La saison 2014-2015 de Premier League terminée, TK dégaine son bilan club par club.

Rédaction légère assurée par l’équipe Teenage Kicks :

  • Camille Garnier (Hull, QPR, Stoke)
  • Chris Garnier (Newcastle, Southampton, WBA)
  • Didier Féco (Everton, Man City, Swansea, Tottenham)
  • Kevin Quigagne (Aston Villa, Burnley, Liverpool, Sunderland)
  • Matthew Dymore (Crystal Palace, Leicester, Man United, West Ham)
  • Pan Bagnat (Arsenal, Chelsea)

Everton (11è, 47 points, G-A – 2/48 buts pour/50 contre)

Résumé (sort of) de la saison

Une faillite – presque – totale. Pourtant, l’espoir était de mise chez le club du Peuple (dixit Moyes) de continuer à progresser et titiller les habituels prétendants à la 4è place. En effet, Everton n’avait pas perdu ses joyaux, entendons par là Barkley, Stones, McCarthy, Coleman et Mirallas et pouvait toujours compter sur les expérimentés Baines, Jagielka, Barry et Howard. Cerise sur le gâteau, Romelu Lukaku s’était engagé pour cinq ans. Oui, mais justement la cerise est un tantinet coûteuse, puisqu’elle aura nécessité un chèque de 28m £, soit le record d’achat du club. Les pessimistes remarquent alors que le risque est grand, pour le club, d’avoir placé tous ses œufs dans le même panier.

Au milieu Gareth Barry est également resté, mais il a déjà 33 ans. Pour préparer la relève, les dirigeants et Martinez ont fait le choix de Muhamed Besic, international bosnien et pensionnaire de Ferencvaros, en Hongrie. L’arrivée de ce dernier est vite saluée comme un bon coup, tant le jeune joueur de 21 ans avait été solide à la Coupe du Monde face à l’Argentine.

Sur les ailes, il a fallu compenser le départ du fantasque Deulofeu. Martinez fait alors venir Christian Atsu, en prêt de Chelsea. Fin août, c’est Samuel Eto’o qui s’engage. Le choix peut paraître étonnant et on se demande franchement ce qu’on a y gagné les deux parties. Le Camerounais déclare alors vouloir s’engager sur la durée avec les Toffees. La suite nous prouvera une nouvelle fois que, dans le football, les intentions du jour sont rarement celles du lendemain.

Enfin, on notera la signature quelque peu rocambolesque de David Henen, grand espoir belge. Ce dernier évolue avec Anderlecht et Martinez souhaite l’enrôler, or cela tombe bien, Henen est également intéressé par une expérience outre-Manche. Bizarrement, on apprend dans les dernières heures que l’attaquant s’est engagé pour un an avec l’Olympiakos Le Pirée, qui l’a automatiquement prêté à Everton. Quel est l’intérêt du Pirée ? Pourquoi ne pas s’être engagé directement avec Everton, d’autant que toutes les parties semblaient d’accord ? Je doute que l’on ait des réponses un jour et c’est bien dommage.

Concernant ce qui nous intéresse le plus, à savoir les matchs, ça ne démarre pas très fort. Déjà aucune victoire lors des matchs amicaux de présaison. Résultat des courses, l’équipe démarre le championnat avec le moral dans les chaussettes. Après deux matchs nuls à Leicester puis contre Arsenal (2-2 à chaque fois) pour démarrer, c’est Chelsea qui rapplique à Goodison. Si le stade avait des allures de forteresse presque imprenable les années passées, sa réputation va en prendre un coup. Le match est totalement débridé et Diego Costa se fait plaisir, score final 3-6.  Le pire là-dedans, c’est que Chelsea menait 2-0 après seulement deux minutes. Ainsi sont mises à nues les carences défensives de la bande à Martinez.

Everton trouve toutefois les moyens de réagir immédiatement et va s’imposer à West Brom sur le score de 2-0. Lukaku y ouvre enfin son compteur but et on se dit que la saison est véritablement lancée. Pas de chance, la réception de Crystal Palace montre une nouvelle rechute avec une défaite 2-0. C’est à ce moment-là que les Toffees doivent effectuer le court déplacement à Anfield. Dans un match marqué par de nombreuses imprécisions techniques, Liverpool ouvre la marque. Les fans se résignent à une nouvelle défaite, mais c’est sans compter sur la hargne de Phil Jagielka. Sur un centre mal renvoyé par la défense des Reds, le ballon se retrouve à 25 mètres et c’est là qu’arrive pleine bille le capitaine d’Everton. Il reprend la balle d’une demi-volée et la loge en pleine lucarne d’un Mignolet impuissant. Les Toffees explosent, les Reds baissent la tête.
La malchance continue pourtant à s’abattre sur l’équipe, et malgré une prestation convaincante à Old Trafford, c’est avec nouvelle défaite qu’elle doit repartir de Manchester.


Impact dans : 3,2,1…

Arrive alors le temps de l’embellie, avec cinq matchs sans défaite. Tout d’abord, les victoires contre Aston Villa, 3-0, à Burnley, 3-1, et West Ham, 2-1, puis les matchs nuls face à Swansea et Sunderland. En quelques semaines le club quitte la 17è place et vient se placer en embuscade à la 9è. On se dit que la machine est lancée, mais à bien regarder les matchs, on déchante assez vite. Les victoires sont souvent étriquées, les équipes adverses malchanceuses et l’animation offensive absolument indigente. À vrai dire, seul Steven Naismith semble être capable de porter l’équipe et c’est malheureusement trop peu.

Ce sentiment de calme avant la tempête se vérifiera par la suite. Lors des 16 journées suivantes, Everton ne remportera que deux rencontres. Les victimes se nomment QPR et Crystal Palace. Ajoutez à cela cinq matchs nuls et vous obtenez un total de 11 points pris sur 48, soit un parcours de futur relégué. Ainsi, après 29 journées, Everton ne compte que six points d’avance sur le premier relégable, à savoir Burnley. Le spectacle est tellement décevant que Goodison se met à gronder d’impatience. Bah oui, ne pas oublier que la devise du club est Nil satis nisi optimum. Si vous aviez fait du latin, vous sauriez que cela signifie « Ne te satisfait que du meilleur ».

Où sont passés les héros de la saison passée ? Où sont passés ces joueurs capables de frustrer les meilleures équipes ? Où est passée la solidité défensive ?

Heureusement, les joueurs parviennent à relever la tête. Sur les 10 dernières journées, ils parviennent à prendre 19 points, s’offrant le scalp de Newcastle, Southampton, QPR, Burnley, Manchester United et West Ham. En grand danger en mars, Everton finit donc avec 12 points d’avance sur la zone de relégation, mais surtout avec 13 points de retard sur l’Europa League.

L’Europa League justement aura été une véritable bouffée d’oxygène pour les Toffees. En septembre, ils parviennent à détruire Wolsburg (4-1). Les déplacements sont toujours un peu compliqués, mais ils offrent l’occasion à Eto’o de faire trembler les filets du côté de Krasnodar (1-1). Eto’o restera muet, tout comme ses camarades, du côté du Stade Pierre-Mauroy de Lille (0-0). Au retour par contre, les pauvres lillois se feront marcher dessus (3-0) et permettront à Leon Osman de mettre en pratique sa reprise de « Boom! Shake the Room ».

En l’emportant à Wolsburg (2-0) grâce à des buts de Mirallas et Lukaku, Everton s’assure de la première place dans son groupe. La défaite finale face à Krasnodar (1-0) est anecdotique et permet surtout de faire jouer un paquet de jeunes.

Pour les 32è de finale, Everton devra se déplacer à Berne afin d’y affronter les Jeunes Garçons. On ne va pas se mentir, même si on a eu un peu peur sur le début de match, le reste n’aura été que formalité avec une victoire cumulée de 7-2. Le tirage du tour suivant nous offre alors le Dynamo Kiev. Pareil, on se dit que si l’on joue normalement ça devrait passer. Le match aller est à Goodison et au bout d’un quart d’heure de jeu, ce sont les Ukrainiens qui mènent par l’intermédiaire de Gusev.  Everton pousse et finit par égaliser à la 39è, sous l’impulsion de Steven Naismith. Retour des vestiaires et l’équipe va une nouvelle fois faire preuve d’une inefficacité criante. Les occasions se multiplient sur le but d’Olexander Shovkovskiy, mais à chaque fois il y a le gardien, un défenseur ou bien un poteau pour empêcher le ballon de rentrer. À la 81è, Lukaku parvient tout de même à convertir un pénalty et à offrir la victoire aux Toffees.

Le retour s’effectue dans un stade bouillant, sous le regard attentif du président ukrainien. Ce match se transforme très vite en cauchemar, les Ukrainiens parvenant à étouffer le bloc équipe anglais. 21è minute et Yarmolenko ouvre la marque, mais à peine 10 minutes plus tard c’est au tour de Lukaku de lui répondre et de replacer Everton en position de qualifié. Et là, le black-out complet, Kiev attaque dans tous les sens et les Toffees ne savent plus où donner de la tête. Teodorczyk inscrit le deuxième but de son équipe à la 35è et Miguel Veloso vient corser l’addition à peine deux minutes après. Arrive la mi-temps et l’on espère une remise en question de la part des joueurs. Que nenni, Gusev inscrit un quatrième but à la 56è et Antunes profite d’une erreur de Howard pour porter la marque à 5-1. Everton est K-O debout, mais surtout il n’y a pas de réel sentiment de révolte sur le terrain. Jagielka finira tout de même par réduire le score, mais le mal est fait et Everton quitte l’Europa League la tête basse. Dommage, surtout quand on se dit qu’il y avait mieux à faire.


Drame des bas salaires, le gardien ukrainien est obligé de faire stadier pendant le match.

Dans les coupes nationales, le bilan n’est guère fameux. En League Cup, le club tombe lourdement à Swansea (3-0) et en FA Cup, il n’aura pas réussi à se défaire de West Ham en concédant deux fois le nul (1-1 puis 2-2).

Globalement une saison à oublier donc. Pas d’exploit retentissant, des victoires souvent sans lendemain. Bref, gros avertissement travail comme on dit à l’Education Nationale.

Satisfactions / A la hauteur / N’ont pas à rougir

On le comprend très vite, elles ne sont pas nombreuses. On citera tout de même Phil Jagielka et John Stones. Le premier continue à montrer qu’il est indispensable, tandis que le second tend à démontrer qu’il l’est devenu. À gauche de la défense, le toujours très bon Leighton Baines.

Au milieu du terrain, il faut saluer l’adaptation rapide de Besic, souvent seul à ne pas couler au milieu de terrain. McCarthy est bien revenu en fin d’année. Enfin en attaque, je  retiendrai en priorité le nom de Steven Naismith. L’international écossais a totalement explosé cette saison avec ses 9 buts et est devenu le chouchou de Goodison.

Ah et puis Lukaku quand même, puisque bien que décrié il aura inscrit ses 20 buts toutes compétitions confondues.

Déceptions / Pas à la hauteur / Ont floppé

Auteur d’une belle Coupe du Monde, Tim Howard n’a pas paru aussi impérial en championnat, à tel point que Robles était de plus en plus réclamé.

Seamus Coleman a eu du mal à confirmer sa magnifique saison de l’an dernier, mais on sent que le potentiel est là.

Sylvain Distin a totalement disparu des écrans radar après janvier et quittera le club cet été.

Antonin Alcaraz a représenté mieux que personne les maux de l’équipe. Lent et emprunté, il semble bien loin le temps où il faisait figure d’homme de base du système Martinez à Wigan.

Au milieu, on est déçu par Gareth Barry et Ross Barkley. Le premier a souffert des absences de McCarthy, quand le second n’a pas réussi à rééditer sa saison de l’an dernier.

Enfin, Samuel Eto’o n’aura jamais apporté son expérience au groupe. Souvent remplaçant, peu décisif, il en profitera pour se tailler à la Sampdoria avec le mercato d’hiver. Everton n’est vraiment pas fait pour recruter des joueurs comme ça.


Oui, on a tous fait cette tête quand on a vu qu’Eto’o venait de signer.

L’homme invisible

Ils sont nombreux à avoir connu une saison tronquée par les blessures ou d’autres facteurs. En défense, on aura rarement vu Bryan Oviedo (11 apparitions). Reste qu’il garde les faveurs de Martinez qui a récemment déclaré compter sur lui pour la saison prochaine… Oviedo baby, Oviedo Ooooh. Tony Hibbert n’aura que peu participé aux festivités (9 apparitions), même si on sait bien qu’il est encore là grâce à son statut de gloire locale. Titulaire à Old Trafford tout de même.

Le chemin de croix continue pour Darron Gibson (14 apparitions), l’Irlandais dispose d’un talent certain, mais surtout d’un corps extrêmement fragile. Autre porté disparu, Steven Pienaar (11 apparitions). Le Sud-Africain vieillit et son jeu tout en vitesse en pâtit, alors nécessairement son temps de jeu aussi.

On le pensait disparu, mais, en fait, il est revenu, Arouna Koné (16 apparitions, 1 but) a enfin joué avec Everton. On a quand même dépensé 5 millions pour le faire venir il y a deux ans et il le justifie par 22 apparitions et un petit but.

Highlights

Les phases de poules d’Europa League et plus particulièrement la double confrontation contre Wolfsbürg et la réception de Lille. Les dix derniers matchs de la saison, qui ont permis au club de se sauver mais également d’engranger 19 points sur 30 possibles. La victoire à domicile, 3-0, sur Manchester United. Avec beaucoup de bonnes valeurs dedans, de la solidarité, de l’effort, de l’envie. C’était beau, c’était bien, juste dommage d’attendre la 34è journée pour le faire.

Lowlights

La très mauvaise passe entre le 30 novembre et le 4 mars, avec seulement 11 points récoltés sur 48 possibles. La défaite à domicile 6-3 contre Chelsea. L’élimination en Europa League par le Dynamo Kiev. Plus globalement, on peut dire que c’est l’ensemble de la saison qui n’a pas été folichon, loin de là.

Le manager

Roberto Martinez avait réussi le tour de force de faire oublier 11 ans de Moyes en à peine quelques semaines. Si tous les Evertonians se pâmaient d’admiration en mai 2014 devant son esprit tactique, il en restait beaucoup moins un an après. Déjà le mercato a été mal géré. Balancer toute notre oseille sur Lukaku n’a pas permis d’étoffer un effectif assez court. Ensuite, Martinez a oscillé entre rigidité tactique en voulant conserver à tout prix son schéma de l’année passée et innovation plus qu’audacieuse. En témoigne le positionnement de Baines au milieu de terrain devant une défense à trois Jagielka/Barry/Alcaraz. Bref une saison qui ne plaidera pas en sa faveur.

Photo(s) de la saison


Refonte de l’effectif, Martinez compte s’appuyer sur la fougue de la jeunesse.

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