Premier League et foot anglais

Le rendez-vous des amateurs du foot venu d'Angleterre, qui sent la sueur de pub et la bière chaude.

sansai le 27/08/2022 à 15h28

Gros coup de cœur pour le môme Bella-Kotchap. Quel prodige !
romainusa le 27/08/2022 à 16h33

Jah fête et aime dorer Anne aujourd'hui à 15h24
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Merci, je n'avais pas vu le lien. Et c'est la réponse que je craignais. Je trouve déjà absurde ce port de vêtements uniforme mais en plus si renvoi chez lui de l'élève ou détention, c'est carrément aberrant.
Heureusement qu'on n'a pas (plus) ça en France…
L'amour Durix le 27/08/2022 à 16h39

Quand Liverpool fâché, lui toujours faire ainsi ?
Après un début de saison chaotique, Roberto Firmino a choisi de distribuer, et c'est la bouche de Jason qui ramasse.
Pascal Amateur le 27/08/2022 à 17h34

En réponse à L'héroïk Cana le 21/08/2022 à 18h55
(voir le message)

Voilà.
Mevatlav Ekraspeck le 27/08/2022 à 18h07

J'avais pas trouvé Liverpool formidable.

Bon.

Voilà voilà voilà…
Gouffran direct le 27/08/2022 à 18h24

C'est sûr que coller une volée à une petite équipe ça pose les bases d'une belle saison.
Mangeur Vasqué le 28/08/2022 à 12h48

En réponse à romainusa le 27/08/2022 à 14h55
(voir le message)

il est obligatoire cet uniforme ? Sous-entendu, si un élève ne le porte pas / achète pas, que risque-t-il ?

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Oui, c'est obligatoire, et toutes les écoles du public et privé en ont un (sauf quelques écoles publiques non mainstream, des "special schools" où le port peut être facultatif, comme au hasard cette école lien, pour élèves avec "severe or profound learning disabilities"). Je parlerai des sanctions plus tard.

Mais y'a parfois des éléments de la tenue sur lesquels les écoles peuvent se montrer plus souples, en particulier la tenue EPS. Par exemple pas besoin de polo avec logo école, ce genre de chose.

L'uniforme en Angleterre – une sorte d'uniforme, disons – remonte au 16è-17è, origines humbles (exemple attesté d'uniforme au 13è siècle, dans une seule école, influence de la religion, et c'était plus une sorte "d'uniforme religieux", une toge). Il s'agissait alors de vêtir les enfants qui fréquentaient les "charity schools" lien, écoles qui dispensaient l'enseignement aux pauvres.

Certaines écoles "public schools" (écoles privées), les plus cotées j'imagine, reprirent ensuite l'idée au début du 19è, en lui donnant une connotation identitaire (appartenance à un groupe, une institution). L'uniforme acquiert aussi à l'époque une dimension masculine, virile (via l'armée j'imagine. Liens aussi avec l'Empire Britannique). Les écoles privées américaines copient alors le modèle anglais.

Puis la pratique va s'étendre rapidement à toutes les écoles privées (de 3 à 18 ans), univers fortement lié aux classes dirigeantes donc il fallait projeter une image d'ambition, d'élévation sociale ("aspirational image"), d'exclusivité.

Les écoles publiques/d'état ("state schools") adopteront cette tradition au cours du 20è siècle, surtout les "Grammar schools" lien (écoles publiques controversées car hyper sélectives, en gros elles sélectionnent par examen & dossier et entretien les 5-10 % meilleurs élèves d'un coin donné ; écoles en voie de disparition mais qui font de la résistance - évidemment, Boris Johnson était pour et Liz Truss promet une expansion lien), citant comme raison principale un souci égalitaire, la volonté de lisser les différences sociales (y'aurait bcp à dire là-dessus mais passons), et cô les écoles privées, ces notions de cohésion, d'identité commune, de fierté et d'appartenance à un groupe.

Je ne suis pas fondamentalement contre l'uniforme mais à l'ancienne (uniforme de type "dress code", donc ce qui existait avant l'arrivée des Conservateurs en 2010 et la création des academies, qui a totalement changé le game). Avant, tu pouvais en acheter un bon marché à Asda ou Tesco, plutôt que la démarche actuelle des académies qui en ont fait un truc sophistiqué et ridiculement cher, avec une liste d'items pas possible, j'explique dans mon poste précédent. 337 £ en moyenne pour un uniforme dans le secondaire avec le kit EPS et all the bells & whistles, et 310 £ pour le primaire, c'est démentiel, surtout en ce moment (même si y'a de + en + diverses facilités de paiement offertes, paiement fractionné, etc.).

Un uniforme ne change rien niveau discipline, respect du staff, attitude entre élèves, application, etc. On pourrait donc largement s'en passer. Y'aurait quelques remous au départ mais tout se normaliserait vite. De même en France, si tu introduisais l'uniforme, y'aurait un changement d'attitude sans doute au début, un petit effet de choc initial, les élèves seraient probablement moins dissipés, plus concentrés les premières semaines (un peu comme au moment de la rentrée, les élèves sont toujours plus calmes en septembre) mais rapidement, une fois l'effet nouveauté passé, ça reviendrait à la normale.
romainusa le 28/08/2022 à 13h03

Merci pour ces (exhaustives) explications.
Je suis assez surpris d'apprendre que ça puisse dater d'aussi loin (j'aurais supposé fin 19eme)

Bien que n'y étant pas favorable, je crois avoir lu que ça aidait aussi aux discriminations sociales, ie comme tout le monde porte la même chose, pas de différences / discriminations entre ceux qui portent de la marque et ceux qui ne peuvent pas.

Merci encore en tout cas !
Mangeur Vasqué le 28/08/2022 à 13h23

Ça peut aider effectivement mais à la marge seulement, c'est vraiment une goutte d'eau.

Y'a deux problèmes principaux liés à l'uniforme aujourd'hui àma.

1) Son coût ahurissant (200-300 £ x2 par élève, car faut un jeu de rechange), ce qui peut créer une réelle angoisse ou anxiété chez les parents défavorisés (mais aussi de + en + chez les classes moyennes et les CSP+, voir la dernière décla du ministre de l'économie : lien "People on £45,000 could struggle with bills, says chancellor. Nadhim Zahawi says energy price hike will be 'really hard' for middle-earners" - notez qu'il appelle ceux qui gagnent 45 000 £/an des "middle-earners" lui... Sûrement pour donner une image de prospérité, 45K c'eset pas un middle-earner du tout hein, bref), et rejaillir négativement sur l'élève. Ça peut démoraliser et braquer des familles bien disposées envers l'école/l'enseignement pour rien.

2) Le fait que trop d'écoles font une fixette sur l'uniforme, tout en ignorant des problèmes disciplinaires ou autre plus graves. Régler les constants problèmes d'uniforme (surtout dans les écoles des coins défavorisés) mobilise pas mal de ressources, de temps, etc. alors qu'on a vraiment toujours d'autres problèmes autrement plus sérieux à régler en tant que Head of Year ou Deputy-HoY ou "form tutor", abrégé en "tutor" ("form" ici rien à avoir avec une forme quelconque, tu ne les coaches pas pour une compétition. Form = classe).

Ce "tutor" est un enseignant qui a en charge une classe, deux fois par jour, matin et midi, environ 45 mns, et plusieurs heures par mois via des séances spéciales insérées à l'emploi du temps. Il arrive parfois de garder la même classe pendant des années, tu suis donc l'évolution des élèves de près. C'est pas mal de les accompagner sur plusieurs années car y'a une continuité, tu connais bien les élèves, les parents, etc. (le hic c'est quand t'as des chieurs, surtout le combo golden ticket "élève-parent chieur", faut se les cogner pendant x années. Mais vu les énormes turnovers et l'état de flux, ce système tend à disparaître).

Hormis l'appel, ces 45 mns de contact (avec souvent tout ton lunchtime passé à régler les problèmes des élèves de ta "form", la classe dont tu as prioritairement la charge) servent à un tas de choses que je ne vais pas lister, mais le tutor a un rôle central. Primo, le tutor a une "duty of care" envers les élèves, lien avec les parents, écoute des potentiels problèmes à la maison, à l'école, avec d'autres élèves, détection de problèmes santé mentale/extrascolaires, etc. donc un rôle social/educational wellbeing/wellness. Deuxio, le tutor supervise leur scolarité, leurs progrès, les encourage, motive, conseille, guide, donc un rôle plus académique. C'est par exemple le tutor qui compile le gros bulletin de fin d'année par exemple, en assurant une liaison avec les enseignants de l'élève. Il a évidemment un rôle disciplinaire aussi. Si un collègue qui te dit qu'untel est chiant avec lui ou elle, c'est d'abord à toi en tant que tutor d'en discuter avec l'élève, le secouer et appliquer des sanctions le cas échéant ou si ça persiste trouver des solutions style "contrat de bonne conduite" avec carotte – sortie scolaire – au bout, coup de fil ou convoc des parents, etc.

Ces histoires d'uniforme sont beaucoup moins la préoccupation des profs non "tutors", mon cas aujourd'hui.

Je bosse désormais à mi-temps et j'ai 2-3 classes mais je suis plus dans l'évaluation. Car depuis l'introduction de la paie au mérite en 2000, "performance-related pay" – qui a bcp évolué depuis ses débuts, c'était assez informels comparés à aujourd'hui –, faut des enseignants pour évaluer les collègues via 4 ou 5 observations par an, rédiger des rapports d'évaluation individuelle, conseiller les moins expérimentés, étudier les demandes des enseignants pour passage d'échelon par rapport aux objectifs fixés en début d'année, etc. donc je ne suis pas tutor, seul les profs plein temps, donc présents au collège-lycée tous les jours, sont tutors.

Et c'est avant tout au tutor de régler ces problèmes d'uniforme. Le prof non tutor en principe va juste dire un mot à l'élève au passage, entre deux leçons (s'il a le temps), contacter le tutor à ce sujet mais c'est tout. En tant que prof non tutor tu ne connais pas non plus forcément le background de ces élèves, y'a vraiment une énorme variété de situations.
Mangeur Vasqué le 28/08/2022 à 13h36

Y'a pas longtemps, j'ai par exemple eu un élève avec un uniforme bien shocking et j'aurais pu théoriquement lui faire la leçon. Mais j'ai senti que y'avait un problème extra scolaire (j'ai discuté avec lui mais il n'a pas décoché un mot). S'est avéré en discutant avec la responsable SENCO de l'école – "Special Educational Needs Co-ordinator" – que cet élève de 14 ans, qui venait d'arriver chez nous et sur lequel je n'avais aucune info, était élevé en urgence par de la famille (débordée), le père étant en prison pour longtemps et la mère aux abonnés absents.

Niveau sanctions (en règle générale), après l'avertissement verbal, coup de fil du tutor ou Head of Year aux parents, ou colle ou autre. Ça peut aller jusqu'à l'isolement (élève isolé quelques heures ou une journée entière, voire plus) et même jusqu'au renvoi au domicile. C'est quand même triste d'en arriver là pour un uniforme, surtout vu les barrières qu'ont les familles pour se les acheter (je connais un tas de familles qui galèrent sévère pour assurer les dépenses uniformes, et certaines qui paniquent franchement au moment de la rentrée).

En général si problème financier évident, l'école se montre compréhensive et aide parfois à trouver un uniforme au rabais, mais l'attitude reste ferme, y'a pas de passe-droit. Jusqu'à relativement récemment, on fermait souvent les yeux sur certains cas flagrants. Par exemple avec un gamin de 12 ans qui porte un uniforme deux tailles + grandes (celui de son grand frère qu'a quitté l'établissement) because à l'évidence la famille est fauchée. Mais aujourd'hui, avec les académies (mentalité différente), le personnel enseignant, les Heads of Year, Senior Teachers, etc. ne laissent pas passer grand chose.