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Présentation du Hall of Fame Spurs version Teenage Kicks.

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Suite et fin du Hall of fame TK de Tottenham Hotspur

Pat Jennings (1964-1977), gardien, 673 matchs/1 but. 119 capes nord-irlandaises.

Mythique portier britannique, souvent donné dans les dix meilleurs gardiens de l’histoire du football. Débarqué à Watford (D3) à 18 ans de son Ulster natal (où il bossait dans une société d’exploitation forestière pour 25 £/mois), il arriva à Tottenham à 19 ans. Jennings, jamais passé par un grand club ou un centre de formation, fut accueilli à Spurs avec un certain scepticisme ; il avait en effet la lourde tâche de remplacer l’excellent Bill Brown avec lequel il fut placé en concurrence les deux premières saisons.

Gardien très athlétique et précurseur, il préférait rester debout face à un attaquant lancé devant le but plutôt que de se coucher très tôt comme c’était alors la pratique. Ses années de gaelic football en Irlande l’avaient rendu complet et doté d’une coordination mains-pieds-jambes exceptionnelle (il lui arrivait de prendre des ballons aériens d’une main, comme au football gaélique –  « Ses mains étaient de vrais battoirs » disait de lui Bill Shankly).

En 1977, il fut malencontreusement vendu à Arsenal, le manager d’alors, Keith Burkinshaw, pensant que Jennings était sur le déclin (32 ans et venait de subir sa première blessure sérieuse). Une belle carrière de huit ans – et 327 matchs – chez l’ennemi juré  contredit le jugement hâtif de son ex entraîneur.

Elu deux fois Joueur de l’année, par la Football Writers’ Association (1973) et par ses pairs de la Professional Footballers’ Association (1976). Joua en équipe nationale jusqu’en 1986, à 41 ans. Il marqua son seul but de sa propre surface lors du Charity Shield 1967 ! Presque 1 100 matchs professionnels à son actif de 1963 à 1986.

Employé aujourd’hui par Tottenham comme entraîneur de gardiens de l’Academy et dans le relationnel du club. Intronisé au English Football Hall of Fame en 2003.

Martin Chivers (1968-1976), avant-centre, 367 matchs/174 buts, 24 capes anglaises/13 buts.

« Big Chiv » (1m85) arriva de Southampton en janvier 1968, à 22 ans et pour 150 000 £, alors record anglais. C’était un jeune très prometteur (17 capes Espoirs) et il poussa Jimmy Greaves vers la sortie.

Ses deux premières saisons pleines (1970-1972) furent triomphales : 3è et 6è de D1, 1 C3, 1 League Cup, 78 buts en 122 matchs et 13 capes anglaises (7 buts). Forma un prolifique duo avec l’Ecossais Alan Gilzean. Une série de blessures lui gâcha sa fin de carrière Spurs (Bill Nicholson et Gilzean partis, le club faillit descendre en D2 en 1975 – ce sera chose faite en 1977). Quitta Tottenham pour la Suisse (Servette de Genève) où il fut sacré « Meilleur joueur étranger » saison 1977-78.

Troisième buteur de l’histoire du club (202 buts avec les matchs amicaux). Son record Spurs de 22 buts européens a récemment été battu par Jermaine Defoe. Sévit aujourd’hui dans les médias londoniens et employé par le club dans le relationnel.

Steve Perryman (1969-1986), milieu puis défenseur, 866 matchs/39 buts, 1 cape anglaise.

Perryman, ce sont d’abord des stats venues d’ailleurs : 655 matchs de championnat avec Spurs, dont 613 en D1 ; jusqu’à août 2011 (et Ryan Giggs), c’était le record de D1 anglaise pour un joueur de champ (mais le Londonien éclipse probablement le Gallois en temps de jeu). 866 matchs avec les coupes et 1 014 apparitions en comptant les coupes d’intersaison – aujourd’hui disparues – et matchs amicaux ! (aussi 84 matchs pour Oxford United et Brentford).

Quasi inconnu outre-Manche, longtemps sous-estimé au pays et archétype du joueur discret mais ô combien précieux, ce technicien besogneux aux trois poumons débuta professionnellement à 17 ans et fut nommé capitaine (permanent) à 24. Très polyvalent (milieu puis défenseur central et latéral droit), il décrocha six trophées majeurs avec Spurs, dont deux coupes d’Europe. D’une loyauté admirable, il rejeta les convoitises d’un Liverpool Champion d’Europe à l’intersaison 1977, et ce alors que Spurs venait d’être relégué en D2 !

Elu Joueur de l’année 1982 par la Football Writers’ Association. D’une grande modestie, Perryman se contente de dire que son rôle, quand il fut repositionné latéral (offensif) en 1978, « se limitait à transmettre le ballon à Glenn Hoddle qui faisait le reste. » Seul bémol : son unique cape anglaise, à 31 ans (à peine 20 minutes de jeu), alors que ses 17 capes Espoirs avait laissé entrevoir un avenir international. Un manque de reconnaissance que Perryman attribue à sa (trop) grande polyvalence, excellent dans plusieurs secteurs du jeu mais pas de « classe internationale » à un poste spécifique. Décoré de la MBE en 1986 (sorte de légion d’honneur britannique light) pour services rendus au football.

Après-carrière variée, ouvrit un magasin de sports, travailla dans les médias, managea plusieurs clubs (en Angleterre, en Norvège et au Japon – où il reçut la récompense de Manager de l’Année) avant de devenir le directeur sportif d’Exeter City en 2003 (toujours en place). Mais il aurait pu tout aussi bien faire sosie de Charles Bronson.

Glenn Hoddle (1975-1987), milieu, 490 matchs/110 buts, 53 capes anglaises/8 buts.

Formé à Watford, arrivé chez les Spurs à 16 ans ½. Se révéla au grand jour saison 1979-80 : 19 buts en 41 matchs (élu Jeune Joueur de l’année) avec également une première sélection anglaise.

Technicien hors pair et l’un des meilleurs créateurs que le football britannique n’ait jamais produit, il est souvent dit qu’il préféra s’exiler en France de 1987 à 1991 car son style « latin » et félin y était plus apprécié (le fait que Monaco payait bien mieux – et netto – que les plus gros clubs anglais de l’époque n’est probablement pas non plus étranger à son exil). A managé pendant une douzaine d’années une fois les crampons raccrochés, dont les Trois Lions et Tottenham.

(crédit photo : oldschoolpanini.com)

Deux dérapages notoires à son actif : un abject disque Diamond Lights en duo avec Chris Waddle et son odieuse déclaration sur le « mauvais karma » des handicapés ; on ne saurait dire laquelle de ces deux infamies est la plus condamnable. Sévit désormais dans les médias anglais tout en dirigeant son propre centre de formation en Andalousie, la Glenn Hoddle Academy ; également employé depuis peu par la F.A. Intronisé au English Football Hall of Fame en 2007.

Osvaldo (Ossie) Ardiles (1978-1988), milieu, 385 matchs/37 buts, 52 capes argentines/8 buts. Acheté 325 000 £ au club porteño de Huracán (le record britannique était alors de 500 000 £, Kevin Keegan de Liverpool à Hambourg un an avant – mais l’inflation était galopante : un an plus tard, Steve Daley et Andy Gray iront respectivement à Man City et Wolves pour presque 1,5M £ chacun).

L’arrivée du champion du monde argentin (en compagnie de son compatriote Ricardo Villa – les premières vedettes étrangères de ce calibre à débarquer en Angleterre [1]) dans un Tottenham nouvellement promu en surprit plus d’un et nombre d’observateurs doutèrent ouvertement des capacités physiques de ce petit bonhomme d’1,69m à réussir dans un championnat aussi rugueux. Tommy Docherty, grande gueule du football britannique et alors manager de Derby County prédisant comiquement « que les deux Argentins rentreraient au pays aux premiers flocons de neige. » Ses qualités techniques et sa vision du jeu firent vite taire les sceptiques.

Forma avec Glenn Hoddle un duo sublimement créatif qui permit à Spurs de régulièrement jouer les premiers rôles et réussir quelques coups d’éclat dans les années 80 : 4è en 1982 et 83, 3è en 1985 et 87, FA Cup 1981 et 1982, C3 en 1984.

Connut de sérieuses blessures (tibia cassé notamment) dans la deuxième partie de sa carrière Spurs après son retour du PSG – saison 1982-83 – où il avait demandé à être prêté, suite à l’ambiance pesante en Angleterre pour cause de guerre des Malouines (le conflit venant tout juste d’éclater, il fut même laissé de côté pour la finale de FA Cup 1982 contre QPR).

Son retour comme manager en 1993 se solda par un échec et il fut limogé en octobre 1994. Ses qualités de joueur et sa chaleureuse personnalité lui confèrent une place à part dans l’histoire du club et le coeur des supporters (Ossie n’arriva jamais par exemple à prononcer le nom du club, il disait « Tottingham »… Cela amusait follement les supps).

Vit toujours dans la même maison du Hertfordshire (nord de Londres) qu’il acquit il y a 35 ans avec sa prime à la signature. Dirige la Ossie Ardiles Soccer School tout en travaillant dans l’évènementiel et les médias. Récemment victime d’un accident de la route aux Malouines où il tournait un docu avec Ricky Villa (qui, lui, s’est payé un ranch près de sa ville natale avec sa prime à la signature – au passage, voici le plus beau but Spurs de Villa, inscrit pendant les prolongations du replay de la FA Cup final 1981, élu en 2001 Wembley Goal of the Century). Intronisé au English Football Hall of Fame en 2009.

Gary Mabbutt (1982-1998), milieu puis (surtout) arrière-central, 611 matchs/38 buts, 16 capes anglaises (1 but).

Cult hero du club, où il fut capitaine 11 ans, remporta la Coupe de l’UEFA 1984 et la FA Cup 1991 (fut moins chanceux en finale de la FA Cup 1987 contre Coventry où, après avoir inscrit le deuxième but des Spurs, il marqua contre son camp le but victorieux pour les Sky Blues).

Fin technicien et d’une grande fiabilité, il est considéré comme l’un des meilleurs défenseurs anglais des Eighties. Décoré de la MBE pour Services rendus au football. Immense serviteur Spurs, il est aujourd’hui l’un des ambassadeurs du club.

Paul Gascoigne (1988-1992), milieu, 112 matchs/33 buts, 57 capes anglaises/10 buts.

Après une superbe saison à Newcastle (élu Jeune Joueur de l’année et inclus dans l’équipe PFA 1987-88), Alex Ferguson obtint son accord pour signer à Man United. Le temps que Fergie revienne de vacances, Tottenham – orphelin d’un milieu créatif, Hoddle parti un an auparavant – avait persuadé Gazza de signer chez eux, pour 2M £. Sous la houlette de Terry Venables et aux côtés de Gary Lineker et son « compatriote » Geordie Chris Waddle, il étoffa son jeu et devint incontournable en sélection.

La finale de FA Cup en 1991 contre Nottingham Forest fut son dernier match de compétition pour Spurs et le plus mémorable, pour les mauvaises raisons :  horrible tacle-agression (à 40 secondes) sur Gary Charles et sur lequel Gazza se blessera gravement, au point de manquer toute la saison 1991-92. Recruté par la Lazio pour 5,5M £ en 1992 (les Romains l’avaient en fait enrôlé un an avant – pour 8,5M – mais sa grave blessure retarda le transfert). Intronisé au English Football Hall of Fame dès sa création en 2002.

Gareth Bale (2007-2013), arrière-gauche jusqu’en 2010-11, puis ailier/milieu gauche/offensif, 203 matchs/55 buts, 43 sélections galloises/11 buts (au 29/01/2014).

Formé à la prolifique Academy de Southampton où il s’avère d’une précocité rare (aligné dans l’équipe de D2 et international gallois dès 16 ans ¾), Bale est acheté 7M £ par Tottenham en mai 2007 après que Manchester United et Arsenal l’ont snobbé. Déjà, même en position d’arrière-gauche, il brille par sa dangerosité et sa grande créativité.  A Spurs, le bolide continue sur sa lancée mais se blesse et doit rater la deuxième partie de la saison 2007-08. Après un retour difficile (Benoît Assou-Ekotto en profite pour s’imposer en numéro 3), il revient en force début 2010.

Mais c’est la saison 2010-11 qui va le faire connaître sur la scène internationale, notamment son extraordinaire prestation en octobre 2010 contre Inter Milan en Ligue des Champions où il claque un hat-trick de feu devant un San Siro subjugé. Harry Redknapp le fait alors progressivement évoluer en milieu/ailier gauche, position où Andres Villas Boas le maintiendra début 2012-13, une extraordinaire saison pour le Gallois, auteur de 26 buts (souvent spectaculaires) en 44 matchs. Palmarès individuel déjà très fourni : inclus dans l’équipe UEFA de l’année 2011, Joueur PFA de l’année en 2011 & 2013, élu Joueur de l’année 2013 par la Football Writer’s Association et Young Player of the Year 2013 (seul Cristiano Ronaldo avait réussi ce triplé avant Bale). Vendu au Real Madrid fin août 2013 pour le montant record de 85M £.en profite pour s’imposer en numéro 3), il revient en force début 2010.

Mais aussi…

John Cameron (1898-1907), entraîneur-joueur écossais, avant-centre, 111 matchs/43 buts. Offrit au club sa première FA Cup, en 1901. D’autant plus remarquable que le club n’évoluait pas en Football League (alors D1 et D2) mais en Southern League, l’équivalent de la D3.

Jimmy Dimmock (1919-1930), ailier gauche, 438 matchs/112 buts, 3 capes anglaises.

Ted Ditchburn (1939-1958), gardien, 452 matchs, 6 capes anglaises. Considéré comme le plus grand portier du club, avec Pat Jennings et Ray Clemence.

Cliff Jones (1958-1968), ailier gauche, 378 matchs/159 buts, 59 capes galloises/16 buts. Joueur vif, excellent des deux pieds, cet ex ouvrier en métallurgie était considéré comme l’un des tous meilleurs ailiers mondiaux. Fit partie intégrante du redoutable dispositif offensif de l’ère Bill Nicholson. Intronisé au English Football Hall of Fame en 2013 (seuls 5 autres Gallois y figurent – John Charles, Billy Meredith, Ian Rush, Mark Hughes et Ryan Giggs). Aujourd’hui l’un des ambassadeurs du club (ci-dessous, au centre).

Cyril Knowles (1964-1976), considéré comme le plus grand latéral gauche du club – avec Bale quand il l’était. 507 matchs/17 buts, 4 capes anglaises.

Alan Gilzean (1964-1974), avant-centre, 439 matchs/133 buts, 22 capes écossaises/12 buts. Forma un duo prolifique avec Jimmy Greaves d’abord, puis Martin Chivers ensuite.

Alan Mullery (1964-1972), milieu, 373 matchs/30 buts, 35 capes anglaises/1 but. Recruté pour remplacer Danny Blanchflower. Nommé capitaine en 1968 après le départ de David Mackay.

Martin Peters (1970-1975), milieu, 189 matchs/46 buts, 67 capes anglaises/20 buts. Champion du monde 1966 (également legend de West Ham bien sûr, ainsi que de Norwich). Intronisé au English Football Hall of Fame en 2006.

Keith Burkinshaw (1976-1984), manager, deuxième plus riche palmarès du club (avec Arthur Rowe) : 2 FA Cups et 1 C3, 2 places de 4è en 1982 et 83. Réussit la prouesse de faire venir O. Ardiles et R. Villa. Avec J. Cameron, A. Rowe et B. Nicholson, Burkinshaw complète le carré divin des grands entraîneurs Spurs du XXè siècle. A croire cependant que les Dieux du foot jugèrent que cela faisait trop pour un seul club car la revanche fut terrible : Tottenham eut ensuite droit à Christian Gross et Jacques Santini (clip mythique, ce qui est sûr c’est qu’il ne bossera jamais pour Berlitz).

Ray Clemence (1981-1987), gardien, 240 matchs, 61 capes anglaises. Arriva de Liverpool à 33 ans, auréolé d’un titre de Champion d’Europe en club. Intronisé au English Football Hall of Fame en 2010.

Chris Waddle (1985-1989), ailier, 173 matchs/ 42 buts, 62 capes anglaises/6 buts. Recruté de Newcastle à 24 ans et devint titulaire en équipe d’Angleterre peu après son arrivée à Spurs. Très présent dans les médias anglais depuis quelques années, consultant et commentateur pour la BBC et ESPN. Vit à Sheffield depuis son retour de Marseille et joue toujours occasionnellement avec le club local de Hallam FC (surtout avec les vétérans mais parfois remplaçant avec l’équipe première, D10).

Gary Lineker (1989-1992), avant-centre, 138 matchs/80 buts, 80 capes anglaises/48 buts. Arrivé à 29 ans après trois saisons au Barça, Lineker finit ensuite sa carrière au Japon. Aujourd’hui présentateur de Match Of The Day sur la BBC. Intronisé au English Football Hall of Fame en 2003.

Sol Campbell (1992-2001), arrière central, 315 matchs/15 buts, 73 capes anglaises/1 but. En 2001, devint le premier joueur du foot britannique à toucher 100 000 £/semaine en signant à Arsenal (salaire astronomique rendu possible par la gratuité du transfert).

Darren Anderton (1992-2004), ailier/milieu offensif, 335 matchs/51 buts, 30 capes anglaises/7 buts. Brilla au milieu des Nineties aux côtés de Sheringham, Ginola et (brièvement) Klinsmann avant qu’une série de blessures émousse sa vivacité (cruellement surnommé « sick note », certificat médical).

Teddy Sheringham (1992-97 et 2001-03), avant-centre, 277 matchs/125 buts, 51 capes anglaises/11 buts. Compensait son manque de vitesse par une technique et vision hors normes. Intronisé au English Football Hall of Fame en 2009.

David Ginola (1997-2000), ailier gauche, 124 matchs/22 buts, 17 capes françaises/3 buts. Ecarté par Dalglish à Newcastle, El Magnifico s’en alla faire le bonheur des Spurs, au grand dam des supporters Magpies.

Ledley King (1999-2012), arrière central, 321 matchs/15 buts, 21 capes anglaises. Grand serviteur du club, des problèmes récurrents aux genoux le forcèrent à raccrocher les crampons à 31 ans (il s’entraînait à part et qu’une ou deux fois par semaine les dernières saisons). Aujourd’hui l’un des ambassadeurs du club.

Robbie Keane (2002-2008 et 2009-2011), avant-centre, 293 matchs/121 buts, 131 capes irlandaises/62 buts (compteur international toujours ouvert).

Jermain Defoe (2004-2008 et 2009-février 2014), avant-centre, 262 matchs/143 buts (au 29.01.2014), 55 capes anglaises/19 buts (compteur international toujours ouvert).

Particularité

La fondation de Spurs (= éperons) est originale. En 1882, une bande d’ex-lycéens cricketers issus de deux écoles privées huppées décident de monter un club pour s’occuper l’hiver (le cricket ne se pratiquant que printemps et été). Ces férus de Shakespeare vouent une fascination au héros shakespearien Harry Hotspur, un combattant au sang chaud qui utilisait excessivement ses éperons lors de ses épiques bastons à cheval contre les Ecossais et les Français. Il est d’ailleurs mort au combat, à la bataille de Shrewsbury (1403), en rajustant sa visière, paf, flèche dans le bec.

Ci-dessus, le premier club book de Tottenham. La page de gauche indique que le 1er match (amical) fut perdu 2-0, contre les « Radicals » le 30.08.1882. Seulement 2 matchs disputés cette saison-là – l’autre fut une défaite 8-1. La raison de ce calendrier  light : seulement 11 licenciés. Spurs ne démarra véritablement qu’un an plus tard.

Etant donc fortement imprégnés de cette dramaturgie guerrière, nos potaches fondateurs du club tiennent à choisir un nom véhiculant force et la virilité et s’accordent vite sur Hotspur FC. Pour éviter toute confusion avec un club voisin qui s’appelle London Hotspur, le « préfixe » Tottenham est ajouté en 1885.

Palmarès

Champion d’Angleterre : 1951, 1961

Vice-champion : 1922, 1952, 1957, 1963

Vainqueur de la FA Cup : 1901, 1921, 1961, 1962, 1967, 1981, 1982, 1991

Vainqueur de la League Cup : 1971, 1973, 1999, 2008

Vainqueur de la Coupe UEFA : 1972, 1984

Vainqueur de la Coupe des coupes : 1963

Kevin Quigagne.

Dans la même série :

Le Hall of fame de Liverpool FC (1/2)

Le Hall of fame de Liverpool FC (2/2)

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[1] Et pour cause : à la suite de l’affaire Rodolphe Hiden, le Players’ Union (aujourd’hui PFA, syndicat des joueurs) et la Football League interdirent le recrutement de professionnels étrangers de 1931 à 1978 (hors Commonwealth), à quelques exceptions/dérogations près (Arnold Mühren, en 1978, et Frans Thijssen, un an plus tard, seront deux autres noms marquants à débarquer en Angleterre, à Ipswich. Les deux Néerlandais contribueront largement à la formidable épopée européenne d’Ipswich Town en 1980-81, vainqueur de la Coupe UEFA en mode destroy ; 7-2 contre Saint-Etienne en 1/4, 5-4 en finale, matchs A/R).

Il y a 150 ans cette semaine, le lundi 26 octobre 1863, une poignée de passionnés se réunissaient dans un pub londonien, le Freemasons’ Tavern, pour fixer quelques règles communes de jeu. La première fédération de football au monde, la Football Association, était née et le football moderne avec.

Suite de la première partie.

Le Freemason's Tavern

Le Freemasons' Tavern

1863, an zéro : naissance de la FA et des premières Lois du jeu

Ebenezer Cobb Morley est un avocat de 32 ans et un joueur émérite. En tant que président et capitaine du club londonien de Barnes, il a contacté l’hebdomadaire sportif Bell’s Life pour suggérer la création d’une instance dirigeante et proposer de nouvelles règles destinées à sortir le football de l’ornière. Il met en exergue le succès de la codification du cricket un siècle plus tôt, ainsi que celle du baseball. Le journal approuve l’initiative et lui prête son concours [1]. Arthur Pember, journaliste et avant-centre du club londonien de No Name Kilburn s’associe à sa démarche.

C’est ainsi que le 26 octobre 1863, les réprésentants et capitaines de huit clubs et trois écoles [2] – tous londoniens ou proche région – se réunissent au Freemasons’ Tavern près de Covent Garden à Londres (réunion appelée « The Meeting of Captains ») pour, enfin, arrêter officiellement quelques règles communes. Avant toute chose, il faut créer une instance et c’est Pember qui devient le premier Président de la Football Association (Morley est nommé Secrétaire général), puisque telle est la dénomination choisie [3]. Cette création est ainsi justifiée par le comité :

« Il est souhaitable qu’une fédération de football soit formée avec pour but l’élaboration d’un ensemble de règles destinées à réguler ce sport. »

La partie semble bien entamée pour Morley et Pember, ardents défenseurs du dribbling game popularisé par Eton College, mais il va falloir convaincre la frange dure des acteurs présents, le petit groupe mené par Francis Maule Campbell, capitaine du club londonien de Blackheath FC. Ce dernier est partisan d’un football rugbystique et rejette la version molle du sport voulu par le clan Morley-Pember, version qui limiterait sérieusement toute brutalité ainsi que l’usage des mains et bannirait le hacking (ou shinning), ce vicieux coup de savate au tibia.

La bataille s’annonce coriace et l’on sait déjà que ce premier meeting en appellera d’autres. Au fil des débats qui dureront six semaines, quelques concessions seront faites au clan Campbell (le football reste un sport hybrique – usage pied/main) mais c’est le tandem Morley-Pember qui sortira largement victorieux des négociations et provoquera le grand schisme entre football et rugby (lire en bas d’article la réaction des footeux pro-rugby).

Lors des six réunions tenues du 26 octobre au 8 décembre 1863, le comité va peaufiner le réglement pour finalement adopter, à 13 voix contre 4, les treize règles suivantes (alors surnommées les « London Rules » [4]) qui ont pour source les brouillons d’Ebenezer Cobb Morley, eux-mêmes inspirés des Cambridge Rules :

Les 13 Lois du jeu de 1863

La traduction ci-dessous est tirée de ce wiki en français. Cette traduction wiki, bonne dans l’ensemble (on passera sur les quelques fautes), a cependant dû être modifiée [5] (à noter également que le texte anglais de ce wiki diffère légèrement de la version officielle originale contenue dans The Rules of Association Football 1863).

Règle 1 : « La longueur maximale du terrain doit être de 200 yards (183 m), la largeur maximale de 100 yards (91,5 m), la longueur et la largeur doivent être délimitées par des drapeaux. Les buts sont signalés par deux montants verticaux, espacés de 8 yards (7,32 m), sans être reliés par une bande ou barre. »

Le premier England-Scotland, 1872

Le premier England-Scotland, 30 nov. 1872 (0-0)

Règle 2 : « Le vainqueur du tirage au sort peut choisir ses buts. Le match commence lorsque l’équipe ayant perdu ce tirage donne un « place kick«  [6] du centre du terrain. L’équipe adverse ne doit pas s’approcher à moins de 10 yards (9,15 m) du ballon jusqu’au coup d’envoi. »

Règle 3 : « Après tout but inscrit, l’équipe perdante doit donner le coup d’envoi. Les équipes doivent changer de camp après chaque but inscrit. »

Règle 4 : « Un but est validé lorsque le ballon passe entre les poteaux, ou au-dessus de l’espace entre les poteaux (quelle que soit sa hauteur), sans y avoir été jeté, poussé ou porté avec les mains. »

Règle 5 : « Quand le ballon sort de l’aire de jeu, le premier joueur à le récupérer doit le remettre en jeu depuis l’endroit où le ballon est sorti et le lancer perpendiculairement à la ligne de touche. Le ballon n’est pas en jeu tant qu’il n’a pas touché le sol. »

Règle 6 : « Quand un joueur tape dans le ballon, tout coéquipier se trouvant plus près de la ligne de but adverse que lui est hors-jeu : il ne doit ni toucher le ballon ni empêcher un adversaire de le toucher. En revanche, aucun joueur n’est hors-jeu quand le ballon est remis en jeu de derrière la ligne de but. »

Règle 7 : « Quand le ballon sort au-delà de la ligne de but, si le premier joueur à le toucher est un joueur de l’équipe qui défend ce but, alors l’équipe obtient à un coup-franc depuis la ligne de but, au point opposé de l’endroit où le ballon a été touché. Si le premier joueur à toucher le ballon est un joueur de l’équipe adverse, alors son équipe obtient un coup-franc d’une distance de 15 yards de la ligne de but, au point opposé de l’endroit où le ballon a été touché. Dans ce dernier cas, les joueurs de l’équipe adverse doivent rester sur leur ligne de but et attendre l’exécution du coup-franc. »

Joe Hart tenant le premier manuscrit des 13 Lois du jeu (attention de ne pas le faire tomber Joe, ça vaut cher ce truc

Joe Hart tenant le manuscrit original des premières Lois du jeu (le fais pas tomber Joe stp, ne nous sors pas une de tes boulettes, ça coûte bonbon)

Règle 8 : « Si un joueur réussit un « fair catch » [7], il obtient alors un coup-franc, mais seulement s’il marque le sol avec son talon immédiatement. Dans ce cas, il peut prendre autant d’élan qu’il le souhaite, sans qu’un joueur adversaire ne vienne le gêner. »

Règle 9 : « Aucun joueur n’a le droit de courir avec le ballon en main. »

Règle 10 : « Ni croche-pied ni coup de pied ne sont permis, et il est interdit d’utiliser ses mains pour retenir ou pousser un adversaire. »

Règle 11 : « Il est interdit à tout joueur de lancer ou passer le ballon à un coéquipier avec ses mains. »

Règle 12 : « Il est formellement interdit de ramasser le ballon avec ses mains tant qu’il est en jeu. »

Règle 13 : « Il est interdit de porter des chaussures avec clous protubérants, plaques de fer ou gutta-percha* sur la semelle ou le talon. » [*sorte de caoutchouc/résine très dur, rarement utilisé aujourd’hui]

Le reste des règles – telles que la durée du match, les sanctions à appliquer ou le nombre de joueurs par équipe – est laissée à l’appréciation des deux capitaines avant le match (même si des conventions vont rapidement s’établir, le jeu à onze va vite s’imposer par exemple).

Forte évolution des Lois du jeu de 1863 à 1900

Ces règles, civilisées pour l’époque (« Le triomphe de l’adresse sur la force », dira l’un des membres fondateurs), déplaisent fortement aux pro-rugby menés par Campbell de Blackheath FC. L’un des points de contention majeurs est le hacking (ou shinning) que le clan Campbell voudrait ardemment conserver et qui, protestent-ils, figurait dans le brouillon de réglement établi par ce bon Ebenezer ainsi que dans les points acquis au cours des débats (ce point crucial n’aurait été changé que sur le tard, rendant les pro-rugby furieux). Campbell s’insurge :

« Le coup de savate au tibia [hacking] est un aspect essentiel du vrai football. Si vous l’enlevez des règles, alors vous éliminerez de ce sport toute notion de courage et de bravoure. »

Les dirigeants de Blackheath FC, en minorité, s’inclineront et, avec une vingtaine d’autres clubs, iront créer leur propre sport : le rugby (la Rugby Football Union – fédé anglaise du rugby à XV – sera fondée en 1871).

Parallélement, la Football Association se dote d’un réglement intérieur, 9 règles qui tiennent en quelques lignes (plus de 600 pages aujourd’hui pour le FA rulebook, Lois du jeu comprises !).

Après vingt ans d’atermoiements, plus de temps à perdre et le premier match disputé suivant les nouvelles règles se déroule onze jours après l’établissement des Lois du jeu, le 19 décembre 1863 : 0-0 entre Richmond et Barnes (le club d’Ebenezer Cobb Morley, qui dispute le match [8]).

Ces nouvelles règles stimulèrent l’esprit compétitif et nombre de clubs se créa dans la foulée. Parmi les plus connus : Notts County en 1862 – mais date très controversée, décembre 1864 selon Keith Warsop, historien des Magpies -, Stoke City 1863, Wrexham FC 1864, Nottingham Forest 1865, Chesterfield FC 1866, Sheffield Wednesday 1867. Les premiers vrais derbys purent avoir lieu, notamment entre Notts County et Forest (le tout premier étant bien sûr Hallam FC v Sheffield FC, disputé pour la première fois le 26 décembre 1860 et récemment ici. Hallam qui a recruté gros cet été, enregistrant l’arrivée de… Chris Waddle, ci-dessous – il habite dans le coin depuis 20 ans).

Modifications et évolutions

Jusqu’à la fin du XIXè siècle, les modifications et ajouts seront nombreux (L’IFAB est créée en 1882). Parmi les plus significatifs :

– 1865 : une bande/corde doit être installée entre les deux poteaux, à une hauteur de 8 pieds (2,44 m). La barre transversale, d’abord en bois, ne se généralisera qu’à partir du début des années 1880 (rendue obligatoire en 1882). Avant 1863, si la longueur avait déjà été fixée à huit yards, aucune hauteur n’était spécifiée ! (Francis Jeffers aurait adoré).

– 1866 : la passe vers l’avant est autorisée et un vrai hors-jeu est introduit : un joueur est désormais hors-jeu s’il y a moins de trois joueurs entre lui et la ligne de but adverse. Ce bouleversement va favoriser le lent essor d’un embryon de jeu de passe, technique alors inexistante.

– 1867 : le nombre de joueurs est fixé à 11 par équipe (pourquoi 11 ? Voir [9]).

– 1869 : le coup de pied de but (goal kick) est introduit, mais comme le marquage du terrain n’existe pas encore (dessin 1863), on place le ballon un peu vaguement devant le but. Ce n’est qu’en 1891 qu’un marquage clair est introduit et il faudra attendre 1902 pour voir apparaître un marquage tel qu’on le connaît aujourd’hui, avec l’ajout du « D » à la surface de réparation en 1937.

Dans ce superbe clip de 1901 (Newcastle-Liverpool), on voit bien – à 1 minute – que la surface de réparation était arrondie, un peu comme au handball aujourd’hui. Un an plus tard, elle sera totalement redessinée.

– 1871 : la position de gardien est officiellement reconnue par la FA et lui seul peut désormais toucher le ballon avec les mains.

– 1872 : le corner (semblable à aujourd’hui) remplace le « corner » exécuté jusqu’alors comme un coup-franc et tiré à 15 yards de la ligne de but, là où le ballon était sorti.

– 1873 : la règle du hors-jeu est modifiée : le hors-jeu est signalé au départ du ballon et non plus à son arrivée.

– 1874 : Sam Widdowson, cricketteur et footballeur puis arbitre, invente les protège-tibias, qui rentreront dans les lois du jeu bien plus tard (accessoirement, ce futur international anglais et arbitre développa aussi la formation 2-3-5, dite « pyramide » ; ce sera le dispositif standard des années 1890 à la Seconde guerre mondiale, avec quelques variantes parfois).

– 1877 : la durée de match est fixée à 90 minutes.

– 1878 : l’arbitre peut utiliser un sifflet. Avant, c’était armé d’un mouchoir blanc qu’il tentait de se signaler aux joueurs…

– 1891 (année charnière pour les lois du jeu, car professionnalisation en 1885 et création de la Football League à 12 clubs en 1888, les choses très sérieuses commencent donc) : la direction du match par un seul arbitre officiel de terrain devient obligatoire et la fonction de juge de ligne est créée (la présence d’un umpire – nom emprunté au cricket – était cependant habituelle depuis les années 1870, c’était même souvent deux arbitres qui se partageaient le terrain, avec parfois un arbitre « général » sur la ligne de touche. Pré-1885, le football était amateur et en l’absence d’un arbitre, c’est souvent le fair-play cher aux Victoriens – hormis les ancêtres de Lee Dixon – qui prévalait. Le cas échéant, les deux capitaines tranchaient).

– 1891 : le pénalty, sans doute emprunté au rugby, est introduit en juin (on pouvait le tirer n’importe où de la ligne des 12 yards) après un incident lors d’un ¼ de finale de FA Cup où un défenseur toucha le ballon sur la ligne de but. Un coup-franc fut accordé – sur la ligne de but donc – que le gardien bloqua évidemment facilement. cet incident déclencha une telle controverse que les lois du jeu furent changées. Le tireur peut alors toucher le ballon plusieurs fois (beaucoup s’avancent vers le but et fusillent le gardien à bout portant). Un an plus tard, il est interdit au tireur de toucher le ballon une seconde fois (mais il est permis de le tirer à deux, si possible avec plus de succès que le duo Pirès-Henry).

– 1891 : les filets de but sont rendus obligatoires en septembre après des essais concluants la saison précédente. Le premier joueur à les faire trembler en match officiel est Fred Geary d’Everton (le premier grand avant-centre Toffee) contre Notts County en janvier 1892.

– 1891 : le temps additionnel est introduit, après un incident lors d’un Aston Villa-Stoke City. A l’avant-dernière minute du match, alors que Villa mène 1-0, l’arbitre accord un pénalty à Stoke. Le gardien de Villa  balance alors le (seul) ballon hors du stade pour empêcher les adversaires de récupérer le ballon à temps. Stratagème réussi, l’arbitre est obligé de siffler la fin du match à la 90è minute. Cet acte antisportif fut considéré comme une injustice terrible et les règles furent modifiées (comme quoi les embrouilles impliquant Stoke ne datent pas d’hier).

Si les lois du jeu ont bien changé depuis 1863, il n’en reste pas moins que l’élan insufflé par quelques mordus il y a 150 ans a largement façonné le football moderne. Un sport qui mit cinquante ans avant de décoller, et ne prit son envol que grâce à un livret de dix pages vendu 1 shilling et 6 pence. Un minuscule bouquin à 7 centimes d’euros qui changea notre monde.

Kevin Quigagne.

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[1] Entre-temps, quelques semaines avant le meeting du 26 octobre, nos amis de Cambridge University (qui ne lâchent pas facilement le morceau !) ont fait publier dans la presse une troisième proposition des règles du jeu. C’est donc la cinquième codification depuis la première en 1848 (Cambridge 1848, Cambridge 1856, Sheffield 1858, Uppingham 1862, Cambridge 1863) et s’inscrit dans cette filiation qui a abouti à l’élaboration des Lois du jeu d’aujourd’hui.

[2] Seul le club amateur londonien du Civil Service FC (alors appelé War Office) existe toujours.

[3] Les lois du jeu ne seront pas discutées lors du premier meeting qui se borne à créer la fédération ainsi que ses statuts intérieurs, les 9 « Rules of the Football Association » (seule fédération qui ne précise pas sa nationalité car première du genre, on était alors loin de se douter que 208 autres suivraient !). La terminologie du jeu est aussi clairement définie (place kick, fair catch, hacking, free kick, tripping, etc.).

Au cours des réunions suivantes, il sera décidé que ce nouveau sport s’appellera officiellement « association football » pour le différencier de sa forme la plus dure que ses défenseurs (rugbymen) veulent désigner officiellement « rugby football » ainsi que de toute autre forme de football (dans le sens « jeu de ballon hybride main/pied »). Voici le registre (d’une valeur de 2,5M £) où furent consignées les minutes des premières réunions de la FA et d’autres données, actuellement exposé à la British Library.

[4] Le manuscrit des Rules of Association Football de 1863 est exposé au National Football Museum de Manchester, ici.

[5] La traduction de projecting nail par « écarte-narines » – règle 13 – étant notamment fort intrigante !

[6] Le place kick est alors une sorte de remise en jeu (« a kick at the ball while it is on the ground in any position which the kicker may choose to place it » étant la definition officielle de l’époque). Dans le contexte de la règle 2, ce place kick devient le coup d’envoi.

[7] Le terme fair catch est traduit dans le wiki français par « arrêt de volée » mais cette traduction peut induire en erreur. Voici la définition officielle telle qu’elle figure dans le livre The Rules of Association Football 1863 sus-cité :

« A Fair Catch is when the ball is caught after it has touched the person of an adversary or has been kicked or knocked on by an adversary, and before it has touched the ground or one of the side catching it; but if the ball is kicked from behind the goal line, a fair catch cannot be made. ».

Afin d’éviter toute confusion, il convient donc de préciser que :

a) la position de gardien n’existait pas en 1863 (le terme fut officiellement introduit dans les règles en 1871 par la FA), il ne s’agissait donc pas d’un arrêt mais plutôt d’une prise ou réception de balle.

b) jusqu’en 1871, l’usage des mains était permis mais se limitait à une « réception franche » (fair catch) : on pouvait passer le ballon avec la main mais « à condition qu’il soit réceptionné franchement ou au premier rebond par un coéquipier ».

L’usage de la main sera définitivement proscrit en 1871, date de l’introduction du terme goalkeeper dans les lois du jeu publiées par la FA.

[8] Un match Barnes-Richmond était prévu le 19 décembre prochain dans le cadre des commémorations de ce 150è anniversaire mais aucun de ces clubs n’existant, la FA a organisé un match dans le parc de Buckingham Palace entre un club formé en 1875 (Polytechnic FC) et le seul club présent lors des réunions de 1863 et encore existant, le Civil Service FC – voir [1].

[9] Deux théories coexistent :

a) les dortoirs des public schools étaient souvent organisés en chambres de 11 ou de 10 + 1 surveillant

b) le foot a imité le cricket qui se joue à 11

L’hypothèse b) semble plus plausible car on ne jouait pas à 11 dans les public schools prè-1860 mais à 10, 12, 16, 20 joueurs ou plus (il semble cependant qu’on joua souvent à 11 à Eton, dès le début des années 1840), cela dépendait en fait de la longueur très variable du terrain (parfois 300 mètres de long). Il a été dit que le chiffre initial fut de 10 et qu’en ajoutant le gardien, on arriva à 11. Peu probable, car quand le chiffre de 11 devint la norme, au tout début des années 1860, le poste de gardien n’existait pas. Un autre élément tendrait à favoriser b) : le fait que le football s’inspira du cricket pour l’établissement et l’unification de règles communes ; or, le cricket était très pratiqué dans les public schools dont étaient issus tous les fondateurs de la Football Association (sauf les deux principaux, Morley et Pember).

La réponse se trouve probablement dans une combinaison de a) et b) : si le cricket adopta 11 joueurs à la fin du XVIIIè, c’était peut-être dû à l’organisation des dortoirs/chambrées des public schools.