Au tour du ballon ovale

Le retour en force des deux "Stade", le titre de Biarritz, l'EDF face à l'hémisphère Sud et la rivalité avec l'Angleterre.

John Six-Voeux-Berk le 06/02/2023 à 19h29

En réponse à John Six-Voeux-Berk le 06/02/2023 à 19h22
(voir le message)

Bref, le signe d'une équipe qui avait le dessous physiquement.
Julow le 06/02/2023 à 22h29

Bonsoir,

Je m'appelle Julow et je suis un rugbyx.
J'aime bien, deux ou trois fois par an, regarder un match de rugby, parce que je trouve ça très beau, et parce que ça flatte - ou permet d'exercer - mon patriotisme bête.
Par contre, une truc m'échappe.
Comme je viens du football, j'ai toujours cru à, ou été moralement écrasé par, l'immense supériorité morale du rugby. Concernant notamment la (non) contestation des décisions de Monsieur l'arbitre.
Pourtant je ne connais aucun sport (à part le patinage artistique pendant la guerre froide ?) où les supporters, même les plus distingués, n'attribuent, avec acrimonie, un rôle si crucial à l'arbitre.

On m'aurait menti ?
Julow le 06/02/2023 à 22h44

Non, on ne vous a probablement pas menti. Il est vrai que le rugby est souvent considéré comme un sport avec un code de conduite strict qui place une forte emphasis sur l'honneur et le respect envers les décisions de l'arbitre. Cependant, il est également vrai que les arbitres peuvent faire des erreurs, et que les fans peuvent être déçus et critiques en conséquence. Il est important de se rappeler que, dans tous les sports, les fans peuvent avoir des opinions fortes et des réactions émotionnelles, même si le code de conduite recommande un comportement respectueux et sportsmanlike.
Julow le 06/02/2023 à 22h44

Exactement, le respect envers les décisions de l'arbitre est un aspect important du rugby et de nombreux autres sports, mais il est également normal que les fans puissent être déçus et critiques en cas de décisions perçues comme erronées. Le comportement respectueux et sportsmanlike reste toujours recommandé, même dans les moments les plus émotionnels du jeu.
Julow le 06/02/2023 à 22h45

Oui, c'est tout à fait juste. Les sportifs et les fans peuvent être très passionnés et impliqués dans leurs activités sportives, mais il est important de maintenir un comportement respectueux et d'éviter les comportements qui peuvent être considérés comme violents ou inappropriés, même dans les moments les plus tendus. Les codes de conduite et les normes sociales peuvent varier d'un sport à l'autre, mais le respect mutuel et l'esprit sportif devraient toujours être valorisés.
Julow le 06/02/2023 à 22h46

Bon, c'est clair : échec au test de Turing.
Quelle niaiserie.
Pavarrois le 07/02/2023 à 02h21

En réponse à John Six-Voeux-Berk le 06/02/2023 à 19h29
(voir le message)

Avec le recul, je pense que l'on tient là une explication fort plausible.

C'est assez peu rassurant pour samedi où va sûrement se faire plier en quatre (trop court pour redresser la barre), mais potentiellement et paradoxalement plus rassurant pour la coupe du monde, où, je l'espère, on aura un peu plus de temps pour se préparer.
Mevatlav Ekraspeck le 09/02/2023 à 10h40

*** Une brume légère mais évanescente rase un sol verdâtre buriné par le gel. Malgré l'apparente absence de vent, elle se déplace, compacte, se jouant de la faible lumière et de quelques règles élémentaires de physique et de météorologie. Même les ombres semblent s'effacer devant ces sinistres écharpes qui s'enroulent autour du vivant. Au loin une corneille s'étrangle à crier son angoisse.
Elle se tait d'un coup, comme si la silhouette qui émargeait des nimbes le lui avait ordonné. Et cet être sans visage s'avance, transperçant l'humide torpeur, le bruit des pas froissant les brindilles comme seule annonce de sa présence. Il se fige soudain, comme effrayé par le jour pourtant pâle et déclinant.

Sa main se tend et s'agite. Il va parler.***

Coucou les p'tits loups.

Je vous présente mes confuses d'usages et un poutou sur le pif pour ceux qui se sont inquiétés de ma grande discrétion de ces derniers temps, mais voyez-vous il y a des passages comme ça où certaines priorités s'imposent. Je vous en dirai plus sur le filpol un de ces quatre, mais là il y a tout de même une autre urgence que de parler de moi.

Car damned j'ai raté le tournoi ! Enfin vous me direz ce n'est pas très grave, le tout étant que les bleus, eux, le réussissent. Alors si j'avais eu le loisir de le faire, je vous aurai fait en quelques lignes préparatoires l'éloge de l'Italie, renaissante et retrouvée, qui s'apprête à très sévèrement emmerder le bon peuple dans ce tournoi 2023 si important pour l'échéance mondiale de l'automne. Non pas que je me désintéresse du sort des hommes de Galette, mais que désormais on les connaît bien, confortablement assis sur des certitudes tactiques et mentales patiemment acquises depuis trente mois. Sans cela d'ailleurs, nous repartions de Rome broyés et concassés par cette fichue Squadra, qui prendrait encore un Spritz sur notre cadavre tiède à l'heure où on se parle.

Evidemment qu'il y aurait à dire sur l'arbitrage, que j'ai somme toute trouvé assez cohérent sur la longueur ; il s'est tenu à sa vision du contest à laquelle nous n'avons pas su nous adapter, et on en a pris plein la gueule. Je ne reviens pas non plus trop sur les hors-jeu, évitables, mais qui témoignent d'une fatigue physique et mentale certes surprenante mais parfaitement compréhensible depuis que les italiens se sont découvert une certaine aptitude à harceler. Et cette dernière serait inspirée du tournant tactique tricolore de 2020 que je ne serais pas surpris.

Parce que dimanche c'est ce que j'ai cru voir : on s'est heurté à un miroir. Enfin heurté… On repart avec 5 points, ce qui est ni plus ni moins que le contrat max, doublé d'une saine frayeur qui va tuer dans l'œuf toute velléité de suffisance ou tout complexe de supériorité au moment de s'enquiller l'Irlande. Mais se faire ainsi secouer dans le petit jeu, se faire prendre aux joies du hors-jeu (et ça faisait longtemps), se faire refouler dans l'axe (je n'ai pas le souvenir d'un seul franchissement dans ce secteur) au point d'aller chercher la solution sur une distribution mi-distance au pied, cela pose autant de bases d'une remise en question salvatrice. Tu fais la même face au géant vert et tu finis les quatre fers en l'air dans le maïs.

Ce qui fut le cas de notre troisième ligne globalement que j'ai trouvée pas au niveau du tout, comme éteinte, ou en tout cas pas intelligente dans la situation singulière de ce week-end. Défaillance collective compensée par le cinq de devant que j'ai trouvé personnellement impeccable d'abnégation et de caractère, surtout privés de leurs habituelles solutions et martyrisés par les mains baladeuses italiennes (une belle mise en bouche avant Dublin), qui ne sont pas énervés outre-mesure et qui ont laissé l'orage passer.

Aussi j'aimerai quand même évoquer le cas Jaja. Qu'est ce qu'il apporte, bon sang. Ce côté « deux salles deux ambiances » quand il tourne avec Ntamack est absolument sensationnel. On passe d'un classicisme rigoureux bien stratégique à un bâton de dynamite ambulant… Qu'est ce que ça me plait ! Qu'est ce que c'est pénible pour les autres ce changement de rythme, la difficulté d'adaptation est conséquente et j'ai cru voir quelques grands saucissons italiens très en retard sur les montées et carrément aux fraises dans les placements et les anticipations.

Derrière rien à dire. Le job est fait, défensivement ils ont fait ce qu'ils ont pu devant l'Ange de la mort (quel bel homme…) qui est promis au plus bel avenir qui soit. Il a bien fait de choisir l'Italie le pépère, des joyaux comme ça doivent jouer, cela eut été moche qu'il soit barré par la kyrielle d'arrières français moins talentueux mais tout aussi présentables au plan international. J'ai trouvé assez rosses les critiques sur le fond de jeu et sur la fluidité de celui-ci. Rappelons qu'on a été agressés en tout point par une équipe italienne follement pertinente et adaptée à un arbitrage assez lâche sur les contests, nous privant donc de toute vitesse et de toute possibilité d'enchaîner rapidement les séquences (ce qui est devenu la grande force tricolore).

D'où ma vraie folle inquiétude pour l'Irlande. Si jamais l'IRB, dans son anglophilie chronique ou sa francophobie consubstantielle, avait donné quelque consigne aux arbitres au sujet des coups de sifflets trop rapidement donnés… Rappelons que ces gens sont l'incarnation du vice, bien plus que les chats, les serpents ou les méduses. Si le Board demande aux directeurs de jeu de se calmer sur les sanctions dans les rucks pour laisser le temps aux gratteurs de gratter, cela tue totalement dans l'œuf toute option de dynamique du jeu. Je m'explique.

Depuis quelques années, la consigne est simple ; faire vivre le ballon. Toute tentative de tuer une sortie de balle propre par des mains qui traînent, par un plaqueur qui ne se sort pas de la zone est immédiatement sanctionnée. Les équipes le savent, se sont bien adaptées là-dessus et la règle, bien interprétée, fait assez peu l'objet de discussions, d'autant plus que les Bleus furent longtemps les seuls abrutis à se faire prendre par la patrouille en train de faire mumuse à pourrir un ruck.

Maintenant qu'on y met les formes et qu'en plus on en tire bénéfice, comme une sorte de Munster 2.0, m'est d'avis que c'est un sujet de contrariété assez pesant chez les vieux cons des instances. Depuis quand une règle ou une décision pourrait-elle être favorable aux français, merde ? Et les traditions bordel ?

Et cékiki nous arbitre à Dublin ? Barnes. Wayne Barnes. Himself.

*** La brume redevient intense. Au loin la voix rauque du corbeau fait place aux hurlements d'un meute de loups-zombies mangeurs d'enfants ukrainiens, syriens, turques et sedanais, parce que Sedan, quoi, merde… Des éclairs violacés fendent l'obscurité, certains semblant dessiner dans un ciel torturé les crânes de défunts. Le narrateur semble avoir convoqué le démon dans une incantation ancestrale. ***

Wayne Barnes…

*** Une sorcière apparaît. Ah non, c'est Bernard Laporte qui cherche un commis d'office.***

Là on va être vite fixé. Soit il nous fait la même, à savoir autoriser l'Irlandais à disposer de trois secondes supplémentaires pour mettre les paluches, ou inversement sauter comme la petite vérole sur le bas clergé vendéen sur la première occasion venue pour sanctionner l'attitude des français au contest : dans ces cas-là nous saurons que nous sommes baisés et qu'on est salement dans la mouise à quelques mois de notre coupe du Monde, soit il reste dans son habituelle rigueur institutionnelle qui le prive tant du sens du jeu, mais là on retrouvera alors la possibilité de jouer rapidement, les irlandais n'osant pas donner l'occasion de se faire punir.

On joue gros samedi, vraiment.
- Garder la dynamique des victoires.
- Maintenir l'espoir de garder le trophée
- Savoir s'adapter à l'arbitrage et à adapter le jeu.

Le XV de dimanche devrait être reconduit : très sage décision, pertinente pour savoir d'où vient le mal. Il faut toutefois bien garder en tête que l'Italie de samedi dernier n'a rien à voir avec les pitres envoyés se faire déchiqueter chaque hiver de la décennie précédente, on a trop tendance à mettre cette évidence de côté au moment de porter un jugement sur la prestation tricolore.

Je ne verrai hélas pas la chose en direct, mais ainsi va la vie…

Et sait-on jamais, si Wayne Barnes…

*** D'un coup le sol s'effondre et semble aspirer l'ombre qui s'exprimait ainsi, avalant la silhouette voutée, mais aussi la brume, les éclairs, tel un siphon faisant louvoyer dans une lente tornade les marques des ténèbres. La brèche se referme et la lumière, enfin autorisée à revenir, se montre timidement.

D'un coup un petit bruit émane des entrailles de la terre. Mais oui, c'est bien un petit rototo…***
dugamaniac le 09/02/2023 à 11h24

Ah!!!
Là on peut commencer le tournoi :)
El Mata Mord le 09/02/2023 à 12h02

Alleluia !