La saison 2013-2014 de Premier League terminée, TK dégaine son bilan club par club.

Rédaction légère assurée par le quatuor Teenage Kicks suivant :

  • Didier Féco (Cardiff, Chelsea, Crystal Palace, Everton, Norwich)
  • Kevin Quigagne (Hull, Newcastle, Stoke, Sunderland, West Ham)
  • Matthew Dymore (Fulham, Man City, Man United, Swansea, WBA)
  • Pan Bagnat (Arsenal, Aston Villa, Liverpool, Southampton, Tottenham)

Norwich (18è, 33 points, G-A – 34 / 28 buts pour / 62 contre)

Résumé de la saison

Après une saison 2012-2013 terminée à la 11è place, Chris Hughton est confirmé sur le banc des Canaries. Premier choc pour les supporters : le départ du buteur vedette Grant Holt du côté de Wigan, contre un chèque de 1,6m £. L’ex magasinier/docker/mécano était de la remontée fantastique du club, grimpant de la League One en 2009 à la Premier League en 2011. Pour le remplacer, le board enrôle l’avant-centre néerlandais Ricky van Wolfswinkel, en provenance du Sporting Lisbonne pour 8,5m £. Ambitieux, Norwich en profitera pour ramener l’attaquant du Celtic Gary Hooper (5,5m £). Notons également les signatures de Nathan Redmond (libre, Birmingham), Martin Olsson (2,5m £, Blackburn), Leroy Fer (4,8m £, Twente) et Johann Elmander (prêté par Galatasaray).

Une équipe donc plutôt expérimentée et taillée pour le maintien, voire mieux. D’ailleurs, aucun des TKistes n’avait placé Norwich parmi les futurs relégués. Après une première partie de saison pas franchement terrible (14è avec 19 points), Norwich peut tout de même se rassurer en se disant que derrière ça n’avance pas des masses.

En League Cup, le club aura réussi à passer deux tours, éliminant Bury à Carrow Road (6-3) et Watford à Vicarage Road (2-3 après prolongations). Malheureusement, les Yellows tombent à Old Trafford en seizième de finales (4-0). En FA Cup, pas de gros parcours, puisque après avoir été contraint au match nul à domicile par Fulham (1-1), Norwich se fit laminer au match d’appui (3-0) sur le terrain des Cottagers.

Au mercato d’hiver, Norwich se renforce et recrute deux joueurs expérimentés en prêt, Jonás Gutiérrez (ci-dessus) de Newcastle et Joseph Yobo du Fenerbahce. Fin janvier, les Canaries comptent 24 points et surtout cinq unités d’avance sur le premier relégable, West Ham. Fin février, cette avance n’est plus que de quatre points et surtout, le 18è, Sunderland, compte un match en moins. Le 22 mars, dans un match qui sent le Championship, Norwich accueille Sunderland, soit le 17è v 16è. Grâce à des buts de Snodgrass et Tettey, les Canaries l’emportent, remontent ainsi à la 14è place et comptent désormais six points d’avance sur Cardiff, le premier relégable.

Personne n’imagine alors qu’il s’agit de la dernière victoire de la saison. En effet, Norwich va aligner une série de sept matchs sans victoire, ne prenant qu’un point, celui du nul obtenu à Chelsea. Un barren patch (mauvaise période) qui sera fatal à Chris Hughton, remplacé par Neil Adams au soir de la 33è journée.

Pendant ce temps-là, Sunderland met le turbo et revient à hauteur des Canaries. Il ne reste plus que deux journées à jouer et Norwich est 18è avec 32 points. Lors de la 37è journée, Norwich va chercher un point à Chelsea, mais dans l’intervalle, Sunderland défait West Brom à domicile. Mathématiquement, le maintien est encore possible, même s’il faudrait un petit miracle. West Brom n’est qu’à trois points, mais la différence de buts est nettement en défaveur des joueurs de Norwich (- 32 contre – 15). La Premier League n’étant pas un dessin animé de Walt Disney, Norwich perd son dernier match, à domicile, face à Arsenal (0-2) et retrouve le Championship.

Satisfactions/Déceptions/Objectifs

Les rares satisfactions :

Carlo Nash. Lors du traditionnel vote de fin d’année des supporters, destiné à élire le meilleur joueur de la saison, ces supps ont voté en masse pour le troisième gardien, le vétéran Carlo Nash. Le plus drôle là-dedans, c’est que ce dernier n’a pas joué un seul match de la saison…

Zéro apparition mais élu Meilleur joueur du club, balèze le Carlo

Zéro apparition mais élu Meilleur joueur de la saison par les supps, balèze le Carlo

Goûtant peu la plaisanterie des supps, les dirigeants des Canaries se sont finalement arrangés pour que le trophée aille à l’ailier écossais Robert Snodgrass (déjà deuxième l’an dernier), l’autre petite satisfaction de cette saison avec ses six buts.

Côté déceptions, l’attaque. On pouvait espérer mieux de la part du trio Van Wolfswinkel-Elmander-Hooper. Les deux premiers atteignent un total retentissant d’un but chacun, le dernier aura été un peu plus prolifique avec six réalisations. Au final, pire attaque du championnat avec seulement 28 buts (troisième pire total de la PL – Derby 20 misérables pions en 2008 et Sunderland 26 en 2006).

La défense n’a pas été en reste, avec ses 62 buts encaissés, moins que Fulham et Cardiff, mais plus que tous les autres.

L’objectif principal : le gros chantier recrutement en perspective. Ça cause beaucoup départs, avec au choix Snodgrass (ci-dessous), Bassong, Hooper, Howson ou encore Fer (dans les 23 Néerlandais pour le Brésil). Bref, Neil Adams va avoir du pain sur la planche.

Highlights

On ne va pas se mentir en se disant qu’il n’y en a pas eu beaucoup. A vrai dire, hormis quelques victoires occasionnelles, Norwich a surtout connu défaites et matchs nuls. Alors on retiendra la première victoire à domicile de l’année face à Southampton (1-0), lors de la 3è journée. Également la dernière, face à Sunderland (2-0).

Lowlights

La deuxième partie de saison, avec seulement 13 points de pris. Les raclées 7-0 et 5-1, sur les terrains de Manchester City et Liverpool. Les longues séries de matchs sans victoire, notamment la dernière à partir de la 32è journée et toujours en cours. L’élimination en Cup à Fulham (3-0).

L’homme invisible

L’homme qui a coûté 8,5m £, Ricky van Wolfswinkel. Grand espoir du football batave, Ricky explose réellement à Utrecht où il score 35 buts en 80 matchs. Le Sporting Lisbonne le repère et l’achète pour 5,4m €. Durant deux ans, il va performer sous la liquette verte et blanche, attirant les convoitises de quelques grands noms européens, comme l’Inter Milan, Manchester United ou encore Chelsea.

Toutefois, c’est à Norwich qu’il s’engage et là on se dit que soit il y a une couille dans le pâté, soit que Norwich a fait un très bon coup. Lors de la toute première journée de championnat, Ricky place sa tête et Norwich arrache le nul face à Everton. On penche alors pour la seconde option (Norwich a fait un gros coup). Sauf qu’en fait, il n’a rien fait après, mais genre rien de rien, nada, walou, zilch… du genre à terminer la saison avec 1 but et 2 passes décisives en 25 apparitions PL. A littéralement joué l’homme invisible lors de la dernière journée contre Arsenal à domicile : informé deux heures avant le coup d’envoi de sa non présence dans les 18, il a piqué sa crise et a quitté le stade.

Le manager

Chris Hughton a démarré la saison, mais la situation assez catastrophique du club a poussé les dirigeants à nommer Neil Adams, le coach des moins de 18 ans. Au départ, il n’était qu’un intérimaire mais a finalement signé un contrat de trois ans le 22 mai. Agé de 48 ans et ancien professionnel à Stoke, Everton, Oldham, mais également Norwich, ce newbie aura la lourde tâche de ramener les Canaries en Premier League. Pour cela il devra rééquilibrer son bilan personnel qui affiche après 5 matchs sur le banc, 1 nul et 4 défaites.

Photos de la saison

On peut penser que Van Wolfswinkel a été quelque peu intimidé par certains autochtones.

On peut penser que Van Wolfswinkel a été quelque peu intimidé par certains autochtones.

On te le souhaite petit bonhomme

On te le souhaite petit bonhomme

Cet homme est activement recherché par la police, n'intervenez pas seul !

Cet homme est activement recherché par la police, n'intervenez pas seul

Southampton (8è, 56 points, G-A + 8 / 54 buts pour / 46 contre)

Résumé de la saison

Après un début de saison tonitruant (une seule défaite et une place sur le podium au soir de la 11è journée), les Saints sont ensuite retombés dans l’anonymat du ventre mou. Oui, mais pour une deuxième saison dans l’élite, le ventre mou c’est vachement bien. Oscillant entre la 8è et la 9è place depuis décembre, Southampton obtient un bilan comptable plus que satisfaisant, mais c’est surtout la manière avec laquelle cette place a été obtenue qui a impressionné. La politique de jeunes a porté ses fruits et nombreux sont les clubs qui voudront chiper leurs joueurs cet été. Seul bémol : le maintien ayant été assuré très tôt dans la saison, on était en droit d’attendre beaucoup mieux des campagnes en FA Cup et en League Cup des Saints, éliminés en huitième dans les deux compétitions, à chaque fois contre Sunderland.

Satisfactions/Déceptions/Objectifs

Beaucoup de satisfactions dans le jeu cette année, et Adam Lallana en est l’exemple parfait. Timoré l’an dernier, Lallana s’est transcendé cette saison (9 buts et 6 passes), au point d’être un choix évident pour les Three Lions et Roy Hodgson. Saison complète également pour Rickie Lambert (13 buts et 10 passes, sélectionné également pour la Coupe du Monde) et Jay Rodriguez (15 buts), qui aurait fait partie du groupe anglais cet été s’il ne s’était pas fait les croisés. Enfin, vous savez que c’est pas notre genre de balancer des avis péremptoires, mais putain, Schneiderlin, c’est le meilleur milieu de Premier League et puis c’est tout.

Mais qu’est venu foutre Dani Osvaldo à Southampton ? Malgré ses trois buts en première partie de saison, l’attaquant italo-argentin s’est davantage illustré par ses frasques (participation plus qu’active à la baston contre Newcastle (on peut pas lui en vouloir), baston à l’entraînement avec José Fonte…) que par son jeu. Osvaldo n’aura jamais réussi à s’adapter au jeu anglais et a été prêté à la Juve en janvier (avec une option d’achat qui sera probablement levée), où il a réussi une bien meilleure deuxième partie de saison.

Refaire une aussi bonne campagne l’an prochain serait exceptionnel, mais ça passe par une conservation de l’effectif, le principal enjeu pour les Saints est donc là.

L’homme invisible

Impérial l’an dernier, Maya Yoshida s’est fait piquer sa place cette saison par Dejan Lovren, qui a formé avec Fonte une charnière centrale rassurante (oui oui, c’est le Dejan Lovren de Lyon). Apparu seulement 8 fois cette saison, le Japonais n’est cependant pas le plus à plaindre, son compère de défense centrale Jos Hooiveld n’a, lui, disputé que trois petits matchs.

Highlights

Peu de victoires contre les gros pour les Saints, si ce n’est celle décrochée à Anfield en début de saison (1-0, but de Dejan Lovren). On retiendra donc surtout le début de saison, avec seulement 4 buts encaissés en 11 journées et une place de troisième flatteuse, certes, mais pas imméritée.

Lowlights

En revanche, les 9 journées qui ont suivi ont été catastrophiques, avec seulement une victoire (à Cardiff) pour 6 défaites. À leur décharge, les Saints ont affronté quasi exclusivement les équipes à la lutte pour l’Europe sur cette période (Arsenal, Chelsea, City, Tottenham, Everton et re-Chelsea). La marche était encore trop haute pour pouvoir battre ces équipes.

Le manager

Mauricio Pochettino, loué de tous les côtés dans la presse (par ses joueurs, ses pairs, les journalistes…) s’en va pour Tottenham. Parviendra t-il à insuffler son style de jeu offensif à une équipe en perte de vitesse ? On l’espère.

Le grand favori pour remplacer l’ex Parisien est Ronald Koeman (à 8/11 chez les bookmakers, qiu ont fermé les paris), suivi par Sean Dyche (6/1), l’actuel manager de Burnley. Waouh, Christian Gross est à 10/1…

Photos de la saison

Trois photos symboliques liées entre elles et porteuses de messages inquiétants, car tout ne tourne plus trop rond au royaume des Saints.

1) De gauche à droite : Jay Rodriguez, Luke Shaw, Adam Lallana, James Ward-Prowse et Rickie Lambert. TK vous présentait ce beau quintet en août 2012, ici. En novembre dernier, ils furent tous appelés simultanément en équipe d’Angleterre (Senior ou U21). Lallana, Lambert et Shaw feront la coupe du monde, Rodriguez (15 buts en 33 matchs PL cette saison) aurait probablement été du voyage au Brésil sans sa blessure aux croisés début avril. Ward-Prowse vient de briller au Tournoi de Toulon.

2) Katharina Liebherr, la fille de feu l’ancien propriétaire (dynastie Liebherr, engins de contruction). C’est la boss depuis le décès de son père en août 2010. Ici en photo avec le Canadien Ralph Krueger, ex hockeyeur sur glace professionnel, nommé président il y a trois mois.

3) Nicola Cortese (le quadra au second plan), l’ex homme fort du club, poussé à la démission par K. Liebherr en janvier dernier.

Alors, que se passe-t-il donc de si alarmant chez les Saints ? Et bien, en joignant toutes les pièces du puzzle, on a la désagréable impression que ce club est en train de partir en vrillette. Pour mieux comprendre, prenons les photos dans l’ordre.

La # 1 est synonyme de succès mais aussi d’exode massif, un démantèlement à l’arrière-goût de sauve-qui-peut précipité par les évènements contenus dans les photos suivantes : Lambert a signé pour Liverpool, sans doute suivi par Lallana (environ 30m £ à Anfield ou ailleurs), peut-être aussi par Lovren ; Shaw devrait filer à Man United (pour 27m) ; Le nouveau manager Spurs Mauricio Pochettino, qui a quitté le navire Saints avant le naufrage, se verrait bien piller la moitié de l’équipe, cet été et/ou à l’hiver prochain, en particulier Rodriguez, Lovren, Ward-Prowse et Wanyama. Par ailleurs, M. Schneiderlin et N. Clyne intéresseraient Arsène, entre autres. Bref, il risque de plus rester grand monde au 31 août. Le dernier sorti éteint la lumière…

Question qui s’impose : pourquoi Soton est-il aussi disposé à vendre les bijoux de famille après une saison si prometteuse, au risque de galérer la saison prochaine ?

La réponse est à chercher du côté de Katharina Liebherr, photo # 2, la fille de feu l’ancien propriétaire et sauveur des Saints en 2009, Markus Liebherr, assis à côté de N. Cortese sur la photo # 3 (voir article TK). Changement de stratégie en début de saison quand K. Liebherr décida de surveiller tout ça de près et intervint bien plus dans la gestion du club, sans doute dans l’optique d’une vente à court terme. Cortese subodora alors ses intentions, n’apprécia guère d’être marqué à la culotte et se brouilla avec elle, ce qui conduisit à sa démission-limogeage en janvier dernier. Cortese, ex banquier et bras droit de M. Liebherr, est un personnage controversé (voir lien article TK ci-dessus) mais déterminant dans l’histoire récente des Saints tant il s’était impliqué dans le club de 2009 à son départ forcé en janvier dernier. Il a souvent déclaré considérer Soton comme « son bébé » (une baby-sitter à 1,7m £/an tout de même).

Katharina Liebherr cherche-t-elle à toucher un bon petit pactole grâce aux transferts avant de mettre le club en vente dans le courant de l’année ? Pas impossible.

Stoke (9è, 50 points, G-A – 7 / 45 buts pour / 52 contre)

Résumé de la saison

Le redouté virage de l’après Tony Pulis (une décennie au club) a été remarquablement bien négocié : meilleur classement des Potters en D1 depuis 1975. Et surtout, changement de style payant pour le nouveau boss, l’ex Red Devil Mark Hughes. Sous le casquetté comme un djeun, Stoke était synonyme de kick and rush, surtout de kick d’ailleurs.

Si les Potters ont gardé leur jeu robuste, ils y ont injecté une bonne dose de tika-taka, développant parfois un football chantant et chatoyant (si, si), « à la continentale » comme disent les Anglais. Je devine ce que vous vous dites mais non, je vous jure, j’ai rien fumé de bizarre avant de rédiger cette intro. FACT : dans un bon jour, Stoke est devenu très sympa à regarder (foutrebleu, si on m’avait dit que j’écrirai ça un jour…).

Satisfactions/Déceptions/Objectifs

Les nombreux bons points à distribuer vont :

– au gardien Asmir Begović, encore excellent cette année. Le Bosnien-Canadien n’a que 26 ans (dont 5 chez les Potters) et devrait logiquement atterrir dans un grand club un jour (peut-être rapidos, surtout s’il fait une bonne Coupe du monde). A marqué ce but d’anthologie en novembre, après 13 secondes de jeu.

– à Ryan Shawcross, défenseur central et capitaine, au club depuis sept ans, plus de 200 matchs PL pour le rugueux international anglais monocapé. Souvent limite dans les contacts mais efficace. Incarne les valeurs viriles du club. Elu Stoke City Player of the Year par les supporters, pour la première fois.

– à l’international néerlandais Erik Pieters, latéral gauche offensif. Bonne première saison PL.

– à Geoff Cameron. Mine de rien, le solide défenseur polyvalent états-unien signe sa deuxième bonne saison avec les Potters. Pour le New-York Times, c’est le meilleur joueur de champ US évoluant en Europe. En même temps, il n’en reste plus bézef des bons outfield players ricains en Europe. Enfin, le NYT n’a pas choisi Jozy Altidore, c’est déjà ça.

– au milieu Glenn Whelan, l’international irlandais achève sa septième saison Potters.

– au milieu gauche Marko Arnautović, 24 ans et déjà quatre championnats différents, arrivé du Werder Brême avec une grosse réput’ de bad boy-forte tête. Le mec faisait chambre commune avec Balotelli à l’Inter faut dire, ça laisse forcément des séquelles. Mais l’international autrichien a été sage et a brillé (devenir papa l’a calmé, a-t-il expliqué).

Croqueur, grand amateur de gris-gris, coups du foulard et tout le pataquès, fin passeur et bon centreur, il a souvent régalé le Britannia Stadium (certes, public pas excessivement difficile, un petit pont involontaire de Charlie Adam peut déclencher une ola là-bas). Seul bémol : 4 pions seulement (de son propre aveu, il devrait marquer plus, faut juste régler un peu le viseur). Elu Stoke City Young Player of the Year et considéré par beaucoup de supps Potters comme Joueur de la saison.

– au milieu français Steven N’Zonzi. Grosse saison pour l’ex Amiénois. Meilleur sur le terrain que sur la route où son attitude lamentable et affreusement arrogante (ainsi que celle du club, ce qui est encore plus grave) lors de cet incident médiatisé en a sérieusement irrité plus d’un.

– aux milieux Charlie Adam, quelques buts et perfs spectaculaires, et Oussama Assaidi (Marocain prêté par Liverpool), 4 buts/19 matchs PL, bonne saison gâchée par une indisponibilité deux mois de février à avril.

– à l’international irlandais Jonathan Walters, souvent précieux, gros volume de jeu. Avant-centre sous Pulis, a été repositionné milieu droit sous Hughes pour sa quatrième saison à Stoke. A longtemps galéré dans les bas-fonds de la Football League et, à 30 ans, il connaît la consécration (récemment nommé capitaine des Boys in Green, qu’il a rejoint à 27 ans).

– au milieu offensif Stephen Ireland. En rentrant de vacances fin juin 2013, l’Irlandais, alors à Aston Villa, retrouve son casier dans le couloir et doit s’entraîner avec les jeunes. Pas con, il pige qu’il est persona non grata. Trop cher (3m £/an), trop lent, trop touriste. A 27 ans et avec son image j’en-foutiste, beaucoup le voient déjà fini pour la PL, au moins pour y jouer un rôle. C’est mal connaître l’énergumène. Certes, il n’a pas de statuette de Zorro sur son bureau pour y puiser force et inspiration (il n’a pas de bureau faut dire) mais il a mieux : des slips Superman, qu’il exhibe volontiers en plein match (Jean-François, tu sais ce qu’il te reste à faire). Début septembre, il est prêté à Stoke, prêt converti en acquisition au mercato d’hiver. Sans forcément déraciner les arbres, il a donné satisfaction et sacrément remonté la pente. Récompensé mi avril par un contrat de 3 ans.

– à l’attaquant nigérian Peter Odemwingie, arrivé de Cardiff au mercato d’hiver. Ses 800 premières minutes de jeu n’accouchèrent que d’un 1 but mais s’est ensuite réveillé (4 buts/15 matchs au total). S’est rabiboché avec Stephen Keshi, le sélectionneur des Super Eagles, et sera au Brésil.

– Peter Crouch, 33 ans. Hughes voulut s’en débarrasser pour seulement 2,5m £ au mercato d’hiver mais ne trouva preneur (faut dire que le double-mètre palpe 350 patates/mois – encore un an de contrat). Ses 8 buts* en 28 matchs PL l’ont fait se rapprocher de la barre des 100 buts PL qu’il espère atteindre avant de tirer sa révérence (en est à 88).

[*officiellement 7 car son superbe retourné acrobatique contre West Ham le 15 mars a été injustement attribué à Peter Odemwingie qui, sur la ligne, n’avait fait qu’effleurer le ballon. Rendons donc à César etc.]

Les déceptions :

– l’avant-centre trinidéen Kenwyne Jones. Aurait largement pu être dans la rubrique « Homme invisible » si celle-ci n’avait été pleine. L’ex Black cat, acheté 8m £ en 2010, déçoit depuis déjà trois saisons. Prêté à Cardiff en janvier, où il a continué à être transparent.

– le milieu central irlandais Marc Wilson n’a pas déçu stricto sensus mais il n’a pas réédité sa bonne saison dernière. A certes joué dans trois positions différentes sous Hughes (milieu, latéral et arrière central après la blessure de Robert Huth).

– le milieu Matthew Etherington, deux tons en dessous et peu utilisé. Libéré par le club, après 5 ans ½ de bons et loyaux services.

L’objectif sera de s’installer durablement dans le Top 10 en continuant à produire un jeu digeste, en essayant de former plus et donc dépenser moins. Car la note est salée : 100m £ claqués ces cinq dernières saisons rien qu’en transferts – pour seulement 9m £ de ventes joueurs -, le quatrième solde net (91m) le plus élevé de Premier League, devançant même Liverpool (89m).

L’homme invisible

Deux pour le prix d’un, car impossible pour mon transparomètre de les départager :

1) Le milieu défensif Wilson Palacios, ci-dessous à gauche (alors à Wigan). Et ouais, il est encore là lui (joueur très périphérique – il tourne surtout autour du rond central). Stat scoumoune de l’Hondurien : Stoke n’a gagné qu’une seule fois lors de ses 14 titularisations. Sera au Brésil (tremblez les Bleus, tremblez).

2) Jermaine Pennant. Rarement utilisé par Mark Hughes, le club a finalement cassé son contrat fin janvier (Stoke a activé une clause de rupture de contrat incluse en début de saison autorisant un licenciement si l’ailier droit ne donnait pas satisfaction ; Pennant s’était sérieusement brouillé avec Tony Pulis l’an dernier et le club l’avait repris sous conditions, notamment un salaire divisé par deux, autour de 75 000 £/mois).

Highlights

Pas mal de big guns ont morflé au Britannia, dont Man United (2-1), Chelsea (3-2), Arsenal (1-0) et Sunderland (2-0). Belle victoire 4-1 à Villa Park en mars.

On a su garder l’infirmerie clairsemée. Logique : les blessures, ce sont les Potters qui les distribuent.

Lowlights

Les pilées 3-0, 4-0 et 5-1 contre Chelsea, Everton et Newcastle respectivement. Quelques vilaines défaites contre des boîteux (Palace, Fulham, Norwich).

Mais le gros lowlight est de toujours devoir se farcir Tom Jones et sa foutue Delilah avant les matchs (l’hymne de Stoke depuis 40 ans). Heureusement, plus les supps Potters sont d’humeur badine, plus les paroles se font grivoises (je vous laisse deviner ce que devient le « I felt the knife in my hand » à 1’27 dans ce clip).

On préférait largement quand ces même supps chantaient il y a quelques années (sur l’air de Too Shy de Kajagoogoo) le classique « Tuncay-cay, Huth Huth, Abdoulaye »… (Tuncay Sanli/Robert Huth/Abdoulaye Faye).

Le manager

Mark Hughes. A su imposer un football fluide et efficace : plus de 400 passes par match selon Opta, contre environ 320 sous Pulis, les bonnes années – 250 en 2008-09. Constant surtout valable à domicile, car à l’extérieur Stoke joue souvent très bas et aime garer l’Airbus. Progrès notables dans la conservation du ballon, ce qui est toujours évidemment bien plus facile avec des joueurs techniques.

Faut dire tout ça vite quand même car on a gardé les coups de coude et les quasi viols sur corner, faut pas rêver non plus, this is Stoke, pas le FC Vatican. Exit le kick and rush, vive le pass and move musclé.  Plus de jeu au sol certes, mais avec toujours un dispositif orienté vers le jeu allongé, 4-4-1-1 ou 4-2-3-1. On ne se débarrasse pas de l’ADN du club aussi facilement et le plan B est trop souvent d’expédier, vers Crouch s’il joue.

Photo de la saison

Les autres clubs :

Partie 1 : Arsenal, Aston Villa, Cardiff
Partie 2 : Chelsea, Crystal Palace
Partie 3 : Everton, Fulham, Hull

Partie 4 : Liverpool et les Manchester

Partie 5 : Newcastle.

2 commentaires

  1. OwenTheSaints dit :

    Sympa le retour sur les Saints.

    Je suis pas totalement convaincu par la théorie de l’exode organisé par K. Liebherr. J’étais pas trop rassuré en janvier quand Cortese est parti, mais les dernières déclarations de Krueger laissent à penser que le trio Liebherr – Krueger – Reed fonctionne de manière plutôt positive.
    De plus, c’est pas Liebherr qui oblige ManU et autres à craquer leur slip en proposant £27M pour un joueur. Bien que le club soit sain financièrement, je suis pas sûr que beaucoup de président(e)s de clubs du ventre mou refuseraient une telle offre surtout si le joueur demande à partir.
    Le cas du départ de Lambert est un peu différent. La somme est pas énorme mais le joueur n’est plus tout jeune et l’aspect ‘remerciements pour services rendus en lui permettant de rejoindre son club formateur pour enfin y jouer’ est assez eau fraîche et me semble avoir joué.

    Dans tous les cas, le mercato va être long. Et si l’année prochaine, Ward Prowse prend la suite de Lallana et de Chamberlain tandis que Gallagher s’impose à la place de Lambert, l’Académie des Saints aura le droit à sa statue dans mon jardin (enfin quand j’aurai un jardin).

  2. Kevin Quigagne dit :

    J’ai rédigé le passage sous « les photos de la saison » donc je te réponds (le reste du texte est de Pan Bagnat mais comme il ne trouvait pas de photo, il m’a demandé de l’épauler).

    Non, pas un exode sciemment organisé avec tout ce que ça implique de tordu mais presque souhaité à mon avis, disons que son inévitabilité (au moins pour 2 ou 3 joueurs) n’est pas pour déplaire à K. Liebherr. L’un dans l’autre, tout le monde dans cette histoire me semble y trouver son parti, et probablement sans trop d’états d’âme.
    On a quand même le sentiment que ce qui se passe dans ton club a un goût de débandade et que la proprio accompagne volontiers le mouvement (un rôle de liquidatrice qui aimerait maximiser ses billes avant de vendre l’affaire ? J’en ai l’impression. Je ne lui reproche rien, après tout, le club appartenait à son père, elle en a hérité et se fiche du football).

    Tu parles des dernières déclas de Krueger (« les dernières déclarations de Krueger laissent à penser que le trio Liebherr-Krueger-Reed fonctionne de manière plutôt positive »). Oui, sans doute qu’ils s’entendent tous bien mais cela ne change rien à la situation, à savoir que K. Liebherr pourrait vite chercher à vendre le club selon moi ou au moins qu’elle n’hésitera pas à le vendre dès que l’occasion se présentera.

    Au niveau de cette bonne entente ou positivité que tu soulignes, oui, probablement mais ayons ces points en tête :

    a) le club ne va évidemment pas dire le contraire

    b) Krueger n’est en place que depuis 2 mois ½, normal donc que ça passe bien. Tout roule sportivement depuis son arrivée donc le potentiel pour la discorde est limité.

    c) ne pas trop accorder d’importance aux déclas des uns et des autres sur la vie d’un club en interne, c’est souvent de la com, sans grande signification profonde.

    d) le trio dont tu parles est très hiérarchisé, c’est pas 3 copains au même niveau dans l’organigramme hein : y’a la boss à poigne (K. Liebherr), le subalterne qui vient d’arriver (Krueger) et le responsable de l’Academy (Reed) qui est là depuis quelques années, fait du bon boulot sans doute loin des salades du board. Ergo, les 2 derniers cités sont soit d’accord publiquement avec la boss, soit ils partent, comme Cortese.

    e) Krueger n’est sans doute que l’homme-lige de Liebherr (elle l’a nommé), il obéit aux ordres et n’a sûrement aucune intention de faire des vagues dès son arrivée.

    Non bien sûr, ce n’est pas Liebherr qui oblige X à claquer 30m £ pour untel, il aurait été de toute manière difficile de retenir des joueurs comme Lallana. Ce que je veux dire succinctement dans mes quelques lignes sous les photos (nos commentaires sous photo sont censés être brefs, donc j’ai fait aussi court que possible pour expliquer une situation un peu complexe et qui me paraît suspecte) est que tout ça n’est pas pour déplaire à Liebherr à mon avis.

    Pochettino est parti à Spurs car a) il y a bien plus de chance de faire la LdC qu’à Soton b) son budget recrutement y est bien plus élevé (son salaire a augmenté aussi évidemment, mais pas tant que ça, 3m au lieu de 2m à Soton).

    Il aurait été évidemment difficile de le retenir. Toutefois, j’ai dans l’idée que ça ne le chagrine pas trop de partir. Il sait que Soton a atteint un plafond sous K. Liebherr et que refuser une offre d’un gros club comme Spurs serait stupide dans le contexte d’instabilité à Soton. Je pense tout de même que si un club équivalent à Soton avait voulu Pochettino, ce dernier serait quand même parti. Selon moi, il a senti le fumet de roussi qui commence à s’élever de St Mary’s et aurait peut-être cherché une porte de sortie plus ou moins équivalente si Spurs ne l’avait contacté.

    On note que ça ne s’est pas franchement précipité parmi les bons managers PL du moment pour remplacer Pochettino (malgré le bon salaire, l’Academy, etc.). Gus Poyet était fortement pressenti mais il a finalement décliné et signé un nouveau contrat à Sunderland. Pourtant, sportivement, Soton est indéniablement plus intéressant. Soupçonne-t-il lui aussi des turbulences prochaines à Soton ? Pas impossible.

    J’ai bien peur que mon scénario se produise assez rapidement. Mais peu importe au fond, sur le moyen terme, mieux vaut avoir un proprio pas forcément blindé mais motivé, etc. que des milliardaires style Mike Ashley qui ne s’intéressent guère au club, le dévaluent et dont on s’aperçoit rapidement qu’ils sont surtout là pour s’en servir comme vecteur publicitaire (le cas de Blackburn vient aussi à l’esprit).

    Le cas de K. Liebherr est différent d’Ashley puisqu’elle a hérité d’un bébé dont elle ne voulait pas forcément (comparable grosso modo à Marseille ?). A mon avis, elle choisira le moment le plus opportun pour vendre, dans combien de temps ça, nul ne sait (après, vendre un club est comme tout, ça dépend du prix. Ashley aurait vendu NUFC depuis longtemps s’il n’avait été si gourmand). Si je devais parier, je la verrais bien mettre le club en vente au cours de la saison 2014-15. De toute manière, je ne la vois pas vouloir conserver le club bien longtemps.

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