L’été dernier, le transfert de Mesut Özil à Arsenal, qui plus est pour 50 millions d’euros, a été l’une des grandes surprises du mercato. Les Gunners pistaient prioritairement un avant-centre. Les échecs des pistes Ba, Suarez et Higuaín tendaient, en outre, à démentir les intentions pour une fois dépensières d’Arsène Wenger.
Lire la suite ‘L’ÖZIL BRITANNIQUE’ »

En revenant de Madrid, Ricardo Kaka n’a sans doute pas reconnu les visages qui peuplent le vestiaire de l’AC Milan. Depuis son départ, les historiques d’Ancelotti ont tous disparu, à la retraite ou indésirables. Pourtant, l’arbre de Noël demeure. Contre l’Ajax mercredi soir, Max Allegri disposa son équipe en 4-3-2-1, jusqu’à ce que l’expulsion de Montolivo modifie ses plans. Lire la suite ‘4-3-1-2, ÉQUILIBRE INSTABLE ET JAMES RODRIGUEZ’ »

Quand tout le monde s’agite, lui se tient à distance. Loin de ses partenaires, du ballon, de l’effervescence. Si on n’a pas fait attention à la feuille de match, on a de grandes chances de ne pas remarquer qu’il est sur le terrain. Sans réel poste, sans influence sur le jeu, il ne sert virtuellement à rien pendant la grande majorité de la rencontre. Si Thomas Müller est là, quelque part hors du champ de la caméra, il y a pourtant une raison. Et c’est dans cette invisibilité que se trouve l’explication.
Lire la suite ‘THOMAS MÜLLER, LE GÉOMÈTRE INCOMPRIS’ »

En 1797, dans Essai historique, politique et moral sur les révolutions anciennes et modernes, considérées dans leurs rapports avec la Révolution française, Chateaubriand la définissait comme le « passage d’un état des choses à un autre », tandis que le latin « transire » signifie, plus poétiquement, « passer de l’autre côté ». Adaptée au football, la « transition » relève d’un fait plus concret, plus visuel. L’observer, c’est se rendre compte de son essentialité et de son importance grandissante comme conséquence de la toute-puissance du pressing. Auparavant instant de liberté (voir un joueur remonter librement le ballon est fascinant lorsqu’on regarde un match d’il y a quelques décennies), la transition est devenue un temps de combat.

Lire la suite ‘D’UNE PHASE À L’AUTRE, LE FOOTBALL ET SES TRANSITIONS’ »

Quand on est mené au score, la logique veut qu’on essaie d’égaliser, donc de marquer. Et pour tromper le gardien adverse, cette même logique voudrait qu’on insiste sur le rôle des attaquants, joueurs dont c’est la fonction et qui ont les qualités pour pousser le ballon dans le but. On pourrait alors supposer qu’en multipliant le nombre d’attaquants, on augmenterait d’autant ses chances de marquer, avec bien entendu le risque d’être pris en défaut défensivement. L’équation n’est pourtant pas aussi simple qu’on pourrait le penser. Car le football est un jeu d’espace, et pour que le surnombre dans une zone soit utile, encore faut-il que l’action s’y déroule. L’Atlético en a fait l’amère expérience contre l’Espanyol ce week-end.

Lire la suite ‘EMPILER N’EST PAS MARQUER : L’EXEMPLE DE L’ATLÉTICO’ »

A qui appartient l’animation du jeu ? La question – rhétorique – peut sembler absurde. Elle transparaît pourtant quotidiennement dans les déclarations de joueurs, entraîneurs et journalistes, qui exigent des « grosses équipes » qu’elles prennent le jeu à leur compte. Et légitiment par la même occasion une certaine unilatéralité d’un sport qui, pourtant, devrait opposer deux équipes d’égal à égal. Cette injustice, perpétrée par les discours autant que par le jeu effectif, se traduit par des enjeux très concrets. Décryptage militant.

Lire la suite ‘DEVOIR D’INGÉRENCE FOOTBALLISTIQUE’ »

Pep Guardiola n’invente rien, il prend des modèles existants et les détourne, expérimente dans le but de les sublimer. Avec succès souvent, même si sa jeune carrière d’entraîneur l’a toujours mise dans les conditions avantageuses d’avoir un groupe de grande qualité. Pourtant, depuis le début de saison, le Bayern tâtonnait, et si son équipe gagnait relativement facilement la bataille de la possession, le jeu se résumait souvent à de longues phases de possession suivies de centres sur la tête de Mandzukic. Un pis-aller, un aveu de faiblesse démontrant les limites du jeu au sol. Suffisant pour gagner la plupart du temps certes, mais loin des standards de jeu beaucoup plus pragmatiques et efficaces de Jupp Heynckes. La victoire face à City sonne pourtant comme une alerte : la patte Guardiola est en train de prendre et le Bayern a ce qu’il faut pour emmener encore plus loin le tiki taka.

Lire la suite ‘FAIRE-PART DE NAISSANCE : LE BAYERN GUARDIOLESQUE’ »

En entamant sa partie contre Hong Chang-sik lors de la Coupe KAT 2003, le sud-coréen Lee Se-Dol savait peut-être qu’il allait graver son nom dans l’Histoire du go. Ce dont il ne se doutait pas, c’est qu’il inspirerait quelques années plus tard des réflexions tactiques portant sur Giroud, Gomis, et tant d’autres joueurs si facilement dénigrés. Des joueurs inutiles et pourtant essentiels, trop souvent sacrifiés sur l’autel d’un football total ivre de ses propres excès, et qui mériteraient d’être enfin glorifiés. Remercions donc le go de nous en donner ici l’occasion.

Lire la suite ‘HIKARU NO GOAL : LOIN DU JEU, LOIN DU COEUR’ »

Le football évolue et se réinvente constamment, et la complexification du sport cause de nombreux vides dans sa nomenclature. Lier signifié et signifiant, pour plaire à Saussure, devient de plus en plus ardu à mesure que l’éventail des composantes du foot, non pas s’élargit, mais se divise en d’innombrables catégories aux différences parfois infimes. On emprunte des termes aux langues étrangères ici et là (« enganche« , « regista« ), on les adapte souvent à notre langue, sans pour autant réussir à embarquer avec nous tout le sens contenu dans l’idiome original. Lire la suite ‘L’ÉPANOUISSEMENT DU « FALSE 6 » À TRAVERS LE CAS PARISIEN’ »

On ne compte plus équipes qui « penchent à gauche » – comprenez, les équipes dont le barycentre se déporte inévitablement vers le couloir occidental. Ces dernières années, chaque compétition majeure a ainsi été marquée par l’explosion de ceux que nous baptiserons gauchistas. De Fábio Coentrão à Frank Ribéry en passant par Cristiano Ronaldo ou Jordi Alba : tous auront propulsé à eux-seuls leurs équipes respectives, au point qu’on oublie presque aujourd’hui leurs homologues du couloir droit. Comment l’expliquer ? Et plus précisément : le football moderne est-il naturellement déséquilibré ?

Lire la suite ‘LE COULOIR GAUCHE EST-IL EXTRINSÈQUEMENT SUPÉRIEUR ?’ »