Même l’Allemagne s’y met. Au pays du Bomber, la Nationalmannschaft s’est envolée pour le Brésil avec Miroslav Klose comme seul « véritable attaquant », ou « neuf de métier » comme disent certains. Et pour fesser le Portugal (4-0), Miro est resté sur le banc, regardant Thomas Müller endosser ce rôle de « neuf » que Guardiola lui avait déjà confié quelques fois. Formé en pointe, épanoui côté droit, inventeur d’espaces plutôt que pivot mais exécuteur plein de sang-froid dans les seize mètres, Müller est « neuf de métier » pour les uns, « faux neuf » pour les autres. Une expression dont la naissance est aussi floue que la fonction qu’elle définit. Genèse d’un rôle insaisissable et d’une définition inévitablement imparfaite.

Déposé sous les yeux du grand public par le Barça de Guardiola et Lionel Messi, le « faux neuf » devient polémique quand Fabregas occupe la pointe du onze espagnol à l’Euro 2012. L’apogée d’un football de milieux de terrains, d’une Espagne dadaïste qui efface les définitions schématisées en vertu de son amour du ballon. Preuve de l’entrée du rôle dans le grand dictionnaire du ballon rond, le « faux neuf » fait son apparition dans l’édition 2014 de Football Manager. Il y est défini comme « similaire à celui d’un meneur de jeu ou d’un milieu offensif avancé ». L’intarissable Wikipedia, référence s’il en est en matière de vulgarisation universelle, évoque le false nine comme un « avant-centre non conventionnel, qui décroche vers l’entrejeu pour créer un problème pour les arrières centraux qui peuvent soit le suivre, et laisser de l’espace dans leur dos, exploitable pour des médians ou ailiers en pleine course, soit le laisser décrocher, et lui permettre d’avoir du temps et de l’espace pour un dribble ou une passe ».

Comme les défenseurs, les théoriciens du football ont du mal à saisir celui qu’un jour, on a décidé d’appeler « faux neuf ». Pour comprendre le terme, il faut évidemment saisir les subtilités et la genèse d’un rôle hors des standards classiques. Étonnant quand on sait que la fonction remonte, au moins, aux années trente.

AUX ORIGINES DU « FAUX NEUF »

Les origines du “faux neuf” sont aussi contestées que celles du curling. Les Anglais ne veulent pas lâcher l’invention du jeu et de toutes ses subtilités, et sortent donc la carte de Gilbert Oswald Smith, joueur de cricket reconverti chez les Corinthians britanniques à la fin du XIXe siècle. D’autres retardent la naissance footballistique du false nine à l’éclosion de Matthias Sindelar dans la Wünderteam autrichienne des années trente, mais le premier « faux neuf » du football devenu institution mondiale est, sans doute, Nandor Hidegkuti, attaquant de la grande Hongrie des fifties. « L’attaquant hongrois a été plus souvent vu à l’intérieur de son propre rectangle », écrira le Guardian au lendemain de la victoire hongroise en terre anglaise (6-3), moins fascinée par les trois buts d’Hidegkuti que par le style de cet attaquant qui passait son temps à décrocher. À l’époque, on parle WM, comme on parlera de « football total » vingt ans plus tard. Mais ni Sindelar, ni Hidegkuti, ni Cruijff ou Di Stefano ne seront alors définis comme des « faux neuf ».

La première occurrence du terme semble dater de 1988, sortie de la plume du journaliste italien Gianni Mura. Pas dans un article, non. Dans un agenda. Pour sa dixième édition, le Smemoranda, agenda-livre qui mêle entre les dates des opinions, sagesses, poèmes et autres, rend hommage à Il numero 10. Et Mura raconte Di Stefano : « Je n’ai pas vu Di Stefano dans ses jeunes années, mais je me souviens de la saeta rubia du Real. C’était un faux 9 (‘finto nove’ en VO), un vrai 10. Et il savait tout faire, comme Cruijff. (…) Puskas, à l’inverse, était un 9 truqué (‘un nove truccato’), qui jouait avec le 10. » « Finto nove », le mot est lâché. Par la plume d’un journaliste plutôt que par la bouche d’un joueur ou d’un entraîneur. Et au vu de l’évolution dans les années suivantes, on peut parler d’occurrence avant-gardiste ou de bouteille à la mer, mais pas de début d’une définition systématisée.

La preuve, c’est également dans la Botte que le rôle fera son retour, au début des années 2000, quand un Spalletti en manque d’attaquants décide de placer Totti à la pointe de sa Roma. Un jour de décembre, Totti joue la punta sur la pelouse de la Samp’. Gian Piero Savola, qui couvre la rencontre pour Il Giornale, parle d’un Totti qui « ne s’est pas laissé impressionner et s’est comporté comme une vraie pointe, luttant comme une furie dans le rectangle, créant des problèmes incessants au milieu de défenseurs endormis et distraits ». Totti ne joue donc pas à « faire le faux neuf », mais tente de se comporter comme un véritable attaquant de pointe, apportant plutôt inconsciemment ses caractéristiques de trequartista à son nouveau poste. La même logique qui fera dire à Fabregas, quelques années plus tard : « Je continue à penser que ce débat de faux neuf, c’est relatif parce que j’essaie de jouer comme un véritable attaquant de pointe. »

DU « FARE IL CENTRAVANTI » AU « DELANTERO MENTIROSO »

Journalistes, joueurs et entraîneurs, personne ne définit Totti comme un finto nove à l’époque. Au contraire, Spalletti avoue avoir demandé à Totti de « fare il centravanti », faire l’attaquant. « Approcher Totti du rectangle, c’était comme mettre le renard plus près du poulailler. (…) Moi, j’ai privilégié l’équilibre de l’équipe : lui était libre de faire ce qu’il voulait, sans tâche de couverture. » Chez l’ancien coach de la Roma et du Zenit, le « faux 9 » est donc une manière de résoudre le problème Totti, joueur hors des modules italiens classiques, qui avaient amené les seigneurs de la Botte à sacrifier les Baggio et Zola. Juste une façon de faire résister le trequartista aux ravages du football moderne. « Pour moi, le rôle de trequartista n’est pas trop différent de celui de la prima punta : toujours un adversaire sur le dos, que ce soit un défenseur ou un médian. Il faut donc trouver la solution pour faire le mouvement sans contact avec l’adversaire, donc cinq mètres devant ou cinq mètres derrière. » [1]

Pour entendre parler de « faux neuf », dans la presse et dans les vestiaires, il faudra donc attendre Barcelone, Guardiola et Messi. Même si c’est avec Rijkaard que l’histoire commence, un jour de match face à l’Athletic Bilbao, raconté par le Mundo Deportivo en janvier 2008 : « Leo Messi devenait un peu chaud sur le côté droit à cause de l’impétueux Koikili, qui ne fut pas pour rien champion d’Espagne de lutte gréco-romaine en cadets. Rijkaard décida de le mettre comme faux avant-centre, pour qu’il se calme un peu et pour tenter de surprendre. »

Surprendre, et ne plus mettre Messi à portée de semelle de ses adversaires directs, c’était également le double objectif de Pep Guardiola [2] en le postant en nueve mentiroso. Le neuf menteur, voilà comment l’Espagne choisit de définir ce nouveau rôle, se plaçant dans le sillage d’un Lionel Messi qui déclare lui-même à El Mundo qu’il est « un avant-centre menteur. Le coach m’a souvent dit qu’il voulait que je joue comme ça pour semer le doute dans les défenses. C’est idéal pour notre jeu au Barça, parce que presque toutes nos attaques s’arment dans l’axe du jeu. »

LES FRONTIÈRES DU « NEUF MENTEUR »

« Messi porte le 10, mais c’est tout sauf un 10. C’est un attaquant classique », explique le sélectionneur bosnien Safet Susic dans les colonnes du numéro anniversaire de So Foot. Liminaire indispensable de la seconde partie du débat : qui est un faux neuf, qui est un neuf classique, qui est un dix ? Bref, quelles sont les limites de ce nouveau rôle échappant à la toponymie footballistique traditionnelle, au point que l’on ait dû l’affubler d’un nom si faussement définitoire ?

Si l’on s’en tient à la stricte définition du rôle, soit « un joueur qui semble jouer avant-centre, mais qui décroche », pour reprendre les termes de Jonathan Wilson, comme souvent premier à théoriser le rôle en octobre 2009, la palette du false nine est presque infinie: il y a, bien sûr, les Messi et Fabregas, mais aussi les Benzema, ou encore les Van Persie, Berbatov et Ibrahimovic, lesquels combinent le corps du neuf classique avec les bons pieds d’un dix à l’ancienne. Mais ces derniers ne sont jamais définis comme « faux neuf », sans doute parce que la pointe de l’attaque est leur poste initial, qu’ils n’y ont pas été placés a posteriori (en fait, c’est le cas pour Van Persie, qui a commencé comme ailier, mais beaucoup semblent l’avoir oublié). Voilà pourquoi la définition de Müller comme « faux neuf » divise : le Raumdeuter n’est plus vraiment un neuf, mais on ne peut pas oublier que c’est là qu’il a commencé.

Le problème, c’est que l’Angleterre, dans son infini besoin de maitrise à base de chiffres et de statistiques, ne pouvait pas voir se joueur qui se baladait entre ses deux éternelles lignes de quatre sans pouvoir lui donner un nom. Et comme c’était un joueur aligné en neuf mais qui ne jouait pas comme un neuf classique (joueur imposant qui coupe des centres), on a simplement opté pour « faux neuf ». À choisir, nueve mentiroso serait plus juste. Mais pourquoi renommer un poste qui évolue, alors que l’arrière latéral ou le défenseur central, tellement différents d’il y a une dizaine d’années, n’ont pas changé de nom ?

PERTE DE RÉFÉRENCE ET FOOTBALL SANS ATTAQUANT

Le 9 est trop important pour permettre un flou terminologique. C’est le seul joueur qui fait office de référent absolu dans l’imaginaire collectif. L’adage ne dit-il pas que pour gagner une Coupe du Monde, il faut un grand gardien et un grand attaquant ? Comme si tout ce qu’il y avait au centre n’importait pas tellement. Alors, quand Barcelone, l’Espagne ou d’autres enlèvent la référence offensive, le football se marche sur la tête et cherche un nom pour appréhender ce joueur insaisissable.

Et pour trouver ce nom, il faut déjà déterminer si le joueur en question est un milieu de terrain ou un attaquant. L’Espagne, ici, parle d’un joueur qui reste un attaquant, mais qui apporte une variante tactique par ses déplacements atypiques, pour faire perdre toute référence aux centraux adverses. Hors des frontières ibères, pourtant, on parle de systèmes sans attaquant. A posteriori, l’histoire retient la Roma de Spalletti comme une équipe qui joue en 4-6-0. Et après la déconvenue subie en finale de la Coupe du Monde des Clubs face au Barça (4-0), le coach de Santos Muricy Ramalho aura cette déclaration exceptionnelle : « Si vous jouez comme ça au Brésil, ça se termine en enquête policière. (…) Ils ont joué en 3-7-0, une formation inconcevable chez nous. » Un football sans attaquant ? Directement, Pep Guardiola dément : « Je ne pense pas que nous ayons joué en 3-7-0. C’est simplement notre manière de jouer. Nous essayons de contrôler l’entrejeu et l’espace. » [3]

Et pour contrôler, il faut de bons pieds partout. Au milieu, mais aussi derrière et devant. Seulement, il faut plus que du contrôle pour marquer des buts. Il faut du génie. Le génie d’un neuf, ou celui d’un dix. Guardiola et les autres adeptes du nueve mentiroso ont choisi les deux à la fois. Éjectés des schémas du football en zone, trop lents et nonchalants dans leur pressing pour garder une place dans l’entrejeu ou sur les côtés, les nouveaux numéros 10 ont pris place en pointe. Autrefois pièce maîtresse du 4-3-1-2 en losange (ou en diamant, selon les appellations), le trequartista a avancé d’un cran pour se sortir de la contrainte du pressing, écartant sur les côtés des attaquants devenus renards des couloirs et chargés de plonger dans les espaces qu’il libère lors de ses décrochages. L’énumération des qualités requises pour évoluer comme faux neuf ne fait qu’accentuer l’évidence : dribble et passe au-dessus de la moyenne, finition de près comme de loin, et surtout instinct et sens du jeu. La palette du trequartista, sans un attaquant fixe pour servir de référence devant lui. Le dix plus libre que jamais, en quelque sorte.

UNE IDENTITÉ PAR L’ABSENCE

Donné pour mort avec l’avènement du football de Sacchi, le trequartista se réinvente donc dans celui de Guardiola. Un dix avancé plus qu’un neuf menteur. Un joueur par définition insaisissable, comme le décrit merveilleusement Walter Mazzarri dans So Foot : « La force du dix, c’est que les adversaires sont incapables de savoir s’il s’agit d’un milieu, d’un ailier ou d’un attaquant. » Alors, vous pouvez continuer à parler de « faux neuf » si vous le voulez. Ou commencer à parler d’un dix avancé, d’un trequartista qui oscille entre le troisième et le quatrième quart. Ou accepter que le football puisse nous échapper, comme un attaquant qui décroche échappe à une défense.

Finalement, le neuf est un village, l’entrejeu est une ville toute proche. Et entre les deux, il y a cette route où le trequartista a placé sa maison. Au milieu de nulle part. Ce n’est déjà plus le village, ce n’est pas encore la ville. Un endroit sans nom, et qui aurait dû rester hors de toute considération toponymique. Le problème, c’est que le propriétaire s’est un jour appelé Lionel Messi. Donc, il a fallu baptiser les lieux. L’homme le plus important du monde ne peut pas habiter au milieu de nulle part. It’s famous because it’s Lionel Messi.

Guillaume Gautier


[1] L’intervention de l’ancien entraineur de la Roma sur Stadio Sprint est à relire (en italien) ici.
[2] Pour en savoir plus sur le nouveau rôle attribué à Messi par Guardiola, cette vidéo du coach catalan est indispensable, à condition de parler espagnol et d’avoir l’ouïe fine.
[3] Le tout étant expliqué en détails ici, dans « Guardiola, le football sans attaquant »

18 commentaires

  1. Gabriel dit :

    Quelle différence alors entre le faux 9 et le 9 et demi, mot dont l’emploi semble avoir régressé ces dernières années?

  2. C. Moa dit :

    Je n’aurais jamais pensé voir un article sur le « false 9 » qui ne cite pas Wayne Rooney !
    Il correspond d’après moi à ce rôle hybride 9-10, plus que Messi : décrochages jusqu’à sa surface, organisateur du jeu et présent à la finition, de près comme de loin.

  3. Julien M dit :

    @Gabriel

    De ce que j’en comprends, un faux 9 est aligné seul en pointe, et ses décrochages laissent la défense centrale sans adversaire direct à marquer.

    Un neuf et demi sera associé à un autre attaquant, qui aura lui un rôle de « vrai neuf » et occupera donc la défense.

    @C. Moa

    Rooney seul en pointe, cela a souvent été un choix un peu par défaut en raison des blessures d’autres attaquants (RvP cette saison par exemple), non ? Parce qu’à Manchester, il a souvent été associé à un autre buteur (le 4-4-2 ou 4-4-1-1 insubmersible de Ferguson), ou alors il évoluait un cran plus bas en 4-2-3-1 ces derniers mois. Difficile de parler de « faux 9 » dans cette configuration, mais je me trompe peut-être.

  4. Sophiane dit :

    Selon moi, il faut différencier :

    _ le faux 9 qui est dans la position le plus avancée et qui décroche au milieu dans l’initiation des attaques. Il a besoin de 2 ailiers autour de lui et évolue plutôt dans une position axiale (Messi version Barça, Totti version Spaletti, Fabregas version Espagne, Muller version Bayern)

    _ le 9 1/2 qui a besoin d’un attaquant axial (pivot ou de pronfondeur) pour tourner autour de lui ou s’y appuyer (Djorkaeff version 98, Benzema avec Fred, Berkamp avec Henry)

    _ Le trequatrista qui est à mi chemin entre l’attaquant et le milieu offensif, qui a besoin de 1 ou 2 attaquants devant lui, est à l’initiation et la finition des actions et peut jouer sur tout les flans de l’attaque (Baggio version 94, zola version Chelsea, Del Piero derrière Ravanelli et Vialli, Totti derrière Montella, Kaka derrière Schevchenko

    _ le numéro 10 par qui passe la plupart des ballons, fais jouer tous ses coéquipiers, à l’aise sur toutes les zones du terrain , plus à l’origine des actions (avant-dernière passe ou dernière passe) qu’à la finition (sinon c’est un trequatrista), donne le ryhtme du jeu (ralentissement ou accélération) (Zidane, Riquelme)

  5. Guillaume G. dit :

    Pour répondre à vos observations, il n’y a selon moi pas de nuance réelle dans le profil du joueur entre « faux neuf », « neuf et demi » et trequartista. La seule différence notable concerne finalement l’entourage tactique du joueur. Le premier sera aligné seul en pointe avec des attaquants très excentrés et chargés de mener des courses « à vol d’oiseau » vers le but lors des décrochages du 9. Le deuxième est accompagné d’un attaquant de pointe (même si Platini, qui se définissait comme tel, a parfois joué seul devant) et le troisième a des attaquants axiaux devant lui.

    Doit-on les appeler différemment pour autant? C’est ce besoin de nouvelle notion que j’ai du mal à comprendre et que je remets en question. Qu’il ait un ou deux médians défensifs devant lui, l’arrière central reste un arrière central, alors que son rôle est impacté par cette différence tactique (moins d’importance cruciale à la relance avec un double pivot, notamment). Pourquoi donc vouloir changer de nom parce que c’est du neuf que l’on parle, ou plutôt du trequartista et de son évolution en l’occurrence?

  6. jAX dit :

    Tout d’abord j’aimerai saluer le travail réalisé pour cet article qui est très enrichissant. La documentation est fournie, on en apprend vraiment sur quelque chose que personnellement je croyais ultra-moderne (Totti à la Roma). Un grand merci.

    Maintenant pour répondre à la question de l’article sur le pourquoi de cette terminologie, je pense tout d’abord que le football recèle encore d’un tas de rôle précis qui manque de définition. Comme c’est indiqué, les latéraux peuvent être plus ou moins offensifs, ils garderont la même appellation (« défenseur latéral ») pourtant Dani Alves n’a presque rien de commun avec Arbeloa. La nuance sera dans l’adjectif qui qualifiera le poste (arrière offensif ou défensif). Il arrive qu’on parle de « joueur de couloir » pour définir ceux qui évoluent sur les ailes dans un système à 3 défenseurs, pourtant « joueur de couloir » est aussi utilisé pour un milieu excentré dans un 4-4-2 (parler « d’ailier » paraît abusé tant c’est accordé au 4-3-3). Des tonnes de nuances ne sont pas considérés dans le football, d’où probablement ce désir (parfois excessif, ici je ne crois pas) de tout définir.

    En ce qui concerne le « faux 9 » ou « 9 menteur », son rôle est différent du 9 classique. Précisément parce que le Messi axial n’est, à l’origine, pas censé empêché ses partenaires de marquer (notamment les renards de couloir) mais plutôt en faire de réelles menaces pour les défenses. En ce sens, il n’est pas forcément « le buteur » comme le 9 classique. La singularité de son positionnement et de son comportement fait qu’il est différent de Benzema ou Zlatan qui eux assurent un minimum l’occupation de la défense. Il agit différemment des autres, c’est par son comportement réel (en opposition avec son comportement espéré)qu’il exige une appellation différente.
    Comme c’est écrit, l’idée de faux attaquant « existait » déjà c’est Messi et Guardiola qui ont exposé cela au grand public.

    L’exemple de l’arrière central n’est pas tout à fait vrai, on parlait le plus souvent de libéro ou de stoppeur. Aujourd’hui ça n’a plus vraiment de sens à cause des systèmes et des attentes liées au jeu du défenseur (vitesse, puissance, relance propre) mais les rôles existaient bien. On peut imaginer qu’en sortant un joueur de tout système classique et en lui donnant la liberté de jouer n’importe où sans tâche précise défensive si ce n’est d’apporter des aides dans la zone où il se trouve, on créerait un nouveau rôle qui nécessiterait une nouvelle appellation puisque inédit.
    Dans sa conférence c’est un peu ce qu’explique Guardiola, la zone qu’il ciblait pour Messi constituait un no man’s land pour la défense adverse d’où l’incapacité d’y répondre sans ouvrir un autre espace sur le terrain.

  7. xxss dit :

    Donc certains 10 avancent en 9 et d’autres reculent en meneurs réculés. Dans ce cas comment voulez-vous qu’on s’

  8. Madvin972 dit :

    Pour moi, la difference entre un 9 et faux neuf c’est que le faux 9 est a priori aligné en pointe mais décroche énormément laissant les espaces aux milieux ou autres  »ailiers ». Le 9 et-demie est, en quelque sorte un faux 10. J’entends par là qu’il joue derrière un  »vrai » 9 il se promène entre les lignes causant des problèmes de marquage aux défenseurs. Mais à la différence du 10, il n’a pas forcément le rôle de métronome. Il va plûtot chercher à conbiner avec son 9, en cherchant à profiter de ses remises de la tête si le 9 en questionn est doué dans le domaine aérienen ou sollicitant des une-deux. Je pense à l’association Pauleta Ljuboja au PSG saison 2003/2004 par exemple.

  9. Bernard Mendy dit :

    Médians ? Sérieusement ? Dites moi que c’est moi google translate le responsable… Parce que je suis allé vérifier et wiki parle bien de « midfielders » à savoir les milieux de terrains. Parce que si c’est volontaire, ça fait cuistre prétentieux (et je regrette que les Cdf & co aient cette fâcheuse tendance de prétention intellectuelle mal placée).

  10. Un belge dit :

    Plutôt que d’étaler son total manque de culture, mon voisin du dessus pourrait se renseigner sur les formulations des pays étrangers. Médian, expression belge, est tout aussi légitime que « milieu de terrain ».

  11. Bernard Mendy dit :

    Tout aussi légitime si on parlait de foot belge à des Belges…

  12. bobo Riquelme dit :

    Article intéressant. D’abord je trouve qu’il est important de souligner que cette distinction (9 ou faux 9, 9 et demi…) nait du fait que 2 joueurs ayant le même positionnement sur le schéma tactique de l’équipe aient des registres et des caractéristiques diamétralement opposé, bien que cela soit le cas pour d’autres postes sur le terrain sans que l’on fasse de différences, notamment le latéral ( arbeloa vs d.alves). Il ne faut pas oublier non plus que cela existe pour beaucoup de poste au milieu de terrain: mavuba et pirlo jouent tous deux mdef dans un milieu à 3 pourtant l’un a un rôle de sentinelle et doit couper les attaques adverses l’autre est ce qu’on appel un regista qui organise le jeu tel un 10 depuis plus bas, sans non plus parler de l’apparition des milieux relayeurs qui semblent avoir fait disparaitre les box to box alors que leurs caractéristiques convergent. Les appellation vont et viennent à mesure que le foot évolue et je ne trouve pas cela inutile de distinguer deux choses qui sont différentes. En effet le 9 pur, l’attaquant de pointe, le buteur comme son nom l’indique est celui qui enfile les pions, qui doit marquer pour récompenser le taff de l’équipe, c’est la définition universelle que l’on soit fan ou pas de foot, elle est identifiable par tous. Cette définition sous entends que le 9 ne participe pas ou peu au jeu et que sa mission est de marquer ( Higuain, mandzukic, drogba, klose … ). Or il existe désormais un bon nombre de joueurs qui souhaitent avant tout participer au jeu bien qu il soient alignés en pointe (tel que benzema) et qui n’eprouvent pas le besoin d être le scoreur de l’equipe tant d’autres monopolisent cette fonction alors qu’ils jouent aillier ( Ronaldo). C’est notamment pour cela que lorsque Messi jouait aillier droit au barca et enfilait les buts il n’était pas possible de le faire cohabiter avec un 9 pur ( éto’o, villa, zlatan même si dernier est pour moi un faux 9 qui veut à tout prix marquer) pour qui le but est une obsession. Il y a pour moi une vraie différence entre le buteur et le faux neuf, pour ce qui est du faux 9 vis à vis du 9 et demi c’est sensiblement la même chose seul le système change : benzema et un faux neuf mais si on met une pointe devant lui c est un neuf et demi, de ce fait il est difficile de ranger les joueurs dans des cases à part entières. Enfin le trequartista est pour moi plus un milieu offensif qu’on ne peut qualifier de numéro dix à proprement parler ( comme Zidane, Riquelme) puisque il partage le rôle avec un autre joueur généralement ( D.Silva/Nasri, Reus/Gotze à l époque bvb…) ils sont la  » race  » de joueurs les plus répandus de nos jours à mi chemin entre des ailiers et des n10. Plus qu’on le croirait c est le système de jeu qui donne un rôle au joueur,Ozil et James sont des dix pourtant il n’est pas rare de les voir placer en tant qu’ailiers mais leurs caractéristiques font qu’on ne peut les définir ainsi.

  13. maradona dit :

    Bobo Riquelme. Bravo, t’es un prof de foot. J’ai tout compris grace a ton intervention surtout appuyee par tes exemples.

  14. Les Dé-Managers : pour parler tactique, pas pour meubler. » Blog Archive » DE QUOI LE “FALSE” EST-IL LE NOM ? dit :

    […] connaissait déjà le “false 9″ (inventé par Francesco Totti, transfiguré par Lionel Messi), le “false 6″ (brillamment […]

  15. L’Instant X : l’Allemagne, un K.-O. en deux tempswww.msgqgsb.com dit :

    […] mais il a occupé un rôle particulier. Lui, le joueur offensif polyvalent, a pris place en pointe. Une fonction d’attaquant fuyant, de faux numéro 9 identique à celui de Thomas Müller en dé…, dans laquelle il s’est d’abord montré bien discret. Jusqu’à cette 113e minute, […]

  16. Le bilan tactique du Mondialwww.msgqgsb.com dit :

    […] certains noteront une certaine ironie à voir Mario Götze marquer le but du titre dans un rôle de « faux numéro 9 » popularisé par Lionel Messi au FC Barcelone et aujourd’hui […]

  17. Benzema, comment et pourquoi ? – La 25ème heure dit :

    […] Griezmann est à l’instar de Benzema, un attaquant non-conventionnel des plus conventionnels (faux 9). Ne vous y trompez pas, le joueur aligné en profil et place de KB9, c’est Grizzi. Et dès […]

  18. Benzema, le retour du roi? – Frenchies dit :

    […] d’Or. Rouage indispensable des trois dernières C1 remportées par le Réal Madrid, il paie le rôle de faux 9 ou presque 10 qu’il a longtemps endossé, pour l’artilleur portugais CR7. Karim Benzema sépare tant les […]

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