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Habitus baballe

Pour causer socio, éco, sciences-po, anthropo, histoire-géo, philo, épistémo, Adorno, filporno, Bernard Pardo...

  • coach_mimi le 06/10/2021 à 17h54
    Dans le cadre de mon boulot, j'ai assisté il y a quelques semaines à une conférence d'un mec qui te disait que c'était l'avenir de l'humanité.

    Que, tôt ou tard, tout serait délégué à des IA, qu'on serait tous équipés de genres d'assistants personnels qui gèrerait tout (mais absolument tout) pour nous.

    Et le mec avait l'air de trouver ça cool (son argument principal étant "Mais imaginez, avec l'IA, elle te donne en 5 minutes un diagnostic meilleur que celui de tous les spécialistes de la terre réunis, qui de toutes façons, seraient pas foutu de se mettre d'accord").

    Bon, sans être effrayé, je me demande bien en quoi, mais je pense qu'on aura vite un aperçu...

  • White Tripes le 07/10/2021 à 07h48
    Bienvenu dans les robots d'Asimov

  • Utaka Souley le 07/10/2021 à 10h10
    Il existe un courant de pensée selon lequel les IA futures devraient diriger l'humanité au motif qu'elles finiront par être plus efficaces et attentives au bien collectif que les humains. Bon, pour cela, il faudra peut-être d'abord qu'elles ne soient plus conçues ni implémentées par des humains. On n'en est pas encore là.

    J'ai l'impression en lisant certains contributeurs que le côté fantasmatique de l'IA et des "algorithmes" prime sur la perception de leur performance réelle, et surtout de leur extraordinaire spécialisation. Un des très gros succès de l'IA, c'est par exemple le programme de DeepMind auquel on a fait ingurgiter les règles des échecs, puis à qui il a été fait jouer 40 millions de parties contre lui-même pour finalement battre le meilleur programme d'alors (qui torchait déjà n'importe quel joueur humain). Mais ce genre de performance n'est possible que parce-que les règles des échecs sont non ambigües, et facilement descriptibles. Passer à la détection des panneaux de signalisation sur la route, c'est déjà une autre paire de manches (lumière rasante, panneaux décolorés ou tordus, indicatifs de type panneau sur l'arrière des remorques de certains camions, végétation, etc, etc)

    Sinon, Red, je suis curieux de savoir comment tu arrives à te passer des impôts.

  • Utaka Souley le 07/10/2021 à 10h11
    C'est pareil que la VAR, y'en a qui s'imaginent que parce que c'est un ordinateur qui choisit, le choix fait est toujours le bon.

  • Red Tsar le 20/10/2021 à 18h30
    À votre bon coeur...

    * Depuis quelques années, j'entends monter le mot « équité » dans le débat public. L'égalité serait ringarde et injuste et l'équité serait le nouvel horizon.
    * Ce qui me semble étrange, c'est que bien souvent la définition qui est donnée de l'équité, n'est jamais que celle l'égalité. Politiquement en tout cas, l'égalité n'a jamais été pensée comme l'uniformité. Dans l'Antiquité, selon sa richesse, les citoyens d'Athènes, égaux en droit, participaient différemment aux frais de la cité. De même, c'est au nom de l'égalité qu'on a mis en place l'impôt progressif. Et même chez ces affreux communistes égalitaristes, on pose bien l'égalité comme n'étant pas la même chose pour chacun, mais « à chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins. »
    * Le changement de mot ne semble donc rien changer sur le fond. Mais je trouve (c'est subjectif, je l'admets) qu'il y a une charge implicite différente. L'égalité, c'est fondé sur la rationalité, un rapport à la loi, au collectif et ça renvoie à tout un univers politique de luttes (révolution française...). L'égalité, ça pousse au combat. L'équité me semble plus sonner comme un sentiment, une évaluation subjective de la situation et, surtout, une acceptation des inégalités, qu'on va essayer de gérer au mieux, avec équité, sans remettre les causes en causes et surtout sans conflit.
    * Derrière ça, j'ai l'impression que les tenants de l'équité s'appuient souvent sur Aristote et Rawls (le « maximin » : coup de génie ou enfumage ?), deux penseurs chéris par les libéraux, bien qu'ils ne le soient pas nécessairement, évidemment. Du coup, mon cerveau reptilien se met en alerte. Mais j'entends aussi des gens estimables défendre l'équité. Donc ?

    > Si vous avez des billes sur ce sujet, aussi bien sur le plan philosophique que juridique ou des cas concrets d'utilisation de l'équité que vous avez vécus (au boulot, par exemple), je suis preneur.
    L'équité : enfumage ou progrès ?

    * * * * *
    Addenda :
    En complément d'un post précédent sur les « sorcières », j'ajoute ici deux extraits, tirés d'un ouvrage de deux économistes « mainstream », Esther Duflo et Abhijit Banerjee (Penser la pauvreté) :
    - « Le manque chronique de nourriture semble également avoir conduit certains à des mesures extrêmes : au cours du « petit âge de glace » (du milieu du XVIe siècle à 1800), pendant lequel les mauvaises récoltes étaient fréquentes et le poisson moins abondant, on a assisté à une épidémie d'exécutions de « sorcières ». Le plus souvent, les « sorcières » étaient des femmes seules, en particulier des veuves. La logique [...] suggère que, lorsque les ressources sont limitées, il est sensé économiquement de sacrifier certains, pour que les autres aient suffisamment à manger pour travailler et gagner assez pour survivre. »
    - « Comme en écho aux chasses aux sorcières du petit âge glaciaire, en Tanzanie, à chaque sécheresse, on observe une recrudescence des meurtres de « sorcières » – un moyen pratique de se débarrasser d'une bouche improductive lorsque les ressources sont très limitée. Les familles découvrent apparemment tout à coup que telle femme âgée vivant avec elles (généralement une grand-mère) est une sorcière ; elle est alors chassée ou tuée par d'autres personnes du village. »

  • Sens de la dérision le 20/10/2021 à 19h07
    Toi t'as raté les publications Facebook sur l'égalité et l'équité ! (on a les références qu'on peut)

  • L'homme bus le 20/10/2021 à 19h45
    Je pense que l'opposition entre égalité et équité se fait souvent à partir d'une acception restreinte du terme d'égalité.
    En effet, en un sens, l'équité pourrait être décrite comme un type d'égalité, ou du moins une certaine façon de comprendre la proposition "les gens doivent être traité de manière égale". En tant que telle, cette proposition est ambiguë. Qu'est-ce qu'on entend exactement par "être traité de manière égale"? Par exemple, si une personne est en fauteuil roulant, il ne semblerait pas juste de lui demander de monter les escaliers "comme tout" le monde. Or, on la traiterait bien, en un sens, de manière égale aux autres. Une manière équitable de la traiter, ce serait de lui fournir une rampe d'accès ou de lui donner la possibilité de prendre un ascenseur. Mais il ne me semblerait pas qu'il y a un grand sens à dire qu'on préfère ici l'équité à l'égalité ; en un sens, ce que l'on cherche à faire, c'est bien à permettre à la personne en fauteuil d'être l'égale des personnes valides, au sens où on lui permet de faire la même chose.
    Autre exemple : il va de soi qu'un criminel ne doit pas être traité comme un innocent. Non pas au sens où il n'aurait pas le droit à un procès impartial, mais dans le sens où il devrait recevoir une sentence, et pas l'innocent.


    C'est donc bien à une définition restreinte de l'égalité que s'opposerait l'équité : la même chose pour tous vs à chacun selon ses besoins et mérite. Du coup, distinction entre égalité et équité me semble plutôt une distinction opératoire entre deux façons de concevoir l'égalité. Par exemple, on parle d'égalité des droits, et non pas d'équité des droits, cela semblerait avoir peu de sens. Il faut donc distinguer des domaines où on peut appliquer une égalité au sens strict (par exemple, les droits), et d'autres où on réfléchira sur la façon dont on pourra adapter des façons de traiter les gens, en s'adaptant à leurs différences, pour être le plus juste possible.

    Bref, je ne suis absolument pas spécialiste ( c'est juste que je fais un cours là dessus avec mes élèves en ce moment), mais il me semble que vouloir fonder absolument une opposition entre égalité et équité (mais comme le font certains, tu as raison), comme si on avait là deux idéaux différents (les égalitaristes vs les équitariens (j'invente)) dont l'un devait triompher sur l'autre, me semble mal utiliser et saisir ces concepts. Les réflexions sur une société juste doivent justement manipuler ces deux concepts, et en effet comme tu l'as dit toi même, même un communiste pourra parler d'équité (à chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins), et même le plus farouche libertarien d'égalité (nous avons tous les mêmes droits).

    PS : Je ne sais pas trop quoi en foutre, il faudrait un meilleur angliciste que moi ; mais le bouquin phare de Rawls sur le sujet est traduit en français par "La liberté comme équité", mais en anglais c'est "Justice as fairness", et non "Justice as equity", et je ne sais pas ce que ça change.

    PS 2 : Un super bouquin sur les théories de la justice, c'est le bien nommé Justice, de Michael Sandel, que je ne saurai que trop conseillé. Il n'est pas particulièrement centré sur ce sujet là cependant. (Mais il explique très clairement la pensée de Rawls)

  • et alors le 20/10/2021 à 19h51
    Sur la "régulation" de la population en fonction des ressources, une des interprétations du mégalithisme au Néolithique voudrait que ce soit un moyen de mobiliser des "ressources humaines" en période de prospérité, pour éviter une trop forte expansion en prévision de périodes moins fastes. En gros, on faisait crever à la tâche une partie de la population, mais ça passait parce que c'était pour le culte et/ou le prestige. Comme quoi, la construction de l'acceptabilité de projets de société inégalitaires (inéquitables?), ça ne date pas d'hier.

  • Franco Bas résilles le 20/10/2021 à 20h21
    L'homme bus aujourd'hui à 19h45 :
    "PS : Je ne sais pas trop quoi en foutre, il faudrait un meilleur angliciste que moi ; mais le bouquin phare de Rawls sur le sujet est traduit en français par "La liberté comme équité", mais en anglais c'est "Justice as fairness", et non "Justice as equity", et je ne sais pas ce que ça change."

    En effet, il me semble que dans « fairness » il y a l'idée que la justice (le caractère juste d'une situation) repose sur des règles, qu'une société est juste un peu comme un jeu (non, pas le foot, surtout pas avec l'assistance vidéo) par l'application de règles qui assurent que personne ne vaut plus qu'un autre.
    Aux États-Unis, par exemple, lorsqu'une école reçoit plus de demandes que ses capacités ne le permettent, il arrive assez souvent qu'on procède à un tirage au sort ; ce mécanisme relève parfaitement de la "fairness", mais néglige totalement le mérite - et c'est en partie pour cela qu'en France, on trouve cela insupportable.

  • L'homme bus le 20/10/2021 à 20h31
    Effectivement, cela me paraît en tout cas bien correspondre à ce que Rawls à en tête. D'ailleurs, chez ce dernier, il y a une critique très radicale de la notion de "mérite" et de l'idée de méritocratie.