La saison 2014-2015 de Premier League terminée, TK dégaine son bilan club par club.

Rédaction légère assurée par l’équipe Teenage Kicks :

  • Camille Garnier (Hull, QPR, Stoke)
  • Chris Garnier (Newcastle, Southampton, WBA)
  • Didier Féco (Everton, Man City, Swansea, Tottenham)
  • Kevin Quigagne (Aston Villa, Burnley, Liverpool, Sunderland)
  • Matthew Dymore (Crystal Palace, Leicester, Man United, West Ham)
  • Pan Bagnat (Arsenal, Chelsea)

Voir le classement final.

Arsenal (3e, 75 points, G-A +35 / 71 buts pour / 36 contre)

Résumé de la saison
Toujours placés, jamais gagnants (ou du moins pas depuis un bon moment), voilà comment on pourrait – encore – résumer la saison des Gunners. Malgré un jeu toujours aussi léché et un maillot third toujours aussi pyjamesque (Puma a pris cette saison la relève de Nike, pourtant sponsor du club depuis 20 ans, pour £170M sur 5 ans, soit le sponsoring le plus élevé de l’histoire de la Premier League), Arsenal ne parvient toujours pas à remporter le championnat, mais se console en enchaînant une dix-huitième participation consécutive à la Champions League, égalisant le record anglais de Manchester United, et toujours une année derrière le Real Madrid.

Satisfactions / A la hauteur / N’ont pas à rougir
La principale satisfaction de la saison du côté de l’Emirates est sans conteste Alexis Sanchez. Avec 16 buts en championnat (24 au total), il est le meilleur marqueur de l’équipe et sa polyvalence (il peut jouer à tous les postes offensifs, même s’il a principalement été utilisé comme ailier gauche) fait de lui un élément clé de l’équipe.

There's only one Alexis Sanchez... Wait...

There's only one Alexis Sanchez... Wait...

Notons aussi l’excellente saison de Santi Cazorla, replacé dans l’axe suite à l’arrivée de Sanchez, et qui a trouvé sa réelle vocation à ce poste. Avec 37 matchs au compteur, il est le joueur le plus utilisé de la saison en championnat.

En défense, Laurent Koscielny est le principal artisan de la bonne saison des Gunners. Malgré des débuts difficiles, souvent blessé, le Français a été étincelant à partir du Boxing Day et aurait mérité sa place dans la PFA Team of the Year, squattée par les joueurs de Chelsea.

« La qualité d’un joueur se juge désormais par rapport à l’argent dépensé pour l’obtenir. Si nous avions signé Coquelin à Noël pour £40M, tout le monde aurait encensé ce transfert. Il ne nous a rien coûté, mais c’est quand même un très bon joueur »
– Arsène Wenger

Citons également, en vrac, l’éclosion d’Hector Bellerin sur le côté droit de la défense, qui a battu Theo Walcott au sprint sur 40 mètres et se présente comme un concurrent sérieux à Mathieu Debuchy, ainsi que le retour gagnant de Francis Coquelin, rappelé en décembre de son prêt à Charlton pour pallier un manque de milieux défensifs, et qui n’a pas quitté le onze de départ depuis.

Enfin, malgré ce qu’en dit Thierry Henry, Olivier Giroud a réalisé une très bonne année, terminant la saison avec 14 buts en 21 titularisations. Il est la seule satisfaction de l’effectif à ce poste d’avant-centre.

Déceptions / Pas à la hauteur / Ont floppé

En effet, les autres attaquants axiaux d’Arsenal n’ont été que très peu en vue, Danny Welbeck le premier. Arrivé en toute fin de mercato pour £16M, l’ex de Manchester United n’a inscrit que 8 buts en 34 apparitions et a fait preuve d’une finition désastreuse. Les stats des autres attaquants, dont on attendait certes beaucoup moins, sont tout aussi faméliques : aucun but en cumulé pour Podolski, Sanogo, Campbell et Akpom. Ce n’est pas un hasard si les quatre ont été prêtés en 2015 et qu’Alexis Sanchez s’est retrouvé dans l’axe plus souvent qu’à son tour.

La principale déception est néanmoins Wojciech Szczesny. Non content d’avoir un nom inépelable, le gardien polonais s’est fait choper clope au bec dans les vestiaires après la défaite à Southampton pour le jour de l’an. Sa côte dans l’effectif avait déjà baissé lors de son expulsion en Champions League face à Galatasaray, cette cigarette lui aura coûté sa place de titulaire (et une amende de £20000). David Ospina n’en demandait pas tant pour s’imposer dans les buts, même s’il est jugé un peu court physiquement par les medias anglais (qui n’y connaissent manifestement rien, nous on te kiffe David !).

À noter aussi la saison moyenne de Mathieu Flamini, qui a perdu sa place au profit de Coquelin, et de Kieran Gibbs, désastreux défensivement, si bien que Monreal lui est passé devant dans la hiérarchie des arrières gauche, et que Wenger a tenté de la replacer un cran plus haut, sans grande réussite.

L’homme invisible
Des blessés, il y en a eu un paquet. De Jack Wilshere (9 titutlarisations) à Mikel Arteta (6 titularisations), en passant par Rosicky (5 titularisations) ou Debuchy (10 titularisations), les Gunners se sont tiré la bourre pour passer du temps à l’infirmerie. À croire que l’infirmière du club est super bonne, ou qu’Abou Diaby est vachement sympa (oui oui, il est toujours sous contrat avec Arsenal, il a d’ailleurs joué 66 minutes en League Cup contre Southampton en début de saison).

La palme est cependant décernée à Theo Walcott, titularisé seulement 4 fois, pour 5 buts inscrits, dont un triplé lors du dernier match de la saison. Lui qui revendique de jouer en pointe serait bien inspiré d’arrêter de se blesser s’il veut concurrencer Olivier Giroud.

Highlights
Le high point de la saison est sans hésitation la victoire 2-0 sur la pelouse du champion sortant, Manchester City, en ce début d’année 2015. Une prestation référence pour un Arsène Wenger alors chahuté, qui a permis aux Gunners d’engranger de la confiance, et d’enchaîner une série de 10 victoires en 11 matchs.

Autres performances notables : l’éclatage en règle de Liverpool à l’Emirates, 4-1, et l’égalisation d’un Oxlade-Chamberlain en demi-teinte cette saison face à Tottenham dans le North London Derby fin septembre.

Dans les autres compétitions, n’oublions pas de mentionner la victoire lors du Community Shield, 3-0 contre Manchester City, qui laissait entrevoir une très belle saison, et la conservation du trophée en FA Cup samedi dernier, aux dépens d’Aston Villa (4-0).

Lowlights
La défaite 2-1 à White Hart Lane lors du retour, et, plus généralement, les matchs contre les gros (11 points pris seulement sur 30 face aux autres membres du Big 6 (ouais, il y a un Big 6 maintenant) et seulement 2 victoires).

Arsenal a aussi connu d’autres passages à vide, citons notamment la défaite 2-0 à Southampton (avec le fameux épisode de la clope polonaise), mais également la défaite à domicile contre Swansea, qui a définitivement enterré tout espoir de titre des Gunners.

Enfin, un mot rapide sur le début de saison désastreux, avec seulement deux victoires lors des 8 premiers matchs, et une huitième place au soir de la 12 e journée, bien loin des ambitions affichées.

Le manager
Que dire sur Arsène Wenger ? Comme chaque saison, il a eu des hauts et des bas. Comme chaque saison, il a été vilipendé par des fans qui l’ont adulé deux semaines plus tard. Comme chaque saison, il s’est chauffé avec Mourinho. Et comme chaque saison, il a fini dans les places d’honneur.

Certains disent que la saison prochaine sera sa dernière s’il ne remporte pas le championnat. Après, bon, ils disaient déjà ça de cette saison, et de la saison dernière, et de la saison d’avant etc.

Photo(s) de la saison

La cour des grands ou la cour d'école ?

La cour des grands ou la cour d'école ?

Chelsea (1er, 87 points, G-A +41 / 73 buts pour / 32 contre)

Résumé de la saison
Leaders de la première à la dernière journée, défaits seulement quatre fois de toute la saison toutes compétitions confondues, invaincus à domicile, vainqueurs de la League Cup, les Blues ont fait très fort cette saison et ça ne va pas être facile de la débriefer sans se perdre en louanges.

Satisfactions / A la hauteur / N’ont pas à rougir
Tous les observateurs sont unanimes, et même Gary Neville est de cet avis, le meilleur joueur de la Premier League cette année est Eden Hazard. Encensé par ses coéquipiers, adversaires, supporters et journalistes, le Belge a réalisé une saison plus que pleine, participant à tous les matchs de championnat, inscrivant 14 buts et réalisant 9 passes décisives. Elu PFA Player of the Year, il a porté son équipe à bout de bras en deuxième moitié de saison, lorsqu’elle était moins inspirée (il est l’auteur du but lors de trois des cinq victoires 1-0 de Chelsea cette saison) et a réussi 180 dribbles, soit 65 de plus qu’Alexis Sanchez, et 71 de plus que Philippe Coutinho, qui complète le podium.

Diego Costa, arrivé cet été après une Coupe du Monde catastrophique, a fait taire toutes les critiques en inscrivant sept buts lors de ses quatre premiers matchs, pour un total final de 20 réalisations, en 26 apparitions (soit deux de moins que Didier Drogba).

Si Costa et Hazard ont marqué, c’est surtout grâce au maestro du milieu de terrain, Cesc Fabregas. Auteur de 18 passes décisives (dépassant d’une unité son record de 2007-08 avec Arsenal), l’Espagnol s’est régalé mais ne fait curieusement pas partie de la PFA Team of The Year, à l’inverse de six de ses coéquipiers : Hazard et Costa, mais aussi Ivanovic, Terry, Cahill et Nemanja Matic.

Déceptions / Pas à la hauteur / Ont floppé
Vue la saison réalisée par les hommes de Mourinho, il est difficile de trouver des joueurs décevants, mais les noms de Ramires et John Obi Mikel me semble les plus appropriés. Tous deux titulaires l’an dernier, ils ont vu Fabregas et Matic leur piquer leur place et ne totalisent à eux deux que 16 titularisations cette année. Le Brésilien semble tout de même encore au-dessus du Nigérian dans les plans de José Mourinho, ne serait-ce que pour sa polyvalence.
Arrivé pour plus de £15M, et auteur d’une magnifique saison l’an dernier avec l’Atletico, Filipe Luis n’a pas réussi à s’imposer et est resté derrière César Azpilicueta dans la hiérarchie des défenseurs gauches, quand bien même ce dernier préfère jouer à droite.

On pourrait également citer Kurt Zouma, Didier Drogba ou Petr Cech, mais vues les prestations des titulaires à leurs postes, il est facile de comprendre pourquoi ils n’ont pas trop joué. Le Français aura probablement sa chance dans les saisons à venir, Terry n’est plus tout jeune.

L’homme invisible
Arrivé cet hiver pour la mirobolante somme de £23M (+ le prêt de Mohamed Salah), le feu-follet colombien Juan Cuadrado n’a été titularisé que trois fois, certainement encore trop tendre pour rivaliser avec les titulaires en puissance que sont Hazard, Willian ou Oscar.

On pourrait également citer Nathan Aké, que l’on pensait voir cette année, mais qui n’a disputé que 27 minutes de championnat, lors de la défaite 3-0 à West Brom à l’avant-dernière journée. Mais on ne le fera pas, parce que s’imposer à 20 ans dans la meilleure défense de Premier League, ce n’est pas évident.

Highlights
De l’avis de José Mourinho himself, le plus beau moment de la saison a été la victoire 1-0 contre Crystal Palace (but de… Eden Hazard), celle-là même qui a mathématiquement offert le titre aux Blues.

Mais pour nous, observateurs avisés, esthètes du football, amoureux du beau geste, chantres du jeu léché, le plus beau moment de la saison, c’est ça : https://www.youtube.com/watch?v=orqAkNxyClE

Lowlights
Si les trois défaites en championnat (à Newcastle, Tottenham et WBA) restent anecdotiques, il en est une qui aura laissé un goût très amer dans la bouche de Mourinho et des supporters, c’est l’élimination en 16e de finale de FA Cup, à domicile, contre Bradford City, pensionnaire de League One (D3). Pourtant menés 2-0 à la 38e minute, les Bantams ont réussi l’exploit d’inverser le cours du match, et se sont finalement imposés 4-2, sous les yeux d’un Stamford Bridge médusé. « A disgrace », selon José Mourinho, et pour une fois que ce n’est pas Drogba qui dit ça…

Un petit mot également sur le huitième de finale retour de Champions League face à un Paris Saint-Germain très vite réduit à dix, mais juste parce que j’ai pris mon pied comme pas possible devant ce match (et pourtant c’était le PSG).

Le manager
Elu PFA Manager of the Year pour la troisième fois de sa carrière, José Mourinho avait prévenu que son équipe atteindrait la plénitude de ses moyens lors de sa deuxième saison, et on a très vite vu qu’il ne bluffait pas. Toujours égal à lui-même, tantôt provocateur, tantôt encore plus provocateur, le Special One a encore démontré qu’il est un grand entraîneur, n’en déplaise à ses détracteurs, moi le premier.

L’objectif est désormais de remporter la Champions League avec Chelsea. S’il y parvient sans replacer Diego Costa arrière droit, ce serait le top.

Photo(s) de la saison

Haha !

Haha !

Crystal Palace (10e, 48 points, G-A -4 / 47 buts pour / 51 contre)

Résumé de la saison
Ca aurait pu être pire. Deux jours avant le début de la saison, Tony Pulis quitte le club, déçu que celui-ci n’ait pas suivi ses désirs de recrutement (il voulait peut-être acheter Rory Delap pour faire les touches). Crystal Palace perd logiquement ses deux premiers matchs (à Arsenal et contre West Ham). En bon connaisseur de la maison (déjà là entre 2007 et 2010), Neil Warnock est alors appelé en urgence. Après dix-sept matchs et seulement trois victoires, le manager anglais est débarqué pendant les fêtes. Crystal Palace est relégable.

Alan Pardew signe le 2 janvier. L’équipe aligne quatre succès, dont deux en FA Cup, et remonte à la 12e place du championnat. Une position qu’elle ne va quitter que pour reculer à la 13e ou remonter à la 11e (et finalement la 10e) Un joli maintien pour la 19e masse salariale de la ligue.

Satisfactions / à la hauteur
La star du club (toutes proportions gardées), c’est Yannick Bolasie. Auteur d’un excellent parcours avec le Congo à la CAN, le milieu de terrain fait partie des éléments-clés du 11-type. A Londres depuis 2012, il a vécu la montée (2013), les crises et les maintiens successifs. Sa progression a entraîné des questions à propos de son futur. Pour l’instant, il se dit concentré sur la saison prochaine à Palace. Mais, vous savez, tout va très vite dans le football…

Dans un club (comme dans Abou Diaby), il n’y a pas toujours de colonne vertébrale solide. A Palace, elle l’est : le défenseur Scott Dann, élu joueur de l’année ; le milieu de terrain australien Mile Jedinak, qui tient excellemment le milieu en compagnie de Jason Puncheon, travailleur et polyvalent ; le meilleur marqueur du club, Dwight Gayle, auteur d’un but tous les trois matchs.

Sinon, l’Ecossais James McArthur, arrivé l’été dernier en provenance de Wigan, s’est fort bien intégré.

Déceptions / pas à la hauteur
Les attaquants Marouane Chamakh et Fraizer Campbell n’ont pas franchement été éblouissants. En une vingtaine de matchs chacun, le premier a planté deux fois et le second, quatre fois. Un niveau de jeu un peu court, qu’ils pourront à loisir attribuer à la pelouse de Palace. Celle d’un club de Conference pourrait lui faire concurrence. Les jardiniers anglais, c’est plus ce que c’était.

Objectif(s)
Le maintien, pardi(ou). Et un bon parcours en coupe, pour faire rêver les supporters.

L’homme invisible
Au début des années 00, puis des années 10, Jerome Thomas était un joueur de club très régulier, faisant le bonheur de clubs jouant la promotion et/ou le maintien en Premier League (Charlton, WBA). Mais depuis 3-4 ans, il y a de l’eau dans le gaz. Bilan de l’année 14/15 : trois apparitions (une titularisation, deux remplacements). Son contrat ne sera pas renouvelé. Il serait judicieux d’éteindre le gaz.

Highlights
Les quatre victoires consécutives, de mi-mars à mi-avril, avec une victoire de prestige sur Manchester City. Sans oublier celle à Liverpool au cours de la 37e journée, se vengeant un peu de la défaite subie contre les Scousers au 5e tour de Cup. Mais bon, victoire ou pas cet après-midi-là, c’était bien Steven Gerrard et non Wilfried Zaha le héros du match.

Lowlights
Le début de saison. Le départ de Pulis a fait mal. Warnock a tenté de réparer les dommages, en vain. Aucune victoire en huit matchs, en décembre. Heureusement, LE manager est arrivé.

Le manager
Après avoir quitté le rafiot Newcastle (bilan du club pas piqué des hannetons, à lire dans quelques jours), Alan Pardew a l’air de s’épanouir du côté de Palace. Avec dix victoires en 18 matchs de championnat, il termine devant son ancien club (qui était largement devant Palace lorsqu’il est parti). Profitant de l’été, il devrait construire une équipe à son image (c’est-à-dire sans Gabriel Obertan, de préférence).

Photo(s) de la saison
Un(e) ami(e)/oncle/voisin(e) fan de Crystal Palace ? Le cadeau idéal pour son anniversaire. 5.99£. C’est réglo.

3 commentaires

  1. Spurs dit :

    C’est quand le bilan de Tottenham ?

    Selon moi les + (chez les joueurs) :

    Kane, Eriksen, Rose, Lloris, Mason, Bentaleb et pourquoi pas Chadli

    Chez les – (chez les joueurs) :

    Soldado, Adebayor, Paulinho, Fazio (pendant une moitié de saison), Vertonghen (pareil que Fazio), Davies (bof bof).

    Pochettino a été pas mal, on peut lui faire confiance sur le moyen terme.

  2. Teenage Kicks dit :

    Dans 15 jours, Tottenham sera dans la dernière charrette (avec West Brom et West Ham).

  3. Ganymède dit :

    25 buts pour Sanchez toutes compétitions confondues 😉

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