Foot et politique
Le fil politique est un fil du rasoir, alors évitons de nous y couper. Par ailleurs, n'oublions pas que son but est d'accélérer l'avènement du grand soir, un de ces quatre matins!
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Tricky le 01/12/2021 à 21h13(Pendant ce temps, je sais bien que je suis dramatique et que je n'ai que des références us, mais la Cour Suprême est pépouze en train de discuter pour savoir si, bon, il ne faudrait pas éviscérer Roe v Wade)
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Pascal Amateur le 01/12/2021 à 21h16La WTA annulera-t-elle ses compétitions aux États-Unis pour dénoncer ces droits des femmes bafoués ?
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Pierluigi Scollina le 01/12/2021 à 23h23La grande famine en Irlande, c'est un million de morts et entre 1 et 2 millions d'émigrants pour une population d'environ 8 millions d'habitants à l'époque.
Alors j'ai beau retourner le truc dans tous les sens, je ne vois pas comment cela peut te faire "assez penser à notre gouvernement actuel".
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John Six-Voeux-Berk le 01/12/2021 à 23h38Ils y viendraient, la soupe est bonne.
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Red Tsar le 02/12/2021 à 08h15* * * POUR UN NOËL POLITIQUE * * *
Nous voici en décembre et c'est le temps de l'Avent...
Je vous rassure :
1. je fais aussi des cadeaux désintéressés,
2. j'ai déjà dit mes doutes sur la « consommation politique », mais puisqu'il faut consommer pour Noël...
Bref, voici quelques idées de cadeaux politiques, des trucs sortis dans l'année 2021. C'est parfois direct et très visiblement orienté, pour votre cousin engagé dans une obscure organisation d'activistes qui utilisent Telegram, et d'autrefois, plus insidieux et métapolitiques, pour votre beau-frère, « qui est de gauche », qui réfléchit à voter Macron, pour sauver son livret d'épargne.
Je suis preneur d'idées en retour. Moi aussi, j'ai un beau frère...
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Red Tsar le 02/12/2021 à 08h16*** Trois romans « politique » :
- Joseph Ponthus, À la Ligne. Feuillets d'usine : ok, le livre est sorti en 2019. Mais Ponthus est mort au début de l'année et donc un petit hommage (et quelques droits d'auteur pour sa famille...). Ce qui est glaçant en y repensant, c'est que Ponthus mentionne à plusieurs reprises ses douleurs dans son livre. S'il avait exercé un autre métier, on les aurait peut-être interprétées différemment. Mais là, elles ont paru normales.
- Viet Thanh Nguyen, Le Dévoué : la suite du (très bon) Sympathisant. Moins réussi, mais ça reste drôle et cruel. Un roman de pseudo-espionnage sur fond de post-guerre du Vietnam. Ça dézingue à tout va, tant la colonisation française que l'impérialisme américain et la corruption des ex-élites locales.
- Laurent Mauvignier, Histoires de la nuit : on ne s'attarde pas sur l'intrigue, finalement assez plate et prévisible. Il y a un tour de force littéraire auquel on peut adhérer ou non, mais dont on peut saluer la tentative. On est ému par la capacité de Mauvignier à donner pleine dignité, ampleur, complexité et richesse et à ces personnages de la France invisible/d'en-bas.
*** Trois essais politiques :
- Barbara Stiegler, De la démocratie en pandémie : vous en avez marre d'être contraint d'être réduit à devoir choisir entre Macron et Bolsonaro pour la gestion de la pandémie ? Vous refusez autant le complotisme que l'idée que la pandémie serait "naturelle", une fatalité tombée du ciel ? Cet opuscule vous donnera beaucoup d'éléments pour nourrir votre réflexion. Pour Stiegler, lutter contre les pandémies ne nécessiterait pas moins de libertés (restrictions, conseils de défense secrets...), mais plus de démocratie, pour mieux en élucider les causes, les combattre et en éviter de nouvelles.
- Thierry Ribault, Contre la résilience, à Fukushima et ailleurs : et si les injonctions culpabilisantes à la résilience n'étaient pas une façon de nous contraindre à nous adapter ou nous soumettre au système plutôt qu'à le contester ?
- Christian Laval, Pierre Dardot et alii, Le choix de la guerre civile. Une autre histoire du néolibéralisme : vous non plus vous ne comprenez pas pourquoi, sur tous les continents, le libéralisme s'accompagne paradoxalement de plus en plus d'autoritarisme ? L'hypothèse des auteurs : le néolibéralisme (dont un des laboratoires serait le Chili de Pinochet) doit recourir à la répression pour passer en force et contraindre les peuples à se soumettre aux lois du marché.
- Alec MacGillis, Le Système Amazon. Une histoire de notre futur : tout est dit dans le titre et ça fait froid dans le dos.
*** Trois beaux livres politiques :
- Une histoire des luttes pour l'environnement. 18e-20e siècle : trois siècles de débats et de combats : richement illustrés et organisé en double-pages, l'ouvrage couvre une large variété de luttes qui montre que la question n'est pas si nouvelle. Des reproductions de beaux documents, parfois inattendus et marquants.
- Anne Morin (dir.), Vivian Maier : autodidacte, elle photographie et filme le quotidien toute sa vie et décède dans l'anonymat. Elle est reconnue aujourd'hui comme une génie de la photographie de rue. Un art populaire dans tous les sens du terme, donc. Accessoirement, on peut offrir des places pour l'exposition toujours en cours (Paris).
- Spomeniks : découvert avec retard, donc pas exactement de 2021. Ces monuments yougoslaves célébrant la résistance contre les nazis échappent à toute classification, ressemblant à des engins extraterrestres tombés du ciel. Ils rappellent combien l'expérience socialiste yougoslave reste hors cadres (beaucoup d'ouvrages sur le sujet, dont un, plus général, suite à une exposition au MoMa : Toward a Concrete Utopia Architecture in Yugoslavia, 1948–1980. Mon préféré : celui de Jonathan 'Jonk' Jimenez).
*** Trois bandes dessinées politiques :
- David L. Carlson et Landis Blair, L'Accident de chasse : une plongée poétique et onirique dans les tréfonds de l'Amérique de l'entre-deux-guerres, qui s'appuie sur un fait divers réel sordide. C'est très travaillé graphiquement (ça m'a un peu fait penser à Craig Thompson).
- Steve D et Jeff, Gun Crazy (deux tomes) : des lesbiennes woke qui défouraillent des rednecks, dans une ambiance qui renvoie tant à Il faut flinguer Ramirez qu'aux films déjantés type Nude Nuns with Big Guns ou Machete.
- Benoît Collombat, Damien Cuvillier, Le choix du chômage. De Pompidou à Macron, enquête sur les racines de la violence économique : une BD didactique dans laquelle les auteurs se mettent en scène : le cocktail idéal pour un truc moisi, mais il y a un gros travail de documentation et d'entretiens.
*** Trois films politiques sortis en DVD :
- Chloé Zhao, Nomadland : quand la précarité renvoie l'humanité à la vie nomade... Et quand les gens pauvres ne sont pas de pauvres gens et font réfléchir sur la société et le sens de la vie.
- Saeed Roustayi, La Loi de Téhéran : quelques séquences magistrales de cinéma et un film qui casse bien des clichés sur la société iranienne.
- THX1138, édition des 50 ans : un chef-d'œuvre de science-fiction qui a durablement marqué la culture populaire et dont la charge critique reste toujours d'actualité.
*** Trois objets politiques :
- C'est la tendance du moment : les montres vintage. On peut dénicher des modèles mécaniques sans pile (zéro déchet) pour 10 à 30€ (Lip, par exemple, marquée par l'expérience autogestionnaire) et on favorise l'économie circulaire.
- Thés ou infusions de chez 1336 : « 1 336 », c'est le nombre de jours de lutte des salariés Fralib contre le géant anglo-néerlandais Unilever. À la fin, ils gagnent et récupèrent leur outil de production, mettant en application le slogan des anciens LIP : « On fabrique, on vend, on se paie ».
- Un jean de chez 1083 : le but de la société : produire un jean local, tous les composants venant de moins de 1083 km (alors qu'un jean en moyenne parcourt jusqu'à 65 000 km lors de sa fabrication.
*** Trois autres trucs politiques :
- Paléo : un jeu de société coopératif. Dans cette tribu préhistorique, on gagne ensemble... ou pas. La mise en place est un peu complexe, mais la mécanique est simple et tourne bien une fois lancée et le jeu a un gros potentiel de rejouabilité.
- The Black Keys, Delta Kream (CD) : des gars de la Rust Belt qui se glissent dans les lignes du Delta blues. Ou quand la musique pop rend hommage au folklore populaire américain. Delta Kream, ça passe crème.
- Cédric B., 1984, le jeu de rôle : les règles servent bien l'univers du jeu, tiré du roman d'Orwell. Pourrez-vous mettre Big Brother en échec ?
*** Trois trucs « hardcore » politiques :
- Ernesto Guevara, Je t'embrasse avec toute ma ferveur révolutionnaire : belle ambition du Diable Vauvert : publier tous les écrits de Guevara avec de nouvelles traductions, de nouveaux appareils critiques et dans une collection. Le premier défi a été de récupérer les droits, éparpillés entre de multiples éditeurs. Cet opus de 500 pages reproduit des lettres écrites à ses proches depuis son plus jeune âge. On (re)découvre un personnage qu'on ne peut pas réduire à un romantique exalté ou une image sur un tee-shirt.
- Friedrich Engels, Socialisme utopique et socialisme scientifique : la GEME poursuit son œuvre magistrale de réédition des écrits de Marx et Engels. L'appareil critique est toujours impeccable et les nouvelles traductions rendent la pensée de leurs auteurs beaucoup plus ouverte et vivante que celles héritées de la tradition soviétique. Par exemple, voire une dimension évolutive plutôt qu'une opposition entre utopie et science.
- Steffen Mau, Lütten Klein : Vivre en Allemagne de l'Est. Une société en transition : l'ouvrage est un peu une sorte de Retour à Reims pour ce sociologue qui a grandi dans la RDA des années 1970. C'est très loin d'être une apologie de la RDA et c'est lié à des enjeux très actuels. Comme l'écrit Offenstadt en préface (par ailleurs auteur d'un intéressant Le pays disparu : sur les traces de la RDA et d'un joli Urbex RDA) : « L'Est est un « laboratoire »pour comprendre des sociétés précarisées et dévalorisées. Et, en réponse, le territoire joue un « rôle pionnier » dans les « révoltes » « populistes », issues de, et stimulées par ces frustrations. Les habitants de l'Est, les « Ossis », apparaissent ainsi comme les « pionniers de la précarité » et de la dérégulation néolibérale. »
*** Pas encore lu donc pas mis, c'est peut-être bien, peut-être pas :
- la dernière BD de Tardi : Élise et les Nouveaux Partisans : l'auteur sort de sa zone de confort,
- Le Monde sans fin : adaptation en BD par Blain des idées de Jancovici,
- Que sais-je ? Marx de A à Z : pour revoir les fondamentaux.
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OLpeth le 02/12/2021 à 08h24Alors pas du tout dans les conséquences je le répète, heureusement il y a encore des filets sociaux même si ce gouvernement fait tout pour les réduire.
C'est la similitude de logique qui m'a frappé, la nature des arguments des libéraux au pouvoir à l'époque est quasi similaire à ce qu'on entend de la com du gouvernement actuel quand il vend ses réformes. Si tu ne me crois pas, regarde le docu (tu n'y perdras pas ton temps, il est excellent) et attarde toi sur les parties concernant la gestion de la crise par le gouvernement libéral anglais. C'est frappant.
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Koller et Thil le 02/12/2021 à 08h59Ce sont les filets sociaux qui empêchent qu'il y ait plusieurs millions de morts de faim en France actuellement ? Je ne me rendais pas compte qu'on était au bord du gouffre à ce point-là.
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JeanLoupGarou le 02/12/2021 à 09h02Je ne vois pas où serait la difficulté : MLP, MMLP, Ciotti, Menard, Collard, Dupont-Aignan, De Villiers, Philippot, quelques LR décomplexés et tu as une bonne ossature. Le reste peut être donné à d'illustres inconnus du RN ou de son équipe de campagne, c'est pas comme si la moitié des membres des gouvernements précédents étaient totalement anonymes (on a encore découvert deux membres de l'actuel grâce à leur test covid positif)
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Pascal Amateur le 02/12/2021 à 09h18Merci Red pour cette longue sélection.
Et si on peut se débarrasser de cette horrible "résilience", ce sera avec grand plaisir !