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Les enfants de la bulle

Tout le 9ème art, de Winsor Mc Kay à l'OuBaPo, des écoles franco-belges à l'émancipation de la BD des années 70, des comics et strips US aux mangas du soleil levant...

  • Pascal Amateur le 03/02/2023 à 13h49
    En même temps, traiter France Gall de chanteuse, c'est déjà violent.

  • Le génie se meurt ? Ah mais l'mage rit le 03/02/2023 à 14h12
    lien

    Je crois qu'après son histoire de sucette, elle a été dans le creux de la vague et en a profité pour devenir une vedette chez les germains.

  • Classico le 03/02/2023 à 14h18
    Je connais très mal ce B. Vivès et son travail, mais je fais confiance à la majorité d'entre vous pour poser l'hypothèse que le type semble être une belle ordure sur le plan moral, en effet, en plus d'être de toute évidence bête, inculte et vulgaire. Avoir un joli coup de crayon ne suffit pas à faire de vous un artiste. Le titre se mérite un minimum, vous ne croyez pas ? Les citations données ici le disqualifient sans doute d'emblée. Le pire des Gainsbarre crachant des insultes en titubant à la télé avait mille fois plus de classe que le minuscule B. Vivès écrivant ces misères sur son clavier. Si on ajoute que la moitié de sa production semble n'avoir pour mobile que d'entretenir complaisamment une pulsion sordide, je pense qu'on peut raisonnablement en conclure qu'on ne saurait plaider à son sujet la licence artistique ou la séparation entre l'oeuvre et le créateur - puisque de créateur, d'oeuvre et d'art il n'est pas question, ou trop peu.

    Le problème n'est pas de reconnaître cela. Les trois quarts des intervenants sur ce fil me semblent l'avoir plus ou moins fait, du reste. Si la question, c'est seulement de reconnaître que Vivès a tout l'air d'être une merde, ou que le thème pédophile existe dans l'oeuvre de Gainsbourg, il n'y a pas (ou si peu) de problème. J'adore Gainsbourg, je tiens Melody Nelson et L'homme à tête de chou pour des chef-d'oeuvres, mais les "14 automnes et 15 étés" de Mélody m'emmerdent à chaque écoute, et j'aurais préféré qu'un homme qui n'avait pas besoin de verser là-dedans pour exister s'en soit abstenu. Mélody aurait eu 19 automnes et 20 étés, le rythme de la phrase était le même et c'était exactement le même album. Je passe en acceptant que l'époque était différente (et au fait je refuse de lire que ce serait spécialement "français", cette complaisance pour ces thèmes : c'est surtout l'apanage d'une certaine gauche - française sans doute - à une certaine époque).

    Le problème c'est la suite. Sansai voudrait que Vivès ne soit plus publié. Dans l'absolu, que cette "oeuvre" existe ou n'existe pas, moi, ça ne me dérange aucunement, cf. premier paragraphe. Une "oeuvre" dont un des moteurs principaux est la promotion et l'excitation de la pulsion pédophile peut bien finir dans la cuvette des chiottes, l'humanité s'en remettra. Mais comment on détermine objectivement la bascule entre, disons par exemple : "la pédophilie comme un thème superficiel dans une oeuvre artistique globale" (cas de Gainsbourg pour moi) et, donc : "une oeuvre dont un des moteurs principaux est la promotion et l'excitation de la pulsion pédophile" ? Comment on met en place des critères de distinction qui ne nous fassent pas courir le risque de censurer tout et n'importe quoi ? C'est là que la discussion devient intéressante. C'est évidemment une question de droit, de textes de loi, de concepts à affiner. Et c'est là que votre évacuation de la question juridique me semble aberrante. J'entends que la justice puisse être en retard sur ces questions, mais le problème consiste à la mettre au niveau avec le maximum d'intelligence, pas à l'évacuer au nom d'une émotion qui remplit tout et qui asphyxie le débat public. Noter qu'il est peut-être impossible de trouver un dispositif juridique qui conduise à mettre Vivès au chômage sans verser dans la censure de Gainsbourg. Peut-être pas.

    Le problème c'est enfin quelque chose que n'a pas demandé sansai, mais qui se trouve invariablement dans le sillage de ce genre de polémiques. Je lis dans la fiche Wikipedia de Vivès qu'à la suite de l'affaire d'Angoulème, Mediapart a publié une tribune signée par 500 "artistes" (gageons qu'ils le sont autant que Vivès, pédophilie en moins), où il est notamment demandé au festival qu'il « rédige et établisse une charte d'engagement, afin que les futures sélections et programmations du festival soient réalisées dans le respect du droit des personnes minorisées ainsi que dans l'égalité de leurs représentations ». Alors voilà, il faut juste bien comprendre une chose : si beaucoup de gens, ici ou ailleurs, ne peuvent pas seulement dire "oui" à la harangue d'un sansai contre Vivès, mais se sentent obligés de s'en tenir incommodément à un "oui mais", ce n'est pas parce que ce seraient des "sacs à merde" qui n'entendent pas la parole et la souffrance de la victime ; c'est parce que nous vivons à l'époque où la parole nécessaire de la victime et la condamnation nécessaire du bourreau mènent systématiquement à la tentation du totalitarisme moral.

  • Hannibal le 03/02/2023 à 14h20
    "Edit : c'est quasiment l'inverse pour Gainsbourg, chansonnier finalement assez médiocre qui aura eu le génie de réussir à faire croire qu'en cramant des billets de 100, en chantant des trucs limite et en s'enchainant au pastis on peut ressembler à un artiste, alors qu'en fait c'était juste un pilier de PMU avec des costards à 10 000 balles (et pourtant, j'ai adoré Requiem pour un con, le film)."

    Easyeasyeasyeasy, tu me fais tomber de ma chaise.
    Pour conjurer le sort je vais me faire une intraveineuse de black trombone, en relisant ta lettre, ronsard 58 et ce mortel ennui, pour commencer.

  • Aulas tique le 03/02/2023 à 14h32
    Merci Classico pour exprimer toujours bien plus clairement et moins maladroitement les choses que je ne saurais le faire.

  • Label Deschamps le 03/02/2023 à 14h37
    Tu as déjà écouté "les sucettes" par l'auteur ? Dans le cas contraire je te recommande, et ton commentaire m'a fait beaucoup rire.

  • Lapostat le 03/02/2023 à 15h00
    José-Mickaël, par curiosité, quelle est ton interprétation de celle-ci :

    "Si je baise ? affirmatif, quoi des noms ? no comment
    Des salopes ? affirmatif, des actrices ? no comment
    Des gamines ? affirmatif, de quel âge ? ooh, ooh, ooh"

    Il me semble que c'est la première fois qu'en tant qu'enfant, j'ai appris qu'on pouvait "baiser des gamines", et que le "de quel âge ?" gagnait en subversion (voulue par l'auteur) à mesure que l'âge de la gamine diminuait.

  • Aulas tique le 03/02/2023 à 15h05
    Rappelons que la majorité sexuelle en France est l'âge à partir duquel un mineur peut entretenir un rapport sexuel avec un majeur sans que ce dernier commette une infraction pénalement réprimée. Le terme étant inexistant dans le Code pénal, la majorité sexuelle est déduite de l'article 227-25 réprimant l'atteinte sexuelle sur mineur qui la fixe par principe à 15 ans pour les relations hétérosexuelles et homosexuelles (wikipedia).
    D'où le débat et les recherches juridiques sur le consentement entre un mineur de cet âge et un adulte en écartant ceux qui ont une ascendance.

  • Pascal Amateur le 03/02/2023 à 15h10
    À ce propos, j'y colle ici une réponse du chanteur Alex Beaupain. Vous verrez, on dirait Classico, mais qui chante davantage.

    J'ai encore des incertitudes, mais j'assume totalement le fait de reprendre toutes ces chansons. Reste No Comment, qui est peut-être la plus compliquée à interpréter aujourd'hui.

    Ce titre et tout l'album reflètent ses noirceurs, ses doutes. Si un artiste ne peut dire le fond de sa pensée, qui le peut ?

    On sent une demande de transparence absolue, l'envie au fond que les artistes soient irréprochables dans leurs chansons. Or pour moi, les chansons, les films, les livres ne sont pas là pour dire la morale, mais au contraire pour aller dans les zones grises. Gainsbourg disait : « Les surréalistes ont écrit des choses effroyables. Pourquoi les chansons n'ont-elles pas le droit d'être effroyables ? » On peut dire des horreurs, heureusement. Et dans sa vie privée, on essaie d'être irréprochable. Mais on n'est pas des gens bien tout le temps. Si on n'exprime pas cela, on finira avec plein de chansons formidables sur le droit à la différence. Les enfants de mes amis, qui ont pour certains 20 ans, avaient parfois un vrai problème avec ma démarche. Ils me disaient : « Mais pourquoi tu reprends ce vieux dégueulasse ? »

    Comment se terminait la discussion ?

    Ils sont vraiment dans une position très politique et engagée. Dans l'idée qu'on ne peut pas traiter les femmes de « pute » ou de « salope », que ce soit dans la vie ou dans les chansons, parce que ça fait trop longtemps que ça dure. Et c'est vrai. Pourtant, j'analyse No Comment comme une chanson où Gainsbourg énumère toutes les horreurs qu'on lui prête et, au moment de pouvoir les rectifier, répond « no comment »… c'est-à-dire qu'il reste très pudique. Mais les enfants de mes amis ne le voient pas comme ça. Ils estiment que cela doit cesser, maintenant, pour voir si les comportements changent. C'est assez radical, mais cette radicalité leur paraît nécessaire, un temps. À la fin de la conversation, on s'accordait toutefois sur le fait qu'on ne doit pas censurer un artiste, mais qu'en revanche l'artiste ne doit pas se plaindre si on l'engueule.

  • Tricky le 03/02/2023 à 15h11
    'c'est parce que nous vivons à l'époque où la parole nécessaire de la victime et la condamnation nécessaire du bourreau mènent systématiquement à la tentation du totalitarisme moral.'
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    Tu pourrais s'il te plaît avoir l'amabilité de creuser sur cette partie ?