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Les enfants de la bulle

Tout le 9ème art, de Winsor Mc Kay à l'OuBaPo, des écoles franco-belges à l'émancipation de la BD des années 70, des comics et strips US aux mangas du soleil levant...

  • Delio Onnisoitquimalypense le 02/02/2023 à 17h31
    Damso a écrit Julien, où il détaille les pensées et sentiments d'un pédophile. A se demander si le terme malaisant n'a pas été inventé à cette occasion, mais dans mon souvenir, pas d'incitation ; de la complaisance, sans doute.

  • Flo Riant Sans Son le 02/02/2023 à 17h32
    Personnellement, je peux aisément comprendre l'énervement initial de Sansai (sans pour autant cautionner le dérapage verbal mais ça peut arriver lorsqu'un sujet aussi sensible nous touche), surtout vu de la légèreté avec laquelle est pris le problème ne serais-ce que dans la sphère culturelle. Qu'elle idée de merde de dérouler le tapis rouge pour tel mec, qu'elle idée de merde de récompenser Polanski etc. Les mecs (parce que c'est de ça aussi qu'il s'agit) sont hors-sol. Puis il faut voir aussi les réactions opposées à celles etiquettées "woke", c'est moche.

    C'est aussi très fatiguant d'être sans cesse renvoyer à la Justice alors qu'on sait qu'elle quasi-inopérante sur les VSS. Coupler l'impuissance de la société à protéger les victimes à celles des victimes elle-mêmes est d'une violence inouïe.

    Cela dit, bien que je puisse moi-aussi être épidermique sur le sujet, je trouve néanmoins l'apport d'avocats ou de juristes nécessaire pour dépassionner le débat et prendre du recul (je virerai complètement totalitaire parfois sans ça).

    Puis il ne faut pas négliger aussi ce que l'échange écrit sur un forum peut induire d'incompréhension, de maladresse etc.

  • JeanLoupGarou le 02/02/2023 à 17h33
    Moi j'aimerais que certaines BDs de Vives ne soient pas publiées.
    Plus précisément, j'aimerais que les maisons d'édition lisent les saloperies qu'ils publient et essaient de prendre la décision de publier ou non (ou d'envoyer en institut psy) en leur âme et conscience, et non juste devant un tableau Excel des bénéfices attendus.

  • Lescure le 02/02/2023 à 17h55
    Afin de prendre un peu de recul sur un sujet pour le moins brulant je partage la publication que Lucie Servin a faite au retour du FIBD
    Lucie Servin est historienne et journaliste pour Les Cahiers de la BD, L'Humanité. Elle a été membre du jury du prix Artémisia et fait partie de l'ACBD (Association des critiques et journalistes de bande dessinée). Elle a créé et anime le blog Le Calamar noir (super blog au passage). Elle collabore avec les Requins Marteaux comme coordinatrice éditoriale mais pas pour la collection BD Cul appartenant aux Requins Marteaux visée par l'enquête en cours.

    D'Angoulême et d'argent.
    "De retour de la foire, dans le brouillard de ma campagne et malgré la fatigue, j'ai envie de partager mon ressenti. Je voudrais surtout ici défendre les éditions des Requins Marteaux, un collectif indépendant, qui se retrouve au cœur de la tourmente. L'affaire Vivès continue de nous empoisonner et de semer la discorde même auprès de ceux qui se ressemblent. Et ce ne sont que ceux-là qui m'intéressent car dans le grand barouf du salon du livre qui assimile la culture à un rayon de supermarché, on trouve de tout y compris l'artistique qui joue le jeu et tente de se retrouver malgré tout, lorsque le livre est considéré comme un produit comme un autre, quantifiable et évaluable dans les pourcentages de la consommation de masse.
    Puisqu'on ne doit pas en parler, parlons-en. Je le dis d'autant plus que je n'aime pas le travail de Bastien Vivès ( que j'ai lu ) mais j'irai jusqu'à le défendre parce que je ne comprends pas pourquoi il payerait lui plus qu'un autre, et que le combat contre les représentations dégradantes se joue sur le terrain de leur marginalisation, et non de leur interdiction. L'ennemi dans cette histoire, c'est la domination par l'argent, c'est le succès entretenu par les chiffres de vente, ce système qui nous est imposé comme le seul possible. Les féministes que je soutiens le savent très bien. C'est pourquoi elles n'ont jamais appelé à la censure et qu'elles se sont avec raison soulevées contre l'annonce d'une exposition qui aurait célébré Bastien Vivès comme une figure totémique dont elles ne voulaient pas. Et je me joins à elles, quand il s'agit de critiquer les conditionnements et les représentations, quand il s'agit de dire « ça suffit » l'année où la présidence du festival revenait à Julie Doucet beaucoup trop marginalisée dans cette édition. Il n'a échappé à personne que les grands seigneurs qui régnaient à Angoulême cette année étaient d'ailleurs les mangakas, couronnés par des fauves d'honneur, des artistes d'autant plus intéressants qu'ils évoluent dans un pays où leur travail est entièrement assimilé dans la production industrielle, et qu'ils montrent la complexité d'un phénomène dans la mesure où l'industrie favorise aussi la création.
    Aujourd'hui, l'affaire Vivès est aux mains de la justice. Les plaintes sont soutenues par les cathos et l'extrême droite, et derrière aussi, on retrouve malheureusement une gauche coupeuse de têtes qui pense que par l'exemple on transformera la société. Je traîne suffisamment avec des communistes pour connaître leur histoire, pour savoir ce que fut Staline et l'exigence de moralité dans l'art.
    Il n'est pas question d'affirmer que Bastien Vivès n'a pas de talent. Il est simplement essentiel de souligner qu'il est le vecteur d'une pensée dominante qui a forgé son succès et induit sa paresse. L'imposture est de voir en lui un auteur subversif alors qu'il n'a jamais eu à interroger son propre travail et que sa provocation remplit toutes les cases du conformisme. Le scandale est d'applaudir son audace, de féliciter son manque de réflexion sur lui-même et sur les autres. Faire de lui un martyr, c'est le conforter encore dans sa toute-puissance de jeune plus si jeune avec toujours une mentalité de vieux réac.
    Maintenant, cette affaire n'appartient plus seulement au milieu de la BD. Bastien Vivès est suspecté de pédocriminalité. Il a même été comparé à un Matzneff et un Polanski, alors qu'il n'a jamais été incriminé pour le moindre acte et que seules ses œuvres sont en procès. Devant n'importe quelle œuvre, je défends le pouvoir critique des lecteurs. Je défends le pouvoir de lire des œuvres de tous les auteurs avec qui je ne suis pas d'accord, de m'en faire ma propre idée et de partager mes avis quand on m'en donne les moyens dans la presse ou ailleurs. Encore faut-il favoriser l'esprit critique, la presse indépendante des pouvoirs de l'argent et donner les moyens à l'éducation. Céline par exemple n'est pas seulement un écrivain collabo et antisémite, il est celui qui à mon sens décrit le mieux la lâcheté et l'ambition du médiocre. En cela il a enrichi aussi mon regard sur l'humanité, m'obligeant à raisonner avec la lucidité du pessimisme. En ce moment je suis dans Faulkner, un écrivain américain sudiste et raciste incontournable qui a donné envie d'écrire à Toni Morrison et qui a inspiré de très belles pages à Edouard Glissant. Vivès n'est pourtant pas un Céline et encore moins un Faulkner. Il existe tellement d'artistes plus intéressants qui bataillent avec toutes ces questions du conditionnement du désir.
    Parmi les albums de Bastien Vivès aux mains de la justice, deux albums ont été publiés dans la collection BD Cul appartenant aux Requins Marteaux. Notons seulement que cette collection est désormais dissociée de cette maison d'édition, ce qui ajoute encore du bordel au bordel. Je le souligne car ces albums ne peuvent être dissociés de l'ensemble de cette collection laboratoire, vendue sous blister et assez confidentielle, pensée justement comme un observatoire de la fabrique du désir et des fantasmes, qui propose d'interroger le porno hors de l'industrie de masse par le rire, par l'outrance, par l'imaginaire. Cette collection n'est pas parfaite, mais peut-on seulement imaginer la place du porno dans notre société pour ne pas vouloir ouvrir un espace alternatif à d'autres expériences. A travers cette collection, il y a des albums meilleurs que les autres, il y a des ratés et des impensés. Il y a aussi cette question économique qui implique de ne pas refuser à un auteur aussi bankable que Bastien Vivès d'y participer. Il n'empêche que je me réjouis de ce pas de côté ouvert à la réflexion autour du commerce de l'obscénité et je revendique aussi la possibilité de mettre les mains dans la merde, pour réfléchir à ce formatage de la sexualité par le regard dominant masculin. J'y lis aussi peut-être la difficulté qu'ont les hommes à sortir des stéréotypes beaucoup plus que les femmes qui, lorsqu'il s'agit d'inventer sur le motif de la pornographie s'approprient un champ quasiment vierge.
    Le capitalisme mange tout. Sa force est d'être capable d'absorber par le commerce même les plus enragés de ses opposants. Dans ce système, Baudelaire avait raison : « Qu'est-ce que l'art ? – Prostitution. » Glénat a ensuite pompé le concept de la collection BD cul, en créant sa collection porn'pop. En 2018, l'éditeur lance cette collection avec Petit Paul, le troisième album de Vivès incriminé qui, dans sa dimension grand public, a mis en lumière l'indécence de cette démarche commerciale sous couvert de la parodie. Glénat n'a pas de souci à se faire. Financièrement l'éditeur compte parmi les plus puissants et bénéficie en outre du soutien du SNE, de tout le lobby de l'édition. Bastien Vivès s'est associé les services de Richard Malka, l'avocat attitré de Charlie et de la liberté d'expression. Le cynisme veut que les Requins Marteaux, éditeur alternatif qui n'appartient pas au SNE, doivent gérer seuls et qu'ils vont payer cher.
    Je garde de cette affaire un goût amer mais je ramène aussi de ce week-end de très bons souvenirs. J'y ai vu de belles choses, des amis, et je n'ai, comme d'habitude, pas fait la moitié de ce que je voulais faire. Pardonnez cette longue diatribe, mais j'avais aussi envie de dire « merde » au festival d'Angoulême, à sa gestion indécente des subventions publiques qu'il détourne au nom de la rentabilité financière".

    Je n'adhère pas à tout ce qu'elle dit mais elle a au moins le mérite de donner un point de vue "pro" sur l'affaire "Vivès". J'adhère à 1000% à la fin de son propos sur la gestion détestable du FIBD sur cette affaire mais pas que, ses visées monopolistiques etc.....

  • Josip R.O.G. le 02/02/2023 à 17h55
    Pour être tout à fait précis, et sans vouloir alimenter le débat sur la dispute, ça faisait suite à cet échange :

    Josip R.O.G. aujourd'hui à 11h39
    En réponse à JeanLoupGarou hier à 18h36
    (voir le message)
    Oui, mais la loi est tellement mal rédigée (la notion de "représentation" a été dans un second temps rajoutée à la louche à la notion d'image qui signifiait au départ "photographie" - comme si un dessin était équivalent à la photo d'un vrai viol) que ça en est gênant

    Josip R.O.G. aujourd'hui à 11h44
    En réponse à sansai aujourd'hui à 11h27
    (voir le message)
    "On aurait également préféré que des procédures judiciaires, dans lesquelles nous avons tout à perdre coincés que nous sommes entre pseudo-liberté de création et pseudo-luttes contre la pédocriminalité complotistes et réactionnaires, ne voient pas le jour. On sait ce qu'on a à y perdre et on voit pas ce qu'on a à y gagner."

    Cette phrase serait trop longue à analyser mais déjà on peut dire qu'elle glace le sang.
    Et bien d'avantage que tous les fantasmes pourris de Bastien Vivès.

    Qui aboutit à ce post tout en délicatesse de sansai:

    sansai aujourd'hui à 11h57
    En réponse à Josip R.O.G. aujourd'hui à 11h53
    (voir le message)
    Tu réponds pas à mon message. Ça te fait te sentir comment de défendre la liberté de Bastien Vivès à faire l'apologie de la pédophilie et de l'inceste, et la liberté des éditeurs et des festivals à faire du pognon là-dessus ? T'es content de ta petite position edgy et provocante ? La décence c'est en option chez toi ?

  • Di Meco le 02/02/2023 à 18h05
    Je suis d'accord avec toi, mais il me semble que le sujet est revenu sur le fil non par le fait de revendications concernant les publications de Vivès, mais plutôt par celui d'indignations à propos de son interdiction à Angoulême.

  • José-Mickaël le 02/02/2023 à 18h21
    C'est vrai que tout ça n'est pas venu tout seul. J'avoue que je n'ai pas tout compris dans votre échange (il y avait apparemment des sous-entendus) et peut-être que Sansai non plus : il se serait emballé un peu vite...

  • Danishos Dynamitos le 02/02/2023 à 18h35
    N'empeche, cette annulation d'exposition angoumoisine aura eu le mérite au moins de mettre la lumière sur la part sombre du travail de Vivès.
    Lors de la sortie de Petit Paul, j'avais bien observé quelques réactions outrées mais ça n'avait pas été bien loin.
    Désormais, quiconque veut s'interroger sur la question se doit, intellectuellement parlant, de s'infliger ces quelques œuvres plus que problématiques. Et donc mieux comprendre le malaise.

    Mais en soi, je pense que personne ne veut vraiment interdire Vives.
    Le mec est talentueux et peut produire de superbes œuvres. Par contre, comme l'a écrit sansai, il faut que tout le monde, du moins ses lecteurs, sache qui il est et ce qu'il a fait.
    Et bien sûr aussi qu'il arrête de dire et faire de la merde.

  • Lescure le 02/02/2023 à 19h03
    Je l'ai déjà écrit il y a 20 pages d'attaques ad ominem, il faut différencier des éditions vendues sous blister conformément aux contenu interdit au -18 (comme des Hentais bien moins confidentiels et tout aussi immondes) d'une exposition d'un auteur dont tout le monde connais les penchants dégueulasses dans la profession par la plus grosse structure du 9ème art de l'hexagone. Une institution qui collectionne autant de casseroles qu'un président de fédé. Beaucoup de mes ami.e.s qui travaillent dans la beday ne vont plus à Angoulême que sur le off du off et sont pour la majorité bien dégoutés par la dérive ultralibérale du monde de l'édition, la précarité des auteurs/trices, la misogynie et le patriarcat comparable au monde du cinéma etc.....

  • Tricky le 02/02/2023 à 19h06
    Tu m'étonnes, et pas que sur ça.
    Entre la liberté de l'artiste et laissons la justice se prononcer, ça serait pas mal qu'on regarde un peu au fond de l'abîme, des fois. Genre deux trois considérations morales.
    (et don't 'oui mais l'Etat de droit' me, ca va deux minutes, surtout effectivement comme le rappelait Flo (?, pas certain) quand on sait comme la justice souffre sur la question)