Archive for octobre 27th, 2010

L’an dernier, la Football League était sponsorisée par Coca-Cola. On l’affublait volontiers d’un moqueur « fizzy pop league » (le championnat gazeux).

Cette année, fini de pouffer. Le sponsor est Npower Energy, et ça décoiffe. La vénérable Football League a été électrisée, du 100 000 volts à tous les étages, des vedettes et pipoles à foison. Faisons donc plus ample connaissance avec le doyen mondial des championnats nationaux, 122 ans et tous ses crocs.

Championship (D2) – 13ème journée

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Classement

1. QPR 29 points (+21)

2. Cardiff 29

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3. Swansea 23

4. Norwich 23

5. Watford 21

6. Coventry 21

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22. Middlesbrough 11

23. Crystal Palace 11

24. Bristol City 10

Classement des buteurs de D2 :

Bothroyd (Cardiff) 11 buts

Iwelumo (Burnley) 8

Mackie (QPR) 8

Commons (Derby) 7

McGugan (N Forest) 7

Parkin (Preston) 7

Classement des passeurs :

Adel Taarabt (QPR) 7 passes décisives

Don Cowie (Watford) 6

Grant Holt (Norwich) 5

Meilleure affluence : Norwich – Middlesbrough, 25 410

Plus petite chambrée : Doncaster – Sheff United, 8 985

Prix moyen place assise adulte / abonnement : 23 £ / 370 £

Moyenne spectateurs saison 2009-2010 : 18 106

Les matchs. Les faits. Les acteurs de la 13ème journée

Bristol City 1-1 QPR (lien vidéo)

QPR toujours en tête et invaincu, mais Dieu que c’est poussif en ce moment (avec Manchester United, QPR est le seul club invaincu parmi les 92 clubs de League football).

Les propriétaires du club, potentiellement l’un des plus riches au monde (la famille Mittal, et le duo Bernie Ecclestone-Flavio Briatore financent) ont fait circuler des rumeurs il y a peu selon lesquelles Marcello Lippi pourrait bientôt débarquer. Neil Warnock, le fantasque entraîneur des R’s (une sorte de Ian Holloway version hardcore, et un ancien arbitre !), n’a guère apprécié et a déclaré :

« Ça me dérange pas du tout qu’il vienne. Effectivement je pense qu’il ferait un bon entraîneur-adjoint »

Neil Warnock, en pleine zénitude

Neil Warnock, en pleine crise de zénitude

Bristol City est en nette amélioration mais David James commet toujours ses bonnes vieilles bourdes brevetées Jamo (son surnom). L’inusable écolo (40 ans), a dit oui à Bristol City cet été car ce n’est pas trop loin de chez lui (Exeter) et David le Green adhère totalement au projet bristolien. Pas celui du club mais de la ville, capitale verte du pays. C’est vrai qu’à Portsmouth l’an dernier, au milieu des Cadillac Escalade et Hummer de Piquionne et d’Utaka, James avait probablement honte de garer sa voiture électrique. Maintenant, il nous concocte toujours de belles boulettes farcies, il n’est plus entouré de vedettes gangsta rap, mais au moins il peut rouler tranquille, sans honte ni reproche.

David James. 2 boulettes seulement, 2

David James. 2 boulettes aujourd'hui seulement, 2

Burnley 0-4 Reading (lien vidéo)

Les Clarets (7ème) marquent le pas et se sont pris une belle « tonking » (tannée) à domicile contre les Royals de Reading. Tyrone Mears, auteur d’une piètre prestation, a-t-il déjà tout donné ? En fait, un être vous manque et tout s’écroule. Cet homme d’exception, c’est Graham Alexander. Le capitaine des Clarets était absent et ça s’est vu.

Particularité du défenseur international écossais : il a 39 ans et totalise presque 1 000 matchs professionnels ! Et l’incroyable Alexander enquilleur de pénalties (74 réussis sur 80 dans sa carrière) ne compte pas s’arrêter de sitôt, il continue même à revendiquer une place en équipe nationale.

Il est également admiré pour sa technique peu orthodoxe sur les pénalties : il les tire de l’extérieur du pied dans le petit filet.

D’ailleurs, Téléfootix avait diffusé l’un de ses pénos révolutionnaires dans un zapping du printemps dernier, en fanfaronnant, fiers de leur trouvaille :

« Et regardez ce pénalty marqué en Angleterre, totalement dévissé mais ça va quand même dans la lucarne »

(un tir « dévissé » selon Téléfootix, yeah, right).

Graham Alexander, en plein péno dévissé

Graham Alexander, en plein péno dévissé

Coventry 3-0 Barnsley (lien vidéo)

Tranquille victoire des Sky Blues de Coventry contre Barnsley. Guère surprenant : l’équipe du South Yorkshire n’a pas gagné à Coventry depuis la saison 1923-24…

Marlon King (ex-Wigan et FC Jail), nouvelle recrue vedette des Blues récemment sortie de prison, était indisponible (9 mois de zonzon pour une agression sur étudiante, sa 14ème condamnation). Peut-être s’était-il fait excuser pour cause de soirée étudiante en ville ?

Doncaster 2-0 Sheff Utd (lien vidéo)

Victoire des Rovers contre les Blades dans le derby du South Yorkshire. Succès qui permettra à « Donny » (Doncaster) de s’approprier ces fameux « bragging rights » pour un moment (droits tacites de chambrer ses rivaux).

A signaler l’époustouflante longévité du gardien de Donny, l’Ecossais Neil Sullivan, presque 41 ans. Sullivan est un ancien du Crazy Gang de Wimbledon (première mouture – fin années 80) et toujours au top, 22 ans après ses débuts professionnels. Avoir été coéquipier de Vinnie Jones, John Fashanu, Dennis Wise & co pendant les crazy Eighties, visiblement ça conserve.

Un Doncaster transformé depuis quelques saisons, un superbe nouveau stade, où évolue une équipe qui propose du beau jeu. Qu’il est loin le temps où Donny explosait tous les records de défaites en une saison (34 – sur 46 matchs) et descendait en D5… (1998).

Un an plus tard, le propriétaire du club, Ken Richardson, était envoyé en prison pour 4 ans pour avoir fait incendier le stade du club afin de toucher l’assurance ! (la police retrouva sur place le portable de l’un des criminels, un ancien militaire de la SAS, unité commando de l’armée ! Faisait-il partie de l’équipe du Rainbow Warrior ?). Richardson avait aussi auparavant tenté de vendre le stade du club, propriété de la ville…

Situation difficile pour les hommes de Gary Speed, entraîneur des Blades de Sheffield (19èmes), et ancien partenaire de Cantona à Leeds, avec qui il remporta la First Division en 1992.

Le Français Jean Calvé, après des débuts tonitruants pour les Blades (but exceptionnel pour ses débuts, exocet de 35 mètres en pleine lulu), s’est mis au diapason mou de l’équipe.

Hull 1-2 Portsmouth (lien vidéo)

Jimmy Bullard (Hull City), resté au club, aurait mieux fait de partir, même en Ecosse ou en Grèce. Mais à être trop gourmand… (cet été, il avait réclamé un salaire mensuel de 400 000 € au Celtic !). Blessé pour au moins 3 semaines, Jimmy-le-clown pourrait avoir des subites envies de PL au mercato d’hiver.

Bullard, to Hull and back

Bullard, to Hull and back

Portsmouth, ses Utaka, Kanu & co, vont mieux sur le terrain qu’en coulisses. Pompey, toujours en redressement judiciaire (depuis février 2010), est en principe sauvé financièrement. Jusqu’au prochain coup de théâtre.

Kanu s’éclate à Pompey

Kanu s’éclate à Pompey

Les dettes astronomiques de Pompey sont toujours bien là, et une grande partie d’entre elles ne sera jamais remboursée.

Mais que John Utaka se rassure, son petit salaire mensuel de 500 000 €, ses primes et ses droits d’image sont protégés à 200 %.

Et cela, au nom de la Football Creditors rule, règlement façonné par des footeux pour des footeux. Les instances du foot ont divisé les dettes en 2 catégories : les « secured » et les « unsecured ». Toutes les sommes dues aux joueurs et autres clubs sont ultra sécurisées. Les autres, même celles dues au fisc anglais, sont ultra non-sécurisées et souvent passées aux pertes et profits.

Portsmouth avait la bagatelle de 450 créanciers au moment du redressement. Beaucoup n’ont pas été remboursés, dont de nombreuses entreprises, des petits artisans, plusieurs écoles, des associations, des restaurants, les scouts, une entreprise locale d’ambulances, etc.

Utaka est rassuré

Utaka est rassuré

L’administrateur, Andrew Andronikou, a confirmé que la plupart des dettes restantes devraient être remboursées à hauteur de « 20 pence to the pound » (20 %). Si elles le sont un jour. Lorsqu’un club anglais est placé en redressement judiciaire (50 clubs de FL depuis 20 ans, certains plusieurs fois), les premiers à en souffrir ne sont jamais les footballeurs. En revanche, les dommages collatéraux sont aussi conséquents qu’insoupçonnés.

Suite à la décision des propriétaires de Portsmouth de ne pas modifier le nom du club, le supporter le plus connu du pays, John Westwood (qui a fait changer son nom en John Portsmouth Football Club Westwood) s’est dit ravi. Il n’aura donc pas à changer son nom en un patronyme encore plus stupide.

Le discret Westwood

Le discret Westwood

Leeds 0-4 Cardiff (lien vidéo)

4ème victoire consécutive de Cardiff, qui comptait beaucoup de retard sur QPR mi-septembre mais qui a superbement rattrapé les Londoniens, peu en verve en ce moment. Cardiff, par Jay Bothroyd et Craig Bellamy, a atomisé Leeds, encore trop tendres à ce niveau pour prétendre jouer les premiers rôles.

Ce match était un peu un clash entre les has-been et les jeunes loups aux dents longues de la D2. Les Gallois rêvent en bavant de l’élite anglaise depuis leur création en 1899. Surtout Dave Jones, personnage controversé du foot anglais. Les Peacocks de Leeds, eux, ont déjà eu leur dose de rêve dans le passé. Dose administrée par l’inénarrable Peter « we lived the dream » Ridsdale, président de… Cardiff, jusqu’en mai 2010 (Ridsdale est cet ex président de Leeds qui, dans son bureau d’Elland Road, avait des poissons rouges qui coûtaient plus cher en entretien que le stade, lors de la spectaculaire explosion en vol de Leeds United, 2001-2004).

Pour accéder à la terre promise, les Bluebirds s’appuient sur leurs stars internationales : Craig Bellamy, Michael Chopra, Jason Koumas, Jay Bothroyd (le prochain joueur de Championship à recevoir un coup de fil de Signore Capello ?), Gábor Gyepes et Peter Whittingham. Sans oublier Miguel Comminges, le Guadeloupéen de l’effectif…

Côté Leeds (promu), on a du répondant et quelques vedettes, mais rien de transcendant.

Mentionnons tout de même le Sénégalais Amdy Faye puisqu’il est là (ex-Auxerre), le Hondurien Ramón Núñez, l’Australien Patrick Kisnorbo, le Sud-africain Davide Somma, et l’Argentin Luciano Becchio, qui fait un gros début de saison et a marqué l’un des buts de la saison le week-end dernier, d’une somptueuse reprise de volée :

Ajoutons à cette liste le teigneux-mais-brillant Ecossais « Snods », Robert Snodgrass. Et la vraie-fausse vedette : McCartney, George.

Toujours pas de Billy Paynter pour Leeds. Le prometteur buteur a été recruté à Swindon pour ses talents de canonnier, et non de peintre, 30 buts l’an dernier. Il devait assurer le vernissage du club promu en D2, mais n’a pas encore connu l’esquisse d’un match (il s’est blessé au tibia à l’intersaison en s’emmêlant les pinceaux, avant de faire une belle toile et de rater le cadre – Michel Chevalet n’a pas encore expliqué comment ça marche les immanquables de Paynter).

A noter aussi la belle boulette de Kasper Schmeichel (fils de) dans ce match à vite oublier pour les hommes de Simon Grayson.

Je sais, je n’ai pas mentionné Ken Bates, président controversé de Leeds (et ex propriétaire de Chelsea). Cette omission est impardonnable de ma part, surtout que Ken-le-nerveux continue ses amusantes frasques dans la mauvaise humeur cette année, mais restons zen, passons.

Ken Bates, éternel colérique

Ken Bates, éternel colérique

Millwall 2-0 Derby

Le promu Millwall (9ème) poursuit son ré-apprentissage de la D2 avec une belle victoire sur Derby County, équipe managée par Nigel Clough (fils de), et qui restait sur 6 matchs sans défaite. Alberto Bueno, ex Real Madrid, prêté à Derby par le Real Valladolid et superstar de ce début de saison, n’a pas été galactique du tout contre Millwall. Il s’est pris un carton et a été sorti à l’heure de jeu, tout comme Robbie Savage, le Gallois fou, inexistant sur ce match.

Robbie se tape un bélier

Danny Shittu a impressionné pour ses débuts avec les Lions londoniens (il vient de signer un contrat de 3 mois). L’imposant international Nigérian (95 kilos) a été élu homme du match. Il revient d’un séjour galère à Bolton, où il a coûté au club la bagatelle de 200 000 € par match ! (hors salaire). 12 matchs en 2 ans pour les Trotters, qui payèrent 2,4 millions d’euros en 2008 pour s’offrir ses services.

Shittu en action pour Bolton

Shittu en action pour Bolton

Les Lions de Millwall font mieux que se défendre sur le terrain mais la frange dure de leurs « supporters » inquiète. Rien que sur le dernier mois, la faction hooligan du club s’est illustrée par trois fois lors d’incidents violents, dont les batailles rangées du 28 septembre dans l’ouest londonien contre leurs homologues de QPR. La vie est bat’ (de base-ball) pour les inventeurs officiels du hooliganisme. Les derbies Millwall–West Ham s’annoncent chauds la saison prochaine…

Norwich City 1-0 Middlesbrough (lien vidéo)

Bon début de saison des Canaries de Norwich (promu). Le club appartient depuis 1996 à la plus célèbre cuisinière du pays, Delia Smith, une passionnée, qui a refusé nombre d’offres alléchantes pour racheter « son » club.

La reine des fourneaux a patiemment montré aux Anglais dans les années 90 comment faire bouillir un œuf, réussir le pudding à la Marmite, ou concocter une omelette aux baked beans (des dizaines de millions de téléspectateurs et livres vendus).

Delia, les Canaries ne sont pas cuits

Delia, les Canaries ne sont pas cuits

Dorénavant, Delia Smith vise la montée en PL et avec elle, la Total Domination de tout l’est du pays. Roy Keane, l’entraîneur du riche rival Ipswich, s’en étouffe de rage tous les matins en avalant sa bouillie d’avoine. Se faire bouffer par la Maïté anglaise, ça ne faisait pas partie de ses plans quand il reprit l’équipe l’an dernier.

Roy Keane, scary

Roy Keane, scary

Rien ne va plus pour Middlesbrough. Le départ de Gordon Strachan n’a pas eu « l’effet psychologique » escompté (au passage, signalons le noble geste du fantasque Ecossais qui part sans indemnités – démission – et fait donc cadeau au club de 2,5 millions de livres sterling).

Vider une équipe de ses bons éléments (comme les Français Didier Digard et Jérémie Aliadière) et les remplacer par une horde d’Ecossais descendus des Highlands est rarement un gage de réussite (6 Scots dans l’équipe, tous recrutés au dernier mercato d’hiver).

Flash Gordon lâche Middlesbourrin

Flash Gordon lâche Middlesbourrin

Nott’m Forest 2-0 Ipswich Town (lien vidéo)

Ipswich City, managé par Roy Keane, marque le pas. Propriété de Marcus Evans (multi-milliardaire anglais basé aux Bermudes), le club a pour ambition express de retrouver la Premier League. Les Tractor Boys l’ont quittée en 2002, et vivent un calvaire depuis (citons en vrac, un redressement judiciaire, de cruelles déconvenues en championnat et dans les play-offs et l’horreur Ben Thatcher – viré par Keane en février 2010).

Nottingham Forest va mieux, et semble armé pour jouer la montée. But exceptionnel du jeune Lewis McGugan sur un somptueux coup-franc de 35 mètres

Preston North End 4-3 Crystal Palace (lien vidéo)

Le Preston de Darren Ferguson (fils de) dispose de Crystal Palace 4-3 et se sort ainsi de la zone rouge. Palace s’y enfonce et Edgar Davids avec. Le Néerlandais, payé au match joué (1 000 £), accumule les contre-performances.

L’entraînement n’a pas l’air de trop lui convenir non plus. Le 12 octobre dernier, il tombe à bras raccourcis sur son coéquipier Julian Bennett, qu’il secoue comme un cocotier, tout en lui gueulant dessus « I am the boss round here ». Un remake de Scarface qui n’a guère avancé sa cause chez les Eagles.

Celui qu’on appelle The Pitbull a rejoint Palace cet été. Un choix délicat tant ce club est en totale déconfiture financière (redressement judiciaire en janvier dernier). A son arrivée, il déclara : « Comme j’habite dans le coin, je me suis dit que ça serait sympa de jouer pour mon équipe locale ».

Rappelons que le consortium propriétaire du club, le CPFC 2010, avait recruté l’ex star de la Juve pour qu’il « serve de modèle aux jeunes du club ».

Davids, arrêté à Amsterdam le mois dernier pour avoir collé un œil au beurre noir à une cliente dans un cinéma, pourrait vite arrêter la désastreuse expérience Palace.

La dernière fois que Palace avait tenté ce genre de pari du sage vétéran expérimenté, c’était saison 1997-98. Ils avaient alors signé Attilio Lombardo, Tomas Brolin et Michele Padovano – et avaient été dûment relégués de Premier League, dans un feu d’artifice de dettes et scandales.

Swansea 2-0 Leicester

Les Swans disposent facilement des Foxes. Le virevoltant Marvin Emnes, que Middlesbrough recruta en 2008 au Sparta Rotterdam pour 3,2 millions de £ (puis trop vite placardisé par Strachan), vient d’arriver en prêt chez les Gallois.

Débuts du tonnerre de Zeus pour le jeune Néerlandais entré en deuxième mi-temps. Sa technique et pointe de vitesse ont semé la zizanie chez les Fennecs de Sven-Goran Eriksson. Fennec ta mère : ce fut le message du jeune Néerlandais à Boro. Emnes, tout en dreadlocks et accélérations foudroyantes, a été nommé Homme du match et fera sûrement reparler de lui.

Leicester City est un autre club de D2 aux ambitions dévorantes. Oui, les clubs mégalos ne manquent pas en D2, tous appâtés par l’eldorado PL. La mission qu’a confié son propriétaire Lucky Luke, Milan Mandaric, au nouvel entraîneur, SGE, est on ne peut plus simple : remonter en Premier League, et sans traîner, dès 2011.

Il était écrit quelque part que les chemins entre l’entraîneur le plus jet-set au monde et le président de club le plus vorace de la planète foot (une dizaine d’entraîneurs consommés ces 4 dernières années) se croiseraient un jour. Inexorable.

Problème de taille cependant : le Suédois a hérité d’une situation difficile et d’un effectif léger. Les nouveaux proprios thaïlandais lui ont promis 10M de £ pour le mercato d’hiver. Le nom de David Beckham, disponible le mois prochain, a été cité. Pas sûr du tout que cela soit suffisant pour accrocher les play-offs..

Tous ces déboires sur le terrain, est-ce la faute de Yann Kermorgant ? Depuis que le fossoyeur du club de Gary Lineker s’en est allé en prêt en Arles-Avignon, les Foxes galèrent (cf. le fameux pénalty raté lors des play-offs de Wembley, mai 2010)

Watford 0-2 Scunthorpe

Le club d’Elton John (proprio/actionnaire on-off) rentre dans le rang après un départ canon. Un début de saison plus « T.N.T.  » que « Candle in the wind  » de la part des Hornets (frelons), toujours calés en zone play-offs (5èmes).

Les minots de « Scunny » (Scunthorpe) étonnent toujours autant leur monde. Ils perdent leur goal machine Gary Hooper à l’intersaison, on leur prédit l’enfer, mais ils ne souffrent pas le moins du monde (Hooper était l’un des meilleurs « hitmen » de D2 anglaise, 50 buts en deux saisons – transféré au Celtic de Glasgow pour 3 millions d’€, déjà 4 buts en 4 matchs avec les Hoops).

Elton Watford

Elton Watford, Bzzzzzzz

Kevin Quigagne

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Meilleure affluence : Southampton – Oldham, 20 968

Plus petite chambrée : Hartlepool – Bristol Rovers, 2 792

Prix moyen place assise adulte / abonnement : 21 £ / 350 £

Moyenne spectateurs saison 2009-2010 : 9 305

 

Classement :

1. Brighton                         28 points

2. Bournemouth                 22

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3. Peterborough                 22

4. Sheffield Wednesday     21

5. Huddersfield                  20

6. Colchester                     20

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21. Leyton Orient              13

22. Tranmere                    13

23. Walsall                        11

24. Dagenham & Red        11

 

Tour d’horizon

Les Seagulls de Brighton sont toujours en tête. Cette étonnante équipe est dirigée par Gus Poyet. Le club emménagera l’été prochain dans un impressionnant stade ultra-moderne de 22 500 places.

Sheffield Wednesday va beaucoup mieux. Après avoir trouvé un repreneur la semaine dernière, et une solution pour commencer à éponger les 25 millions de £ de dettes, les Owls ont fait match nul contre les Cherries de Bournemouth, et sont désormais 4èmes.

Southampton (14ème), l’un des trois géants de la division (avec Sheffield Weds et Charlton), a dévoilé son nouveau Theo Walcott : Alex Chamberlain, à peine 17 ans (et fils de l’ex international anglais Mark Chamberlain). Le réputé centre de formation des Saints a encore sorti une perle de joueur (après Theo Walcott, Gareth Bale et Wayne Bridge, entre autres).

MK Dons (7ème) le FC Franchise, se tient en embuscade pour les play-offs. Le club créé en 2004 et qui, tel un coucou, piqua la place en Football League au FC Wimbledon, a des ambitions : la Premier League. L’ex-Red Didi Hamman y évolue désormais, au milieu des vaches en béton (désolants symboles de cette triste ville nouvelle).

Swindon Town (15ème) et ses vedettes francophones, Vincent Péricard et Thomas Dossevi, n’a pu faire mieux que match nul avec les Londoniens de Leyton Orient (l’un des 20 clubs professionnels de la capitale anglaise, et là où le légendaire Amara Simba fit ses premières étincelles en Angleterre).

Péricard, a échoué à Swindon l’an dernier. La préfecture du Wiltshire est la capitale mondiale des ronds-points diaboliques, dont le célèbrissime Magic Roundabout (Péricard, déjà 8 clubs anglais à son palmarès, avait tenté sa chance l’année d’avant dans la capitale du lorry spotting, Carlisle). L’ex joueur de la Juve, visiblement déboussolé par tant de sens giratoires et la rotation opérée par l’entraîneur, n’a trouvé le chemin des filets qu’à 2 reprises (en 28 matchs de championnat).

Dans la famille des frangins et fils de footballeurs célèbres, je vous donne Bradley Wright-Phillips (Plymouth). Il signe un « brace » (doublé) et est élu Homme du match Plymouth-Huddersfield. Ce qui devrait alléger l’héritage lourd à porter pour le fils de Ian Wright et demi-frère de Shaun (Man City)…

Walsall s’enfonce (l’ex club de Roger Boli, Jean-Jacques Eydelie et Frédéric Biancalini !). En compagnie de Tranmere Rovers, ex-club du tandem John Barnes-Jason Mc Ateer, brièvement aux commandes en 2009 (viré au bout de 2 mois catastrophiques).

Le Magic Roundabout, bête noire de Péricard

Le Magic Roundabout, bête noire de Péricard

Les Daggers de l’est londoniens (Dagenham & Redbridge) sont derniers. Leur ascension spectaculaire (amateurs il y a à peine 3 saisons), se fait dans la douleur cette année.

KQ

 

 

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Meilleure affluence : Chesterfield – Shrewsbury, 7 777

Plus petite chambrée : Barnet – Macclesfield, 1 594

Prix moyen place assise adulte / abonnement : 18 £ / 300 £

Moyenne spectateurs saison 2009-2010 : 4 176

 

Classement 

1. Chesterfield 28 points

2. Port Vale      25

3. Bury             25

 

————-

4. Rotherham  21

5. Shrewsbury 21

6. Wycombe    20

7. Crewe         19

—————-

23. Northampton 10

24. Hereford        10

 

Tour d’horizon

Superbe match à Chesterfield, qui a battu Shrewbury 4-3. Les Spireites se sont adaptés à merveille à leur nouveau bijou de stade, l’horriblement nommé B2Net Stadium.

Ce stade de 10 000 places remplace le vénérable mais déglingué Saltergate (139 ans !), témoin de nombreuses émeutes contre les voisins et ennemis jurés de Mansfield, les « Stags » (cerfs), jusqu’à récemment.

Un peu d’histoire. La simple rivalité de clocher entre Chesterfield et Mansfield (bassin houiller), s’est transformée en haine viscérale au moment de la grande des grèves des mineurs entre mars 1984 et mars 1985. Margaret Thatcher réussit à diviser les 2 villes voisines en privilégiant largement les mines de Mansfield au détriment de celles de Chesterfield. Les mineurs de Mansfield continuèrent le travail et refusèrent la grève.

Ceux de Chesterfield, sous la houlette du légendaire Arthur Scargill, président de l’Union Nationale des Mineurs (le George Marchais anglais et ennemi juré de Thatcher), tentèrent d’empêcher leurs collègues de Mansfield de travailler, et ce, pendant des mois, et dans l’horrible climat de destruction et violence de l’époque (une dizaine de morts, des milliers de blessés, des centaines de communautés ravagées).

 

D’où le surnom insultant donné par Chesterfield aux supporters de Mansfield, les « Scabs » – les jaunes (bâtardisation du vrai surnom, les Stags).

Fin de la parenthèse footo-historique.

Les matchs avec Chesterfield sont hyper spectaculaires et les stats tout simplement incroyables : 29 buts pour, 17 contre. Il y a trois semaines, Chesterfield avait signé un nul mémorable à domicile contre Crewe : 5-5 (un match de fou furieux – Crewe menait 4-1, avant que Chesterfield ne marque 4 buts dans les 15 dernières minutes !)

Si Chesterfield continuait sur cette folle moyenne jusqu’à la dernière journée (46ème), le total cumulé de leur buts marqués et encaissés atteindrait 163 en fin de saison!

Port Vale (banlieue de Stoke-on-Trent), le club de Robbie Williams marque le pas (on se souvient de sa participation mémorable au jubilé de Dean Glover à Port Vale en 1998 – l’interprète de « Angels » insulta l’arbitre et fut expulsé !).

Port Vale til I die !

Port Vale til I die

Un mot sur Burton Albion (12ème). Ce club ambitieux est intéressant, à plus d’un titre.

Primo, il se situe là où doit ouvrir le National Football Centre, sorte de super Clairefontaine anglais, qu’on attend juste depuis… les années 90 ! Un fiasco énorme qui embarrasse les instances (il devait ouvrir en 2003, il n’ouvrira qu’en 2012, au plus tôt – bravo la FA !).

Deuxio, Burton est managé par le Canadien Paul Peschisolido, ancien bon joueur de D2, mais plus connu pour être le mari de Karren Brady (vice-présidente de West Ham), qui est, avec Delia Smith, THE lady du foot anglais et pipole TV (notamment dans l’émission vedette The Apprentice, avec Alan « Amstrad » Sugar aux commandes – ex proprio des Spurs, entre 1991 et 2001).

Tercio, le gardien (remplaçant) des Brewers (brasseurs de bière) est l’increvable Kevin Poole, 47 ans ! Poole débuta à Aston Villa en 1981…

Karren Brady, West Ham & Burton Albion

Karren Brady, West Ham & Burton Albion

Le géant de la division, l’ex membre de PL Bradford City, est enfin sorti de la zone rouge, même si l’ex club de Bruno Rodriguez a perdu 3-0 samedi contre Burton Albion.

A noter les 12 buts du canonnier infernal Adam Le Fondre (Rotherham) depuis le début de saison, meilleur buteur des 92 clubs de League Football (PL & FL).

KQ