La morale dans le milieu du football, le rapport des jeunes à l’argent, l’amour du maillot, les petits arrangements entre clubs, les conseillers toxiques… Depuis plusieurs semaines, tous ces sujets sont plus ou moins bien traités en filigrane du cas Florian Thauvin. Une fois la pression retombée, on se rend compte qu’il en est un qui n’a été que trop peu évoqué : les qualités sportives du joueur. Si le LOSC l’avait recruté en janvier, c’était dans le but de le faire jouer. Et sans lui, c’est une belle option tactique qui disparaît.
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Si la plupart des techniciens ont des principes, leur idéologie footballistique s’avère souvent élastique. En particulier lorsqu’ils ne disposent pas de moyens colossaux pour façonner leur effectif selon leurs utopies tactiques. Rudi Garcia ne dispose pas de ces moyens colossaux à Rome mais il fait partie d’une communauté de penseurs radicaux, finalement plutôt restreinte : les fanatiques de la possession, du jeu court, des gammes répétées au milieu de terrain. Lire la suite ‘RUDI GARCIA LOCA, L’AS ROMA DE NOS JOURS’ »

Dans la vie comme le sport rien n’arrive ex nihilo, seule la démonstration permet l’appréciation. Mais, sans une étude attentive et des outils de contrôle, avoir fait revient parfois à ne plus avoir besoin de faire. Et les qualités supposées de beaucoup de joueurs et équipes ne sont rien d’autre qu’un souvenir mythifié jamais réactualisé. Entre volonté d’y croire et réalité du terrain, comment évaluer les footballeurs et leur légitimité à joueur ? Doit-on prendre en compte leur carte de visite, le passé, ou se contenter des prestation, le présent, pour s’assurer le meilleur futur ?
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A l’origine de ce texte, deux statistiques futiles comme on en lit tant d’autres. Primo, Rennes est la seule équipe de Ligue 1 à avoir trois joueurs dépassants les 10 buts cette saison. Secundo, c’est aussi la première fois en dix ans que Rennes finit en seconde partie de tableau… De là à voir une troublante corrélation, il n’y a qu’un pas que nous ne franchirons pas sans avoir au préalable disserté sur cette question vieille comme le football : l’union fait-elle vraiment la force ?

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Les quatre formations présentes en finale européenne cette saison présentent un point commun finalement assez banal : elles évoluent avec un seul attaquant de pointe. Mais, là où Cardozo et Torres attendent le plus souvent les ballons dans la surface, ce qui n’est pas forcément une mauvaise idée quand vous avez Gaitan ou Mata pour vous les amener, Lewandowski et Mandzukic courent beaucoup, au détriment parfois de leur efficacité. Une faculté pourtant très utile pour l’équilibre de leur équipe, que ces buteurs costauds mais modernes, ouvriers du collectif, tirent vers le haut.

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Wayne Rooney a ceci de fascinant qu’il est intrinsèquement moyen. Petit, trapu et chauve, Rooney est un joueur rustre. A la différence des Ronaldo, Messi ou Van Persie, pour ne citer que ceux à qui on le compare trop souvent, Wayne Rooney n’est pas doté d’affriolantes facultés techniques, et encore moins de cette élégance qui fait les joueurs de classe mondiale.

Ses passes comme ses dribbles sont rarement surprenants, la faute à un pied gauche très limité et à une silhouette de boxeur alcoolique. On le connaît surtout pour ses tirs de loin et son jeu de bourrin, qui lui valent l’admiration ou le dénigrement des spectateurs. On évoque ainsi son esprit de « guerrier », de « mort de faim » prompt à se sacrifier pour son équipe, idéal mythifié du football à l’anglaise : un joueur « tout en puissance », disent les commentateurs qui voient là sa principale – et unique ? – qualité. Mais Rooney est bien plus que cela, et surtout : il n’est rien de cela.
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Francesco Totti est fascinant. Quelle que soit la relation qu’on entretient avec lui, supporteur, amateur, rival, il fascine l’autre, pour sa trajectoire, sa technique, sa créativité. Quand on on avait un jour demandé à Zdenek Zeman de lister les trois meilleurs joueurs italiens, le Tchèque avait répondu « Totti, Totti et Totti ». Au-delà de la poésie qu’elle renferme, la formule du doublement ancien coach de la Roma raconte bien les qualités de ce penseur.

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Le meneur de jeu à l’ancienne, ce poste associé au fameux numéro 10, n’est pas encore tout à fait mort, mais il est très mal en point. Tandis que les médecins, à son chevet, se demandent s’il vaut le coup de le laisser vivoter en le maintenant sous respiration artificielle, les théories sur les causes de son état se font plus précises. Un thème central : la polyvalence. Une idée générale : avoir une excellente vision du jeu et qualité de passe ne suffit plus à se démarquer des neuf autres joueurs de champ. L’évolution de la carrière de Steven Defour, Axel Witsel et Marouane Fellaini, trois anciens partenaires du Standard aux destins bien distincts, en est une preuve éclatante.

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C’est l’un des principes fondateurs de l’occupation d’un terrain, et pourtant l’un des plus complexes à disserter. De fait, comment traduire en termes concrets cette notion si abstraite de “vide”, autrement dit des zones de “non-jeu”, dans une discipline essentiellement focalisée sur le ballon et les quelques joueurs qui l’entourent ? La bonne compréhension du sujet tient à trois questions fondamentales, mutualisant des analyses à la fois pratiques (géographie footballistique) et théoriques (esthétiques et philosophie du jeu sans ballon)

  • qu’est-ce que le vide dans le football, et de quels facteurs dépend-il ?
  • dès lors, comment le créer, ou du moins le générer en fonction d’un plan de jeu donné ?
  • enfin, comment l’exploiter de manière optimale, dans le cadre ou non dudit plan de jeu ?

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Ca avait tout l’air d’un essai, c’est devenu mode puis tendance, et peut désormais être considéré comme un vrai rôle. Le wrong footed winger, que l’on pourrait traduire par ailier en faux pied, n’est pas un énième micro-phénomène auquel quelques théoriciens du football accordent trop d’importance mais bien une vraie révolution tactique. Et c’est tout le concept même d’ailier qui s’en trouve bouleversé.

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