Archive for juillet, 2011

Le TK prend des vacances sur l’île de Man. Il reviendra quand il aura pris assez de coups de soleil.

 

Votre tacticien préféré s’appelle Ian Holloway et vous adorez la maison de Stephen Ireland ? Rejoignez l’équipe des TK. Toute collaboration, même pour un temps équivalent au coaching de Torquay United par Leroy Rosenior en 2007, est la bienvenue. Pokez-nous à l’adresse suivante :

 

teenagekickscdf@gmail.com

 

 

 

Pour vous épanouir dans votre travail cet été tout en bullant, essayez donc ces quelques jeux au bureau :

Bumperball. Taux d’addiction (chances de se faire virer) : 8 / 10

Roberto Baggio Magical Kicks : 7 / 10

Zombie Football : 7 / 10

Jumpers for Goalposts 3 : 6 / 10

Cole of Duty : 6 / 10

Soccer Star : 6 / 10

Missing Men : 5 / 10

Football Agent : 4 / 10

Director of Football : 3 / 10

Cette fois-ci, c’est la dernière, on est contraint et forcé de s’arrêter, à court de clubs. Wolverhampton Wanderers, deuxième volet, clôture donc cette unique série débutée le 9 juin, onze parties, presque 30 000 mots. On aurait préféré finir avec un club prestigieux, mais c’est pas nous qui avons inventé l’alphabet. En définitive, boucler la saison avec les Loups Vadrouilleurs tombe bien. Car comme dirait ce bon vieux Paul du fond de son cimetière marin, ce club a le vent en poulpe.

Voir introduction du bilan dans la première partie, avec tous les jolis liens (clips grands moments de la saison, plus beaux buts, photos, etc.), et voir à droite « Articles Récents » pour les autres épisodes. Par ailleurs, la Premier League a publié le 17 juin son calendrier pour la saison à venir, la liste club par club ici et celle de tous les matchs ici. Pour le guide complet des matchs d’intersaison des vingt clubs, voir cette liste et pour voir les tenues des vingt clubs de PL, c’est par ici que ça se passe.

Quelques nouvelles du foot anglais avant de se quitter…

L’immigration US vient de refuser l’entrée du territoire états-unien à un troisième joueur de Newcastle United (Yohan Cabaye, voir détails) dans le cadre de leur longue tournée nord-américaine, 20 000 kilomètres en dix jours (tout ça pour jouer contre Orlando et Columbus Crew). Ben, heureusement pour eux que Carroll est parti en janvier et Gazza n’est pas Ambassadeur du club, sinon, y’aurait pas eu grand monde dans l’avion Magpie.

Et dans ce monde un peu dingue et pas toujours above board (honnête) du foot anglais, Birmingham City n’est pas en reste. Le très controversé propriétaire, Carson Yeung, vient de nommer son fils Ryan au directoire, avec un rôle clé (ici). Le young Yeung a… dix-huit ans et suit « occasionnellement » les Blues. La Football League n’y trouve rien à redire, tout va bien. Aucun rapport bien sûr avec le daron qui passera devant un  tribunal de Hong-Kong le 11 août (blanchiment d’argent), où il risque quatorze ans de prison.

Et enfin, pour finir la saison TK en beauté, des nouvelles de notre chouchou à tous : l’ex Bianconero et Carlisle United Legend Vincent Péricard. Juste avant les vacances, tel un chien galeux, le malheureux attaquant fut lâchement abandonné par son club, Swindon Town (où décidément, rien ne va plus, non seulement les ex pensionnaires de la Premier League – saison 1993-94, 100 buts encaissés – descendent en D4 mais ils doivent se taper Paolo di Canio comme manager…). Vince est donc sans club, et cela n’a pas laissé indifférent les Potters. Tony Pulis est intraitable mais c’est un homme de cœur et quel formidable geste de sa part de reprendre celui qu’il n’avait pas voulu conserver en 2009, devez-vous penser. Sauf qu’il ne s’agit pas des Potiers de Stoke City mais des Attleborough Potters, grosse écurie de Pub League, un club de soiffards quoi, qui évoluent en Sunday League, l’équivalent anglais de la Corpo. A l’instar de ce petit club de Haute-Loire qui s’était renseigné sur Messi, les dirigeants du club hyper-amateur ont voulu recueillir l’ex taulard, via un courriel envoyé à la PFA, l’équivalent de l’UNFP, qui s’occupe des 600 et quelques joueurs sans club en Angleterre.

Dans cette lettre, un must-read publié sur le site du club (sous le titre : « Les Potters sur le point de recruter un ex joueur de la Juventus), le président du club se remémore les bons vieux chants à la gloire de Vincent que leurs supporters pourraient entonner et lui fait l’offre du siècle : un combo fish ‘n’ chips après chaque match au pub du coin et plus si affinités (chili con carne).

When your sat in row Z,
And the ball hits you head,
That’s Péricard…

Selon nos reporters sur place à l’Attleborough Arms, devant l’absence d’autres propositions, le Franco-Camerounais réfléchirait sérieusement à ce deal.

Oh, et le foot de club gallois, c’est pas encore ça. Bangor City s’est fait étriller 10-0 par le HJK Helsinki en tour préliminaire de Ligue Europe ce soir.

Sans transition, passons à nos p’tits Loups.

 

WOLVERHAMPTON WANDERERS suite et fin (17è, 40 points. G-A – 20 / 46 buts pour / 66 contre)

Enseignements à tirer / secteurs à renforcer

Ne pas avoir peur de mater les plus petits que soi. Les Wolves ont épinglé d’impressionnants scalps à leur tableau de chasse (Chelsea, Liverpool, Man United, Man City, Sunderland) mais les Loups ont oublié de sortir les crocs face au petit gibier, pas normal tout ça. Et il faut absolument mieux débuter la saison, neuf défaites (et une seule victoire) sur les quatorze premiers matchs, ça fait pouilleux.

Maintenant qu’un bon arrière-central a été recruté, pour un montant record  du club (le régional de l’étape, Roger Johnson, 7M et 175 000 £ mensuels) il faudrait un ou deux latéraux, à gauche de préférence. Liam Ridgewell, le partenaire de Johnson à Birmingham City cette saison, intéresse Mick depuis pas mal de temps (ou, en second choix, l’arrière gauche de Hearts, Lee Wallace, jeune international écossais). Début juillet, Mick aurait courtisé Shane Long, l’attaquant irlandais de Reading, D2 (28 buts en 58 matchs cette saison) mais ce dernier atterrira certainement ailleurs, les prétendants ne manquant pas pour le marksman pour lequel les Royals veulent 10M, ici (West Brom, Newcastle, Liverpool, Sunderland, Everton, le Celtic et même le Bayern Munich le convoitent – enfin, le convoitaient, car ces différentes pistes se sont pas mal refroidies depuis deux semaines, seuls Everton et Newcastle semblent encore vaguement renifler autour).

Mais le véritable défi pour McCarthy cette année sera de réussir à associer le duo à 13M Steven Fletcher-Kevin Doyle, ce qui n’est que rarement arrivé cette saison (blessures, méforme, changement de dispositif).

La liste des 25, qui devra être remise à la Premier League début septembre, devrait ressembler à ça :

Gardiens : Hennessey, De Vries, Ikeme

Arrières centraux : Berra, Craddock, Johnson, Stearman

Latéraux : Elokobi, Foley, Zubar, un nouveau à recruter

Ailiers / milieux excentrés : Hammill, Hunt, Jarvis, Kightly

Milieux axiaux : Edwards, Guedioura, Henry, Milijas, O’Hara

Attaquants : Doyle, Ebanks-Blake, Fletcher, Ward

S’ajoutera à cette liste un joueur supplémentaire. Les joueurs suivants, considérés comme « fringe players » – périphériques – devraient être vendus ou prêtés : L. Griffiths, A. Keogh et S. Vokes. Le géant autrichien Stefan Maierhofer (2m02, attaquant), recruté été 2009 pour 2,7M de £ au Rapid Vienne et prêté à Duisburg (D2 allemande) toute cette saison, pourrait également décamper.

Les dernières rumeurs sur les mouvements en PL ici.

Ils ont repris le boulot quand ?

Lundi 4 juillet, et ils ont immédiatement filé en Irlande une semaine, patrie du manager et ex Gone Mick McCarthy (même s’il a grandi à Barnsley, lucky him). Six matchs amicaux au programme pour les Wolves, du 16 juillet au 6 août, contre le Real Zaragoza pour finir. Mais ça a un peu déraillé lors du premier match samedi dernier, défaite 2-1 contre des cheminots, les Railwaymen de Crewe Alexandra, D4 (Mick avait cependant aligné deux formations expérimentales, une chaque mi-temps). Voir les trois buts, superbes.

Une reprise très scientifique qui tranche d’ailleurs avec les années précédentes, le club ayant mis les entraînements de pré-saison au goût du jour. Il faut dire que le centre d’entraînement (et de formation) de Wolves, le Sir Jack Hayward Training Ground, est désormais l’un des plus modernes d’Angleterre, et contient même le seul laboratoire sportif du pays, ici (sorte de MilanLab).
On teste l'effet Zubar dans le Sleep Lab
Les experts en plein Test Zubar dans le Sleep Lab

Il se murmure que « Zubes » (Ronald Zubar) y servirait de cobaye, section « Recherche & Développement anti-boulettologie », similaire au révolutionnaire Centre International de Recherche en Cagade Nucléaire de Djimi-en-Traoré-les Bouletteux, voir ici. Le sports lab de Wolves sert notamment à mesurer la quantité de CO² rejeté par le public quand Zubes se déchire, et voir comment cette masse volumique considérable pourrait être recyclée au lieu d’installer des panneaux solaires sur le toit du stade. D’impressionnantes infrastructures que le club va encore étoffer, grâce à des travaux qui s’inscriront dans le cadre d’un vaste programme municipal de développement du quartier, en coopération avec le club.

« La science a remplacé la sueur », titre le Guardian au sujet de la reprise des Wolves, dans cet article intéressant sur la révolution hi-tech du club. Mick McCarthy et ses adjoints utilisent une batterie de systèmes GPS et autres logiciels permettant au staff de surveiller sur ordinateur les performances de chacun en temps réel. Les données sont instantanément analysées afin d’individualiser quasi immédiatement les programmes d’entraînement. Comme le raconte McCarthy dans l’article, il est loin le temps où les joueurs partaient pour de longs treks en campagne, se perdaient et devaient rentrer en stop !

Trucs bizarres / marrants

Incontournable, la collection de chants de supporters Wolves, bien fournie. Le site fanchants.com dénombre 239 chants Wolves (6è au classement, le premier est Man United avec 554 chants recensés ; et le dernier, Wigan, 31). Du classique When The Wolves Go Marching In (ici) au plus hardcore, sur ce bon Ronald par exemple :

He’s big,
He’s quick,
He’s got a 12 inch dick,
Zubar!
Zubar!

Marrant aussi l’arrosage de Mick McCarthy par George Elokobi en pleine interview BBC après la dernière journée (célébration du maintien) et le Camerounais qui s’interrompt : « Well deserved, well fuck…[ing] deserved… ». L’expression sur le visage de Mick vaut le coup d’oeil.

Les déclarations de Danny Murphy (Fulham) sur la dureté du jeu Wolves causèrent des remous (avec Karl Henry en guest-star) :

« Il y a des managers qui donnent à leurs joueurs pour simple consigne de stopper l’équipe adverse par tous les moyens, par exemple Stoke, Blackburn et Wolves. Le danger c’est que les joueurs sont tellement agressifs que les problèmes sont inévitables. »

Hmm, l’ange Murphy sait de quoi il parle, son bilan de l’année n’étant guère celui d’un peace-and-lover des prés carrés : 50 fautes et 8 cartons jaunes. Ce qui place l’ex Red au quinzième rang du combiné des joueurs les plus rentre-dedans (Kevin Davies de Bolton est largement premier, 115 fautes et 10 jaunes – le milieu Karl Henry étant preum’s à Wolves, 53 fautes, 8 jaunes, 1 rouge).

Les déclarations du manager, Mick McCarthy. Ce dernier est un pince-sans-rire souvent hilarant et ses déclarations pourraient aisément remporter la palme d’Or dans les festivaux d’auto-dérision (comme dirait Aly Cissokho), s’ils existaient. Comme celle-ci, superbement ironique, en réponse aux vives critiques sur le jeu dur des Wolves qui s’étaient abattues sur son équipe (à la Dirty Leeds de Don Revie), à 1’17 dans ce chouette clip résumé de la saison PL :

 « Ben, comme d’habitude, avant le match, j’ai demandé à mes gars de rentrer sur le terrain pour casser nos adversaires, quoi. Mais malheureusement, ils n’ont pas suivi mes consignes et ont pratiqué un jeu fluide comme pas possible et l’équipe adverse n’a pas vu le ballon pendant 45 minutes – du coup je me suis demandé « mais bordel, ils jouent à quoi mes joueurs ? » »

Le Manager

Mick McCarthy, en place depuis l’été 2006 (club alors en D2). L’Irlandais de Barnsley remplaça Glenn Hoddle (le dernier poste manageurial du grand ami des handicapés). L’équipe a bien consolidé les acquis de la saison précédente en PL et Mick a su redorer son blason, après plusieurs années de surplace en D2 et une expérience traumatisante à Sunderland en PL (2005-2006 et un misérable total de 15 points – remplacé par son vieil ennemi Roy Keane en mars 2006).

Juste après son limogeage, on pensait que McCarthy avait autant de chances de ré-entraîner une formation de Premier League que Ledley King d’aligner trois matchs de suite, son bilan étant catastrophique ; pire en fait, Mick était lanterne rouge de l’histoire de la PL : 37 matchs, 31 défaites, 2 victoires. Il fut nommé manager de Wolves en juillet 2006, et après trois saisons à rebâtir et désenvouter l’effectif marabouté par Hoddle et ses karmas douteux, il hissa de nouveau les Loups parmi l’élite.

In / Out (au 19 juillet)

In : D. de Vries (Swansea, gratuit), R. Johnson (Birmingham City, 7M), J. O’Hara (prêt de Tottenham depuis janvier, converti en achat, 5M)

Out : S. Malone (Bournemouth, prêt), S. Mouyokolo (Sochaux, prêt). A. Basso, J. Dunleavy, M. Hahnemann, D. Jones, A. Landell, N. Rooney (tous libérés)

Retours de prêt : D. Batth, D. Davis, A. Hemmings, A. Keogh, N. Mendez-Laing, S. Maierhofer, J. Reckford, S. Vokes, S. Winnall

Interrogé hier par le Birmingham Mail sur les rumeurs envoyant « Doyler » (Kevin Doyle) un peu partout, Mick a répondu :

« Evidemment, c’est vrai, d’ailleurs Doyle signera demain pour Arsenal. Et Matt Jarvis ira à Man United et Stephen Hunt au Celtic Glasgow. [le reporter, interloqué, exprime sa surprise]. Ah ben, vous me posez une question idiote, vous vous attendez quand même pas à ce que vous donne une réponse sensée… »

Sacré Mick… A voir ce diaporama de l’Independent d’aujourd’hui sur les joueurs qui intéresseraient Wolves.

Le big boss est…

Steve Morgan (58 ans), sorte de mini Bouygues anglais, qui détient 100 % du club (25 personnellement et 75 via sa société d’investissement basée à Guernsey). Morgan, un Scouser qui fit fortune dans la construction immobilière et mit même ses billes dans LFC ère David Moores, a injecté 30M en actions dans le club depuis son rachat à Sir Jack Hayward en août 2007.

 

L’histoire du rachat à Jack Hayward constitue un chapitre fascinant de l’histoire de ce vénérable club qui fut parmi les douze clubs fondateurs de la Football League (1888). Hayward, âgé aujourd’hui de 87 ans, acquit le club en 1990. Jusqu’en 2007, il dépensa 75M pour redorer le blason de son club d’enfance, qui retrouva l’élite en 2009, après vingt-cinq longues années de Football League (hormis une saison ratée en PL, 2003-2004 – Wolves était même tombé en D4 en 1986).

Jack Hayward est un philanthrope qui a financé d’innombrables projets et rachats (notamment dans le domaine du patrimoine britannique) et qui a surtout une sainte horreur des « opportunistes et mercenaires en tout genre que le football attire. » Hayward, au plus fort du boom économique et immobilier anglais (2003-2007) chercha à vendre le club, mais pas à n’importe qui. Au moment de la vente à Steve Morgan, il déclara :

« Ceux qui acquièrent un club pour le dépecer, les financiers de la City ou des gens comme les Glazer, qui viennent de mettre Man United des centaines de millions dans le rouge, c’est eux que je voulais éviter. »

Car cette vente fit du bruit… Il aurait été aisé à Hayward de vendre Wolves un bon paquet de millions, mais il choisit de refiler son bébé bien portant et sans dette à Steve Morgan pour… 10 £ ! Ce dernier le convainquit qu’il avait le bien-être du club pour seul et unique dessein.

Le gros problème des philanthropes comme Hayward, c’est que tout le monde les adore… sauf leurs proches. Cette décision de vendre le club pour le prix de deux fish ‘n’ chips fut la goutte d’eau qui fit déborder le Mathusalem de Veuve Clicquot (les trois enfants vivraient une existence bling bling) et causa consternation et zizanie dans la famille Hayward (surtout chez ses deux fils, alors dirigeants au club, et avec qui les relations étaient déjà tendues). Ces derniers n’ont jamais accepté les choix de leur père et ces conflits provoquent  toujours de forts remous familiaux et judiciaires, façon famille Bettencourt (voir détails). Une triste illustration de cette situation est la longueur du document émanant des avocats du « collectif des floués » tentant de prouver que Jack Hayward aurait perdu la boule et dilapiderait sa fortune en causes caritatives et autres « frivolités » : plus de mille pages !

La Supreme Court de Nassau

La Supreme Court de Nassau

Hayward est en effet poursuivi en justice via la Supreme Court de Nassau aux Bahamas par deux de ses propres enfants et six de ses petits-enfants. Il déclarait récemment au Daily Mail : « Mes enfants me préféreraient mort, et tout ça, à cause du club. Wolves a détruit notre famille. Et pourtant, j’ai toujours associé mes enfants à mes affaires, ils ont reçu des millions sans avoir à travailler, je leur ai offert de vastes propriétés, etc. et mes petits-enfants aussi. Ma fille est devenue tellement snob qu’elle a horreur qu’on lui rappelle que notre famille vient du Black Country* ! Elle et son mari n’ont jamais bossé de leur vie et jamais mis le moindre penny dans Wolves, mais maintenant, ils me traînent devant les tribunaux. Bonjour la gratitude ! Mais s’ils veulent la guerre, ils l’auront ! »

[*région autrefois très industrielle – charbon et acier – autour de Wolverhampton et l’un des berceaux de la révolution industrielle]

 

Si Wolves déchire toujours les Hayward, les Loups Vadrouilleurs peuvent se targuer aujourd’hui d’être l’un des rares clubs de Premier League et Football League (sur 92) à être bénéficiaire et financièrement sain. Le club de Steve Morgan est plus ambitieux que jamais et tient à redonner à son antre de Molineux, 29 000 places, son lustre d’antan (les nostalgiques pensent évidemment aux Fifties et à l’ère victorieuse de Stan Cullis, les matchs devant 60 000 spectateurs et les trois titres de Champion d’Angleterre, sans oublier les six places sur le podium, de 1950 à 1961).
Les travaux d’agrandissement ont commencé fin mai et devraient courir sur trois ans, pour un coût de 40M (la tribune basse du North Bank sera ouverte vers le 1er septembre, voir ici). La capacité du stade sera alors de 37 000 places. Le club envisage même de porter l’enceinte à 50 000 places sur le long terme et ainsi doubler les revenus billetterie et annexes (merchandising, immobilier/locatif, sponsor) qui étaient de 22M sur l’exercice 2009-2010. Un club rebâti par Jack-le-Philanthrope et en passe d’être solidifié par Steve-le-Maçon.

Prix des abonnements et billets (adultes) saison 2011-2012

Abonnements : 522 à 630 £ (Wolves compte environ 21 000 abonnés)

L’information sur le prix des billets n’est accessible pour l’instant qu’aux détenteurs d’une Membership Card. Les prix 2010-2011 allaient de 24 à 40 £ (2 catégories de match).

Chiffre d’affaires (2009-2010) / masse salariale et autres stats financières

61M / 30M. Bénéfice avant impôts : 9,1M. Dette : 0

Kevin Quigagne.

Dixième et avant-dernière partie aujourd’hui : Wolverhampton Wanderers. On aurait préféré finir avec un club prestigieux, mais c’est pas nous qui avons fait l’alphabet. En définitive, boucler la saison avec les Wolves tombe bien. Car comme dirait ce bon vieux Paul du fond de son cimetière marin, ce club a le vent en poulpe.

Déjà l’avant-dernier épisode de cette longue série débutée le 9 juin. Déontologiquement parlant, devant la complexité éthique du comptage (un bis a-t-il le droit de compter dans la numérotation ?), il a fallu faire appel à un huissier de justice pour être en règle. Ce dernier a sorti ses textes et il est formel : c’est bien onze parties que comptera au final ce bilan club par club de Premier League. Les Loups Vadrouilleurs ont donc l’insigne honneur de clôturer notre bilan, le plus complet et déraisonnable jamais publié. Aujourd’hui donc, premier volet sur les Wolves. Mardi, suite et fin. Trop de choses à dire sur les Wolves, ça ne tenait pas en un article. C’est la fin de la saison et notre pauvre interface rend l’âme. Il s’agit donc d’y aller mollo.

Pour le reste, voir introduction dans la première partie, avec tous les jolis liens (clips grands moments de la saison, plus beaux buts, photos, etc.), et voir à droite « Articles Récents » pour les autres parties. Par ailleurs, la Premier League a publié le 17 juin son calendrier pour la saison à venir, la liste club par club ici et celle de tous les matchs ici. Pour le guide complet des matchs d’intersaison des vingt clubs, voir cette liste et pour voir les tenues des vingt clubs de PL, c’est par ici que ça se passe.

Et on vous laisse avec la dernière mode des désoeuvrés de Man City, le « planking ». Il est rassurant de savoir que Shaun Wright-Phillips entretient sa forme autrement qu’en cirant le banc et que le tableau blanc de Roberto Mancini sert à autre chose qu’à planifier les séances bétonnage. Mais le mieux, c’est le clip (tourné pendant la tournée US du club). Décidément, il s’en passe de belles à City. Jeudi, Umbro a sorti un clip de l’hymne du club (Blue Moon), signé Liam Gallagher et son groupe Beady Eye (lancement du nouveau maillot domicile), à voir ici. Et hier, on apprend que Gaël Clichy regrette déjà les entraînements peinards d’Arsenal, sans Nigel de Jong… (ici).

Avant de nous quitter, après la libération récente des deux journalistes de France Télévision en Afghanistan, recueillons-nous un instant et ayons une pensée pour une autre victime de la folie des hommes : Cesc Fábregas. L’Espagnol est retenu en otage par Arsenal, selon le maire de la commune catalane où Cesc a grandi, Señor Estanislau Fors i Garcia (« We want him to come right away, he is experiencing a kidnapping », voir article). Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, c’était 547 jours ; Cesc Fábregas, lui, va bientôt passer le cap des 3 000 jours de captivité, sans que cela n’émeuve les médias. Pour les Anglais, il s’agit d’un Espagnol détenu dans une zone française de Londres ; pour les Français, c’est une affaire strictement anglaise. Pour les Espagnols et Teenage Kicks, c’est un véritable drame humain qui se déroule dans l’indifférence générale. Le silence de la communauté internationale est assourdissant et l’équipe des TK, modestement, veut dénoncer cette ignominie et entretenir la flamme de l’espoir. Lest we forget.

Sans transition, passons à nos Wolves.

 

WOLVERHAMPTON WANDERERS (17è, 40 points. G-A – 20 / 46 buts pour / 66 contre)

Résumé de la saison

Cette deuxième année d’affilée en Premier League ne fut pas de tout repos. Les Wolves sauvent véritablement leur peau lors de la 37è  journée (victoire 3-1 à Sunderland) mais ils ont tremblé jusqu’au bout, jusqu’à la dernière minute de ce fameux « Survival Sunday », voir article en français sur ce dimanche de folie, où le nom des relégués changea une quinzaine de fois en 90 minutes ! (le terme Survival Sunday est utilisé par les médias depuis quelques années pour qualifier la dernière journée, où tous les matchs se jouent le dimanche à 16 heures. Cette saison 2010-11 est la première depuis 1996 où cinq équipes étaient potentiellement relégables lors de la 38è journée – hormis West Ham, déjà condamné – et la première fois que les cinq équipes dans cette position se tenaient en un point, avec de surcroît une différence de buts quasi identique).

Sans oublier ce clip marrant de Sky, où l’on voit le quatuor Matt Le Tissier-Paul Merson-Phil Thompson-Charlie Nicholas absolument déchaînés (sous la houlette de Jeff Stelling, présentateur vedette de Sky).

Une saison délicate certes, mais les vibes sont ultra-positives du côté de Molineux. C’est un club ambitieux qui retrouvera les terrains de PL dans un mois. La capacité du stade va augmenter d’un tiers d’ici trois ans et le club a de grands desseins pour son nouveau centre de formation (voir ici).

Satisfactions

Nombreuses. Les trois principales d’abord :

1) Matt Jarvis, 25 ans, un ailier de poche à « l’ancienne » comme les aime l’inénarrable et old-fashioned Mick McCarthy (manager). Naturellement droitier, mais tout aussi à l’aise à gauche (où il a souvent été utilisé cette année). Un offensif polyvalent qui aime distiller les centres dévastateurs (sur l’aile droite) ou bien repiquer au centre et semer la zizanie (quand il joue à gauche). Troisième au classement des centreurs (240 centres), derrière S. Downing (243) et L. Baines (249). Doublement élu Players’ Player of the season et Supporters’ Player of the Season du club. Egalement appelé en sélection anglaise fin mars et devenu à cette occasion le premier Loup à s’aligner pour les Trois Lions depuis le légendaire Steve Bull en 1989 (la goal machine Bull, c’est 306 buts en 561 matchs pour les Wolves). Seule fausse note de la saison, Jarvis a baissé de régime après ses débuts internationaux et, du coup, a pas mal fait banquette en mai (au profit de l’Irlandais Stephen Hunt ou l’Algérien Adlène Guedioura).

Matt Jarvis sort un peu de nulle part (acheté une misère en 2007 – 600 000 £ – au petit club de D3 Gillingham) et était passé entre les mailles du filet des sélections de jeunes. D’abord formé à Millwall (qui le libéra à 16 ans) puis Gillingham. Avant sa sélection contre le Ghana, sa seule et unique distinction fut une cape… avec les U16 du Surrey !

2) Kevin Doyle, 27 ans, attaquant, beaucoup plus connu que Jarvis, international irlandais, 41 capes, 9 buts (il était de la fameuse double confrontation play-off contre la France en 2009). Lui aussi a débarqué dans le foot anglais de haut niveau relativement tard. A 21 ans, il quitte Cork City pour Reading (D2), pour la risible somme de 78 000 £. Chez les Royals, il affole vite les compteurs (montée en PL dès sa première saison, avec 106 points ! un record). En 2009, Reading réalise une belle culbute en le vendant 6,5M de £ à Wolves, promu en PL. Seulement cinq buts en championnat cette saison (26 matchs) mais il s’est blessé fin mars (ligaments genou). Enorme contre Manchester United en février, noté 10 / 10 dans plusieurs journaux. Depuis, une belle brochette de clubs seraient vaguement intéressés par l’Irlandais (citons, en vrac, Liverpool, Arsenal – surtout si Bendtner part – et même la Juventus ! Cela dit, il faut raison garder et on voit mal notre Kevin-à-son-Mick atterrir dans les bras de la Vecchia Signora. Et pis bon, « l’info » vient du Sunday World quoi… via un agent du dimanche, à n’en pas douter).

3) Steven Fletcher, 24 ans, attaquant, international écossais depuis 2008 et acheté 6,5M de £ à Burnley en juin 2010. L’Anglo-Écossais, vif et technique, a été efficace (10 buts) mais des pépins physiques, une période de méforme et un dispositif avec Doyle seul en pointe (qui l’a relégué sur le banc) ne lui ont pas permis de véritablement « casser la baraque »… jusqu’à la blessure de Doyle fin mars, occasion qu’a mis à profit Fletcher pour claquer 5 buts sur les 6 derniers matchs.

 

Du talent, mais aussi du mauvais goût

Du talent, mais quel mauvais goût !

Citons aussi : D. Edwards, A. Hammill (judicieuse recrue de Barnsley, pour 500 000 £), A. Guedioura (une dizaine d’apparitions, mention assez bien), S. Hunt et J. O’Hara, qui a réussi son pari : ne pas être connu que comme le fiancé de Danielle Lloyd (prêt des Spurs converti en achat, 5M de £). Satisfaisant mais un ton en dessous : S. Ebanks-Blake, W. Hennessey et S. Ward (par intermittence pour ce dernier). R. Zubar et C. Berra ont alterné le meilleur et le pire, de même que K. Foley. Sans oublier l’inusable Jody Craddock (Wolves’ player of the year l’an dernier), à quasiment 36 ans, la Sunderland Legend répond toujours présent en défense centrale quand on fait appel à lui (15 matchs de PL). Et en plus, évidemment, son seul but de la saison le fut… contre Sunderland lors de la 37è journée (la fameuse « malédiction de l’ex joueur » – the curse of the ex player). Le très artistique Craddock vient de signer une prolongation d’un an (il peint professionnellement, et Craddock n’est pas dégueu aux pinceaux, voir ici).

 

Et last but not least parmi les bons Loups, le latéral gauche George Elokobi. L’exubérant Camerounais, arrivé en Angleterre à 16 ans, fut raflé à Colchester en 2008 pour seulement 300 000 £. Il est devenu une véritable star à Molineux, un cult hero. Les supporters adorent ce joueur qui n’oublie jamais d’aller les saluer en fin de match, surtout à l’extérieur. Elokobi est une force de la nature : 1m75 pour 85 kilos ! (son poids a oscillé entre 84 à 90 cette année, et pas un gramme de graisse). Au cours de tests l’an dernier, on s’est aperçu que le volume de ses muscles est le double de certains de ses coéquipiers… Elokobi racontait récemment l’anecdote suivante dans l’Observer. A son arrivée à Wolves, le club lui demanda d’augmenter sa dose de musculation pour l’aider à récupérer d’une blessure au genou. Elokobi, qui est déjà très musclé, les prévint qu’il se transformerait probablement en Hulk s’il forçait sur la fonte. Le club insista. Un mois plus tard, le Musclor ne rentrait plus dans sa tenue et le club dut lui fournir la taille supérieure. Plus personne ne mentionna de ration supplémentaire pour le surpuissant défenseur. Sur le ton de la rigolade, des spectateurs lui reprochent de ne pas sentir sa force quand il dégage le ballon en sortie. Ils ont parfois l’impression qu’il compte décapiter un spectateur !

Déceptions

Peu nombreuses, le sorcier du Yorkshire Mick McCarthy ayant su tirer le maximum de la plupart des joueurs. Parmi les déceptions ou candidats à la catégorie « peut mieux faire », en premier lieu, la défense centrale. Certes, Christophe Berra et Richard Stearman ont mieux joué que la saison dernière, mais c’est pas encore ça, trop irréguliers (d’où le recrutement de Roger Johnson, Birmingham City, 7M).

Citons aussi Nenad Milijaš, dont on attendait mieux. L’international serbe a bien commencé la saison mais l’a mal terminée, laissé sur le banc pour l’emballage final. Un certain manque de combativité et une tendance à l’inconstance seraient les principaux griefs de McCarthy envers ce joueur talentueux qui, au vu de ses capacités, devrait afficher plus que ses 23 apparitions PL cette saison.

Egalement : David Jones, Jelle Van Damme, Michael Mancienne et Steven Mouyokolo. Le milieu Jones a été libéré, malgré ce but, extraordinaire, à (re)voir, clip. Van Damme, recruté 2,5M de £, en a bavé avant d’être vendu au Standard Liège au mercato d’hiver. Mancienne, l’éternel prêté de Chelsea, n’a pas vraiment déçu mais n’a pas convaincu non plus (il a été cependant assez sérieusement blessé et indisponible quatre mois). Et enfin, le Français Mouyokolo a peu joué (concurrence et blessures) mais n’a pas donné satisfaction sur les quelques bouts de matchs qu’il a fait (158 minutes). Acheté 2,5M à Hull City l’été dernier, il vient d’être prêté à Sochaux.

Highlights

Victoires en championnat sur Liverpool, Chelsea et Manchester United (Wolves a mis fin à l’invincibilité des Red Devils lors de l’incroyable 26è journée, voir ici) et le superbe succès 1-0 contre Villa dans le derby des West Midlands. L’annonce de l’agrandissement du stade à 37 000 places, ainsi que le nouveau centre de formation hi-tech ; ces transformations devraient permettre de rivaliser avec les autres gros clubs des Midlands sur la durée (surtout Aston Villa et West Brom).

Le superbe brossé dans la lunette de Stephen Hunt lors de la dernière journée contre Blackburn et à la 87è, à voir, inoubliable. Un but salvateur tout en sang-froid entré dans la légende Wolves car synonyme de maintien. Et de nos jours, rester en PL vaut pas loin de 100M de £. Une descente aurait mis à mal les plans ambitieux du club, mieux valait donc envoyer les rivaux de Birmingham City en D2 (qui seraient finalement descendus même sans ce but de Hunt, puisque Pavlyuchenko arracha la victoire à la 91è dans le Tottenham-Birmingham – mais c’est anecdotique, l’histoire du club retiendra surtout que Wolves s’est maintenu grâce à ce superbe but de Hunt).

Lowlights

Les persistantes accusations de jeu dur en première partie de saison qui débouchèrent sur une série de polémiques qui empoisonnèrent l’atmosphère toute la saison. Une réputation d’équipe « Fight Club » pas franchement imméritée, sur laquelle ont d’ailleurs joué quelques joueurs, avec le hard man Karl Henry en ambianceur. Le tacleur fou déclarait par exemple fin avril, en avant-première du match contre Stoke :

« Wolves et Stoke vont se savater tout le match. Ça sera une rencontre horrible tout en coups bas. C’est sûr que je ne conseille à personne de regarder ce match. »

C'est sûr que Dieu c'est mieux qu'Henry
C’est sûr que Dieu et la messe c’est plus cool que les après-midi avec Karl Henry
Une réputation réapparue cette année lors du Wolves-Newcastle du 28 août (et une épique bataille Karl Henry-Joey Barton). 38 fautes, 12 cartons jaunes (dont 7 pour Wolves) et un traitement de choc sur Joey Barton qui aurait pu valoir plusieurs cartons rouges aux protégés de Mick McCarthy (l’émission Match of the Day en fit un montage-clip, retiré de YouTube depuis). Par huit fois, les Wolves tentèrent de casser Barton, sans y parvenir et sans que le Magpie ne riposte. Ce n’est qu’à la fin du match que Barton alla voir Mick McCarthy en lui demandant des explications. Ce dernier joua les étonnés et lui répondit qu’il était un peu fort venant de sa part de se plaindre pour « un ou deux tacles musclés » (marrant le Mick – il s’agissait bien d’une série d’attentats en bonne et difforme, voir ici). Mi septembre, Wolves écopa de 75 000 £ d’amende de la FA pour leurs quatorze cartons en deux matchs (ici).

Autre déboire cette saison : l’infirmerie souvent pleine. Wolves s’est parfois retrouvé avec seulement treize joueurs disponibles (et dut combler la feuille de match avec les jeunes).

Et pour finir ce tour d’horizon des ratés de la saison, un mot sur la défense kamikaze des Wolves, elle fut trop souvent prise en défaut. Le nom de Zubar vient à l’esprit, notamment pour sa passe en retrait contre Bolton, qui fit le bonheur des commentateurs français, ici.

Kevin Quigagne.

Aujourd’hui, avant-dernière partie de ce bilan club par club de Premier League, le plus complet et déraisonnable jamais publié : dix parties, 25 000 mots.

Voir introduction dans la première partie, avec tous les jolis liens (clips grands moments de la saison, plus beaux buts, photos, etc.). Par ailleurs, la Premier League a publié le 17 juin son calendrier pour la saison à venir, la liste club par club ici et celle de tous les matchs ici. Pour le guide complet des matchs d’intersaison des vingt clubs, voir cette liste. Et pour les tenues des clubs de PL, c’est par ici que ça se passe.

Cette neuvième partie devait inclure Wigan Athletic et Wolverhampton Wanderers et clore le bilan. Cependant, il y avait tellement de choses excitantes à écrire sur les Latics et les Wolves que, par souci de digestion et lisibilité, chacun de ces géants du foot anglais aura finalement sa propre partie. Aujourd’hui donc, avant-dernier volet : Wigan Athletic (pour les autres parties, voir Articles récents, à droite). Les Loups vadrouilleurs de Wolverhampton Wanderers fermeront le bal en fin de semaine.

[nb : tous les chiffres sont en £. Ceux de la rubrique financière portent sur la période 2009-2010. Les dettes (nettes) : emprunts bancaires, propriétaires ou autre provenance. Source Companies House et Guardian].

WIGAN ATHLETIC (16è, 42 points. G-A – 21 / 40 buts pour / 61 contre)

Résumé de la saison

Wigan, c’est pas fait pour les manchots

Wigan, c’est pas fait pour les manchots

L’air de rien, c’est la sixième saison des Latics en Premier League (10è, 17, 14, 11, 16, 16). De surcroît, Wigan peut se targuer d’être le seul club de PL à n’avoir jamais été relégué de l’élite ! Handicapé par un public restreint et un effet d’attraction limité, Wigan, à peine 100 000 habitants, fait un peu figure d’anomalie dans le paysage anglais du football d’élite. Il faut dire que cette ville est une place forte du rugby à XIII et que les Latics sont en « concurrence » avec pas moins de six autres clubs de PL qui cohabitent dans un mouchoir de poche (Manchester, Liverpool, Blackburn et Bolton sont tous situés à moins de quarante kilomètres de Wigan).

L’Omanais fait le ménage

L’Omanais fait le ménage

Saison 1994-1995, l’affluence moyenne de Wigan était de 1 841 spectateurs… Il y a neuf ans, elle n’était toujours que de 5 771 ; la plupart des gamins de la ville, honteux, choisissaient de supporter Man United ou Liverpool. Aujourd’hui, non seulement les locaux ne se cachent plus pour supporter leurs Latics mais ils en sont fiers.

Satisfactions

Commençons par le joueur élu Player of the Year du club : Ali Al-Habsi (voir ici). L’Omanais succède ainsi à C. N’Zogbia et T. Bramble. Superbes performances du prêté Boltonien contre Chelsea, Aston Villa, Arsenal et Tottenham. Les autres principales satisfactions sont E. Boyce, T. Cleverley, M. Diamé (par intermittence), J. McCarthy, H. Rodallega, B. Watson et bien sûr C. N’Zogbia. Ce dernier est ardemment convoité par Sunderland (entre autres) mais les 9M de transfert ainsi que les exigences salariales de l’ex Magpie (260 000 £ mensuels) freinent les ardeurs Black Cats.

Déceptions

Mauro Boselli, achat record du club (6,5M, été 2010), prêté à Gênes en janvier. L’agent de l’Argentin ne cesse de répéter que son poulain veut retourner aux Estudiantes après un séjour anglais que le joueur vivrait très mal (voir ici – 8 matchs PL, 0 but).

N’ont guère fait d’étincelles non plus : J. Gomez, R. Stam, les frères Caldwell. Ainsi que l’abonné aux rubriques Flop, l’attaquant italo-argentin Franco Di Santo, qui pointe dans les temps du mythique Ade Akinbiyi : 2 buts en 55 matchs en Premier League (souvent remplaçant évidemment, mais tout de même, shocking). Trente-cinq ans après l’invention du genre « supersub » par le légendaire Red David Fairclough, Di Santo innove avec le « sous-sub ».

Curkovic n'avait pas approuvé l'invention du Supersub

Curkovic n'avait pas approuvé l'invention du Supersub

L’homme invisible : Adrián López

Highlights

Victoires capitales et parfois dramatiques sur des rivaux directs pour le maintien, Birmingham, Blackpool, West Ham, Wolves et Blackburn (4-3 sur ces derniers). La victoire 1-0 à Stoke lors du Survival Sunday (dernière journée) fut « massive ».

A noter aussi la victoire gnaqueuse 1-0 sur Tottenham à l’extérieur. Surtout que les Latics s’étaient pris 9-1 l’an dernier à White Hart Lane. Les joueurs eurent tellement honte qu’ils remboursèrent les billets des six cents courageux qui avaient fait le déplacement !

Lowlights

Les deux premiers matchs, raclées 4-0 et 6-0 à la maison (respectivement contre Blackpool et Chelsea), ainsi que la correction 4-0 infligée par Man United au DW Stadium.

Enseignements à tirer / secteurs à renforcer

Le club n'en veut plus
Le club ne veut plus de Zoggy

Pas vraiment un enseignement mais il serait judicieux de mieux démarrer la saison. Se prendre un cinglant 10-0 à domicile sur les deux premières rencontres n’est pas idéal pour le moral. Plus important : il faut garder Charles N’Zogbia. Conserver « Zoggy » (ou Zog) devrait être une priorité mais il ne reste plus au Français qu’un an de contrat et le club veut absolument banquer. C’est en tous cas ce que vient de déclarer Dave Whelan (propriétaire) à Talksport, voir ici. Le club est très endetté et il est de notoriété publique que Whelan (74 ans) a envie de passer la main, mais en affichant une vitrine comptable plus attractive. Ce ne sont pas les courtisans qui manquent pour N’Zogbia (Aston Villa, Liverpool, Newcastle et surtout Sunderland).

Par ailleurs, il faut persévérer avec Victor Moses même si l’attaquant anglo-nigérian, blessé en début de saison, n’a pas toujours brillé quand il est entré en cours de match. Il faudra aussi travailler les centres et les têtes : seulement trois coups de boule victorieux de toute la saison, ça fait léger. Cela dit, le dernier, signé Rodallega lors de la 38è journée, a maintenu les Latics en PL.

Côté renfort, La priorité de Roberto Martinez est d’engager au moins un offensif (afin de combler le retour de Cleverley à Man United et le probable départ de Zoggy). Il faut également un arrière-central et un milieu plus créatif.

Pour les dernières rumeurs de transfert, voir ici.

Ils ont repris le boulot quand ?

Jeudi 7. Six matchs amicaux suivront, tous en Grande-Bretagne, du 23 juillet au 7 août, contre Villarreal. Premier match de PL contre les Canaries de Norwich le 13 août à domicile.

Trucs bizarres / marrants

Les déclarations So Footiennes et sanguines de l’ex Sang et Or Mohamed Diamé sur Wigan et les Anglaises :

« La vérité à propos de Wigan est qu’il n’y a rien à y faire. C’est un endroit merdique. La ville est petite et il n’y a aucune ambiance. Je vais à l’entraînement, je rentre à la maison, c’est tout ce que je fais. Quand il neige, j’ai l’impression qu’il fait moins 15 et j’ai peur de me transformer en glaçon. »

Et après avoir habillé la ville pour l’hiver, Momo s’occupe des p’tites Anglaises :

« C’est un mythe de dire que toutes les filles anglaises sont moches. Mais je ne vais pas vous mentir, il est rare de croiser des filles vraiment belles quand on sort la journée. A Madrid, j’avais l’impression que toutes les femmes étaient superbes »

Le coeur, c'est pas pour Wigan et les Anglaises
Le coeur, c’est ni pour Wigan, ni pour les Anglaises

C’est sûr qu’à Wigan, on se les caille en décembre et comme dirait le manager du club, l’Espagnol Roberto Martínez, l’ibère est dur. Et pis bon, c’est vrai quoi, y’a pas à tortiller, avec Wigan on est loin de la classe et du climat tropical de Lens ou Vallecas (ville du Rayo Vallecano, le dernier club de Diamé).

Autre truc bien marrant dans le contexte local morose, Roberto Martínez qui se déchire le costume en célébrant la victoire contre West Ham. Mais bon, c’est Wigan, pour l’entertainment, on repassera.

Le Manager

Roberto Martínez. Quand le plus Espagnol des Wiganais débarque au club comme milieu de terrain l’été 1995, Wigan vient de finir 14è de D4, se prend régulièrement des tannées contre des clubs de bourgade et évolue devant des chambrées de 1 500 personnes dans un stade à peine digne du football amateur, le notoirement révoltant Springfield Park (voir détails… le tour du propriétaire ne manque pas de piquant !). Voilà ce que Barry Worthington, historien du club, dit de ce stade dans un récent Four Four Two :

« Springfield Park, en 1978, est un cloaque infâme. Les toilettes, c’est un long mur avec un trou, pour trente personnes. Un ruisseau de matières et d’eau dégueulasses coule en permanence. On baigne dans tellement de pisse qu’il faut remonter son pantalon jusqu’aux genoux avant d’uriner. Quant à la « tribune de presse », elle consiste en une cabane exiguë avec une vitre en plexiglas, pas nettoyée depuis cinquante ans et tellement opacifiée par les excréments d’oiseaux que les journalistes se plaignent de ne rien voir du match. Si bien que souvent, les deux ou trois reporters présents se partagent le boulot : l’un reste au micro, et l’autre est à l’extérieur de la cabane et relaie l’action et les incidents au premier avec le moins de différé possible. »

Cependant, Martínez n’arrive pas dans un Wigan en déliquescence, car la méga-métamorphose du club à commencé quelques mois auparavant. En effet, Wigan vient d’être racheté pour 1M de £ par un richissime mécène local, Dave Whelan, dont la société JJB Sports se contentait alors de sponsoriser le club. Y’a pas de petites économies et le design du nouveau maillot est tout trouvé : ce sera le même haut que celui de l’uniforme que portent les employés de sa chaîne de magasins de sport !

Les activités commerciales de Whelan le conduisent souvent en Espagne et il y fait des rencontres intéressantes. Cet été-là, dans ses bagages, non seulement il ramène Martínez, mais aussi Isidro Díaz (joueurs de D3 espagnole) et surtout Jesús Seba, Espoir espagnol deux ans auparavant et attaquant du Real Zaragoza, club qui vient de battre Arsenal en finale de Coupe d’Europe des Vainqueurs de Coupes au Parc des Princes, grâce au fameux but de Nayim de 50 mètres, revoir ce lob inoubliable. Une blessure à la cheville a quelque peu freiné l’ascension de Seba (prêté au Villarreal, D2, saison 1994-95) et le Real Zaragoza ne le conserve pas. Mais Seba est un joueur classieux et il arrive en Angleterre auréolé d’une réputation d’international. Le journal de la région de l’Aragon parle de lui en ces termes : « Fenómeno mediático y jugador de otra galaxia » (voir ici). Certes, les journaux régionaux aiment aligner les dithyrambes pour les prodiges du cru mais à l’époque, les vedettes étrangères ne sont pas légion dans le foot anglais, et à fortiori en quatrième division dans un coin reculé comme Wigan. Ces Espagnols impressionnent.

Les Three AmigosLa « Spanish Revolution » fait son effet et l’engouement est instantané. On surnomme le trio « The Three Amigos » (du nom de la comédie américaine avec Steve Martin). Roberto Martínez, Isidro Díaz et Jesús Seba pratiquent un football encore jamais vu localement et le maigre mais grossissant public scande « Jesús is a Wiganer ». La fièvre espagnole s’abat sur la région et les supporters sortent les drapeaux rouge et or, les sombreros et les castagnettes ramenées de Ténérife. Celui qu’on appelle alors « Bob » Martínez restera six saisons au club, jusqu’en 2001 (Seba aura du mal à s’adapter et ne fera que deux saisons et « Izzy » Díaz filera au Portugal en 1998). A son départ, Martínez affiche 227 matchs pour Wigan (23 buts) et s’est épris de ce coin de l’Angleterre ainsi que du pays. Roberto a aussi changé de stature ; il commente le foot espagnol sur Sky, est devenu une figure locale et un digne ambassadeur du club, toujours prêt à faire la tournée des écoles ou des hôpitaux pour enfants malades.

De 2001 à 2007, il profite d’opportunités diverses, principalement en Scottish Premier League et D2 / D3 anglaise, surtout à Swansea City. Février 2007, il évolue à Chester City (D4) quand Swansea le contacte pour remplacer Kenny Jackett, viré et qui du coup se prend une belle veste fourrée : c’est justement Jackett qui avait décidé de ne pas conserver Martinez la saison précédente. A 33 ans, Martínez raccroche les crampons pour manager les Swans (alors en D3), à la grande joie des supporters gallois. En à peine deux saisons et demie, il transforme le club gallois et établit les bases de la success story dont le dernier chapitre est la montée en Premier League il y a deux mois.

L’Espagnol sert aussi de modèle à quelques entraîneurs locaux, dont Ian Holloway (le Bristolien, pendant sa saison sabbatique en 2008-09, lui rend souvent visite et a souvent dit depuis s’être largement inspiré de son style offensif). Pour beaucoup, Martínez est presque devenu le fils adoptif de Dave Whelan. Le 10 juin, il a décliné une offre de Villa pour rester avec son deuxième papa et en a profité pour renégocier son contrat qui court maintenant jusqu’en 2014 (voir ici).

In / Out (au 12 juillet)

In : Ali Al Habsi (Bolton, 4M – prêt converti en achat)

Out : S. Caldwell (libéré puis recruté par Birmingham City, gratuit). J. Holt, D. de Ridder, J. Koumas, D. Lambert, T. Oakes, M. Pollit, A. Serrano, C. Williams (tous libérés)

Retours de prêt : A. Amaya, M. Boselli

A enfilé les Charentaises (arrêt de carrière) : le gardien Mike Pollitt a bien failli mais le vétéran (39 ans) vient de prolonger d’un an.

Décidément, les gardiens quadras se portent bien en Angleterre. L’ex Wimbledon Legend Neil Sullivan, 41 ans, vient de resigner pour une saison à Doncaster Rovers (D2). Mais l’ex international écossais fait figure de jeunot à côté du légendaire Kevin Poole. Ce dernier, qui débuta sa carrière professionnelle en 1981 (!) au grand Aston Villa, a prolongé d’un an à Burton Albion (D4). Poole a 48 ans ! Certes, il ne joue plus des masses (il est surtout entraîneur des gardiens) mais il est dûment licencié comme joueur et pourrait être, comme cette saison, utilisé en Coupe des Clubs de D3 et D4, la Football League Trophy (plus connue sous le nom du sponsor, Johnstone’s Paint Trophy).

Le big boss est…

Dave Whelan (& family), via Whelco Holdings. Whelan, 74 ans, est un ancien joueur professionnel de bon niveau (D1 à D4), mais surtout un homme d’affaires local qui a réussi dans la grande distribution (secteur sportif). En février 1995, Whelan rachète le petit club de Wigan, qui évolue alors en D4 dans l’un des stades les plus déglingués et puants d’Angleterre, sinon d’Europe de l’Ouest (voir détails). Eté 1999, il inaugure le nouveau stade du club qu’il a payé de sa poche (30M), une enceinte de 25 000 places située au bord du canal Leeds-Liverpool. Le DW Stadium est également l’antre des Wigan Warriors, le très successful club de rugby à XIII de la ville (affluence moyenne de 17 200, soit plus que Wigan Athletic, 16 800). En 2005, Wigan monte en Premier League. Depuis 1995, Whelan a injecté plus de 100M dans son bébé et pourrait bientôt rechercher un investisseur « sûr et bien intentionné » (dixit Whelan) pour reprendre le flambeau Latic.

Prix des abonnements et billets (adultes) saison 2011-2012

Abonnements : 295 à 345 £ (Wigan compte environ 11 000 abonnés)

Billets : prix toujours pas annoncés. Ceux de 2010-2011 allaient de 20 à 30 £ (trois catégories de match). En faisant la moyenne du prix des abonnements, des billets les plus et moins chers ainsi que des différentes catégories de matchs, Wigan est le deuxième club le moins cher de PL cette saison (ex-aequo avec Aston Villa et Bolton – Blackburn est preum’s).

Chiffre d’affaires (revenus) / masse salariale et autres stats financières

43M / 39M. Perte avant impôts : 4M. Dette : 73M*

[*dont 52M en prêt à taux 0 % du propriétaire, Dave Whelan]

Kevin Quigagne.

Un peu de légèreté pour conclure la saison Teenage Kicks : le bilan club par club, mode Twitter, en 140 mots (enfin, pour ce qui est du résumé de la saison quoi).

Voir introduction dans la première partie, avec tous les jolis liens (clips grands moments de la saison, plus beaux buts, photos, etc.). Par ailleurs, la Premier League a publié le 17 juin son calendrier pour la saison à venir, la liste club par club ici et celle de tous les matchs ici. Et pour voir les nouvelles tenues des vingt clubs de PL, c’est par ici que ça se passe.

Oh, et pour suivre la toute nouvelle chaîne Youtube Fitness d’Owen Hargreaves lancée lundi (non, ce n’est pas une blague), c’est ici. Ça vaut pas Véronique et Davina mais avouez que le joueur le plus unfit de la planète qui lance une chaîne basée sur la condition physique, ça en jette plus que l’aérobic de Véro et sa copine. Et déjà, un manager est tombé sous le charme d’Owen : l’inévitable Mister Eriksson, à Leicester City. Le Suédois serait prêt à l’enrôler, voir article (SGE lui donna la plupart de ses 42 capes anglaises).

Aujourd’hui : West Ham United, deuxième partie (pour les autres parties, cliquez à droite de l’article, Articles récents). En début de semaine prochaine, dernière partie de ce bilan Premier League (Wigan et Wolverhampton Wanderers).

[nb : tous les chiffres sont en £. Ceux de la rubrique financière portent sur la période 2009-2010. Les dettes (nettes) : emprunts bancaires, propriétaires ou autre provenance. Source Companies House et Guardian].

 

WEST HAM UNITED deuxième partie (20è, 33 points. G-A – 27 / 43 buts pour / 70 contre)

Bref résumé de l’épisode West Ham précédent

Après avoir passé la saison à croire mordicus que leurs 21 internationaux les sauveraient, que Carlton Cole, Kieron Dyer et Avram Grant se métamorphoseraient miraculeusement en Rooney, Giggs et Fergie, les Hammers ont mordu la poussière, après avoir pitoyablement vendangé 2 879 occasions (dans ces eaux-là, source : statistiques Flopta).

Enseignements à tirer / secteurs à renforcer

Avoir fait de juteux profits dans la pornographie n’est pas une garantie de réussite dans le football (cf Gold & Sullivan, voir épisode précédent). Moins de déclarations chocs dans les tabloïds ou sur Twitter et plus d’action sur le terrain, ont demandé les fidèles supporters. Ils n’ont pas été écoutés. Niveau devoirs de vacances, il faut absolument faire réviser la règle du hors-jeu à Carlton Cole, Fred Piquionne et les autres : 120 flagrants délits d’offside cette saison. Carlton Cole est « born offside », comme disait Alex Ferguson de Filippo Inzaghi.

Il serait également judicieux de muscler le budget « Stadiers et forces de police », en prévision des derbies contre Millwall. Le dernier, fin août 2009 (Coupe de la Ligue), avait vite fortement dégénéré, avant, pendant et après le match, jusque dans le métro londonien (voir détails ici).

Le dernier West Ham - Millwall fut mouvementé
Le dernier West Ham – Millwall fut mouvementé

Côté secteurs à renforcer, si les Hammers veulent être crédibles et confortablement installés en PL au moment du grand déménagement vers le stade Olympique (2014 ?), il doivent commencer par recruter de bons latéraux – l’Australien Lucas Neil n’ayant jamais été remplacé à droite et le Congolais Hérita Ilunga s’étant révélé un flop à gauche.

Par ailleurs, il faut changer la politique (ruineuse) du club en matière de salaires et ne plus distribuer les contrats risqués et mirobolants urbi et orbi (mais sur ce point-là, on peut faire confiance à Gold & Sullivan pour ne pas imiter leurs dispendieux prédécesseurs islandais). Non seulement ces largesses plombent les finances mais il est ensuite quasi impossible de revendre des joueurs aussi grassement payés (cf le fiasco Kieron Dyer, première partie).

Allardyce (à droite) teste un nouveau moyen pour rendre Carlton Cole plus mobile
Sam Allardyce (à droite), le nouveau manager, teste son tout dernier stratagème (avec signal sonore anti hors-jeu) pour rendre Carlton Cole plus rapide et alerte

Sam Allardyce révélait récemment en conférence de presse que ça ne se bouscule pas au portillon pour acheter les Scott Parker, Rob Green, Carlton Cole & co. Tottenham ne semble plus trop chaud pour verser 7M en transfert et 300 000 £ en salaire mensuel pour le trentenaire Parker. Fenerbahce a proposé 10M la semaine dernière, offre acceptée par WH mais Parker veut rester en Angleterre (pour raisons familiales – son père est récemment décédé et le Hammer ne veut pas s’éloigner de sa mère). Aston Villa se positionne pour attirer Parker dans ses filets, pour environ 5M de £, mais les Villans doivent d’abord régler le cas Downing. Allardyce veut recruter huit joueurs afin de réapprovisionner les stocks (voir ici, douze joueurs déjà partis ou libérés).

Ils ont repris le boulot quand ?

Dès qu'il a vu les entraînements de Big Sam, Carlton Cole a filé illico à Stoke
Dès qu’il a vu les entraînements de Big Sam, Carlton Cole a illico filé à Stoke

Vendredi 1er juillet. Reprise musclée, à la Big Sam (Allardyce), voir menu pré-rentrée. Quatre internationaux Hammers manquaient à l’appel : le Mexicain Barrera (Gold Cup – il signe un doublé en finale de Gold Cup, voir clip), le Gallois Collison ainsi que Parker et Green qui étaient dans le groupe contre la Suisse le 4 juin et ont donc eu droit à du rab farniente. Plusieurs matchs amicaux sont prévus en juillet, ainsi qu’une mini-tournée scandinave. Le premier match de Championship aura lieu le dimanche 7 août à domicile contre Cardiff. En attendant, les Hammers sont partis aujourd’hui en Suisse pour un stage (mais sans Carlton Cole, qui a filé sur Stoke pour discuter avec les Potters, le deal pourrait se faire autour de 5M).

Par ailleurs, après nous avoir joué les Misérables toute la saison, West Ham passe à Hernani. L’arrière central brésilo-polonais Hernâni José da Rosa a été mis à l’essai cette semaine et sera de la virée continentale, en vue de combler les trous en défense centrale (départs de Gabbidon, Da Costa et Upson).

Trucs bizarres / marrants

Nombreux, on s’en doute. Citons le comique coup de sang de Julien Faubert le 5 février, l’ex Galactico a achevé cette saison son opération « hara-kiri programmé » (voir détails). Enfin, plus qu’un an de contrat à honorer pour Juju qui, si tout se déroule comme prévu, sera mûr pour la D2 à Doncaster ou Hull l’été prochain (la Lazio s’intéresserait vaguement à l’ex Galactico).

il vient de rêver que Kieron Dyer marquait
Avram Grant se réveille en sursaut : il vient de rêver que Kieron Dyer marquait

Les incessantes et parfois pénibles déclarations de Karren Brady (vice-présidente du club) et son duo de propriétaires avides de publicité, surtout pendant la saga du Stade Olympique. Un conseil à Brady qui tient une page fourre-tout moralisatrice dans le torchon Sun : avant de donner des leçons de savoir-diriger aux autres clubs / présidents / propriétaires, s’assurer que son propre club n’est pas une pétaudière.

Les indiscrétions (de joueurs ?) sur Avram Grant qui piquerait des roupillons dans son bureau pendant les entraînements (ça change des visites de maisons de passes en profondeur après l’entraînement pendant son séjour à Portsmouth).

Le coup des supporters de Millwall (site House of Fun) : la banderole anti West Ham trainée par un avion au-dessus du stade de Wigan le 14 mai, « Avram Grant Millwall Legend ». Dans un timing parfait, elle est apparue au-dessus du DW Stadium au moment même où Wigan égalisait à 2-2 (avant de l’emporter 3-2, reléguant donc les Hammers en D2).

Sans oublier aussi la marrante récompense qui met la cerise sur le rateau : Carlton Cole a remporté le championnat des Flops de Fantasy F**kwit, l’extraordinaire site qui vénère les nuls (voir ici).

Le Manager cette saison

Avram Grant. Une énigme totale depuis son irréelle apparition sur le sol anglais en 2006 (à la Bernadette Soubirous), comme directeur technique à Portsmouth. Limogé le 15 mai et remplacé par Sam Allardyce. Un acte surnaturel imputable à un homme : Roman Abramovich (l’ombre du « super agent » Pini Zahavi plane également sur ce mystère).

J'emmerde aujourd'hui... et si j'achetais un club et mettais Grant manager, ça s'rait marrant ça
… Qu’est-ce qu’on s’emmerde ici ! Et si j’achetais un club et mettais Grant manager, ça me divertirait tiens

Nous sommes fin mars 2005. Israël, managé par Avram Grant, vient d’aligner deux matchs nuls contre l’Irlande et la France, en phase qualificative de Coupe du Monde 2006. Pas mal de supporters considèrent que Grant a eu de la chance et ils le surnomment « Hatachat shel Avram » (Avram le verni). Abramovich, qui suit de près la sélection israélienne, est impressionné. Il est même totalement sous le charme. A tel point que le propriétaire de Chelsea va voir ce bon Avram et lui déclare sa flamme, à sa façon : « Avram, j’aime ton style de winner, je vais acquérir un club israélien et tu en seras l’entraîneur. » Le hic c’est que les régulations UEFA interdisent à quiconque de posséder plus d’un club. L’ex protégé de Boris Eltsine demande alors à Lev Leviev, un ami businessman, d’acheter le club d’Hapoel Tel Aviv. Mais ce dernier n’est pas trop chaud pour se mettre Hapoel dans la poche et le deal ne se fait pas.

Qu’à cela ne tienne, l’oligarque trouve une autre solution. Il pourrait directement confier à Grant un rôle bidon de director of football à Chelsea mais il sait que cela rendrait José Mourinho furieux et il a encore besoin du Mou. Il décide donc de faire entrer Grant en Premier League par la porte de derrière. Il contacte le zillionaire russo-isréalien Arcady Gaydamak, dont le fils est alors co-propriétaire de Portsmouth avec Milan Mandaric, flanqué de Harry Redknapp comme manager (et après on s’étonne que Pompey se soit retrouvé dans une incroyable mouise quelques saisons plus tard…). En juin 2006, Grant se retrouve bombardé directeur technique du club, chargé donc de conseiller Redknapp en matière de tactique et stratégie…

Bravo Avram pour ta prestation cones-chasubles d'aujourd'hui,
Bravo Avram pour ta prestation cones-chasubles de ce matin, monstrueuse

A Pompey, les responsabilités de Grant sont résumées dans le surnom qu’il récolte illico : BBC (bibs, balls and cones = chasubles, ballons et cones). Personne ne sait trop ce qu’il fait là, à commencer par lui-même. Grant ne va pas s’éterniser sur la cote sud. Début juillet 2007, inévitablement, il atterrit à Chelsea, au grand dam de Mourinho. Le club vient de perdre (largement) son titre de Champion d’Angleterre, a été défait par Liverpool en demi-finale de Champions’ League et Abramovich en a soupé du Mourinho, en place depuis trois saisons. Les relations entre les deux hommes sont exécrables.

Chelsea-Man United, finale de la Champions’ League 2008, moment d’une importance suprême. On attend d’Avram Grant une causerie churchillienne qui va galvaniser les troupes. Au lieu de ça, l’Israélien bafouille trois mots inaudibles avant de disparaître.

Mi septembre 2007, après un énième accrochage avec Abramovich, le Special One jette l’éponge et se fait limoger par consentement mutuel (voir détails). Avram Grant rapplique. Dès son arrivée, il s’aperçoit que gagner le respect des joueurs va s’avérer compliqué. Les Terry and co regrettent Mourinho et se demandent qui est cet inconnu au bataillon. Ils lui reprochent également son manque de passion et ses piètres talents de motivateur ne les convainquent pas plus. Bref, à peine débarqué, Grant a déjà perdu le vestiaire qu’il n’avait de toute manière aucune chance de conquérir. Certains joueurs ne se gênent pas pour critiquer ouvertement cet étrange manager qui ne possède aucune qualification UEFA (pas nécessaires à l’époque), emploie des méthodes vieillottes et leur semble terriblement incompétent (voir le wiki anglais de Grant).

Euh... les gars, j'ai un truc à vous dire... euh... good luck.
Euh… les gars, euh… écoutez….good luck

Une anecdote illustre bien l’impopularité de Grant. Moscou, 21 mai 2008, finale de Ligue des Champions, Chelsea-Man United. Vu l’importance monumentale de la situation, on attend de Grant une causerie churchillienne qui va galvaniser les troupes fatiguées et chauffer le vestiaire à blanc. Ou au moins une tentative. Comme disent les Anglais « Cometh the hour, cometh the man » (approximativement : Sonne l’heure, arrive le sauveur). Au lieu de cela, l’Israélien marmonne trois mots inintelligibles avant de retourner s’asseoir dans son coin… Les joueurs se plaindront plus tard que les paroles de Grant étaient si inaudibles, baragouinées et peu inspirées qu’ils ne comprirent rien à ce qu’il racontait. Certes, ces mêmes joueurs auraient peut-être chanté les louanges de Grant si Terry n’avait pas glissé et mis son pénalty sur le poteau et Anelka raté le sien…

 

 

 

Avram Grant restera comme le pire performer en interviews et conférences de presse depuis Christian Gross et Jacques Santini. Gross, c’était la mantra « Vi vil continue to verk hard ». Santini affectionnait les longs silences anxyogènes ponctués d’un « I am very api to be ‘ere in ze big club. » Grant, lui, c’est la méthode Coué : « Je suis satisfait de mes joueurs et beaucoup d’enseignements positifs sont à tirer de cette raclée ô combien encourageante. »

Gross : » Vi vil continue to verk hard  » – Santini : (long silence)…  » I am very api to be ‘ere in ze big club « 

Grant est de loin le pire performer en interviews et conférences de presse depuis Christian Gross (1997-1998) et Jacques Santini (août – nov. 2004). Si Gross était un adepte de la mantra « Vi vil continue to vork hard », et l’ex Stéphanois un aficionado de longs silences anxyogènes habituellement ponctués d’un « I am very api to be ‘ere in ze big club » (voir clip marrant), Grant, lui, embrasse la méthode Coué qui laisse tout le monde coi. Tout ce que l’Israélien pouvait ânonner inlassablement au micro était l’antienne « Je suis satisfait de mes joueurs, on a bien joué et beaucoup d’enseignements positifs sont à tirer de cette raclée ô combien encourageante. » Et ce, même quand Kieron Dyer était sur le terrain (certes, fait rarissime), c’est pour dire.

In / Out (au 8 juillet)

In : A. Faye (Stoke, gratuit), K. Nolan (Newcastle, 4M)

Out : M. Da Costa (Lokomotiv Moscou, 1,5M), R. Kováč (Bâle, 440 000). K. Dyer, A. Edgar, H. Eyjolfsson, D. Gabbidon, T. Hitzlsperger, L. Jacobsen, F. Modelski, J. Spector, A. Street, M. Upson (tous libérés).

Retours de prêt : M. Fry, O. Lee, F. Nouble, J. Spence

Le big boss est…

Le duo David Gold-David Sullivan, 30,6 % chacun (pour le reste des actionnaires, c’est-à-dire CB Holding Limited – secteur bancaire – c’est compliqué, islandais et placé en redressement judiciaire). En 1988, les inséparables Gold & Sullivan, qui ont grandi à l’ombre d’Upton Park (le premier a été un talentueux junior au club), avaient déjà acquis 27 % de West Ham. En 1993, ils jetèrent leur dévolu sur Birmingham City, un club alors en redressement judiciaire qu’ils raflèrent pour moins d’un million de £ (ils le vendirent en août 2009 pour 82M). Mi janvier 2010, les deux chauds lapins (voir première partie) ont repris le club lourdement endetté à des Islandais qui dépensaient sans compter (Björgólfur Gudmundsson et Eggert Magnússon, respectivement ex propriétaire et président). En arrivant, Sullivan sortit les violons et déclara :

 

« Notre intention est de rester ici pour toujours, jusqu’à notre mort. Nous ne sommes pas venus ici dans l’optique de refourguer le club à un Russe dans cinq ans. »

A un Russe non, mais à un Qatarien ? Avant d’ajouter, des trémolos dans la voix :

« C’est chouette quand des gens du cru acquièrent le club de football local. »

Les médisants soupçonnent Gold & Sullivan d’avoir racheté West Ham  uniquement pour s’accaparer à peu de frais le stade olympique généreusement financé par les contribuables (485M) et ensuite réaliser une belle opération sur la vente d’Upton Park. Une fois installé dans un Stade olympique transformé, si le club est en PL, il pourrait valoir jusqu’à 500M de £. En sus de l’investissement initial (50M, pour 50 % du club), les deux David ont injecté 24M en cash (contre augmentation du pourcentage d’actions, passé à 61,2).

La dette, estimée en janvier 2010 par les nouveaux propriétaires à 110M (dont 20M dus à Sheffield United) est redevenue « raisonnable » à l’échelle PL. Elle pourrait reprendre du poil de la bête si le club ne retrouvait pas très vite l’élite, la masse salariale du club étant énorme pour la D2 (même si certaines clauses contrat incluent vraisemblablement une baisse des salaires en cas de descente, espérons-le pour eux).

Prix des abonnements et billets (adultes) saison 2011-2012

Abonnements : 515 à 730 £ (WH compte 26 000 abonnés). Billets : de 32 à 47 £

Chiffre d’affaires (revenus) / masse salariale et autres stats financières

72M / 54M. Perte avant impôts : 21M. Dette : 34M*

(*2010, voir introduction. Des estimations plus récentes, et invérifiables jusqu’à la publication des comptes 2010-2011 l’hiver prochain, situeraient la dette aux alentours de 80M – augmentation notamment due à un nouveau prêt de l’ordre de 30M contracté en juin 2011, prêt à taux zéro accordé par les propriétaires).

Kevin Quigagne.

Un peu de légèreté pour conclure la saison Teenage Kicks : le bilan club par club, mode Twitter, en 140 mots (enfin, pour ce qui est du résumé de la saison quoi).

Voir introduction dans la première partie, avec tous les jolis liens (clips grands moments de la saison, plus beaux buts, photos, etc.). Par ailleurs, la Premier League a publié le 17 juin son calendrier pour la saison à venir, la liste club par club ici et celle de tous les matchs ici. Et pour voir les nouvelles tenues des vingt clubs de PL, c’est par ici que ça se passe.

Oh, et pour suivre la toute nouvelle chaîne Youtube Fitness d’Owen Hargreaves sortie lundi (non, ce n’est pas une blague), c’est ici et aussi.  Ça ne vaut pas Véronique et Davina mais avouez que le joueur le plus unfit de la planète qui lance une chaîne de clips sur la condition physique, ça en jette plus que l’aérobic de Véro et sa copine. Dommage, c’est pas Fergie aux instructions.

Aujourd’hui : West Ham United, première partie. Deuxième partie sur West Ham, vendredi (pour les autres parties du bilan, cliquez à droite de l’article, Articles récents). Il fallait bien deux parties pour West Ham, trop le bazar ce club, en une partie, on aurait raté des épisodes et pas trop compris.

[nb : tous les chiffres sont en £. Ceux de la rubrique financière portent sur la période 2009-2010. Les dettes (nettes) : emprunts bancaires, propriétaires ou autre provenance. Source Companies House et Guardian].

 

WEST HAM UNITED (20è, 33 points. G-A : – 27 / 43 buts pour / 70 contre)

Résumé de la saison

Et voilà, ce qui devait arriver arriva : relégation en D2. Après Newcastle United en 2009, encore un club qui se croyait « too big to go down » qui mord la poussière. Faut dire que West Ham est le Newcastle United du sud, un sulfureux parfum de soap opera plane en permanence sur Upton Park. En clair, c’est souvent le bordel à tous les étages. La saison fut calamiteuse, de bout en bout, malgré quelques belles performances (mais trop rarement converties en victoire – sept succès seulement).

Satisfactions

Scott Parker. Mais que diable fait-il dans ce club marteau ?

Scott Parker. Mais que diable fait-il dans ce club marteau ?

Rares. Scott Parker, évidemment. Le Londonien pur jus a été élu Player of the Year par les journalistes de la vénérable Football Writers’ Association qui décerne son prix depuis 1948 (Stanley Matthews fut le premier lauréat ; quatre Français ont connu cet insigne honneur : E. Cantona, D. Ginola, R. Pirès et T. Henry – hat-trick pour Titi, 2003, 2006 & 2006, le seul à réussir cet exploit au palmarès FWA).

Joey Barton se la pète un chouia :

« Parmi les milieux anglais, Wilshere, c’est la classe et il deviendra bien meilleur que moi, mais Parker, sûrement pas. Il est loin de mon niveau. En ce moment, il joue en D2, c’est un FAIT. Lors des Newcastle-West Ham cette saison, par deux fois, je l’ai éclipsé et on a gagné 2-1 et 5-0 ! Et ils ont été facilement relégués… Bon, inutile d’insister. »

Parker est le premier Hammer à recevoir la prestigieuse récompense depuis Bobby Moore, en 1964. Il a aussi logiquement été élu Hammer of the Year et ce, pour la troisième fois consécutive. Ce qui ne plaît pas du tout à… Joey Barton, voir The Independent de lundi, ici. Barton, dans une rafale de Tweets dimanche :

« Parmi les milieux anglais, Wilshere, c’est la classe et il deviendra bien meilleur que moi, mais Parker, sûrement pas. Il est loin de mon niveau… En ce moment, il joue en D2, et ça c’est un FAIT. »

[…]

« Lors des confrontations Newcastle-West Ham cette saison, par deux fois, je l’ai éclipsé et on a gagné 2-1 et 5-0 ! Et ils ont été facilement relégués… Bon, inutile d’insister. »

[…]

« Si je ne suis pas en équipe d’Angleterre, on sait tous que c’est politique, rien à voir avec le football. »

Joey se fait de moins en moins d'amis
Joey se fait de moins en moins d’amis

Si Barton ne goûte pas trop du Parker, il sort la brouette de fleurs pour Modric et Nasri, selon lui, toujours sur Twitter, « les deux meilleurs joueurs en championnat, ces deux-là me sont largement supérieurs. »

Parker s’est révélé au grand public très précocement, en 1993 (à 13 ans), en jonglant dans une campagne McDonald’s pour la Coupe du Monde USA. A voir. Trois ans plus tard, Lee Bowyer choisissait aussi McDonald’s pour se faire connaître des Britanniques, mais l’ex star de Leeds le saccageait, lui, le McDo.

Scott Parker (à 13 ans) et Lee Bowyer : la même passion, mais pas le même McDo.

Hormis Parker, mention spéciale au Sénégalais et néo-Magpie Demba Ba, arrivé d’Hoffenheim en janvier après eine größ bras de fer et auteur de sept buts en douze matchs. Ont également rempli leur contrat : R. Green, M. Noble et T. Hitzlsperger (l’Allemand est revenu sur les terrains en février seulement). En ratissant large, on peut aussi inclure V. Obinna et F. Piquionne, par intermittence, mais là on commence franchement à racler les fonds de vestiaire.

Demba Ba, 7 buts en 12 matchs

Demba Ba, 7 buts en 12 matchs

Déceptions

Quasiment tout l’effectif, ainsi que le manager, Avram Grant, une énigme. Nous y reviendrons à la rubrique « Manager », part II. Rappelons que l’effectif Hammer 2010-11 comptait six capés anglais et vingt-et-un internationaux en tout ! (certes, techniquement, on doit inclure le mono-capé Faubert dans la liste, mais quand même).

en 4 ans, K. Dyer leur a coûté 30M de £ pour une poignée de matchs
Le club rigole moins : en 4 ans, Dyer leur a coûté 30 M de £ pour une poignée de furtives apparitions

Mais la palme Flip-flop revient à ce bon vieux touriste de Kieron Dyer (prêté à Ipswich en mars, club de ses débuts). Certes, l’ex international anglais de 32 ans a connu de sérieux pépins physiques depuis son arrivée en 2007 (deux fractures de la jambe et problèmes aux ischio-jambiers). Il a été libéré et chercherait un club de Football League mais même la D2 pourrait s’avérer trop costaud pour lui l’an prochain. Les propriétaires David Gold et David Sullivan voulaient d’ailleurs le mettre d’office à la retraite en reprenant le club en janvier 2010, horrifiés par ses absences (il n’a quasiment pas joué en quatre ans) et ses émoluments : 360 000 £ / mois (en incluant les droits d’image et une scotchante « prime de fidélité »). En quatre ans au club, il n’a disputé que 34 bouts de match toutes compétitions confondues (il n’a quasiment jamais joué un match entier pour WH), marqué zéro but et coûté la bagatelle de 30 M de £… (en transfert, salaires, primes et frais d’agent).

Il faut dire que Gold & Sullivan ne font pas de sentiment : fin janvier 2010, ils avaient recruté l’Egyptien Mido en prêt (de Middlesbrough) pour un salaire de… 1 000 £ par semaine ! (voir ici, salaire hebdo minimum Premier League, passé cette saison à 1 825 £).

- Bon Mido, tu t'arraches ou quoi ? - Et oh, du calme, je gagne que 1000 £ moi.
Bon Mimi, tu t’arraches ou quoi ?Et oh Juju, du calme hein, je suis au SMIC moi.

Justement, parmi les autres mauvais élèves : le board de West Ham, David Gold et David Sullivan. Les deux David ont fait fortune dans la pornographie et les accessoires coquins (notamment via Ann Summers, célèbre chaîne florissante qui a bien participé au décoinçage à grande échelle des Anglais – voir ici et ici et pourquoi pas ici aussi tant qu’on y est). Les rabbit vibrators et la lingerie olé olé, ça rapporte, gros : les deux chauds lapins pèsent plus d’un milliard de livres à eux deux (selon le Sunday Times).

"David, t'as bien pensé aux sex toys pour la partouze d'après-match, hein ?"

 » David, t’as pensé aux sex toys pour la partouze d’après-match ?  »  

En janvier, Gold & Sullivan étaient bien partis pour recruter Martin O’Neill, mais le duo s’y est pris comme des godes plombés et O’Neill les a éconduits (voir ici). A moins que l’Irlandais ait visionné les DVDs des performances de Carlton Cole et ses compères devant les buts, et après s’être servi un triple Bushmills pour faire passer le choc, a décidé que c’était mission impossible et que tout s’auto-détruirait dans peu de temps. C’est sûr que manager les pipes de West Ham…

Comme il semble loin le temps où les supporters Hammers entonnaient ces chants à la gloire de Carlton Cole et de Julien Faubert (voir ici et  ici)… Remettons-nous en tête ces classiques d’une autre époque :

Carlton Cole, goal,
Always believe in your soul,
You’ve got the power to know,
You’re indestructible,
Always believe in,
Carlton Cole, goal…

Et ce chant pro-Faubert :

He’ll never leave to be a Yid, Faubert, Faubert
He’s had a spell at Real Madrid,
Faubert, Faubert,
He went to Spain to play the game,
He went to go Galatico,

Julien Faubert, running down the wing!

[il ne partira jamais pour être un Yid [Spurs], Faubert, Faubert, il a fait une pige au Real Madrid, Faubert, Faubert, il est allé en Espagne pour jouer au foot, Il y est allé pour être un Galactico, Julien Faubert, il trace sur son aile !]

Voici maintenant deux versions 2011 pour Juju, trouvées sur un site Hammer (sur l’air de I will survive). Léger changement de ton… :

Go on now go
Walk out the door
You’re fucking useless
And we don’t want you here no more
I can’t believe we paid 6 million quid for you
You don’t score, cant pass, can’t tackle, can’t shoot
You’re so unbelievably poor,
Go on now go………..

[Tire-toi maintenant, tire-toi, prends la porte, t’es nul à chier, on ne veut plus de toi ici, quand je pense qu’on t’a payé 6 millions de livres, tu marques jamais, tu sais pas passer, ni tacler, ni tirer, c’est fou comme t’es mauvais, tire toi maintenant, tire-toi]

Toujours sur Juju (sur l’air du Brown girl in the Ring de Boney M) :

Kojak,

You’re just a fat Kojak,

You’re just a fat Kojak,

You wear the biggest shorts in the club, tralalala

You wear the biggest shorts in the club, tralalala

Biggest shorts in the club, tralalala

You look like a fucking fat Kojak

C’est vrai que y’a une petite ressemblance

L’homme invisible 

Kieron Dyer. Et pendant quatre ans, fallait le faire (Winston Bogarde serait fort jaloux, certes il a encore moins bossé mais il a beaucoup moins gratté, de £). L’éclopé-queutard fou a enfin été libéré.

Highlights

Rarissimes. Mais parmi les motifs de satisfaction, mentionnons tout de même la belle victoire 4-0 sur Man United en Coupe de la Ligue. Et le boum dans la vente des sex toys en Angleterre.

Ce sont ces petits bonhommes qui financent le club
Ce sont ces petits bonhommes qui financent le club

Mais le gros coup de l’année c’est incontestablement l’obtention du stade olympique en février, au terme d’une saga aussi mouvementée que controversée et qui est non seulement toujours d’actualité (voir Tottenham dans la cinquième partie, ainsi qu’ici et aussi ici pour Leyton Orient) mais qui s’envenime de jour en jour, à coups d’avocats et de déclarations chocs. Les Spurs et Leyton Orient ne veulent pas lâcher le morceau et comptent bien continuer leurs démarches judiciaires tous azimuts. Un feuilleton interminable qui n’en finit pas de se compliquer : West Ham vient d’annoncer avant-hier qu’ils porteraient plainte contre Tottenham et le Sunday Times (voir ici). Et hier, histoire de ne pas être en reste, l’Olympic Park Legacy Company (organisme financé par le contribuable et chargé de l’attribution du stade) a fait savoir qu’il lancerait des investigations, via des auditeurs et avocats (ici). Il est cependant fort improbable que l’OPLC revienne sur sa décision d’attribuer le stade à West Ham.

Non, ce n'est pas le casting du dernier James Bond (Gold, le villain, est au centre, Brady à droite et Sullivan à gauche - devant « leur » stade olympique)
Non, ce n’est pas le casting du dernier James Bond. A gauche, David Gold. Au centre, le vilain, David Sullivan. A droite, Karren Brady, vice-présidente du club (devant le stade olympique).

Parallèlement, Tottenham semble vouloir poursuivre (à contrecoeur) sur sa voie du nouveau stade, le terriblement coûteux Northumberland Park Development. Cependant, le club vient d’annoncer ce matin que les meilleures places devraient augmenter, et ce afin de financer le NPD. Une légère hausse est prévue. En effet, un abonnement de dix ans pour une place au niveau de la ligne médiane, dans une sorte de « zone Premium » similaire au Club Wembley, pourrait coûter… 53 600 £ ! (la moitié de cette somme payable d’avance). Pour ce prix, on aura sa place de parking et accès au buffet « VIP ». Mais seulement si on fait vite pour la ripaille, le buffet étant « first come first served ». Mieux vaut donc ne pas arriver en retard, car à ce prix-là on n’ose imaginer la cohue sur les fish ‘n’ chips de luxe et les homards à la marmite et aux panais bouillis. Si ça vous tente, voir détails.

Welcome, surtout si t'as 53 000 £ pour une place VIP (et quelques frites)
Welcome, surtout si t’as 53 000 £ pour te payer un abonnement VIP (mais le fish ‘n’ chips est offert)

Le dernier rebondissement de cette affaire du stade olympique porte sur les révélations de la presse faisant état de sommes versés par West Ham à un membre du Olympic Park Legacy Company, une femme qui travaillait aussi pour le club. Cette chargée des corporate services du comité a été suspendue vendredi par l’OLPC. Bref, une classique histoire de conflit d’intérêt à laquelle le gouvernement s’intéresse, vu la nature publique du financement (voir détails dans le Daily Telegraph de lundi).

Parmi les points positifs, soulignons la fidélité sans faille du public Hammer. Malgré le piètre spectacle proposé et les prix pratiqués sur les abonnements et billets – les deuxièmes plus élevés de PL, derrière Chelsea – les affluences et le soutien à l’extérieur ont été remarquables.

Lowlights

Liste trop longue pour entrer confortablement dans cet article. En résumé, disons que l’incapacité chronique des Hammers à transformer les occasions de buts en pions sonnants et trébuchants a coûté fort cher. L’illustration parfaite de cette impuissance est l’incroyable West Ham – Blackpool de novembre : 0-0… malgré 25 tentatives de buts de WH, dont seulement 2 cadrées ! (et 23 attempts des Seasiders, voir stats Opta).

48 tentatives de buts pour accoucher d’un score nul et vierge, probablement la plus belle démonstration de « manque de réalisme » en Europe cette année. Et une stat qui explique pas mal de choses.

Kevin Quigagne.

Un peu de légèreté pour conclure la saison Teenage Kicks : le bilan club par club, mode Twitter, en 140 mots (enfin, pour ce qui est du résumé de la saison quoi).

Voir introduction dans la première partie, avec tous les jolis liens (clips grands moments de la saison, plus beaux buts, photos, etc.). Par ailleurs, la Premier League a publié le 17 juin son calendrier pour la saison à venir, la liste club par club ici et celle de tous les matchs ici. Et pour voir les tenues des vingt clubs de PL, c’est par ici que ça se passe.  

Cette sixième partie devait être la dernière. Cependant, nous avons reçu ce week-end de sérieuses menaces émanant de la frange dure de notre fan-club (Euskara Extra Teenageberri-Kixa) nous ordonnant de faire durer le plaisir. Consulté, le Quai d’Orsay nous a conseillé d’ajouter deux parties. C’était soit ça, soit risquer la prise d’otage. Vu le climat sensible du moment, nous avons dû bouleverser nos plans, West Ham sortira sous peu et l’excitant tandem Wigan Athletic-Wolverhampton Wanderers suivra en dernière partie.

Aujourd’hui : West Bromwich Albion (pour les autres parties, voir Articles récents, à droite).

[nb : tous les chiffres sont en £. Ceux de la rubrique financière portent sur la période 2009-2010. Les dettes (nettes) : emprunts bancaires, propriétaires ou autre provenance. Source Companies House et Guardian].

 

 

WEST BROMWICH ALBION (11è, 47 pts. G-A – 15 / 56 / 71)

Résumé de la saison

Un bilan globalement positif pour ce club Tour de Babel aux dix-sept nationalités qui, en se maintenant, met un coup d’arrêt à son yoyotage chronique (sept montées ou descentes entre la PL et la D2 depuis 2002). Une saison en trois actes pour les Baggies :

Acte 1. Bon premier gros tiers sous Roberto Di Matteo (8è au 5 décembre, 16 journées – 6 victoires, 4 nuls, 6 défaites)

Acte 2. 11 décembre : déclenchement de la spirale négative – 9 matchs, 7 défaites – conclue par le limogeage de l’Italien début février (le club est alors 16è)

Acte 3. 11 février : arrivée de Roy Hodgson. Le globe-trotter londonien, bouté d’Anfield un mois avant, donne un coup de fouet digne d’une Dominatrix au collectif.

La saison en détails vue par les supporters Baggies.

Satisfactions

Les deux vedettes cette saison : Youssouf Mulumbu et Peter Odemwingie.

Peter et Youssouf, le grand amour

Peter et Youssouf, le grand amour

Le Congolais a été élu Player of the Season du club par les supporters. Souvent comparé à Scott Parker (registre milieu box to box hyperactif), le reject Parisien a inscrit sept buts cette saison, pas mal pour un milieu défensif ! Selon une stat Opta, Mulumbu a le meilleur ratio conversion tentatives / buts parmi les joueurs à plus de cinq buts cette saison : 46 %. Avec 116 interceptions, il s’impose aussi largement comme l’empêcheur numéro 1 de passer en rond. L’ex Espoir français a également été choisi par ses coéquipiers comme Player of the Year du club. Pas une mauvaise affaire non plus : acheté 175 000 £ au PSG en 2009. A signé une prolongation de contrat en janvier le liant au club des West Midlands jusqu’en juin 2014 (mais la Fiorentina s’intéresserait de près à lui, voir ici). Dans les tribunes du stade des Hawthorns, la fortement membrée Youssuf Mulumbu Appreciation Society (770 amis) aime chanter, voir clip :

 

Mulumbu, he comes from Africa
He’s better than Kaka
Ohhhhhhh Mulumbu Woahhhhhh
Mulumbu Woahhhhh

Peter Odemwingie, 15 buts en PL et 9 passes décisives (cinquième au classement des canonniers PL). L’ex Lillois est lui aussi une sacrée affaire, acheté seulement 2M au Lokomotiv Moscou. Le reste des bons élèves : C. Brunt (le milieu nord-irlandais a inscrit 4 buts et se classe quatrième ex-aequo du classement des passeurs décisifs, 11), S. Cox, J. Morrison, J. Olsson, S. Reid, P. Scharner, S. Tchoyi, J. Thomas. Le premier et seul but de Simon Cox en PL (contre Tottenham en avril) a été élu But de l’année du club, voir clip.

Le Camerounais Tchoyi et le Nord-Irlandais Brunt
Le Camerounais Tchoyi et le Nord-Irlandais Brunt

Déceptions

G. Barnes, S. Carson (surtout première partie de saison), G. Dorrans, M-A Fortuné, P. Ibáñez, G. Jara, G. Tamaş, G. Zuiverloon. Citons aussi R. Bednář. Ce dernier, en perte de vitesse depuis l’été dernier, n’est guère en odeur de sainteté au club (affaires de cocaïne). L’international tchèque a  peu joué cette saison et a été expédié, via Leicester, à Ankaragücü en milieu de saison.

Et Abdoulaye Méïté, laborieux sous Di Matteo, qui ne lui faisait guère confiance en PL (juste aligné en Coupe de la Ligue), mais bien meilleur sous Hodgson. L’Ivoirien quitte l’Angleterre après cinq saisons tumultueuses, où les évaluations sont allées de « waste of space » (à Bolton) à « no longer rubbish » (de février à mai 2011) en passant par « prima donna » (il refusa de jouer, voir ici). Jugé globalement trop irrégulier, fébrile et prédisposé aux cagades, il a été libéré. L’ex Marseillais sans club vient d’être recueilli par le promu Dijon.

Méïté, de la Côte d'Ivoire à la Côte d'or, via la Cote-en-berne
Méïté, de la Côte d’Ivoire à la Côte d’Or, via la Cote-en-Berne

L’homme invisible 

Plutôt un trio. Marc-Antoine Fortuné, plus transparent qu’invisible. Luke Moore, on lui prédisait un gros avenir (acheté 3,5M en 2008 à Villa) mais un manque de motivation et un faible rendement l’ont rendu douteux pour le niveau PL (peut-être qu’une sérieuse blessure à l’épaule en 2006 lui a fait perdre son mordant). Et enfin Gianni Zuiverloon (acheté 2,3M en 2008), prêté à Ipswich puis libéré.

Highlights

La deuxième partie de saison, après l’arrivée le 11 février du sauveur Roy Hodgson. Puisque les managers ne sont plus jugés qu’à l’aune de leur « bilan résultats » celui de l’ex entraîneur de l’Inter Milan est le suivant : 5 victoires, 6 nuls, 2 défaites (21 points engrangés en 13 matchs).

Les belles victoires à l’extérieur, contre Arsenal (3-2 à l’Emirates – élue performance de l’année par les supporters) ; 4-1 contre Everton à Goodison Park ; 3-2 contre Sunderland au SoL ; et enfin le nul à Old Trafford (2-2), le seul club cette saison à avoir tenu Man United en échec sur ses terres.

Et bien sûr la victoire 2-1 sur le rival Aston Villa le 30 avril (comique autogoal de Méité – « farcical own goal, real slapstick nonsense » dixit The Guardian). Succès synonyme de maintien, logiquement élu « Second Highlight of the Season » (derrière le maintien) par les supporters dans un récent sondage internet.

Lowlights

La période de la 10è à la 25è journée : 11 défaites en 16 matchs. Fin octobre, WBA est 4è. Début février, le club est 16è et Di Matteo se fait limoger.

La défense, trop perméable (doux euphémisme : 71 buts encaissés) seulement deux clean sheets de la saison et, entre le 29 août et le 8 mai, 34 matchs consécutifs avec au moins un but encaissé (deux nouveaux records PL).

Les lourdes défaites, 6-0 (Arsenal), 3-0 (Stoke, Fulham et Man City). Les éliminations en coupes contre deux clubs de D2, Reading et Ipswich. Un autre fait d’armes peu glorieux cette saison : les sept cartons rouges (total le plus élevé de PL) ; faudra voir à se calmer et rappeler à Mulumbu d’éviter les bains de foule et les tacles « appuyés » (deux rouges).

Enseignements à tirer / secteurs à renforcer

Il faut un attaquant supplémentaire pour épauler Odemwingie, et un autre gardien pour remplacer Scott Carson, parti en Turquie après une saison mi-figue mi-pudding, surtout la première partie (l’Américano-Anglo-Gallois Boaz Myhill, le deuxième gardien, lui piqua sa place, avant lui aussi d’être jugé moyen et de la reperdre au profit de Carson, préféré par Hodgson). Voir les derniers potins recrutement ici.

Ils ont repris le boulot quand ?

Aujourd’hui. Suivra une tournée de deux semaines aux USA (trois matchs amicaux).

Trucs bizarres / marrants

Les arrosoirs ont bien réveillé Juju Faubert et Carlton Cole

Les arrosoirs ont bien réveillé Juju Faubert et C. Cole

Une année calme du côté des Hawthorns et pas grand-chose à se mettre sous les zygomatiques, si ce n’est de comiques problèmes d’arrosoirs automatiques autour du terrain qui se déclenchèrent intempestivement lors du derby contre Aston Villa, trempant staff et reporters. Décidément, les jardiniers des West Midlands ont du souci avec leur matériel lowcost. Lors du Birmingham-West Ham de novembre plusieurs arrosoirs se mirent en route en plein match, réveillant au passage Cameron Jerome, Juju Faubert and co, voir clip de l’incident. Bon, pas la franche poilade mais rafraîchissant.

 

Le Manager

Roy Hodgson, arrivé après le limogeage de Di Matteo début février. L’expérimenté Roy (WBA est son vingtième poste d’entraîneur / sélectionneur, dans huit pays différents) a rendu WBA bien plus solide et a accompli un boulot impressionnant en peu de temps, aussi bien sur le plan tech-que-nique que tac-que-tique. Selon un joueur pilier-du-club-qui-tient-à-rester-anonyme, l’aspect tactique était fortement négligé avant Roy. Cependant, vu les sornettes que peuvent raconter certains joueurs une fois le manager viré (surtout les mécontents), cette dernière évaluation est à prendre avec précaution.

Roy Hodgson, avant (Liverpool, d’août à janvier)… et après (WBA, à partir de février).

In / Out (au 4 juillet)

In : G. McAuley (Ipswich, gratuit), B. Jones (Preston, gratuit)

Out : S. Carson (Bursaspor, Turquie, 2,1M). G. Barnes, M. Haber, D.Kiely, A. Méïté, G. Zuiverloon (tous libérés)

Retours de prêt : R. Bednář, P. Downing, L Daniels, S. Mantom, J. Mattock

Les dernières rumeurs ici (au 3 juillet). Zoltan Gera (libéré par Fulham) pourrait signer et ainsi retrouver son manager chez les Cottagers, Roy Hodgson. L’international hongrois (71 capes) a passé quatre saisons à WBA, de 2004 à 2008. Nigel Reo-Coker, libéré par les voisins d’Aston Villa, et David Vaughan (Blackpool) intéresseraient Roy Hodgson.

Le big boss est…

Peace (sans love)

Peace (sans love)

Jeremy Peace, un ex comptable de 54 ans devenu homme d’affaires et qui détient 60 % du club (plusieurs petits actionnaires se partagent le reste). Pas vraiment un adepte du management consensuel, l’omnipotent et mal nommé Peace dirige les Baggies d’une main de fer (innombrables batailles de boardroom et embrouilles avec dirigeants, actionnaires, managers, avocats, supporters, autres clubs, etc.). Bref, il mène son club comme une boîte d’investissement de la City. En décembre 2000, Peace obtient un siège au directoire et, dans la foulée, évince le président pour prendre les rênes du club en juin 2002. WBA retrouve alors l’élite (quittée en 1986) et commence sa phase de club-ascenseur. En 2005, Peace devient l’actionnaire principal. Il s’est bâti une belle réputation de fin négociateur et faiseur de deals improbables, tels la (sur)vente de Curtis Davies (pour 8M !) ou avoir persuadé Celtic de payer 2M pour le « privilège » de récupérer le manager Baggie Tony Mowbray. Respect.

Prix des abonnements et billets (adultes) saison 2011-2012

Abonnements : 399 à 499 £ (WBA compte environ 18 000 abonnés)

Billets (4 catégories de match mais les quatre tribunes sont au même tarif) : de 25 (cat. C) à 40 £ (Cat A+ : Aston Villa, Liverpool et Man United)

Chiffre d’affaires (revenus) / masse salariale et autres stats financières

28M / 23M. Bénéfice avant impôts : 0,5M. Dette : 10M

[chiffres 2009-2010, club en D2. C.A de 47M la saison précédente pour une masse salariale de 31M]

Kevin Quigagne.