Archive for février 25th, 2011

Première partie des évènements et futilités du mois dans le football anglais.  Encore un mois riche en émotions, surprises et cocasseries. Aujourd’hui, du 1er au 6 février.

Au sommaire :

  • Torres et Carroll: ils sèment malheur et désolation dans tout le Royaume. Les images insoutenables, en exclusivité TK [ATTENTION. Ces images peuvent choquer ou offenser]
  • Oxfam et The Sun, l’improbable duo recycle les maillots des « traîtres »
  • 75è anniversaire de la mort de Jimmy Thorpe, celui que tous les gardiens du monde peuvent remercier
  • 25è journée de Premier League. Ânes à Lyse, TOP XI & FLOP XI
  • Décès de Neil Young, Man City Legend
  • Le « snood » bientôt interdit? l’IFAB va en discuter
  • 26è journée de PL. Scores des années 50, dispositifs tactiques des années 90. L’une des journées les plus dingues de l’histoire du foot anglais. Ânes à Lyse, TOP XI & FLOP XI
  • Dossier sur les plus mémorables comebacks du foot anglais (et celui de Newcastle contre Arsenal, c’est du pipi de magpie)
  • Sian Massey de retour et des nouvelles d’El Hadji Diouf

Et bien plus encore…

MARDI 1er FÉVRIER

La Premier League publie les nouvelles listes des 25 pour chaque club.

En ce matin du 1er février, les supporters de Newcastle tournent la page de leur calendrier NUFC et découvrent… Andy Carroll !

Coucou, c'est Andy, happy new month Magpies

Coucou, c'est Andy, j'ai dit oui (pas à Rita, à Kenny), happy new month mes Magpies

Ceux de Liverpool, eux, auront droit au minois du « traître » Fernando Torres en avril. Hormis les supporters qui arborent un tatouage d’El niño sur le corps, le plus dépité de tous est incontestablement Shaun McCormack. Le 27 décembre dernier, cet homme de 36 ans adoptait officiellement le nom de… Fernando Torres ! Le Nando bis déclarait dans le Sun :

« Je réalise mon rêve […] J’ai hésité entre Steven Gerrard et Torres, mais j’ai pris ce dernier car je voulais un nouveau nom qui en jette. Ma femme et mes quatre enfants ont bien rigolé. La seule qu’a pas apprécié, c’est ma belle-mère. Mais rien que pour voir sa réaction, ça valait le coup de le faire. »

Réaction d’un lecteur du Sun : « Wow, what a total loser! »  

Les prochains à se tordre de rire au frais du loser seront les employés chargés de lui délivrer les papiers et documents avec son nouveau blase. Car si le changement de nom par « deed poll » est une procédure facile et courante en Angleterre, la paperasserie qui va avec tient, elle, du parcours du combattant. La version buse d’El niño n’a pas fini d’en baver. En fait, le Torres songe déjà à rechanger de nom. Les employés de la société prestataire lui ont suggéré de s’appeler… Andy Carroll.

Ce supporter anonyme a trouvé une solution plus pratique et cheap : sur son maillot, au feutre, il a remplacé le nom de Torres par Carroll.

Beaucoup de supporters ont déjà adopté le nom d’un club, tel ce Mister Motherwell Football Club. Parfois, c’est même toute une organisation qui change son nom, comme ces employés du pub le Shakespeare Inn de Manchester, qui ont tous officiellement adopté le nom de… Wayne Rooney ! (et le boss celui de Fabio Capello).

Mais le plus connu d’entre eux reste incontestablement John Portsmouth Football Club Westwood. La France a Clément d’Antibes, l’Angleterre, John Portsmouth FC Westwood. Un cas ce John, mais surtout un véritable cauchemar pour les stadiers, surtout ceux des rivaux de Southampton. Il a souvent été interdit d’entrée ou expulsé du stade de St Mary’s, notamment pour avoir uriné sur les sièges, refusé de s’asseoir et introduit toute sorte d’objets qui font tache dans l’univers aseptisé des stades de PL. Même Portsmouth a failli l’interdire de stade, car, en gros, il casse les gonads à tout le monde avec son matos à la Rémy Bricka (cloches, instruments, etc.), et pis, il est du genre remuant aussi.

John Portsmouth Football Club Westwood

John Portsmouth Football Club Westwood

 

Pendant ce temps-là, l’improbable duo Sun-Oxfam (méga organisation caritative et ONG anglaise) annonce son dernier projet de dumping sportif : envoyer les « traitor tops » en Afrique ! (maillots des « traîtres » Torres et Carroll). Si ça vous dit, envoyez donc vos dons emmaillotés à : The Sun Shirt Amnesty, 3 Thomas More Square, London, E98 1XY. Ou rendez-vous dans l’une des sept cent boutiques Oxfam en Angleterre. Sarah Farquhar, chargée de la distribution à Oxfam, déclare :

« Les maillots de foot sont adorés dans toute l’Afrique de l’Ouest, aussi bien par des enfants que des adultes. Ils seront portés avec fierté dans des pays comme la Gambie ou le Sénégal, où l’on aime tout autant le foot qu’ici. »

Ils ne savent décidément plus quoi inventer au Sénégal pour empêcher les gamins d’acheter des maillots E-H Diouf.

La BBC Radio 5 Live, principale radio foot avec TalkSport, sort le témoignage déchirant (mais ô combien lucide !) d’un gamin de six ans, le petit Joseph Tierney, qui supporte les deux équipes (père Geordie, mère Scouser) et qui s’est sacrifié pour s’offrir les maillots de ses héros :

« Je viens juste de payer cher pour un maillot de Torres, rien que le flocage de son nom et du numéro 9 m’a coûté 16 £. Si je pouvais le changer, je mettrais Suárez à la place. »

Le journaliste lui demande combien de temps il pense que l’Uruguayen restera à Liverpool :

« Euh, à mon avis, un an ou deux. »

Le Sun vole à son secours et lui offre un maillot de Kevin Nolan à la place (pauv’ bonhomme). ATTENTION, ces images peuvent choquer ou offenser : Les insoutenables images de la tragédie.

Jimmy Thorpe. Il y a soixante-quinze ans, ce gardien de Sunderland décédait à la suite d’un déchaînement de violence lors d’un match contre Chelsea, le 1er février 1936. Ironie de l’histoire, ces deux clubs se rencontrent ce soir (Craig Gordon et Petr Cech porteront un brassard noir). Son décès fut directement à l’origine de changements capitaux pour les gardiens dans les Lois du jeu (voir plus bas). A ce jour, Jimmy Thorpe, héros du Nord-Est, est le seul joueur anglais mort à la suite de blessures contractées sur un terrain.

Un drame raconté par Raich Carter (Sunderland Legend), dans son autobiographie :

« On mène 3-1, Jimmy réceptionne une passe en retrait un peu courte, il se plaque le ballon contre la poitrine mais là, plusieurs joueurs de Chelsea se ruent sur lui et essaient de lui faire relâcher le ballon, alors qu’il est à genoux. Déchaînés, ils lui assènent des coups de pied partout sur le corps et la tête. Une grosse altercation s’ensuit, Jimmy se relève, s’adosse contre un poteau en se tenant la tête mais refuse de se faire soigner, et continue le match. »

Transporté à l’hôpital (cotes cassées et traumatisme crânien), Thorpe tombe dans le coma et meurt quelques jours plus tard, à l’âge de 22 ans (il comptait 139 matchs pour les Black Cats, voir article et photos). Il faut dire que le règlement et les mœurs de l’époque ne protégeaient guère les joueurs. Selon les journaux d’alors, ce match fut d’une brutalité inouïe, même pour l’époque. Après l’expulsion d’un joueur de Chelsea, les Londoniens se mirent en tête « d’affaiblir » Sunderland en malmenant Thorpe, gardien talentueux et pièce maîtresse de l’équipe (il était au bord de la sélection anglaise).

Jimmy Thorpe, tous les gardiens du monde lui doivent une fière chandelle

Jimmy Thorpe, tous les gardiens du monde lui doivent une fière chandelle

Plusieurs canards locaux, tel le Sunderland Football Echo (SFE), déçus du score et du déroulement de la partie (remontée de Chelsea) allèrent jusqu’à accuser Thorpe d’avoir manqué de courage sur les deux derniers buts des Blues [donc, après l’accident]. Le SFE :

« Thorpe a eu peur en fin de match et s’est déballonné au moment crucial. »

Un autre titre : « La piètre performance du gardien des Black Cats coûte un point à Sunderland. »

Apprenant la gravité de la situation, le SFE présentera ses excuses le lendemain. Deux jours plus tard, après sa mort (coma diabétique et arrêt cardiaque), une enquête fut ouverte par la police locale. Personne parmi les joueurs ou l’arbitre n’accepta de témoigner. Mais un policier en faction à Roker Park (antre du SAFC jusqu’en 1997) décrivit l’extrême violence de l’action. La police intima l’ordre à la FA de « donner instruction aux arbitres de se montrer plus strict avec les joueurs. »

Toutefois, la FA décida de rejeter la faute sur… Sunderland (!), coupable à ses yeux d’avoir aligné un « joueur dont la santé était fragile » (Thorpe avait été diagnostiqué diabétique deux ans plus tôt – mais n’avait jamais souffert de cette condition, mal soignée à l’époque, le match contre Chelsea était son 52è de suite). Les circonstances de sa mort poussèrent les instances à modifier la Loi du jeu sur le contact avec les gardiens. Les Black Cats remportèrent le titre cette saison-là (leur deuxième et dernier titre).

Chelsea FC publie ses comptes pour la saison 2009-2010, en £ : 71M de dettes et 173M de masse salariale de Chelsea (84 % du chiffre d’affaires, seul Man City a un ratio salaire / CA plus élevé, 107 %). Chelsea, qui a vraisemblablement dépensé 75M le mois dernier pour anticiper sur les prochaines restrictions financières, n’avait cessé de répéter à l’UEFA, par la voix de Ron Gourlay (chief exec) que le club « aura un budget équilibré en fin de saison 2009-2010 et sera bien placé pour satisfaire aux exigences du financial fair-play. »

Jamie O’Hara (milieu, Tottenham) est prêté aux Wolves et rappelle qu’il « est avant tout un footballeur et qu’il compte bien se faire un nom. » Il déclare dans le Sun en avoir assez de n’être connu que comme le fiancé de Danielle Lloyd, une über-wag et ex Miss G-B qui collerait la honte éternelle à Geneviève de Fontenay. L’ex international Espoirs anglais revient d’une longue blessure au dos.

MARDI 1er et MERCREDI 2 FÉVRIER

25è journée de Premier League. Résultats, résumés de match et statistiques ici (cliquez sur « report » pour les stats).

Le TOP XI TK :

————————Harper—————-

Jacobsen——-Skrtel———-Vidic——–Agger

Kelly———-Meireles———Duff——-Hoilett

——-Obinna——————-Rooney———

Remplaçants : Gomes, R Ferdinand, Lucas, Bentley, J Thomas, Gerrard, Kalou

Le FLOP XI TK :

————————-Hart——————-

 Zubar———–Dunne——-Cathcart——C Clark

Jenas———–S Petrov———Diao——-Rosicky

————-Best—————-Varney———-

Remplaçants : Kingson, Baptiste, Eardley, A Wilkinson, M Wilson, Dunne, Dzeko

Les ânes à Lyse des matchs

Liverpool 2 –  Stoke 0

Troisième victoire d’affilée pour des Reds. Et encore un but de Meireles, son troisième en quatre matchs. Les « damnés » de l’ère Hodgson, Lucas, Mereiles et Johnson, sont transformés – ainsi que Poulsen, bien meilleur (reste plus qu’à ressusciter Joe Cole et Milan Jovanovic).

Alors que l’on enlevait la gigantesque fresque Torres devant Anfield, Andy Carroll était présenté au public, au son de « New Kid in Town » des Eagles (blessé à la cuisse, au moins quatre semaines d’arrêt). En fait, il y avait deux new kids in town ce soir, Carroll et Suarez. L’histoire de Liverpool est un perpétuel recommencement. Les supps Reds avaient pleuré quand Keegan partit pour Hambourg (Dalglish le fit vite oublier) ; ils déprimèrent quand Rush décampa pour la Juve en 1987 (ça ne les empêcha pas de cartonner, titre 1988 remporté avec onze points d’avance sur le deuxième, MU) ; et se mirent au Prozac quand Robbie Fowler fila à Leeds en novembre 2001 dans des circonstances aggravantes, après dix-sept ans chez les Reds (Houllier lui préférant… Emile Heskey).

L'un des quatre métamophosés de l'ère Dalglish

L'un des quatre métamorphosés de l'ère Dalglish

Un match moyen mais tactiquement intéressant (cliquez ici). Beaucoup de chamboulement positionnel chez les Reds. Et première en PL cette année, (dictée par les absences), Liverpool alignait trois arrières centraux : Kyrgiakos (devant Reina), Skrtel à droite et Agger à gauche. Devant eux, Martin Kelly et Glen Johnson évoluaient en position de « wing backs » (contraction de « winger », ailier, et « full-back », latéral), donc très excentrés au niveau de la ligne médiane, en somme des latéraux-ailiers chargés de faire le piston sur l’aile. Gros test pour Glen Johnson, latéral droit de formation et inhabituellement positionné en wing-back à gauche. En fait, il eut l’air bien plus à l’aise que dans sa position habituelle. Tandis que Lucas et Fabio Aurelio évoluèrent au milieu (ce dernier est latéral gauche) et Kuyt en pointe (à la place de Torres), alors qu’il joue à droite d’habitude. Début réussi de Suarez, entré à la 63è, et qui claque un quart d’heure plus tard devant le Kop, d’un tir contré par Wilkinson (quasiment un contre son camp).

Pour Stoke, un seul tir cadré et une apparition rare, celle de Salif Diao (deuxième match de PL de la saison), l’ex Red que Gérard Houllier avait acheté 7,5M d’euros aux Sangliers Ardennais en 2002. C’est pas avec des performances comme ça qu’on le reverra de sitôt.

 

Man United 3 – Aston Villa 1. Record d’invincibilité en championnat du club égalé pour MU, 29 matchs (autant que les Invincibles du 26 déc. 1998 au 3 oct. 1999, saison du triplé pour MU). Stats : 18 tirs / têtes pour MU (11 cadrés) et douzième victoire à domicile sur treize matchs.

Le Top 5 des records d’invincibilité en D1 anglaise :

1) Arsenal (mai 2003 – oct. 04): 49 matchs

2) Nottingham Forest (nov. 1977 – déc. 78): 42

3) Chelsea (oct. 2004 – nov. 05): 40

4) Leeds (oct. 1968 – août 69): 34

5) Liverpool(mai 1987 – mars 88): 31

Un excellent Rooney, qui tua tout le suspense en marquant joliment dès la 49è seconde, sur un long coup-franc de van der Sar. Deux buts et une passe décisive pour Vidic qui marque d’une belle frappe des quinze mètres. Excellents Nani et Ryan Giggs. Un Gallois virevoltant et batailleur, au four et au moulin sur son aile, récemment voté « United’s Greatest Player » (sondage du magazine officiel de Man United). Bon début de Jean II Makoun. Friedel devient le plus vieux joueur de l’histoire de Villa, 39 ans et 259 jours.

 

Arsenal 2 – Everton 1. Les Gunners ont assuré l’essentiel, en fin de partie (Arshavin 70è et Koscielny 75è, joli but). Grosses performances de Fellaini et Saha (qui marque un beau but, controversé). Everton n’a battu Arsenal qu’à quatre reprises lors des trente-deux confrontations de l’ère Wenger.

Sunderland 2 – Chelsea 4. Les Blues comptaient bien prendre leur revanche sur la claque du match aller (0-3 pour les Black Cats). Et ils ne se ratèrent pas : 23 tirs / têtes, dont 14 cadrés… Match engagé et action non-stop du début à la fin (surtout vers le but Mackem). Sunderland se fit graduellement manger physiquement et dut laisser l’initiative aux Londoniens. Gros match d’Anelka, Kalou, Ivanovic, Lampard et Terry. Côté SAFC, bon match de Malbranque, Bardsley (joli but) et Kieran Richardson (encore un beau but). Bon début de Sessegnon.

West Brom 2 – Wigan 2. Superbe match, action non-stop, 21 occasions pour WBA (11 pour Wigan). Un WBA bien plus accrocheur et combatif que ces dernières semaines, et qui s’est arraché pour éviter une septième défaite sur les huit derniers matchs. Et ce fut payant, Fortune marquant à la 79è. Bon match de N’Zogbia, et neuvième but de la saison pour Odemwingie.

Birmingham 2 – Man City 2. Match animé et équitable partage des points. Excellent match de David Bentley, tout en technique et accélérations. Troisième but de la saison pour Zigic, qui saute comme un saumon sur tout ce qui vole en ce moment. Joli but de Kolarov (homme du match) et bon match de David Silva. Tévez moyen, Dzeko anonyme. Piètres performances de Joe Hart (qui avait explosé ici même à St Andrews l’an dernier, en prêt) et de Patrick Vieira, qui provoque le pénalty que Gardner inscrit à la 77è (grossière faute sur Kevin Phillips). Mancini, d’une mauvaise foi risible, ne l’a pas vu comme ça : « il n’y avait aucun pénalty, le joueur [Kevin Phillips] s’est laissé tomber. » Yeah, right. A vous de juger (à 6’37).

Blackburn 0 – Tottenham 1. Mission accomplie pour les Spurs venus se racheter dans le Lancashire du semi faux pas de Newcastle. Dix-sept occasions pour Rovers, contre six pour les Spurs, qui doivent une fière chandelle à Gomes. Excellent David Junior Hoilett (B’burn), très rapide. Des visiteurs qui bétonnèrent après l’ouverture du score par Crouch dès la 3è. Quelques accélérations foudroyantes d’Aaron Lennon mais que Defoe ne sut exploiter. Première victoire des Spurs sur les cinq derniers matchs et seulement la cinquième « clean sheet » de la saison (la première sans Michael Dawson).

Blackpool 1 – West Ham 2. Les Hammers se sont trouvés un buteur, en la personne de Victor Obinna, homme du match. Le Nigérian, déjà auteur d’un hat-trick trois jours avant contre Nott’m Forest en FA Cup, a inscrit deux buts, dont une mine en lucarne. Robbie Keane ouvre son compteur Hammer de belle manière. Le seul but de Blackpool fut inscrit par Charlie Adam…sur un corner direct ! Blackpool peine en ce moment : six défaites sur les sept derniers matchs de PL.

West Ham s'est trouvé un buteur showman

West Ham s'est trouvé un buteur showman

Fulham bat Newcastle 1- 0. Encore un bon match de Dempsey et de Dembélé. But de l’ex Magpie Damian Duff (excellent sur ce match), ce même Duff qui avait marqué le but contre son camp lors de la dernière journée de la saison 2008-2009 condamnant les Magpies à la D2. Les Geordies qui perdent aussi Shola Ameobi, fracture de la pommette. Un bien piètre et rugueux Newcastle (4 occasions, 19 fautes), où seuls Harper (excellent), Joey Barton et Coloccini brillèrent.

Kevin Davies a la coupe de Tintin, mais les manières du Capitaine Haddock (il caracole en tête du hit-parade des fautes).

Bolton 1 – Wolverhampton 0. Première victoire des Trotters en six matchs. But du fraîchement débarqué Daniel Sturridge… à la 93è, sur une cagade de Zubar, une calamiteuse passe en retrait aisément interceptée.  Tout comme Jack Wilshere il y a un an, Sturridge est venu se faire les crocs à Bolton, sorte de « Boot camp » pour les p’tits jeunes qu’on veut endurcir. La paire Kevin Davies – Elmander a encore déçu. Davies a la coupe de Tintin, mais les manières du Capitaine Haddock (il caracole en tête du hit-parade PL des fautes). Belle prestation du coréen Lee, homme du match. Bons débuts aussi de Hammill en PL, l’ex ailier buteur de Barnsley qui à 500 000 £ seulement pourrait s’avérer une belle affaire.

Bolton sert de « Boot camp » aux p'tits jeunes comme Sturridge et Wilshere

Bolton Wanderers sert de « Boot camp » aux p'tits jeunes comme Daniel Sturridge et Jack Wilshere

 

VENDREDI 4 FÉVRIER

Lors de la traditionnelle conférence du vendredi, au centre d’entraînement de Cobham, Fernando Torres déclare :

« L’histoire d’amour entre Liverpool et moi, c’est terminé. Je n’ai jamais embrassé l’écusson Red. Jamais. Le seul écusson que j’embrasserais c’est celui de l’Atlético Madrid […] De toute manière, il n’y a plus de romantisme dans le football, c’est fini. Pour moi, le maillot, c’est un uniforme, pas une seconde peau. Moi, tout ce qui m’intéresse, c’est de bien jouer et marquer des buts. ».

Pendant ce temps-là, Benitez déclare dans Football Focus (BBC1) que 50M pour Nando, c’est du pipi de chat bleu clair car Man City avait proposé 70M pour lui l’été dernier (et Chelsea 28).

Décès de Neil Young, buteur légendaire de Man City, mais dont la carrière se déroula à l’ombre de ses trois célèbres coéquipiers, Francis Lee, Colin Bell et Mike Summerbee, tous internationaux. « Nelly » (son surnom), souffrait d’un cancer en phase terminale. Nous avions brièvement couvert sa carrière dans le Journal du mois de janvier (entrée du samedi 8 et dimanche 9 janvier). Pour en savoir plus, cliquez ici.

 

SAMEDI 5 FÉVRIER

Alex Ferguson les a déclarés accessoire non grata à Man United. Ian Holloway pense que c’est un truc pour « chochottes ». Simon Grayson (Leeds) a interdit à ses joueurs d’en porter un lors du match contre Arsenal en FA Cup. La Fifa va encore plus loin, elle parle de les bannir. Je veux parler des snoods, le fashion accessory prisé des Nasri, Yaya Touré et Tévez. Le degré de dangerosité de l’article de neckwear sera évalué à la prochaine réunion de l’IFAB le 5 mars à Cardiff. Un porte-parole de la Fifa déclare :

« On évoquera les problèmes éventuels que peuvent poser ces snoods. Par exemple, un joueur en pleine course peut se faire tirer le snood par derrière. »

Roy Keane n'ont plus n'est pas fan du snood

Roy Keane non plus n'est pas fan du snood

En découvrant cet étrange accessoire porté par les joueurs, même par des températures largement positives, Ian Holloway s’était étonné, voir ce clip marrant :

« On dirait des bonnets qu’ont été coupés […] Je vois vraiment pas l’intérêt du truc. Quand j’étais petit, on nous criait dessus qu’il fallait rien porter sous le maillot et que si on avait froid, on avait qu’à courir ! […] Ce qui est sûr, c’est que moi j’en aurais jamais porté un, c’est un truc de chochotte ce truc. Mais bon, si Monsieur Tevez veut en porter un et en plus marque des buts, pourquoi pas […] D’ailleurs DJ [Campbell] en porte un aussi, mais bon, lui c’est vraiment un bonnet qu’il a coupé lui-même, alors si quelqu’un pouvait lui filer un vrai, ça serait sympa. »

 

WEEK-END DU 5 & 6 FÉVRIER

26è journée de Premier League. Résultats, résumés de match et statistiques ici (cliquez sur « report » pour les stats).

Probablement la plus folle journée de l’histoire du football anglais : de l’émotion à gogo, des retournements de situation à la pelle et 43 buts (record de PL), dont 41 buts marqués le samedi (total le plus élevé pour une seule journée à huit matchs). Les autres records de buts en championnat :

– le 26 décembre 1963, 66 buts marqués en 11 matchs dont un 8-2, Blackburn-West Ham, et un 10-1, Fulham-Ipswich (ce dernier descendit cette saison-là, buts encaissés : 121 !)

– le 8 mai 1993, 47 buts marqués lors de la dernière journée de PL (sur 11 matchs).

– le 8-10 nov.1997, 41 buts marqués

– le 27-28 nov., pour la 15è journée de la saison en cours, également 41 buts et fait unique, toutes les équipes marquèrent.

Citation du week-end, Joey Barton :

 « Si les joueurs d’Arsenal n’aiment pas se faire tacler, qu’ils aillent jouer au basket ou au netball. »

Etrange week-end « rétro » avec des scores des années 50 et des formations plus vues depuis les années 90, comme le 3-3-3-1 de Liverpool (version semblable essayée contre Stoke lors de la dernière journée). Lire cet article du Guardian qui explique le pourquoi du comment.

          Le TOP XI TK :

———————-Hennessey———————-

Zubar——-Stearman——–Carragher——Elokobi

Barton———–Henry———Tioté———–Milijas

—————Doyle—————Saha———–

Remplaçants : Hart, Berra, Murphy, Jarvis, McCarthy, Tévez, Sturridge

Le FLOP XI TK :

————————–Gordon——————–

S Reid——-Scharner——-Evans——Shorey

Essien———Carrick———Brunt——Giggs

————–Jerome———–Torres————–

Remplaçants : Robinson, Clichy, Baptiste, Pantsil, Duff, Mikel, Maxi Rodriguez

 

Les ânes à Lyse des matchs

Newcastle 4 – Arsenal 4. Match dingue et l’un des comebacks les plus extraordinaires de l’histoire du foot anglais, signé par l’un des clubs les plus azimutés de notre charmante île. THE new référence anglaise en matière de « game of two halves ». On croyait le suspense vite tué dans ce match, Arsenal menait 4-0 après 26 minutes… (leur record étant 4-0 après 19 minutes, contre Man city en 2003, voir ici). Un Arsenal injouable. Au bout d’une demi-heure, écoeurés, des supps Magpies commençaient déjà à quitter le stade … A la mi-temps, le nul cotait 489 contre 1 chez Betfair.

Puis, patatras. Peu à peu, les Gunners perdirent de leur superbe et Joey Barton sonna la charge à coup de tacles rentre-dedans. Diaby tomba dans le panneau et se fit expulser. Deux pénalties plus ou moins douteux, beaucoup de panique Gunner et un but de Best plus tard, on en était à 4-3 pour les Gunners, quand Tioté, à la 87è, choisit de planter une magistrale reprise de volée qui le fit entrer de plain-pied dans la légende Magpie. Un Reality Cheik pour Arsenal, qui a perdu tant de points bêtes cette année… Une grosse controverse sur l’arbitrage éclata (avec Barton au centre des débats), elle s’étendit jusqu’en Chine, via le studio des Pieds Nickelés de Stade 2 et un détour par Interpol and God knows where else.

Reality Cheikh pour Arsenal

Reality Cheik pour Arsenal

Après le match, Diaby a tweeté :

« I am a broken man… I am sooo sorry… lost my head, I apologise. »

Les clips de ce match d’anthologie.

Ce n’est pas la première fois cette saison qu’Arsenal se fait avoir de la sorte. Contre Tottenham (14è journée), les Gunners menaient 2-0 avant de perdre 3-2. On en vient presque à regretter le temps béni du « Boring, boring Arsenal » et sa défense hermétique (O’Leary, Adams, Bould).

 

Les grands comebacks du football anglais  

La remontée de Newcastle n’est pas inédite dans le football anglais. Dans le foot anglais BS (Before Sky), il y en eut de plus belles encore. Le 22 septembre 1984, Newcastle menait 4-0 à la mi-temps contre QPR (hat-trick de Chris Waddle), avant de se faire remonter 5-5 ! Voir les clips de cette rencontre insensée. Et le 1er janvier 1985, en D2, Portsmouth menait aussi 4-0 à la mi-temps face à Fulham avant de se faire remonter 4-4.

Chris Waddle, auteur d'un hat-trick dans l'un des comebacks du foot anglais

Waddle, auteur d’un hat-trick dans l’un des comebacks du foot anglais

Cependant, tous ces exploits sont de la petite beer à côté de la « Mother of all Comebacks » : Charlton contre Huddersfield (D2), le 21 décembre 1957. LA référence en la matière.

Réduits à dix (depuis la 15è minute) et menés 5 à 1 à vingt-huit minutes de la fin, Charlton était bien parti pour se prendre un score de cricket. Au lieu de cela, les Addicks entreprirent une remontée et terrassèrent Huddersfield 7 à 6 ! (monstrueux match du dénommé Johnny Summers, 5 buts et 2 passes décisives, dont un hat-trick en six minutes !). L’entraîneur des Terriers (Huddersfield) n’était autre que… Bill Shankly (qui, deux ans plus tard, partit secourir Liverpool qui se morfondait alors en D2). On ose imaginer le savon qu’il a dû leur passer à la fin du match ! (voir ce wiki sur ce match de légende ainsi que cet article du Times).

Cela dit, « Shanks » était un peu responsable… A la mi-temps du match, son équipe menant 2-0 (avec Charlton à 10), il dit à ses joueurs :

« Vous êtes trop bons pour eux les gars. Vos adversaires ne sont même pas dignes d’être sur la même pelouse que vous. » (voir article du Times).

Morale de l’histoire : it ain’t over ‘til the fat lady sings…

le plus incroyable comeback du foot anglais

Charlton – Huddersfield, décembre 1957

 

Les autres remontées pas trop mal non plus (PL) – dont quatre matchs où l’équipe largement menée finit par l’emporter :

12 fév. 2011 : West Bromwich Albion – WEST HAM 3-3 (3 buts d’écart)

1 oct. 2007 : TOTTENHAM – Aston Villa, 4-4 (3)

22 jan. 2005 : NORWICH – Middlesbrough, 4-4 (3)

25 oct. 2003 : WOLVES – Leicester, 4-3 (3)

29 sept. 2001 : Tottenham – MAN UNITED, 3-5 (5 buts pour MU en 2è mi-temps !)

6 sept. 2000 : DERBY – Middlesbrough, 3-3 (3)

26 août 2000 : SOUTHAMPTON – Liverpool, 3-3 (3)

9 sept. 1998 : West Ham – WIMBLEDON, 3-4 (3)

8 nov. 1997 : LEEDS – Derby, 4-3 (3)

22 fév. 1995 : Aston Villa – LEICESTER, 4-4 (3)

4 jan. 1994 : LIVERPOOL – Man United, 3-3 (3)

1 sept. 1993 : Sheffield Wednesday – NORWICH, 3-3 (3)

26 déc. 1992 : Sheffield Wednesday – MAN UNITED, 3-3 (3)

Ailleurs, on se souvient bien sûr du Marseille – Montpellier de 1998 (5-4) et aussi de cet incroyable match de CAN entre l’Angola et le Mali. 4-0 pour les Angolais à la 79è minute… 4-4 en fin de match ! (voir clip).

 

Wolves 2 – Man United 1. Superbe performance de Wolves, spécialiste du tombage de gros (les scalps de Man City, Liverpool et Chelsea trônent sur leur tableau de chasse). Une défaite qui pendait au nez des Mancuniens depuis un bon bout de temps. United n’atteindra pas les trente matchs d’affilée de PL invaincus (série commencée le 11 avril 2010), ce qui aurait constitué un nouveau record du club (voir journée précédente). Enorme match d’Elokobi et de Doyle, qui récolte 10 / 10 dans plusieurs journaux, mais c’est toute l’équipe qui sort un match monstrueux.

Chelsea 0 – Liverpool 1. Quatrième victoire de suite pour les Reds (et autant de clean sheets, l’influence de Steve Clarke ?) et quatrième but en cinq matches de Raul Mereiles. Match hautement tactique et rare défaite de Chelsea à Stamford Bridge : seulement la cinquième sur les 132 derniers matchs de PL. Un Liverpool prudent, et aligné en 3-3-3-1, comme contre Stoke (ou, selon Zonal Marking, un 3-5-1-1, et même un 3-1-4-1-1 plus être geekement précis). LFC a su annihiler la menace Torres-Drogba grâce à un système très 90’s, et remis au goût du jour par Dalglish : le déploiement de trois arrières centraux et Lucas comme muselière d’Anelka (évoluant dans le « trou », en 10). Bosingwa et Cole n’ont guère pu monter, bloqués par Martin Kelly et Glen Jonhson (wing-backs) au niveau de la ligne médiane. Chelsea joue en 4-3-3 depuis les années Mourinho et avait fait le doublé en 2010 avec le 4-3-3 (4-3-1-2) suivant :

——————Cech————-

Bosingwa—–Ivanovic—Terry—–Cole

Essien——–Mikel———-Lampard

Anelka——-Drogba——–Malouda

Avec l’arrivée de Torres, Ancelotti avait décidé de jouer en 4-4-2, avec milieu en losange (Mikel devant la défense, Essien à droite, Lampard à gauche et Anelka pour faire briller la pointe du « diamond »). Pari raté. Un autre raté (monumental) est celui de Maxi Rodriguez à trois mètres du but. Et puisqu’on est au chapitre des plantages, mentionnons les débuts ratés de Torres, bien muselé par Jamie Carragher et sorti à la 65è (et peu épargné par ses ex coéquipier, surtout par Agger !).

Stoke City 3 – Sunderland 2. Encore trois buts sur coups de pied arrêtés pour Stoke et des décisions d’arbitrage qui avantagèrent grotesquement les visiteurs. Aucun des buts Potters n’est valable ! (hors-jeu sur le premier ; main sur le deuxième ; et sur le troisième, plus de charges sauvages  – dont une sur le gardien – que dans les films de cowboys et d’indiens). Robert Huth, l’arrière-central de Stoke, devient leur top scorer, avec 7 buts…

L’arbitre Lee Probert a davantage joué les Homer Simpson que les « homer » (arbitre qui avantage l’équipe qui reçoit). Du grand n’importe quoi, autant que la « stratégie » Potter : bombardement aérien avec Delap dans le rôle de Pappy Boyington. Le pilonnage aérien en règle sur le but d’un Craig Gordon dépassé finit par payer dans le dernier quart d’heure. Plus mauvais match de Craig Gordon cette saison, flagrant manque d’autorité dans la surface et n’osant sorti de sa cage.

Aston Villa 2 – Fulham 2. Pantsil a été bien « pants » (nul – remplacé par Salcido à l’heure de jeu), et marque son troisième own-goal de la saison, égalant ainsi le record PL datant de 2004. Le record de D1 anglaise appartient à Bobby Stuart (Middlesbrough), cinq, en 1934-35. Bon match de Clint Dempsey, l’un des joueurs en forme de PL (neuf buts cette saison). Bonne performance également de Dembélé, Andy Johnson et Hangeland. Côté Villa, bon match de Makoun et Kyle Walker (prêté par Spurs, dans les 23 contre le Danemark).

Everton 5 – Blackpool 3. Quadruplé de Saha, voir clip, performance exceptionnelle. Il est le premier Français à réaliser cet exploit depuis Thierry Henry en avril 2004, contre Leeds. Blackpool menait 3-2 avant de se faire coiffer dans le dernier quart d’heure.

Quadruplé pour l'ex Messin

Quadruplé pour l'ex Messin

Ailleurs, avalanche de buts dans le Wigan – Blackburn (4-3), énorme James McCarthy. Man City bat West Brom 3-0 sans briller.

Tottenham 2 – Bolton 1. Superbe but de Kranjcar dans les arrêts de jeu. West Ham 0 – Birmingham 1, match quelconque. Des Hammers victime d’un Zigic totalement réveillé et qui plante encore de la tête.

 

DIMANCHE 6 FÉVRIER

A peine arrivé en Ecosse, El-Hadji Diouf se signale, bien aidé par les demeurés du coin. Le Sénégalais, qui a déclaré cette semaine vouloir devenir une « Rangers Legend » n’a guère été gâté pour son premier match avec les Gers : un Old Firm derby particulièrement chaud, 8è de finale de Scottish Cup (deux rouges, un pénalty, incidents à gogo).

Scott Brown en particulier, capitaine (!) du Celtic, a fait tout ce qu’il a pu pour provoquer El-Hadji Diouf, qui a eu la sagesse de ne pas réagir. Après le match, interrogé sur l’incident, Diouf a déclaré :

« Je n’ai pas répondu à la provocation. Il n’a pas arrêté de m’insulter pendant le match, moi et ma famille. Pourquoi réagirais-je d’ailleurs ? Personne ne connaît ce type-là ! En plus, je suis bien trop fort et costaud pour lui. »
Brown lui aussi, en remet une couche en zone mixte. Et déclare que le jaune qu’il a pris pour avoir provoqué Diouf était « le plus beau carton de sa carrière. »

Il faut dire que les fans des Hoops ne goûtent guère du Diouf (voir cet article, entrée 13 janvier). Manque de bol pour le Sénégalais, il reste encore quatre Old Firms à jouer cette saison… Avec le replay du 2 mars, cela fera donc SEPT derbies glasvégiens pour la saison ! (4 en SPL, 2 en Scottish Cup, plus la finale de Coupe de la Ligue, le 20 mars).

Kevin Quigagne.