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Episode XXXI: Où le Vasco dégomma

22/05/2008 – 7:45

(Si vous n’avez pas lu les épisodes précédents, c’est mal, allez les lire… Oui oui, maintenant.)

Bezrissot n’était pas seul à préparer ses troupes. Jean-Claude-Athanase Charette de Suaudeau, retiré sur ses terres vendéennes, lisait et relisait les Dix-Sept Lois du Jeu de Plante et ressassait sa conviction: « Il faut montrer à ces roturiers qui prétendent nous gouverner la supériorité du sang noble… Vendée et Bretagne unies, soutenus par notre très sainte Eglise, nous triompherons de ces manants. »

Cela étant, il se demandait bien comment faire. Il n’avait jamais pratiqué ni calcio ni soule, il ne savait pas quelles qualités il devait rechercher pour ses joueurs… Il était en plein doute et s’en ouvrit à son chambellan.

– Pourquoi ne demandez-vous pas conseil à José Arribas Pania? lui dit celui-ci.

– Le vieux maître de menuet du Duc de Nantes? Quelle drôle d’idée! Pourquoi lui?

– Monseigneur n’est pas au courant? Il se dit entre domestiques qu’avant de venir dans notre beau Royaume, José Arribas Pania était très versé dans une forme de jeu de plante qui se pratique de l’autre côté des Pyrénées… Ils appellent ça le toro, je crois… Ca consiste à mettre onze hommes et un taureau dans une arêne; les hommes doivent se passer une balle avec les pieds pendant une heure et demie sans que le taureau ne la touche – ni ne touche l’un des joueurs, bien sûr.

Intrigué, Charette de Suaudeau se rendit à Nantes et demanda à voir Arribas Pania. Il le salua et l’autre mit le ¡hola!… La conversation pouvait commencer:

– Maître, j’ai besoin de vos services… J’ai ouï dire qu’en plus de l’art de la danse, vous maîtrisiez celui du toro…

– ¡Joder! Comme si c’était deux cosas différentes, ¡cabron! Le toro c’est de la danse, et la danse c’est du toro, ¿tu comprends?

– Il y en a un qui se joue avec une balle, tout de même…

– ¡Qué no, cabron! ¡La pelota n’a aucune importance au toro! C’est le movimiento qui compte, rien que le movimiento… Tout se joue quand tu n’as pas la pelota.

– Vous avez entendu parler du jeu de plante?

– ¡Joder! ¡Je ne vis pas dans un bocal! Claro que j’ai entendu parler de cette invención française… ¡Maricones! Vous n’avez pas les cojones d’affronter un toro, alors vous jouez entre vous… ¡Qué vergogne!

– Pensez-vous pouvoir m’aider à monter une équipe de jeu de plante?

– ¿C’est à migo que tu parles, amigo? ¿A migo le maestro? ¡Avec mes onze chiquitos d’Euskadi, on a fait danser tous les toros d’Espagne, on a humilié ces Castillans mala folla et ces Catalans prétentieux, et tout autre qui se Liga contre nosotros! On les a tellement fait danser que le Rey m’a chassé d’España pour mettre fin à notre fierté basque, pour qu’ainsi, ainsi gagne Madrid! Ton jeu de plante, c’est du petit lait pour migo, muchacho… ¡Amène-moi onze cretinos bouffeurs de crêpes ou de choux et je t’en ferai el mejor equipo de ton Royaume de pas francs et d’avares!

Onze crétins, ça devrait se trouver sans problème, se dit Charette de Suaudeau… Et il se mit à leur recherche.

  1. 4 540 réponses to “Episode XXXI: Où le Vasco dégomma”

  2. Très bon le Arribas Pania ^^
    Je me permets quelques petites corrections, quant à l’espagnol – que j’ai par ailleurs trouvé étonnament bon, dans l’utilisation des expressions.

    ¿C’est à migo que tu parles, amigo?
    -> C’est a mi que tu parles, amigo
    « migo » ne s’utilise que s’il y a « con » (avec) avant. Mais là, j’imagine que c’était pour le jeu avec « amigo ».

    Les Castillans mala foya
    -> les Castillans mala folla (de follar=baiser)

    Mais très bon, ce blog! Je le suis régulièrement, et j’ai ris plus souvent qu’à mon tour^^

    De El Madrileño le 22/05/2008

  3. Adjugé pour le « mala folla » (c’est le risque de la transcription d’expressions apprises dans des bars interlopes plutôt que dans « Caminos del idioma »).

    Pour « à migo », l’accent sur le « à » indique qu’il est en français et que José fait donc un mix entre « conmigo » et « à moi », ce qui autorise le désopilant jeu de mots avec « amigo ».

    Un grand merci pour cette lecture attentive et néanmoins bienveillante.

    De Les auteurs le 22/05/2008

Pas de commentaire à faire sur ce sujet, merci de contacter M. Martinon.