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Il y a trente ans aujourd’hui, s’achevait la plus longue grève de l’histoire du Royaume-Uni, celle des mineurs (5 mars 84 – 3 mars 85). Un long et violent combat contre le gouvernement Thatcher où le football fut parfois de la partie.

On a coutume de dire, en forçant parfois un peu le trait, que le football s’immisce volontiers dans les évènements historiques au Royaume-Uni. Exagération ou pas, il est indéniable que les liens entre le football et la grève des mineurs de 1984-1985 sont riches et variés. Logique me direz-vous, tant les passerelles entre football et industrie minière sont, ou plutôt étaient, foisonnantes.

L’histoire que j’ai choisie de vous raconter, celle d’une communauté déchirée par la grève et en partie réconciliée par le football, est puisée dans le vécu de la ville minière d’Easington, située au sud de Newcastle (North East), un environnement que je connais pour y vivre et travailler depuis plus de vingt ans, d’abord dans le South Yorkshire (Sheffield) puis dans le North East. Mais avant tout, plantons le décor.

A.S : Teenage Kicks n’a pas soudain décidé de concurrencer les Échos ou le Diplo. Ce premier volet est avant tout une mise en contexte pour la deuxième partie qui traitera essentiellement de football. Le tout était trop long pour le publier d’un seul jet.

A voir : cette superbe galerie de photos sur la grève.

L’adversité comme source de motivation suprême

Tout d’abord, un rappel pas forcément inutile : une quantité phénoménale de footballeurs/managers britanniques furent mineurs de fond, tâtèrent de la mine ou évitèrent in extremis cette voie. Parmi les plus illustres, citons Billy Meredith, Herbert Chapman, les frères Bobby & Jack Charlton, Jackie Milburn, Matt Busby, Bobby Robson, Gerry Hitchens, Jock Stein, Bob Paisley et Bill Shankly. Rien que le club du village minier où Shanks grandit forma cinquante professionnels !

Une plaisanterie des années trente, déclinée ensuite en de multiples versions, disait que pour dégoter de bons footballeurs dans les bassins miniers, il suffisait au président du club professionnel local de se rendre à la houillère du coin, se positionner en haut d’une fosse et gueuler : « J’ai besoin d’un défenseur et d’un avant-centre » pour qu’un tas de têtes casquées remontent à la surface.
Dans plusieurs régions britanniques [1], le public fut longtemps constitué d’une forte proportion d’hommes associés de près ou de loin à la mine. Sans bien sûr exagérer la portée actuelle, forcément limitée, de ce riche héritage, la connection football-mine se manifeste parfois encore plus charnellement, comme dans le cas du Stadium of Light de Sunderland bâti sur les galeries de Monkwearmouth Colliery (ici). Ce qui donne à des remarques du style « Danny Graham est vraiment au fond du trou » ou « Jozy Altidore va au charbon mais que dalle » une profondeur qui rendrait ce duo pied-nickelesque presque touchant.


Lampe de mineur géante et roue minière aux abords du Stadium of Light de Sunderland

D’une manière plus générale, les liens entre ballon rond et industrie sont à l’origine même du football britannique. Parallèlement aux conditions indispensables à son essor à partir des années 1860 (entre autres : harmonisation des lois du jeu, repos le samedi après-midi, développement du chemin de fer – voir dossiers TK ici et ici), pour que le football prenne véritablement son envol, il fallut qu’il soit porté par les grands acteurs de la révolution industrielle –  les capitaines d’industrie victoriens, les ouvriers, les syndicats. De fait, si on analyse la genèse du football à travers le prisme socio-économique, ce sport peut légitimement être considéré comme un pur produit des grandes conquêtes sociales de l’époque.

Des débuts du football professionnel au Royaume-Uni (1885 en Angleterre, 1893 en Ecosse) aux Seventies, des générations de jeunes mineurs chercheront coûte que coûte à devenir footballeur pro et notamment durant les années de marasme de l’entre-deux-guerres. L’extrême dangerosité et la dureté du métier poussaient ces Gueules noires à tout faire pour échapper à leurs conditions ; bouffer de la vache enragée est le meilleur des moteurs pour réussir, dit l’adage populaire, et le football représentait alors le seul « ascenseur social » pour ces jeunes-là.

Cette longue association entre football et mine a souvent été marquée par des gestes forts et/ou médiatisés, exprimés surtout pendant les grandes grèves (1912-1926-1972-1974-1984). Comme ces innombrables collectes d’argent autour des stades, ou Brian Clough [2] défilant au côté des mineurs en 1984 en appelant à la solidarité dans les médias (« Tous les supporters de football issus de la classe ouvrière devraient faire une donation au fond des mineurs »). L’historique football-mine est parsemé d’anecdotes croustillantes. Par exemple quand Jock Stein, ex mineur et le mythique manager du Celtic de 1965 à 1978, glissa un billet de 5 £ dans un seau de collecte alors qu’Alex Ferguson, qui l’accompagnait ce jour-là (et lui-même ouvrier syndicaliste des chantiers navals glasvégiens jusqu’à 23 ans), « oublia » de verser son obole… Le jeune Fergie fut alors dûment sermonné par Stein et s’empressa de s’exécuter ! Pendant la grève de 1984-85, Stein apostospha même durement les camions conduits par des « scabs » (non grévistes) chargés de transporter le charbon.


Brian Clough, vers 1994, défilant contre la fermeture de l’un des derniers puits du North Nottinghamshire

Le contexte général, côté mineurs

Le 5 mars 1984, la grève des mineurs démarre officiellement, à la suite d’une fermeture de puits dans le Yorkshire ordonnée par le gouvernement Thatcher via le National Coal Board, l’équivalent britannique des Charbonnages de France. La moitié des mineurs du Yorkshire arrête immédiatement le travail. Environ 200 000 mineurs sont concernés dans 180 sites miniers disséminés en Grande-Bretagne, même si tous ne seront pas grévistes. Officiellement, « seuls » 20 000 emplois sont menacés dans les années à venir (Thatcher dit vouloir fermer une vingtaine de puits considérés non rentables par son gouvernement – les mines étaient alors fortement subventionnées, à hauteur de 900 millions £ pour l’année 1983).

Toutefois, le seul syndicat de la branche, le puissant NUM – National Union Mineworkers –, est convaincu que l’objectif dépasse les 100 000 d’ici 1990 et qu’à court terme, l’objectif de Thatcher est de privatiser entièrement le secteur. L’avenir donnera raison au NUM (ainsi que des archives ministérielles de 1984 autorisées à la parution l’an dernier : 64 000 suppressions d’emploi étaient programmées d’ici 1987).

Mais pour l’heure, il s’agit de rassembler. Tâche délicate puisque cette grève est illégale, une majorité de mineurs adhérents y seraient opposés. Nul ne sait précisément quelle proportion, les dirigeants du NUM ayant refusé de faire voter la base. La démarche controversée et antagoniste du NUM annonce la couleur : cette grève risque d’être sanglante. Des heurts triangulaires police > mineurs grévistes > mineurs non-grévistes éclatent d’ailleurs dès les premiers jours, après que la police a profité de l’illégimité de la grève pour confisquer du matériel syndical et forcer les piquets de grève à laisser les non-grévistes travailler. Le 15 mars, un premier mineur décède, dans des circonstances tragiques. Malheureusement, ces affrontements ne sont que les trois coups qui annoncent le triste spectacle. Les tensions iront crescendo et les violences graves seront routinières.

Le contexte général, côté Thatcher

Non que tout cela perturbe terriblement Margaret Thatcher. Cette dernière a été plus habile que son prédécesseur conservateur, Edward Heath, en 1974 (les mineurs, unis, avaient fait plier les Conservateurs) et elle a tiré les enseignements des revers du passé. Euphémisme : la Dame de Fer fait de cette lutte une affaire personnelle et a le mors aux dents. Elle a même orchestré le clash, pour venger les siens : « Le dernier gouvernement Conservateur a été annihilé par les grèves des mineurs de 1972 et 1974, avait-elle confié à son ministre de l’Intérieur dès sa prise de pouvoir en 1979, et bien nous provoquerons une autre grève et nous sortirons vainqueur. »

Les mineurs jouissent alors d’une bonne image dans la société, admirative de leur immense courage. Thatcher a jaugé la robustesse de leur capital sympathie et sait qu’elle ne peut pas foncer tête baissée. D’autant plus qu’elle a déjà essuyé une avanie, en 1981, quand elle dut annuler un programme de fermetures de puits sous la pression du NUM. Mais elle sait aussi que les temps changent et que le zeitgeist joue en sa faveur.

Autant le Royaume-Uni avait émergé des Seventies sur les rotules (chienlit généralisée, inflation et taxation records, etc.), autant il donne l’impression d’avoir démarré les Eighties la confiance en bandoulière, même si certains indicateurs économiques ont viré au rouge vif (e.g le nombre de sans-emplois qui a doublé depuis 1979, dépassant les 3 millions en 1982). Le contraste avec la décennie passée est saisissant, notamment dans les mentalités.
L’époque est désormais au capitalisme décomplexé, ostentatoire. L’argent n’est plus sale et les devises provocantes des Yuppies, ces nouveaux démiurges de la pensée ultra-libérale, telle If you’ve got it, flaunt it » (allez-y, exhibez ce que vous possédez), s’imposeront comme les slogans tendances des Eighties. Quand la France marche au « Touche pas à mon pote », le Royaume-Uni carbure au “Greed is good” (la cupidité, c’est bien). La société britannique est en pleine mutation – la middle-class émascule progressivement la classe ouvrière – et Thatcher compte bien exploiter sa cote de popularité au zénith pour mater toute rébellion en s’octroyant le beau rôle.

Son objectif ultime va bien au-delà d’un simple combat personnel anti-mineurs : il faut envoyer un message fort aux syndicats, très militants, réduire leur influence et avoir ainsi les coudées franches pour réformer des pans entiers du droit du travail, à commencer par la législation sur les modalités et préavis de grève. In fine, il s’agit de mener à bien, le plus en douceur possible, le programme de démantèlement et privatisations-dérégulations des secteurs publics et entreprises d’état – British Gas, British Rail, British Telecom, etc. (les mines et tout le secteur de l’énergie avaient été nationalisés au sortir de la Seconde Guerre mondiale par le gouvernement travailliste de Clement Attlee et sont considérés par les Conservateurs comme des bastions gauchisants – « Je détestais ces programmes collectivistes de nationalisation de l’après-guerre. Il fallait redonner la liberté aux citoyens », fulminera Thatcher plus tard).

De l’art du conflit

La cuisante défaite des Travaillistes aux General Elections de juin 1983 (meilleurs résultats des Conservateurs depuis 1959) avait annoncé de fortes turbulences sociales et une radicalisation de certains secteurs. Du coup, Thatcher a anticipé : elle a fait stocker des réserves de charbon équivalentes à cinq mois de consommation, a demandé aux centrales thermiques de se tenir prêtes à utiliser des combustibles fossiles autres que le charbon (gaz, fioul, huiles) et a fait embaucher des routiers non syndiqués pour le transport entre dépôts. L’armée de terre est même en stand-by, au cas où. C’est la face visible de l’avant-combat.

En coulisses, Thatcher fourbit ses armes. Elle réunit régulièrement son état-major pour aiguiser au mieux sa deuxième lame, celle de la division. Elle sait que le moyen le plus efficace pour fragmenter ce bloc pour de bon est d’appliquer énergiquement la recette éprouvée du “Divide and rule”. Telle sera sa feuille de route, dresser les uns contre les autres. Thatcher a donc échaffaudé une série de stratagèmes visant à morceler le mouvement et le faire imploser de l’intérieur ; les négociations se feront puits par puits, les propositions de reclassement seront sélectives, les promesses faites à certains groupes ou puits seulement. Avec dans son arsenal clivant, quelques mesures particulièrement mesquines, des coups bas « ad hominen » lui reprocheront certains, telle la réduction des aides sociales aux familles grévistes.

La fille d’épicier réservera aux syndicalistes, et par extension à tous les mineurs grévistes, le même surnom qu’elle donnera aux hooligans : the enemy within, l’ennemi de l’intérieur.


A. Scargill s’amuse du masque porté par une manifestante

C’est loin d’être la première grève des mineurs mais celle-ci s’annonce particulièrement longue et âpre. Elle le sera : 362 jours, 11 morts, 20 000 blessés, 11 500 arrestations, 8 500 grévistes assignés en justice. Et au-delà des chiffres, des communautés entières décimées.
A la tête du mouvement, Arthur Scargill, l’ennemi juré de Thatcher, un syndicaliste marxiste jusqu’au-boutiste et président du NUM qui dirigera les opérations et organisera la résistance depuis son fief de Barnsley (20 kilomètres au nord de Sheffield), gros bassin minier et épicentre de la lutte.

C’est dans ce contexte bien particulier, « toxique » dirait-on aujourd’hui, que se déroulent les évènements ci-dessous.

Easington : 10 000 habitants, 2 700 mineurs de fond

Printemps 1984, Easington & Easington Colliery, East Durham, 30 kilomètres au sud-est de Newcastle et 15 de Sunderland, l’un des bassins houillers alors parmi les plus productifs au monde. On appelle ces vastes zones des coalfields, littéralement « champs de charbon ». Les deux Easington forment une petite ville d’à peine 10 000 habitants où la plupart des hommes sont employés dans l’activité minière. On extrait tellement de charbon dans toute la région depuis le XVIIè siècle que la langue anglaise s’est dotée de l’expression suivante : To carry/take coals to Newcastle, approximativement « vendre de la glace aux Esquimaux ». Au sortir de la Grande Guerre, 275 000 hommes trimaient dans les mines autour de Newcastle, un actif sur trois et un quart du total britannique sur ce secteur.

Le North East (2 600 000 habitants) dut sa croissance spectaculaire au XIXè siècle à l’exploitation et l’exportation du charbon, directement ou indirectement. Ce minerai fut l’un des principaux symboles et vecteurs de développement de la révolution industrielle.
C’est grâce au charbon par exemple que les premières
locomotives au monde furent exploitées commercialement au sud de Newcastle, au départ purement pour des raisons pratiques d’acheminement du charbon (le rendement exponentiel des mines, étroitement liés aux besoins gargantuesques générés par l’industrialisation effrénée, exigeait des moyens autres que quelques chevaux tirant des wagonnets). Toute la richesse de la région découle de l’activité minière. Cette prospérité favorisera grandement l’essor de la construction navale (transport du charbon) et de l’industrie lourde. Elle permettra aussi à de géniaux inventeurs locaux d’émerger, tels George Stephenson (considéré comme l’inventeur du chemin de fer moderne), Joseph Swan (pionnier de l’électricité) ou l’ingénieur et industriel George Armstrong (hydroélectricité).

Malgré sa faible population, le canton d’Easington est aussi un mini hotbed du football, l’une de ces mini places fortes qui transpire le ballon par tous les pores. L’international anglais Adam Johnson (Sunderland) y a grandi ainsi que Paul Kitson (ex Leicester, Newcastle, Derby, West Ham), Alan Tate (ex Swansea), Kevin Scott (ex Newcastle) et Steve Harper, gardien de Newcastle de 1993 à 2013 ; le père d’Harper était mineur de fond et son oncle, Barry Harper, est une figure locale, arbitre et dirigeant de club (nous le retrouverons dans la seconde partie). Le film Billy Elliott a été tourné ici même [3].

Une communauté, deux ennemis

Comme un peu partout ailleurs pendant la grève, la communauté minière d’Easington (Easington Colliery) est divisée en deux groupes distincts : les grévistes et les « scabs », les jaunes. Comme partout ailleurs, les jaunes y sont haïs. Ils doivent se rendre à la mine escortés et franchir les piquets de grève en bus grillagé, sous la protection de la police. Le scab est bien plus qu’un jaune : c’est l’ennemi, le traître, le suppôt de Thatcher. On tague scab en gros sur les murs de sa maison, on vandalise sa voiture et insulte sa famille. A l’école,

A suivre.

Kevin Quigagne.

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[1] Principalement le South Yorkshire (Sheffield-Barnsley-Rotherham-Doncaster), le North East (Newcastle-Sunderland-Durham), le sud du Pays de Galles (Cardiff-Swansea-Newport), la ceinture centrale des Lowlands écossais (Ayshire-Midlothian-Lanarkshire) et le centre de l’Angleterre (Staffordshire-Derbyshire-Nottinghamshire).

[2] Brian Clough était un socialiste convaincu (au moins « de coeur » comme il disait*) qui, au cours de la grève de 1984-85, n’hésita pas à rendre visite plusieurs fois à des piquets de grève postés devant les mines. Un matin pendant la grève de 1972, il fit même conduire ses joueurs de Derby County (qui sera champion d’Angleterre deux mois plus tard) devant un puits et les força à se joindre aux piquets à l’entrée de la mine en leur disant : « Les gars, restez ici et discutez avec ces mineurs, vous verrez comme ils en bavent. Je veux que vous compreniez la chance que vous avez par rapport à ces gars qui doivent descendre dans les entrailles de la terre pour gagner leur croûte. Je vous laisse et quand je l’aurai jugé nécessaire, je demanderai au bus de venir vous chercher. » Et il était remonté dans l’autocar qui avait filé… Les joueurs s’étaient mêlés aux mineurs une bonne partie de la journée. Peu après, Clough avait fait envoyer aux grévistes une trentaine de billets d’un match de Derby County.

[*« Pour moi, le socialisme vient surtout du coeur. Je ne vois pas pourquoi seule une partie de la société pourrait boire du Champagne et habiter de belles propriétés. » De fait, Clough entretint avec l’argent une relation complexe et ambivalente]

[3] Billy Elliott, the Musical a été créé à Londres et diffusé live sur écrans (cinémas, salles de spectacles) à travers le Royaume-Uni il y a six mois. Elton John, qui a composé la musique, a subventionné le prix des billets dans la région d’Easington (fixés à 1 £) pour permettre au plus grand nombre de voir le show.

Ils ont été tournés ailleurs mais citons-les puisqu’ils ont la mine pour thème central : Pride (bande-annonce) et le sublime Brassed off (bande-annonce), un chef d’oeuvre du cinéma social tourné entre Barnsley et Doncaster (South Yorkshire).

Si le football anglais a dominé la scène européenne des Seventies aux Nineties, on ne peut pas en dire autant de ses maillots.

Le consensus est unanime : le pire maillot de football jamais créé est le Rodeo Fringe. Instantanément reconnaissable grâce à ses lanières en cuir, il fut porté par les éphémères Colorado Caribous en 1978 (ci-dessous). In-dé-trô-na-ble.

Mais ne nous gaussons pas trop. Des horreurs, il en eut aussi des wagons dans le football anglais, surtout au cours des Nineties, la décennie de tous les massacres. Les 12 premiers de la Dirty Dozen qui salopèrent le plus la tunique sacrée sont ici et les 13-22 ici.

Aujourd’hui, troisième partie de notre plongée dans ce Hall of Shame du maillot anglais : présentation des classés 23è à 33è. Et pour lire moins bête, voir dossier TK en trois volets sur l’historique du maillot anglais (1, 2, 3).

# 23. Notts County 1994-95 (D2), maillot extérieur

Design très pique-nique écossais pour les (premiers) Magpies, cornemuse, kilt et sporran livrés en sus. Mal leur en prit, ils finirent bon dernier cette saison-là et furent relégués en D3 après 4 saisons en D1/D2. Bien fait pour leur gueule.

Verdict TK : franchement, qu’attendre d’un club surnommé les Magpies, hein ?

# 24. Newcastle United 1990-93 (D2), domicile

Le design utilisant des rayures fines fit fureur à la fin des Eighties. Les designers pensaient que ça faisait plus raffiné, tout en lorgnant sur le marché streetwear et leisurewear (adaptation des maillots en vêtements portables en toutes circonstances).

A l’évidence, Umbro, le designer de ce spécimen Magpie, ne savait plus sur quel pied rayé sautiller. Rayures fines ou moyennes, ou larges ? Espacées ou rapprochées ? Et les manches, on les raye comment ? A force d’atermoiements et tâtonnements, l’imagination des gars d’Umbro s’enraya et ils produisirent cette version textile d’une réponse de Normand bourré, une hésitation officiellement nommée le « Torino » et rapidement surnommée le « Bar code shirt ». Une aberration asymétrique que les joueurs ne portèrent pas en exhibant fièrement le trophée D2 en mai 1993, le club refilant à tout le monde le maillot de la saison suivante, designé par Asics. Et dire que Kevin Keegan était le manager à l’époque…

Verdict TK : on a ce qu’on mérite et généralement moins si on supporte les Magpies.

# 25. Newcastle United 2009-10 (D2 – une nouvelle fois), extérieur

Pour qu’on ne m’accuse pas injustement de m’acharner sur ces pauvres Mags, je vais laisser un neutre s’exprimer, en l’occurrence Ian Holloway. Ce bon Ollie, alors manager de Blackpool, écrivait ceci dans le programme du match Blackpool-Newcastle du 16 septembre 2009 (Blackpool joue en orange, d’où leur surnom, les Tangerines – mandarines) : « Je suis ravi que Newcastle ait décidé ne pas jouer avec leur tenue extérieure jaune, sinon je crois que les spectateurs auraient eu l’impression d’assister à un match entre salades de fruits. »

Verdict TK : un autre grand comique aurait adoré ce maillot : Bourvil.

# 26. Newcastle United 1997-98 (PL, enfin atteinte), extérieur

[Que voulez-vous que je vous dise hein, je m’acharne pas, je constate, c’est tout]

Encore un coup d’Adidas, qui innove avec une incrustation sérigraphique voilée de l’écusson du club sur le maillot en deuxième rideau. Effet hallucinogène garanti, on aurait cru voir une apparition divine (Poséidon ?) dans une grotte. Cette abomination inspirée du maillot de 1885 (ici) de Newcastle East End (le club qui fusionna avec Newcastle West End pour donner NUFC en 1892) couperait presque l’envie de s’enfiler des Newcastle Brown, le nectar local (le sponsor à l’étoile bleue). Porté trois matchs seulement, trois défaites.

Verdict TK : Immonde, immonde, immonde. On devrait réinstaurer la peine capitale pour des monstruosités pareilles.

[bon, c’est pas qu’on s’ennuie mais va p’êt’ falloir penser à passer à des vrais clubs]

# 27. Sunderland 1997-99 (D2/PL), extérieur et third 1998-99

Effet or brillant particulièrement repoussant. Guère étonnant que ce chiffon peine à atteindre 15 £ sur ebay. Le maillot exter 1998-99 est presque aussi répugnant :

La direction du club manquait vraiment d’inspiration à l’époque. Pour fêter le déménagement au Stadium of Light en 1997, l’écusson fut aussi totalement changé. On passa de ce crest original et évocateur :

à cet insipide truc corporate :

Verdict TK : Indigne d’un grand club.

# 28. Workington AFC 1995-96 (D7), domicile

Non, vous ne rêvez pas, il s’agit bien d’un oeuf frit sur le maillot. Yes, un putain de fried egg avec la mention « The Big Breakfast » plastronnée bien en évidence.

Comme l’explique ce site ici, The Big Breakfast, une émission de la chaîne Channel Four (C4 pour les intimes, créée en 1982 et censée initialement être intello-décalée-hipstérisante), voulut absolument sponsoriser un petit club amateur, comme un couple de bobos adopterait un chat errant de Birmanie ou un hérisson accidenté de Madagascar. Et pas n’importe quel club amateur : les bons Samaritains de C4 insistèrent pour parrainer le pire club de la Northern Premier League Division Two (à l’époque, D7).

Ça tomba malencontreusement sur Workington AFC, là où Bill Shankly fit ses gammes d’entraîneur et aussi premier club de Grant Holt qui bossa comme docker localement tout en s’alignant pour les Reds. Sur le papier, ces Reds n’étaient pas les plus mauvais (les pires qu’eux au classement déclinèrent cette invitation à l’humiliation publique) mais, vu qu’ils avaient fini antépénultième du championnat, ils firent largement l’affaire. Et comme la spécialité culinaire de ce superbe coin d’Angleterre (Cumbria) est la fameuse Cumberland Sausage, niveau English breakfast, ça collait parfaitement. Manquait plus que le bacon et les baked beans pour que le carnage soit complet.

Workington bénéficia d’une forte exposition médiatique mais, malgré les coups de pub de Robbie Williams, Richard Branson, Chris Evans et d’autres poids lourds de la scène people british, ils ne touchèrent pas un centime de quiconque. Ils devinrent juste la risée de l’Angleterre, pour que dalle. La lose totale quoi. Enfin, ils se consolèrent en terminant 16è, contre 20è la saison précédente. Ce maillot est devenu un collector’s et se vend 50-60 £ sur les sites vintage.

Verdict TK : pitresque mais un oeuf est un oeuf (enough is enough) comme disent les Anglais à Pâques.

# 29. Liverpool 1994-96, third

Encore une bavure signée Adidas. Avec ses écussons de toute taille et ses effets péteux similaires au # 26 (en encore moins « subtil »), ce Third ressemble à un mauvais papier peint d’une salle d’attente de cirque (si y’avait une salle d’attente et du papier peint dans un cirque).

Verdict TK : le port de ce spécimen est fortement déconseillé aux cueilleurs de champignons (trop psychédélique, mauvais trip assuré).

# 30. Liverpool 2014-15, third

Je vous épargne la prose boursouflée du designer, Warrior (extrait : « Elégant, stylé et qui améliore la performance grâce à ses innovations technologiques »), ce truc est infâme. Après les horreurs Candy de 1988-1991 (voir le volet # 2), le # 29 et le maillot « Space Invaders » de l’an dernier, les incorrigibles Reds persistent, signent et s’enfoncent.

Verdict TK : et après, on s’étonne qu’ils galèrent domestiquement depuis 1990.

# 31. Manchester United 1990-92 (D1), extérieur

Oui, oui, c’est bien Ryan Giggs, en pyjama. Au début des Nineties, les designers cherchèrent par tous les moyens à torpiller la tradition. Ici, Adidas choisit de mettre au placard le classique blanc du maillot exter et le bleu foncé du third pour introduire cette singulière synthèse qui irrita fortement les supps de Man United. Et pour cause : le bleu ciel rappelait furieusement le look du rival City, ainsi que l’horrible Candy de Liverpool.

Verdict TK : espérons que Van Gaal n’insiste pas pour resusciter ce maillot vintage, ça les assoupirait encore plus.

# 32. Watford 1993-95 (D2), extérieur

Surtout, ne réglez pas votre écran : ce maillot est vraiment flou. Il est aussi affublé d’un motif papier peint lowcost années 70. Vu le sponsor, Blaupunkt, il fut vite surnommé « The TV interference kit ». Où ont voulu en venir les designers de Hummel ? Nul ne le sait mais on peut penser qu’ils taquinaient la bouteille ou étaient atteints d’une diplopie incurable.

Verdict TK : on n’ose pas imaginer dans quel état Elton John était pour avoir laissé passer ça.

# 33. Wigan 1993-94 (D4), extérieur

Comme si végéter en bas de classement de D4 dans l’un des pires stades d’Europe de l’Ouest (voir # 2) n’était pas assez douloureux, le club infligea cette infamie à ses pauvres supporters. Résultat : Wigan enregistra le pire classement de son histoire en Football League cette saison-là, 19è de D4.

Le designer, le mal nommé Matchwinner, trop fier de sa trouvaille, jugea bon de décliner son design à la noix en x exemplaires et l’étala sur les tuniques de Preston (ci-dessous), Oxford et Bristol Rovers. On ne s’éternisera pas sur le classieux sponsor, Heinz, la coupe est déjà assez pleine comme ça (de Ketchup évidemment).

Verdict TK : ma théorie « Plus un maillot est hideux, plus le club rame » n’est peut-être pas si fumeuse que ça.

Kevin Quigagne.

Dans la même série :

Les pires maillots du foot anglais (1)

Les pires maillots du foot anglais (2)

Teenage Kicks démarre sa cinquième saison avec une preview des championnats de Football League (D2 à D4) et Premier League. Aujourd’hui, place au plus grand championnat du monde. Le championnat qui aura consacré certains des plus grands footballeurs de l’histoire, entre David N’Gog, Gael Givet et William Prunier.

Le classement après trois journées

Les candidats au titre

Souvenirs de mai 2014

Souvenirs de mai 2014

Favori à sa propre succession, Manchester City ne devrait pas être trop loin de la couronne en mai prochain. Souverain l’an dernier grâce à une attaque de feu (102 buts inscrit), City a cette fois évité d’acheter 18 attaquants. Pour voir des recrues, c’est en défense et au milieu qu’il faut se rendre. Tout d’abord, l’arrivée dans les cages du très bon Caballero en provenance de Malaga. Un choix pas anodin pour Pellegrini, puisque le portier argentin était un des hommes de base du technicien chilien lors de son passage sur le banc du club pensionnaire de la Rosaleda. En défense, on notera les arrivées de Mangala et de Sagna. Enfin, au milieu de terrain, on signalera les signatures de Fernando et de Franck Lampard, ce dernier ayant été prêté depuis New-York. Notons qu’après trois matchs, les Citizens s’en tirent avec deux victoires, mais aussi une défaite à domicile face à Stoke City.

Toujours emmenés par le controversé Mourinho, les Blues de Chelsea comptent bien retrouver un titre qu’ils n’ont plus vu depuis 2010. Pour ça, il faudra s’appuyer sur leur très bonne défense, seulement 27 buts encaissés l’an dernier, mais aussi améliorer l’attaque. Car oui marquer 71 buts en Premier League est désormais insuffisant pour pouvoir espérer quoi que ce soit. Pour ça, le board a fait venir du très très lourd. Bienvenue donc à Diego Costa, Loic Remy et Didier Drogba. Dans les bois, il faut croire que Petr Cech ne suffisait pas, alors Thibault Courtois a été prié de revenir prestement de son prêt à l’Atletico. Il a été suivi de son compère de la défense madrilène, le latéral Filipe Luis. Au milieu de terrain, on notera le refus poli de Tiago, mais la signature controversée de Cesc Fabregas. On parle quand même d’un type qui a été fabriqué par Arsenal et qui avait déclaré en 2010 « Si je porte un jour le maillot de Chelsea, vous pourrez me tuer ». On prend les paris pour le prochain but de Ramsey ?
Au rayon des départs, c’est la fin d’une époque pour Chelsea, Mourinho s’étant séparé de Lampard et d’Ashley Cole. Exit également Demba Ba, mais également David Luiz et Lukaku avec de beaux coups financiers en prime, pour un total de 75M£.
Pour le moment, tout va bien, trois matchs et autant de victoires, dont une très probante sur le terrain d’Everton, sur le score assez fou de 6-3.

Souvenir de mai 2014

Souvenirs de mai 2014

Tout proche de renouer avec la couronne nationale, Liverpool a finalement flanché sur la fin en concédant une défaite à Anfield face à Chelsea et un match nul à Palace. Si le jeu pratiqué par les Reds était spectaculaire, pas moins de 101 buts inscrits, leur défense était souvent catastrophique, avec 50 buts encaissés. Les lacunes en matière d’effectif ayant été maintes et maintes fois évoquées, Rodgers a décidé de faire sortir le chéquier et d’acheter à tout va. Tout d’abord, il a été débauché trois joueurs de Southampton, Adam Lallana, Dejan Lovren et Rickie Lambert. Il est ensuite aller taper dans du jeune prometteur, avec Emre Can, Divock Origi (bien que prêté directement à Lille), Alberto Moreno et Lazar Markovic. Enfin, il va tenter de relancer, une énième fois, Mario Balloteli. Coût total des opérations : 133 millions de pounds.

Bon, il faut tout de même dire que Liverpool a dû se séparer de Luis Suarez. Vous savez celui qui voulait se barrer, mais qui n’a pas pu. Alors après il a dit qu’il voulait passer sa vie à Liverpool. Puis une fois le mercato revenu, il a subitement eu des envies de départ.Reste que son départ est une énorme perte pour Liverpool, mais également pour la Premier League.

La réussite de la saison de Liverpool tiendra pour beaucoup dans l’adaptation de ses recrues, mais si la défaite du côté de Manchester City a permis de montrer un écart assez important entre les deux équipes, l’éclatante victoire (3-0) sur la pelouse de Tottenham a fait du bien au vestiaire des Reds.

Les équipes qui risquent d’avoir besoin d’un concours de circonstances pour être titré sur la fin

Là, on rentre dans les équipes qui risquent d’avoir besoin d’un concours de circonstances pour être titré sur la fin.

Hype de la première moitié de saison l’an dernier, à tel point que certains se sont mis à rêver du titre, les Gunners ont eu du mal à digérer l’hiver. Wenger a fait péter le larfeuille pour ramener Alexis Sanchez, qui ne s’était jamais acclimaté au Barça. Enfin, ne t’emballe pas jeune fan des Gunners, Sanchez il joue surtout ailier. Toutefois, le mercato d’Arsenal reste assez intéressant, avec les signatures du jeune et très prometteur Callum Chambers, en provenance de Southampton, et de deux valeurs sûres du championnat anglais, à savoir Danny Welbeck et Matthieu Debuchy. Notons également l’arrivée du solide David Ospina, qui va essayer d’amener un peu de sérénité dans les cages.

Au niveau des départs, on signalera les départs de Thomas Vermaelen pour le FC Barcelone et de Bacary Sagna pour Manchester City. Oui bon d’accord, il y a aussi ceux de Nicklas Bendtner et de Chu Young Park.

Après s’être tiré, de façon assez poussive, du barrage de Ligue des Champions face au Besiktas (1-0 sur les deux matchs), Arsenal a confirmé ses difficultés à l’extérieur, en concédant deux matchs nuls sur les pelouses d’Everton et de Leicester. Malgré tout, l’équipe a montré une certaine forme de caractère, en arrachant la victoire dans les toutes dernières secondes, lors de l’ouverte face à Palace et en revenant de nul part face à Everton.

Un résumé de la situation de United

Un résumé de la situation de United

Nouvelle révolution de palais à Manchester United. Après moult et moult années sous le règne de Sir Alex Ferguson, la monarchie a vacillé sous David Moyes Ier. Comme pour Edouard II, les sages du royaume ont décidé de l’assassiner et de chercher un nouveau favori. Après leur court intérim, c’est un certain Louis Van Gaal, de la maison Oranje, qui vint prendre la place.

Le nouveau roi amène avec lui une philosophie qui a fait ses preuves à peu près partout, mais qui a aussi eu tendance à user les esprits de ses anciens disciples. Faisant face à des troupes quelque peu rabougries, Van Gaal a également estimé qu’il était important de sortir les deniers royaux afin de combler quelques manques. C’est ainsi que débarquent Angel Di Maria, Daley Blind, Marcos Rojo, Ander Herrera, Luke Shaw ou encore Falcao, et tout ça pour la modique somme de 170M£.

Pour autant recruter, il fallait également tailler dans les dépenses superflues. Au revoir donc au Evra, Vidic, Ferdinand, Büttner, Kagawa, Welbeck, Chicharito, mais surtout la légende locale, le Chevalier au Lion, Ryan Giggs.

Alors vu que Manchester ne jouera pas de Coupe d’Europe, même pas une coupette, on serait tenté de dire que l’effectif est suffisant pour retrouver le top 3 l’an prochain, sauf que ça ne paraît pas très équilibré, et la récente humiliation en League Cup face aux Milton Keynes Dons (4-0) combinée à un début de championnat ultra-poussif (défaite à domicile face à Swansea, nuls à Sunderland et à Burnley), n’incite pas à l’optimisme non plus.

Ouh la grosse cote ! Avec l’arrivée du très demandé Pochettino, Tottenham peut espérer faire quelques bonnes choses cette année. Alors que les fans pensaient sans doute voir arriver un gros contingent de joueurs de Southampton, il n’en fut rien. Malgré tout, le recrutement a été de qualité, avec les signatures de Ben Davies, Fazio, Stambouli, Vorm, Dier et Yedlin (prêté directement aux Seattle Sounders). Du côté des départs, on notera ceux de Sandro, Sigurdsson, Livermore et Dawson.

La saison avait démarré assez joliment, avec une qualification en Ligue Europa face à l’AEL Limassol (5-1 sur les deux matchs), puis avec une victoire du côté du Boleyn Ground face à West Ham (0-1), un massacre de QPR à White Hart Lane (4-0), mais c’était avant le drame bien entendu. Le 31 août, Liverpool se présente à WHL et colle trois bastos dans le buffet des Spurs. Bref, va falloir profiter de la trêve internationale pour se remobiliser et répondre à Sunderland.

Lukaku dans une brillante imitation de Fabrice Fiorèse

Lukaku dans une brillante imitation de Fabrice Fiorèse

Deuxième saison à la tête des Toffees pour Roberto Martinez, qui après avoir réussi une première saison historique, 72 points soit le meilleur total d’Everton depuis l’avènement de la Premier League, essaiera de confirmer. Pour cela, il peut toujours s’appuyer sur ses cadres de la défense, c’est-à-dire Howard, Distin, Jagielka, Baines et Coleman, auxquels on peut désormais associer John Stones. Au milieu de terrain, il a réussi à conserver Barkley (malheureusement blessé depuis), Gareth Barry et en se faisant prêter Christian Atsu. Enfin, en attaque, il a craqué son slip pour faire signer Lukaku, en signant un chèque de 31M£, soit le plus gros transfert de l’histoire du club. Et pour ajouter un peu de concurrence, il a fait venir Samuel Eto’o. Qu’il paraît loin où les attaquants se nommaient Yakubu, Jô et Anichebe…

Le plus fort dans tout ça, c’est qu’au rayon des départs, on ne retrouve pas de joueur clé, excepté éventuellement Deulofeu. Everton se présente donc avec un effectif inchangé et même renforcé, ce qui laisse augurer de belles petites choses…

Pourtant, comme l’an dernier le début de saison est plus que poussif. Après avoir concédé le nul à Leicester, Everton s’est fait remonter comme un bleu à domicile face à Arsenal, avant de livrer un match fou à Goodison, mais néanmoins perdu, face à Chelsea.

Les candidats à la descente

La dernière fois qu’on les avait vus ici, c’était franchement comique. Harry Redknapp, le Patrick Balkany du foot anglais, est toujours aux commandes et est bien décidé à réussir sa mission. Ou à se faire virer pour toucher des indemnités, on ne sait plus à TK.

Or, pour une fois le recrutement des QPR passerait presque pour moyen plus. Bonjour à Alex McCarthy, le portier de Reading, au très bon Steven Caulker, au vieux Rio Ferdinand, à l’espoir Jack Robinson, au paumé Mauricio Isla, à l’inconstant Leroy Fer, à l’utile Jordan Mutch, à l’expérimenté Sandro, à l’éternel espoir Niko Kranjcar et au mal exploité Eduardo Vargas. Avec tout ça, Harry pourra compter sur le retour d’Adel Taarabt, de retour de son prêt à l’AC Milan.

En ce qui concerne les départs, QPR a vu partir définitivement Loic Remy vers Chelsea, mais également Esteban Granero, Danny Simpson et Yossi Benayoun. On notera également la retraite de ce poète de Luke Young et du super coréen Park Ji-Sung.

Avec tout ça, la saison a mal débuté, avec des défaites en Coupe de la Ligue à Burton (1-0) et d’autres revers en championnat, à domicile face à Hull (1-0) et à White Hart Lane (4-0), avant de finir par se ressaisir à Loftus Road face à Sunderland (1-0).

C'est un conceot

C'est un concept.

Ils y sont enfin parvenu. Après avoir échoué de très peu, et de façon dramatique, à la promotion en 2013, les Foxes de Leicester retrouvent une Premier League qu’ils avaient quitté en 2004. Emmenés par un très bon Knockaert, un Nugent de folie et un Schmeichel de plus en plus intéressant, ils devraient tout de même lutter pour se maintenir, petite revue du mercato.

Pearson a décidé de renforcer son effectif, mais sans tout chambouler. Il a donc fait venir Leonardo Ulloa, déjà auteur de deux buts, en provenance de Brighton, le latéral droit de QPR, Danny Simpson, deux milieux de terrain de United, avec la signature sèche de Tom Lawrence et le prêt de Nick Powell et puis le gros coup médiatique avec la signature d’Esteban Cambiasso. Si l’Argentin n’est plus tout jeune, il pourrait apporter toute son expérience.

Pour les départs, on notera ceux de Sean St Ledger et de Kevin Philips. Pour ce dernier, c’est vers la caisse des retraites qu’il faudra désormais se rendre. Une minute de silence pour la mémoire du héros de Kevin Quigagne.

Pour le moment, les Foxes ont limité la casse, dans un début de championnat qui s’annonçait comme très galère. Il a fallu recevoir Everton (2-2), puis se déplacer à Chelsea, avec une défaite à la clé (2-0), puis accueillir Arsenal (1-1). Costaud le calendrier. La déception vient de Coupe de la Ligue et de l’élimination à domicile face à Shrewsbury (1-0).

Les Lego sont parmis nous !

Les Lego sont parmis nous !

Burnley dispose sans doute de l’effectif le plus faible de cette Premier League. Le manager, Sean Dyche, ne disposant pas de ressources exceptionnelles pour son recrutement, il a fallu jouer intelligemment. Tout d’abord en conservant sa colonne vertébrale, Tom Heaton dans les cages, Jason Shackell et Michael Duff en défense, David Jones et David Marney au milieu et le duo d’attaquants Danny Ings et Sam Vokes, 47 buts à eux deux.

A cela, il a ajouté George Boyd, Lukas Jutkiewicz, Michael Kightly, Marvin Sordell, les expérimentés Steven Reid, Matthew Taylor, Matthew Gilks. Enfin, il faut noter les prêts de Michael Keane en provenance de United et celui de Nathaniel Chalobah depuis Chelsea.

Une saison qui s’annonce difficile donc, qui a démarré par deux défaites en championnat, à Stamford Bridge (3-1) et à domicile face à Swansea (1-0), avant de chopper le match nul (0-0) face à United. Il faut également noter l’élimination en Coupe de la Ligue face à Sheffield United et à domicile s’il vous plaît.

En décembre dernier, les observateurs avaient tous condamné Crystal Palace au Championship. Sauf que Pulis est arrivé et a tout changé. Celui qui était décrié à Stoke, a réussi à créer une petite hype autour de son équipe, remontant le classement comme Froome le Ventoux et accumulant les bons résultats face à des équipes de haut de tableau. Sauf que patatras, Pulis s’est barré. Malky Mackay était pressenti pour lui succéder, mais une sombre affaire de SMS à tendance raciste, l’a poussé à renoncer à revenir dans l’arène. Finalement, c’est ce bon vieux Neil Warnock qui a pris place sur le banc, mais franchement on ne voit pas trop comment il pourrait s’y prendre…

Pas vraiment de départ, mis à part celui de Dikgacoi, mais plusieurs arrivées. Tout d’abord celle de James McArthur, le milieu écossais débarquant contre presque 8M£. Ensuite, celles de Zeki Fryers, de Martin Kelly et de Frazier Campbell. Il a également été privilégié l’expérience, avec les arrivées de Hangeland, Andy Johnson et le prêt de Kevin Doyle. Enfin, le retour de l’enfant chéri, décevant à United, à savoir Wilfried Zaha, en prêt lui aussi.

La saison de Palace aura démarré par deux défaites. La première sur le terrain d’Arsenal (2-1), la seconde à domicile face à West Ham (3-1). Après cela, Palace parvint à accrocher le nul à Saint James Park (3-3). Au contraire, ça roule en Coupe de la Ligue avec une qualification sur le terrain de Walsall (3-0) et le prochain tour verra le déplacement de Newcastle.

Mais où est Charlie ?

Mais où est Charlie ?

Bon, ça ne va pas faire plaisir à Kevin, mais les Black Cats font partie des légitimes favoris pour descendre voir comment ça se passe en Championship. Si Gustavo Poyet avait réussi l’exploit de sauver Sunderland l’an dernier, et franchement c’était mal engagé, dur de savoir s’il pourra trouver les ressources pour le faire une deuxième fois d’affilée.

Le technicien uruguayen a décidé de renouveler une grosse part de son effectif afin d’entreprendre cette difficile mission, alors attention y a du départ : Scocco, N’Diaye, Diakité, Cuellar, Ba (prêt), David Vaughan, Bardsley, Craig Gardner, Westwood, Ustari, Roberge (prêt) et Dossena. Mais le départ le plus emblématique de tous, reste celui de Jack Colback. Le rouquin, formé au club a filé sans indemnité chez le voisin honni, à savoir Newcastle. Bref, la trahison ultime et l’équipe de TK était très inquiète concernant Kevin, mais il semble avoir surmonté sa peine.

Alors avec ces nombreux départs, il fallait bien recruter un peu. Les habitués du Stadium of Light ont donc vu débarquer l’éternel espoir Jack Rodwell, Will Buckley, Patrick van Aanholt, Ricardo Alvarez, Costel Pantilimon, Billy Jones, Jordi Gomez et Sebastian Coates.

Pas top. Voilà comment on pourrait qualifier le début de saison de Sunderland. Après avoir été chercher le nul à West Brom (2-2), United a été tenu en échec à Sunderland (1-1), avant que les hommes de Poyet ne tombent dans l’antre des QPR.

En Coupe de la Ligue par contre, ça roule tout seul, après avoir écrasé Birmingham (3-0) au St Andrews, il y aura la réception de Stoke.

Les joueurs à suivre

Courtois surveillant sa surface

Courtois surveillant sa surface

Après un prêt de deux ans dans la capitale espagnole, Courtois revient comme un prince souhaitant se faire couronner roi à la place du roi déjà en place, le vénérable Petr Cech. Ce dernier ne semble rien pouvoir faire pour empêcher le jeune belge de monter sur le trône. En tout cas, avec deux gardiens pareils dans l’effectif, Mourinho peut voyager tranquille.

Idole du Frioul, Alexis Sanchez n’a jamais réussi à s’adapter totalement à la Catalogne. Toutefois, il dispose des qualités pour faire mal en Premier League et devrait s’avérer un renfort de choix pour Wenger. Surtout, il devrait pouvoir déplacer l’attention des suiveurs sur lui, permettant à un Mesut Ozil de jouer un peu plus libéré.

Ouh le gros chèque ! Van Gaal le voulait et contre 66M £ le Real se sera laissé faire. Il faut dire que Di Maria voulait bien prolonger au Real, mais uniquement si l’on augmentait son salaire pour le placer derrière celui de Cristiano Ronaldo. Perez aura refusé et Di Maria a été obligé de quitter Bernabeu avec le cœur gros. L’achat paraît intéressant, car en plus de pouvoir jouer sur l’aile gauche ou droite, Di Maria a de plus en plus évolué dans l’entrejeu, notamment au Real mais surtout en équipe d’Argentine. Reste que son arrivée précipite de plus en plus Juan Angel Mata vers un départ. Oui, le même Mata qui était arrivé en janvier dernier contre une trentaine de millions. Quand on vous dit qu’ils ont des sous à United.

Lukas qui essaie de faire comme Courtois, mais le résultat n'est guère concluant

Lukas essaie de faire comme Courtois, mais le résultat n'est guère concluant

Une histoire bien tortueuse que celle de Lukas Jutkiewicz. Né à Southampton, il intègre l’académie des Saints, mais se barre à Swindon ne voyant pas de contrat pro arriver. Il débute alors en équipe première à l’âge de 17 ans et inscrit 5 buts en 38 apparitions. Suffisant pour attirer l’œil d’Everton. Dans la cité portuaire, le jeune attaquant a du mal à se faire une place et enchaîne les prêts, Plymouth, Huddersfield et Motherwell. C’est justement là-bas qu’il se révèle, en inscrivant 12 buts en 33 apparitions. Coventry le recrute, mais Lukas n’est pas ce que l’on appelle un buteur prolifique. Après une saison et demie, une soixantaine de matchs et 18 buts, le voilà qui plie bagages pour se rendre à Middlesbrough. Pour l’anecdote, il fut d’abord prêté afin de pouvoir lui faire jouer un match le jour même. Une fois le match joué, les dirigeants de Middlesbrough achevèrent de le recruter définitivement. Deux ans plus tard, il part en prêt à Bolton et réalise une bonne demi-saison avec 7 buts en 20 apparitions. Suffisant pour attirer le regard du manager de Burnley et revenir en Premier League avec comme ambition de s’y imposer. À 25 ans, il est temps d’y penser sérieusement…

C’est simple, c’était l’un des seuls joueurs de Norwich à mériter de rester en Premier League. En signant Snodgrass, Hull a fait un très beau coup. Percutant, buteur, infatigable cavaleur sur son côté, il va encore s’amuser sur les prés et Hull espérer qu’il continue sur sa lancée de l’an dernier où il avait inscrit 6 buts en 30 apparitions.

On va avoir droit à notre petite pause chauvinisme. Lorsqu’il était à Guingamp, Knockaert c’était le joueur frisson, capable de faire des gestes fous, mais aussi de disparaître pendant 10 matchs. Contre toute attente, il s’engage avec Leicester et rate ainsi la remontée fantastique du club breton en Ligue 1. Or à Leicester, Knockaert s’amuse et fait le tour des zappings avec ses buts aussi fous les uns que les autres. Il y a un an de ça, alors que Leicester affronte Watford en demi-finale des barrages d’accession à la Premier League, Knockaert provoque balle au pied et obtient un penalty assez généreux. On joue les dernières secondes du match, s’il marque Leicester va en finale. Sauf que son tir est repoussé et que dans la foulée, Watford marque et se qualifie. Le Français aura beaucoup de mal à se remobiliser et va mettre du temps à revenir à la hauteur de son véritable talent, mais ce sera chose faite lors de la seconde moitié du championnat. Cette année, Knocky’ a tout pour régaler les observateurs, participer au maintien des Foxes et pourquoi ne pas rêver d’un transfert dans un club plus huppé.

No comment...

No comment...

« Hey Jack ?! It’s Kevin Quigagne ! Shame on you bastard ! », voilà le message laissé par notre maître vénéré à tous sur le répondeur de Jack Colback. Le pauvre Kevin s’était bien résolu à voir partir son rouquin favori, mais le voir rejoindre Newcastle…. D’autant plus que Colback a avoué avoir toujours été fan de Newcastle ! Toujours est-il que Colback dispose d’une carte à jouer, autant chez les Magpies qu’en équipe nationale. Il a d’ailleurs été récemment appelé par Roy Hodgson pour le match face à la Suisse. À Newcastle, il va tomber dans un effectif fourni, mais va pouvoir user de sa polyvalence pour se faire une place au soleil. Enfin, le soleil… ça reste Newcastle tout de même.

Méconnu en Italie, Pellè a été consacré à Rotterdam en inscrivant 50 buts en 57 matchs sous le maillot du Feyenoord et peut légitimement avoir de belles ambitions. Cette grande tige d’1m93 devra tout de même passer derrière Rickie Lambert. Pas simple, il faut le reconnaître. Heureusement pour lui, il n’est pas seul à passer de Rotterdam à Southampton, puisque son coach, Ronald Koeman vient d’effectuer le même chemin. À 29 ans, il est désormais temps pour Pellè de confirmer au plus haut niveau et pourquoi pas de taper à la porte de la Squadra Azurra.

Le Barça vivait bien à l'époque

Le Barça vivait bien à l'époque (Piqué + Bojan)

Annoncé comme un futur crack, je suis formé à la Masia. Évoluant au poste d’attaquant ou d’ailier, je débute en équipe première à l’âge de 17 ans, mais ne parviens finalement pas à m’imposer durablement. En 2011 je rejoins mon ancien entraîneur de la réserve barcelonaise, Luis Enrique, du côté de la Roma, mais une nouvelle fois je n’arrive pas à m’y imposer. Un an plus tard, je suis prêté au Milan AC, mais une fois de plus je ne suis pas transcendant. Le FC Barcelone me tend alors la main et en profite pour me prêter à l’Ajax Amsterdam. Aux Pays Bas je revis un peu, mais je ne suis toujours pas la machine à buts que j’étais lors de mes jeunes années en Catalogne. En juillet 2014 je signe à Stoke City, je suis le cousin de Lionel Messi, je suis….

BOJAN !

Des fans de WBA invoquant l'esprit de Samaras

Des fans de WBA invoquant l'esprit de Samara

Dieu. Pour son portrait, vous pouvez voir l’article sur les Grecs du foot anglais. West Brom a été très actif sur le marché des transferts, mais le beau coup, il est là. Samaras, l’idole du Celtic. Que fout-il à West Brom ? On sait juste que six ans après son échec à Manchester City, le revoilà en Angleterre. En tout cas il va encore cavaler, monter, descendre, dribbler, énerver, faire preuve d’un peu (beaucoup) de nonchalance, puis finalement se décider à jouer un petit peu. Au final Georgios c’est un peu le footballeur du dimanche un peu technique. Il sait qu’il est costaud techniquement, alors il fait de temps en temps preuve d’un peu de facilité. Ce qui, fatalement, le dessert lui et son équipe. Allez Georgios, amuses-toi et mets du rêve dans les yeux des Baggies.

Zarate is back ! Six ans après son prêt à Birmingham, Mauro revient en Angleterre, mais cette fois il a mûri. Finit l’époque de la Lazio ou de l’Inter où il semblait n’en faire qu’à sa tête. Son retour dans son club formateur, le Velez Sarsfield, semble avoir été un déclic. À 27 ans, il n’a plus de temps à perdre, et peut profiter du virage étonnant pris par le West Ham de Big Sam, pour continuer sa mue et pourquoi ne pas enfin décrocher une sélection en équipe nationale.

Allez bonne lecture et à demain pour la suite de cette preview,

Didier Feco

La saison 2012-2013 de Premier League terminée, TK dégaine son bilan club par club.

Rédaction légère assurée par le quatuor Teenage Kicks suivant :

  • Didier Féco (QPR, Reading, Stoke, Swansea, West Ham)
  • Kevin Quigagne (Aston Villa, Norwich, Newcastle, Sunderland, Tottenham, WBA)
  • Matthew Dymore (Everton, Fulham, Man City, Man United, Wigan)
  • Pan Bagnat (Arsenal, Chelsea, Liverpool, Southampton).

Southampton (14è, 41 points, G-A -11 / 49 buts pour / 60 contre)

Résumé de la saison
Après deux promotions successives, l’objectif de Southampton était de se maintenir en Premier League. Objectif atteint, malgré de gros passages à vide, mais les neuf victoires de l’équipe ont toutes été précieuses. Tantôt énormes contre les « gros » (défaites imméritées 3-2 à Man City et contre United lors des toutes premièes journées, victoires à domicile contre ce même City et contre Liverpool et Chelsea), tantôt faiblards contre les riveaux directs (défaites à domicile contre Wigan, Sunderland et QPR), les Saints ont acquis le maintien grâce à leur mental et leur abnégation. Mal engagés lors de la première moitié de saison (11 fois sur 19 dans la zone rouge), ils ont su réagir en 2013 et ont toujours navigué hors de la zone de relégation, s’assurant un gros bol d’air grâce à trois victoires consécuives à six journées de la fin.

Satisfactions/Déceptions/Objectifs
La satisfaction principale, c’est bien évidemment Morgan Schniederlin. Trente-six matchs et cinq buts en championnat cette saison pour l’Alsacien, qui confirme qu’il est capable d’évoluer à ce niveau et qui est sur les tablettes de nombreux clubs européens (Arsenal, Inter Milan…). Il aurait pu être élu jeune joueur de l’année si ce n’avait été l’année de Bale, mais a néanmoins été désigné par les experts de Stats Zone comme le meilleur milieu central de la saison.
Dans les satisfactions, on peut également placer Rickie Lambert (15 buts et 9 assists en championnat cette saison), Jay Rodriguez, Jack Cork ou Nathaniel Clyne (6 sélections avec les espoirs anglais, il pourraît prétendre à une sélection en A l’année prochaine s’il continue sur ce rythme).

Danny Fox, pourtant impérial en Championship l’année dernière, n’a pas réussi à élever son niveau à l’échelon supérieur. Apparu seulement vingt fois cette saison (pour quatorze titularisations), l’arrière gauche est vertement critiqué par les fans poour son incapacité à défendre solidement, ce qui est embêtant pour un arrière, convenons-en.
L’autre point noir de cette saison concerne le poste de gardien. Adkins et Pochettino ont essayé trois gardiens différents : Artur Boruc (20 matchs), Kelvin Davis et Paulo Gazzinga (9 titularisations chacun), et si le Polonais a été le plus satisfaisant, les dirigeants du club tiennent absolument à trouver un numéro 2 digne de ce nom.

Le but est inchangé l’année prochaine : se maintenir en Premier League, et éviter d’être dépouillé pendant le mercato. Au niveau individuel, on attend beaucoup de la montée en puissance d’Adam Lallana, le jeune capitaine formé au club qui ne cesse de surprendre match après match. D’autres jeunes devraient également avoir leur chance, comme Emmanuel Mayuka, champion d’Afrique 2012 avec la Zambie, ou James Ward-Prows, 18 ans seulement et déjà 15 apparitions cette saison.

L’homme invisible
Vegard Forren, international norvégien de 25 ans, arrivé cet été et jamais utilisé cette saison. Certains supporters en sont à se demander comment et pourquoi le club l’a recruté.

Highlights
Les victoires 3-1 contre Manchester City et Liverpool et la victoire 2-1 contre Chelsea. Plusieurs gros sont tombés cette saison à St. Mary’s, consécutivement (ouais bon, si on oublie la défaite contre QPR entretemps).

Lowlights
Souvent, une équipe à la peine en championnat se rattrape en coupes, mais ce n’est pas le cas des Saints. Sèchement éliminés (3-0) de la League Cup par Leeds (D2) en octobre, ils se sont faits fesser à domicile contre Chelsea (1-5) pour leur entrée en lice en FA Cup. Du côté du championnat, peu de branlées à noter, si ce n’est le 6-1 encaissé à l’Emirates, ou le 0-3 en fin de saison, à domicile contre WBA.

Le manager
Le héros de la double montée, Nigel Adkins, a été remercié mi-janvier alors même que Southampton redressait la barre. Une certaine incompréhension s’est installée auprès des fans, mais force est de constater que Pochettino a ensuite bien fait le job pour maintenir les Saints, en ne concédant que 5 défaites sur la phase retour. Seulement quatre victoires cepedant, Pochettino aime les nuls, visiblement. Mais ça suffit au bonheur du club.

Billet le moins / plus cher 28 / 48 £

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Photo de la saison

Votre honneur, je ne peux pas vous dire où je jouerai l'année prochaine.

Votre honneur, je ne peux pas vous dire où je jouerai l

Stoke City (13è, 42 points, G-A -11 / 34 buts pour / 45 contre)

Résumé de la saison
La saison de Stoke est divisée en deux temps. Entre le début du championnat et la 20ème journée, les Potters parviennent à engranger 29 points, à la faveur de six victoires et surtout de onze matchs nuls. Stoke se retrouve alors à la 8ème place et peut enfin rêver de terminer dans la première partie du tableau. En effet, depuis sa remontée en 2008, jamais le club n’a fait mieux qu’une 11ème place (2009/2010). Or, à partir de janvier la machine va s’enrayer et Stoke ne récoltera que 13 points sur 54 possibles. Une baisse de rythme assez impressionnante due, en partie, à une inefficacité chronique devant les cages adverses, deuxième plus mauvaise attaque du championnat (mais la septième meilleure défense). Finalement, les pensionnaires du Britannia Stadium vont jouer à se faire peur, au soir de la 33ème journée, ils ne sont plus qu’à trois petits points de Wigan le premier relégable. Suivront deux victoires contre des concurrents directs (à QPR et contre Norwich), assurant du même coup le maintien en Premier League, avec un total de 42 points, soit le total le plus faible depuis la remontée dans l’élite du foot anglais.

Satisfactions/Déceptions/Objectifs
Le portier Asmir Begovic, élu joueur de l’année par les supporters, il succède ainsi à Peter Crouch. Il faut dire que le Bosnien a été particulièrement décisif cette saison, notamment lors de matchs contre Manchester City, à West Brom ou encore à Tottenham. On le savait déjà, mais il continue de s’affirmer comme une valeur sûre du championnat anglais et devrait rejoindre une grosse écurie pendant l’été.
Le milieu défensif Steven N’Zonzi qui confirme que son expérience anglaise (démarrée à Blackburn) est loin d’être une mauvaise idée. Le joueur formé à Amiens a participé à 35 matchs de Premier League (un pion et une passe décisive) en étant à chaque fois titulaire. On rappellera qu’il n’a que 24 ans et on aimerait bien que Didier Deschamps regarde un peu de son côté.
Enfin, il faut également citer Jonathan Walters. Le buteur anglais a inscrit 11 buts cette saison (dont huit en championnat). Pas énorme, mais ça suffit pour en faire le meilleur réaliste du club. De plus, mine de rien ça va faire trois saisons de suite qu’il est à 11 buts de moyenne. Alors, certes il ne sera jamais un top player, mais il reste un bon attaquant pour une formation de seconde partie de tableau.

Il n’y a pas vraiment de déceptions individuelles dans cette équipe. On pourra une nouvelle fois parler du manque de réalisme de la ligne offensive, avec un Walters qui culmine à 8 buts (en championnat), suivi par Crouch (7 buts), Jones et Jerome (3 buts), pour finir avec Owen (1 but). Cela tient à l’orientation donnée par Pulis à son équipe, mais également aux qualités des attaquants, qui ne sont pas connus pour être de vrais tueurs des surfaces.

Dans un premier temps se maintenir et ensuite voir s’il y a moyen d’aller un peu plus haut. Finir une saison dans le Top 10 serait une très belle progression. Réussir à garder N’Zonzi, qui a demandé à être transféré (après avoir eu vent des intérêts d’Arsenal et de Chelsea). Enfin, il faudra parvenir à renforcer un banc qui a fait cruellement défaut à l’équipe cette saison.

L’homme invisible
Très bon à Wigan, correct à Tottenham, le milieu international hondurien Wilson Palacios est porté disparu à Stoke. En cause des blessures au genou qui font qu’il n’aura joué que 22 fois sous la liquette des Potters en deux ans. Du coup Stoke cherche à s’en séparer et serait prêt à le brader.
On se demande également où est passé l’international américain Brek Shea, si intéressant en MLS et apparemment très convaincant durant son essai chez Tonton Wenger. Pour finir, il faut noter le départ en retraite de Michael Owen, apparu seulement 8 fois pour 1 but. Goodbye Michael.

Highlights
Le match remporté 3-1, au Britannia Stadium, face à Liverpool. On ne peut pas trouver meilleur exemple du style de jeu de Stoke : 35% de possession de balle, 5 tirs cadrés, 3 buts et seulement 10 tirs pour les Reds. Dépassement de soi, solidarité et respect des règles, en fait Stoke Ciy c’est le club de l’armée.

Lowlights
La défaite 4-0, à domicile, contre Chelsea. Le pire c’est que les Blues n’avaient pas ultra-dominés le match. Si on regarde les stats, Stoke avait 45% de possession de balle, a tiré 10 fois au but (contre 8 fois pour Chelsea) et a surtout marqué deux buts contre son camp, signés de son attaquant Jonathan Walters….
L’élimination en League Cup par Swindon (D3), 3-4 après prolongations.

Le manager
Après sept années de bons et loyaux services, l’homme à la casquette, j’ai nommé Tony Pulis quitte le navire. De son Stoke on retiendra une équipe chiante à jouer et surtout à voir jouer. Une équipe restée coincée au Xxème siècle, qui pensait encore que le kick’n rush avait un avenir. C’est aussi un coach qui a réussi à faire de Stoke une valeur sûre du championnat. Pour le remplacer, les dirigeants pensent à Mark Hughes.

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Photo de la saison

Le flegme british, par Tony Pulis.

Le flegme british, par Tony Pulis.

Sunderland (17è, 39 points, G-A -13 / 41 buts pour / 54 contre)

Résumé de la saison
Déprimante. Démarrée gaiement dans la sérénité et l’optimisme (objectif Top 10), elle s’est terminée piteusement avec le limogeage du manager (Martin O’Neill) le 31 mars et un finish fébrile. Le dénouement heureux tient autant de la chance (seulement 6 points de pris par Wigan – le 18è et habituel expert ès miracles – sur les 8 derniers matchs) que de l’injection de gnaque administrée par le nouvel entraîneur, le charmant Paolo Di Canio.

Satisfactions/Déceptions/Objectifs
Il faut racler les fonds de vestiaires pour distribuer les bons points. Seuls S. Fletcher (11 buts/27 matchs), l’excellent latéral gauche D. Rose (prêté par Tottenham) et le Belge S. Mignolet ont donné satisfaction. S. Sessègnon a eu quelques fulgurances en fin de saison (avant de se faire fulgurer par la FA : trois matchs de suspension, saison terminée) mais le Béninois est resté bien en deça de son niveau 2011-12.
La fidélité du public fut une nouvelle fois source de satisfaction, malgré l’offre pitoyable à domicile (5 victoires seulement). Avec 40 544 spectateurs de moyenne, Sunderland se classe 7è affluence anglaise et 34è européenne (devant la Juventus, Valencia, Roma, Napoli et j’en passe).

Côté déceptions (quasiment toute l’équipe), deux joueurs figurent parmi les pires acquisitions de cette saison PL : Adam Johnson et Danny Graham. Hormis quelques rares prestations (comme ici) justifiant son statut d’international anglais, Johnson, acheté 10M £ à Man City, s’est montré totalement inefficace sur son aile gauche (parfois droite).

Idem pour l’attaquant Graham : 13 matchs/940 minutes de jeu, zéro but. Acheté 5M £ fin janvier, l’ex Swan a confirmé que la D2 conviendrait mieux à son talent (avec gros stress sur la deuxième syllabe). Le Geordie n’a plus marqué depuis le début janvier, soit plus de 18 heures de jeu…

Ah si seulement il pouvait tweeter pendant les matchs...

Ah si seulement il pouvait tweeter pendant les matchs...

L’Irlandais J. McClean a sombré après de beaux débuts PL l’an dernier. Ses prestations seraient sans doute bien meilleures si on l’autorisait à tweeter pendant les matchs.

Les objectifs principaux d’intersaison seront multiples, garder S. Mignolet (difficile car Arsène le veut – F. Forster du Celtic devrait le remplacer), recruter des latéraux (gauche et droite), un milieu expérimenté et physique ainsi qu’au moins un attaquant supplémentaire pour épauler Steven Fletcher. On s’attend à du mouvement dans l’effectif (pour ces raisons aussi, ici et ici) et le grand chambardement à tous les étages a déjà commencé, ici (dont Academy et réseau scouts).

L’homme invisible
Le milieu défensif Lee Cattermole, soit suspendu, soit (surtout) blessé. Agé d’à peine 25 ans, le roolien « Catts » (7 rouges et 69 jaunes en 212 matchs PL) entamera en août 2013 sa neuvième saison de Premier League. Espèrons qu’il mûrisse pendant les vacances (qu’il soit Black Cat ou non ; il serait sur la liste des Indésirables).

Highlights
Aussi rare que les dents de poule. Les victoires 1-0 sur Man City à Noël et sur Everton en avril, avec en point d’orgue la démonstration à Saint James’ Park le 14 avril (3-0, trois buts somptueux, surtout celui-ci), première victoire sur les Magpies en 13 ans et la plus marquante depuis 34 saisons.

Lowlights
Sur le terrain, toute la saison a été un fiasco monumental après les 33M £ d’investissement en joueurs depuis l’été dernier (essentiellement sur S. Fletcher et A. Johnson).

« De Mandela à Mussolini en 24 heures »

Hors terrain, l’irruption de Paolo Di Canio le 31 mars – le jour du Mandela Day du club en plus, quel timing… « De Mandela à Mussolini en 24 heures » entendit-on grogner – fut accueillie froidement par bon nombre de supporters de ce club « de gauche » (obédience revendiquée par un ex propriétaire clé, Bob Murray, 1986-2006) aux forts liens historiques avec l’industrie de la mine. Et pour cause : le stade est construit sur un ancien puits minier – l’un des symboles de SAFC est une lampe de mineur, la Davy Lamp, dont une réplique géante trône devant le stade (d’autres vestiges évoquent ce passé).

Première conséquence directe de l’arrivée de l’Italien : la démission du député local travailliste David Miliband, le vice-président « dirigeant quasi bénévole » du club (à 125 000 £ pour quelques jours de présence, le bénévolat a de l’avenir). Miliband fut un ministre clé de Tony Blair et alors pressenti comme successeur naturel du plus célèbre socialiste de droite (avant de se faire chiper la place par son frère, Ed, probable futur Premier Ministre en 2015). David Miliband a profité des turbulences pour démissionner de son poste de député local et partir faire du caritatif à New-York.

Une association locale de mineurs de fond a vigoureusement protesté en exigeant le retour de la bannière des mineurs prêtée au club en 1998 (accrochée en évidence dans les couloirs du Stadium of Light – étage bureaux et directoire –, elle symbolise la lutte de la classe ouvrière pour les droits sociaux. Le nom d’Arthur Scargill, l’ennemi juré de Margaret Thatcher, y figure en bonne place). Avant de se rétracter, quand Paolo Di Canio déclara « ne plus être fasciste ». De leur côté, les médias britanniques, par l’odeur d’un scandale PL alléché, se sont déchaînés contre Di Canio alors qu’il vit au Royaume-Uni depuis belle lurette (comme joueur : Celtic, Wednesday, West Ham, Charlton) et a managé Swindon Town (gros club de D3) pendant vingt mois dans l’indifférence politique générale. Certes, l’effet PL amplifie toute controverse au-delà du raisonnable mais on peut légitimement s’interroger sur la position ambivalente (voire hypocrite) de nombreux médias dans cette affaire. En définitive, dans ce bal des faux culs, on ne sait plus trop qui pointer du doigt.

Le manager
Paolo Di Canio. Arrivé comme un panzer (de Swindon Town) après le limogeage de Martin O’Neill le 31 mars (7 victoires sur les 38 derniers matchs), il a redynamisé l’équipe et sans doute permis le maintien.

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Photos de la saison

Di Canio, à Saint James' Park (0-3)

Di Canio, à Saint James

Swansea (9è, 46 points, G-A -4 / 47 buts pour / 51 contre)

Résumé de la saison
Plus faible budget de Premier League, les Gallois de Swansea auront connu une belle saison. Bien entendu, ce n’est pas encore la panacée, mais on s’attendait à pire en début de saison. Au final, les Swans présentent un bilan équilibré (11 victoires, 13 matchs nul et 14 défaites) en championnat, mais surtout ils ramènent la League Cup après une victoire 5-0 en finale face à Bradford City (D4).

Satisfactions/Déceptions/Objectifs
Michu, incontestablement l’affaire de la saison en PL (acheté pour un risible 2M £), auteur de 18 buts, soit 40 % des buts Swans en championnat. On notera également le bon comportement de l’axe défensif Chico-Williams, qui a bien tenu la baraque cette saison, Chico inscrivant d’ailleurs un but à Anfield en League Cup.

Signalons également le bon comportement de Jonathan De Guzman, arrivé cet été, en prêt, de Villareal. Il a été l’auteur de 8 buts et 10 passes décisives en 45 apparitions, ce qui en fait le joueur le plus utilisé par Laudrup.

Côté déceptions, Nathan Dyer a été inconstant et Itay Shechter a été peu prolifique, avec seulement 1 but et 1 passe décisive en 19 rencontres.

Les objectifs principaux seront d’étoffer l’effectif, on parle notamment de Lukaku, d’Arouna Koné et de Junior Hoilett. Il faudra également réussir à garder Michael Laudrup et Michu (qui ont tous deux signé une prolongation de contrat en mars et janvier respectivement), c’est bien parti pour le premier qui souhaite rester à Swansea (malgré des rumeurs l’annonçant à Everton). Davantage de victoires à domicile (6 seulement) serait aussi le bienvenu.

L’homme invisible
On ne va pas se mentir, dur de remplir cette rubrique, car Laudrup a su profiter au maximum des ressources de son effectif.

Highlights
L’épopée League Cup conclue sur cette victoire 5-0 sur Bradford, premier trophée majeur du club depuis sa création en 1912. On se souviendra notamment de la victoire 3-1 à Anfield face à Liverpool, ainsi que de celle face à Chelsea, en demi-finale aller, à Stamford Bridge (2-0).

En championnat, on ne peut pas oublier la victoire sur Arsenal, à l’Emirates, avec deux buts de Michu en fin de partie.

Lowlights
La déculottée prise à Liverpool (5-0), même si ce fut avec une équipe B composée de seulement quatre titulaires (pour cause de finale de Coupe de la Ligue). Les défaites à domicile face à Norwich et Fulham, sur les scores de 3-4 et 0-3. Va falloir corriger le tir, messieurs.

Le manager
Pour une première anglaise, c’est un succès retentissant. Laudrup s’est parfaitement fondu dans le moule laissé par ses prédécesseurs Martinez et Rogers, faisant pratiquer à son équipe un jeu très plaisant. Il devra confirmer l’an prochain, tout en essayant de rester dans la première partie du tableau.

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Photo de la saison

Ils ressemblent vraiment à rien, les boys bands, de nos jours.

Ils ressemblent vraiment à rien, les boys bands, de nos jours.

Demi-finales de FA Cup ce week-end à Wembley, Chelsea v Man City et Millwall v Wigan. L’occasion de parler de Sunderland donc. Car il y a quarante ans, de janvier à mai 1973, le club du North East (alors ventre-mouiste de D2) signait le plus beau parcours de la longue histoire de la FA Cup (142 ans), jusqu’à la finale, remportée sur le grand Leeds United de Don Revie, meilleur club anglais depuis le milieu des Sixties. Grâce à des joueurs transcendés et un stade mythique, Roker Park. Un temple que les Anciens évoquent souvent la larme à l’oeil.

De cette sublime campagne, restent d’innombrables images et souvenirs, ainsi que des sons. Et hormis les traditionnels héros d’une telle épopée, joueurs et manager, feu Roker Park revendique fièrement sa place dans le rond central de l’histoire du club. Un stade qui a laissé au football un fragment d’héritage lexical (presque) unique au monde : le nom d’une clameur, le Roker Roar [1].

Un rugissement qui propulsa le club dans la légende de la FA Cup et fait toujours fantasmer sur Wearside.

[Cliquer sur les photos peut rapporter gros ; SAFC = Sunderland dans le texte et SoL = Stadium of Light, l’antre de Sunderland depuis 1997]

1973, un chiffre made in Sunderland

A Sunderland, même les jeunes supporters sont intarissables sur ce FA Cup run (parcours) de 1973, qui tomba à point nommé pour le cinquantenaire de la Cup à Wembley, et la véritable dernière date mémorable du club. Les bairns Mackems [2] (autre surnom du club) ne grandissent pas en regardant les Teletubbies ou autres divertissements stériles mais devant le DVD de la FA Cup 1973. En boucle. Cette date-chiffre est une obsession locale qui se décline à toutes les sauces.

De fait, pour tout supporter Black Cat, impossible d’échapper à l’évocation permanente de ces heures glorieuses où la FA Cup comptait tout autant que le championnat. Le numéro du standard billetterie du club se termine en 1973 (0871 911 1973), les buvettes du stade portent les noms des héros de 73 (ainsi que d’autres legends du club) et un magazine sur le club s’intitule Seventy3. Pour beaucoup de vétérans, le temps s’est arrêté il y a quarante ans.

Et surtout, il y a cette majestueuse statue de Bob Stokoe (le manager d’alors) devant le Stadium of Light. Ce monument de nostalgie immortalise ces quelques secondes magiques où feu Bobby courut vers son héros (le gardien Jim Montgomery, dit Monty) au coup de sifflet final, bras en l’air, feutre trilby sur le chef, pantalon rouge et gabardine au vent (voir clip vintage). Une statue originale financée par les supporters et inaugurée en 2006, deux ans après la mort de Bob Stokoe (à… 73 ans), celui qui redonna la fierté à toute une région. Total des sommes collectées ? 73 000 £ évidemment… (la statue coûta 68 000 £, le reste fut versé à une oeuvre caritative de lutte contre la maladie d’Alzheimer).

The Man, The Messiah, The Moment

Inscrit sur le socle : The Man, The Messiah, The Moment

Pourtant, l’histoire et le palmarès du club d’avant-guerre éclipsent largement l’épopée de 1973. En théorie. Créé en 1879 par un enseignant, Sunderland compta longtemps parmi les clubs les plus successful et riches du pays [3] : 6 titres de champion d’Angleterre, 5 places de dauphin, 1 FA Cup (1937) et 68 ans d’affilée en D1, de 1890 à 1958 – 56 saisons ! (seul Arsenal et Everton font mieux – si l’on s’en tient strictement au nombre de saisons consécutives pour ce dernier). A côté, le voisin et éternel rival Newcastle United (18 kilomètres à vol de pie) fait alors figure de « petit club du Nord Est », pour reprendre la saillie de Sir Alex Ferguson le 28 décembre dernier (voir clip).

Même si tout cela semble bien loin, les exploits de 1973 surfent si gracieusement sur la vague nostalgique qui balaye le football anglais depuis une dizaine d’années qu’ils résonnent comme de l’histoire récente. Comme si c’était hier.

13 janvier 1973 : début de l’épopée en 32è

1972. La ville de Sunderland, encore loin d’être une City (statut prestigieux en Angleterre), fait partie du Comté de Durham [4]. Les industries locales compensent en vitalité ce qu’elles n’ont pas en glamour. Mines (le Stadium of Light est construit sur un puits minier), chantiers naval, entreprises de vente par correspondance et l’usine Pyrex fournissent du travail à un bassin de population de 300 000 personnes. Avec un taux de chômage de 3 %, on frise le plein emploi. Plus pour longtemps.

Côté football, c’est moins florissant, Sunderland évolue en D2 depuis 1970 et souffre de la comparaison avec un Newcastle United qui finit régulièrement dans le Top 10 de D1 depuis 1968. Ajoutons une Coupe d’Europe en 1969 (celle des villes foireuses) ainsi que quelques vedettes internationales, dont Malcolm « Supermac » Macdonald (1971-1976, 95 buts/187 matchs), et le tableau est douloureusement zébré : ce sont les Magpies qui régalent la galerie dans la région.

Le 29 novembre 1972, l’ex Magpie Bob Stokoe débarque comme manager dans un Sunderland AFC moribond. Il a fait une honnête carrière d’entraîneur et est attendu comme le messie. Les Black Cats sont 17è à son arrivée et n’ont pas pu acheter de joueur depuis plus de deux ans, tant les finances sont exsangues. Ils se sont fait sortir de la Coupe de la Ligue au premier tour et l’on se dit que passer le troisième tour (32è) de FA Cup début janvier sera déjà bien (un third round qui marque l’entrée en lice des clubs de D1 et D2).

Le tirage a envoyé Sunderland affronter Notts County à Nottingham. Le plus vieux club professionnel au monde est alors en D3 (les Magpies – les vrais, les originels – monteront en D2 à l’issue de la saison).

13 janvier 1973. Notts County-Sunderland : 1-1 (15 142 spectateurs, dont 2 000 Black Cats).

16 janvier 1973. Lors du replay à Roker Park, SAFC élimine Notts County 2-0 devant 30 000 spectateurs mais dans une certaine indifférence médiatique (le Sunderland Echo ne consacre qu’une demi-page au match). Après tout, une grosse cylindrée de D2 qui sort une D3 en 32è, pas de quoi en faire un Cheddar.

A l’époque, un jeune homme de 20 ans rêve du Kop de Roker Park (où la place coûte 50 pence) : Martin O’Neill, manager des Black Cats jusqu’au 30 mars dernier. Alors enfant à Derry, Irlande du Nord, l’AFC était son club de coeur (en 73, O’Neill évolue alors à Nottingham Forest – sa première visite à Roker Park sera en tant que joueur, en 1972).

Seizième de finale contre Reading

Le 3 février, le Round 4 (16è de finale) donnera l’occasion au Nord-Irlandais de doublement vibrer et mettra ses allégeances à rude épreuve. Le tirage a en effet accouché d’un Reading-Sunderland.

Reading est alors un petit club qui a toujours évolué dans les divisions inférieures (principalement en D3) et a comme manager un personnage idolâtré par les Black Cats : l’Irlandais Charlie Hurley, surnommé « King Charlie » ou « The King », Black Cat de 1957 à 1969. Hurley est l’idole de jeunesse de Martin O’Neill et du peuple Mackem. Il fut décrit par l’immense John Charles (Leeds et Juventus) comme « l’un des meilleurs arrières centraux que le football ait connu ».

Accessoirement, Hurley fut aussi le mentor de feu Robin Friday à Reading (1974-76) et le seul homme qui ait à peu près réussi à dompter l’incontrôlable Friday (ci-dessous) un énergumène qui aurait pu aisément faire passer George Best pour un moine bouddhiste [5].

Pour le centenaire de la création du club en 1979, Hurley fut élu Joueur du Siècle de Sunderland par les supporters et reçut l’immense honneur de déterrer le point central en craie de Roker Park au Stadium of Light au moment du grand déménagement de 1997.

3 février 1973. Sunderland-Reading : 1-1 (33 913 spectateurs).

Malgré Steve Death dans les cages, les Biscuitmen survivent [6]. Mais le replay à Elm Park quatre jours plus tard leur sera fatal (1 700 supps Black Cats feront le déplacement).

7 février 1973 (replay). Reading-Sunderland : 1-3 (19 793 spectateurs).

Le tirage des 8è n’est pas être tendre avec Sunderland : Manchester City, 4è de D1 la saison précédente.

La Cup fever monte doucement sur Wearside, sevré de gloire depuis le lot de trophées acquis dans les années 30 (titre national en 1936 et FA Cup en 1937, l’époque mythique des Raich Carter et Bobby Gurney, 355 buts à eux deux. Dans ce document exceptionnel, on les voit s’entraîner à Roker Park).
Et lors du Sunderland-Man City du 27 février 1973 disputé devant 51 782 spectateurs, Roker Park vibrera comme rarement. Un match d’anthologie qui sera élu Plus grand match de Sunderland à Roker Park (ce 8è de finale débutera le prochain volet de ce dossier).

Rencontre avec un gars qu’a tout connu

Un Roar dont parle merveilleusement bien John, un vieux supporter de Sunderland rencontré localement.

Kevin QuigagneJohn, parle-nous de Roker Park et ce fameux Roker Roar.

JohnMon grand-père avait connu notre ancien stade, Newcastle Road, qui attirait parfois 30 000 spectateurs dans les années 1890 [contre Liverpool notamment, en 1892] quand Sunderland dominait le football anglais avec Aston Villa et quelques autres. Mais Roker Park était spécial quand il était plein, avec ses 60 ou 70 000 inconditionnels. Et il y avait le Roker Roar, cette clameur puissante qui intimidait l’équipe adverse.

KevinD’ailleurs, il arrivait aux adversaires d’avouer ne jamais avoir connu une telle ambiance qu’à Sunderland, comme le grand Danny Blanchflower le fit après un célèbre quart de finale de FA Cup à Roker Park contre Tottenham en mars 1961 [7].

JohnOui, tout à fait. On a coutume aujourd’hui de dire que telle équipe déteste jouer dans tel ou tel stade à cause de la ferveur du public, mais on peut en douter. Dans le cas de Roker Park, c’était certain, personne n’aimait venir ici quand le stade était plein.

KevinRoker Park était situé en bord de mer [du Nord], ça devait jouer sur cette ambiance si particulière, surtout quand les conditions météos étaient mauvaises. C’était un stade très « atmospheric », non ?

JohnOui, il se situait à 400 mètres du rivage à vol d’oiseau, encastré parmi les maisons en briques, comme tant de stades de l’époque. Cette situation géographique ajoutait indéniablement au mystique de l’endroit. Les après-midis ou soirs de « sea mist » [brume marine], Roker Park impressionnait et produisait un vacarme infernal, presque paralysant. Dans le Kop, on sentait le béton vibrer sous ses pieds.

Sunderland-Newcastle, 1980

Sunderland-Newcastle, 5 avril 1980

Certains vieux supporters disent parfois ceci : pour magnifique que soit le Stadium of Light, la véritable maison du club sera toujours Roker Park, sa pièce préférée le Roker End et son âme, le Roker Roar. Le Roar, quand ça partait, c’était comme une déflagration.

KevinMalgré les rénovations effectuées pour la Coupe du Monde 1966 [Roker Park fut préféré à Saint James’ Park], il était toujours resté vétuste. On a parfois décrit ce stade comme « atypique », dans quel sens ?

John Ce stade était assez curieux car il formait un ensemble asymétrique avec des tribunes disparates, un peu déglinguées, dont une immense, le Roker End,  qui avait une géométrie insolite, un peu hexagonale, à cause d’un plan cadastral défavorable, route mitoyenne et exiguïté des lieux. Le Roker End était spectaculaire, à ciel ouvert et quasi vertical, avec des « terraces » [gradins, populaires] qui semblaient monter à l’infini. Du terrain, on voyait littéralement un mur de spectateurs devant soi.

Le Roker End est à droite (du temps de sa splendeur)

Roker Park et son Roker End, à droite

A son apogée, le Roker End pouvait officiellement accueillir 23 000 spectateurs mais bien plus en réalité. Puis, au début des années 80 et après Hillsborough, le Roker End fut considérablement réduit de taille, jusqu’au déménagement au Stadium of Light à l’été 1997 où il se retrouva comme castré, amputé, contenant péniblement 6 000 spectateurs [le stade lui-même ne faisait plus que 22 500 places]. On est loin de retrouver ces sensations au Stadium of Light…

KevinOuais, on va pas jouer les vieux cons mais c’est sûr que l’ambiance a dû bien changer ! Aujourd’hui au SoL, on vire les supps un peu trop bruyants et agités qui rensersent les flasques Thermos de ceux qui vont au stade comme on va en pique-nique ou assister à une soirée Connaissance du monde au théâtre local [Rires]. On a fait de nous des « spectateurs » au sens premier du terme, spectāre en latin, to spectate en anglais, assister à un spectacle, passivement, alors qu’on devrait y participer activement à ce « spectacle ». Certains vieux supps aiment dire parfois que le SoL est magnifique et tout le tremblement mais que la véritable maison du club sera toujours Roker Park, sa pièce préférée le Roker End et son âme, le Roker Roar.

John C’est tellement vrai, tellement vrai. Le Roar, quand ça partait, c’était comme une déflagration…

Le Roker ne chante plus mais fait toujours pleurer

John n’en dira pas plus et je préfère me faire silencieux. Machinalement, j’étale devant lui quelques photos de Roker Park ainsi que des vieux programmes de match et lui montre ce clip* émouvant. Trop émouvant. Je sens les larmes lui monter. L’émotion me gagne également et, la voix serrée, je balbutie quelques mots. Je n’ai jamais connu Roker Park et il doit trouver mon émoi bien étrange. Je détourne le regard, fixe les photos et me plonge dans des souvenirs imaginaires, des moments que je n’ai jamais vécus.

Je quitte John l’esprit perdu dans mes pensées sur ce stade que j’aurais tellement aimé connaître, sentir, toucher. De nombreux supporters ne regrettent pas Roker Park, tant il faisait peine à voir au crépuscule de sa vie, condamné par les inéluctables mais brutales normes Health and Safety post Hillsborough et victime d’un radical virage dans les mentalités, imposé ou non.
Pour certains, les plus froidement réalistes, Roker Park n’était plus qu’une carcasse décharnée d’à peine 22 000 places, une dangereuse et laide verrue, une épave bonne pour la casse. Mais beaucoup aussi, parfois ces mêmes virulents dénigreurs, ne peuvent l’évoquer sans dérouler les bobines de souvenirs, avant que la gorge ne s’assèche, comme prise dans une nasse émotionnelle, stoppant nette la conversation.

Je ressens une forte envie d’en savoir plus sur Roker Park et le Sunderland d’antan, autrement que par des sources impersonnelles, DVDs ou bouquins. Ça tombe bien, je connais justement un homme qui peut m’aider, une Sunderland legend qui porta la tunique rouge et blanche plus de 350 fois entre 1958 et 1972. Le rendez-vous est pris pour la semaine suivante.

En attendant, j’essaie de visualiser le vaisseau Roker, un soir de coupe, quand un dense brouillard s’abat et la brise marine souffle. Je repense aux paroles des Anciens et m’imagine le Roker Roar embrasant les tribunes. Certains vieux supporters racontent que quand la sea breeze se levait, elle étalait la noble clameur au-dessus des toitures, comme si un écho malicieux la faisait flotter et rebondir de toit en toit, enveloppant la ville un long moment d’un son sourd et terrifiant.

A suivre.

Kevin Quigagne.

[*Remarquez Chris Waddle à 30 secondes dans le clip. Lionel Pérez était également de la partie, voir compo du dernier match disputé à Roker Park. Pérez parle ici de Roker Park et Sunderland avec une grande affection. Avant de découvrir la suite dans quelques jours, à voir également ce clip et ces photos]

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[1] Roar (Robert and Collins) : clameur, grondement, hurlement, rugissement. L’origine de l’expression Roker Roar est incertaine, elle proviendrait d’un journaliste local dans les Fifties. Hampden Park eut aussi son Roar, ses Populaires étaient impressionnantes ! (le stade fit jusqu’à 150 000 places).

[2] Bairn = enfant, en dialecte du North East (idem en anglais écossais). Le terme Mackem est aussi et surtout le surnom des habitants de Sunderland. Outre Black Cats, les joueurs de Sunderland sont aussi souvent surnommés The Lads et parfois, surtout par les plus vieux supporters ou les indécrottables nostalgiques de Roker Park, The Rokerites ou Roker Men.

[3] Largement financé par les magnats locaux de l’industrie navale puis divers industriels par la suite, Sunderland fut surnommé « The Bank of England club » au tout début des années 1950, à la suite d’une série de transferts coûteux. Un surnom également donné à Arsenal dans les années 30 (non, le génie d’Herbert Chapman ne suffit pas à collectionner les titres dans les Thirties comme on l’oublie un peu trop souvent).

[4] Sunderland acquierra le statut de City en 1992. La ville fait aujourd’hui partie du Comté métropolitain de Tyne & Wear.

[5] Un film sur sa vie et carrière est en préparation. Le tournage devrait se faire principalement au Pays de Galles (le dernier club de Friday fut Cardiff) et pourrait débuter dès le mois prochain. Sortie prévue début 2014. Le film sera basé sur l’excellent livre The Greatest Footballer You Never Saw (The Robin Friday story) co-écrit par Paolo Hewitt et Paul McGuigan, ce dernier étant l’ex bassiste d’Oasis (le bouquin consiste en une série d’interviews – famille et gens qu’ils l’ont le mieux connu – entrecoupés de comptes-rendus de matchs et d’articles de presse. Le tout est fascinant, lecture vivement recommandée).

[6] Surnom inusité depuis le milieu des Seventies. Lire ici.

[7] Le 4 mars 1961, devant plus de 60 000 spectateurs. Une étonnante anecdote existe sur Danny Blanchflower à Roker Park. Apocryphe ou non, elle est trop belle pour ne pas la conter. En effet, le suprêmement talentueux Nord-Irlandais, assurément l’un des cinq meilleurs Spurs de l’histoire du club, ne crut pas un instant que le… (suite au prochain épisode).

En Angleterre, pendant la période des fêtes, le championnat continue. Des matchs à trois points la victoire, un point le match nul et zéro point la défaite. Si l’on se permet de rappeler ce point de règlement, c’est moins par condescendance que par souci de précision, tant subsiste l’idée que cette dizaine de jours serait cruciale pour la suite, que l’équipe qui marquerait davantage de points que ses poursuivants obtiendrait un avantage (moral ?) déterminant.

Alors, vrai ou faux ? Nos petits graphiques révèlent une corrélation surprenante entre le niveau de forme au moment des fêtes et le classement final. Mais il ne se fait sans doute pas de différence plus flagrante entre la bûche de Noël et la galette de l’Épiphanie qu’entre l’Assomption et la rentrée des classes, ou encore qu’entre le Mercredi des Cendres et Pâques. La quasi-sacralisation de ces matchs incite seulement à les ranger dans une case à part, et à créer pour elle des statistiques exclusives.

[Note : les graphiques incluent les matchs s’étant déroulés du 26 décembre jusqu’à début janvier – la date varie en fonction des années. Le classement indiqué est celui au 25 décembre. Est signalé entre parenthèses le nombre de points inscrits par l’équipe. Le nombre de matchs étant rarement similaire, il a fallu créer une échelle commune, de 0 (soit une équipe qui a vomi la dinde) à 1 (soit une équipe qui a eu la fève). Pour obtenir des points de comparaison, nous avons comptabilisé le parcours d’au moins trois équipes pour chaque année, voire davantage suivant la place qu’occupait au 25 décembre le vainqueur final de l’exercice. C’est aussi clair qu’une interception de Mertesacker, non ?]

Saison 92/93

Classement Noël : Norwich (39 pts), Aston Villa (35), Blackburn (34), Manchester United (34)

Classement final : Manchester United (1er, 84 pts), Aston Villa (2ème, 74), Norwich (3ème, 72), Blackburn (4ème, 71)

Saison 93/94

Classement Noël : Manchester United (52 pts), Leeds United (+1)(40), Blackburn (-1)(38)

Classement final : Manchester United (1er, 92 pts), BLackburn (2ème, 84), Leeds United (5ème, 70)

Saison 94/95

Classement Noël : Blackburn (43 pts), Manchester United (41), Newcastle (38)

Classement final :Blackburn (1er, 89 pts), Manchester United (2ème, 88), Newcastle (6ème, 72)

Saison 95/96

Classement Noël : Newcastle (45 pts), Manchester United (35), Liverpool (34)

Classement final : Manchester United (1er, 82 pts), Newcastle (2ème, 78), Liverpool (3ème, 71)

Saison 96/97

Classement Noël : Liverpool (+1)(38 pts), Arsenal (35 pts), Wimbledon (34), Aston Villa (33), Manchester United (31)

Classement final : Manchester United (1er, 75 pts), Arsenal (3ème, 68), Liverpool (4ème, 68), Aston Villa (5ème, 69), Wimbledon (8ème, 56)

Saison 97/98

Classement Noël : Manchester United (43 pts), Blackburn (39), Chelsea (38), Leeds United (34), Liverpool (-1)(31), Arsenal (-1)(30)

Classement final : Arsenal (1er, 78 pts), Manchester United (2ème, 77), Liverpool (3ème, 65), Chelsea (4, 63), Leeds United (5ème, 59), Blackburn (6ème, 58)

Saison 98/99

Classement Noël : Aston Villa (36), Chelsea (33), Manchester United (31)

Classement final : Manchester United (1er, 79 pts), Chelsea (3ème, 75), Aston Villa (6ème, 55)

Saison 99/00

Classement Noël : Leeds United (41 pts), Manchester United (-1)(39), Sunderland (37)

Classement final : Manchester United (1er, 91 pts), Leeds United (3ème, 69), Sunderland (7ème, 58)

Saison 00/01

Classement Noël : Manchester United (43 pts), Arsenal (35), Leicester City (35)

Classement final : Manchester United (1er, 80 pts), Arsenal (2ème, 70), Leicester City (13ème, 48)

(A suivre…)

[Merci à l’indispensable statto.com]

Un peu de légèreté pour conclure la saison Teenage Kicks : le bilan club par club, mode Twitter, en 140 mots (enfin, pour ce qui est du résumé de la saison quoi).

Voir introduction dans la première partie, avec tous les jolis liens (clips grands moments de la saison, plus beaux buts, photos, etc.). Par ailleurs, la Premier League a publié le 17 juin son calendrier pour la saison à venir, la liste club par club ici et celle de tous les matchs ici. Et pour voir les tenues des vingt clubs de PL, c’est par ici que ça se passe.  

Afin de répondre aux exigences stridentes de nos groupies et éviter les émeutes (scènes d’hystérie collective sous les fenêtres de notre QG), une partie supplémentaire a été ajoutée. Aujourd’hui, cinquième et avant-dernière partie : Sunderland et Tottenham (pour les autres parties, voir à droite de l’article).

[nb : tous les chiffres sont en £. Ceux de la rubrique financière portent sur la période 2009-2010. Les dettes (nettes) : emprunts bancaires, propriétaires ou autre provenance. Source Companies House et Guardian].

 

SUNDERLAND (10è, 47 pts. G-A – 11 / 45 / 56)

Résumé de la saison

Solide première moitié de saison, puis plus grand-chose à partir de la fin janvier. Jusqu’au 22 janvier (6è) on parlait d’Europe puis patatras, abominable série de défaites en février et mars (dès la fin janvier, les Blacks Cats se retrouvèrent sans vrai attaquant, tous blessés ou convalescent et Darren Bent parti à Villa). Fin janvier, après 24 matchs, Sunderland comptait 37 points… Léger rétablissement salvateur en fin de saison. Le club est probablement à sa place en dixième position mais que ce fut pénible. Ne pas se fier au classement qui ne veut trop rien dire cette année pour nombre de clubs : le maintien ne fut assuré que lors de la 36è journée, victoire in extremis à Bolton (93è minute). Phew…

Satisfactions

Nombreuses mais essentiellement validées en première partie de saison. Le latéral et international écossais Phil Bardsley sort du lot, doublement élu Player of the Year du club, à la fois par les supporters et les joueurs (voir ici). Bardsley est d’autant plus méritant qu’il a joué pratiquement toute la saison hors de position (latéral gauche alors qu’il est arrière droit de formation). Jordan Henderson (jusqu’en janvier – élu Young Player of the Year par le website officiel du club, pour la deuxième saison consécutive). Simon Mignolet (élu Young Player of the Year par les supporters).

Graeme Souness à Titus Bramble, lors de leur première rencontre : « Bon, toi déjà, pour commencer, tu peux dégager. »

Catts dans ses oeuvres

Catts dans ses oeuvres

Citons aussi N. Onuoha, K. Richardson, S. Sessègnon, M. Turner et, par intermittence, A. Gyan et A. Elmohamady, le « Beckham égyptien » (bon centreur et fashion victim). Egalement Lee Cattermole (dit « Catts ») qui a souvent brillé… quand il fut présent. Pas mal de blessures et trop de suspensions pour le « midfield enforcer » (sorte de shériff de l’entrejeu). Catts ne sera jamais un mou du genou, mais il serait bon qu’il assouplisse son style pas toujours des plus finauds. On espère le voir jouer plus intelligemment la saison prochaine, deux rouges sur les quatre premiers matchs n’étant pas exactement le meilleur moyen de démarrer la saison (dix jaunes en vingt-trois apparitions PL). Lee a 23 ans et déjà six saisons de PL derrière lui, il est expérimenté, capitaine et il va lui falloir mûrir, vite, avant que le manager Steve Bruce ne se lasse. Titus Bramble, en première partie de saison et quand il a été assez fit pour être aligné. Bramble, ex Magpie, et sur lequel Graeme Souness aurait dit, la première fois qu’il vit notre dodu Titus au centre d’entraînement de NUFC, sans autre forme de procès : « Bon, toi déjà, pour commencer, tu peux dégager. »

Déceptions

Cristian Riveros (le paraguayen a déjà un pied carré à Kayserispor, prêt) et l’arrière-droit Marcos Angeleri sont les principaux flops, surtout ce dernier. Comment l’Argentin parvient à être sélectionné en équipe nationale (en mars) en peinant à s’imposer avec la réserve Black Cats demeure l’un des grands mystères du foot international. Pas mal de problèmes relationnels avec le manager n’ont guère arrangé le tableau pour l’ex crack sud-américain, élu en 2008 parmi les dix meilleurs joueurs d’Amsud (Steve Bruce qui, selon l’Argentin, ne le fait pas jouer « car il n’est pas anglais ». L’explication qui suivit ces déclarations fut chaude et Brucie renvoya dûment l’ex latéral droit de Estudiantes à ses chères études).

Les deux Ghanéens Sulley Muntari et John Mensah. Le premier, arrivé fin janvier de l’Inter Milan, a déçu. Certes, il n’a joué que neuf matchs (avec l’équipe au fond du trou) et le club aurait aimé le garder une année supplémentaire mais le montant du transfert (autour de 7M) couplé à ses exigences salariales (coquettes, 435 000 £ / mois) ont fait tiquer les dirigeants. Le second est un cas différent. Prêté par Lyon depuis été 2009 (18 matchs cette saison) il a accumulé les pépins physiques depuis deux ans (dos, épaule, ischio-jambiers, pubalgie) et n’a pas réédité sa bonne saison de l’an dernier (à l’instar de Ledley King aux Spurs, il s’entraîne rarement). Le club l’a réexpédié à l’envoyeur.

L’homme invisible : Marcos Angeleri.

Highlights

Les vingt-trois premières journées, dont la victoire 3-0 contre Chelsea au Bridge. Le superbe but de Nedum Onuoha contre Chelsea, à voir ici (élu but Black Cat de la saison). Le soutien financier du propriétaire-mécène, un sugar daddy qui ne cesse de mettre la main à la poche sans trop broncher (pour en savoir plus sur la situation financière de Sunderland, voir l’article « Sunderland, à la croisée des chemins pavés de dettes », en bas de dossier).

Lowlights

D. Bent, parti à Villa pour travailler moins et gagner plus

Bent, parti à Villa pour bosser moins et gagner plus

L’abominable série entre le premier février (6è au classement) et le 16 avril (15è) : 8 défaites sur 9 matchs, un seul point de pris (nul contre Arsenal). La raclée infligée par le voisin et ennemi juré Newcastle United, 5-1, le jour d’Halloween, l’horreur totale (voir quatrième partie du bilan). Le départ surprise de Darren Bent vers Aston Villa mi janvier, annoncé quelques heures après le derby Sunderland-Newcastle. L’élimination à domicile en FA Cup par Notts County (D3). L’infirmerie souvent pleine à craquer et qui a causé une pénurie d’attaquants aux deux tiers de la saison. Les matchs perdus pour des riens ou sur des aberrations, comme à Stoke, après un blitz aérien non-stop. L’effroyable inefficacité de Steed Malbranque devant le but. Tentatives de l’ex Gone : 44 ; buts marqués : 0. Une stat qui ferait même rougir Carlton Cole, le pire « accuracy ratio » de PL.

 

Enseignements à tirer / secteurs à renforcer

Au vu de l’avalanche de blessures cette saison, le club est en train de revoir et restructurer certains secteurs (essentiellement kinésithérapie et préparation physique). Il faudra aussi améliorer le goal-average (- 11) et l’attaque, 45 buts marqués, c’est dix de moins que le relégué Blackpool.

Côté recrutement, il s’agira de combler le départ de Darren Bent avec un ou deux attaquants, afin d’éviter les désagréments de deuxième partie de saison. Certains jeunes formés au club et qu’on a un peu vu cette saison à la périphérie de l’équipe première (citons J. Cook, R. Noble, B. Knott, C. Lynch et L. Laing) pourraient être lancés dans le grand bain pour de bon, après un séjour-prêt en Football League, un apprentissage à la dure qu’affectionne Steve Bruce (J. Henderson et J. Colback n’y coupèrent pas).

Connor Wickham, en route pour Sunderland

Connor Wickham, en route pour Sunderland

Voir aussi la galerie-diaporama de l’Independent d’hier sur les principales cibles de Sunderland : Shane Long, Charles N’Zogbia, Connor Wickham et le trio de Man United Brown-Gibson-O’Shea sur lequel Sunderland négocie depuis trois semaines. Par ailleurs, Birmingham vient d’accepter une offre de 6M pour Craig Gardner, mais les termes personnels du joueur n’ont pas encore été finalisés. Mais le dossier brûlant du moment est Connor Wickham. Sunderland s’est mis d’accord hier avec Ipswich sur le jeune prodige (environ 13M) et ce dernier passera aujourd’hui mercredi un examen médical. Wickham, qui supporte Liverpool depuis son enfance, aurait préféré le LFC, mais deux obstacles ont mis un frein à ses ambitions Red, a) le fait que ses chances de jouer auraient été limitées et b) la position du LFC qui tient d’abord à régler les transferts de Stewart Downing et Charlie Adam. Le cas N’Gog dépendra aussi de la venue ou non de Wickham, Liverpool voudrait 5M pour le Français. Bruce n’a pas non plus abandonné la piste Danny Welbeck (surtout si Berbatov reste à Old Trafford). Bref, la situation de la ligne attaque Black Cats est loin d’être finalisée.

Connor Wickham (18 ans) est lié à Ipswich Town jusqu’en juin 2014. Depuis un an, le puissant avant-centre fait l’objet de toutes les convoitises (notamment de Tottenham). Ipswich avait souhaité le garder cette saison afin d’assurer le maintien et faire monter sa cote. Wickham, un beau bébé d’1m91 formé chez les Tractor Boys, a été sélectionné dans toutes les équipes de jeunes anglaises (de U16 à U21). En avril 2009, à exactement 16 ans, il devint le plus jeune joueur de l’histoire du club à porter le maillot des Blues. Il a marqué 9 buts en 37 matchs cette année (souvent positionné sur l’aile) et a reçu deux récompenses cette saison lors de la cérémonie de la Football League le 20 mars à Londres : Football League Young Player of the Year et la Championship Apprentice Award. Voir les photos de cette soirée, ainsi que son but contre Sheffield United, ici.

Trucs bizarres / marrants

A l'adresse des spectateurs à l'entraînement, Cissé devait montrer une écharpe "Safe" avant
Après sécurisation de la zone, la Health & Safety a dû obliger Djibril à montrer une écharpe SAFE aux spectateurs avant chaque séance de tirs
Les révélations de Niall Quinn (président du club) sur le supporter (ou supportrice) qui voulait poursuivre le club en justice… car une frappe de Cissé à l’entraînement l’avait envoyé à l’hôpital. On ne sait quasiment rien de cette mystérieuse affaire révélée en avril par Quinn, le club ayant préféré régler confidentiellement et à l’amiable (la compensation serait de 7 000 £, voir ici). Deux ans après son départ, le Djibril coûte encore des thunes au club. Autre conséquence de la maladresse Djibrilienne : plus d’entraînement Black Cats en public. On peut dire que Djibril aura marqué le club, et certains supporters…
"C'est bon mon p'tit, Djibril est parti, n'ai pas peur"
Bardsley et ses copains visitant le malheureux aux Urgences : « N’ai plus peur mon p’tit, Djibril est parti, tu peux revenir nous voir à l’entraînement« 

Le recrutement de David Miliband comme « Ambassadeur » du club. Miliband est un célèbre politicien (et député Travailliste sur Newcastle), un ex futur Premier Ministre (le frère du prochain PM, Ed). Miliband surtout pour Arsenal (qu’il supporte) et ne touche « que » 50 000 £ / an en tant qu’ambassadeur invisible mais on ne voit pas trop à quoi il va servir. Recruter des Lollipop ladies pour faire traverser la rue aux éméchés du coin sortant du pub après les matchs aurait probablement été plus utile (espérons qu’il a des contacts au Qatar).

Etonnamment, Stephen n'y était pour rien
Etonnamment, Stephen n’y était pour rien

L’insaisissable streaker d’un genre particulier au Stadium of Light lors du Sunderland-Aston Villa en octobre, revêtu d’une espèce de capote géante rose. Le dernier coup de publicité de Stephen Ireland ? Il s’agissait bien d’un touriste irlandais de passage (voir détails), donc jusque là tout correspond parfaitement au profil du milieu inoffensif de Villa ; cependant, ce n’était pas Stephen qui se cachait sous cet accoutrement, mais un fêtard qui voulait pimenter la « stag do » du groupe (fête d’enterrement de vie de célibataire). Steve Bruce, sur cet énergumène : « De loin le pire streaker que j’ai vu sur un terrain de foot. »

Le Manager

Steve Bruce. Il fait globalement du bon travail et jouit de la confiance du discret propriétaire (Ellis Short). Un chouia trop défensif peut-être.

In / Out (au 28 juin)

In : A. Elmohamady, déjà au club depuis août 2010, conversion de prêt en achat (ENPPI, Egypte, 2M). S. Larsson (Birmingham) et K. Westwood (Coventry), tous deux gratuits. Par ailleurs, Ji Dong-Won devrait signer au club sous 48 heures (Chunnan Dragons, Corée du Sud, 2M).

Out : J. Henderson (Liverpool, 16-20M). N. Luscombe (Hartlepool, D3, gratuit), D. Brown, A. Harrison, M. Kay, M. Lamb, D. Madden, J-Y Mvoto, R. Weir, N. Wilson, B. Zenden (tous libérés)

Retours de prêt : T. Carson, J. Cook, M. Kilgallon, M. Liddle, G. McCartney, L. Noble, N. Nosworthy, O. Tounkara.

Les dernières rumeurs, ici. ainsi que les clip-news de l’Independent sur les dernières nouvelles Premier League.

Le big Boss est…

Niall Quinn, Sunderland Legend

Niall Quinn, Sunderland Legend

Ellis Short. Ce financier américain détient le club à 100 %, voir son portrait, en bas d’article. Niall Quinn (actuel président du club) le rencontra à la Ryder Cup en 2006 et le convainquit de reprendre le club, ce qu’il fit en mai 2009, en deux phases. Short, d’origine irlandaise, aurait été séduit par les connections irlandaises du club du nord-est de l’Angleterre. Parmi celles-ci, Niall Quinn évidemment, mais aussi une légende du club : le natif de Cork Charlie Hurley (Cork, d’où est aussi originaire Roy Keane, ex manager de SAFC). King Charlie grandit sur Londres et devint une Black Cat Legend dans les Sixties. En 1979 (centenaire du club), il fut élu Sunderland’s Player of the Century par les supporters. Son histoire et sa popularité sur l’île d’Émeraude poussèrent des investisseurs irlandais à reprendre Sunderland en 2006 (voir Drumaville Consortium). Depuis qu’il a retrouvé ses racines celtes, Short donne généreusement, encore 47M l’an dernier (19 en cash, 28 en prêt à 0 %  – et 68M l’année précédente, en actions).

Vive l’Irlande donc. Enfin, du moment que le stade ne soit pas rebaptisé Stadium O’Light, que le club n’épouse pas la courbe de l’économie du « Celtic Tiger » et qu’on ne se récupère pas le pitre celtique Stephen Ireland.

Chiffre d’affaires / masse salariale et autres stats financières

65M / 54M. Perte avant impôts : 28M. Dette : 66M

 

TOTTENHAM (5è, 62 pts. G-A + 9 / 55 / 46)

Résumé de la saison

Performances européennes impressionnantes mais trop souvent poussives en Premier League, surtout sur le dernier tiers. Les Spurs devront se contenter de la Ligue Europe. Décevant.

Satisfactions

Nombreuses. Commençons par le seigneur de White Hart Lane cette saison : Luka Modrić. Le Croate se détache du lot, régulier dans l’excellence, a été voté Spurs Player of the Year par les abonnés du club (succède à Michael Dawson). R. van der Vaart (surtout première partie de saison) ; W. Gallas et G. Bale, même si les blessures et la fatigue ont rattrapé le Gallois en deuxième partie de saison (le milieu gauche tout de même généreusement inclus par ses pairs dans l’équipe PFA de l’année… et même élu PFA Player of the Year – devant Nasri et Tévez, 3è).

Les autres bons élèves : B. Assou-Ekotto, A. Hutton, Sandro (excellent), M. Dawson et P. Crouch (par intermittence pour ces deux derniers, Crouch, insuffisamment prolifique en championnat – sept buts en Champions League – mais neuf passes décisives). Citons aussi Lennon, brillant par intermittence sur son flanc droit. Même s’il marque moins qu’on le souhaiterait, le Yorkshireman a distribué quelques belles passes décisives (voir chouette clip). Et L. King, fidèle serviteur du club (qui le lui rend bien – King fait partie des meubles depuis 14 ans), il s’entraîne peu et n’a disputé que neuf matchs cette saison, mais souvent irréprochable.

Déceptions

Il pourrait passer de l'élégant coq aux vulgaires poulets
Pourrait troquer l’élégant coq pour de vulgaires poulets

Nombreuses également et elles incluent une tripotée de noms ronflants : S. Bassong, V. Corluka, H. Gomes, J. Jenas, N. Kranjcar, W. Palacios, R. Pavlyuchenko, D. Bentley, J. Defoe et R. Keane. Penchons-nous un instant sur ces trois derniers cas. Bentley d’abord. Certes, le beau David n’a quasiment pas été aligné, mais il aurait, dit-on, un melon qui l’empêcherait de passer sous le tunnel et Harry n’aurait guère été impressionné par son niveau de motivation dans l’effectif fourni des Spurs où la concurrence tient du dog-eat-dog –  ce qui explique son prêt vers Birmingham en janvier. Defoe a beau être devenu cette saison le vingtième joueur à inscrire cent buts en PL, il a déçu. Quatre petits buts en championnat pour le queutard fou cette saison (contre 18 l’an dernier), Jermain n’a été qu’une figure périphérique (voir article). Il semble avoir laissé son instinct de prédateur dans le lit de l’une de ses nombreuses conquêtes. Robbie Keane enfin, situation qui sent le tragique… l’Irlandais pourrait finir davantage prêté-trimballé à droite à gauche que le chéquier de Liliane Bettencourt. De bid en bide, Robbie n’est plus maître de son destin et pourrait se faire plumer dans une basse-cour du Lancashire (les volailliers de Blackburn pourraient remporter la mise, autour de 4M de £). Triste pré-conclusion de carrière pour ce fier coq qui fut élu trois fois Spurs Player of the Year.

L’homme invisible : le duo David Bentley – Steven Pienaar

Highlights

Maicon et Lucio ne sont pas pressés de le recroiser

Maicon et Lucio ne sont pas pressés de le recroiser

La campagne européenne (éliminé sèchement en quart par le Real Madrid, 5-0 sur les deux matchs), malgré la défaite 4-3 contre l’Inter Milan au San Siro le 20 octobre et l’extraordinaire performance de l’insaisissable  Gareth Bale qui lui valut la récompense de Meilleur Défenseur de la compétition (hat-trick et destruction de Maicon). Le match retour le 2 novembre contre Milan (victoire 3-1), l’élimination du Milan AC en mars (1-0 sur les deux matchs). Les 15 buts marqués en dehors de la surface (le plus de PL). Les 1 000 points PL obtenus (à Sunderland en février), les Spurs sont les sixièmes à rejoindre le « Club des 1 000 » (Man United, Arsenal, Chelsea, Liverpool et Aston Villa). Les victoires à l’extérieur, 2-1 à Sunderland, 2-0 à Anfield et 3-2 à l’Emirates (belle remontée, Spurs menés 2-0 – et rebelote au match retour, 3-3 après avoir été mené 3-1 par les Gunners).

Lowlights

Incontestablement, la fin de saison (à partir de la 27è journée) et avoir raté la quatrième place synonyme de ticket Ligue des Champions. La défaite 3-1 à Blackpool le 22 février constitua un tournant malheureux, quinze points de pris seulement sur les douze derniers matchs (et des contre-performances en pagaille contre des mal classés). La déception du nouveau stade (Northumberland Development Project – très coûteux et désormais menacé) ainsi que l’interminable feuilleton du stade olympique, voir notre dossier complet (entrée 11 février) et les tous derniers développements de cette affaire qui pourrait bien s’éterniser. La High Court a rejeté le 23 juin la requête de Tottenham de revoir la décision mais les Spurs n’abandonnent pas pour autant, voir ici. Ils s’estiment spoilés et remettent en cause le processus de décision du Olympic Park Legacy Company dans l’attribution du stade à West Ham en février (voir détails).

Enseignements à tirer / secteurs à renforcer

L’objectif sera de s’incruster à nouveau dans le Top Four (synonyme de Ligue des Champions), donc il faut absolument un ou deux attaquants d’expérience et de qualité. 55 buts marqués est insuffisant (même total que Blackpool, relégué). Un milieu-aboyeur-leader ne serait pas de trop non plus. Il faut évidemment sauver le soldat Modric. Le remède qui persuaderait le Croate de rester tiendrait davantage dans une revalorisation de salaire que dans la recherche d’un club disputant la Ligue des Champions (il touche actuellement 195 000 £ / mois, soit beaucoup moins que nombre de ses coéquipiers, dont Pavlyuchenko, Defoe, Keane, Crouch ou même le part-timer Ledley King, tous entre 260 et 350K / mois – le Croate viserait un doublement de son salaire). Voir aussi la galerie-diaporama de l’Independent de samedi sur les cibles Spurs.

Trucs bizarres / marrants

Harry, proprement dépouillé, pire que par Utaka à Portsmouth

Harry, proprement dépouillé, pire que par Utaka à Portsmouth

Avec Harry, les moments cocasses ne manquent jamais. En vrac citons la saga David Beckham en décembre – janvier (Harry en est tombé amoureux, voir ici, entrée 21 février). La mère de Palacios qui engueule Redknapp car le vilain Harry ne fait pas jouer son fiston assez souvent. Et cet extraordinaire dépouillage devant le stade Vicente Calderon à Madrid, Harry qui se fait détrousser par des Hamidovic, mythique (voir ici, entrée 21 janvier). Un vrai gag ambulant ce Harry et il nous laisse cet hallucinant témoignage sur l’incident, entré depuis au Hall of Fame du folklore footballistique anglais :

« J’étais avec Kevin [Bond, adjoint, ndlr], on humait la super ambiance autour du stade, un monde fou, des stands partout, j’achète deux friandises, et soudain deux types s’agenouillent devant moi, et là je sens quelqu’un qui m’  tire  le manteau et le pantalon. J’ai pensé « Mais qu’est-ce que tu fais toi ?  » j’ai crié « Lâche-moi l’ pantalon » et l’ai repoussé. Je ne savais pas trop si je devais lui filer un coup de genou dans la tronche ou quoi vu que je pensais qu’il était non-voyant ou qu’il avait des problèmes de mobilité, mais pendant que je me demandais à quoi jouaient ces gars-là, y’en avait un qui me faisait les poches. Pis, ils se sont retrouvés à six autour de moi, et sont repartis aussi vite qu’ils étaient arrivés… Bref, le temps que je réagisse, ils avaient tout pris, mon argent, cartes de crédit, tout quoi. Enfin, heureusement, pas mon passeport. J’ai dû avoir l’air bien stupide ! J’ai dû emprunter de l’argent à Kevin pour le reste du séjour. Ces pickpockets ne me connaissaient sûrement pas, mais comme j’ai l’air d’être un touriste, ils ont vite dû me repérer. Je sais pas trop ce que faisait Kevin pendant que je me faisais dépouiller, peut-être bien qu’il était complice ! Il m’a dit après coup qu’il les avait vu faire. Je lui ai demandé pourquoi il n’avait rien fait. Il m’a rien répondu, j’ai pensé que c’était bizarre, et qu’il faisait peut-être partie de leur gang. D’ailleurs, il avait les poches bien remplies après cet incident ! »

Le Manager

Harry Redknapp. Ne s’embarrasse pas de tactique ou toute autre frivolité de ce genre mais a redonné une âme conquérante au club.

In / Out (au 28 juin)

In : Brad Friedel (Aston Villa, gratuit).

Out : J. O’Hara (Wolves, 5M). O. Durojaiye et J. Woodgate (tous deux libérés)

Retours de prêt : B. Alnwick, D. Bentley, N. Byrne, T. Carroll, S. Caulker, G. Dos Santos, R. Keane, B. Khumalo, J. Livermore, PJ M’Poku, K. Naughton, J. Obika, D. Parrett, D. Rose, A. Smith, A. Townsend, K. Walker

Le big Boss est…

La sociéte ENIC International Limited, depuis 2001 (et la fin de l’ère Alan Sugar). Elle détient 85 % du capital (plusieurs petits investisseurs se partagent le reste). L’Anglais Joe Lewis, installé aux Bahamas depuis 1980, contrôle 70,6 % d’ENIC. Le reste appartient à Daniel Levy (et sa famille), président de Tottenham.

Chiffre d’affaires (revenus) / masse salariale et autres stats financières

119M / 67M. Perte avant impôts : 7M. Dette : 65M

Kevin Quigagne.

Quatrième et dernière partie des évènements et futilités du mois dans le football anglais.  Encore un mois riche en émotions, surprises et cocasseries. Aujourd’hui, du 22 au 28 février. (voir première partie ici, deuxième ici et troisième ici).

Au sommaire :

  • Plymouth Argyle, rien ne va plus pour le club de Larrieu et Zubar
  • La « Football Creditor Rule » : où comment entuber joyeusement tout son monde
  • L’ex école primaire de Steven Gerrard n’aime pas le foot
  • Barry Hearn (Leyton Orient) fait de la résistance
  • Alan Sugar v Karren Brady. Comme dans « The Apprentice », mais en bien plus vicelard
  • Ashley Cole of Duty: pas de quartier avec ces morveux d’étudiants
  • Port Vale on the road, bien plus marrant que le bus de Knysna
  • Robbie Williams appelé à la rescousse
  • Farewell Deano…
  • 28è journée de Premier League. TOP XI & FLOP XI, et début du fameux « run-in »
  • Alex Ferguson, Rooney et les médias
  • Bref tour d’horizon de la D2, QPR, Adel Taarabt, Leeds, etc.
  • Douzième anniversaire du dernier XI 100 % anglais vu en PL
  • 50è finale de la Coupe de Ligue. Les raisons de l’existence de la mal aimée
  • Sunderland, à la croisée des chemins pavés de dettes
  • Peterborough United (D3) innove avec un abonnement à 15 000 £
  • La Football Association, presque 150 ans et plus aucune dent

… et bien plus encore.

 

MARDI 22 FÉVRIER

Blackpool 3 – Tottenham 1 (match en retard de la 18è journée). Des Seasiders d’une efficacité redoutable : 6 tentatives sur le but, 4 cadrées, 1 corner, 3 buts ! Spurs : 15 tentatives, 6 cadrées, 7 corners, 1 but. Defoe, moribond, toujours aucun but en PL cette saison. Belles prestations du latéral gauche Baptiste (homme du match), ainsi que de DJ Campbell, Ludovic Sylvestre et Cathcart. Et un costaud p’tit nouveau qui a l’air intéressant : Serguei Kornilenko, prêté par le Zenit St Petersburg, qu’Holloway a décrit de la sorte : « Serguei is an enormous unit »

Brett Ormerod, grâce à son but de la 34è, devient le premier Tangerine à marquer pour le club dans les quatre divisions de League football, D1 à D4.

Ormerod était de l’aventure Blackpool dès 1997 (D3, puis D4 en 2000), avant de partir en 2001 et revenir en 2009 (D2). Holloway s’enflamme :

« Je suis aux anges pour lui, et j’en profite pour remercier Monsieur et Madame Ormerod de nous avoir donné Brett, pour ce qu’il a fait aujourd’hui et en mai dernier [il planta le but victorieux en finale des play-offs contre Cardiff à Wembley] »

 

 

Copenhague 0 – Chelsea 2. Belle victoire des Blues face à des Danois qui n’avait pas joué depuis le 7 décembre. Un « brace » (doublé) d’Anelka, homme du match. Dix buts sur ses onze derniers matchs de Ligue des Champions et septième réalisation cette saison, ex-aequo avec Eto’o. Torres en nets progrès (Drogba faisait banquette). Chelsea peine beaucoup plus en PL (5è). Qu’il semble loin le temps où Mancini déclarait, avant la réception de Chelsea le 25 septembre :

« Chelsea finira champion. Je pense sincèrement qu’ils gagneront facilement le titre. »

La saison galère des Blues en treize photos.

La Malvern Primary School de Liverpool (l’école primaire de Steven Gerrard) interdit les ballons de football en cuir ou plastique, « trop dangereux » a déclaré la directrice. Seuls les ballons en mousse seront désormais autorisés à la récré. La culture procédurière (litigation culture) ainsi que l’obsession Health & Safety qui frappent l’Angleterre depuis le milieu des années 90 sont à l’origine de cette décision. Cette école est située à Huyton, ville de la banlieue est de Liverpool, pépinière de talents réputée. Outre Gerrard, cette ville de 33 000 habitants a sorti Joey Barton, Leon Osman, Tony Hibbert, David Nugent, Lee Trundle, Craig Hignett et Peter « I ♥ Laslandes » Reid, ex Toffee et international anglais dans les années 80 (et aujourd’hui malheureux manager de… Plymouth Argyle).

Le quotidien The Independent publie un dossier sur l’Obsessive Compulsive Disorder après une récente tragédie en Angleterre liée à cette condition médicale. L’article rappelle que David Beckham est l’un des 750 000 Britanniques touchés par la condition. Becks serait obsédé par l’alignement Feng Shui des canettes dans son frigo, symétriquement disposées et en nombre impair.

 

MERCREDI 23 FÉVRIER

Plymouth Argyle (D3), club de Romain Larrieu et Stéphane Zubar (frère cadet de), se voit retirer dix points par la Football League. Les Pilgrims (pélerins) qui fêtent leur cent-vingt-cinq ans cette année, se retrouvent dernier, avec 23 points. C’est encore plus la dèche qu’à bord du Mayflower de leurs pionniers d’ancêtres. Les salaires des joueurs (et des soixante autres employés du club) n’ont pas été versés en janvier. Le redressement judiciaire est imminent [il sera prononcé officiellement le 4 mars, voir ici]. Une soixantaine de clubs professionnels anglais (sur cent vingt) ont été placés en redressement judiciaire depuis vingt ans, certains deux fois (et des dizaines d’autres y ont échappé d’extrême justesse, comme Cardiff City l’an dernier).

Les dettes de Plymouth s’élèvent à 13M de £ (minimum). Un quart de cette somme est constituée de « unsecured debts » (dettes non sécurisées), ce qui signifie que les créanciers (dont HMRC, le fisc anglais, appelé aussi Inland Revenue) ne reverront qu’une fraction de cette somme. Les « secured debts » forment le reste des créances. Elles ont une caractéristique bien distincte : elles sont toutes liées au monde du football (clubs, joueurs, agents) et sont les seules dettes que le club est légalement obligé de rembourser. Cette anomalie est le fait de la très controversée Football Creditor rule, introduite en septembre 2003, et dont la légalité est depuis vivement contestée par HMRC (voir article). Ce règlement stipule donc qu’un club placé en redressement judiciaire n’est tenu à rembourser uniquement que la part de ses dettes liées au football, les « secured debts ». Le reste (unsecured) est souvent passé aux pertes et profits ou faiblement remboursé.

Le fisc, ainsi que les sociétés de recouvrement de dettes, considèrent que ce règlement est en porte-à-faux avec la législation anglaise sur l’insolvabilité qui place sur un pied d’égalité tous les créanciers (comme le résume ce texte avec photo). Une fois de plus, HMRC peste contre Plymouth, en vain. Le fisc et les dizaines ou centaines de créanciers se retrouveront de nouveau le bec dans l’eau. Voir cet article du Lawyer.

Le fisc est très remonté en ce moment contre le monde du football, qui lui devrait au moins 100M de £ (tours de passe-passe fiscal d’une soixantaine de joueurs vedettes, comme nous l’expliquions ici, entrée du 19 janvier). Portsmouth FC par exemple, placé en redressement en février 2010, ne paya que 4,8M de £ aux impôts sur une dette fiscale de 24M. HMRC a récemment présenté ses récriminations devant la High Court.

Le nom du nouveau « conseiller spécial » de Plymouth ne nous est pas inconnu : Peter Ridsdale. Nul besoin de présenter l’ex président et piètre gestionnaire de Leeds United de 1997 à 2003 (dont les poissons rouges de bureau coûtaient presque aussi chers que ses joueurs). Jusqu’en mai dernier, Ridsdale était président de Cardiff City (30M de £ de dettes – il avait cependant hérité du bazar indicible laissé par Sam Hamman), où il connut une foultitude de problèmes avec les instances et les multiples créanciers du club (dont le fisc). En 2007, Ridsdale sortit un livre très controversé sur les coulisses de Leeds United dans les années boom-bust : United We Fall: Boardroom Truths About the Beautiful Game.

Marseille 0 – Manchester United 0 en Ligue des Champions. Le Daily Mail sort un dossier Marseille. La dernière et seule fois que MU joua à Marseille, en 1999 lors d’un match de poule, MU s’était pris 1-0 (joli but de Gallas). Paul Scholes et Ryan Giggs sont les seuls survivants de ce match.

Arsenal bat Stoke 1 – 0 (match en retard de la 18è journée), sur fond de « 1-0 to the football team » des supps Gunners. Fabregas et Walcott se blessent. Voir détails.

David Gold, co-propriétaire de West Ham depuis janvier 2010, transporté d’urgence à l’hôpital. Selon sa fille, Jacqueline Gold, une célébrité en Angleterre, Gold Snr souffre d’une cholangite et septicémie. Dans les années 90, Jacqueline-la-coquine transforma la chaîne Ann Summers que son daron lui avait refilé sous le manteau (il fit fortune dans la pornographie). Une chaîne de cent quarante boutiques soft porn et lingerie olé olé (avec home parties, style réunions Tupperware, en moins hermétique) qui a largement contribué au décoinçage à grande échelle des Anglais au cours des deux dernières décennies.

 

JEUDI 25 FÉVRIER

Rotten déclare son amour fou pour Arsenal à la radio anglaise, à voir.

Cheik Tioté signe un nouveau contrat Magpie jusqu’en juin 2017. Son salaire mensuel fait un gros bond à 175 000 £, voir article.

Barry Hearn, le propriétaire-président de Leyton Orient, club menacé par la venue de West Ham sur ses terres, veut que la Premier League et West Ham l’aident à construire un nouveau stade de 15 000 places (coût : 35M de £). En contrepartie, il promet de ne poursuivre personne en justice (voir ici, entrée du 16 février). La vente du stade d’Orient financera une partie des travaux. Sinon, Hearn a prévenu : il poursuivra tout le monde. Ses avocats ont déjà envoyé des « warning letters » aux vilains suivants : l’Olympic Park Legacy Company, le maire d’arrondissement, West Ham, la Premier League et la Football League. Hearn, qui ne décolère pas depuis plusieurs mois, déclare aujourd‘hui dans le Guardian :

 « C’est lamentable, toutes les municipalités sont fauchées en ce moment, et le conseil d’arrondissement de Newham prête 40M de £ à West Ham alors que dans le même temps, il réduit son programme de livraison de plats à domicile pour les personnes âgées ! Personne ne nous écoute, la Premier League bafoue son propre règlement et tout le monde semble ignorer le fait que nous sommes menacés de disparition. Nous sommes au cœur de la communauté de Leyton depuis 130 ans, et nous avons reçu un tas de récompenses pour nos programmes d’aides à la communauté. La manière dont on ne fait aucun cas de nous est révoltante, on mérite bien mieux. Mais nous nous battrons jusqu’au bout, faites-moi confiance. »

Il faut dire que les clubs londoniens sont les uns sur les autres, et la relocalisation est une question sensible. Cliquez ici pour voir la carte du foot du Grand Londres.

Le gouvernement et le maire de Londres devraient ratifier la décision du OPLC en faveur de West Ham la semaine prochaine [chose faite le 3 mars, ndlr].

Alan & Karren dans The Apprentice

Karren & Alan dans The Apprentice

West Ham, d’habitude très prolixe (avec Karren Brady comme chef de criée, dans son Sun) ne s’est pas encore officiellement exprimé sur le sujet. Une Karren Brady (auto-proclamée « First Lady of football ») particulièrement médiatisée depuis un an, pour sa collaboration remarquée dans une émission phare de la TV anglaise, The Apprentice (Meet the Board) dont la vedette n’est autre qu’Alan Sugar (ou, devrais-je dire, « Lord Sugar of Clapton in the Borough of Hackney »). Sugar, souvent décrit comme un « curmudgeon » (vieux grincheux qui rit quand il se brûle), intervient dans cette saga en tant qu’ex propriétaire-président (très controversé) des Spurs de 1991 à 2001. Depuis plusieurs semaines, le nouveau Lord arrose les médias de déclarations vachardes contre West Ham, club qu’il accuse de toutes les entourloupes et coups fourrés imaginables dans cette affaire du stade olympique. Après s’être fait casser tant de sucre sur le dos, on verra si Karren resignera pour une nouvelle série de The Apprentice avec le new Lord (mais sûrement que oui).

 

SAMEDI 26 FÉVRIER

Deux nouvelles excessivement bizarroïdes pour commencer le week-end.

Ashley Cole. On apprend que, le 20 février dernier, le latéral gauche a accidentellement blessé un étudiant au centre d’entraînement du club (Cobham, sud de Londres) avec une carabine à air comprimé. Ce jeune de 21 ans, Tom Cowan, faisait un stage chez les Blues dans le cadre de ses études à l’université de Loughborough, spécialisée en sport (voir article). Selon un insider, Cole « déconnait » avec l’engin qu’il avait pointé sur l’étudiant « par jeu », quand le coup est parti et a touché Cowan, quasiment à bout portant. Un coup qui part accidentellement pour Ashley Cole, rien d’étonnant. Le malheureux étudiant a été soigné sur place (blessures au flanc, heureusement superficielles, car l’arme peut être mortelle). Cette mystérieuse source ajoute :

« Cela paraît dingue qu’un footballeur de PL puisse apporter une carabine dans les vestiaires du centre d’entraînement et déconner avec sans aucune précaution. »

Ça ou Cole voulait vraiment zigouiller John Terry. Cole a déclaré « ignorer que l’arme était chargée », ce qui le fait passer pour encore plus demeuré que nécessaire (la .22 long rifle à plombs est l’arme la plus puissante autorisée sans permis en Grande-Bretagne). En loi britannique, cet incident peut être considéré comme « actual bodily harm » (coups et blessures), un délit passible de cinq ans de prison et une amende illimitée.

Il s’en passe décidemment de drôles dans ce centre d’entraînement. On se souvient de l’affaire Terry en décembre 2009, qui avait précédé le Terrygate, où il faisait payer de riches curieux 10 000 £ la visite du centre d’entraînement. Pour sa défense, Terry jura alors que l’argent avait été versé à des œuvres caritatives. Carlo Ancelotti avait déclaré « n’avoir rien remarqué » (plusieurs de ces tours avaient été conduits en sa présence). Ancelotti refuse de punir Cole, tout en niant que les joueurs ont pris le pouvoir au Bridge. L’Italien déclare :

« Ashley s’est excusé, par conséquent, c’est difficile de le punir. »

Voir article. Devant le tollé provoqué, le club a finalement infligé à Cole l’amende maximale autorisée, deux semaines de salaire (soit 250 000 £). La police du Surrey a contacté le club pour en savoir plus, mais a déjà laissé entendre qu’aucune poursuite ne sera engagée s’il ne peut être prouvé que le tir était intentionnel. On peut d’ores et déjà suggérer un nouveau club pour Cole, s’il se fait virer : Aldershot, surnommé « The Shots ». En parlant d’Aldershot…

Scandale bus-ubuesque à Port Vale, mieux que Knysna. La scène se déroule dans l’autocar de Port Vale quelque part sur l’autoroute M6 (PV est un club de D4 de la banlieue de Stoke, 6è actuellement). Les Valiants se rendent justement à Aldershot (sud-ouest de Londres). 

Pause bienvenue, mais mal barrée

Pause bienvenue mais mal barrée quand même

Peu après le départ, le nouveau (mais déjà extrêmement controversé) manager Jim Gannon s’accroche sévère avec son adjoint, Geoff Horsfield, l’ex buteur de Birmingham City, les insultes fusent (ce dernier vient d’apprendre que le manager s’est plaint par écrit sur lui auprès du président du club, ce que nie Gannon… jusqu’au moment où Horsfield lui présente une photocopie de la lettre !). Gannon ordonne alors au chauffeur de s’arrêter à la prochaine aire d’autoroute pour le laisser descendre. Là, il contacte le président du club et son avocat, qui vient de suite le chercher.

Deux heures plus tard, alors que le bus s’approche de la destination finale, Horsfield reçoit un coup de fil du président lui demandant de rappliquer d’urgence sur Stoke, à 250 kms de là. Il est donc déposé dans une autre station-service… Le gardien du club, Stuart Tomlinson, tweete :

« Wow, il se passe des trucs incroyables dans notre bus qui file sur Aldershot, nos deux entraîneurs ont quitté le bus en cours de route. »

Port Vale, sans ses deux managers, a quand même gagné 2-1 chez les Shots (avec les joueurs qui improvisèrent une célébration de but ridiculisant l’incident, à la manière de Jimmy Bullard tançant ses coéquipiers, voir ici).

Port Vale était deuxième à Noël mais les choses se sont gâtées depuis l’arrivée de Gannon en janvier, qui, selon certaines rumeurs, ferait tout pour se débarrasser de son numéro 2, Horsfield (apprécié des supporters), afin de faire venir son propre adjoint. Selon d’autres rumeurs, Horsfield passerait son temps à monter les supporters contre Gannon histoire de lui piquer sa place… Le tout sur fond de révolte du vestiaire et graves problèmes financiers (3M de £ de dettes). La dispute n’est pas prête de se régler, comme nous l’explique cet article du Daily Telegraph (l’adjoint a été mis en « gardening leave » – congé forcé – le temps que le club mène l’enquête).

C'était soit ça, soit Stoke City

C'était soit ça, soit Stoke City

Face à la situation critique du club (3M de dettes), les supporters de Port Vale ont lancé une campagne « Black and Gold Until Its Sold » (couleurs traditionnelles du club – campagne similaire à celle anti-Glazer des supporters de Man U). Ce club qui n’a jamais connu l’élite (juste deux périodes en D2) a un actionnaire célèbre : Robbie Williams (voir sa « performance » dans un jubilé mémorable du club… voir ici). L’ex star de Take That vit désormais en Californie et avait monté le L.A Vale FC (dissous aujourd’hui suite à une escroquerie – non, Rocancourt n’y est pour rien). Les supporters Valiants l’implorent de les aider à sauver le club, menacé de redressement judiciaire.

Alan Baker, le directeur de la campagne, profite de la fréquente présence de Robbie en Angleterre cette année (il répète pour une grosse tournée européenne de Take That à partir de mai) pour lancer un cri du cœur digne d’une vraie groupie :

« Robbie, nous te demandons solennellement de nous aider à faire changer le club de direction. Tout le monde nous connaît comme le club de Robbie Williams. Nous te sommes infiniment reconnaissants pour ton aide précieuse il y a huit ans mais maintenant, nous avons plus que jamais besoin de toi. S’il te plaît, soutiens l’offre de Monsieur Chaudry ainsi que notre mouvement. Nous faisons tout pour faire changer les choses, protestations, manifestions, etc. mais rien ne bouge, viens-nous en aide. »

Chaudry, homme d’affaires de Newcastle, serait intéressé pour reprendre le club pour 2M de £. Ce club, relégué de D3 la saison dernière, fut placé en redressement judiciaire il y a dix ans et ne s’en est jamais vraiment remis depuis.

Port Vale, fut l’un des premiers clubs anglais repris collectivement par les supporters (Valiant 2001), ce qu’on appelle traditionnellement un « supporter-owned club ». Huit cent supporters rachetèrent des actions du club. Robbie Williams acquit alors une action de 24,9 %, d’une valeur de 250 000 £, et le club profita d’une grosse injection de cash pour se relancer, temporairement (un Williams qui n’a pas été vu du côté de Vale Park depuis deux ans, sa famille assiste cependant à tous les matchs). Port Vale est aussi connu pour sa folie des grandeurs à la fin des années 40 (alors en D3), où son projet de stade (l’actuel Vale Park) fut surnommé « le Wembley du Nord » car les plans initiaux devaient le mettre à 70 000 places. Il ouvrit en 1950 avec une capacité de 50 000 (19 000 aujourd’hui)

Leon "Neon Light" Knight, un phénomène

Leon "Neon Light" Knight, un phénomène

Cet incident du bus rappelle un extraordinaire et comique épisode début 2006 entre Mark McGhee, entraîneur « spontané » et no-nonsense de Brighton et Leon Knight, enfant terrible du foot anglais (surnommé Neon Light, il aime sortir…). Le 2 janvier 2006, Brighton se rend à Southampton. Une grosse altercation éclate dans le bus entre McGhee et Knight, petite boule de nerfs bling bling d’1m62. L’Ecossais fait alors arrêter l’autocar, empoigne le cousin de Zat (Bolton) et l’éjecte du bus, en pleine New Forest et par un froid de canard ! Quatre jours plus tard, Knight sera transféré à Swansea, d’où il se fera virer neuf mois après, ayant accumulé une collection impressionnante d’amendes (ce joueur très prometteur se retrouve aujourd’hui en Irlande du Nord… Il fut Espoir anglais, formé à Senrab et Chelsea – Gianfranco Zola le prit sous son aile). Lire « The curious world of Leon Knight ».

 

WEEK-END DU 26 & 27 FÉVRIER

On apprend la mort de Dean Richards, 36 ans, des suites d’une longue maladie (tumeur au cerveau). Cet ex arrière central avait successivement porté les couleurs de Bradford City, Wolves, Southampton et Tottenham.

En octobre 1991, à seulement 17 ans, Richards fait ses débuts pour Bradford City (D3). Il est élégant, vif, athlétique et excellent dans les airs… et très discret. Trop timide d’ailleurs pour l’entraîneur des Bantams, Frank Stapleton (le célèbre Irlandais de Man United), qui, un jour, avant de démarrer l’entraînement, lui fait hurler le nom de tous ses coéquipiers !

En 1995, Graham Taylor, alors manager de Wolverhampton (D2), recrute Richards. Il dispute 145 matchs avec les Wolves et devient un « cult hero ». Il se distingue même dans les buts ! (voir clip, à 4’10 – ne pas trop faire attention à sa boulette, 3’47…).

En 1999, Richards part aux Saints de Southampton (PL, managé par Glenn Hoddle). Puis, en 2001, Hoddle le fait venir aux Spurs, pour 8,1M de £, record de l’époque pour un joueur anglais non capé (juste quatre capes Espoirs –  Richards eut le malheur d’atteindre son pic à un moment où l’Angleterre regorgeait de bons joueurs à son poste). Il ne tarde pas à briller, et marque d’une tête… pour son premier match à White Hart Lane le 29 septembre contre Man United. Ce fameux match où Spurs menait 3-0 à la mi-temps au son des « Olé »… avant de se prendre cinq buts après la pause et perdre 5-3 ! (voir « Les grands comebacks du football anglais » ici, entrée du 5 & 6 février). Malheureusement, sa période Spurs fut plombée par de nombreuses blessures.

En mars 2005, Richards doit raccrocher les crampons (pour cause de vertiges et migraines persistantes). Depuis août 2007, il entraînait les jeunes à Bradford City (D4). Un hommage lui sera rendu lors du Wolves – Tottenham du 6 mars, deux des quatre clubs dont il porta les couleurs. Farewell, Deano…

28è journée de Premier League. Résultats, résumés de match et statistiques ici.

TOP XI TK :

——————–Van der Sar——————

K Walker—-Jagielka——–Vidic——-Enrique

Coleman—–O’Hara—-Hitzlsperger—-Osman

————Chicharito———Sturridge ———–

Remplaçants : Howard, Smalling, Arteta, Murphy, Downing, Ebanks-Blake, Beckford

Ont aussi brillé : P Neville, Edwards, Tomkins, Ba, Parker, Duff, Hammill, A Young, Nani

 

FLOP XI TK :

———————–Reina——————–

Salgado—–Cathcart——Bramble—-D Wilson

Emerton—–J Jones——Andrews—-Pedersen

————Santa Cruz——–DJ Campbell——–

Remplaçants : Harper, R Taylor, Grella, Muntari, Richardson, Rodallega, Bent

Ont aussi vrillé : Joe Cole (a joué une mi-temps), et quasiment tout le reste des XI de Blackburn et Blackpool (ajoutons-y le XI de Liverpool, mis à part Kuyt et Suarez), proper shocking.

La stat du week-end : Chicharito a marqué 9 buts en… 13 tirs / têtes cette saison ! [10 depuis hier]. Il ne serait pas étonnant que Sir Alex écarte (temporairement) un Rooney en surchauffe nerveuse, pour titulariser le Petit Pois, histoire aussi de piquer au vif le Roo…

9 buts sur 13 tentatives. Owen, 5 brancards sur 9 tirs.

Hernandez : 9 buts sur 13 tentatives. Owen, 4 brancards sur 7 tirs.

Un mot sur l’horrible coup de coude de Rooney sur McCarthy : il est grand temps que Roo prenne des cours d’anger management. Son vilain coup sur McFazdean de Crawley (voir ici, entrée samedi 19 & dimanche 20 février) était passé quasiment inaperçu mais en disait long sur cette incapacité à se contrôler qui a toujours plus ou moins terni son jeu (il semblait pourtant avoir maîtrisé ses démons la saison dernière). Alex Ferguson est bien sûr convaincu qu’il s’agit d’une witch-hunt contre son angélique Roo… Il déclare, à chaud :

« Je viens de visionner ça et y’a rien, absolument rien, juste un télescopage de deux joueurs, c’est ce qu’a vu aussi l’arbitre. Mais juste parce qu’il s’agit de Wayne Rooney, les médias vont probablement déclencher une campagne pour le faire pendre ou électrocuter avant mardi. »

Ferguson, qui a souvent accusé la presse nationale de « détester Man United » entretient des relations tendues avec nombre de médias ces dernières années. Il avait notamment lancé de violentes attaques contre cette même presse en décembre 2005 quand United avait fini dernier de sa poule de qualification en Ligue des Champions et pointait à douze longeurs du leader Chelsea (voir ici). Ce nouvel épisode fait penser à la fameuse remarque au vitriol contre la presse de l’Ecossais Tommy Docherty, ex manager des Red Devils (1972-77) :

« J’ai toujours dit que la presse avait sa place dans notre société, mais personne ne l’a encore creusée. »

Comme nous l’avons souvent évoqué dans le forum anglais des Cahiers (voir ici et aussi ici), Fergie refuse de parler à la BBC depuis 2004 et un documentaire de Panorama intitulé « Father and son », sur sa vie et la carrière d’agent sportif de son fiston Jason. Le docu égratignait surtout ce dernier et son agence Elite (notamment lors du transfert de Massimo Taibi et Jaap Stam). Fergie exigea des excuses, elles ne vinrent jamais ; depuis, il refuse de parler à la Beeb et envoie son adjoint à sa place (il s’adresse aux autres chaînes mais les a aussi souvent malmenées). Et ce, malgré l’obligation contractuelle figurant au contrat entre la Premier League et les médias (la BBC paie la Premier League plc 63M / an pour les droits de diffusion de la PL dans son émission phare, Match of the Day). La PL a régulièrement tenté (timidement) de régler la situation, notamment via la League Managers Association, mais se contente de lui coller des amendes (70 000 £ à ce jour).

Il ne reste plus que dix journées de PL et l’on rentre maintenant de plain-pied dans de ce que l’on appelle traditionnellement le « run-in » (sprint final, dernière ligne droite). Le « run-in » est un terme très utilisé dans la presse spécialisée et parmi les supporters. Cette période de fin de saison, dont l’importance cruciale est soulignée à l’envi, n’est pas précisément définie dans le temps mais correspond approximativement aux dix derniers matchs du championnat. Le run-in est aussi appelé parfois le « business end » de la saison, là où tout se joue et se décide.

Le run-in comporte plusieurs subdivisions. Outre celle de la course au titre et aux places européennes, la plus dramatique est la « relegation dogfight / scrap » (bataille pour le maintien). Pour toutes ces équipes, qu’elles jouent le titre, l’Europe ou le maintien, c’est « squeaky bum time », littéralement « la période des derrières serrés », là où il faut serrer les fesses (c’est Alex Ferguson qui inventa l’expression en 2005).

34è journée de D2 (sur 46), et un peu aussi sur la 33è journée disputée mardi soir (le 22). Résultats, résumés de match et statistiques : cliquez ici.

Taarabt, une saison de ouf

Taarabt, une saison de ouf

QPR (1er) bat Middlesbrough 3-0 à l’extérieur. 67 points pour les R’s et six points d’avance sur le premier des play-offs, Cardiff (3è). Malgré les absences de leurs buteurs Mackie et Agyemang, les Rangers dominent toujours ce championnat très disputé. Dixième but de Heidar Helguson, l’international islandais du nouveau club de Pascal Chimbonda (que Neil Warnock, manager, appelait « Chinbomba » au début – le Yorkshireman a toujours eu du mal avec les noms qui sortent des Smith ou Johnson).

A saluer l’extraordinaire saison de l’ex Spur Adel Taarabt (qui intéressait Newcastle et Man United pendant le mercato d’hiver, Chelsea s’est ajouté à la liste des prétendants). Les stats du Marocain sont impressionnantes :

  • Taarabt a joué TOUS les matchs de championnat (ils ne sont qu’une quinzaine d’autres en D2 à avoir réalisé cet exploit, dont la moitié de gardiens)
  • il est cinquième ex-aequo du classement des buteurs, avec 15 réalisations
  • il est en tête du classement des tentatives sur le but (128, dont 73 cadrées)
  • il est en tête du classement des passes décisives (13)
  • il n’a commis que 21 fautes (contre 68 à Becchio et 76 à Holt, le buteur de Norwich)

Swansea (désormais 2è) vainqueur de Leeds (6è) 3-0. C’est bien deux clubs gallois qu’on pourrait avoir en PL la saison prochaine ! A noter la forme exceptionnelle de Scott Sinclair, encore deux buts pour le reject de Chelsea,  désormais deuxième meilleur buteur de D2, avec 16 pions.

Un Leeds qui peine, comme lors du superbe derby du Yorkshire il y a quatre jours, Leeds-Barnsley, 3-3 (Becchio, 15è but, et Gradel, x 2, énorme saison pour l’Ivoirien, qui affole les compteurs). Bradley Johnson expulsé à la 52è après deux fautes sur le même joueur (Jacob Mellis) en l’espace de huit minutes et sous les yeux de l’arbitre ! (Mark Clattenburg). Leeds qui se prend encore un but dans les dix dernières minutes (à la 83è), des Whites qui ont décidemment beaucoup de mal à tenir un score. C’était la huitième fois en championnat cette saison à domicile (sur dix-sept) que Leeds perdait l’avantage après avoir mené. Ils visent la montée automatique vu que les play-offs ne leur réussissent guère… Jugez plutôt :

  • 1987, Leeds, entraîné par Billy Bremner, éliminé par Charlton en demi des PO
  • 2006, sorti par Watford en finale (et relégué en D3 la saison suivante)
  • 2008, le Leeds de McAllister, battu en finale des PO de D3 par Doncaster
  • 2009, Leeds défait par Millwall en demi des PO de D3

Cardiff (3è) bat Hull 2-0 à l’extérieur, après avoir battu Leicester 2-0 mardi, pour le 300è match de Dave Jones à la tête des Bluebirds. Buts de Chopra et du Gunner prêté Emmanuel-Thomas. Chopra avait déjà marqué mardi, en compagnie de Ramsey, là où le Gunner commença sa carrière. Il signe ainsi son premier but depuis treize mois et sa longue convalescence, jambe cassée par le Potter Shawcross [le 1er mars, Ramsey est retourné à Arsenal].

Norwich (4è), vainqueur de Barnsley à l’extérieur, 2-0.

Nottingham Forest (5è) ne peut faire que match nul 0-0 contre Millwall.

En bas de classement, 23è, Sheffield United s’enfonce, battu 1-0 à domicile par Derby. Treize matchs d’affilée sans victoire pour les Blades et Micky Adams, le manager qui avait succédé à Gary Speed il y a deux mois. Le « Steel City Derby » entre Sheff Wednesday et Sheff United se jouera probablement en D3 l’an prochain…

La lanterne rouge est le Preston North End de Phil Brown, battu 2-1 à domicile par Burnley, dans le derby du Lancashire. L’ex manager de Hull est lui aussi toujours à la recherche de son premier succès après dix matchs à la tête de PNE. Preston avait tenu en échec Nottingham Forest mardi, 2-2, gratifiant les 28 000 spectateurs d’une fin de match spectaculaire. Premier but du Red Konchesky (prêté par Liverpool), à la 54è. Puis but de Cohen à la 92è, suivi d’une égalisation de Billy Jones (PNE) à la 96è … Exubérantes scènes de liesse sur le banc PNE, trop d’ailleurs (début de baston entre les deux bancs). Forest signait là son 36è match consécutif sans défaite à domicile.

 

DIMANCHE 27 FÉVRIER

Douzième anniversaire du dernier XI 100 % anglais vu en PL (y compris les remplaçants). Le 27 février 1999, John Gregory, manager d’Aston Villa, alignait un XI qui sentait bon la rose (l’un des symboles de l’Angleterre) :

————————Oakes————

Wright—–Southgate—-Watson—-Scimeca

Merson—–Grayson—–Taylor——Hendrie

————-Dublin————-Joachim———–

Les trois remplaçants : Barry, Draper, Collymore (seulement trois remplaçants nommés étaient permis jusqu’en 1999-2000, puis cinq par la suite et sept à partir de 2009-2010).

Villa, 4è, perdit 4-1 contre Coventry, 18è. Gregory, un manager prometteur qu’on prédisait futur sélectionneur national devint par la suite un paria du foot anglais (trop de casseroles), dut s’exiler en Israël en 2009 avec un salaire quinze fois inférieur à celui de Villa. Depuis ce 27 février 1999, 4 562 matchs ont été disputés en PL sans revoir un XI 100 % anglais. Enfin, pas tout à fait… On ressentit un frisson patriotique quand Steve McLaren aligna un XI de départ bien engliche en 2006. Mais l’un de ces joueurs, James Morrison, fut appelé en sélection écossaise deux ans plus tard. Boro jouait un match de coupe UEFA contre Séville la semaine suivante, et avait aligné une équipe essentiellement composée de jeunes du club (sans leurs étrangers vedettes, Yakubu, Mendieta, Hasselbaink, Boateng, Schwarzer, etc.).

Une équipe qui banderait aisément en entendant le God Save the Queen

Une équipe qui banderait aisément en entendant le God Save the Queen

Cette saison, Newcastle est l’équipe la plus anglaise : 16 des 27 joueurs « senior » de l’effectif sont anglais (59 %). Les autres clubs (nombre d’Anglais utilisés pendant cet exercice) : Aston Villa et Newcastle 16, Sunderland, Blackpool et West Ham 13, Birmingham 12, Wolves 11, Bolton 10, Everton, Liverpool, Manchester United et Tottenham 9, Fulham, Manchester City et Stoke 8, West Brom 7, Blackburn et Wigan 6, Chelsea 5, Arsenal 4.

Dans l’histoire du football anglais, 1999 s’impose comme une sorte de jalon-charnière. En décembre de cette année-là, Chelsea fut le premier club de PL à aligner un XI 100 % non-britannique contre Southampton. Par contre, eux, gagnèrent 2-1 chez les Saints (De Goey, Petrescu, Thome, Leboeuf, Babayaro, Ferrer, Deschamps, Poyet, Di Matteo, Ambrosetti, Flo).

Arsenal 1 – Birmingham 2, superbe finale de Coupe de la Ligue. Van Persie se blesse en inscrivant une belle reprise de volée. Ce match marque le cinquantième anniversaire de la League Cup. Cette Coupe de la Ligue, officiellement appelée la Football League Cup (du temps où la FL regroupait les quatre divisions de la D1 à la D4, 92 clubs), fut créée presque par accident.

A la fin des années 50, la Football League cherchait un moyen de remédier à la baisse des affluences, qui avaient commencé à sérieusement décliner après dix ans de boom post guerre. La FL proposa de réduire à vingt le nombre de clubs par division, et de combler le déficit avec une nouvelle coupe, jouée en semaine et en nocturne, profitant des nouveaux éclairages que de nombreux clubs venaient d’installer. Les présidents de club rejetèrent la proposition de réduction du nombre d’équipes mais gardèrent la coupe. On l’appela tout naturellement League Cup. Son succès mit du temps à se dessiner et elle connut des débuts difficiles (seuls 46 clubs sur 92 participèrent à la première édition, en 1960-1961, et nombre de gros de l’époque – Arsenal, Wolves, Spurs, Sheffield Wednesday – ne la disputèrent pas jusqu’en 1965, seuls quelques clubs de D1 jouèrent le jeu).

Il fallut attendre la saison 1965-1965 pour que les gros clubs la prennent au sérieux (à la faveur d’une promesse de finale à Wembley assortie d’une place en Coupe des Villes de Foire… mais seulement pour les clubs de D1). La League Cup connut son apogée dans les années 70 et 80 (les finales se disputaient souvent entre gros, Nottingham Forest, Liverpool, Everton, etc.) avant d’être victime d’un engorgement du calendrier et d’une redistribution des priorités dans les années 90. Depuis, sa cote a fluctué, au même rythme que le nom de ses sponsors (depuis 1982), la Milk Cup, la Littlewoods Cup, Rumbelows Cup, Coca-Cola Cup, Worthington Cup et enfin Carling Cup à partir de 2003. La France est le seul autre pays européen qui offre une place en UEFA au vainqueur de sa seconde coupe nationale.

Voir le diaporama sur les grandes finales de Coupe de la Ligue. Parmi les plus belles finales de ces vingt-cinq dernières années, celle de 1988 (Luton Town 3 – Arsenal 2, deux buts de l’ex Caennais Brian Stein pour les Hatters) et 1989, entre Nottingham Forest et Luton Town, 3-2 pour les Villans. Et ouais, je ne raconte pas d’histoire, y’a à peine vingt ans, Luton était en D1 et faisait trembler les grands. Ces mêmes Hatters, club fondé en 1885, végètent désormais en D5 et pourraient bien se faire doubler pour la symbolique montée en Football League par l’AFC Wimbledon, formidable club créé en 2002 seulement, et qui démarra son humble existence en D9 !

   Mini crise à Sunderland AFC. Quatrième défaite de suite ce week-end pour des Black Cats qui vivent mal l’après Darren Bent. Un exécrable mois de février pour le club, aucun point inscrit depuis le 22 janvier… Certains joueurs sont aux abonnés absents (Titus Bramble et Jordan Henderson en particulier).

Il n’y a pas que sur le terrain que les choses vont mal. La blague fait le tour des directoires de clubs de foot anglais : comment devient-on millionnaire ? Soyez déjà milliardaire, et ensuite achetez un club de foot. Ce calembour de moyen aloi pourrait s’appliquer à SAFC qui tire salement la langue, dans tous les domaines.

Sunderland est un club à la croisée des chemins. Les interrogations fusent et, depuis fin janvier, on entend Niall Quinn et Steve Bruce se répandre dans les médias sur un soi-disant « manque de soutien des supps Black Cats ». Etrange. La fin janvier correspond justement au début de la grosse baisse de forme des Black Cats. Les dirigeants essaieraient-ils de masquer maladroitement la mauvaise passe actuelle ? (et faire oublier l’étrange vente express de Darren Bent). La question de fond reste cependant la suivante : comment aborder l’avenir pour un club ambitieux comme Sunderland, suffisamment gros pour viser le top Ten régulièrement, mais forcément limité à une vie d’honnête ventre-mouiste ?  

Tout cet étalage public d’état d’âme coïncide avec la publication par le club des comptes pour la saison 2009-2010. Et, damn, une nouvelle fois, c’est pas folichon : 66M de revenus, pour 96M de dépenses (dont 4,4M rien qu’en frais d’agent !). Ellis Short, le propriétaire, zilliardaire américain d’origine irlandaise (résident Londonien depuis 1995), devra encore mettre la main à la poche pour combler le déficit. On dit Short à court de fun. Il se lasserait un peu de renflouer les caisses tous les ans en faisant du surplace (syndrome Randy Lerner TM). Lors de la dernière journée de la saison 2008-2009, voyant la fête dans les rues de Sunderland (maintien de justesse des Black Cats combinée à la descente en D2 de Newcastle), Short s’enthousiasma, et lâcha à Niall Quinn :

« This Sunderland is one crazy, son-of-a-bitch club. »

L’adrénaline est retombée, le chiffre d’affaires du club stagne, les résultats sont moyens, et la son of a bitch, c’est plutôt les performances actuelles et cette PL qui, tel un gouffre sans fond, engloutit des sommes vertigineuses.

Entre septembre et décembre 2008, Ellis Short rachète la totalité des actions du club au consortium irlandais Drumaville pour une somme modique (25M de £). L’Américain n’est ni un amoureux du football, ni candidat à un « ego trip ». C’est un financier discret qui, même s’il compte bien faire fructifier son investissement, cherche surtout à s’encanailler un peu en dehors de son monde feutré et coincé des hedge funds et private equity.

Cependant, la réalité économique frappe dur depuis deux ans, les affluences et la billetterie sont en baisse par rapport aux deux saisons précédentes, bien inférieures aux projections de 44 000 spectateurs / match (39 000 de moyenne cette saison). Niall Quinn, le président (une Sunderland Legend), a récemment multiplié les sorties kamikazes dans la presse critiquant vivement les « supporters qui regardent les matchs dans les pubs au lieu de se rendre au Stadium of Light. ». Il y a exactement dix saisons, sous Peter Reid, le club finissait 7è de PL, et attirait 47 000 de moyenne (soit la troisième de PL à l’époque, derrière Man United et Newcastle). En attendant, Steve Bruce vient de signer un nouveau contrat qui le maintient en place jusqu’en 2014.

 

LUNDI 28 FÉVRIER

Peterborough United, fantasque club s’il en est (4è de D3 et surnommé Posh, qui signifie aussi « chic » en anglais), annonce le prix annuel de son nouvel abonnement « Chairman’s Choice »… 15 000 £ par an ! Dix seront mis en vente le 7 mars (le prix de l’abonnement à vie de Posh est à 12 000 £, l’ordinaire en « populaires » à partir de 275 £ – 400 pour la place assise). Posh fait un chiffre d’affaires de 9M de £ et affiche une affluence moyenne de 6 370 spectateurs cette saison (8 913 l’an dernier, en D2).

Barry Fry, azimuté depuis les Sixties

Barry Fry, répertorié azimuté depuis les Sixties

Probablement encore un coup de Barry Fry, 65 ans, Director of football à Posh et l’un des personnages les plus frappadingues du football anglais depuis presque quarante ans. Pour ces 18 000 €, on aura droit au traitement VIP : un fauteuil en cuir dans la loge des dirigeants et amuse-gueules à volonté (dont la fameuse « pie »), ainsi que des wagons de buts. Posh sait faire parler la poudre : 75 pions pour et 60 contre cette saison, sur 33 matchs ! Relégués de D2 la saison dernière, 80 encaissés, 117 toutes compétitions confondues. Dans leur première saison en football League (1960-1961), ils marquèrent 134 buts ! (record de la FL).

 

Leur manager est Darren Ferguson (fils de), que le club a rappelé il y a deux mois … après l’avoir limogé en novembre 2009. Les quatre abonnements classiques les plus chers en Angleterre sont à Arsenal (1 825 £), Chelsea (1 695), Tottenham (1 210) et Man United (931). Les loges les plus coûteuses sont à Everton (54 000 £ pour dix personnes), Chelsea (48 000 pour huit-seize personnes), Fulham (de 3 600 à 5 515 par personne et par match, dix invités max.), Man United (35 460 pour six-huit), Tottenham (33 120, pour huit), Blackburn (32 640 pour huit), Man City (30 000 £ pour huit), et Arsenal (structure de prix complexes). Les moins chères sont à Bolton (à partir de 65 £ par personne par match).

  La Football Association déclare qu’elle ne prendra pas de sanction dans l’affaire du coup de coude de Rooney sur McCarthy, en répétant à l’envi qu’elle ne peut « légalement » intervenir (l’arbitre, Mark Clattenburg, n’ayant pas admis s’être trompé. Lire cet intéressant article, et celui-ci qui explique le pourquoi du comment). La FA se réfugie derrière le règlement Fifa pour justifier son impuissance. Une stratégie bien pratique qui fait écrire à Sam Wallace dans The Independent :

« Le moment de folie de Rooney est indéfendable, mais les arbitres doivent composer avec un système bourré d’imperfections […] Il est de la responsabilité de la FA de tenter de modifier le système actuel afin de le rendre plus juste. Mais ni le corps arbitral, ni la FA n’a le courage de mener ce combat. »

Cela n’est guère étonnant. La FA est devenue un « toothless tiger », un fauve édenté ; un tigre de papier puissant en théorie, mais inoffensif dans les faits. Comme on le lit souvent dans les colonnes du fil anglais des Cahiers, ainsi que sur ce blog (voir affaire Leyton Orient – West Ham, entrée du 16 février), on constate une lente mais épouvantable érosion du pouvoir de la FA depuis une bonne dizaine d’années, accompagné d’un désintérêt pour le football.

Progressivement, la fédé a abandonné les affaires courantes et la gestion des clubs à l’omnipotente Premier League (et à la Football League), elle-même réticente à intervenir contre les clubs majeurs qui la nourrissent (et dont les représentants, puissants, siègent au directoire de la FA). Au fil des ans, la fédération est devenue une sorte de propriétaire foncier, dirigée par des hommes d’affaires consensuels (tel le dernier président nommé, David Bernstein), plus préoccupés de gérer les différents scandales et fiascos que de préoccuper de football (affaires de sexe, dettes monstrueuses de Wembley, budget du football amateur détourné, etc.). Les rares personnes ayant tenté de faire bouger les choses de l’intérieur (comme Ian Watmore, chief exec de juin 2009 à mars 2010) ont soit rapidement démissionné, soit été poussées vers la sortie. Une fédération où « un Blazer chasse l’autre », comme le veut l’expression anglaise consacrée (figure métonymique désignant un bureaucrate interchangeable – l’expression anglaise « Blazer Brigade » fait référence à un groupe de dirigeants rigides et « corporate », issus des classes supérieures et peu en phase avec le terrain). Et cela ne date pas d’aujourd’hui, comme le montre cet article de 2004 paru dans The Independent.

  Louis Saha manque un virage et plante sa Ferrari 458, du côté de Wilmslow (Cheshire, sud du Greater Manchester), coin prisé des footballeurs et autres stars de soaps. L’ex Messin est indemne. L’accident a eu lieu à la sortie du tunnel à l’intérieur duquel Cristiano Ronaldo avait réduit sa Ferrari en bouillie, en janvier 2009. Saha est en bonne compagnie parmi les footballeurs « who can’t take corners », voir diaporama.

Kevin Quigagne.