Warning: Use of undefined constant SUMTOV_HEIGHT - assumed 'SUMTOV_HEIGHT' (this will throw an Error in a future version of PHP) in /home/770600.cloudwaysapps.com/fwajbqmcbu/public_html/public/blogs/wp-content/plugins/wordpress-video-plugin/videos.php on line 856
Paris Sonne le Glas » Blog Archive » Episode XXXVI: Où de la masse il y a

Episode XXXVI: Où de la masse il y a

6/06/2008 – 7:26

(Si vous n’avez pas lu les épisodes précédents, c’est mal, allez les lire… Oui oui, maintenant.)

Sitôt reçu le courrier de son père, Bonapartapi sut que l’affaire était définitivement compromise. Avec d’autres interlocuteurs, il aurait essayé d’argumenter, de plaider sa cause, de convaincre… Avec le Préfet de Corse et avec son père, c’était peine perdue: ils étaient notoirement les deux personnes les plus têtues d’une île qui avait pourtant une certaine expertise en la matière. « La seule façon d’en faire céder un serait de l’assassiner », sourit intérieurement Bonapartapi, qui chassa bien vite cette idée: en Corse, on respecte infiniment son père, et on n’assassine pas les Préfets.

Ce fut sa cousine Colomba, une femme Prosper auprès de qui il était allé pleurer sa peine, qui lui souffla la solution:

– Eh Bernardo, ce qui t’importe, c’est que l’Europe parle corse, non?

– Eh oui, c’est ça.

– Eh, alors… Que t’importe Aiacciu ou Bastia?

– Eh Colomba, il faut bien que je la fasse quelque part, mon équipe!

– Eh Bernardo, pourquoi tu ne la fais pas dans la plus grande ville corse du monde?

– Eh Colomba, tu es devenue folle? Tu vas me dire que Calvi est plus grande qu’Aiacciu ou Bastia?

– Eh non, pas Calvi… Mais Marseille oui, Bernardo… Marseille oui.

 

Ainsi fut-il. Bonapartapi prit le bateau pour Marseille et, féru de culture classique, y fonda le club de l’Olympe. Contrairement à Bastia ou Aiacciu, la ville était prête à faire un accueil triomphal au jeu de plante: ce furent des dizaines de minots qui se pressèrent bientôt pour être enrôlés par Bonapartapi. Celui-ci avait tout en main pour réaliser son rêve et monter une équipe compétitive…

Mais la vie est une drôle de garce: alors même qu’il touchait au but, le lieutenant Bonapartapi reçut un courrier lui annonçant que son régiment partait combattre en Italie et qu’il devait le rejoindre d’urgence. Il eut juste le temps de réunir ses minots et de leur dire:

– Eh petits, je dois partir et ne sais quand reviendrai… Mais le club de l’Olympe doit continuer sans moi.

– Eh oui chef, n’ayez pas peur, dit l’un des gamins… On se battra sans vous, mais on se battra pour vous.

– Eh tu me plais, toi, dit Bernardo. Comment tu t’appelles?

– Enrico, dit le petit.

– Et tu es d’où?

– De Meco, près d’Aleria.

– Eh, Enrico de Meco, tu seras le capitaine de l’Olympe, d’accord? Tu ne laisses personne embêter tes garçons, c’est clair?

– Eh, c’est clair, chef… Le premier qui nous cherche, je lui casse la jambe.

 

A ce moment intervint un petit qui n’avait pas encore parlé:

– Wô Msieu, Msieu, môa je suis pô très bon pour jouer, mais si vous voulez j’peux leur écrire une chinson qui leur donnerô du coeur, aux biloutes!

– Eh oui, pourquoi pas, répondit Bernardo… C’est bien d’avoir un hymne avant de partir au combat… Et comment tu t’appelles, toi?

– Bin Rouget, Msieu.

– Rouget? Eh, c’est un drôle de nom… Et tu es d’où? Tu ne parles pas comme un corse, toi.

– Bin non, Msieu… Je suis de Lille.

– Eh beh écris-nous une belle chanson, Rouget de Lille, que la France se souvienne de toi.

 

Et sur ces belles paroles, Bernardo Bonapartapi prit la route de l’Italie, sans savoir qu’elle le mènerait jusqu’au pied des Pyramides et qu’elle le tiendrait éloigné longtemps, bien trop longtemps, de son club de l’Olympe.

 

  1. 67 réponses to “Episode XXXVI: Où de la masse il y a”

  2. Mon dieu, je viens de passer 1 heure à lire tout Paris Saint Graal, mon dieu mais vous êtes monstrueusement géniaux .

    XXXVI épisodes de rire en boite de demi-douzaine.

    Chapiteau, l’artiste

    De Bernard Mendinho le 21/06/2008

Pas de commentaire à faire sur ce sujet, merci de contacter M. Martinon.