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"Droit de réponse"

D. Rousseau nous a adressé un texte qui poursuit le débat engagé en fin de semaine dernière, et que nous publions avec plaisir.
Auteur : Dominique Rousseau le 29 Jan 2001

 

Voilà bien des thèmes de débats à la fois. Pour en finir avec Anelka, dont le comportement est à l'origine de notre discussion, ses explications fumeuses sur son site Internet situent pour moi son niveau intellectuel. Et je rappelle que l'incident est né du fait que le journaliste de l'Equipe en question lui avait dit bonjour, ce que Anelka a pris pour une provocation.
À partir de là, je réitère mon expression "dandysme irresponsable" quand je lis dans une brève, sous le titre Circonstances atténuantes: "Anelka gifle un journaliste de l'Equipe. Il faut dire que les joueurs rencontrent des journalistes de l'Equipe. Ils sont donc soumis à une insoutenable tentation". Et puisque l'expression a eu l'air de vous chiffonner, je la précise. Dans cette affaire, vous avez fait du dandysme de clavier. Entre vous et nous, il y a une différence qui n'est pas anodine. Signer, la plupart du temps sous un pseudonyme, de brillantes analyses distanciées, c'est une chose. Se coltiner quotidiennement le monde du foot d'aujourd'hui, sous son vrai nom, avoir un contact constant avec ceux que notre activité agace, subir les restrictions constantes à notre activité, en est une autre, et de taille. Parce que si le journaliste de l'Equipe a été frappé par Anelka, c'est bien aussi parce que depuis deux ans il fait son métier quotidiennement au Paris SG et que ses analyses déplaisent. Et que dans ce cas-là, il ne s'agit pas d'un auteur anonyme derrière un clavier.
Vous avez écrit "comique" à propos de cet incident. Il a été, pour l'instant, le plus spectaculaire d'une série croissante de tentatives d'intimidation de la part de joueurs, entraîneurs ou dirigeants ces dernières années. Vous écrivez "comique". Nous nous interrogeons sur le moment et l'endroit de la première véritable grave agression contre nous, que l'on pressent inéluctable. C'est pour cela que nous refusons de laisser passer l'affaire Anelka sans réagir. Afin de décourager d'autres tentations.
Vous vous félicitez maintenant de gloser sur les vedettes de la plume. La première fois, c'était : "les journalistes sportifs sont une espèce particulièrement irritante". Ce retrait de forme n'efface pas la charge générale sur une profession qui comporte des vedettes, peu, et en écrasante majorité des journalistes qui subissent, je le répète, une aggravation de leurs conditions de travail, comme par exemple le partenariat entre certains journaux régionaux et les clubs. Les journalistes sportifs seraient donc irritants comme les notaires sont véreux, les commerçant indélicats, les hommes politiques achetés, là ce n'est plus du dandysme mais du vulgaire populisme.
J'avais écrit qu'à l'Equipe nous nous efforcions d'obtenir de vraies réponses à de vraies questions. En réponse, vous livrez ce commentaire: "la pensée que le fleuron du Groupe Amaury puisse être à la pointe de la critique et de l'investigation est un terrible aveu de la très relative virulence de notre presse spécialisée". Les dirigeants du Paris SG, de l'OM, de Saint-Étienne, Jean Louis Campora, Gérard Bourgoin, Patrick Proisy, Jean Michel Aulas ne partagent pas vraiment à l'heure actuelle votre point de vue.

Pour le reste, et en vrac. Ce que visiblement certains joueurs, dirigeants, entraîneurs et lecteurs ne comprennent pas, c'est que lorsqu'un journaliste sollicite une interview, ce n'est pas à titre personnel, mais en tant que relais entre l'acteur et son public. Le "harcèlement médiatique" est donc une expression pour moi étrange. En vérité, nous sommes plutôt harcelés par le refus de communiquer des dits acteurs.
Sur l'Equipe, vous mettez en exergue cette réflexion: "Peut-on parler de liberté de la presse quand, depuis 40 ans, un journal règne quotidiennement et sans partage sur l'analyse sportive?". D'abord, l'Equipe n'a pas le monopole de l'analyse sportive. Ensuite, un avocat dirait : que reproche-t-on exactement à mon client ? D'exister, d'être seul? Coupable de quoi? Liberticide en quoi?

Sur Jacquet. Le plus sûr moyen de se tromper est de ne pas prendre position. L'Equipe a choisi de prendre position, contre Jacquet, puis a dit son erreur. Dans cette affaire, nombre de nos lecteurs nous l'ont reproché, d'autres nous ont manifesté partager l'analyse. À titre personnel, je conçois que cette position anti-Jacquet ait pu choquer certains de nos lecteurs. J'ai beaucoup moins supporté, en fait pas du tout, qu'une partie de nos confrères aient tourné casaque une fois la victoire venue, quitte à se poser en donneurs de leçons à notre endroit. Car j'ai encore dans l'oreille, par exemple, les commentaires télévisés en direct pendant Finlande-France, à quelques jours de la coupe du Monde 1998.

Sur les Cahiers. Je les lis depuis 1997. Avec l'intérêt que suscite un espace de réflexion et de critique, contradictoire, et j'attends avec amusement, par exemple, la suite de vos prises de position sur Djorkaeff. J'ai souhaité intervenir sur l'affaire Anelka car j'estime que vous avez traité à la légère un problème qui n'est pas pour nous de la pure rhétorique, mais celui du libre exercice de notre métier.
Merci de me donner la possibilité de m'exprimer.

Réactions

  • jbibi le 29/01/2001 à 00h00
    monsieur rousseau,


    une gifle, aussi cinglante soit elle, n'est pas ce que l'on peu appeller de la "violence". Votre confrère s'est peut-être senti idiot, ça se comprend, mais il est fort improbable que c'est uniquement pour avoir salué anelka... j'attends d'ailleurs un droit de réponse dans l'Equipe pour le jeune lien
    Quant à votre avis sur le traitement infligé par l'Equipe à Jacquet, je pense qu'au mieux vous avez mauvaise mémoire. Je n'ai pas besoin de vous rappeller certains propos radio-télévisés de votre patron. Je vous en rappelle en substance l'un d'eux "jacquet fait exactement tout le contraire de ce qu'il faut faire pour mener la france vers la coupe du monde, et s'il y arrive c'est qu'il aura fait comme nous pensions qu'il fallait faire". Rappellez à ce monsieur d'exercer le metier qu'il a dû apprendre à l'IUT. Et laissez les entraineurs entrainer

  • captain nemo le 31/01/2001 à 00h00
    "Ce que visiblement certains joueurs, dirigeants, entraîneurs et lecteurs ne comprennent pas, c'est que lorsqu'un journaliste sollicite une interview, ce n'est pas à titre personnel, mais en tant que relais entre l'acteur et son public. Le "harcèlement médiatique" est donc une expression pour moi étrange. En vérité, nous sommes plutôt harcelés par le refus de communiquer des dits " target="_blank" title="acteurs."
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    Peut-etre faudrait-il le regifler pour l'obliger a un petit peu plus d'objectivite?

    Reprenons: l'objectif premier d'un journaliste sportif, et c'est bien normal est de faire vendre son papier, je pense que personne ne le leur reproche. Ce papier il ne peut le vendre que d'une facon: en captivant l'attention du public par tous les moyens possibles et imaginables. Alors effectivement de temps en temps cela donne de beaux articles de fond, cependant en general la matiere manque, et quand elle vient a manquer dramatiquement, une belle polemique est on en peut plus efficace pour relancer le lien L'accusation par Rousseau de parasitisme des CdF est d'autant plus insupportable que le journaliste sportif en soi et par definition est un parasite: il gagne sa vie sur le dos du foot, il fait partie du business. Alors oui, il y a plus de pression (le pauvre), mais il gagne aussi plus d'argent... Il faudrait que Rousseau m'explique mais personnellement je ne connais pas de boulot relativement bien paye sans pression...
    le moins qu'on puisse dire vu la quantite de pub presente sur les Cahiers, c'est qu'ils n'en vivent pas, ou alors ils ont un "revenu model" tres original et toutes les dotcoms devraient s'en inspirer... en contrepartie, ils ont plus de liberte: bravo a eux!

    Il serait temps que les journalistes sportifs et ceux de l'Equipe en particulier cessent de se prendre pour des chevaliers pourfendeurs et se remettent a leur vrai place: celle de manant vendant, je dis bien vendant et non offrant de l'information sur le dos des lien
    Le droit a l'information se passe tres bien des journalistes puisque desormais tous les joueurs ont leur propre site...





  • houbahouba le 31/01/2001 à 00h00
    Juste un mot pour répondre au Capt Nemo, qui sans être à 20 000 lieues des réalités, me semble un peu à côté de la plaque sur la définition du journaliste comme parasite: pourquoi le journaliste sportif serait "plus" parasite que le journaliste politique, scoentifique ou économique? Les médecins sont-ils des parasites pour les malades ou le plombier pour celui qui a une fuite (je caricature)? Et je ne crois pas que le site d'un joueur est plus objectif que "L'Equipe" ou un autre média car un je vois mal un joueur dire autre chose que ce qui l'arrange! L'important c'est d'avoir plusieurs sources d'information honnêtes et de se faire son propre avis avec le tout!

  • 2000 le 31/01/2001 à 00h00
    0n ne demande pas a un footballeur d'etre un grand philosophe. qu'il joue bien au foot nous suffit. je me rappelle des annees 90 ou les medias n'etaient pas tres tendre avec papin (P-A-P-1), un peu plus avec canto qui conservait une aura vaguement intello. toujours est-il que papin a marque le foot francais bien plus que canto et qu'il est probablement un des 3 ou 4 meilleurs avant-centre que nous ayons lien

    Enfin pour mr rousseau: anelka a dit plusieurs fois qu'il ne voulait pas parler à la presse car li n'a rien a dire (et ca c'est vrai) et qu'il ne communiquerait que par son site internet. vous pourriez pas lui foutre un peu la paix et repecter un peu le bonhomme plutot que le harceler? c'est quoi cette histoire du "public qui a le droit de savoir?" savoir quoi? qu'anelka aime jouer a football, ce qu'il ne cesse de dire dans ses interviews? faudrait pas plutot lire ca comme "l'equipe a le droit de vendre du papier?"

  • Dominique Rousseau le 31/01/2001 à 00h00
    à captain Nemo et 2000

    Sur le thème, un journal cherche à se vendre. Ben oui, c'est une entreprise qui cherche à gagner de l'argent. Mécaniquement, l'Equipe vend beaucoup plus quand le ciel est bleu les victoires sont belles, les français gagnent et surtout, en foot, les gros clubs. Vu l'actualité en ce moment, si l'on suit cette logique de vente à tout prix, on ne devrait surtout pas parler des affaires de faux passeports, de points qui s'envolent, des problèmes du PSG, de l'OM, de Monaco. Et pourtant, on le fait, à longueur de colonnes, parce que c'est l'actualité, que l'on se doit d'expliquer ce qui se passe et les amateurs de foot que nous sommes ne sont pas spécialement ravis de ne traiter que d'une actualité négative. C'est intéressant, mais au bout d'un moment...

    Ce qui me gêne dans vos arguments, c'est qu'à vous lire, il y aurait donc un pourcentage que je vous laisse apprécier, de lecteurs conscientisés qui prennent ce journal avec des pincettes avant éventuellement de le mettre à la poubelle, et une majorité de moutons qui gobent machinalement ce qui est écrit dans cette machine à endormir.

    Quant à Anelka, je n'ai jamais dit que "le public a le droit de savoir". Anelka ne veut pas parler? Dommage, c'est tout. Mais qu'il ne vienne pas nous "chercher".

  • captain nemo le 31/01/2001 à 00h00
    je fais suite aux reponse de houbahouba et de Dominique Rousseau.
    le mot parasite est deliberemment un peu outre, je l'utilise essentiellement par reference a la reponse precedente des lien
    Cependant, il ne faut quand meme comparer que ce qui est comparable, entre un article d'analyse du monde et le commentaire d'un match par l'equipe, la valeur ajoutee n'est pas la meme.
    leur mission de toute maniere n'est pas la lien

    Pour moi, et sans que cela n'enleve rien a ce type de savoir-faire et de talent, le journalisme sportif est essentiellement un journalisme de divertissement, on ne lit pas vraiment l'Equipe pour s'informer (les depeches de l'AFP sont toutes aussi informatives a cet egard) on lit leur commentaire pour se distraire, pour se rememorer un certain plaisir ressenti durant le match. Est ce que leur commentaire apporte quoi que ce soit au sport en soi?
    je ne crois pas et ce n'est pas leur role quoi qu'ils en disent.

    Effectivement, j'adore lire les gros titres de l'equipe un lendemain de victoire.
    Et je suis d'accord avec Dominique Rousseau, vous ne vendez sans doute jamais mieux vos journaux que lorsque tout va bien. Votre probleme, c'est que des evenements comme cela, il n'y en a pas tous les jours, c'est long une annee quant on publie un quotidien. que faire lorsqu'il n'y a ni coupe du monde, ni tour de France, ni Roland Garros?
    rien , pas grand chose, pourtant il faut bien continuer a vendre, que reste-t-il: les retrospectives? les interviews? et puis les scandales...
    je veux bien croire que cela doit bien vous emmerder de passer des heures a ecrire et enqueter sur ce genre de choses.

    Une fois de plus, personne ne vous reproche cela, ce qui agace bien des gens et qui vous rend irritants, c'est que vous vous croyez oblige de vous abriter derriere une glorieuse ethique de journaliste pour justifier ce qui est de fait une pure logique commerciale.



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