En vous connectant, vous certifiez n'avoir jamais trompé votre club favori. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Foot et politique

Le fil politique est un fil du rasoir, alors évitons de nous y couper. Par ailleurs, n'oublions pas que son but est d'accélérer l'avènement du grand soir, un de ces quatre matins!

  • Pascal Amateur le 30/09/2022 à 10h12
    C'est oublier (mais des juristes seront plus précis) que l'imprescriptibilité des crimes contre l'humanité a suscité de nombreux débats, et je pense que son fondement peut demeurer contesté/contestable. Il est né d'une situation exceptionnelle marqué d'une culpabilité elle-même folle. Est-ce une bonne chose ? Ce n'est pas sûr, et en tout cas cela est venu remettre en question tout le fondement social et juridique de la prescription.

  • blafafoire le 30/09/2022 à 10h16
    Ok, dernier commentaire pour moi et je sors de cette discussion sans intérêt ou presque :

    1. Je maintiens que Badinter n'est pas la "sage" qui vient dispenser la bonne parole pondérée. Son évocation du crime contre l'humanité est une preuve pour moi qu'elle n'a pas compris le débat ou qu'elle préfère le discréditer plutôt que de lui accorder l'attention qu'il mérite.
    2. Le débat sur la prescription part d'une certaine réalité : il semblerait (j'insiste sur le conditionnel) que les cas de dénonciations de viols après prescription soit un peu trop nombreux pour qu'on puisse se contenter de répondre "ah dommage, fallait se réveiller avant ma petite dame, le délai administratif est passé, la prochaine fois que ça arrive pensez à porter plaine un peu plus tôt". Si la simple réponse de la société à un problème aussi grave, c'est : la justice c'est le droit et le droit est parfait, alors on n'est effectivement pas d'accord. Ce qui ne veut pas dire que c'est forcément par le droit qu'il faut régler ce problème, mais si problème il y a, merci de ne pas comparer ceux qui veulent le résoudre à des négationnistes, quand bien même on est en désaccord avec eux (notez bien que je ne fais pas partie de ceux qui veulent l'imprescribilité, au contraire)
    3. @utaka + Aulas tique : Tout le monde est d'accord avec l'idée de gradation des peines mais en dessiner l'échelle et la hiérarchie est une autre histoire. Ce que font les féministes n'est rien d'autre que ce que font tous les lobbyistes, groupes de pression, ligues de vertus, syndicats, avant elles depuis des lustres : essayer de faire modifier cette échelle. On peut déplorer l'outrance, elle est consubstantielle à ce type de pratique, mais on remarquera justement dans l'itw de Badinter que l'outrance n'est pas spécifique à Sandrine Rousseau.

  • Edji le 30/09/2022 à 10h30
    Je partage totalement tes doutes ; autant le concept de crimes contre l'humanité me paraît salutaire pour marquer la spécificité de l'infraction en cause, autant y associer cette particularité de régime (= l'imprescriptibilité) m'a toujours semblé éminemment discutable en ce qu'elle affadit le concept tout aussi cardinal (à mes yeux) de prescription.

  • John Six-Voeux-Berk le 30/09/2022 à 11h21
    Je crois que Pascal A. a déjà évoqué l'hypothèse que la prescription libère paradoxalement la victime : victime qui n'est pas toujours prête à être douloureusement déboutée par la justice sur le mode du « parole contre parole ». Celles qui dénoncent avant la prescription doivent affronter le risque d'un échec lié à la nature même de ce qu'elles ont subies (viols sans témoin par exemple), et à un retour de bâton encore plus douloureux. C'est pour cela que le simple appel à la responsabilité des victimes ou au contraire à un allongement du délai de prescription ne répondent pas forcément au problème.

  • Easy Sider le 30/09/2022 à 11h22
    Je suis bien d'accord avec toi sur l'essentiel, mais il y a un point sur lequel je pense que toute discussion sur le sujet "violences sexuelles et justice" achoppera de toute façon en dernier ressort : dès que la quasi immédiateté des faits est produite, récolter des preuves matérielles devient quasiment impossible. Or, aujourd'hui, pour mettre quelqu'un en examen, il faut produire des indices graves et concordants. Donc déjà pour ce type d'affaire, à part avoir 15 accusatrices comme pour PPDA, ça se complique.

    C'est aussi pour ça que les slogans du type "1% des viols sont condamnés en justice" sont très importants pour la communication, la sensibilisation des victimes mais aussi des mecs, bref pour tout le volet éducatif et politique, mais au niveau judiciaire sont plutôt inopérants (et donc peuvent mener à une minimisation du problème): oui, heureusement en France aujourd'hui on essaie tant que faire ce peut de ne condamner personne en absence de preuve matérielle, ce qui semble être un modèle de justice plutôt sain.

    Se conjuguent donc la difficulté pour les victimes de se saisir immédiatement de tout ce qu'il y aurait à faire pour enclencher une suite judiciaire et la difficulté même du besoin d'immédiateté de constatation matérielle.

    Donc, la nécessité de tout faire pour que les victimes puissent porter plainte immédiatement, et là on passe tout en revue : de la honte supposée de vivre un tel événement et qu'il faille le cacher dans un premier temps, à l'accueil dans les commissariats, en passant par l'éducation de tout le monde dès le plus jeune sage face aux comportements liés aux VS ( ce qui reste quand même le plus important pour nous en tant que société).

    A partir de tout ça, la prescription à dix ans ou imprescription à vie...je comprends très bien le raisonnement qu'il y a derrière en termes de sentiment de reconnaissance de la part des victimes, aucun soucis là dessus, mais si c'est pour atterrir sur des tonnes de non-lieux ou d'acquittements (et donc de réhabilitation a posteriori des mis en cause?) on peut aussi se poser la question du bien fondé d'une telle idée à appliquer juridiquement.

    Et, donc, on peut faire tout ce qu'on veut, tant que les victimes ne porteront pas plainte immédiatement ou qu'on ne leur permettra pas de le faire de façon facilitée, je ne vois pas bien comment on pourrait faire évoluer le truc juridiquement. Ce qui ne signifie pas que je souhaite qu'on reporte toute la responsabilité sur les victimes en question.

    A moins, donc, de condamner à la pelle sans preuves matérielles quinze ans plus tard. Ce qui n'est, pour le coup, pas vraiment une option au niveau de mon idée personnelle d'un système judiciaire équitable.

  • Label Deschamps le 30/09/2022 à 11h49
    Prétendre qu'Elisabeth Badinter ne comprend pas le débat a une bonne gueule de mansplaining. Son approche de juriste est certes peu empathique et un peu abrupte à entendre pour des victimes ayant vécu des événements très désagréables émotionnellement mais plutôt fondée et rationnelle malgré tout.

  • Red Tsar le 30/09/2022 à 12h11
    Pour élargir un peu, la manière dont sont traitées actuellement les VSS dans les médias pose au moins deux problèmes.

    1- Qui parle ? À mes yeux, il y aurait trois paroles légitimes (je peux en oublier) :
    - des personnes représentatives (partis, syndicats, associations...) qui peuvent dire de la m****, mais dont la parole doit être prise en compte par ce qu'elles « pèsent » dans la société,
    - de réels experts du sujet, sociologues ou professionnels, par exemple,
    - des témoignages dans le cadre d'enquêtes bien construites.
    Quand on donne la parole à des De Haas, des Coffin ou des Fourest, voire des Badinter*, on donne la parole à de pures constructions médiatiques qui, au fond, ne représentent rien qu'elles-mêmes. Il y a d'ailleurs des pages très éclairantes dans Le Génie lesbien, sur la manière dont ces personnes ont compris comment fonctionne le système médiatique pour s'y faire une place. Globalement, je suis toujours très gêné par la façon dont la parole des concernés est captée par des pseudo-intellectuels.

    2- De quoi on parle ? Des affaires mettant en scène de grandes personnalités. Mais dans plus de 99 % des cas, les affaires de VSS restent dans l'anonymat et auront, au plus, trois lignes dans Le Courrier Picard. Les victimes présentées dans les médias (jeunes journalistes face à PPDA, la Familia Grande...) sont des personnes socialement bien « dotées ». Or beaucoup de victimes de VSS ont des revenus précaires et ne peuvent pas quitter leur violenteur ou se tourner facilement vers un avocat ou un thérapeute. Elles sont souvent socialement isolées, et souvent plus encore depuis qu'elles sont avec leur violenteur. Elles ont moins de capital culturel et recourir à la justice leur est plus dur. Oui, c'est difficile à croire, mais apparemment il y a des gens qui vivent en... province. Qui logent dans des... F2 ou en... lotissements pavillonnaires. Faut-il les punir de leur manque de goût ?

    Bref, le débat médiatique tel qu'il est aujourd'hui est parfait pour générer du buzz, du clash, du retweet, etc. Mais pour comprendre la réalité des VSS et les traiter, j'ai comme un doute.

    Indirectement, si vous pouvez lire Le Monde daté du 29, vous y trouverez une effroyable enquête sur une filière de traite de femmes (isolées, précarisées, manipulées...) en lien avec l'industrie du porno.


    * J'ai l'impression qu'il y a aussi une fracture générationnelle sur Badinter, et pas seulement politique. Pour moi, elle ne représente rien. Mais je peux concevoir qu'elle incarne une forme d'autorité morale pour ceux qui sont nés une décennie plus tôt, à chacun ses fantasmes, si je puis dire. Je respecte.

  • Maurice Eculé le 30/09/2022 à 12h12
    C'est fondé et rationnel de dire par exemple aux victimes de PPDA qu'elles n'ont pas pris leurs responsabilités (sic) à n'exposer les faits qu'elles ont subis que maintenant ?
    Il y a moyen de défendre en bon juriste la prescription sans l'agrémenter de ce genre de propos.

  • Label Deschamps le 30/09/2022 à 12h19
    Du point de vue de l'efficacité judiciaire, oui, c'est fondé. Après, il est tout à fait compréhensible que ce ne soit pas la préoccupation principale des victimes et que ça ne leur paraisse pas une réponse adaptée à leurs priorités. C'est dénué d'empathie et de ménagement, donc difficile à entendre, ça n'en n'est pas débile ou abject pour autant.

  • Tricky le 30/09/2022 à 12h21
    Son approche de ?