Avant le déjà crucial France/Serbie à venir mercredi, les internationaux parisiens – sous la houlette de leur patriote de président – ont tenu à témoigner leur indéfectible soutien à leurs homologues qui ont eu la malchance d’être sélectionnés.

Mickaël Landreau : « Mandanda est indiscutable. En tout cas, personne ne le discute. Son inspiration sur sa ligne rappelle le flair des plus grands : Bosnich, Higuita ou Lamanodedios. Et on a encore vu samedi dernier qu’il sort comme, euh, personne. Les dix buts qu’il s’est pris depuis un mois ? Des accidents, regardez ses notes dans la presse. D’ailleurs, je me suis souvent demandé si je les aurais arrêtés… Eh bien non, je suis sûr que non. J’en aurais même encaissé le triple. J’ai une réputation à tenir (…) Si par extraordinaire le sélectionneur voulait changer de gardien titulaire, il peut se féliciter d’avoir choisi une doublure de référence. C’est important, l’expérience, quand on joue des matchs de haut niveau international. Nul doute que Lloris aura l’autorité requise pour replacer Gallas ou demander à Henry de prendre un joueur au marquage. Comment ? Si j’ai encore du Bleu à l’âme ? Oh vous savez, moi, il y a trois mois, je lisais que je méritais à peine de seconder Alonzo, alors je crois que j’ai encore besoin de travailler à mon petit niveau pour atteindre mon cinq-centième match de L1. Sans compter que de très bons gardiens poussent derrière : Malicki est au top, Ramé revient bien, Grégorini sera toujours Grégorini et Bertrand-Demanes n’a pas dit son dernier mot. »

Sylvain Armand : « Les Bleus je connais bien, j’ai été convoqué trois fois et on a même parlé de moi pour une quatrième. Alors, certes, je ne suis jamais entré en jeu mais maintenant que l’équipe d’Autriche a su démontrer de manière éclatante la supériorité de la confrérie des joueurs lents et lourds à la mâchoire carrée sur celle des petits joueurs vifs et techniques au regard de biche, j’espère avoir de nouveau ma chance.»

Jérôme Rothen : « Il faut laisser les Bleus travailler tranquillement et ne surtout pas leur coller de pression démesurée. Je lis partout qu’il y a un gros problème d’animation offensive, notamment côté gauche, là où je pourrais exercer tout mon talent. Ce n’est pas bon pour leur confiance. Et puis ce n’est tout de même pas de la faute de Nasri si aucun attaquant n’est capable de se retrouver à la réception des centres qu’il ne fait pas. Ou alors Domenech dit franchement qu’il abandonne toute idée d’offensive côté gauche, et il titularise Malouda. »

Claude Makélélé : « Quand un cadre part en retraite, outre le verre de Champomy et les Curly goût bacon, sa véritable satisfaction est de savoir qu’un personnel de qualité a été recruté pour continuer à faire le taf. Moi, je n’ai pas encore eu droit au Champomy et aux Curly, mais j’ai eu en formation accélérée le p’tit Diarra de Portsmouth, le grand Diarra qu’est rigolo, et Jérémy Diarra, l’albinos. J’ai mis un an pour leur enseigner ma technique, toute en contrôle du pointu. Ça y est, ils maîtrisent. En revanche, je n’ai pas eu trop le temps pour les former à la hargne et à la récupération de balle. Mais je leur ai laissé des polycopiés. Et Pat doit prochainement les briefer sur la préparation physique. J’ai totale confiance.»

Zoumana Camara : « Vous vous souvenez de la fois où Tapie avait dit qu’il pleuvrait de la merde le jour où je rejouerais au foot ? Bon ben je peux vous dire pourquoi. Y’a prescription, maintenant. Alors voilà : j’étais arrivé bourré à l’entraînement. Pour déconner, j’avais mis du parfum, une perruque blonde, je prenais l’accent rital et je plaquais tout le monde par terre. Voilà. Je suis vraiment désolé pour l’averse de samedi. »

Ludovic Giuly : « Faut absolument que les Bleus gagnent ! Ah non non non, sans moi, hein. C’est fini, pour moi, l’EDF. Et puis y’a le nouveau Zidane, là. Govou. Quel génie, ce Govou, pas vrai ? Si on nous avait dit… Sydney Govou, dites donc ! Manque de pot, il joue à ma place. C’est bien du chagrin. Mais y’a rien à dire, hein : il est bien meilleur que moi, à tous les niveaux. Allez les Bleus ! Ah excusez-moi, j’ai un appel… ( Allô ? Ouais ? Ça va ou bien ? Ouais, je l’ai encore vue samedi. Une tigresse au plumard, mon pote, t’as pas idée. En plus, depuis que je sais qu’elle va se marier, ça m’excite encore plus. Ouais je sais, c’est moche. Mais bon, si l’autre cocu se retrouve au chomedu mercredi, j’ai plus qu’à me la mettre sur l’oreille. Bon, allez, j’te laisse, j’suis en interview, là.) Qu’est-ce que je disais, moi ? Ah oui : vive Govou et allez les Bleus ! »

Mateja Kezman : « L’Equipe de France a de la chance. Non, pas de disposer de joueurs aussi talentueux, mais de m’éviter. Je suis affûté comme jamais. Là, je reviens d’un bon 0-0 contre l’équipe CFA de Guingamp. Grosse défense, la CFA de Guingamp. J’aurais pas cru. Pour le match de mercredi, j’étais vraiment au taquet, j’attendais la convocation. Mais bizarrement, le sélectionneur m’a préfèré Marko Pantelic. Comme depuis deux ans. Bizarrement. »