Archive for the ‘ANALYSE’ Category

En revenant de Madrid, Ricardo Kaka n’a sans doute pas reconnu les visages qui peuplent le vestiaire de l’AC Milan. Depuis son départ, les historiques d’Ancelotti ont tous disparu, à la retraite ou indésirables. Pourtant, l’arbre de Noël demeure. Contre l’Ajax mercredi soir, Max Allegri disposa son équipe en 4-3-2-1, jusqu’à ce que l’expulsion de Montolivo modifie ses plans. Lire la suite ‘4-3-1-2, ÉQUILIBRE INSTABLE ET JAMES RODRIGUEZ’ »

Quand tout le monde s’agite, lui se tient à distance. Loin de ses partenaires, du ballon, de l’effervescence. Si on n’a pas fait attention à la feuille de match, on a de grandes chances de ne pas remarquer qu’il est sur le terrain. Sans réel poste, sans influence sur le jeu, il ne sert virtuellement à rien pendant la grande majorité de la rencontre. Si Thomas Müller est là, quelque part hors du champ de la caméra, il y a pourtant une raison. Et c’est dans cette invisibilité que se trouve l’explication.
Lire la suite ‘THOMAS MÜLLER, LE GÉOMÈTRE INCOMPRIS’ »

En 1797, dans Essai historique, politique et moral sur les révolutions anciennes et modernes, considérées dans leurs rapports avec la Révolution française, Chateaubriand la définissait comme le « passage d’un état des choses à un autre », tandis que le latin « transire » signifie, plus poétiquement, « passer de l’autre côté ». Adaptée au football, la « transition » relève d’un fait plus concret, plus visuel. L’observer, c’est se rendre compte de son essentialité et de son importance grandissante comme conséquence de la toute-puissance du pressing. Auparavant instant de liberté (voir un joueur remonter librement le ballon est fascinant lorsqu’on regarde un match d’il y a quelques décennies), la transition est devenue un temps de combat.

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Quand on est mené au score, la logique veut qu’on essaie d’égaliser, donc de marquer. Et pour tromper le gardien adverse, cette même logique voudrait qu’on insiste sur le rôle des attaquants, joueurs dont c’est la fonction et qui ont les qualités pour pousser le ballon dans le but. On pourrait alors supposer qu’en multipliant le nombre d’attaquants, on augmenterait d’autant ses chances de marquer, avec bien entendu le risque d’être pris en défaut défensivement. L’équation n’est pourtant pas aussi simple qu’on pourrait le penser. Car le football est un jeu d’espace, et pour que le surnombre dans une zone soit utile, encore faut-il que l’action s’y déroule. L’Atlético en a fait l’amère expérience contre l’Espanyol ce week-end.

Lire la suite ‘EMPILER N’EST PAS MARQUER : L’EXEMPLE DE L’ATLÉTICO’ »

Le football évolue et se réinvente constamment, et la complexification du sport cause de nombreux vides dans sa nomenclature. Lier signifié et signifiant, pour plaire à Saussure, devient de plus en plus ardu à mesure que l’éventail des composantes du foot, non pas s’élargit, mais se divise en d’innombrables catégories aux différences parfois infimes. On emprunte des termes aux langues étrangères ici et là (« enganche« , « regista« ), on les adapte souvent à notre langue, sans pour autant réussir à embarquer avec nous tout le sens contenu dans l’idiome original. Lire la suite ‘L’ÉPANOUISSEMENT DU « FALSE 6 » À TRAVERS LE CAS PARISIEN’ »

Si la plupart des techniciens ont des principes, leur idéologie footballistique s’avère souvent élastique. En particulier lorsqu’ils ne disposent pas de moyens colossaux pour façonner leur effectif selon leurs utopies tactiques. Rudi Garcia ne dispose pas de ces moyens colossaux à Rome mais il fait partie d’une communauté de penseurs radicaux, finalement plutôt restreinte : les fanatiques de la possession, du jeu court, des gammes répétées au milieu de terrain. Lire la suite ‘RUDI GARCIA LOCA, L’AS ROMA DE NOS JOURS’ »

Dans la vie comme le sport rien n’arrive ex nihilo, seule la démonstration permet l’appréciation. Mais, sans une étude attentive et des outils de contrôle, avoir fait revient parfois à ne plus avoir besoin de faire. Et les qualités supposées de beaucoup de joueurs et équipes ne sont rien d’autre qu’un souvenir mythifié jamais réactualisé. Entre volonté d’y croire et réalité du terrain, comment évaluer les footballeurs et leur légitimité à joueur ? Doit-on prendre en compte leur carte de visite, le passé, ou se contenter des prestation, le présent, pour s’assurer le meilleur futur ?
Lire la suite ‘SOUVENIRS FANTASMÉS ET AVENIR ESPÉRÉ : LE FOOTBALLEUR À L’ÉPREUVE DU TEMPS’ »

Les quatre formations présentes en finale européenne cette saison présentent un point commun finalement assez banal : elles évoluent avec un seul attaquant de pointe. Mais, là où Cardozo et Torres attendent le plus souvent les ballons dans la surface, ce qui n’est pas forcément une mauvaise idée quand vous avez Gaitan ou Mata pour vous les amener, Lewandowski et Mandzukic courent beaucoup, au détriment parfois de leur efficacité. Une faculté pourtant très utile pour l’équilibre de leur équipe, que ces buteurs costauds mais modernes, ouvriers du collectif, tirent vers le haut.

Lire la suite ‘LE BUTEUR TRAVAILLEUR, QUAND MARQUER N’EST PAS UNE FINALITÉ’ »

Francesco Totti est fascinant. Quelle que soit la relation qu’on entretient avec lui, supporteur, amateur, rival, il fascine l’autre, pour sa trajectoire, sa technique, sa créativité. Quand on on avait un jour demandé à Zdenek Zeman de lister les trois meilleurs joueurs italiens, le Tchèque avait répondu « Totti, Totti et Totti ». Au-delà de la poésie qu’elle renferme, la formule du doublement ancien coach de la Roma raconte bien les qualités de ce penseur.

Lire la suite ‘TOTTI, QUAND LA TACTIQUE N’EST PLUS PERTINENTE’ »

En 2000, lorsque Carlo Mazzone, entraîneur de Brescia, explique à Andrea Pirlo qu’il va jouer plus bas, les deux protagonistes n’imaginent pas le courant qu’ils viennent de lancer. Un courant contraire à l’époque : placer un 10 en 6 alors que la référence du poste se nommait Claude Makélélé. Mazzone et l’ancien nerazzurro flirtaient avec la folie. Marcelo Bielsa a dit un jour : « Un homme avec des idées neuves est un fou jusqu’à ce que ses idées triomphent. » Carlo Mazzone et Andrea ne furent pas déments très longtemps, et un autre Carlo, Ancelotti cette fois-ci, profita de l’avant-gardisme de son homonyme. Six ans plus tard, les Rossoneri avaient disputé trois finales de Ligue des Champions, avec deux victoires à la clé.
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