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Habitus baballe

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  • Maniche Nails le 13/01/2022 à 14h24
    C'est quoi le texte remarquable du Nietzsche ludique ? (Furieusement envie de le lire après ton exposé, même si j'imagine, à la manière de ce que disait Luis Caroll à propos du dernier Matrix, qu'on ne peut pas en goûter pleinement les "labyrinthes infinis" sans une solide connaissance des autres Nietzsche)

  • Pascal Amateur le 13/01/2022 à 14h29
    « L'homme le plus paisible et le plus raisonnable, pour le cas où il aurait une grande moustache, pourrait s'asseoir en quelque sorte à l'ombre de cette moustache et s'y asseoir en toute sécurité, – les yeux ordinaires voient en lui les accessoires d'une grande moustache, je veux dire : un caractère militaire qui s'emporte facilement et peut même aller jusqu'à la violence – et devant lui on se comporte en conséquence. »

  • Balthazar le 13/01/2022 à 14h38
    Ah, je ne connaissais pas cette citation, elle est merveilleuse, merci !

    Maniche, je pense que dans l'idée de Classico le Nietzsche ludique est, comme les autres, disséminé dans tous les textes, mais s'il fallait n'en citer qu'un pour illustrer ce Nietzsche-là, ce serait bien sûr Ecce homo, qui correspond parfaitement à la description donnée par Classico : "un Nietzsche plus ludique, plus malin que tous les précédents, qui met en scène son propre destin individuel et joue en abîme avec sa propre œuvre et ses labyrinthes textuels infinis." Les titres des chapitres sont à cet égard éloquents : "pourquoi je suis si malin", "pourquoi j'écris de si bons livres", "pourquoi je suis une fatalité"... Je ne sais pas quelle est la valeur proprement philosophique de ce texte, mais je sais qu'il est de bout en bout admirable, drôle, et terriblement triste.

  • Pascal Amateur le 13/01/2022 à 14h43
    Ludique — et poétique ; il y a bien des passages incroyables. J'avais été marqué par sa préface au "Gai savoir", dont je vous livre la chute : « Oh ces Grecs ! Ils s'y connaissaient, pour ce qui est de vivre : chose pour laquelle il est nécessaire de s'arrêter courageusement à la surface, au pli, à la peau, d'adorer l'apparence, de croire aux formes, aux sons, aux mots, à tout l'Olympe de l'apparence ! Ces Grecs étaient superficiels... par profondeur ! Et n'est-ce pas à cela justement que nous revenons, nous casse-cou de l'esprit, nous qui avons escaladé le plus haut et le plus dangereux sommet de la pensée contemporaine et avons de là-haut regardé tout autour, nous qui avons de là-haut regardé en bas ? En cela, ne sommes-nous pas justement - des Grecs ? Adorateurs des formes, des sons, des mots ? Et pour ce justement - artistes ? »

  • Maniche Nails le 13/01/2022 à 14h59
    Merci! Déjà les trois oeuvres que vous avez citées sont une belle invitation (allez savoir pourquoi, je ne l'ai strictement jamais étudié, ni en Terminale, ni en prépa, et dans ma période boursier bohème sarcastique, j'allais plutôt boire les aphorismes chez Cioran).

  • Classico le 13/01/2022 à 15h18
    Oui, Ecce homo bien sûr, mais le choix même de l'écriture aphoristique, chez un auteur qui a démontré au préalable une maîtrise exceptionnelle de la forme classique de l'argumentation suivie (Inactuelles et Naissance de la tragédie), est emblématique de la volonté de tromper, de perdre et de jouer avec son lecteur. Que dire du style biblique de Zarathoustra, chez le pourfendeur de la religion ? Et puis il y a tous ces textes éparpillés, innombrables, qui jouent avec l'oeuvre, la mettent en abîme, mettent en scène leur auteur, proposent des déroutages possibles du sens, etc. Les préfaces écrites tardivement sont remarquables à cet égard (de mémoire, Nietzsche a écrit une trentaine de préfaces pour deux fois moins d'ouvrages !). Et de très nombreux aphorismes. Un fameux tiré du Gai savoir, qui a été cité ici récemment lors du nouvel an (par Raspou je crois ?) :

    « Pour la nouvelle année. - Je vis encore, je pense encore : je dois vivre encore, car je dois encore penser. Sum, ergo cogito : cogito : ergo sum. Aujourd'hui, chacun ose exprimer son vœu et sa pensée la plus chère : soit ! Je veux donc dire moi aussi ce qu'aujourd'hui je me souhaitais à moi-même et quelle pensée a cette année été la première à traverser mon cœur – quelle pensée doit être le fondement, la garantie et la douceur de toute pensée à venir ! Je veux toujours plus apprendre à voir la nécessité dans les choses comme le beau – ainsi serai-je l'un de ceux qui rendent belles les choses. Amor fati : que cela soit à présent mon amour ! Je ne veux mener aucune guerre contre le laid. Je ne veux pas accuser, je ne veux pas même accuser les accusateurs. Que détourner le regard soit mon unique négation ! Et, en tout et pour tout, et en grand : je veux, en n'importe quelle circonstance, n'être rien d'autre que quelqu'un qui dit oui. »

    Voilà un texte qui, après avoir mystérieusement joué avec un cogito cartésien mille fois décrié et déconstruit par l'auteur, propose une clé de lecture de l'oeuvre ("voir la nécessité dans les choses comme le beau") - mais est-ce une clé de lecture de l'oeuvre effective ou le souhait d'une oeuvre à venir, dans le cadre du voeu du nouvel an que le solitaire s'adresse un peu piteusement à lui-même ? Ou seulement le fantasme d'une oeuvre impossible, la caricature rigolarde du Surhomme affirmateur ? On sait que Nietzsche ne cessera jamais d'accuser ... Au-delà des questions, reste la beauté hypnotique de ce texte, qui fait partie de ceux qu'on retient facilement par coeur.

    Maniche nails : lance-toi dans une oeuvre aphoristique (le Gai savoir est particulièrement lumineux par exemple, c'est le "Nietzsche préféré" de beaucoup de lecteurs), et considère chaque aphorisme comme une pièce de puzzle jetée au hasard. "Etiquette" chaque aphorisme, en cours de lecture, comme ferait un entomologue avec des papillons : celui-ci parle de ceci et emploie telle métaphore marquante, etc. Au fur et à mesure, construis des catégories d'aphorismes, repère des constantes stylistiques. Une image, employée dans des contextes différents, peut parler davantage qu'un concept de philosophie traditionnelle. A la fin, tente de reconstruire le puzzle. C'est ça le jeu nietzschéen. Tu le nourris de ta propre culture personnelle et de ton imagination. Il faut seulement du temps et de la patience.

  • Balthazar le 13/01/2022 à 15h21
    Ah, Cioran, mon premier amour...

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    Tiens, je tombe là-dessus, je ne sais pas si vous fera marrer, mais moi bien (désolé, hein, partout où je passe je fais baisser le niveau) :

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  • Pascal Amateur le 13/01/2022 à 15h26
    [Dîners en ville, mettre des étincelles dans les yeux des filles] On écrit "mise en abyme". En plus c'est beau.
    Edit : et j'aime beaucoup la vidéo de Garcimore postée par Balthazar. La chute "J'ai essayé de traduire Mallarmé en roumain" est effectivement très drôle.

  • Classico le 13/01/2022 à 15h28
    Oh, merci Pascal. C'est bien plus beau en effet.

  • Balthazar le 13/01/2022 à 15h36
    N'écoute pas Classico, Manietzsche. Il veut faire de toi un philosophe. Tu ne veux pas être un philosophe. Si tu n'y prends garde, tu vas te retrouver bientôt avec un volume de Heidegger entre les mains, et ce n'est pas là quelque chose qu'on peut souhaiter. Lis donc Ecce homo, ris, pleure, prends-toi de sympathie pour l'auteur, et après seulement il sera temps de t'intéresser à sa pensée et de faire des petites fiches cartonnées avec des couleurs et des numéros. Non mais allô quoi.