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Un peu de légèreté pour conclure la saison Teenage Kicks : le bilan club par club, mode Twitter, en 140 mots (enfin, pour ce qui est du résumé de la saison quoi).

Voir introduction dans la première partie, avec tous les jolis liens (clips grands moments de la saison, plus beaux buts, photos, etc.). Par ailleurs, la Premier League a publié le 17 juin son calendrier pour la saison à venir, la liste club par club ici et celle de tous les matchs ici. Et pour voir les nouvelles tenues des vingt clubs de PL, c’est par ici que ça se passe.

Oh, et pour suivre la toute nouvelle chaîne Youtube Fitness d’Owen Hargreaves sortie lundi (non, ce n’est pas une blague), c’est ici et aussi.  Ça ne vaut pas Véronique et Davina mais avouez que le joueur le plus unfit de la planète qui lance une chaîne de clips sur la condition physique, ça en jette plus que l’aérobic de Véro et sa copine. Dommage, c’est pas Fergie aux instructions.

Aujourd’hui : West Ham United, première partie. Deuxième partie sur West Ham, vendredi (pour les autres parties du bilan, cliquez à droite de l’article, Articles récents). Il fallait bien deux parties pour West Ham, trop le bazar ce club, en une partie, on aurait raté des épisodes et pas trop compris.

[nb : tous les chiffres sont en £. Ceux de la rubrique financière portent sur la période 2009-2010. Les dettes (nettes) : emprunts bancaires, propriétaires ou autre provenance. Source Companies House et Guardian].

 

WEST HAM UNITED (20è, 33 points. G-A : – 27 / 43 buts pour / 70 contre)

Résumé de la saison

Et voilà, ce qui devait arriver arriva : relégation en D2. Après Newcastle United en 2009, encore un club qui se croyait « too big to go down » qui mord la poussière. Faut dire que West Ham est le Newcastle United du sud, un sulfureux parfum de soap opera plane en permanence sur Upton Park. En clair, c’est souvent le bordel à tous les étages. La saison fut calamiteuse, de bout en bout, malgré quelques belles performances (mais trop rarement converties en victoire – sept succès seulement).

Satisfactions

Scott Parker. Mais que diable fait-il dans ce club marteau ?

Scott Parker. Mais que diable fait-il dans ce club marteau ?

Rares. Scott Parker, évidemment. Le Londonien pur jus a été élu Player of the Year par les journalistes de la vénérable Football Writers’ Association qui décerne son prix depuis 1948 (Stanley Matthews fut le premier lauréat ; quatre Français ont connu cet insigne honneur : E. Cantona, D. Ginola, R. Pirès et T. Henry – hat-trick pour Titi, 2003, 2006 & 2006, le seul à réussir cet exploit au palmarès FWA).

Joey Barton se la pète un chouia :

« Parmi les milieux anglais, Wilshere, c’est la classe et il deviendra bien meilleur que moi, mais Parker, sûrement pas. Il est loin de mon niveau. En ce moment, il joue en D2, c’est un FAIT. Lors des Newcastle-West Ham cette saison, par deux fois, je l’ai éclipsé et on a gagné 2-1 et 5-0 ! Et ils ont été facilement relégués… Bon, inutile d’insister. »

Parker est le premier Hammer à recevoir la prestigieuse récompense depuis Bobby Moore, en 1964. Il a aussi logiquement été élu Hammer of the Year et ce, pour la troisième fois consécutive. Ce qui ne plaît pas du tout à… Joey Barton, voir The Independent de lundi, ici. Barton, dans une rafale de Tweets dimanche :

« Parmi les milieux anglais, Wilshere, c’est la classe et il deviendra bien meilleur que moi, mais Parker, sûrement pas. Il est loin de mon niveau… En ce moment, il joue en D2, et ça c’est un FAIT. »

[…]

« Lors des confrontations Newcastle-West Ham cette saison, par deux fois, je l’ai éclipsé et on a gagné 2-1 et 5-0 ! Et ils ont été facilement relégués… Bon, inutile d’insister. »

[…]

« Si je ne suis pas en équipe d’Angleterre, on sait tous que c’est politique, rien à voir avec le football. »

Joey se fait de moins en moins d'amis
Joey se fait de moins en moins d’amis

Si Barton ne goûte pas trop du Parker, il sort la brouette de fleurs pour Modric et Nasri, selon lui, toujours sur Twitter, « les deux meilleurs joueurs en championnat, ces deux-là me sont largement supérieurs. »

Parker s’est révélé au grand public très précocement, en 1993 (à 13 ans), en jonglant dans une campagne McDonald’s pour la Coupe du Monde USA. A voir. Trois ans plus tard, Lee Bowyer choisissait aussi McDonald’s pour se faire connaître des Britanniques, mais l’ex star de Leeds le saccageait, lui, le McDo.

Scott Parker (à 13 ans) et Lee Bowyer : la même passion, mais pas le même McDo.

Hormis Parker, mention spéciale au Sénégalais et néo-Magpie Demba Ba, arrivé d’Hoffenheim en janvier après eine größ bras de fer et auteur de sept buts en douze matchs. Ont également rempli leur contrat : R. Green, M. Noble et T. Hitzlsperger (l’Allemand est revenu sur les terrains en février seulement). En ratissant large, on peut aussi inclure V. Obinna et F. Piquionne, par intermittence, mais là on commence franchement à racler les fonds de vestiaire.

Demba Ba, 7 buts en 12 matchs

Demba Ba, 7 buts en 12 matchs

Déceptions

Quasiment tout l’effectif, ainsi que le manager, Avram Grant, une énigme. Nous y reviendrons à la rubrique « Manager », part II. Rappelons que l’effectif Hammer 2010-11 comptait six capés anglais et vingt-et-un internationaux en tout ! (certes, techniquement, on doit inclure le mono-capé Faubert dans la liste, mais quand même).

en 4 ans, K. Dyer leur a coûté 30M de £ pour une poignée de matchs
Le club rigole moins : en 4 ans, Dyer leur a coûté 30 M de £ pour une poignée de furtives apparitions

Mais la palme Flip-flop revient à ce bon vieux touriste de Kieron Dyer (prêté à Ipswich en mars, club de ses débuts). Certes, l’ex international anglais de 32 ans a connu de sérieux pépins physiques depuis son arrivée en 2007 (deux fractures de la jambe et problèmes aux ischio-jambiers). Il a été libéré et chercherait un club de Football League mais même la D2 pourrait s’avérer trop costaud pour lui l’an prochain. Les propriétaires David Gold et David Sullivan voulaient d’ailleurs le mettre d’office à la retraite en reprenant le club en janvier 2010, horrifiés par ses absences (il n’a quasiment pas joué en quatre ans) et ses émoluments : 360 000 £ / mois (en incluant les droits d’image et une scotchante « prime de fidélité »). En quatre ans au club, il n’a disputé que 34 bouts de match toutes compétitions confondues (il n’a quasiment jamais joué un match entier pour WH), marqué zéro but et coûté la bagatelle de 30 M de £… (en transfert, salaires, primes et frais d’agent).

Il faut dire que Gold & Sullivan ne font pas de sentiment : fin janvier 2010, ils avaient recruté l’Egyptien Mido en prêt (de Middlesbrough) pour un salaire de… 1 000 £ par semaine ! (voir ici, salaire hebdo minimum Premier League, passé cette saison à 1 825 £).

- Bon Mido, tu t'arraches ou quoi ? - Et oh, du calme, je gagne que 1000 £ moi.
Bon Mimi, tu t’arraches ou quoi ?Et oh Juju, du calme hein, je suis au SMIC moi.

Justement, parmi les autres mauvais élèves : le board de West Ham, David Gold et David Sullivan. Les deux David ont fait fortune dans la pornographie et les accessoires coquins (notamment via Ann Summers, célèbre chaîne florissante qui a bien participé au décoinçage à grande échelle des Anglais – voir ici et ici et pourquoi pas ici aussi tant qu’on y est). Les rabbit vibrators et la lingerie olé olé, ça rapporte, gros : les deux chauds lapins pèsent plus d’un milliard de livres à eux deux (selon le Sunday Times).

"David, t'as bien pensé aux sex toys pour la partouze d'après-match, hein ?"

 » David, t’as pensé aux sex toys pour la partouze d’après-match ?  »  

En janvier, Gold & Sullivan étaient bien partis pour recruter Martin O’Neill, mais le duo s’y est pris comme des godes plombés et O’Neill les a éconduits (voir ici). A moins que l’Irlandais ait visionné les DVDs des performances de Carlton Cole et ses compères devant les buts, et après s’être servi un triple Bushmills pour faire passer le choc, a décidé que c’était mission impossible et que tout s’auto-détruirait dans peu de temps. C’est sûr que manager les pipes de West Ham…

Comme il semble loin le temps où les supporters Hammers entonnaient ces chants à la gloire de Carlton Cole et de Julien Faubert (voir ici et  ici)… Remettons-nous en tête ces classiques d’une autre époque :

Carlton Cole, goal,
Always believe in your soul,
You’ve got the power to know,
You’re indestructible,
Always believe in,
Carlton Cole, goal…

Et ce chant pro-Faubert :

He’ll never leave to be a Yid, Faubert, Faubert
He’s had a spell at Real Madrid,
Faubert, Faubert,
He went to Spain to play the game,
He went to go Galatico,

Julien Faubert, running down the wing!

[il ne partira jamais pour être un Yid [Spurs], Faubert, Faubert, il a fait une pige au Real Madrid, Faubert, Faubert, il est allé en Espagne pour jouer au foot, Il y est allé pour être un Galactico, Julien Faubert, il trace sur son aile !]

Voici maintenant deux versions 2011 pour Juju, trouvées sur un site Hammer (sur l’air de I will survive). Léger changement de ton… :

Go on now go
Walk out the door
You’re fucking useless
And we don’t want you here no more
I can’t believe we paid 6 million quid for you
You don’t score, cant pass, can’t tackle, can’t shoot
You’re so unbelievably poor,
Go on now go………..

[Tire-toi maintenant, tire-toi, prends la porte, t’es nul à chier, on ne veut plus de toi ici, quand je pense qu’on t’a payé 6 millions de livres, tu marques jamais, tu sais pas passer, ni tacler, ni tirer, c’est fou comme t’es mauvais, tire toi maintenant, tire-toi]

Toujours sur Juju (sur l’air du Brown girl in the Ring de Boney M) :

Kojak,

You’re just a fat Kojak,

You’re just a fat Kojak,

You wear the biggest shorts in the club, tralalala

You wear the biggest shorts in the club, tralalala

Biggest shorts in the club, tralalala

You look like a fucking fat Kojak

C’est vrai que y’a une petite ressemblance

L’homme invisible 

Kieron Dyer. Et pendant quatre ans, fallait le faire (Winston Bogarde serait fort jaloux, certes il a encore moins bossé mais il a beaucoup moins gratté, de £). L’éclopé-queutard fou a enfin été libéré.

Highlights

Rarissimes. Mais parmi les motifs de satisfaction, mentionnons tout de même la belle victoire 4-0 sur Man United en Coupe de la Ligue. Et le boum dans la vente des sex toys en Angleterre.

Ce sont ces petits bonhommes qui financent le club
Ce sont ces petits bonhommes qui financent le club

Mais le gros coup de l’année c’est incontestablement l’obtention du stade olympique en février, au terme d’une saga aussi mouvementée que controversée et qui est non seulement toujours d’actualité (voir Tottenham dans la cinquième partie, ainsi qu’ici et aussi ici pour Leyton Orient) mais qui s’envenime de jour en jour, à coups d’avocats et de déclarations chocs. Les Spurs et Leyton Orient ne veulent pas lâcher le morceau et comptent bien continuer leurs démarches judiciaires tous azimuts. Un feuilleton interminable qui n’en finit pas de se compliquer : West Ham vient d’annoncer avant-hier qu’ils porteraient plainte contre Tottenham et le Sunday Times (voir ici). Et hier, histoire de ne pas être en reste, l’Olympic Park Legacy Company (organisme financé par le contribuable et chargé de l’attribution du stade) a fait savoir qu’il lancerait des investigations, via des auditeurs et avocats (ici). Il est cependant fort improbable que l’OPLC revienne sur sa décision d’attribuer le stade à West Ham.

Non, ce n'est pas le casting du dernier James Bond (Gold, le villain, est au centre, Brady à droite et Sullivan à gauche - devant « leur » stade olympique)
Non, ce n’est pas le casting du dernier James Bond. A gauche, David Gold. Au centre, le vilain, David Sullivan. A droite, Karren Brady, vice-présidente du club (devant le stade olympique).

Parallèlement, Tottenham semble vouloir poursuivre (à contrecoeur) sur sa voie du nouveau stade, le terriblement coûteux Northumberland Park Development. Cependant, le club vient d’annoncer ce matin que les meilleures places devraient augmenter, et ce afin de financer le NPD. Une légère hausse est prévue. En effet, un abonnement de dix ans pour une place au niveau de la ligne médiane, dans une sorte de « zone Premium » similaire au Club Wembley, pourrait coûter… 53 600 £ ! (la moitié de cette somme payable d’avance). Pour ce prix, on aura sa place de parking et accès au buffet « VIP ». Mais seulement si on fait vite pour la ripaille, le buffet étant « first come first served ». Mieux vaut donc ne pas arriver en retard, car à ce prix-là on n’ose imaginer la cohue sur les fish ‘n’ chips de luxe et les homards à la marmite et aux panais bouillis. Si ça vous tente, voir détails.

Welcome, surtout si t'as 53 000 £ pour une place VIP (et quelques frites)
Welcome, surtout si t’as 53 000 £ pour te payer un abonnement VIP (mais le fish ‘n’ chips est offert)

Le dernier rebondissement de cette affaire du stade olympique porte sur les révélations de la presse faisant état de sommes versés par West Ham à un membre du Olympic Park Legacy Company, une femme qui travaillait aussi pour le club. Cette chargée des corporate services du comité a été suspendue vendredi par l’OLPC. Bref, une classique histoire de conflit d’intérêt à laquelle le gouvernement s’intéresse, vu la nature publique du financement (voir détails dans le Daily Telegraph de lundi).

Parmi les points positifs, soulignons la fidélité sans faille du public Hammer. Malgré le piètre spectacle proposé et les prix pratiqués sur les abonnements et billets – les deuxièmes plus élevés de PL, derrière Chelsea – les affluences et le soutien à l’extérieur ont été remarquables.

Lowlights

Liste trop longue pour entrer confortablement dans cet article. En résumé, disons que l’incapacité chronique des Hammers à transformer les occasions de buts en pions sonnants et trébuchants a coûté fort cher. L’illustration parfaite de cette impuissance est l’incroyable West Ham – Blackpool de novembre : 0-0… malgré 25 tentatives de buts de WH, dont seulement 2 cadrées ! (et 23 attempts des Seasiders, voir stats Opta).

48 tentatives de buts pour accoucher d’un score nul et vierge, probablement la plus belle démonstration de « manque de réalisme » en Europe cette année. Et une stat qui explique pas mal de choses.

Kevin Quigagne.