Le mercredi de l’ascension

28 mai 2008 – 23:36

Par contre, impossible de retrouver Cissé. On a pourtant passé l’hôtel au peigne fin et lancé Ribéry sur ses traces après lui avoir fait renifler ses flacons de décolorant. J’espère que Djibril n’est pas parti dans la montagne habillé de son seul pyjama de Winnie l’Ourson, parce que s’il tombe sur un chasseur un peu nerveux, ça va faire un drame.

On s’est réunis sur la terrasse pour voir les gars partir en hélicoptère. Quelqu’un a dit: « Je suis sûr qu’ils vont réussir à rebondir ». Franck a pouffé: « On va vite le savoir, j’ai dévissé les boulons du rotor ». Vingt têtes se sont tournées vers lui, livides. Il a continué à regarder l’hélicoptère qui s’élevait: « Vous me prenez vraiment pour un cinglé ».

Après, en conférence de presse, j’ai pu jouer ma grande scène, que je travaillais depuis des mois. Devant une salle complètement silencieuse, j’ai eu un sanglot que n’aurait pas renié Meryl Streep. Les plumitifs en sont restés cois, il y en a même qui sont venus me consoler. Je voudrais que ça ne s’arrête jamais, que l’Euro ne commence pas tout de suite.

Ce soir, on devisait avec le staff dans la salle de conférence, quand j’ai eu l’impression, en regardant vaguement le double rideau, que je voyais trouble. J’ai compris avec un temps de retard que c’était Djibril, nu comme un ver, qui se tenait immobile, avec ses tatouages en guise de camouflage sur le fond de motifs. On a essayé de l’attraper, mais il avait déjà filé par la fenêtre en criant qu’on ne se débarrasserait pas de lui comme ça. Décidément, le hors-jeu, c’est un destin chez lui.

Pas de commentaire à faire sur ce sujet, merci de contacter M. Martinon.