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Les enfants de la bulle

Tout le 9ème art, de Winsor Mc Kay à l'OuBaPo, des écoles franco-belges à l'émancipation de la BD des années 70, des comics et strips US aux mangas du soleil levant...

  • Red Tsar le 17/04/2023 à 17h47
    Par les mille et une taches du Grand Encrier !
    Je n'y avais pas pensé jusqu'ici, mais... toutes ces déductions me semblent parfaitement cohérentes.
    ...
    Mais dès lors...
    Vaut-il mieux vivre comme Julow, l'avisé à l'esprit sagace ? Ou comme le petit Red, naïf innocent à la tête emplie de chimères sautillantes ?
    Qui est le plus heureux, de Sherlock ou de Watson ?
    Ah, Seigneur, puissé-je oublier le message qui précède d'ici ma prochaine relecture de From Hell. En attendant, je vais piquer les feutres de mon fils et aller en colorier les planches. Ce sera tellement plus joli.

  • Classico le 17/04/2023 à 17h47
    Les projections dans le futur sont pour moi ce qu'il y a de véritablement inoubliable dans From Hell, l'élément qui à soi seul fait basculer l'ouvrage de "très bonne BD dans le genre polar noir / historique" à "chef-d'oeuvre pulp".

    Elles pourraient n'être que des extensions des "réflexions mystiques bouillasseuses" du personnage : si on lisait la BD à l'époque des évènements, et jusqu'à une demi-siècle après, on pourrait le croire. Ca ferait partie de son délire schizophrène. Sauf que nous, lecteurs contemporains, en voyant les images de l'avenir dans le délire de Jack l'éventreur, reconnaissons la réalité factuelle de ces visions, et pouvons attester qu'il s'agit vraiment de l'avenir. Moore crée par là une sorte de communication entre son personnage et nous, une complicité qui déchire le continuum fictif de la BD. Son ignoble personnage NOUS VOIT à travers le medium fictif. Ce simple procédé des visions d'avenir véridiques tisse des liens bizarres entre le monstre et le lecteur d'une part, entre la fiction historique de la BD et la réalité contemporaine hors BD d'autre part : c'est extrêmement perturbant et c'est déjà intéressant, en soi, à titre expérimental.

    Mais il y a plus. Moore est un auteur de comics de super héros. Toute la pénible partie documentaire que tu évoques dans ton point 2, avec son mélange d'ironie et de pastiche du sérieux universitaire, semble nous asséner que là, attention, non, nous ne sommes pas dans un comics : il s'agit de restituer une histoire vraie - dont on a choisi une des nombreuses explications possibles, on explique laquelle, etc. - dans un univers historique reconstitué sérieusement. Et le déroulement de la BD confirme de bout en bout ce choix initial : la reconstitution est soignée et toute érudite d'éléments historiques, le personnage principal est un schizophrène lourd dont on pénètre les délires - codes habituels du récit de serial killer.

    Jusqu'à ces images finales d'avenir (de notre monde contemporain), qui déchirent de bas en haut la proclamation initiale de sérieux factuel et de restitution d'un événement historique. En fait, on lisait bien un comics : en fait, le personnage nommé "Jack l'Eventreur" est un super méchant. Quelque chose comme un mage noir (cf. la séquence incroyable de la traversée ésotérique de Londres), un sorcier qui veut détruire un monde qu'il exècre et qui n'existe pas encore : notre monde contemporain, dont seul il a la vision, où, notamment et surtout, les femmes sont libérées de la domination. L'élégance consiste ici à ce que personne ne nous dit, de façon explicite, qu'on a basculé dans le comics : Moore nous montre des images que nous seuls, lecteurs contemporains, pouvons reconnaître et attester ; nous seuls devinons alors que le personnage est un super méchant doté de "pouvoirs" et que la BD est un comics (mais sans super héros, cela dit). Juste avec ces images finales. On peut aussi bien les oublier alors, cligner des yeux, et retrouver la BD "reconstitution historique". On peut faire les deux, et From Hell clignote alors entre les deux états.

    C'est typique du génie de Moore.

  • Red Tsar le 17/04/2023 à 17h52
    Ah bein voilà, il a raison. Vive Moriarty !

  • L'héroïk Cana le 17/04/2023 à 18h43
    Et voilà, vous m'avez donné envie de le re-re-relire
    C'est bien la preuve que c'est un chef d'œuvre !

  • Julow le 17/04/2023 à 22h04
    Moui... Il faut bien ton talent réthorique pour trouver du "génie" là-dedans.
    J'ai l'impression que tu confonds deux choses, dans la BD : à la fin le futur de Jack, flottant, resurgissant d'un meurtrier à l'autre, son fantôme en quelque sorte, que je trouve pas mal, mais où je ne vois rien de "génial", sans compter que le truc est incompréhensible sans les notes (voir plus bas) / l'irruption de Jack dans notre présent de bureaux, d'ordinateurs et de femmes libérées avec sa tirade lourdingue où, là encore, j'ai du mal à voir du génie, mais plutôt du clin d'oeil malin, "méta" pour amateur de BD de genre (aussi "génial", donc, que les procédés de Tarantino), qui prend son clin d'oeil très au sérieux, et dont il ne fait pas grand chose - j'ai plaisir à en lire ton analyse, mais elle ne me fait rien re-voir de bien intéressant.
    Quant aux notes, si au moins elles jouaient tout le long au sérieux académique, mais non : il ne peut pas s'empêcher de faire le malin, de chercher la complicité, l'adresse directe au lecteur, sans non plus pousser ces procédés à bout, les explorer, les pervertir, que sais-je... Idem pour le deuxième appendice, de mémoire.
    Donc : il y a des chose géniales dans From Hell, mais aussi un foisonnement de trucs d'intérêt bien variable, ni poussés à bout ni classiquement "maîtrisés", épurés, impeccables.
    Donc ça n'est pas un chef d'oeuvre.

  • Classico le 17/04/2023 à 22h48
    Je peux tomber d'accord avec ta conclusion ; de toute façon Moore est un gros génie brut qui brasse 30 idées folles en prenant son petit déj, mais pas un artiste classique qui vise le chef d'oeuvre formellement parfait. La comparaison avec Tarantino me semble bonne sur le principe, au détail près que Moore a 10 Tarantino dans chaque orteil. Je trouve fabuleux de le voir faire sortir des trucs géniaux et gavés de sens de la culture de masse la plus stéréotypée ; et ouais, ça déborde, c'est le bordel, c'est souvent vulgaire et outrancier, c'est pas formellement ciselé jusqu'à l'unité parfaite du fond et de la forme, mais pour moi on est quand même dans le "chef-d'oeuvre" à condition qu'on donne au concept une coloration dénaturée, transgressive et décadente ; mais ok, je crois qu'on se comprend sur le fond. Moi c'est Watchmen que je ne parviens pas à aimer, c'est un cirque dégueulant d'idées géniales, mais un foutu cirque quand même (et toutefois une sacrée lecture).

    Bref, mais du coup dans l'univers de la BD, c'est quoi tes chef-d'oeuvres ?

  • magnus le 18/04/2023 à 00h39
    Je viens de choper l'édition en couleurs de From Hell. Du coup je dois de l'argent à toi ou ton fils?

  • Red Tsar le 18/04/2023 à 12h04
    J'ignorais complètement l'existence d'une version colorisée, merci.
    J'ai cherché rapidement, mais pas trouvé, d'article qui présenterait la manière dont le passage à la couleur a été réalisé. J'imagine mal qu'on puisse juste rajouter la couleur sur les planches d'origine, mais qui sait ? Est-ce qu'il n'a pas fallu « nettoyer » les planches ? Revoir l'encrage ? Car comment faire coexister la couleur avec autant d'encre ? A-t-il fallu se résoudre à supprimer une partie des traits de modelage/ombrage qui saturent certaines cases ? Mais c'était aussi une des réussites graphiques que cette sorte de crachin qui s'insinuait partout, dans les décors comme dans les personnages... Et je suppose qu'en plus le travail du dessinateur/encreur a été réalisé sur papier et pas à la palette graphique, au vu de la date, ce qui impose des contraintes supplémentaires.
    Pour d'autres œuvres, la difficulté me semble moins moindre. Coloriser From Hell, quel défi !

  • magnus le 18/04/2023 à 12h18
    S'il n'y a pas d'exemples sur le web je peux prendre une photo d'intérieur de mon édition pour la poster ici.
    Chopé les 3 volumes d'occase très bon état par 3 vendeurs différents: comme pour Promethea doit y avoir pas mal de lecteurs que ça laisse sur le carreau.

    Là je peux m'attaquer à From Hell, je sors de la relecture chill des She-Hulk de 2004 . Pour ceux qui on vu la série télé récente, je recommande cette série très drôle et bourrée de références mais pas envahissantes. Spider-Man qui intente un procès en diffamation à Jonah Jameson ou Dr.Strange qui invoque le fantôme d'une victime de son meurtre pour témoigner ça vaut le détour.

  • Red Tsar le 18/04/2023 à 12h45
    Si tu as le temps, je suis preneur du prologue, par exemple.