire et manager, on peut se demander si FSG conserverait Liverpool en cas de non qualification en Ligue des Champions 2016 ou 2017. Une interrogation légitime car quand FSG racheta Liverpool en 2010, les Américains comptaient à fond sur le FPF pour les protéger des effets néfastes d’une course aux armements qu’ils ne sont en mesure de suivre face aux mégaclubs anglais, outillés pour truster les quatre premières places synonymes de graal LdC. Or, depuis ce rachat, ces clubs ont trouvé des combines pour contourner le FPF financier et l’UEFA parle désormais d’en assouplir les règles, ce qui compliquerait singulièrement la tâche des Reds dans leur objectif LdC. Sans compter que l’éventuel changement dimensionnel de West Ham (stade olympique, direction déterminée, etc.) et Tottenham (nouveau stade, gros moyens) ajouterait à la difficulté de Liverpool de se placer régulièrement dans le carré magique. Certes, Liverpool aura aussi bientôt son nouvel écrin taillé pour la LdC mais les Ricains pourraient se servir de cet atout pour passer la main au bon moment, sans subir de pertes financières, voire en réalisant un bénéfice.


2 hits seulement selon ce tableau d’Eurosport. Les avis divergent sur quelques autres joueurs (Mignolet, Sakho, Markovic et Can principalement) mais même en étant très indulgent, seuls 5 ou 6 joueurs max peuvent être considérés comme des succès. Au mieux, un taux de réussite de 25 % seulement. C’est clairement un échec et le club, si porté sur les stats, devrait en tirer l’enseignement principal qui s’impose : dissoudre le Transfer Committee.

Le manager

Brendan Rodgers, en poste depuis l’été 2012. Question à 64 000 $ comme on dit en Angleterre : qu’a Brendan Rodgers en commun avec Manuel Valls l’amateur de foot, hormis que la Ligue des Champions les as fait tous deux rêver puis cauchemarder ? ———- Réponse : tout comme Manu, si le Nord-Irlandais marchait sur l’eau l’année dernière, sa cote a joué les montagnes russes cette saison. Voué aux gémonies entre août et décembre, puis adulé de Noël à la mi mars et présenté comme un « tactical genius », voire le plus grand innovateur depuis Herbert Chapman, et de nouveau cloué au pilori dans l’emballage final. Un cycle enflammades-crucifixions somme toute banal.

Mais au-delà des spectaculaires fluctuations de popularité inhérentes à ce poste (coucou Alan Pardew), il subsiste un point d’interrogation sur la capacité de Rodgers à gérer les « pressure games », les matchs à gros enjeu, comme en LdC ou en demi-finale de FA Cup contre ces terreurs d’Aston Villa (eg pourquoi faire entrer Glen Johnson à la place de Joe Allen ?). Un peu comme Valls quoi… La surmédiatisation, l’excès de confiance, la pression, le stress et tout le package « ivresse du pouvoir » font faire des conneries, fatalement.


Rodgers-Valls, même combat (contre les mauvaises passes).

Douter des capacités d’un leader, c’est une chose – abstraite et discutable – mais les faits, c’est du concret, du béton. Et Rodgers se serait bien passé de ce parpaing-là : il est le premier manager de Liverpool depuis Phil Taylor (1956-1959) à n’avoir rien remporté sur ses trois premières saisons. Peut-être anecdotique, mais le genre « d’accident historique » qui reste en travers du gosier des supps, surtout qu’il y avait un bon coup à jouer en FA Cup et en Ligue Europe. Et ne nous leurrons pas, même remporter une coupette européenne serait déjà énorme pour le Liverpool actuel. Y participer constitue même une prouesse en soi pour les Reds. Vous pensez que j’exagère ? Ben, considérez le fait suivant : si Aston Villa avait remporté la FA Cup le mois dernier, Liverpool aurait dit bye bye à la Ligue Europe 2015-16 (car contrairement à une idée répandue, le 6è de PL n’est pas automatiquement qualifié en LE, il ne l’est que si le vainqueur de la FA Cup a fini dans le top 5 de PL – voir réglement).

Hormis le combo perte de Luis Suarez + indisponibilité de Dan Sturridge, le principal problème a été le manque de continuité, et au-delà, l’absence palpable « d’identité » ou de « philosophie de jeu ». Certes, ces expressions un poil pompeuses sont encore plus galvaudées que le terme « socialiste » et sonnent trop fourre-tout pour que l’on se penche sérieusement sur leur signification dans le contexte Liverpool. Mais elles n’en expriment pas moins un fort ressenti, celui d’un vide, d’une absence de direction. Comme développé dans la rubrique « Lowlights », le malaise est plus profond qu’une simple aigreur ponctuelle du peuple Red, dont les attentes sont certes sensiblement lestées par le poids de l’histoire : plus le LFC se structure, moins le projet d’ensemble semble clair et plus la cacophonie s’installe. L’impression d’être dans un navire sans gouvernail ou à bord d’un paquebot Costa en mer Ligurienne avec le Capitano Schettino à la barre. Enfin, au bar.

Il y a eu trop de rotation, trop d’expérimentations, trop de joueurs utilisés hors de position, trop de changements de systèmes et d’approches, parfois dans la même mi-temps. Utiliser autant de formations différentes pendant une saison (comme l’a fait Rodgers), surtout sur la fin, ne confère pas à un manager la qualité de savoir se remettre en question tactiquement, mais laisse au contraire flotter un parfum d’amateurisme, un sentiment de désarroi et d’impuissance. La flexibilité, l’adaptabilité, la réactivité, oui, trois fois oui ; la marmelade tactique non. Sans ligne directrice ferme et claire, quitte à la faire évoluer si nécessaire, le groupe est déboussolé. Redonner des repères et des certitudes à l’effectif sera donc l’un des principaux chantiers de l’intersaison.

Au final, Rodgers a échappé de peu au limogeage, mais pas deux de ses adjoints, sans doute faute de mieux disponible sur le marché. L’Ulsterman a grillé son joker et il sait ce qui l’attend la saison prochaine : un remerciement express si les résultats vont clopin-Kloppant. Car l’ami Jürgen a beau avoir le regard fixé sur le Bayern, il ne dirait certainement pas non à une expérience outre-Manche, à fortiori dans son club le plus prestigieux.

Photo(s) de la saison

(710 matchs et 186 buts depuis cette Une).

La saison 2014-2015 de Premier League terminée, TK dégaine son bilan club par club.

Rédaction légère assurée par l’équipe Teenage Kicks :

  • Camille Garnier (Hull, QPR, Stoke)
  • Chris Garnier (Newcastle, Southampton, WBA)
  • Didier Féco (Everton, Man City, Swansea, Tottenham)
  • Kevin Quigagne (Aston Villa, Burnley, Liverpool, Sunderland)
  • Matthew Dymore (Crystal Palace, Leicester, Man United, West Ham)
  • Pan Bagnat (Arsenal, Chelsea)

Hull (18è, 35 points, G-A – 18 / 33 buts pour / 51 contre)

Résumé de la saison

Hull City partait cette année avec l’objectif de surfer sur sa bonne fin de saison 2013-2014 et une finale de FA Cup perdue face aux Gunners (après avoir pourtant mené 2-0, les Tigers se sont inclinés 3-2), ainsi qu’une première participation européenne (Europa League) dans l’histoire du club.

Le club de Paul McShane avait tout à gagner, il a finalement tout perdu après avoir échoué dans la course au maintien à distance avec Newcastle. Pourtant, niveau recrutement, on pouvait penser que Hull avait eu le nez creux et avait renforcé son effectif. Exit Shane Long (pour 15 millions £ vers Southampton, acheté 8,5 millions à West Brom en janvier 2014), Georges Boyd (à Burnley pour 3 millions £), et l’attaquant Yannick Sagbo, l’expérimenté Maynor Figueroa, et la pépite Tom Ince, tous trois en prêt, bonjour Andrew Robertson (futur très bon latéral gauche écossais, pour 3,6 millions £), la caution défensive sûre Michael Dawson et le transfert définitif du très sobre mais efficace Jake Livermore, des Spurs, le puissant milieu Mohamed Diamé en provenance de West Ham pour seulement 4 millions de pounds, le meilleur joueur de Norwich de la saison passée Robert Snodgrass, l’éternel espoir uruguayen Abel Hernandez (pour 12 millions, sans doute beaucoup trop cher, record du club) et les prêts d’Hatem-melon d’or-Ben Arfa et Gaston Ramirez de Southampton.

Franchement, cette équipe avait de la gueule sur le papier. Enfin seulement sur le papier donc, mais avec un milieu physico-technique composé de Tom Huddlestone, Jake Livermore, Mohamed Diamé, Robert Snodgrass, Gaston Ramirez, et sans parler des David Meyler, Stephen Quinn et Robbie Brady, y’avait vraiment, vraiment de quoi faire. La relégation devrait coûter pas moins de 65 millions au club et c’est bien malheureux pour une grande ville un peu oubliée de tous, dont le Rugby à XIII et le Football, pas un club pro de taille à 100km à la ronde, sont les seuls vrais porte-étendards.

Satisfactions / A la hauteur / N’ont pas à rougir

Au latéral Ahmed Elmohamady, seul joueur de l’effectif à avoir joué tous les matches de son équipe (2 buts). A souvent alterné le bon (joueur complet, technique, souvent dangereux offensivement et plutôt efficace derrière) avec le parfois ridicule (ici et ici). Sera sans doute courtisé par une équipe moyenne voire moyenne plus de la Premier League la saison prochaine.

Au défenseur Michael Dawson. Après 9 saisons à Tottenham, est arrivé au KC Stadium dans l’optique de gagner du temps de jeu, ce qu’il a fait, quand il n’était pas blessé, avec 28 matches disputés. A tenté, tant bien que mal de tenir la baraque cette saison. Elu Hull City Player of the Year devant Ahmed Elmohamady.

Aux milieux Tom Huddlestone et Jake Livermore, les deux transfuges de Tottenham (fournisseur officiel de Hull City depuis 2013) ont, comme leur copain Michael, fourni régulièrement les compos de Steve Bruce. Avec 31 et 35 matches chacun, ils ont été réguliers quoique moins efficaces que la saison précédente. Mais le 15 mai dernier, Livermore fut suspendu par son club et la FA, à qui il devait fournir des explications écrites avant le 21 mai dernier, pour avoir été contrôlé positif à la cocaïne. Son manager lui en voulait d’ailleurs pas mal : « Jake sait qu’il a laissé tomber tout le monde et s’est fait avoir. Je suis sûr qu’il y a des circonstances atténuantes. Je suis peut être un dinosaure, mais je sais que la société a changé. » N’empêche qu’après ça, le staff de Hull a demandé à ce que des tests soient effectués chaque semaine au sein du club.

« If you want to get down, get down on the ground, cocaine »

« If you want to get down, get down on the ground, cocaine »

A l’attaquant Dame N’Doye. Arrivé du Lokomotiv Moscou en janvier pour 4m £, le sénégalais s’est vite adapté à la Premier League au point de devenir l’attaquant le plus prolifique du club en terme de match/but marqué (5 pions sur 13 titularisations). Athlétique, rapide, bon avec ses pieds et sa tête, on se dit que s’il avait rejoint le club en juillet, Hull aurait sans doute glané plus de points et évité la relégation.

Au renard des surfaces Nikica Jelavic, 25 matches, 8 pions, correct. Cependant bien trop seul en première partie de saison, et beaucoup moins efficace ensuite.

Déceptions / Pas à la hauteur

Aux défenseurs axiaux Curtis Davies, James Chester et Alex Bruce, fils de. Le second a tout de même planté à deux reprises, mais derrière ça n’était pas l’assurance tous risques. Malgré cela, il s’est vu proposer un renouvellement de son bail. Curtis Davies, après une bonne saison pour le retour de Hull en PL, a lâché l’affaire et redevenu un joueur franchement moyen, au point de ne plus apparaître sur les terrains à partir de janvier. Pour le fiston Bruce, n’a pas hérité du talent de son père. Trop lent, trop frêle (1,80m et 73kg), trop moyen pour être une alternative valable en Premier League.

Au corps du milieu Mohamed Diamé. On doit sans doute regretter ses blessures à répétition au cours de la saison du côté du staff, car Momo avait fait le boulot. 12 matches et 4 buts marqués en début de saison avant de nombreuses absences. Franchement dommage pour un Key Player.

A Gaston Ramirez. L’énigme de PL est peut-être là, chez le jeune milieu offensif (23 ans). Quelconque l’année dernière avec Southampton, Gaston s’était fait prêter dans l’East Riding of Yorkshire afin de se relancer et retrouver le niveau qui était le sien à Bologne. Raté. Après 22 matches dont seulement 11 titularisations pour un seul petit but, l’Uruguayen retrouvera sans doute les Saints la saison prochaine, ou quittera tout simplement la PL. Il était pourtant capable de ça.

L’attaquant Abel Hernandez. 25 matches et seulement 4 buts. Incapable de marquer contre les « petites équipes » (a inscrit trois buts contre Manchester City, Arsenal et Chelsea), a préféré mettre son poing dans le bidon de Phil Jones lors de la 38ème journée contre Man United.

Aux joueurs David Meyler, Stephen Quinn, Robbie Brady, Liam Rosenior et Sone Aluko, qui, sans être mauvais, surtout pour Brady (23 ans), se sont montrés cruellement inefficaces dans les zones et instants de vérité.

Objectifs

Tout dépendra de la gestion de l’intersaison, mais l’objectif est évidemment la remontée immédiate dans le top flight. Le club en a les moyens et on espère voir les joueurs recrutés cette année ne pas manquer l’appel la saison prochaine.

L’homme invisible

On aurait pu parler de ce bon vieux Hatem, mais il a quitté le club avant la trêve hivernale. On citera aussi Maynor Figueroa, le vétéran de 32 ans a été prêté à son ancien club Wigan avant d’être rappelé pour faire le nombre face aux différentes blessures, n’a joué que trois matches. Mais non.

Non car, le véritable Invisible Man, c’est bien Robert Snodgrass. Sortant d’une saison pleine avec Norwich malgré la descente et arrivé pour tout casser au KC Stadium, son numéro 10 a été aperçu par les supps Tigers l’espace de… 40 minutes face à QPR pour le premier match de la saison. Le temps de se faire les croisés et de dire adieu à sa saison. Finalement l’analyse est simple, le maintien s’est joué à trois points, et avec un Snodgrass et un Diamé alignés régulièrement, le club aurait même pu envisager une fin de saison tranquille.

faire mentir les statistiques Bob »

« Note pour plus tard : faire mentir les statistiques Bob »

Highlights

Pas grand-chose à retenir si ce n’est une victoire à la maison contre Liverpool (1-0) ainsi qu’un statut de bête noire pour Crystal Palace (victoires 2-0 à l’aller et à Selhurst Park).

Lowlights

Beaucoup plus nombreuses : les débâcles en League et FA Cup (respectivement défaites 3-2 contre West Brom et 2-0 face à Arsenal), à chaque fois au troisième tour (qui est en fait le tour d’entrée de la plupart des clubs PL de ces compétitions…), l’élimination aux matches aller-retour du préliminaire d’Europa League contre les Belges de Lokeren (victoire 2-1 à la maison mais 1-0 à l’aller), première participation à l’Europe et aucune gloire donc.

Mais surtout, Hull a enchaîné les séries négatives : 10 matches entre le 18 octobre et le 20 décembre 2014 pour 4 nuls et 6 défaites et entre le 28 février et le 11 avril (2 points pris sur 18 possibles). Quelques petites tannées, souvent sur le score de 2 ou 3-0, chez lui comme à l’extérieur (Man U, West Ham, Newcastle, Tottenham, Chelsea, Southampton…), soulignant sa grande difficulté à marquer (pire attaques derrière Burnley, Sunderland et Aston Villa).

Le manager

N’est pas Ancelotti qui veut.

N’est pas Ancelotti qui veut.

Steve Bruce. Le natif de Corbridge, près de Newcastle, connaît cette année sa deuxième relégation seulement en tant que coach, mais affirme avoir une grande part de responsabilité dans la descente de son club. Et on la lui concède. Trop coincé dans son vieux 3-5-2 défensif, alors qu’il eut fallu renforcer le milieu pour alimenter la 16ème attaque de PL. Trop de joueurs achetés sans avoir donné satisfaction. Trop la volonté de garder un score, quand Hull marquait, sans pouvoir le tenir.

Il peut malgré tout être l’homme de la future remontée, l’ayant déjà accompli il y a deux ans. D’ailleurs, l’ambiance n’est pas à l’abattement chez les fans qui anticipent déjà la saison prochaine avec espoir. Et c’est bien tout le mal qu’on leur souhaite.

Photo(s) de la saison

They’ll be back !

Leicester (14è, 41 points, G-A – 9 / 46 buts pour / 55 contre)

Résumé de la saison

Dernier pendant quatre mois et demi, Leicester se sauve en ayant six points d’avance sur le premier relégable, à la faveur d’une fin de saison assez phénoménale (22 points pris sur 27 possibles). C’est un peu comme si David Ginola avait été élu président de la FIFA, comme si Cyril Hanouna avait été désigné président de France Télévisions, comme si Frédéric Beigbeder sortait un bon livre. Personne n’y croyait deux mois auparavant, et pourtant…

Et pourtant, « il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va », disait Sénèque. Nigel Pearson a fait front, ses joueurs se sont rebellés, les supporters se sont redressés et leurs chants ont redoublé de volume. Et c’est Hull qui paie les pots cassés. C’est la troisième équipe de l’ère Premier League à réussir à se sauver alors qu’ils occupaient la dernière place lors du Boxing Day.

Leicester arrive en PL le moral gonflé à bloc, après avoir dominé la Championship de la tête et des épaules (plus de 100 points, 17 d’avance sur le troisième, 2ème attaque, 3ème défense). Mais démarrer contre Everton, Chelsea et Arsenal n’est pas chose aisée. Ça permet au moins de se mettre immédiatement dans le bain. Stoke (1-0) puis Manchester United (5-3) en ont fait les frais. Ensuite, ce fut la bérézina. Entre mi-septembre et début avril, seulement deux victoires. Jamais plus de deux buts d’écart, mais pas de point à l’arrivée. Pearson aurait sans doute aimé perdre une fois 5-0 plutôt que cinq fois 1-0. L’excellente fin de saison a néanmoins compensé le trou d’automne et d’hiver. Les Foxes se maintiennent avec 41 points (Guy Roux désapprouve).

Satisfactions / à la hauteur

Esteban ? Cambiassoooooooooo ! La star argentine, passée par Madrid et Milan, signe à Leicester à la fin du mercato d’été 2014. Une pointure pour Leicester, qui a largement profité de son talent et de son expérience (quand bien même il ne s’est pas souvent retrouvé dans un club luttant pour son maintien). Elu joueur de l’année par les supporters, il a déclaré que sauver Leicester équivalait à gagner un trophée. Le 24ème de sa carrière, donc. On ignore s’il poursuivra l’aventure anglaise l’année prochaine.

Robert Huth est arrivé le 2 février, prêté par Stoke, et il a fait beaucoup de bien à la défense perméable de Leicester. Il n’a pas immédiatement endigué les attaques adverses, mais il n’est pas étranger à la remontée fantastique de l’équipe. Pearson aimerait le faire signer définitivement. L’Allemand réfléchit dans sa Huth.

L’international algérien Riyad Mahrez. L’ailier, également utilisé en 10, a brillé pour sa première saison PL, 4 buts et 3 passes décisives. Joueur clé dans le maintien des Foxes en PL. Une sacrée affaire puisqu’il n’a coûté (en janvier 2014) que 400 000 £.

Leonardo Ulloa a eu des trous (le 18 avril, il marque son premier but en championnat de l’année 2015), mais il termine meilleur buteur du club (11). Pour un joueur qui vient d’arriver, c’est quand même une satisfaction. Non ?

Déceptions / pas à la hauteur

Danny Drinkwater, sept buts et l’un des artisans de la montée en Premier League, n’a pas vraiment confirmé cette année : zéro but et une influence moindre dans le jeu. Beaucoup moins de buts également pour David Nugent (5 contre 20 en 13/14).

Quant à Paul Konchesky, il n’a plus la verve de ses premiers temps, où il brillait sur les terrains de Premier League avec Charlton, West Ham et Fulham. L’âge (34 ans) commence à se faire ressentir pour l’ex Red (15 matchs en 2011).

Objectif(s)

Prolonger Esteban Cambiasso. Mieux gérer l’automne. Retrouver la défense qui leur avait fait tant de bien en Championship. Mais, surtout, prolonger Esteban Cambiasso.

L’homme invisible

Matthew Upson. Tout spectateur plus ou moins régulier du football anglais a déjà entendu son nom. Espoir d’Arsenal au moment de l’âge d’or du club, il poursuit sa carrière au cours des années 2000 dans des clubs du ventre mou de Premier League (Birmingham et West Ham), ce qui lui permet néanmoins d’être sélectionné chez les Three Lions.

L’année dernière, soit à 35 ans, le défenseur signe à Leicester. Tel un Jonathan Woodgate, il se blesse régulièrement et se voit relégué des terrains. Il revient sur scène en janvier, mais pour jouer les seconds rôles : cinq matchs seulement. A l’arrivée, une fin de contrat, des blessures régulières et un niveau qui baisse. Serait-ce la fin du chemin pour Upson ?

Highlights

Un match gagné passionnément à la folie contre Manchester United fin septembre : 5-3 après avoir été mené 2-0 puis 3-1. D’ailleurs, le saviez-vous ? Leicester est devenue la première équipe de Premier League à remonter deux buts à MU et à gagner. (On vous avoue que cette stat nous surprend un peu)

L’autre temps fort de la saison, bien sûr, c’est la fin de saison torride, avec un dernier match en apothéose : 5-1 contre QPR à domicile avec cinq buteurs différents (dont Esteban ? Cambiassooooooooooooooooooooooooo)

Lowlights

Après son succès fou fou fou face à Manchester United, Leicester ne gagne plus rien pendant trois mois. Fin novembre, l’équipe prend la dernière place en perdant 3-2 chez Queens Park Rangers. Le début de la longue traversée du désert.

Si Cambiasso ne prolonge pas, ça pourrait être un lowlight. Mais on a l’impression de se répéter un peu…

Le manager

« Vous devez vraiment être stupide. Je suis désolé. » Nigel Pearson a des relations tendues avec les journalistes. La dernière en date remonte à la fin avril, lorsqu’il en traite un d’autruche au prétexte qu’il prétend que Leicester n’a pas subi beaucoup de critiques au cours de la saison. Il a aussi hurlé à un supporter d’aller se faire foutre.

Sinon, c’est un homme charmant (cf. prochaine rubrique) qui fait son deuxième mandat chez les Foxes. Le premier (2008-2010) s’était terminé parce qu’il s’entendait très mal avec les propriétaires. Ceux-ci étant partis peu après, Pearson est revenu. Désormais, il s’entend très bien avec les Thaïlandais, la famille Srivaddhanaprabha, qui a préféré virer le directeur sportif pour le mercato d’été raté.

Le fait qu’il soit toujours à la tête du club est un peu miraculeux, au sens où des sièges s’éjectent pour des mauvaises passes plus courtes que ça. Bien en a donc pris à la direction.

Photo(s) de la saison

La scène est surprenante. On y voit James McArthur renverser Pearson à terre, qui se remet sur ses genoux et vient placer sa main gauche sur le cou du joueur, dans une pseudo-tentative d’étranglement. Ils se relèvent tous les deux, souriants. On pense à une farce commune. McArthur veut alors se replacer, mais Pearson le retient par le manche du maillot pendant plusieurs secondes. Il finit par le laisser partir après que le joueur lui lâche un « Get off me ».

Pearson n’a été sanctionné ni par la FA, ni par son club. Des fuites ont suggéré qu’il avait été licencié peu après le match, mais il n’en a rien été. La cause de l’incident serait l’échec des négociations de l’été passé quant à la signature de McArthur à Leicester, en provenance de Wigan. Bien qu’il s’en soit défendu après le match, Pearson voulait peut-être lui rappeler qu’il n’a pas choisi le bon club.

Avec la gloire, l’argent sale et les filles faciles, on (le Team TK) a chopé un méchant boulard : on décerne désormais nos propres récompenses, comme à Cannes. Sauf que les nôtres sont Gérardesques. On les a appelées les Frannys, en honneur de la mascotte de TK, l’immense Francis Jeffers (aka Franny Jeffers).

Catégorie Clubs/Dirigeants/Propriétaires

Le Franny du club qui file des amendes aux joueurs wtf

Blyth Spartans (D7), du côté de Newcastle, où rater un match coûte moins cher (5 £) que rater une biture entre coéquipiers (10 £) et où zapper l’entraînement est facturé à peine plus que pisser sous la douche.

Le Franny du club qui a commencé la saison à 8 et la finit à 7

Blackpool FC (D2 > D3), club barnum en meltdown complet depuis deux bonnes saisons, largement à cause de leurs cintrés de proprios, le combo père-fils Oyston. Les Tangerines comptaient 8 joueurs pros trois semaines avant le début de la saison (si bien qu’ils avaient dû annuler une tournée en Espagne) mais parvinrent à peu près à se constituer un effectif en raclant les fonds de tiroir. On vit par exemple débarquer l’ex éternel espoir Nathan Delfouneso, l’ex Tango François Zoko, le has-been Jamie O’Hara – ex Tottenham et surtout ex de Danielle Lloyd – et le déséquilibré Nile Ranger – d’ailleurs totalement AWOL (disparu) depuis décembre 2014, personne ne sait trop où il est (et c’est pas plus mal comme ça).

Bon évidemment avec ça ils sont descendus en D3, et pas qu’un peu : 26 points/46 matchs, 4 victoires, 91 buts contre, – 55 de goal-average. C’est simple, ils égalent le record de D2, detenu par Stockport County avec 26 points en 2001-02 (6 victoires, 102 buts contre, – 60).

Fin mai, ils libèrent la bagatelle de dix-sept joueurs et se retrouvent aujourd’hui avec sept pros (que des jeunes) dont zéro gardien. L’entraînement reprend le 29 juin. Bah, il leur reste toujours les tournois de sixte pour cet été (ah ben non merde, z’ont pas de gardien. Tournois de baby-foot alors ?). L’intersaison se fera sans leur président-proprio, Karl Oyston, suspendu de toute activité footeuse pour six semaines (ici).

Et dire que y’a pas si longtemps, du temps de leur splendeur en Premier League, ils avaient des superstars comme Elliot Grandin…

Le Franny du propriétaire de club qui devrait poser sa candidature pour diriger la Commission d’Ethique de la Fifa

Par le passé, TK a évoqué les fameux contrats zéro-heure dont use et abuse Mike Ashley, le proprio des Magpies, dans la gestion de sa boîte Sports Direct (numéro 2 européen d’articles de sport, derrière Decathlon). Cette année, le chef des Mags est de retour dans l’actu britannique pour une série de faits similaires, et notamment les curieuses pratiques en vigueur dans l’énorme hub de distribution de Sports Direct (100 000 m2), telles que révélées par Channel Four dans ce documentaire diffusé il y a deux mois et résumées ici par le Daily Mail. On va pas refaire le match mais juste deux « temps forts » de ce docu que je vous invite à visionner dans son intégralité :

1) ici, on engueule nommément au haut-parleur (en anglais et polonais) les employés qui n’iraient pas assez vite pour assembler les commandes Internet des clients

2) ici, (à partir de 41’06) on licencie ceux qui ont été absent deux ou trois fois, même s’ils ont un certificat médical en béton


Au centre de distrib’ de SD, on engueule nommément au haut-parleur les employés jugés trop lents. Putain que ça serait marrant de faire pareil à Saint James’ Park en plein match. On imagine Mike Ashley au micro de SJP : « Rivière, si tu cours pas plus vite mon feignant, je baisse ton salaire de 20 % […] Ameobi, encore blessé ! Bon, passe à la compta après le match pour prendre ta lettre de licenciement. […] Cabella, je te préviens gentiment : un autre immanquable 10 mètres à côté et je t’envoie passer l’hiver en prêt à Inverness. »

Bah, tout ça ne va guère troubler Mike Ashley : en mars dernier, le multimilliardaire a été convoqué devant une commission parlementaire écossaise pour s’expliquer sur son interprétation très personnelle de la législation du travail britannique… et a envoyé un lampiste à sa place (ici), en toute impunité Fifaesque. « Je suis trop pris », s’est-il justifié.

Le Franny du club qu’on aime pas en général mais qui pense à la planète avant de licencier

Newcastle United, club vert pour lequel y’a pas de petites économies. Le jeune Adam Campbell a été viré par texto et le duo Ryan Taylor-Jonas Gutierrez en un coup de fil deux-en-un. Les deux joueurs étaient ensemble en stage Formation Entraîneur à Belfast. Conversation :

John Carver (ex manager intérimaire des Mags, limogé y’a deux jours, probablement par Twitter) : « Ryan, juste un coup de bigo pour te dire qu’on ne reconduira pas ton contrat. […] Jonas est avec toi ? Ah ben passe-le moi stp… Jonas, t’es limogé aussi. »

Petite précision sans grande importance : les deux joueurs cumulent treize saisons Mags et Gutierrez, qui sort d’un cancer des testicules, a marqué l’un des deux buts du maintien lors de la dernière journée. De quoi avoir sacrément les boules quand même.

Le Franny du club qu’on aime bien en général mais qui a déconné grave

Southampton. Lors de la venue de Liverpool en février, les Saints n’ont pas daigné mentionner Adam Lallana dans le programme du match, et ça c’est assez minable de leur part. Lallana, l’un des artisans de leur irrésistible ascension D3 > Premier League avec Morgan Schneiderlin et Rickie Lambert, vient d’être nommé dans le meilleur XI Saint de l’histoire de la Premier League.

Liverpool les a tapés 2-0. Bien fait pour leur gueule, un club ne devrait jamais, jamais renier ses legends (Lalanna les avait un peu menés en bateau lors de son transfert à Liverpool l’été dernier, d’où ces minables représailles).


Lallana, nommé cette semaine dans le “Southampton’s Greatest Premier League XI” (ici)

Le Franny du club pour lequel les supps de Sunderland ont prié pour qu’ils se maintiennent

Newcastle United.

La meilleure source de points Black Cats depuis 2012 : 16 % des points de Sunderland sur les trois dernières saisons leur ont été généreusement offerts par les Magpies (5 victoires de suite dans le derby et 1 nul).

Le Franny du club qui veut organiser la Coupe du monde

Le scandale de la FIFA n’en finit plus de toucher les strates du football. Les prochains Mondiaux en Russie et au Qatar seront-ils organisés ? Toutes ces questions, le Macclesfield Town FC s’en fout comme de l’an quarante. Le club des Silkmen, pensionnaire de D5, vient d’afficher sa volonté d’amener la compétition « à l’Est du Cheshire ».

« Nous sommes ravis d’annoncer que Macclesfield va lancer sa candidature pour accueillir la Coupe du monde 2026. Le tournoi aura lieu du 11 juin au 12 juillet 2026. Avec d’exceptionnelles facilités dans et autour de la ville et compte tenu de la situation actuelle de la Fifa, nous proposerons un tournoi confortable à la grande famille du football ».

Pour contrer les propositions venant des USA et du Maroc, le club se repose sur son superbe écrin de Moss Rose Stadium d’une capacité de 6335 sièges, ainsi que sur ses 6 hôtels et 16 Bed and Breakfast, « bien plus qu’assez pour accueillir la Coupe du Monde ». Et histoire de mettre toutes les chances de son côté, un supplément de 40 £ a été prévu pour corrompre les membres de la FIFA. #Macc2026

Un logo qui fleure bon la réussite !

Un logo qui fleure bon la réussite !

Catégorie Entraîneurs

Le Franny de l’entraîneur avec lequel on compatit

Steve McClaren, tout juste nommé manager de Newcastle United. L’objectif fixé par le propriétaire : finir dans le top 8 (comme d’hab’ avec Mike Ashley, et idem à Sports Direct, la paye de McClaren est highly incentivised, c’est à dire un petit fixe – celui de Pardew était de 70 000 £/mois – complétés par une série de grosses primes si objectifs atteints. e.g Chaque point engrangé = 1 prime supplémentaire en fin d’année, etc.).

Faut donc terminer dans les huit premiers pour ne pas finir la saison tricard. Best of luck Steve, tu en auras besoin…

Le Franny du manager « faute de mieux » qui a conservé son poste because Jurgen Klopp n’était pas disponible / intéressé et que y’avait pas vraiment aut’ chose de dispo sur le marché

Brendan Rodgers.

Klopp est dispo, évidemment, mais seulement pour le Bayern Munich pour l’instant. Mais ça pourrait changer en cours d’année…

Le Franny du manager qui prouve ce dont on se doute depuis longtemps : le bouddhisme ne rend pas du tout zen

Nigel Pearson, Leicester City.

Période pré-arrivée des propriétaires thaïlandais à Leicester City (2012), Pearson renvoyait l’image d’un homme un peu atypique dans le milieu, d’un gars posé et réfléchi, d’un amoureux de la nature qui aimait philosopher dans les médias et (comme ici) parler de ses longues vacances-randonnées en montagne à travers le monde. Bref, un cérébral qui aimait se ressourcer dans les treks sportifs en solitaire, la méditation, la lecture, ce genre de chose.

Mais depuis que les Thaïs sont arrivés dans l’East Midlands en 2010, Pearson n’est plus trop peace and love, plus du tout même, malgré les efforts des propriétaires pour zénifier la tanière des Foxes, comme faire venir des moines bouddhistes au stade.

Rien que cette année, Pearson a balancé un « fuck off and die » à un supp mécontent, a étranglé un joueur à terre pour un motif inconnu (il a miraculeusement échappé à une sanction de la FA) et a insulté un journaliste en conf’ de presse qui avait eu le culot de lui poser une question à peine poil-à-gratter.

Le Franny de l’entraîneur qui devrait avoir son stand au Salon de l’agriculture

Gary Monk, Swansea City, en janvier.

« Cette fenêtre de transfert est parfois un peu ridicule. En été, c’est beaucoup plus simple mais en hiver, c’est la foire au bétail, tout le monde vend ses vaches et les prix de ces vaches est excessivement élevé. Et pourtant, certaines de ces vaches ne valent pas tripette. »

Le Franny de l’entraîneur qui nous fait croire que c’est bobonne qui décide mais faudrait pas nous prendre pour des buses bataves hein

Dick Advocaat, qui a démissionné de son poste de manager de Sunderland fin mai avant de se raviser une semaine plus tard. Le Dick nous avait expliqué que « sa femme en avait marre de vivre loin des Pays-Bas [E.A.U, Corée du Sud, Russie, Serbie] et demanderait le divorce s’il restait en Angleterre un an de plus ». Les Advocaat viennent en effet d’acheter une propriété au bercail et Dickette aimerait que son mari prenne sa retraite et s’occupe du jardin. Ça, c’est la version officielle.

En off, il se dit que le Dick avaient des exigences qui ont mis quelque temps à être digérées par le proprio, l’Américain Ellis Short. Il voulait : 1) un gros trésor de guerre pour recruter (il aurait finalement obtenu 50m £) 2) l’autonomie sur le recrutement 3) une p’tite revalorisation salariale : 300 000 £/mois au lieu de son smic de 100K mensuels de mars à mai (rassurez-vous, il a tout de même touché une p’tite prime de 500K pour le maintien, de quoi tenir jusqu’à août).

Le Franny de l’entraîneur à grosses bollocks qui engueule à la tête du client

Nigel Pearson, manager de Leicester City. Réputé intransigeant, Pearson ne craint personne. Sauf Marcin Wasilewski (ci-contre), l’international polonais de 35 ans défenseur central des Foxes et accessoirement fan de cage-fighting. Dans un Football Focus de février 2015 (BBC1) :

Journaliste : « Vous lui dites à Marcin Wasilewski quand il rate son match ?

Pearson : « Je lui dis mais bon, je l’allume pas trop quand même. Je suis pas un gringalet mais vous avez vu sa carrure ? [Rires] S’il est en retard pour une causerie de groupe par exemple, je repousse un peu le truc quoi… »

Mais son frangin nous l’assure, l’ex brutus d’Anderlecht est un bon gars et les médias exagèrent.

Le Franny du limogeage d’entraîneur le plus prévisible

John Carver, Newcastle United, limogé y’a deux jours : 3 victoires PL en 4 mois (12 points péniblement grattés). Même Pardew avait fait mieux.

Le Franny de l’entraîneur qui a plutôt intérêt de bûcher ses Nathan Vacances anglais et maths cet été

Marinus Dijkhuizen, nouveau manager de Brentford (D2), qui recevra une causerie de match par texto à la mi-temps de chaque rencontre, because il cause pas trop bien l’Angleterre. Des textos envoyés par des analystes de match et donc bourrés de stats et key metrics / Key Performance Indicators (KPI) sur les joueurs. Cet obscur domaine obsède le proprio, Matthew Benham, un ancien matheux parieur professionnel fondateur de Smartodds qui ne jure que par le Dieu Chiffre. « Je fais confiance aux chiffres. Les chiffres ne trompent pas », aime-t-il asséner.

Benham est également actionnaire majoritaire du FC Midtjylland, le nouveau champion du Danemark et à la pointe en matière de sorcellerie matheuse appliquée au foot. Benham a aussi rameuté le touche-à-tout danois Rasmus Ankersen, président de Midtjylland (article), qui sera chargé avec d’autres de texter ses intructions et « informations mathématiques ». Oh, et Ankersen s’occupera également du recrutement, basé sur l’établissement de « modèles prédictifs » (une voie que suit Liverpool et leur proprio ricain féru de sabermetrics – on peut pas dire que ça leur réussisse des masses leur saber machin mais passons). A Midtjylland, paraît-il, Ankersen bombardait l’entraîneur de stats et données également pendant le match… Bon, on médit on médit mais force est de constater que la recette a marché au Danemark.

Bonne chance à Dijkhuizen donc, car son prédécesseur, l’excellent trader-devenu-entraîneur Mark Warburton (qui a fait passer les Bees de la D3 aux play-offs de D2-PL), a fini par démissionner tellement cette « Moneyballisation » le gonflait.


Espérons pour les Bees, 5è de D2 cette saison et éliminé par Middlesbrough en demi-finale des play-offs, qu’ils puissent faire la fête “in style” en mai 2016 comme l’entraîneur (ci-dessus) de leur club-frère, le FC Midtjylland, Champion du Danemark 2015.

Le Franny du mec faux prude qui devait prendre cinq douches de suite

Le Master Queutard Jermain Defoe, Daily Telegraph en janvier 2015, après son transfert de Toronto FC à Sunderland au mercato d’hiver :

« L’un des trucs les plus étranges en MLS est que les reporters s’incrustent dans les vestiaires. Et y’a pas mal de femmes reporters. Alors, t’es là, tu sors de la douche et bim, t’as une nana devant toi. Wow, ça fait bizarre, j’avais jamais rencontré ça avant. »

Le Franny du mec qui fait une grosse fixette sur les ramasseurs de balle

José Mourinho. Il avait courageusement menacé un ramasseur de Selhurst Park (Crystal Palace) en mars 2014, défaite 1-0 (« Refais pas ça jeune homme, tu risques de t’en prendre une »), et a remis ça cette année à Saint James’ Park en décembre dernier ou ses Blues ont perdu 2-1 (« Les ramasseurs ici cherchent à gagner du temps »). A qui le Mou s’en prendra-t-il la prochaine fois… Aux ados vendeurs de programmes ? Aux majorettes ? A la Tea lady ?

Catégorie Joueurs

Le Franny du joueur qu’aurait jamais dû quitter les pistes de danse

Freddy Adu (« l’ex New Pelé » a fait un essai à Man United dans sa pas si lointaine jeunesse, d’où sa présence ici – ben ouais, fallait bien trouver un lien, même super capillotracté).

Le Franny du joueur qui faudrait vraiment qu’il apprenne à danser d’urgence

Will Grigg (MK Dons, vs Barnsley 24.01.2015) avec les moves les plus pathétiques vus depuis Peter Crouch et son infâme « danse du robot ».

Le Franny de l’agent de joueur qu’on penserait qu’il plaisante mais non en fait pas du tout le gars est très sérieux

Aidy Ward, agent de Raheem Sterling, un gamin de 20 ans qui se la pète un max sans avoir rien prouvé au plus haut niveau (mauvais contre l’Irlande dimanche dernier, copieusement sifflé) mais qui réclame furieusement ces derniers mois « au minimum » 650 patates par mois (900 000 €). Faut dire que ces radins de Liverpool ne lui en offrent « que » 450, une misère absolue rendez-vous compte. Sterling touche à peine 130 000 £ mensuels actuellement, on se demande comment il fait pour survivre avec une telle pitance. 450 000, c’est mieux évidemment mais tout juste OK pour améliorer l’ordinaire vous en conviendrez.

Depuis janvier, cette terrible injustice enrage Ward, cet Abbé Pierre du footballeur qui s’est récemment distingué en traitant publiquement Jamie Carragher de « connard ». Bref, du lourd le gars. « Pas question que Raheem resigne à Liverpool, même pour 900 000 £ par semaine » déclarait-il, le plus sérieusement du monde, au quotidien londonien The Evening Standard en février. Depuis, Ward est parti en croisade pour sensibiliser les employeurs potentiels au sort réservé à son tricard de poulain. Il a tambouriné à toutes les portes (Chelsea, Real Madrid, Arsenal, Man City, Man United, Bayern Munich) mais en vain pour l’instant. Bande d’ingrats va, aucune conscience sociale.

Liverpool, encore réticent à l’idée de se séparer du sale gosse le mois dernier, pourrait bien être vendeur tellement ils en ont marre. Les spondoolicks récoltés (30m £) permettrait de financer la venue de Christian Benteke.

Le Franny du mec qui a beaucoup regardé les films de hold-up

Radamel Falcao (Man United), dont le salaire hebdomadaire était estimé à 400 000 €. Du coup, il veut rester en Angleterre. Malin.

Le Franny du mec qu’a super pas confiance en ses coéquipiers mais qu’a pas franchement tort voire pas du tout du tout tort

Jacob Murphy (Blackpool), qui snapchat avant un Blackpool (dernier) vs Rotherham : « On va perdre, une nouvelle fois… »

Le Franny du joueur qui présente les excuses les plus bidons au monde

Ce même Jacob Murphy (Blackpool), après sa gaffe sur les réseaux sociaux : « […] J’adore porter les couleurs de Blackpool. »

En plus, il s’était planté, Blackpool réussit à décrocher le nul. Mais est bien sûr descendu, avec – 55 de goal-average et 91 pions encaissés.

Le Franny du joueur dont on s’est bien foutu en plateau

Suite à « une information spécial Sky Sports d’un indic placé dans les Gent’s du club », Coloccini est annoncé par le présentateur comme étant le favori pour remplacer Alan Pardew, parti à Crystal Palace. Le rire de Carragher qui s’ensuit est plus que révélateur.

Le Franny du joueur qu’énerve tout le monde mais que lui ça le derange pas because tout le monde est son ami(e)

Jozy Altidore, figurant à Sunderland en première partie de saison.


Jozy aime tout le monde, même cette hoolette de Vancouver Whitecaps (doublé d’Altidore lors de ce Vancouver-Toronto – ça agace ça, oh putain que ça agace d’être victime d’un doublé de Jozy le Mutique).

Le Franny du mec qui aurait mieux fait de faire le show sur le terrain qu’en dehors

Mario Balotelli. Who else?

Le franny du mec qu’a raté sa vocation (WWE) et qui la redécouvre en plein match

Charlie Adam (Stoke) sur Alexis Sanchez.

Le Franny du mec qui s’est jamais fait casser une jambe

Jonathan Walters (Stoke), en mars 2015 après le crachat de Papiss Cissé sur J. Evans de Man United (il sera suspendu 7 matchs) : « Y’a rien de pire sur un terrain que de se faire cracher dessus. »

Euh, peut-être se faire éclater les genoux et risquer la fin de carrière, non ?

Le Franny du mec qui, heureusement, a fait du foot plutôt que de la boxe

Lorsqu’une vidéo du Sun montre Wayne Rooney, paré de gants de boxe, se faire mettre KO en un coup par Phil Bardsley, le gratin anglais se marre. Pas rancunier, Shrek imite la scène lors du match suivant après avoir marqué.

Ça valait au moins la Une..

Ça valait au moins la Une..

Catégorie Médias

Le Franny de l’expert qui devrait lire les Cahiers because il nous racontait y’a pas si longtemps que Sepp Blatter était un mec génial, un grand homme qui a tellement fait pour le football

Jacques Vendroux. Dans cette émission « Le téléphone sonne » d’après coupe du monde 2010 :

http://www.franceinter.fr/em/letelephonesonne/93408 (malheureusement impodcastable).

Et ce malgré le gros corpus d’articles et dossiers qui circulait déjà dans les médias anglais (notamment Guardian-Observer, Sunday Times, BBC) sur la corruption et les magouilles généralisées au sein de la Fifa. Sans parler évidemment des travaux d’Andrew Jennings, dont le livre Foul!: The Secret World of Fifa: Bribes, Vote Rigging and Ticket Scandals, sorti en 2006 (publié en français sous le titre : Carton rouge ! : Les dessous troublants de la Fifa).

Et malgré les traductions d’une partie de ces articles sur les Cahiers dès 2010, ici par exemple (lire : Special Fifa Summer I & II).

Le Franny du commentateur français qui devrait bûcher d’urgence son foot anglais et/ou sa géographie

Philippe Doucet, le 21 décembre 2014, à l’occasion du derby Tyne-Wear : « Newcastle et Sunderland sont les seuls clubs professionnels à 150 kms à la ronde. Les clubs professionnels les plus près sont les clubs écossais. »

Les seuls clubs professionnels dans un rayon de 150 bornes donc selon ce cher Philippe… Ouais, à part :

1) Gateshead FC en banlieue de Newcastle, ex Football League – jusqu’en D2 –, aujourd’hui en D5 et pro, comme 80 % de la D5.

2) Hartlepool United à 50 kms (D3-D4), pensionnaire de la Football League (et donc pro) depuis 1921.

3) Middlesbrough à 65 kms, ex PL, grosse cylindrée de D2 et ex finaliste Coupe UEFA 2006.

4) Carlisle United à 90 kms (D3-D4), une saison en D1 – années 70 – et en Football League depuis 1928.

5) York City à 120 kms (D3-D4), en Football League depuis 1929, hormis quelques saisons (récentes) en non-League.

Le Franny du consultant qui a détruit en 3 secondes une street cred de punk qu’il avait mis 30 ans à forger

Dennis Wise, en janvier 2015, l’ex Roi des Teigneux de Chelsea passé chez les tarés du Crazy Gang de Wimbledon et Millwall, avec une coupe (moumoutte ?) de premier de la classe, à la Harry Potter. Dès qu’il est apparu sur Setanta avec sa nouvelle touche Fillon, les Twittos ont pouffé.

Catégorie Fourre-tout

Le Franny du compte Twitter qu’a pas tout compris

@Sunderlandfr (Supps des Black Cats en France – et ouais, ça existe) qui remercie Jozy Altidore [transféré de Sunderland à Toronto FC au mercato d’hiver] pour « tout ce qu’il a fait pour Sunderland ». Euh oui, quoi au juste à part vendanger en série ?

Deux mois avant, les mecs de @sunderlandfr encourageaient chaudement Everton avant un… Sunderland-Everton. Leur compte a disparu, dommage, z’étaient très marrants.

Le Franny du piaf qui a effectué le tir du siècle

Premier match de la saison, Ashley Young et Manchester United sont opposés aux cygnes de Swansea. Un match que les Red Devils vont perdre. Et histoire d’en avoir par dessus les plumes, un oiseau réussit le plus beau tir du match, droit dans la bouche de l’ailier mancunien.

Busted !

Busted!

Le Franny du trio de joueurs qui ne savent donc pas que « sex-tape » et « fuite dans la presse » sont deux synonymes ?!

Trois joueurs de Leicester, dont potentiellement le fils de l’entraîneur Nigel Pearson, sont partis fêter le sauvetage du club en Thaïlande. Pays où l’on ne va évidemment pas que pour ramasser les coquillages, ils se retrouvent dans une chambre d’hôtel avec des locales pour quelques parties de Scrabble. Problème, les trois larrons ont filmé leurs ébats et la vidéo est sortie sur le site du Sunday Mirror. On y entend les joueurs se moquer du physique de leurs partenaires thaïlandaises. Une affaire de racisme évidemment regrettable. Mais là où ça en devient risible, c’est que le propriétaire de Leicester City est… thaïlandais. Chapeaux les Boys.

Le Franny du tatouage le plus crétin de la saison

Celui d’un supp d’Aston Villa qui a cru super malin de se faire tatouer « Aston Villa vainqueur de la FA Cup 2015 » avant tout le monde. Surtout avant la finale. Perdue 4-0 par Villa.

Le Franny Interflora du bouquet le plus galant de la saison

Les supps Black Cats, qui ont raqué plus de 2 000 £ pour offrir des fleurs à la Dickette, histoire de la remercier d’avoir accepté de rester dans le coin. Comme y’avait de la marge (le bouquet a coûté 150 £), le gros de la collecte sera distribué à deux assos caritatives.

[Fort le Dick, il a vraiment trompé tout le monde et a même réussi à faire livrer à Dickette un énorme bouquet payé par les supps. Fort le type, très fort]

Le Franny du match des Three Lions le plus purgesque de la saison

Irlande-Angleterre, le week-end dernier. Tellement soporifique qu’ITV a présenté ses excuses aux téléspectateurs pour le spectacle affligeant. Faut dire que la chaîne l’a de plus en plus mauvaise : elle paye 30 millions £ par an pour diffuser les matchs des Three Lions, en grande majorité de la daube donc.

Le Franny du film foot qui mérite de remporter un wagon de Nanars et avec le timing de sortie le plus marrant de l’histoire

United Passions, panégyrique sur la Fifa et l’histoire de la coupe du monde. Le navet a coûté 30 millions $ et la Fifa l’aurait financé à 80 %. Mais allez savoir hein, c’est peut-être vos impôts qui y sont passés.

United machin vient de sortir aux USA et fait un carton : il a rapporté 607 $ sur les deux premiers jours dans une dizaine de salles… Dont 9 $ à Phoenix, un spectateur solitaire donc. Selon les médias US, la majorité des spectateurs étaient des journalistes… Ben heureuseument que notre Gégé (Jules Rimet dans le film) n’est pas payé au % hein, pourrait à peine se payer un gueuleton chez Chartier.

Aucune date n’a malheureusement été donnée sur sa sortie en Europe mais on espère que ça va débouler très bientôt tant on a tous hâte de voir quelle ville va battre le score de Phoenix.


« De l’excrément cinématographique », selon ce critique du Guardian (quelle bande de mauvais joueurs ces Anglais alors).

Le Franny du chant de stade pipi-caca qu’on penserait qu’il rebute les puristes mais que finalement tout le monde adore chanter même les prudes et les grands-mères

One Dick, there’s only one big Dick,
One big Dick,
We love our Dick,
One Dick, there’s only one big Dick.

La dernière chansonnette à la mode au Stadium of Light.

Le Franny de l’accessoire de stade pipi-caca qu’on penserait qu’il rebute les puristes mais que finalement tout le monde adore toucher même les prudes et les grands-mères


Le dernier accessoire à la mode au SoL : une dick gonflable.
Cliquez pour agrandir (Yes, size does matter).

[en parlant de dick…]

Le Franny de la Wag qui s’est bien fait mettre et qu’on aurait presque de la peine pour elle (enfin, des Wags)

Rachelle Graham, ex Miss Newcastle, petite amie de Papiss Cissé. Enfin, ça c’était avant, avant que ce dernier ne s’envole « pour des vacances au Sénégal » il y a dix jours et épouse une volleyeuse professionnelle, Diallo Awa, le temps d’une escale à Paris. Détail touchant : la belle Rachelle avait accompagné son beau à l’aéroport en lui souhaitant un super séjour. En rentrant chez elle, elle a appris le mariage par les réseaux sociaux. Le Magpie ne lui avait pas menti en fait : il est bien au Sénégal en ce moment, en lune de miel.

Les tabloïds, qui se régalent évidemment, nous racontent que l’attaquant en fréquentait une autre à Newcastle, une certaine Natalie Gibson (la troisième donc, suivez bordel) et qu’elle aussi tombe des nues. Tout cela ne nous regarde pas évidemment mais explique un peu beaucoup pourquoi il n’a claqué que deux buts l’an passé et a fini cette saison sur les rotules.

Et si vous les aviez ratés, v’là les Frannys 2014.