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Foot et politique

Le fil politique est un fil du rasoir, alors évitons de nous y couper. Par ailleurs, n'oublions pas que son but est d'accélérer l'avènement du grand soir, un de ces quatre matins!

  • Edji le 30/09/2022 à 09h10
    Elle ne dit absolument pas n'importe quoi (en tout cas nettement moins que des cédéfistes sur cette même page) ; et la référence au statut d'intellectuelle ne consistait nullement pour moi à lui conférer un rang d'autorité supérieure, simplement à juger ton procès (toi et d'autres) en absence d'empathie comme déplacé, dès lors que son rôle n'est pas d'écouter les victimes mais de livrer son opinion sur un système => concret vs abstrait, si tu préfères, et l'un n'est pas "supérieur" à l'autre.
    J'avoue pour le reste trouver cette détestation pavlovienne de Badinter assez préoccupante.

  • Edji le 30/09/2022 à 09h11
    Et c'est à cause de la prescription des infractions concernées ?

  • Tricky le 30/09/2022 à 09h14
    Non mais je te rappelle que ce n'est pas moi qui ai mis ça sur le terrain de la prescription

  • Tricky le 30/09/2022 à 09h21
    Le detestation pavlovienne provient sans doute de ce qu'elle intervient sur une chaîne de grande audience pour tenir ce genre de propos. Promis je n'ai pas d'alerte Google Elisabeth Badinter (je n'ai pas du penser à elle depuis ses moments séminaux sur l'islamophobie et ça commence à dater), mais appeler les femmes victimes de violences à prendre leur responsabilités (je n'en revient pas d'écrire ça) n'est tout de même pas anodin.

    Mais ce concret vs. abstrait est en revanche extrêmement intéressant.

  • AS Roma Gricole le 30/09/2022 à 09h26
    C'est bien le signe d'une scission : certains trouvent Rousseau dangereuse, d'autres trouvent Badinter détestable.
    Je ne suis pas sûr qu'il y ait un terrain d'entente possible. Je l'espère, mais là comme ça je ne vois pas.

  • Aulas tique le 30/09/2022 à 09h30
    Les gars, on va pas s'engueuler pour des histoires de gonzesses!
    (repose le torchon après avoir essuyé quelques verres).

  • Luis Caroll le 30/09/2022 à 09h32
    Scission vieille comme le monde entre ceux qui pensent que la fin justifie les moyens et ceux qui pensent le contraire.
    Et on n'a pas beaucoup d'exemples de réconciliation dans l'histoire, en effet.

  • Josip R.O.G. le 30/09/2022 à 09h40
    Bien sûr.
    Mais la prescription des VS est de 10 20 ou 30 ans selon la gravité des faits et l'âge de la victime, délai décompté à compter de leur majorité pour les mineurs
    Ça laisse le temps - 48 ans maximum donc - de porter plainte ou de passer à autre chose.
    C'est pas du mépris ou un manque d'empathie, c'est la vie.
    La société a tendance à imposer à celles et ceux ayant subi des VS une position victimaire plus profonde que celle réservée aux autres victimes de crimes, attentatoires à la vie par exemple en les mettant via l'imprescriptibilité au niveau des génocides ou des crimes contre l'humanité
    On veut leur imposer une imprescriptibilité de l'irréparation qui si elle se comprend dans la douleur collective et indicible de la Shoah ou des massacres du Rwanda est moins compréhensible collectivement pour les VS et se rapproche plus d'une certaine vengeance privée compréhensible dans l'intime mais que la société se doit de gommer, comme elle l'a fait avec la peine de mort.
    Je sais que j'emprunte une voie difficile mais croyez bien qu'elle ne caractérise ni un manque d'empathie pour les victimes, ni une minimisation des VS mais plutôt un point de vue détaché qui doit être celle de tout indécrottable juriste.

  • Pascal Amateur le 30/09/2022 à 09h49
    Eh bien il me semble justement que la prescription et ses délais variables (cf. le message de Josip) sont ce compromis même.

  • Tricky le 30/09/2022 à 09h52
    Oui, mais justement.

    C'est la position d'un indécrottable juriste.

    On peut ne pas la partager, on peut par exemple éventuellement arguer de ce qu'il n'y a pas nécessairement dégradation du statut des crimes contre l'humanité au seul motif que d'autres crimes deviendrait imprescriptibles, on peut même dire ok mais dans ce cas alignons le délai des crimes contre majeurs sur celui des crimes contre mineurs et/ou allongeons encore les délais, on peut contester la prévalence de la dimension intime quand on est à ce niveau de systématisation des agressions mais au moins elle a un fondement articulé.

    C'est tout de même autre chose qu'un balbutiement énervé d'une supposée intellectuelle dans une matinale.