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Episode XXXIV: Où la guerre des Trois n’a pas lieu

1/06/2008 – 1:01

(Si vous n’avez pas lu les épisodes précédents, c’est mal, allez les lire… Oui oui, maintenant.)

Pour monter les Partisans de la Sûreté Générale, Borespierre et Saint-Just Fontaine avaient la chance de pouvoir piocher dans l’immense réservoir de population constitué par les 600.000 habitants du Paris révolutionnaire. La classe laborieuse regorgeait de sans-culottes vigoureux disposés à s’engager pour soutenir la Révolution: Borespierre et Saint-Justo eurent bientôt plus d’hommes de troupe qu’ils n’en avaient besoin.

Mais les deux amis savaient qu’une collection de robustes soutiers ne suffirait pas à l’heure d’affronter les meilleures équipes du Royaume. Il fallait au sein de cette escouade quelques personnalités saillantes, quelques meneurs techniques et moraux capables de porter l’ensemble à des niveaux d’expression plus élevée – il fallait des joueurs emblématiques… Les deux amis ne cessèrent de battre le pavé parisien jusqu’à ce qu’ils les aient recrutés.

 

Le premier qu’ils trouvèrent jouait avec des gamins dans le quartier des Innocents. Il portait ses cheveux bouclés aux épaules, se mouvait avec grâce, avait un visage d’ange quoique le teint un peu verdâtre à cause de la malnutrition. Abordé par Borespierre, il dit:

– Je me nomme Dominique, et l’on me surnomme la Grande Vertu… De ma Charente natale aux rudes monts du Forez, puis maintenant ici au milieu des démunis de la capitale, je prêche l’amour des autres et les valeurs d’égalité, de fraternité, de justice. Si vous souhaitez créer, illustres citoyens, un Comité chargé de veiller à l’éthique de notre belle Révolution, je suis votre homme.

A vrai dire, on était plutôt parti sur l’idée d’un Comité de salut public, répondit Borespierre, mais on pourra réfléchir à un Comité d’éthique…

Ouais, un truc consultatif, hein, précisa Saint-Just…

Bon bref, enchaina Borespierre, on n’était pas là pour te parler de ça, citoyen: tu sembles habile balle au pied… Veux-tu rejoindre les rangs des Partisans de la Sûreté Générale, la grande équipe de plante de notre Révolution?

 

Après Dominique la Vertu, la deuxième recrue emblématique fut trouvée dans les ruelles de Ménilmontant où un jeune homme faisait une démonstration de sa virtuosité devant des badauds médusés. Aux questions de Borespierre, il répondit:

– Eh toi, qui es député français, sache que je me nomme Safet et que j’ai fait voeu de Raison. Mes parents ont quitté Sarajevo lorsque la guerre entre Autrichiens et Ottomans a mis notre terre à feu et à sang, et j’ai juré sur Voltaire d’abhorrer l’absolutisme et les menées belliqueuses des puissants. Je suis venu en France par amour des Lumières, et à Paris pour être au plus près de votre Révolution. Tu veux que je défende les couleurs de tes Partisans? Oui je le ferai, par amour de l’homme et de l’esprit qui le guide.

 

La troisième et dernière recrue emblématique, ils la trouvèrent en train de se battre dans un bouge de Montmartre, hurlant et éructant au point d’en faire fuir les plus téméraires. Saint-Just Fontaine interpella l’olibrius:

– Hola citoyen, te voici bien remonté… Qu’est-ce qui motive ton courroux?

Un motif qu’ô d’lô quôlité dans sô cause, citoyen! Ces empôffés goisaient du môl de not’Révolution et çô, foi de Louis la Terreur, c’est pôs dômain lô veille que jô l’ôccepterai! Je leur ai un peu côressé les ch’villes pour les rôm’ner à dô meilleures dispositions, si vous voyez c’que j’vô dire!

On voit, on voit, approuva Borespierre… Et dis-moi, aurais-tu autant de hargne si l’on te mettait sur un terrain de plante?

 

Dominique la Vertu, Safet la Raison et Louis la Terreur – les Partisans de la Sûreté générale allaient pouvoir défendre pleinement les idéaux de la Révolution.

 

Pas de commentaire à faire sur ce sujet, merci de contacter M. Martinon.