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Foot et politique

Le fil politique est un fil du rasoir, alors évitons de nous y couper. Par ailleurs, n'oublions pas que son but est d'accélérer l'avènement du grand soir, un de ces quatre matins!

  • Pascal Amateur le 28/03/2023 à 14h12
    Il me semble que les Gilets jaunes ont pu, en effet, jouer le rôle de déclic pour plusieurs raisons :
    — le mépris éclatant qu'ils ont su susciter de la classe politique, dans un refus d'entendre les revendications ; un "Vos gueules" collectif que l'on retrouve aujourd'hui, comme institutionnalisé.
    — des revendications justement très terre-à-terre, loin d'un idéal de société, mais des demandes ordinaires (essence, niveau de vie, symbolisé par un lieu au croisement de routes : le rond-point), le plus souvent fondées sur un modèle patriarcal classique.
    — un refus de délégation et de représentation, ce qui a aussi entraîné une difficulté, sinon une impossibilité de dialogue, puisqu'il n'y avait personne pour porter officiellement les demandes (la prise de pouvoir par des figures extrémistes suivant logiquement) ; mais la parole a été dévaluée dans son principe.

  • franmaçonportugais le 28/03/2023 à 14h17
    Il faut reconnaitre que les fariboles de JLM sur le Vénézuela, la Russie, L'Ukraine, l'OTAN et j'en passe, propos non seulement consternants mais qui, si celui-ci était élu, auraient des répercussions géopolitiques, et par ricochet économiques, importantes pour la France, ne jouent pas en sa faveur.

    Je ne nie bien entendu pas le fait que le RN me parait bien plus dangereux "dans son ensemble" que LFI.

    Mais malheureusement, lors de la prochaine élection présidentielle, je vois la candidate RN l'emporter haut la main (si rien ne change), car elle dispose d'une grosse réserve de voix chez les LR, et beaucoup de macronistes, dans l'hypothèse d'un duel entre un candidat LFI et un candidat RN, s'abstiendront ou pire, éliminerons le candidat LFI.

  • fabraf le 28/03/2023 à 14h18
    Moi, je la daterai de 2002 quand, après sa réélection, Chirac nomme un gouvernement et mène une politique de droite sans tenir compte des circonstances de son élection. Là encore, il a appliqué la règle mais pas l'esprit. Trop d'élus confondent légalité et légitimité, ce qui mène à cette défiance envers nos représentants.

    @Luis
    Toujours pas d'accord. La droite compatible (en gros, libéral et européenne, les héritiers de Balladur/Sarkozy) est déjà chez Macron à quelques députés près.

    Les 2 autres droites (populaire/populiste et conservatrice) chez LR sont et resteront dans l'opposition (d'où leur participation à la censure). On retrouve d'ailleurs la même distinction chez le RN. Soit Le Pen arrive à agréger ces 2 droites, soit le RN et LR se refondent en 2 partis distincts.

  • forezjohn le 28/03/2023 à 14h31
    Chirac a l'AN avec majorité absolue à droite en 2002, il peut choisir un gouvernemen d'ouverture mais enfin ça me semble difficile de lui reprocher d'appliquer la politique issue des votes aux élections législative

  • fabraf le 28/03/2023 à 14h44
    J'utiliserai d'autres mots mais je te rejoins sur le fond. Pour m'être écarté des chaînes infos ces derniers mois, je suis halluciné par le mépris quotidien de ces éditorialistes politiques.

    Ils réduisent les opposants à cette réforme à des gens fainéants, paresseux, bêtes, inconscients des "réalités économiques", "non raisonnables" et maintenant aux casseurs.

    Oh, ils n'ont probablement pas lu la réforme (spoiler : moi non plus), probablement rassurée par la continuité des orientations politiques entre Sarkozy, Hollande et Macron. Ces gens ne se préoccupent pas de l'état de l'opinion ; ils sont simplement soucieux de garder et d'entretenir leurs amitiés avec les "plus hauts personnages de l'Etat".

    Pour moi, leur discours est encore plus violent que la politique de Macron ou qu'une vitrine cassée du fait de l'absence de contre-pouvoir. Combien d'entre eux ont été dans une seule manifestation pour juste écouter les récriminations ? Combien discutent, connaissent même, les nombreux pigistes qui peuplent leur rédaction et qui tirent, eux, le diable par la queue ?

    Alors oui, ça a toujours été ainsi mais aujourd'hui, avec les RS, beaucoup de gens se rendent compte que ces éditorialistes sont incompétents et reprennent juste les éléments de langage glanés lors de leurs déjeuners réguliers... L'entre-soi existe dans tous les métiers mais je ne vois pas un autre où il est le plus néfaste au consentement démocratique !

  • forezjohn le 28/03/2023 à 14h45
    Il faut le répéter sans arrêt parce que c'est important c'est l'AN et sa composition qui dicte la composition du gouvernement, les lois et la politique de la nation. Macron qui dit "j'ai été élu pour ça" faut juste répondre non il a donné sa vision mais si le parlement et à majorité NUPES il se tait et fait ce que dit le parlement.

  • forezjohn le 28/03/2023 à 14h46
    Merci pour tout ça c'est très intéressant.

  • Pascal Amateur le 28/03/2023 à 14h47
    Sur les GJ/Macron, je vous mets là un bout d'analyse d'Alain Badiou, que je trouve intéressante :

    "En résumé : il y a en France un très fort mécontentement de ce qu'on peut nommer la partie laborieuse, majoritairement provinciale, et aux revenus modérés, de la classe moyenne. Le mouvement des Gilets jaunes est une représentation significative, en forme de révolte active et virulente, de ce mécontentement.

    Les raisons historico-économiques de cette levée sont, pour qui veut bien les entendre, parfaitement claires. Elles expliquent du reste pourquoi les Gilets jaunes renvoient le début de leurs malheurs à il y a quarante ans : en gros, les années quatre-vingt, début d'une longue contre-révolution capitalo-oligarchique, appelée à tort « néo-libérale » alors qu'elle était libérale tout court. Ce qui veut dire : retour à la sauvagerie du capitalisme du XIXe siècle. Cette contre-révolution venait en réaction aux dix « années rouges » – grosso modo de 1965 à 1975 –, dont l'épicentre français fut mai 1968 et l'épicentre mondial la Révolution culturelle en Chine. Mais elle fut considérablement accélérée par l'effondrement de l'entreprise planétaire du communisme, en URSS, puis en Chine : plus rien, à échelle mondiale, ne s'opposait à ce que le capitalisme et ses profiteurs, singulièrement l'oligarchie transnationale des milliardaires, exercent un pouvoir sans limites.

    Bien entendu, la bourgeoisie française a suivi le mouvement contre-révolutionnaire. Elle en a même été une capitale intellectuelle et idéologique, avec les agissements des « nouveaux philosophes », qui ont veillé à ce que l'Idée communiste soit partout pourchassée, non seulement comme fausse, mais comme criminelle. De nombreux intellectuels, renégats de mai 1968 et du maoïsme, ont été de consciencieux chiens de garde, sous des vocables fétiches et inoffensifs, comme « liberté », « démocratie », ou « notre république », de la contre-révolution bourgeoise et libérale.

    Cependant, la situation de la France, peu à peu, des années quatre-vingt à aujourd'hui, s'est dégradée. Ce pays n'est plus ce qu'il a été pendant les « Trente glorieuses » de la reconstruction d'après-guerre. La France n'est plus une puissance mondiale forte, un impérialisme conquérant. On la compare couramment, aujourd'hui, à l'Italie, voire à la Grèce. La concurrence la fait reculer partout, sa rente coloniale est au bout du rouleau et demande, pour être maintenue, d'innombrables opérations militaires en Afrique, coûteuses et incertaines. En outre, comme le prix de la force de travail ouvrière est bien plus bas ailleurs qu'en France, par exemple en Asie, les grandes usines sont toutes peu à peu délocalisées vers l'étranger. Cette désindustrialisation massive entraîne une sorte de ruine sociale qui s'étend de régions entières, comme la Lorraine et sa sidérurgie ou le Nord des usines textiles et des mines de charbon, jusqu'à la banlieue parisienne, du coup livrée à la spéculation immobilière sur les innombrables friches laissées par des industries en perdition.

    La conséquence de tout cela est que la bourgeoisie française – son oligarchie dominante, les actionnaires du CAC 40 – ne peut plus entretenir à son service, sur le même pied qu'avant, notamment avant la crise de 2008, une classe moyenne politiquement servile. Cette classe moyenne a été en effet le support historique à peu près constant de la prééminence électorale des diverses droites, prééminence dirigée contre les ouvriers organisés des grandes concentrations industrielles, lesquels étaient tentés par le communisme entre les années vingt, et, justement, les années 1980-1990. D'où la levée actuelle d'une part importante, et populaire, de cette classe moyenne, qui a le sentiment d'être abandonnée, contre Macron, qui est l'agent de la « modernisation » capitaliste locale, ce qui veut dire : serrer partout la vis, économiser, austériser, privatiser, sans les égards, qui existaient encore il y a trente ans, pour le confort des classes moyennes, en échange de leur consentement au système dominant.

    Les Gilets jaunes, arguant de leur bien réelle paupérisation, veulent qu'on leur paie de nouveau ce consentement au prix fort. Mais c'est absurde, puisque précisément le macronisme est le résultat du fait que l'oligarchie, premièrement, a moins besoin du soutien des classes moyennes, dont le financement était coûteux, depuis que le danger communiste a disparu ; et, deuxièmement, n'a plus les moyens de se payer une domesticité électorale de la même envergure qu'autrefois. Et que donc, il faut aller, sous couvert de « réformes indispensables » vers une politique autoritaire : une nouvelle forme du pouvoir d'État servira de support à une « austérité » juteuse, étendue du peuple des chômeurs et des ouvriers jusqu'aux couches inférieures de la classe moyenne. Et ce pour le profit des vrais maîtres de ce monde, à savoir les actionnaires principaux des grands groupes de l'industrie, du commerce, des matières premières, des transports et de la communication.

    (...) C'est la raison pour laquelle il est faux de dire, comme le font certains, que le mouvement des Gilets jaunes est intrinsèquement fasciste. Non. Le fascisme organise de façon le plus souvent très disciplinée, voire militarisée, des motifs identitaires, nationaux ou racialistes. Il y a dans la présente levée inorganisée – comme l'est toujours la classe moyenne urbaine – et de ce fait même individualiste, des gens de toutes sortes, de tous métiers, qui se pensent souvent, et sincèrement, comme démocrates, qui en appellent aux lois de la République – ce qui, aujourd'hui en France, ne mange pas de pain. À vrai dire, chez la grande majorité d'entre eux, les convictions proprement politiques sont flottantes. Mais à considérer le mouvement – encore une fois tel qu'il se donne dans sa « pureté » initiale – à partir de ses rares aspects collectifs, mots d'ordre, énoncés répétés, je n'y vois rien qui me parle, m'intéresse, me mobilise. Leurs proclamations, leur désorganisation périlleuse, leurs formes d'action, leur absence assumée de pensée générale et de vision stratégique, tout cela proscrit l'inventivité politique. Je ne suis certes pas conquis par leur hostilité à toute direction incarnée, leur crainte obsessionnelle de la centralisation, du collectif unifié, crainte qui confond, comme le font tous les réactionnaires contemporains, démocratie et individualisme. Rien de tout cela n'est de nature à opposer au très odieux et misérable Macron une force progressiste, novatrice et victorieuse au long cours.

    (...) Mais passées les exagérations, les rodomontades, le mouvement des Gilets jaunes peut être très utile dans l'avenir, comme le dit Marx : du point de vue de son futur. Si en effet nous nous tournons vers cette minorité d'activistes du mouvement des Gilets jaunes qui, à force de se réunir, d'agir, de parler, ont compris en quelque sorte de façon intuitive qu'il leur fallait acquérir une vision d'ensemble, à échelle mondiale comme française, de ce qui est la source véritable de leur malheur, à savoir la contre-révolution libérale ; et qui, par conséquent, sont prêts à participer aux étapes successives de la construction d'une force de type nouveau ; alors, ces Gilets jaunes, pensant à partir de leur futur, contribueront sans aucun doute à l'existence, ici, d'un peuple politique. C'est pourquoi nous devons leur parler, et s'ils y consentent, organiser avec eux des réunions où se constitueront les premiers principes de ce qu'on peut appeler, ce qu'on doit appeler pour être clair, même si le mot est devenu, ces trente dernières années, à la fois maudit et obscur, un communisme, oui, un communisme nouveau. Comme l'expérience l'a montré, le rejet de ce mot a aussi bien donné le signal d'une régression politique sans précédent, celle-là même contre laquelle se lèvent, sans trop le savoir, tous les « mouvements » de la dernière période, y compris ce qu'il y a de meilleur dans les Gilets jaunes : les militants qui espèrent un nouveau monde."

  • fabraf le 28/03/2023 à 15h00
    On en revient à la distinction légalité et légitimité...

    Du reste, l'extrait partagé par Pascal l'illustre bien : l'effort demandé était considéré comme légitime s'il coïncidait avec une promesse de jours meilleurs (mes enfants auront une meilleure situation que moi). Aujourd'hui, les classes "moyennes" n'ont plus cette contrepartie : les réformes sociales depuis 83, excepté la parenthèse 97-2000, vont toutes vers une détérioration des avantages durement acquis.

  • forezjohn le 28/03/2023 à 15h03
    Difficile de valider cet argument s'il y avait eu une majorité parlementaire en faveur de la loi, le texte aurait été voté sans 49.3