La saison 2014-2015 de Premier League terminée, TK dégaine son bilan club par club.

Rédaction légère assurée par l’équipe Teenage Kicks :

  • Camille Garnier (Hull, QPR, Stoke)
  • Chris Garnier (Newcastle, Southampton, WBA)
  • Didier Féco (Everton, Man City, Swansea, Tottenham)
  • Kevin Quigagne (Aston Villa, Burnley, Liverpool, Sunderland)
  • Matthew Dymore (Crystal Palace, Leicester, Man United, West Ham)
  • Pan Bagnat (Arsenal, Chelsea)

Hull (18è, 35 points, G-A – 18 / 33 buts pour / 51 contre)

Résumé de la saison

Hull City partait cette année avec l’objectif de surfer sur sa bonne fin de saison 2013-2014 et une finale de FA Cup perdue face aux Gunners (après avoir pourtant mené 2-0, les Tigers se sont inclinés 3-2), ainsi qu’une première participation européenne (Europa League) dans l’histoire du club.

Le club de Paul McShane avait tout à gagner, il a finalement tout perdu après avoir échoué dans la course au maintien à distance avec Newcastle. Pourtant, niveau recrutement, on pouvait penser que Hull avait eu le nez creux et avait renforcé son effectif. Exit Shane Long (pour 15 millions £ vers Southampton, acheté 8,5 millions à West Brom en janvier 2014), Georges Boyd (à Burnley pour 3 millions £), et l’attaquant Yannick Sagbo, l’expérimenté Maynor Figueroa, et la pépite Tom Ince, tous trois en prêt, bonjour Andrew Robertson (futur très bon latéral gauche écossais, pour 3,6 millions £), la caution défensive sûre Michael Dawson et le transfert définitif du très sobre mais efficace Jake Livermore, des Spurs, le puissant milieu Mohamed Diamé en provenance de West Ham pour seulement 4 millions de pounds, le meilleur joueur de Norwich de la saison passée Robert Snodgrass, l’éternel espoir uruguayen Abel Hernandez (pour 12 millions, sans doute beaucoup trop cher, record du club) et les prêts d’Hatem-melon d’or-Ben Arfa et Gaston Ramirez de Southampton.

Franchement, cette équipe avait de la gueule sur le papier. Enfin seulement sur le papier donc, mais avec un milieu physico-technique composé de Tom Huddlestone, Jake Livermore, Mohamed Diamé, Robert Snodgrass, Gaston Ramirez, et sans parler des David Meyler, Stephen Quinn et Robbie Brady, y’avait vraiment, vraiment de quoi faire. La relégation devrait coûter pas moins de 65 millions au club et c’est bien malheureux pour une grande ville un peu oubliée de tous, dont le Rugby à XIII et le Football, pas un club pro de taille à 100km à la ronde, sont les seuls vrais porte-étendards.

Satisfactions / A la hauteur / N’ont pas à rougir

Au latéral Ahmed Elmohamady, seul joueur de l’effectif à avoir joué tous les matches de son équipe (2 buts). A souvent alterné le bon (joueur complet, technique, souvent dangereux offensivement et plutôt efficace derrière) avec le parfois ridicule (ici et ici). Sera sans doute courtisé par une équipe moyenne voire moyenne plus de la Premier League la saison prochaine.

Au défenseur Michael Dawson. Après 9 saisons à Tottenham, est arrivé au KC Stadium dans l’optique de gagner du temps de jeu, ce qu’il a fait, quand il n’était pas blessé, avec 28 matches disputés. A tenté, tant bien que mal de tenir la baraque cette saison. Elu Hull City Player of the Year devant Ahmed Elmohamady.

Aux milieux Tom Huddlestone et Jake Livermore, les deux transfuges de Tottenham (fournisseur officiel de Hull City depuis 2013) ont, comme leur copain Michael, fourni régulièrement les compos de Steve Bruce. Avec 31 et 35 matches chacun, ils ont été réguliers quoique moins efficaces que la saison précédente. Mais le 15 mai dernier, Livermore fut suspendu par son club et la FA, à qui il devait fournir des explications écrites avant le 21 mai dernier, pour avoir été contrôlé positif à la cocaïne. Son manager lui en voulait d’ailleurs pas mal : « Jake sait qu’il a laissé tomber tout le monde et s’est fait avoir. Je suis sûr qu’il y a des circonstances atténuantes. Je suis peut être un dinosaure, mais je sais que la société a changé. » N’empêche qu’après ça, le staff de Hull a demandé à ce que des tests soient effectués chaque semaine au sein du club.

« If you want to get down, get down on the ground, cocaine »

« If you want to get down, get down on the ground, cocaine »

A l’attaquant Dame N’Doye. Arrivé du Lokomotiv Moscou en janvier pour 4m £, le sénégalais s’est vite adapté à la Premier League au point de devenir l’attaquant le plus prolifique du club en terme de match/but marqué (5 pions sur 13 titularisations). Athlétique, rapide, bon avec ses pieds et sa tête, on se dit que s’il avait rejoint le club en juillet, Hull aurait sans doute glané plus de points et évité la relégation.

Au renard des surfaces Nikica Jelavic, 25 matches, 8 pions, correct. Cependant bien trop seul en première partie de saison, et beaucoup moins efficace ensuite.

Déceptions / Pas à la hauteur

Aux défenseurs axiaux Curtis Davies, James Chester et Alex Bruce, fils de. Le second a tout de même planté à deux reprises, mais derrière ça n’était pas l’assurance tous risques. Malgré cela, il s’est vu proposer un renouvellement de son bail. Curtis Davies, après une bonne saison pour le retour de Hull en PL, a lâché l’affaire et redevenu un joueur franchement moyen, au point de ne plus apparaître sur les terrains à partir de janvier. Pour le fiston Bruce, n’a pas hérité du talent de son père. Trop lent, trop frêle (1,80m et 73kg), trop moyen pour être une alternative valable en Premier League.

Au corps du milieu Mohamed Diamé. On doit sans doute regretter ses blessures à répétition au cours de la saison du côté du staff, car Momo avait fait le boulot. 12 matches et 4 buts marqués en début de saison avant de nombreuses absences. Franchement dommage pour un Key Player.

A Gaston Ramirez. L’énigme de PL est peut-être là, chez le jeune milieu offensif (23 ans). Quelconque l’année dernière avec Southampton, Gaston s’était fait prêter dans l’East Riding of Yorkshire afin de se relancer et retrouver le niveau qui était le sien à Bologne. Raté. Après 22 matches dont seulement 11 titularisations pour un seul petit but, l’Uruguayen retrouvera sans doute les Saints la saison prochaine, ou quittera tout simplement la PL. Il était pourtant capable de ça.

L’attaquant Abel Hernandez. 25 matches et seulement 4 buts. Incapable de marquer contre les « petites équipes » (a inscrit trois buts contre Manchester City, Arsenal et Chelsea), a préféré mettre son poing dans le bidon de Phil Jones lors de la 38ème journée contre Man United.

Aux joueurs David Meyler, Stephen Quinn, Robbie Brady, Liam Rosenior et Sone Aluko, qui, sans être mauvais, surtout pour Brady (23 ans), se sont montrés cruellement inefficaces dans les zones et instants de vérité.

Objectifs

Tout dépendra de la gestion de l’intersaison, mais l’objectif est évidemment la remontée immédiate dans le top flight. Le club en a les moyens et on espère voir les joueurs recrutés cette année ne pas manquer l’appel la saison prochaine.

L’homme invisible

On aurait pu parler de ce bon vieux Hatem, mais il a quitté le club avant la trêve hivernale. On citera aussi Maynor Figueroa, le vétéran de 32 ans a été prêté à son ancien club Wigan avant d’être rappelé pour faire le nombre face aux différentes blessures, n’a joué que trois matches. Mais non.

Non car, le véritable Invisible Man, c’est bien Robert Snodgrass. Sortant d’une saison pleine avec Norwich malgré la descente et arrivé pour tout casser au KC Stadium, son numéro 10 a été aperçu par les supps Tigers l’espace de… 40 minutes face à QPR pour le premier match de la saison. Le temps de se faire les croisés et de dire adieu à sa saison. Finalement l’analyse est simple, le maintien s’est joué à trois points, et avec un Snodgrass et un Diamé alignés régulièrement, le club aurait même pu envisager une fin de saison tranquille.

faire mentir les statistiques Bob »

« Note pour plus tard : faire mentir les statistiques Bob »

Highlights

Pas grand-chose à retenir si ce n’est une victoire à la maison contre Liverpool (1-0) ainsi qu’un statut de bête noire pour Crystal Palace (victoires 2-0 à l’aller et à Selhurst Park).

Lowlights

Beaucoup plus nombreuses : les débâcles en League et FA Cup (respectivement défaites 3-2 contre West Brom et 2-0 face à Arsenal), à chaque fois au troisième tour (qui est en fait le tour d’entrée de la plupart des clubs PL de ces compétitions…), l’élimination aux matches aller-retour du préliminaire d’Europa League contre les Belges de Lokeren (victoire 2-1 à la maison mais 1-0 à l’aller), première participation à l’Europe et aucune gloire donc.

Mais surtout, Hull a enchaîné les séries négatives : 10 matches entre le 18 octobre et le 20 décembre 2014 pour 4 nuls et 6 défaites et entre le 28 février et le 11 avril (2 points pris sur 18 possibles). Quelques petites tannées, souvent sur le score de 2 ou 3-0, chez lui comme à l’extérieur (Man U, West Ham, Newcastle, Tottenham, Chelsea, Southampton…), soulignant sa grande difficulté à marquer (pire attaques derrière Burnley, Sunderland et Aston Villa).

Le manager

N’est pas Ancelotti qui veut.

N’est pas Ancelotti qui veut.

Steve Bruce. Le natif de Corbridge, près de Newcastle, connaît cette année sa deuxième relégation seulement en tant que coach, mais affirme avoir une grande part de responsabilité dans la descente de son club. Et on la lui concède. Trop coincé dans son vieux 3-5-2 défensif, alors qu’il eut fallu renforcer le milieu pour alimenter la 16ème attaque de PL. Trop de joueurs achetés sans avoir donné satisfaction. Trop la volonté de garder un score, quand Hull marquait, sans pouvoir le tenir.

Il peut malgré tout être l’homme de la future remontée, l’ayant déjà accompli il y a deux ans. D’ailleurs, l’ambiance n’est pas à l’abattement chez les fans qui anticipent déjà la saison prochaine avec espoir. Et c’est bien tout le mal qu’on leur souhaite.

Photo(s) de la saison

They’ll be back !

Leicester (14è, 41 points, G-A – 9 / 46 buts pour / 55 contre)

Résumé de la saison

Dernier pendant quatre mois et demi, Leicester se sauve en ayant six points d’avance sur le premier relégable, à la faveur d’une fin de saison assez phénoménale (22 points pris sur 27 possibles). C’est un peu comme si David Ginola avait été élu président de la FIFA, comme si Cyril Hanouna avait été désigné président de France Télévisions, comme si Frédéric Beigbeder sortait un bon livre. Personne n’y croyait deux mois auparavant, et pourtant…

Et pourtant, « il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va », disait Sénèque. Nigel Pearson a fait front, ses joueurs se sont rebellés, les supporters se sont redressés et leurs chants ont redoublé de volume. Et c’est Hull qui paie les pots cassés. C’est la troisième équipe de l’ère Premier League à réussir à se sauver alors qu’ils occupaient la dernière place lors du Boxing Day.

Leicester arrive en PL le moral gonflé à bloc, après avoir dominé la Championship de la tête et des épaules (plus de 100 points, 17 d’avance sur le troisième, 2ème attaque, 3ème défense). Mais démarrer contre Everton, Chelsea et Arsenal n’est pas chose aisée. Ça permet au moins de se mettre immédiatement dans le bain. Stoke (1-0) puis Manchester United (5-3) en ont fait les frais. Ensuite, ce fut la bérézina. Entre mi-septembre et début avril, seulement deux victoires. Jamais plus de deux buts d’écart, mais pas de point à l’arrivée. Pearson aurait sans doute aimé perdre une fois 5-0 plutôt que cinq fois 1-0. L’excellente fin de saison a néanmoins compensé le trou d’automne et d’hiver. Les Foxes se maintiennent avec 41 points (Guy Roux désapprouve).

Satisfactions / à la hauteur

Esteban ? Cambiassoooooooooo ! La star argentine, passée par Madrid et Milan, signe à Leicester à la fin du mercato d’été 2014. Une pointure pour Leicester, qui a largement profité de son talent et de son expérience (quand bien même il ne s’est pas souvent retrouvé dans un club luttant pour son maintien). Elu joueur de l’année par les supporters, il a déclaré que sauver Leicester équivalait à gagner un trophée. Le 24ème de sa carrière, donc. On ignore s’il poursuivra l’aventure anglaise l’année prochaine.

Robert Huth est arrivé le 2 février, prêté par Stoke, et il a fait beaucoup de bien à la défense perméable de Leicester. Il n’a pas immédiatement endigué les attaques adverses, mais il n’est pas étranger à la remontée fantastique de l’équipe. Pearson aimerait le faire signer définitivement. L’Allemand réfléchit dans sa Huth.

L’international algérien Riyad Mahrez. L’ailier, également utilisé en 10, a brillé pour sa première saison PL, 4 buts et 3 passes décisives. Joueur clé dans le maintien des Foxes en PL. Une sacrée affaire puisqu’il n’a coûté (en janvier 2014) que 400 000 £.

Leonardo Ulloa a eu des trous (le 18 avril, il marque son premier but en championnat de l’année 2015), mais il termine meilleur buteur du club (11). Pour un joueur qui vient d’arriver, c’est quand même une satisfaction. Non ?

Déceptions / pas à la hauteur

Danny Drinkwater, sept buts et l’un des artisans de la montée en Premier League, n’a pas vraiment confirmé cette année : zéro but et une influence moindre dans le jeu. Beaucoup moins de buts également pour David Nugent (5 contre 20 en 13/14).

Quant à Paul Konchesky, il n’a plus la verve de ses premiers temps, où il brillait sur les terrains de Premier League avec Charlton, West Ham et Fulham. L’âge (34 ans) commence à se faire ressentir pour l’ex Red (15 matchs en 2011).

Objectif(s)

Prolonger Esteban Cambiasso. Mieux gérer l’automne. Retrouver la défense qui leur avait fait tant de bien en Championship. Mais, surtout, prolonger Esteban Cambiasso.

L’homme invisible

Matthew Upson. Tout spectateur plus ou moins régulier du football anglais a déjà entendu son nom. Espoir d’Arsenal au moment de l’âge d’or du club, il poursuit sa carrière au cours des années 2000 dans des clubs du ventre mou de Premier League (Birmingham et West Ham), ce qui lui permet néanmoins d’être sélectionné chez les Three Lions.

L’année dernière, soit à 35 ans, le défenseur signe à Leicester. Tel un Jonathan Woodgate, il se blesse régulièrement et se voit relégué des terrains. Il revient sur scène en janvier, mais pour jouer les seconds rôles : cinq matchs seulement. A l’arrivée, une fin de contrat, des blessures régulières et un niveau qui baisse. Serait-ce la fin du chemin pour Upson ?

Highlights

Un match gagné passionnément à la folie contre Manchester United fin septembre : 5-3 après avoir été mené 2-0 puis 3-1. D’ailleurs, le saviez-vous ? Leicester est devenue la première équipe de Premier League à remonter deux buts à MU et à gagner. (On vous avoue que cette stat nous surprend un peu)

L’autre temps fort de la saison, bien sûr, c’est la fin de saison torride, avec un dernier match en apothéose : 5-1 contre QPR à domicile avec cinq buteurs différents (dont Esteban ? Cambiassooooooooooooooooooooooooo)

Lowlights

Après son succès fou fou fou face à Manchester United, Leicester ne gagne plus rien pendant trois mois. Fin novembre, l’équipe prend la dernière place en perdant 3-2 chez Queens Park Rangers. Le début de la longue traversée du désert.

Si Cambiasso ne prolonge pas, ça pourrait être un lowlight. Mais on a l’impression de se répéter un peu…

Le manager

« Vous devez vraiment être stupide. Je suis désolé. » Nigel Pearson a des relations tendues avec les journalistes. La dernière en date remonte à la fin avril, lorsqu’il en traite un d’autruche au prétexte qu’il prétend que Leicester n’a pas subi beaucoup de critiques au cours de la saison. Il a aussi hurlé à un supporter d’aller se faire foutre.

Sinon, c’est un homme charmant (cf. prochaine rubrique) qui fait son deuxième mandat chez les Foxes. Le premier (2008-2010) s’était terminé parce qu’il s’entendait très mal avec les propriétaires. Ceux-ci étant partis peu après, Pearson est revenu. Désormais, il s’entend très bien avec les Thaïlandais, la famille Srivaddhanaprabha, qui a préféré virer le directeur sportif pour le mercato d’été raté.

Le fait qu’il soit toujours à la tête du club est un peu miraculeux, au sens où des sièges s’éjectent pour des mauvaises passes plus courtes que ça. Bien en a donc pris à la direction.

Photo(s) de la saison

La scène est surprenante. On y voit James McArthur renverser Pearson à terre, qui se remet sur ses genoux et vient placer sa main gauche sur le cou du joueur, dans une pseudo-tentative d’étranglement. Ils se relèvent tous les deux, souriants. On pense à une farce commune. McArthur veut alors se replacer, mais Pearson le retient par le manche du maillot pendant plusieurs secondes. Il finit par le laisser partir après que le joueur lui lâche un « Get off me ».

Pearson n’a été sanctionné ni par la FA, ni par son club. Des fuites ont suggéré qu’il avait été licencié peu après le match, mais il n’en a rien été. La cause de l’incident serait l’échec des négociations de l’été passé quant à la signature de McArthur à Leicester, en provenance de Wigan. Bien qu’il s’en soit défendu après le match, Pearson voulait peut-être lui rappeler qu’il n’a pas choisi le bon club.

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