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Saison historique pour les Red Devils, celle du dix-neuvième titre, tant convoité depuis le célèbre vœu de Fergie en 2002 de « faire tomber Liverpool de son putain de perchoir ». Certes, le United version 2010-2011 n’est pas un grand cru millésimé. Pour autant, ce n’est pas une piquette non plus.

Qui dit fin de saison, dit examen des performances pour chacun des vingt-neuf joueurs utilisés en championnat, ainsi que leur manager, le prof principal de la classe 2010-2011. Une évaluation de fin d’année qui prend forcément des allures de bulletin scolaire.

Dernière partie aujourd’hui (voir deuxième partie ici, et troisième partie ici – seules les prestations Premier League ont été prises en compte dans la notation. Légende : P = participations en classe – apparitions. B = buts. N = note – sur 20).

Voici les appréciations du Conseil de classe.

 

Gabriel Obertan     P : 7     B :  0     N : 9

Gabriel, avec tous ses camarades

Gabriel, avec tous ses camarades

Gabriel a disputé son tout premier match sous l’uniforme Red en octobre 2009 contre Barnsley et pourrait bien y finir aussi s’il ne met pas un gros coup de collier très rapidement. Depuis son arrivée dans l’établissement il y a deux ans, il n’a pas su saisir les diverses opportunités qui se sont présentées à lui. N’est plus apparu dans le groupe que deux fois depuis cinq mois. A surtout évolué en réserve le mercredi après-midi avec l’UNSS, en coupe et en Ligue des Champions. En technologie, s’est amélioré dans le module « cadrage » mais attention aux déchets. En orthographe et expression technique, ne maîtrise par encore l’art (certes difficile) de la virgule mais affiche de la bonne volonté. Mais tout cela suffira-t-il ? Gabriel doit s’extraire de cette spirale négative et davantage croire en lui. En premier lieu, il doit se montrer plus régulier. Dynamique, rapide, technique, en théorie, il a tout pour faire une honnête carrière dans le foot anglais, mais probablement pas dans cet établissement. Avertissement du Conseil.

 

Michael Owen     P : 11     B :  2     N : 9,5

Un cas délicat que le Conseil a dû aborder avec précaution mais sans états d’âme. Michael a débarqué chez nous été 2009 à grand renfort de publicité, accompagné d’un dossier scolaire aussi étrange que fascinant. Michael n’est pas un élève comme les autres. A lui seul, il génère toute une industrie et, après son exclusion de Newcastle, sa société de management (Wasserman Media Group) a produit une extraordinaire brochure de 32 pages sur le phénomène afin de convaincre les candidats à la reprise. Certes, une démarche inhabituelle mais pourquoi pas. C’était surtout hautement comique, en particulier les sections surréalistes telles que « Michael Owen : The Athlete, The Ambassador, The Icon » et « Michael Owen –  Brand values ». Les atouts de Michael étaient tous listés : « good-looking », « cool », « charismatic and aspirational » et même « clean and fresh »… Il était également décrit comme « young » et « fit and healthy » (à voir absolument ! Version complète ici, et résumé ici). Wasserman comptait ainsi vendre son poulain à un grand établissement européen. Cette année, Michael atteint péniblement la moyenne et on aimerait savoir quel genre de brochure Wasserman Media Group va produire. Les adjectifs « Cool, healthy, fit and young » pourraient passer à la trappe. Optera-t-on pour « uncool, unheathy, unfit and old » ? Sait-on jamais, ça pourrait intéresser West Ham (cf Benni McCarthy & Kieron Dyer).

Michael fait un exposé devant ses camarades

Michael fait un exposé devant ses camarades

L’année n’a pas été de tout repos pour Michael. En musique, un peu juste physiquement, il a parfois avalé la trompette. En biologie, doit mieux juger la physionomie des parties pour espérer de meilleurs résultats. Doit mettre à profit ses nombreuses périodes d’inactivité pour s’améliorer en orthographe et cesser d’être obnubilé par les bolides (ne pas systématiquement épeler « convalescence » par « convoi d’essence » dans les dictées). Pris en flagrant délit de tentative de pompage sur son camarade Owen Hargreaves (qu’il essaie d’émuler – ou « des mulets », comme il écrirait probablement), ce qui explique ses incessants séjours à l’infirmerie. S’est signalé cependant positivement une ou deux fois (notamment à Bolton en début d’année) dans le peu de temps de présence dont il a bénéficié, mais a glissé dans l’ordre établi et se retrouve pas loin du coin réservé aux bonnets d’âne. Ne devrait pas voir son contrat avec l’établissement être renouvelé. Orientation probablement à revoir (destinations exotiques évoquées, dont Derby County). Avertissement du Conseil.

 

Ji-Sung Park     P : 15     B :  5     N : 14,5

Ji-Sung, en plein rasage le matin à l'internat
Ji-Sung, en plein rasage le matin à l’internat

Elève calme, studieux, vif, altruiste et énergique. A collectionné les bons points malgré un exercice perturbé par les blessures et interrompue par la Asian Cup. Souvent surnommé le « unsung hero » du collectif mancunien, l’infatigable Sud-Coréen qui sait mouiller l’uniforme comme personne a continué de prouver tout au long de la saison qu’il est bien plus qu’un vulgaire avaleur de kilomètres sauce Duracell. En musique, a donné quelques récitals de haut niveau. Consciencieux, il rend du travail soigné avec une finition propre, nette et sans bavures. Excellent dans les grandes occasions, comme contre Chelsea début mai (homme du match). Encouragements du Conseil.

 

 

Wayne Rooney    P : 28     B : 11     N : 15

Première moitié de saison difficile
Première moitié de saison tendue

Encore un lourd et épineux dossier à traiter. Wayne est un élève talentueux mais son attitude a continué à le desservir durant cet exercice. Grand chahuteur et parfois violent, Wayne a donné du fil à retordre à une quantité impressionnante d’intervenants au cours de l’année. Toutefois, du strict point de vue de ses performances, l’ensemble reste encourageant et ce brillant élément semble être revenu près de son meilleur niveau (voir clip du dossier 2011). Excellent dernier tiers de saison, ce qui rattrape une première partie d’exercice anonyme, marquée par des affaires et déclarations glauques d’août à octobre (multiples distractions extra-scolaires, le renvoi fut évoqué). Période pénible pour tout le monde pendant laquelle une pléthore de services pédagogiques fut mise à rude épreuve, du psychologue scolaire au médiateur de quartier, en passant par le conseiller d’orientation et l’inspecteur académique (sans parler des calculettes et du personnel service comptabilité).

Wayne excelle en mathématiques et il a parfaitement assimilé l’ensemble des nouveaux outils de repérage et évaluation du calcul d’un contrat.

La suite fut bien plus réjouissante

La suite fut bien plus réjouissante

Au vu d’un premier trimestre décevant (méforme et toujours aucun but en open play à la fin décembre), le Conseil avait adressé à Wayne un avertissement sans frais. Force est de constater que Wayne a su réagir et cela est à son honneur. Excelle en mathématiques où il a parfaitement assimilé l’ensemble des nouveaux outils de repérage et évaluation du calcul d’un contrat. Très doué également en travaux manuels et sa maîtrise du ciseau contre Man City lui a valu les louanges de tous (également doué en couture, jolie confection express du coup du chapeau – 14 minutes – contre West Ham début avril). A également activement participé aux corrections (notamment contre Birmingham et Blackburn, respectivement 5-0 et 7-1). Wayne commet peu de fautes mais il est encore trop indiscipliné dans l’ensemble (24 seulement cette saison, et 5 jaunes – contre 115 et 10 jaunes pour le leader du hit-parade bourrin, Kevin Davies). Pour employer le langage de la cour de récré, Wayne cultive une fâcheuse propension au « pétage de plombs » et doit apprendre à se maîtriser en toute circonstance. Ses vilaines tendances à l’emportement mode gamin gâté-pourri et surprotégé ont refait surface. Peut présenter un danger en classe (cf l’agression gratuite sur James McCarthy, Wigan) et a alourdi un casier disciplinaire trop chargé. Tweete encore trop en cours et a tendance à en rajouter (exemple : « Un Scouser a fait descendre Liverpool de leur piédestal. Un Evertonian en plus. Ce soir, je suis aux anges. »). A cependant répondu présent dans les moments cruciaux. Le Conseil recommande un stage d’anger management cet été chez Sven-Goran Eriksson et décerne les Encouragements.

 

Paul Scholes     P : 22     B : 1     N : 11,5

Paul avec deux copines, traînant dans les couloirs

Paul avec deux copines, traînant dans les couloirs

Ensemble convenable mais sans plus. Début de saison fort encourageant suivi d’un gros relâchement qui explique sa baisse de participation par la suite, surtout lors du dernier trimestre (quatre présences seulement en championnat depuis le 1er mars). Côté positif, il est certain que Paul surveille admirablement bien ses affaires et ne connaît pas de problèmes de possession. A de bonnes idées et sait prendre l’initiative. Créativité en baisse mais des progrès en écriture, d’ailleurs, son autobiographie sort en septembre. Son expérience et sa vista ont sauvé quelques situations délicates. A sa décharge, Paul manque parfois de maîtrise de soi et certaines de ses interventions musclées (et spatio-temporellement ratées) ont pénalisé le groupe. N’a pas comblé ses grosses lacunes dans le tacle. A connu trop de moments d’absence. Il plane parfois et a la tête dans les nuages, d’où il redescend souvent sous forme de perturbations (neuf jaunes en championnat – et exclu contre Man City en FA Cup – des problèmes d’indiscipline récurrents, jamais résolus). Le Conseil a recommandé l’arrêt de cursus, mais Paul a décidé de persister encore un an. Passable.

 

Chris Smalling     P : 16     B : 0     N : 15

De Maidstone United (D7) à Old Trafford, en 20 mois

De Maidstone United (D7) à Old Trafford, en 20 mois

Bilan très satisfaisant pour ce petit nouveau que Fulham acheta une misère (10 000 £) en 2008 à un club amateur et n’aligna qu’une poignée de fois (barré par Bred Hangeland et Aaron Hughes) avant de faire un beau numéro de gymnastique vingt mois plus tard (superbe culbute à la revente, x 1 000). Incontestablement l’une des révélations de l’année. Très calme, posé, déterminé et fort en lecture (du jeu). Déterminé et accrocheur, il sait organiser rapidement ses idées et fait preuve de créativité. Malgré son jeune âge, il participe aux débats avec rigueur et vigueur. Grande maturité. A superbement suppléé Vidic ou Ferdinand. Félicitations.

 

Antonio Valencia     P : 10     B :  1     N : 14

En étude et en soutien personnalisé

Antonio, en étude et en soutien personnalisé

La saison a commencé par un coup dur pour ce véloce élève équatorien. Le 14 septembre, contre les Rangers de Glasgow dans la « Battle of Britain » (Ligue des Champions), Antonio s’est gravement blessé : fracture de la cheville qui le mit hors service six mois. Superbement revenu mi mars, par sa fraîcheur et son énergie, il a prouvé en fin de saison qu’il pourrait bien faire partie du cercle des indispensables l’an prochain. Son raisonnement logique et séquentiel est admirable. Sait prendre des risques dans la manipulation du ballon, précis et appliqué. Encouragements.

 

 

Edwin van der Sar     P : 33     B :  0     N : 18

Quarante ans mais toujours au top, immanquablement présent dans les grands matchs ou son immense expérience et sa force de caractère ont rassuré (hormis un ou deux bémols, surtout contre WBA en octobre dernier a domicile). Sa dernière saison avec les Red Devils conclut merveilleusement une carrière professionnelle entamée en 1990 à l’Ajax. Le jeune David De Gea pourrait avoir la lourde tache de le remplacer (pourvu qu’il ne fasse pas une Taïbi). A aussi été élu dans l’équipe PFA de l’année. Félicitations, mention « Bravo et merci pour l’ensemble de son œuvre ».

 

Nemanja Vidić     P : 35     B :  5     N : 19

Toujours le premier à répondre présent

Toujours le premier à répondre présent

Inamovible bloc de granit serbe, celui que le prof principal, l’été dernier, a nommé délégué de la classe (fait capitaine à la place de Gary Neville) n’a rendu quasiment que des copies irréprochables tout au long de l’année. Logiquement élu dans l’équipe PFA de la saison. Sans doute le meilleur défenseur de la PL, malheureux de n’avoir reçu ni la récompense du PFA Players’ Player of the Year (Gareth Bale) ni celle du Football Writers’ Association Footballer of the Year (décernée à un crack parmi les cancres, Scott Parker, West Ham). En travail du bois et de la matière, Nemanja a excellé dans la fabrication et solidification des charnières, Vidić-Ferdinand étant probablement la meilleure de l’ère Ferguson (avec Bruce-Pallister pas loin derrière). L’art de la tenaille et le maniement de l’étau ont également été admirablement maîtrisés. Seule mini ombre au tableau, Nemanja manque peut-être parfois d’un brin de mobilité. Félicitations d’un Conseil tout excité, avec mention « quasiment parfait ».

 

Même la DDE chambre

Même la DDE chambre

Alex Ferguson (professeur principal). 18.

Très fort en gestion (a bien géré Ryan Giggs tout au long de l’année) et a excellé en science (a trouvé la bonne formule pour tirer le maximum du groupe). Tactiquement au sommet de son art cette année (cf match contre West Ham). Parfois victime du complexe de persécution « londonien » et roi des « mind games » (intox), Sir Ferguson aime chambrer ses collègues et a piqué quelques colères mémorables contre les officiels, les instances et nombre de journalistes. Sir Alex est déterminé à continuer, et à passer peut-être la barre symbolique des vingt titres de champion d’Angleterre. Félicitations.

Kevin Quigagne.

Deuxième partie des évènements et futilités du mois dans le football anglais.  Encore un mois riche en émotions, surprises et cocasseries. Aujourd’hui, du 7 au 13 février.

Au sommaire :

  • Faubert fait la grève
  • Incroyable « Hand of God » non sifflée
  • Vinnie Jones et son remake de « Escape to Victory » … avec Gazza
  • C’est officiel : Ashley Cole is the best (pas au tir au 22, mais en latéral gauche)
  • Publication de la Football Money League
  • Paul Gascoigne. Le parquet, lessivé, jette l’éponge
  • Fin officielle de la saga Alex Oxlade-Chamberlain (reprise au mercato d’été)
  • Shefki Kuqi: son extraordinaire aventure, du Kosovo en guerre à Newcastle United en crise
  • Hicks et Gillett. Les Tom & Jerry du foot anglais are back
  • Le jardinier de Man City se défoule contre Man United
  • West Ham aura le Stade Olympique. Dossier complet
  • 27è journée de Premier League. Ânes à Lyse, TOP XI & FLOP XI et notes des joueurs

Et bien plus encore…

 

LUNDI 7 FÉVRIER

Julien Faubert fait des siennes. L’ex Galactico pique sa crise juste avant le match contre Birmingham. Coup de calgon en trois actes.

Acte I. Julien arrive à Upton Park deux heures avant le match. Avram Grant lui annonce qu’il ne jouera pas. Là-dessus, l’ex Girondin disparaît et se fait la malle (alors que tous les joueurs convoqués au stade sont censés rester pour la durée du match).

Acte II. James Tomkins se blesse à l’échauffement. Grant a alors besoin de Faubert, il le cherche mais point de Julien. Il arrive à le recontacter dix minutes après le début du match et lui demande de rappliquer. Faubert aurait alors refusé.

Acte III. Le mono-capé passera devant la commission de discipline du club la semaine prochaine, et risque deux semaines de salaire d’amende (soit 68 000 £).

Il ne faudra donc plus dire « un retour du diable vauvert », mais un « départ du diable Faubert ».

Faubert, Hammer amer

Faubert, Hammer amer

 

Tottenham révèle sa botte secrète pour convaincre l’Olympic Park Legacy Company de lui refiler le stade olympique : de la street dance et du judo. A voir la version tendance « theme park participatif » des Spurs. Ça risque d’être juste pour décrocher le cocotier. West Ham dévoile la sienne, bien plus « Disco Inferno ». Décision en fin de semaine.

 

Incroyable « Hand of God » non sifflée entre Blyth Spartans et Droylsden en 8è de finale du FA Trophy (coupe entre les 266 clubs professionnels et amateurs de D5 à D8, finale à Wembley, parfois télévisée). La version longue (3 mns) est à voir ! (surtout pour la réaction du public et de ce dirigeant qui tape comme un malade sur la guérite, à 2’02 !). Comble du malheur pour Blyth (club lésé), c’est celui à la main baladeuse qui marqua le but égalisateur à la 81è (2-2). Mais il y a une justice, Blyth gagna le replay deux jours plus tard.

 

Sian Massey, la désormais célébrissime arbitre assistante (et prof de sport à Coventry le reste du temps) était de retour sur la ligne de touche ce week-end, dans le Chesterfield-Aldershot (D4). Un sans-faute selon la presse. Deane Smalley, auteur de deux buts pour les Spireites, a déclaré : « Elle a vraiment été parfaite. » Même son de cloche chez les perdants du jour, Dean Holdsworth, entraîneur des Shots (le prochain club d’Ashley Cole ?) : « J’ai été très impressionné, elle a superbement dirigé la touche.» Faudra envoyer le DVD à Gray & Keys.

 

Roberto Matteo limogé. Il entraînait les Baggies depuis juin 2009 et les avait fait remonter en PL. La situation s’était légèrement détériorée à WBA depuis trois mois : 13 défaites sur les 18 derniers matchs. C’est le quatrième limogé de la saison de PL (le cinquième en incluant Martin O’Neill). Voir le diaporama de l’Independent sur la trentaine de managers virés en League Football cette année (PL + Football League, 92 clubs).

 

MARDI 8 FÉVRIER

Vinnie Jones annonce qu’il veut Paul Gascoigne dans son remake du film « Escape to Victory ». En novembre dernier, les TK avaient parlé du souhait de Gazza de jouer dans ce remake imaginé par Vinnie Jones début 2010, voir article (entrée du 10 novembre).

Le remake avec Vinnie Jones... et Gazza ?

Le remake avec Vinnie Jones... et Gazza ?

Le bookmaker 888sport offre une cote à 500 contre 1 pour un Oscar décerné à Gazza. Ce dernier devrait être aux côtés de Vinnie Jones, qui n’a pas annoncé officiellement quelles autres célébrités seront de la partie. Beckham est pressenti pour le rôle que tenait Bobby Moore (3 contre 1), ainsi que Cantona (5-1), Cristiano Ronaldo et Wayne Rooney (10-1). Le gardien pourrait être le champion gallois de boxe Joe Calzaghe (16-1), joué par Sylvester Stallone (« Sly ») dans l’original de 1981. D’ailleurs, Sly et Michael Caine, qui jouait lui aussi dans la version originale, pourraient également faire une apparition. Joey Barton est à 66-1. En fait, y’aura tout le monde, quoi. L’évasion risque de ne pas être trop discrète (surtout avec Gazza).

Jones – Gazza, comme au bon vieux temps

Vinnie Jones a prévenu cependant qu’il faudrait encore au moins trois ans au projet pour aboutir. Il serait en discussion avec des producteurs de Los Angeles.

Oh well, on ne verra peut-être jamais ce remake (ou alors une version lowcost avec Francis Jeffers, Massimo Taibi et Mickael Ricketts dans les rôles principaux) mais on ne se lasse pas de ces « Sun exclusive updates » réguliers de ce bon Vinnie sur toutes ces stars qui pourraient bien figurer dans son film qui pourrait bien se faire, un jour, s’il arrive à convaincre son monde.

Un duo Jeffers - Rooney...

Un duo Jeffers - Rooney...

… ou Taibi – Ronaldo

Owen Coyle (manager de Bolton) envoie à Mike Riley, patron des arbitres, un DVD florilège des principales erreurs d’arbitrage cette saison (du moins, sa version). Le justicier Trotter explique sarcastiquement dans le Daily Mail :

« J’ai envoyé ce DVD à Mike Riley. Déjà, en octobre on en était à quatorze incidents majeurs, Dieu seul sait à combien on en est maintenant. »

Harry Redknapp désapprouve la stratégie peu subtile de l’Ecossais :

« Moi, je l’achèterai pas ce DVD ! Un tas de managers passent leur temps à râler. Faut bien reconnaître cependant que certaines équipes obtiennent des décisions en leur faveur à force de plaindre. Certains arbitres craignent les réactions de tel ou tel manager. »

 

Ashley Cole est élu « Meilleur Joueur de l’équipe nationale en 2010 » par un sondage de supporters publié sur le site de la FA (Gerrard, 2è et Adam Johnson, 3è). Ashley Cole figurait dans la UEFA Team of the Year 2010. Sélectionné pour affronter le Danemark demain (87è cape), Cole battra ainsi le record de capes pour un latéral gauche anglais, 86 (propriété de Kenny Sampson, ex Gunner). Cole est considéré comme le meilleur left-back anglais de tous les temps, avec Stuart Pearce, qui lui aussi, savait appuyer sur la gachette (il était offensif et aimait allumer, quoi).

 

MERCREDI 9 FÉVRIER

Danemark 1 – Angleterre 2. Match assez plaisant, entre une équipe d’Angleterre jeune et new look, et un Danemark très anglais (la moitié du XI évolue en PL) qui possède quelques individualités intéressantes, dont l’impressionnant milieu offensif Christian Eriksen (Ajax), très technique et vif, et qui est né à Middelfart, ce qui fait beaucoup pouffer en Angleterre.

Grands débuts (réussis) de Jack Wilshere en tant que titulaire (2è cape, un an après son premier match en PL, avec Bolton, où il avait été prêté pour se faire les dents). Premières capes aussi pour Kyle Walker (Spurs, prêté à Aston Villa) et David Stockdale (gardien, Fulham), pour la première fois dans les 23 (non utilisés). Grand retour (très réussi) de Scott Parker qui n’avait pas enfilé la tunique blanche depuis 2006, et qui réussit l’exploit de compter quatre capes anglaises… avec quatre clubs différents ! (Charlton, Chelsea, Newcastle, West Ham). Pas mal de joueurs n’ont fait qu’une mi-temps. Hormis Wilshere et Parker,  bonnes prestations de Milner, Barry, Rooney, Ashley Young, et Darren Bent. Match moyen de Dawson, Glen Johnson, Ashley Cole, Lampard et Terry. Voir les notes du Guardian, celles de l’Independent et de Sky.

Le prochain rendez-vous (qualification Euro 2012) sera contre le Pays de Galles à Cardiff le 26 mars. Cette affiche sera le premier match à domicile du nouvel entraîneur gallois, Gary Speed, ainsi que la centième confrontation Wales-England. Des Gallois qui n’ont enregistré qu’une seule victoire sur les sept derniers matchs (contre le Luxembourg) et n’ont pas battu les Anglais à Cardiff depuis 1955. Ils sont dernier du groupe G, avec 0 point (3 défaites).

 

Bobby Zamora, pour son grand retour sur les terrains, marque avec la réserve de Fulham contre Brighton (match amical), le club où il avait explosé entre 2000 et 2003, faisant passer les Seagulls de la D4 à la D2 (76 buts en 125 matchs). Le Cottager était absent des terrains depuis le 11 septembre dernier (jambe cassée) et un tacle musclé de Karl Henry (Wolves). On devrait le revoir en PL dans dix jours.

 

JEUDI 10 FÉVRIER

Deloitte publie sa quatorzième édition de la Football Money League (chiffres d’affaires saison 2009/2010). La Premier League compte sept représentants parmi les vingt premiers. Tous les détails dans le pdf Football Money League. Les revenus du premier Anglais, Man United (3è au classement), s’élèvent à 350M d’€ et se répartissent ainsi : 128M de droits médias ; 122,4 de billetterie ; 99,4 pour les activités commerciales (merchandising, sponsoring, etc.). Les vingt clubs de la FML (tous dans le Big Five européen) ont remporté quarante-trois titres domestiques (championnats et coupes) sur cinquante possibles ces dix dernières années.

 

Paul Gascoigne. Il devait comparaître la semaine prochaine devant le tribunal de Northallerton (North Yorkshire) pour répondre d’une conduite en état d’ivresse lors du fameux week-end champêtre « Bières, pêche et nature » en février 2010 (crédité d’un fort respectable 3,49 grammes).

Le parquet annonce donc qu’il abandonne les poursuites, basta. Le tribunal jette l’éponge, par arrêt du juge à la cinquième tournée. Ce procès, qui n’aura donc jamais lieu, avait été reporté quatre fois, dont la dernière le 3 novembre 2010 au terme d‘une extraordinaire audience de cinq heures. Le juge, Nigel Tapley, las et à bout de force, avait alors abdiqué devant les pitreries et autres turlupinades de Gazza, qui s’ajoutèrent aux atermoiements de son avocat Stephen Andrews qui abandonna son client en cours de procès. Gazza s’auto-représenta, ce qui donna lieu à des scènes rarement vues dans un tribunal anglais. Son compère Michael Harvey (auteur d’un honnête 2,02 g), passera bien, lui, devant le tribunal. Gazza avait alors été intercepté dans le Yorkshire au terme d’un week-end bucolique des plus mouvementés (arrêté trois fois par la police en 48 heures).

Acte I. Peu après être arrivé dans la paisible bourgade pour une partie de pêche (idée initiale), Gazza et son pote se font expulser d’un B&B au bout d’une nuit, après avoir refait la déco de la chambre (la police est appelée). On sent que c’est mal barré pour la pêche.

Acte II. Le lendemain, les deux histrions se font arrêter pour troubles sur la voie publique dans un takeaway du coin. Le matos de pêche est resté dans la camionnette. Seul le décapsuleur et la glacière ont servi.

Acte III. Ils se font arrêter pour conduite en état d’ivresse un peu plus tard dans la soirée (5,51 g en combiné). Une confusion s’installe alors sur l’identité du conducteur ; mais comme ils ont tous les deux explosé l’éthylo, une chose est certaine : celui qui conduisait était bourré. Bilan du week-end : trois arrestations, des hôteliers à dédommager, un procès en perspective, une amende pour trouble sur la voie publique et aucun poisson inquiété.

Le 9 décembre dernier, Gazza avait pris huit semaines de prison avec sursis (et trois ans de suspension de permis) pour une autre conduite en état d’ivresse, cette fois à Newcastle en octobre 2010 (dans la moyenne, 2,85 g). Gazza est actuellement en cure de désintox à Bournemouth.

 

Nicola Cortese, le président de Southampton, met fin à la saga Alex Oxlade-Chamberlain dans le Daily Mail, en déclarant, en substance, qu’il ne se laissera pas impressionner par « les gros de la Premier League. »

Le jeune prodige Saint avait suscité la convoitise d’une huitaine de clubs de PL, dont Arsenal et Man City mais l’affaire avait mystérieusement capoté. Un point de discorde pourrait expliquer ce non transfert. Southampton vise la remontée en D2 cette saison (ils sont actuellement 5è). Jusqu’au 25 janvier, ils étaient d’accord pour vendre AOC aux Gunners, tout en le conservant jusqu’à la fin de saison (comme pour ce qu’il s’était passé avec Theo Walcott, lui aussi ex Saint, vendu 9M en janvier 2006). A contre-coeur, Arsène Wenger avait accepté cette condition. On sait que Man City a contre-attaqué vers le 28 janvier, probablement avec une offre supérieure aux Gunners (qui auraient proposé 10M de £). Et quand Man City s’en mêle, le club vendeur se lèche les babines… Cortese a-t-il décidé de patienter encore quelques mois pour faire chauffer les enchères ? C’est bien possible. L’Italien fait diversion dans le Daily Telegraph :

« Certains clubs de PL se sont bien comportés, très professionnellement. D’autres ne m’ont même pas appelé, aucune communication, rien, ils ont juste envoyé un fax. Je les ai mis directos à la poubelle. »

Faut dire que Cortese s’y connaît niveau déontologie. En début de saison, il avait interdit l’accès de St Mary’s à des journalistes et photographes locaux qui n’écrivaient pas ce qu’il avait envie de lire.

 

Enorme surprise de l’après-Mercato : Shefki Kuqi signe pour Newcastle ! (jusqu’en juin, rôle de « joker »). Commentaire d’un Mag sur un forum :

« Shefki Kuqi, c’est mieux que rien. Il a dû signer pour deux pence et un paquet de chips par semaine. Il fera l’affaire comme remplaçant, il est pas mauvais. Il peut devenir le nouveau Sibierski, qui sait ?  »

Le Finlandais planant de 34 ans (célèbre pour ses célébrations de but « bellyflop ») vient d’être libéré par Swansea (D2). Le Plan D de Newcastle, commente le Daily Mail (le plan B était le Brésilien Ewerthon et le plan C Thierry Henry). Pardew, sur cette surprenante acquisition :

« […]  Je connais bien Shefki, c’est quelqu’un d’honnête et un gentleman. C’est aussi un joueur que j’ai toujours admiré. Je ne vais pas ici parler de ces prestations [des dernières saisons], mais il se donne toujours à fond et c’est une présence physique pour nous. »

Shefki Kuqi, c’est aussi une poignante aventure dans le foot d’Europe de l’Ouest pour ce Kosovar d’origine albanaise. Treize clubs, et un long périple commencé en 1989 à Vucitrn au Kosovo (à l’époque intégré à la Yougoslavie). Alors qu’il a 12 ans, sa famille doit fuir d’urgence le Kosovo, dans la peur, par train et bateau. Direction la Finlande où les Kuqi demandent l’asile politique. Dans ce lien, Kuqi revient sur ces années sombres, de la lente détérioration des relations avec les Serbes, avec qui les Kosovars vivaient et s’entendaient bien jusque là, jusqu’à la haine et la violence orchestrées par les partisans de Slobodan Milosevic contre son peuple. Newcastle sera peut-être la dernière étape d’une longue carrière commencée en 1995 loin de sa terre natale. Il compte 62 sélections pour la Finlande (7 buts).

 

Où l’on reparle de Hicks et Gillett, H & G, les Tom & Jerry du foot anglais. Comme nous l’avions écrit lors de l’incroyable vente de LFC en octobre dernier, H & G avaient promis de contre-attaquer, se considérant victimes d’une « formidable escroquerie » de la part de New England Sports Ventures, de la banque RBS et du directoire du club. Les ex propriétaires de Liverpool, qui avaient disparu en jurant de se venger, tels de vils Satanas et Diabolo, lancent officiellement des poursuites contre tous ceux connectés de prés ou de loin à Liverpool FC. La High Court de Londres examine aujourd’hui le bien-fondé ou non de l’interdiction imposée en octobre dernier (« anti-suit order », injonction de non poursuite), empêchant alors H & G de bloquer la vente du club par le biais d’un tribunal d’instance de Dallas. Sans espoir de récupérer légalement Liverpool, ils veulent qu’un tribunal américain tranche sur les dommages et intérêts qu’ils réclament (un milliard de $). H & G avaient perdu 140M de £ dans la vente de LFC. L’audience durera deux jours et déterminera s’ils peuvent poursuivre en justice tout ce joli monde aux Etats-Unis.

Va-t-on s'en débarrasser un jour ?

Arrivera-t-on un jour à s'en débarrasser ?

Ils peuvent s’attendre à une robuste riposte. NESV tente de faire bloquer toute possibilité de procès outre-Atlantique, et la RBS a annoncé qu’elle porterait plainte contre le duo. Tandis que Martin Broughton, ex président de LFC, envisage, lui, de porter plainte contre H & G pour diffamation…

 

VENDREDI 11 FÉVRIER

Roy Hodgson nommé entraîneur des Baggies (West Bromwich Albion), qui essaieront de ne pas descendre et, ainsi, déroger à la tradition yoyo du club (sept descentes & montées sur les neuf dernières saisons).

 

Ged Coyne, jardinier de Man City, est interdit de réseaux sociaux par la direction du club. Faut dire qu’il avait envoyé du lourd sur sa page Facebook avant le derby mancunien :

« Man United, c’est des pourritures. […] Gary Neville est un bouffon […]. Old Trafford est le Théâtre des Connards Finis […]. Alex Ferguson, ou plutôt Alex purple-head Ferguscum. »  (scum = pourriture)

Il avait aussi insulté les supporters de Man United et évoqué une fête de supporters Reds dans un pub à thème (australien) de Manchester (le Walkabout, chaîne de drinkodromes), finalement annulée par la police :

« Les flics sont intervenus car Manchester est une ville totalement Blue, et des supps de Man City auraient pris d’assaut le Walkabout et brûlé ce trou à rats merdique. »

La page Facebook de Coyne (avant effacement)

La page Facebook de Coyne (avant effacement)

Il avait conclu sa p’tite soirée anti-MU en remplaçant la photo de son profil par celle d’un graffiti « Fuck MUFC ». Le club, qui a récemment quasiment interdit à ses joueurs d’utiliser les réseaux sociaux (sinon pour des banalités) pourrait maintenant étendre l’interdiction à l’ensemble du personnel. Ou s’inspirer de Portsmouth qui a décidé de coller une amende de 1 000 £ par mot tweeté ou facebooké (voir article) si le message dépasse les bornes. Steve Cotterill, manager, se justifie :

« J’ai dit aux gars de ne rien dévoiler sur eux, sur l’entraînement et le club, sinon, c’est 1 000 £ par mot […]. On a eu des pépins récemment, avec Greg [Halford], pas le plus finaud du groupe, alors bon, basta. S’ils passaient plus de temps à s’entraîner et moins sur l’ordi, on serait meilleur. »

 

Le Olympic Park Legacy Company’s vote à l’unanimité en faveur du dossier West Ham pour l’occupation du stade olympique après les Jeux de 2012 (l’OPLC est un comité mi-gouvernemental, mi-municipalité du Grand Londres, composé de quatorze personnalités d’horizon divers, dont seulement deux issues du football). Il est cependant peu probable que West Ham emménage avant la saison 2014-2015. Upton Park sera revendu pour financer les travaux (100M de £, ajout d’un toit, rangées de sièges rétractables, etc. en ce moment, le siège derrière les buts le plus près du terrain serait à 45 mètres).

Le projet West Ham

Le projet West Ham

Le Conseil d’arrondissement de Newham prêtera 40M, et l’Olympic Delivery Authority versera une subvention de 35M (voir détails du projet). Tout comme Manchester City en 2003, West Ham récupéra un superbe stade de 60 000 places à moindre frais. Ce qui fait écrire à David Conn dans le Guardian que les propriétaires de West Ham, le duo Gold & Sullivan, « touchent le jackpot ». West Ham, très endetté (75M), projette de rembourser partiellement ses dettes et générer 100M £ de revenus annuels d’ici 2014. Ils tablent initialement sur une moyenne de 35 000, à peu près la même qu’à Upton Park.

Le comité a basé son jugement sur cinq critères principaux. West Ham a donné satisfaction sur quatre d’entre eux (seul l’aspect financier, surtout sur la partie « diversifications des revenus non dérivés du football » a fait un peu tiquer). Tottenham n’a pas convaincu le comité sur deux critères, la vitesse de réouverture du stade après les J.O et la flexibilité d’utilisation.

En réalité, il s’agissait d’un vote fortement influencé politiquement où les dés étaient pipés d’avance, avec Sebastian Coe dans le rôle du joueur de bonneteau. L’ex champion olympique de demi-fond, devenu Lord Coe, en tant que président de la candidature anglaise pour les J.O de 2012, avait promis au président de l’IAAF que le stade olympique, dit « stade minimaliste » (une coquille), conserverait sa piste olympique. Coe, qui vise la présidence de l’IAFF, avait vu rouge quand Tottenham, à la surprise générale, avait posé sa candidature l’automne dernier. Les Spurs, eux, prévoyaient de tout démolir et reconstruire un stade spécifique foot. En contrepartie, Tottenham s’engageait à rénover entièrement l’enceinte de Crystal Palace pour en faire un vrai stade d’athlétisme moderne.

Le gouvernement voulait absolument le projet WH car le plan bulldozer des Spurs, aussi coûteux (300M de £ minimum) que controversé, aurait été difficile à faire passer aux contribuables, le stade Olympique ayant coûté plus de 500M de £. Ajouté au scandale du New Wembley (800M de £ d’argent public) qui devait à l’origine servir de stade olympique (mais des querelles gouvernement Blair-FA avaient fait capoter ce qui pourtant semblait la solution idéale), cela aurait fait beaucoup à faire avaler à un contribuable anglais actuellement gavé de cette vaseuse « Big Society » qui sert de feuille de vigne, tout en transformant les budgets publics en peau de chagrin (« A society in which individual citizens feel big ». Une société d’obèses, quoi).

Cette décision du comité met fin à une affaire longue et complexe qui avait commencé dès août 2010 quand les premières rumeurs émergèrent que Tottenham hésitait à mener à bien son projet de nouveau stade (voir détails du projet Spurs). 

Le futur stade de Tottenham, maybe

Le futur stade de Tottenham, maybe

Le Stade Olympique (multi-sport) demeurera propriété publique (géré conjointement par Newham Council et WH), mais sera loué via une société tierce (WH tente d’obtenir un bail de 250 ans). On devrait y voir du cricket, des concerts et UK Athletics aura le droit de l’utiliser vingt jours par an (pour une vingtaine de « first-class athletics events » – on se demande comment ils vont trouver autant de manifestations attirant les foules).

Daniel Lévy, président de Tottenham, mécontent du procédé de sélection, a déclaré qu’il porterait plainte auprès des autorités européennes (irrégularités commises selon lui, voir détails). Il pourrait cependant vite décider d’abandonner toute poursuite, l’affaire étant quasiment entendue (ratification du gouvernement et maire de Londres seront une formalité).

Tottenham devra donc se rabattre sur son gigantesque projet initial, le Northumberland Development Project, en partenariat avec AEG (voir brochure de présentation). Le hic de ce NDP est que non seulement son coût est faramineux (les dernières estimations tournent autour de 500M de £) mais les obstacles sont nombreux, incontournables et complexes. Or, le temps manque aux Spurs pour rattraper le retard accumulé sur leurs concurrents du Big Four (Spurs n’engrange que 37M de £ de revenus billetterie par saison, soit 1,8 fois moins que Chelsea, 67M, 2,5 fois moins qu’Arsenal, 94M, et presque 3 fois moins que MU, 100M).

Le Conseil d’arrondissement d’Haringey (où se trouve Tottenham), ainsi que divers organismes (dont English Heritage, patrimoine, et Transport for London) avaient donné le feu vert au club le 30 septembre dernier… mais en leur imposant un très lourd cahier des charges (comportant les contraignantes sections 106 et 278, plan d’urbanisme). Des obligations contractuelles qui ne raviraient pas Spurs (forcés notamment de financer tout ou partie des infrastructures type voierie autour du nouveau stade, ainsi que la rénovation de bâtiments classés et la « régénération » de cet arrondissement qui en a bien besoin – il y en aurait pour 100M de £ au total). Ce qui expliqua le soudain changement de direction de Tottenham vers le stade Olympique.

Bref historique de la bataille pour l’occupation du Stade Olympique. Ainsi que l’historique des nombreuses batailles médiatiques à coup de déclarations vachardes entre les Spurs et West Ham (surtout via Karren Brady, la vice-présidente de West Ham, qui allume sec via le Sun, où elle tient une sorte d’éditorial défouloir).

 

WEEK-END DU 12 ET 13 FÉVRIER

27è journée de Premier League. Résultats, résumés de match et statistiques ici (cliquez sur « report » pour les stats). Les notes sous les ânes à Lyse ont celles des lecteurs de l’Observer.

TOP XI TK :

————————–Van der Sar———————–

Ricketts——–G Cahill————–Vidic————-Enrique

Silva—————Nani————-Meireles———–Holden

————–van Persie——————-Ba—————

Remplaçants : Hennessey, Baines, Kompany, Parker, Kranjcar, Wilshere, Suarez

Ont aussi brillé : Smalling, Dorrans, Salcido, Hangeland, Song, Fabregas, Vaughan,  Sidwell, Grandin, Sturridge, Richardson

FLOP XI TK :

——————————Gordon————————–

Zubar—————Berra———Scharner———–Elokobi

Boa Morte—–Lampard———-Milijas——–Bilyaletdinov

——————-Torres—————-Harewood————–

 Remplaçants : Begovic, Baines, Stearman, Da Costa, Reid, Zabaleta, Elmander

Ont aussi vrillé : Foster, Dunn, Salgado, Kolarov, Harewood, P Neville, Heitinga, Fellaini, Arteta, Jenas, Barry, T. Cahill, Anelka – et TOUTE l’équipe de Stoke City (excepté Pennant, maybe), ainsi que la moitié de l’équipe de Birmingham.

 

Les ânes à Lyse des matchs

MAN UNITED 2 – MAN CITY 1. Pas un classique mais rencontre illuminée par un somptueux retourné acrobatique de Rooney. En Angleterre, certains peine-à-jouer osent qualifier cette merveille de vulgaire « shinner » ! (tir du tibia).

Certains philistins ont osé le qualifier de « shinner »

Certains philistins ont osé le qualifier de « shinner »

Première mi-temps à l’avantage de City (MU aligné dans un 4-5-1 frileux), deux belles occases ratées par Silva et Yaya Touré (sublime combinaison, voir début du clip). Deuxième mi-temps équilibrée. Superbe charnière centrale Smalling-Vidic. Nani, homme du match. Le but de Man City met fin à presque huit heures d’invincibilité de Van der Sar. Rooney, auteur du plus beau ciseau acrobatique de l’histoire du foot anglais ? Possible, mais n’oublions pas celui de Trevor Sinclair, signalé ici dans les Cadeaux de Noël (entrée # 34). Cliquez ici pour voir d’autres ciseaux acrobatiques mémorables.

MU : Van der Sar 8; O’Shea 6, Smalling 8, Vidic 8, Evra 8; Scholes 7 (Carrick 79, 6), Nani 9, Fletcher 6, Anderson 7 (Berbatov 67, 6), Fletcher 6; Giggs 8, Rooney 7.

Man City : Hart 6; Richards 8, Lescott 7, Kompany 8, Zabaleta 7; Milner 6 (Dzeko 60, 7), Barry 7; Silva 9, Y Touré 6, Kolarov 5 (Wright-Phillips 53, 7); Tevez 7.

 

WEST BROMWICH ALBION 3 – WEST HAM 3. Superbe match et admirable comeback des Hammers menés 3-0 après une demi-heure de jeu… WBA aurait même pu mener 6-0 après vingt minutes.Centième titularisation PL de Scott Parker avec WH. But de Demba Ba pour ses débuts Hammers.

WBA : Myhill 6; Jara 5, Olsson 6, Scharner 4, Shorey 5, Brunt 6, Dorrans 7 (Tamas 82 n/a), Mulumbu 6 (Morrison14, 5), Thomas 6 (Barnes 61, 4); Odemwingie 5, Fortuné 7

WH : Green 6; Jacobsen 6; Da Costa 7; Reid 6; Bridge 6; O’Neil 7 (Spector 78, 6); Parker 8; Noble 6; Boa Morte 6 (Piquionne 57, 7); Ba 8; Cole 7

Demba Ba

Demba Ba, l'un des meilleurs ce week-end

 

BOLTON 2 – EVERTON 0. Solide performance des Trotters qui, il est vrai, n’ont pas eu à forcer leur talent. Deux Cahill sur le même terrain, Gary (Bolton) et Tim (Everton), mais avec des résultats opposés. Celui qui ne marque jamais a claqué (Gary, homme du match), et celui qui marque souvent (Tim) a tout raté, y compris un « sitter » (immanquable). Encore un but de Daniel Sturridge, le troisième en trois matchs, lui qui ne marquait jamais à Chelsea… Exécrable performance des Toffees, décrite comme certains supporters comme l’une des pires sous la longue ère Moyes (depuis 2002). Ce qu’a confirmé Moyes lui-même. Seul Leighton Baines a surnagé. Zat Knight, qui jouait son 50è match de PL d’affilée, sorti sur blessure (ligaments du genou).

Bolton : Jaaskelainen 7; Cahill 7; Knight 6 (Wheater 28, 7); Ricketts 6, Robinson, 7; Taylor, 7 (Lee 60, 7); Holden 8; M Davies 8; K Davies 7; Elmander 7; Sturridge 9 (Muamba 90)

Everton : Howard 5; Baines 5; Heitinga 5; Distin 5; Neville 4; Coleman 5 (Osman 61, 4); Bilyaletdinov 5 (Beckford 61, 5); Arteta 6; Cahill 5; Fellaini 6; Anichebe 5 (Baxter 78, 6)

 

ARSENAL 2 – WOLVES 0. Un bon Arsenal face à des Wolves aux dents bien tendres. La finition laisse cependant toujours à désirer côté Gunner. Superbes Wilshere and Fábregas. Enorme prestation de Hennessey (gardien des Wolves). 550è match de Wenger. Voir les notes des joueurs.

 

LIVERPOOL 1 – WIGAN 1. Un bon mais malchanceux Suárez (frappe deux fois les montants), sévèrement malmené par Gary Caldwell, l’Ecossais s’en tirant à bon compte (un jaune). Bon match des Wiganais, qui signent là une solide performance de batailleurs. Voir les notes des joueurs.

 

SUNDERLAND 1 – TOTTENHAM 2

Neil Warnock : « Un arrière central qui porte des chaussures dorées ou jaunes, ça devrait être interdit par le règlement. »

Résultat logique pour un match plaisant, surtout en première période. Les Spurs manquent cruellement d’un buteur, et Sunderland encore davantage (Defoe, toujours aux canonniers absents, aucun but cette saison). Voir les notes des joueurs. Jolies grolles toutes jaunes de Gallas, qui ont dû faire sortir de ses gonds Neil Warnock (bouillonnant manager vieille école de QPR et consultant radio & TV), qui avait déclaré en 2009, en voyant un anonyme arrière central de D3 porter des chaussures brillantes, à la Ronaldo : « Un centre-back avec des chaussures dorées ou jaunes, c’est pas possible ça, ça devrait être interdit par le règlement. »

BLACKPOOL 1 – ASTON VILLA 1. Match plaisant et équilibré, superbe première mi-temps. Un Blackpool qui se devait d’être prudent après cinq défaites de suite (et bloqué à 28 points depuis Noël). Sévère expulsion de Makoun. Onzième but sur corner de la saison pour Blackpool. Voir les notes des joueurs. Retour en PL de Sian Massey sur la ligne de touche, avec les compliments d’Holloway et Houllier (on passera sur les chants de quelques demeurés Villans en faveur d’Andy Gray, ex buteur d’AV). Garde du corps et vestiaire séparé pour Massey.

 

FULHAM 0 – CHELSEA 0. Pas de place au romantisme à Craven Cottage le jour de la St Valentin (match disputé lundi 14 – le lundi soir est appelé le « graveyard slot », en raison des audiences faiblardes). Désamour entre Ancelotti et Abramovitch (guère enchanté de voir Drogba faire tapisserie) et scènes de ménage feutrées entre l’Italien et l’Ivoirien. Un Chelsea qui se cherche toujours, aligné en un 4-3-2-1 mou du bulbe. Torres en pointe, avec Anelka et Malouda derrière lui. Un milieu à cinq mais qui joua trop étriqué, guère épaulé par un Cole incapable de monter (suivait-il les consignes ultra-défensives ?). Tout cela sous les yeux de José Mourinho (une réunion Mourinho-Drogba dans l’air ?).

Piètre prestation d’Anelka et Torres, résumée dans ce diaporama. L’Espagnol fut remplacé par Drogba à la 71è, mais lui non plus ne brilla pas, et se prit des des « Are you Torres in disguise? ». Un Torres sevré de bons ballons et bien muselé par Hangeland et Hughes. Dempsey rate un pénalty. Excellent match de Steve Sidwell (reject de Chelsea) et bonnes prestations de Salcido, Hangeland, Hughes et Baird. Voir les notes des joueurs.

 

BIRMINGHAM 1 – STOKE 0. Petit saut de Zigic à la 91è pour mettre tout le monde d’accord. Mais Dieu que ce fut indigeste, Stoke procédant en looooongs ballons devant pour trouver Carew, et Birmingham faisant de même avec Zigic… S’extraire soi-même des hémorroïdes sans anesthésie, avec un duo James Blunt-Susan Boyle en fond sonore, aurait probablement paru plus festif que de cogner cette « snorefest » (purge sans nom).

« Sans doute le match le plus chiant ce week-end en Europe » a déclaré un supporter des Blues à la radio après le match. Pourquoi s’arrêter à l’Europe ?

Aucune note, ça rimerait à rien et fausserait tout le barème de notation.

 

BLACKBURN 0 – NEWCASTLE 0. Guère mieux que le match précédent, mais sans extraction de quoi que ce soit. Match musclé, surtout au milieu (Nolan). Piètre match de Salgado, habituellement fiable mais qui s’est fait régulièrement griller par Leon Best. Hoilett, trop tendre et classieux pour ce genre de combat de tranchées, sorti à la mi-temps (salement malmené par les Magpies). Voir les notes des joueurs.

Kevin Quigagne.

Manchester City. Hier, club prolétaire de troisième division ; aujourd’hui, silo à Galactiques en herbe. En cette semaine de derby mancunien, nous avons souhaité revenir sur la métamorphose City depuis juillet 2007, ainsi que sur le premier tiers de saison de City, ce club plus comme les autres (la deuxième partie est ici).

Troisième et avant-dernière partie : de juillet 2010 au 30 septembre 2010.

C'est fini la lose, Man City a décidé de vaincre

C'est fini la lose, Man City a décidé de vaincre

Juillet 2010. Manchester City prête le rebelle Craig Bellamy aux Bluebirds de Cardiff. Mancini ne supportait plus la grande gueule de l’équipe. Sur ses 85 000 £ de salaire hebdomadaire, Man City en prend 50 000 à sa charge.

Craig Bellamy dit au revoir à City

Craig Bellamy dit au revoir à City

Fin juillet 2010. Afin de pacifier Carlos Tévez, qui n’a ni apprécié son année sous Mancini, ni le départ de son grand ami Bellamy, Mancini lui confie le brassard de capitaine (jusqu’ici confié à Kolo Touré). L’Argentin devient de facto le nouveau patron du vestiaire. Mancini espère-t-il, avec Tevez, refaire le coup Maradona à Naples ?

Début août 2010. Grosse campagne de publicité sur Manchester, avec un beau slogan optimiste qui s’affiche en bleu ciel au cul des bus : This is gonna be our season. Ce que Sheikh Mansour avait appelé « The Project » peut enfin commencer. Cette fois, c’est du sérieux.

Sheikh Mansour, le « Project » est en marche

Sheikh Mansour, le « Project » est en marche

Par ailleurs, Man City, bien décidé à innover sur tous les fronts, lance un centre de formation en ligne, pompeusement appelé online football skills academy, avec clips de démonstration et tout le nécessaire pour devenir pro à distance. Au vu de la végétation (palmiers), rien n’a été filmé sur Manchester… Entre autres bonus, le site internet propose trois sections : la technique, un spécifique gardiens, et l’aspect physique. De jong s’est proposé pour illustrer cette dernière, mais on a pris un stagiaire à la place, pour ne pas effrayer les enfants. Tévez, en revanche, est omniprésent.

12 août 2010. Par la voix de son administrateur et grand orchestrateur général, Brian Marwood, un ancien de Nike, Manchester City révèle le nouveau nom de son équipe réserve. Surprenant.

« Notre équipe réserve ne s’appelle plus Reserves. Ça sonnait trop insipide. Elle porte désormais le nom de Elite development squad ».

Que l’on raccourci volontiers en Elite Squad. Cette équipe au nom de commando S.A.S joue devant 200 spectateurs (contre souvent 1 500 pour les réserves des rivaux, Liverpool et Manchester United). Elite Squad… Le nom choisi fait bien rire outre-Manche.

13 août 2010. De l’autre côté de Manchester, Wayne Rooney, qui tient absolument à rester Top dog sur Manchester, a suivi avec grand intérêt le remue-ménage Citizen. Tout ce battage autour des salaires City tombe à merveille car justement, le Roo vient de débuter la renégociation de son contrat, qui se termine le 30 juin 2012 (Wayne est prévoyant). Constatant qu’une bonne moitié de l’équipe de City, dont une ribambelle d’inconnus (de Rooney), touche plus que lui, le natif de Liverpool se juge « under-appreciated », les dernières propositions du club étant insultantes à ses yeux (un minable 130 000 £ / semaine, soit à peine mieux que le smic City).

Vexé, il ordonne à Paul Stretford, son agent, de rejeter l’offre du club (on connaît la suite, à force de bouderies et chantages, deux mois plus tard, le Roo obtiendra encore mieux que Yaya Touré, 250 000 £).

Un mot sur ce Paul Stretford, l’homme « qui a créé la Rooney Brand », agent de joueur et personnage sulfureux du football anglais, très lié à la hiérarchie City (surtout à Brian Marwood). Stretford est surnommé « Monsieur 40 % » (sa commission sur certains deals, dit-on) et nage depuis plus de deux décennies dans les eaux souvent troubles des contrats et commissions de joueurs. Ancien vendeur d’aspirateurs, Stretford fonde Proactive Sports Management en 1987. Son premier client est Frank Stapleton (qu’il fait passer du Havre à Blackburn Rovers en 1989, puis il se brouillera avec l’Irlandais).

Dès 2002, Stretford prend Rooney sous son aile (Rooney gagne alors 75 £ par semaine en tant que stagiaire à Everton). Les années 2000 seront aussi lucratives qu’agitées pour Stretford. Elles seront notamment marquées par de fortes amendes, une interdiction d’exercer de dix-huit mois en 2008, ainsi qu’une affaire (très médiatisée) d’agression et menaces mettant en cause un rival, Peter McIntosh (qui l’accusait de lui avoir « piqué Rooney »). Affaire qui donna lieu en 2004 à un procès resté célèbre, avec pour cadre le Crown Court de Warrington, mêlant agents de joueurs, promoteurs de boxe véreux et gangsters (dont les Adams, notoires malfrats londoniens – non, rien à voir avec Tony !). Ces derniers avaient tenté, sous la menace d’une arme, de faire signer à Stretford un renoncement à ses droits sur Rooney. Voir article de The Independent.

Non, le bleu clair ne lui va pas

Non, le bleu clair ne lui va pas

14 août. Pour marquer la première journée de PL, le Daily Mirror publie un Spécial Mancini dans son supplément Foot. Man City se rend… à Tottenham, ceux-là même qui les avait privés de Ligue des Champions cent jours auparavant. Mancini déclare :

 « Récolter 72 ou 73 points ne m’intéresse pas. Notre objectif, c’est le titre. Cette année, c’est la bonne ».

L’Italien confirme également le départ de Craig Bellamy. Le Gallois est sur le point d’être prêté à Cardiff City, une grosse écurie de D2 qui nourrit l’ambition de monter. Par ailleurs, Bellamy, rapporte dans une interview parallèle qu’il n’a pas communiqué avec Mancini… depuis six mois !

Tandis que Shay Given déclare dans Four Four Two :

« Les gens sont jaloux de City. Avant, personne ne s’intéressait à nous, maintenant notre salle de conférence de presse est trop petite, et on a même des journalistes cachés dans les arbres, avec des téléobjectifs ! On veut un titre. Finir 4ème serait décevant ».

Les bookmakers sont de son avis, la plupart offrant Man City champion à 5 contre 1.

Mi août 2010. Le énième arrivage de vedettes est sorti du four et présenté à la presse. Yaya Touré (26M), James Milner (26M, moins S. Ireland, en partance pour Aston Villa), Mario Balotelli (24M), David Silva (24M), Aleksandar Kolarov, (16M), Gareth Barry (12M) et Jérôme Boateng (10,5M). Montant de la facture de la dernière commande : près de 150M de £. Robinho est de retour du Brésil.

Les salaires des joueurs sont publiés. Ils sont encore plus effarants qu’à Chelsea. Yaya Touré touche 220 000 £ par semaine. David Silva, Carlos Tevez, Manu Adebayor, 160 000, Patrick Vieira 150 000. Le salaire hebdomadaire moyen dépasse allégrement les 100 000 £.

Le nouveau City, saison 2010-2011

Le nouveau City, saison 2010-2011

23 Août 2010. Pour la première fois depuis son rachat du club, Sheikh Mansour assiste à un match à domicile. Il est en veine, les visiteurs sont Liverpool, une proie facile. Les Citizens l’emportent 3-0.

28 août 2010. A peine arrivé en Angleterre et sa conduite à droite, Mario Balotelli se plante au volant de son Audi R8. Il sort indemne de la collision avec une BMW. Il a reçu le bolide…la veille. Les quelques témoins en ont profité pour prendre des photos et faire signer des autographes. L’un d’eux dit :

« Il était seul dans sa voiture, y’avait un max de fumée, la voiture n’arrêtait pas de tourner sur elle-même et je n’en reviens pas que personne n’ait été blessé »
Super Mario déclare « Je m’en fiche de la voiture, je ne l’ai reçue que hier soir ».
 
Côté terrain, il s’est blessé au genou contre Timişoara en Ligue Europe la semaine précédente et sera indisponible pour quelque temps (il ne fera ses grands débuts en Premier League que le 24 octobre, contre Arsenal).

1 septembre 2010. En conformité avec la nouvelle règle de la Premier League du « joueur formé localement » (Home Grown Player rule), le club doit rendre une liste de maximum 25 joueurs utilisables en championnat, avec, au maximum, 17 joueurs ne remplissant pas les critères de cette règle. Est considéré comme formé localement tout joueur, quel que soit sa nationalité ou son âge, ayant été licencié dans un club anglais ou gallois pendant au moins trois saisons, de manière continue ou non, avant ses 21 ans. La liste s’établira sans Robinho, vendu la veille au AC Milan.

La liste des 25 de Man City comporte douze noms de joueurs remplissant les critères : Joe Hart, Shay Given, Stuart Taylor, Shaleum Logan, Micah Richards, Joleon Lescott, Wayne Bridge, Adam Johnson, Gareth Barry, James Milner, Michael Johnson et Shaun Wright-Phillips.

Pour comparaison, celle d’Arsenal en comporte 7 (Walcott, Vela, Wilshere, Ramsey, Gibbs, Frimpong and co étant dans la liste annexe, joueurs utilisables de moins de 21 ans, sous contrat et stagiaires), Chelsea, qui n’a sélectionné que 19 joueurs, en compte 4 seulement, Liverpool, 8, Man United, 13, et Tottenham, 11.

L’annexe de la liste de Man City compte 44 joueurs, dont Mario Balotelli et Dedryck Boyata. En théorie, le club peut donc s’appuyer sur 69 joueurs (moins que Liverpool ou Arsenal, 75 et 76 respectivement).

Voir toutes les listes complètes ici.

3 septembre. Les médias sortent les photos de la redoutable « Hill from hell » du centre d’entraînement de Carrington. Une colline construite à la demande de Mancini. Elle ne paie certes pas de mine, mais les médias rapportent que les joueurs sont forcés de sprinter en cote à maintes reprises… en tractant des pneus de poids-lourds ! Le Daily Mail relaie la grogne parmi les joueurs. Mécontentement qui fait écho aux plaintes de Tevez, Bellamy et quelques autres, au printemps dernier.

10 septembre 2010. C’est Manchester-sur-Hollywood. Le club et les médias locaux parlent d’un « star-studded premiere » (première avec plein de vedettes) pour le lancement officiel du film de l’année, à la gloire de City, « Blue Moon rising ». Le tapis bleu est de sortie, ainsi que les stars. En fait de vedettes, on a le droit à Noel Gallagher, et l’équipe de Coronation Street, téléroman mancunien qui colle le bourdon à l’Angleterre depuis cinquante ans. Pardon, j’oubliais, il y a Keegan aussi. Ce mythe vivant du foot anglais et ex-entraîneur de Man City se serait-il déplacé ? Pas de chance, il s’agit de Michelle Keegan, de Coronation Street, une légende à part entière également, mais plutôt parmi les névrosés et neurasthéniques accros au soap. Sont aussi présents une ancienne Miss Manchester et des DJs totalement inconnus.

Le film raconte la saison 2009-2010 de City, vue par cinq supporters fanatiques, qui suivent l’équipe partout, au volant de leur Renault Espace déglinguée. Dès le générique, on nous sert la propagande spécieuse : « Manchester City a un passé glorieux ».

Propos immédiatement suivis par la phrase qui tue : « En 1976, le club a gagné la Coupe de la Ligue ».

Blue Moon Rising, sortie nationale. Dans 13 salles.

Blue Moon Rising, sortie nationale. Dans 13 salles.

On ne voit quasiment pas de football dans ce film qui entend « raconter le foot différemment », sauf quelques bouts de match, contre les équipes du Big four, évidemment. Avec en « climax » du film, subtilement, cette fameuse demi-finale de Coupe de la Ligue de janvier 2010 (et l’incident Gary Neville-Tevez), présentée comme « le plus grand match de l’histoire de City ». Ce match est raconté dans la deuxième partie. La fameuse célébration d’Adebayor contre Arsenal en septembre 2009, très controversée car elle entraîna des violences dans les tribunes, est décrite comme « absolute class », et les provocations de Tevez contre Gary Neville (taxé au passage de fourbe) élève l’Argentin au statut de « Legend ».

Adebayor, la classe absolue selon Blue Moon Rising

Adebayor, la classe absolue selon Blue Moon Rising

La jeune enfant de l’un des cinq supporters du film semble déjà avoir subi un lavage de cerveau, de couleur bleue. La fillette n’a que quatre ans mais a d’ores et déjà décrété que le rouge est une couleur « dégoûtante ». Du coup, elle balance tous ses objets rouges à la poubelle, des barrettes de cheveux aux crayons de couleur. L’un des supporters déclare voter Conservateur, « à cause du bleu » [couleur du parti de David Cameron]. Un autre, Steve, se vante d’avoir couru nu comme un ver dans les rues de Dusseldorf.

Plus la machine relations publiques du film cherche à glamouriser « l’évènement », plus cela attire l’attention de tous sur ce non événement. Il faut dire que la fine équipe de publicité accumule les boulettes. Stuart Brennan, journaliste local, déclare que le film devrait plaire « à tout le monde, même aux supporters de Man United »

Le directeur commercial du film, David Pullan, va jusqu’à déclarer :

«Le film Blue Moon Rising confirme que l’histoire de Man City est la plus fascinante du monde du football».

On met en exergue les nombreuses interviews « exclusives » du film, dont celles de Roberto Mancini, du président Khaldoon al Mubarak, et du chief exec du club, Garry Cook, sorte de Musclor du foot anglais, qui nous gratifie de ses observations mesurées, telle que celle-ci :

« Quand je suis arrivé [en mai 2008], les infrastructures étaient pires que celles de l’école de ma fille. On aurait dit un vrai club corpo ici ».

Le message en filigrane du film est clair : City est un club prestigieux au passé glorieux, presque une institution, proche de sa base et en parfaite osmose avec ses supporters, un club moralement supérieur destiné à un destin stratosphérique.

Sur le principal site des supporters, bluemoon-mcfc, un supporter inquiet poste :

« Avec ce film, ne va-t-on pas devenir la risée des autres supporters qui vont bien se foutre de notre poire, quotidiennement ? Je ne vois pas l’intérêt d’un film sur cette saison ratée, c’est d’un embarrassant ! Vu que pour l’instant on a rien gagné, sauf un effectif à peu près correct, mais qui doit encore faire ses preuves »

Un autre, tout aussi lucide, lui répond :

« Rien d’embarrassant, c’est un documentaire sur les supporters de City. Il y a un truc similaire sur youtube, du temps où on était nul à chier »

17 septembre 2010. Après la première du film, passée quasiment inaperçue, le film sort officiellement, cette fois « dans toute l’Angleterre ». Sortie nationale donc… dans 13 salles ! Trois sur Manchester, deux à Londres, une à Wigan, à Swindon, Warrington, Rochdale… sans oublier l’Odeon de Blackpool. Que du glamour hollywoodien donc.

Four Four Two (numéro 194) se moque gentiment, en publiant des extraits d’une interview avec Stewart Sugg, le réalisateur. Titre de l’entretien, en énormes caractères : « J’ai mangé des toasts et un yaourt avec Carlos Tevez ».

Blue Moon Rising, sur un plateau

Blue Moon Rising, sur un plateau

Le réalisateur, Stewart Sugg, nous promet une foultitude de « révélations » glanées dans les coulisses du club. En guise d’exemple, il confie, en exclusivité, qu’il a communiqué librement avec l’Argentin (par le biais d’un interprète), en prenant son petit déjeuner avec lui, dans sa gigantesque « maison écolo ». Sugg nous parle aussi de Craig Bellamy, « un gars fascinant, très intelligent, mais incompris » ; et promet de nous révéler les « vraies raisons » de la venue d’Adebayor à City. Et ajoute que Noel Gallagher, est super marrant, décontracté, et les a conseillés pour la bande-son.

En outre, Sugg dit s’être principalement inspiré de deux films, « Any Given Sunday » et « Raging Bull ». Ça ne serait pas Raging Bullshit, plutôt ?

21 septembre 2010. Il se murmure que certains joueurs de City, tels Micah Richards ou Adam Johnson, passeraient beaucoup de temps en ville à jouer les pipoles et se seraient dispersés ces derniers temps.

Les deux joueurs ont notamment participé à des soirées caritatives avec enchères et ont acheté le droit de… passer une soirée avec Katie Price (appelée aussi Jordan), une célébrité anglaise, plus siliconée que la Valley du même nom, et « famous for being famous ». Price est polyvalente ; selon son wiki, elle est mannequin glamour topless, présentatrice, femme d’affaires, personnalité médias et TV, philanthrope, auteure et chanteuse.

Adam Johnson, Micah Richards et Katie Price

Adam Johnson, Micah Richards et Katie Price

Tout excité par ce rendez-vous galant, Adam Johnson, gamin formé à Middlesbrough (coin morose où la jeunesse grandit à l’ombre des citernes géantes des complexes pétrochimiques), part illico s’acheter une montre Frank Muller incrustée de diamants, d’une valeur de 20 000 £. Dans la foulée, Adam Johnson se fait plaquer par sa petite amie, Sophie Reade, une ancienne gagnante du dernier Loft anglais, une wagabee spécialisée dans la capture de pipoles en herbe (dont George Lineker, fils de). Sophie se dit « fashion and glamour model ». En clair, elle s’est fait mettre des implants partout et elle pose à poil dans les magazines anglais pour lads.

22 septembre. Sentant que la moitié de son équipe part en vrille rolexo-showbiz, Mancini pousse un gros coup de gueule. Dans le Daily Telegraph, il peste contre ses stars chouinantes et peu motivées :

« Les joueurs doivent arrêter de se plaindre et, au contraire, se concentrer sur les matchs. Il y a trop de joueurs ici qui, au lieu d’avoir en tête la date du prochain match, ne pensent qu’à leur prochain jour de congé ».

Joe Hart, Micah Richards, Adam Johnson et Emmanuel Adebayor sont particulièrement visés (Mancini serait brouillé avec le Togolais). Les deux derniers sont est mis à l’écart, temporairement.

Roque Santa Cruz, Shaun Wright-Phillips et Shay Given, mécontents, ronchonnent dans leur coin et parlent de départ. L’Irlandais déclare : « Ça me démoralise de devoir être la doublure de Joe Hart ». Sentant son horizon City réduit à la Coupe de la Ligue, l’Irlandais avance ses pions pour retourner à Newcastle (mais les Magpies font immédiatement savoir qu’ils ne veulent pas du vétéran).

24 septembre. A la veille du choc Manchester City-Chelsea, pétro-dollars contre gaziers, le Daily Telegraph publie un dossier spécial sur les deux « moneybags » du foot anglais. Grosse controverse sur la préparation physique, une de plus.

Mancini est accusé par le préparateur physique Raymond Verheijen (ex fitness coach de City sous l’Italien et préparateur de la Corée du Sud à la dernière coupe du monde), de contribuer à la cascade de blessures dont City est victime (12 joueurs sont à l’infirmerie – soit 120M de £ en marchandises indisponibles, calcule la presse).

Verheijen, dans FC Business magazine :

« A l’arrivée de Mancini, les choses ont changé du jour au lendemain. Il a d’abord fait organiser des doubles séances quotidiennes d’entraînement plusieurs fois par semaine. Et ce qui devait arriver arriva, pas mal de joueurs se sont retrouvés blessés. Rien que sur les deux premières semaines, on a compté huit blessures ! (musculaires). Dans la deuxième partie de saison, le bilan blessures de City fut catastrophique, ce qui a coûté au club un argent fou. Alors qu’à l’intersaison 2009-2010, avec Mark Hughes [l’ex manager], tout l’effectif était opérationnel, et on disposait de l’équipe la plus affutée physiquement, et cela dans le meilleur championnat du monde »

25 septembre. Man City accueille Chelsea, Mancini déclenche les hostilités polies à coup de « mind games » (intox) et déclare à l’envi que Chelsea gagnera le titre facilement. Man City bat les Blues 1-0, grâce à un but rageur de Tévez, que Chelsea avait rejeté quand El Apache quitta Man United. Valeur du XI de départ de City : 167 millions de £.

Dans une interview au Daily Telegraph, Tévez déclare tout son « respect » pour Mancini, et ajoute que l’Italien l’a fait mûrir en lui confiant le brassard de capitaine.

« Roberto et moi, on a discuté à l’intersaison. On s’est parlé franchement, ouvertement et on a réglé nos différends. Tout va bien entre nous maintenant. Cela m’a surpris qu’il me confie le brassard car le problème, c’est mon faible niveau d’anglais qui complique la communication avec les joueurs. Mais cette responsabilité m’honore et me permet d’évoluer. Avant, il m’arrivait d’avoir des passages à vide pendant un match. Maintenant, je dois rester concentré à 100 % »

Ti amo Carlos. Te quiero too, Roberto

Ti amo Carlos. Te quiero too, Roberto

On nage en plein « Feux de l’amour ». Mais Carlos a toujours le blues. Il faut dire qu’il en pinçait pour le ténébreux Mark Hughes, et avait mal vécu l’irruption du volage Roberto dans leur idylle. L’Argentin dit avoir aussi longuement regretté le départ de son grand copain Bellamy à Cardiff :

« J’ai été très triste de le voir partir, on s’entendait super bien, sur le terrain comme dans la vie. Il me manque ».

L’article rappelle les propos amusants de l’Argentin sur Ferguson, tenus peu après son départ de Man United :

« Ça ne sert à rien d’essayer de discuter avec lui [Ferguson]. Ce n’est pas quelqu’un avec qui on peut discuter. Il est… il est… il est comme le Président de l’Angleterre ».

Alex Ferguson, le vrai Président anglais

Alex Ferguson, le vrai Président anglais

30 septembre. Manchester City annonce une perte de 121M de £ pour la saison 2009-2010, le deuxième montant le plus élevé jamais enregistré en Premier League (seul Chelsea 2004-05 avait fait « mieux », 141M de pertes). Le club a dépensé plus en salaires (133M) que le montant total de ses revenus (125M, dont 48 de revenus télévisuels, versés par Sky). La masse salariale a explosé, plus 43 % par rapport à la saison précédente. Le fameux ratio salaires/chiffre d’affaires culmine à 107 %. Platini n’en dort plus. Le Jovicien, lui, recommande un maximum de 70 %.

Platini, 70 % maximum

Platini, 70 % maximum

Les comptables du club sortent leur gris-gris pour mystifier la loi UEFA du Financial fair-play (mise en application à partir de 2012-2013). Le site footballeconomy.com et la presse anglaise presse rapportent que le club prend les devants, et travaille à convertir les dettes du club en « equity » (capitaux propres, équité), et ainsi habilement contourner les lois UEFA à venir, qui s’appliqueront bientôt aux clubs évoluant dans les compétitions européennes.

En janvier 2010, Sheikh Mansour avait transformé 305M de dettes en equity (actions – apport personnel nécessaire pour l’achat du club plus le financement des nombreux transferts). Ce tour de passe-passe effaçait du même coup toutes les dettes du club. Chelsea avait réalisé la même opération le mois d’avant, sur 340M. Techniquement, ces deux clubs n’ont donc plus de dettes.

Kevin Quigagne

Lundi 15, quatrième et dernier épisode : un mois d’octobre très agité.