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Episode XXVIII: Où l’expert le nord

9/05/2008 – 10:51

(Si vous n’avez pas lu les épisodes précédents, c’est mal, allez les lire… Oui oui, maintenant.)

A la différence de tous les autres élus du peuple, Borespierre et Bezrissot prirent soin de lire les 316 propositions visant à l’établissement du Jeu de Plante dans le Royaume de France. Sans avoir besoin de se concerter, ils arrivèrent à la même conclusion: c’était catastrophique.

Les rapporteurs avaient certes eu le mérite de parcourir la France et de compiler les différentes formes de jeux pratiqués ici et là. Mais ils n’avaient fait aucun effort de synthèse et avaient entassé des propositions dissemblables, parfois contradictoires. Taille du terrain ou des buts, nombre de joueurs, forme du ballon, durée des parties: même ces points-là, pourtant fondamentaux, n’avaient pas été clarifiés. Et quand on entrait dans les détails, la cacophonie devenait assourdissante:

Certaines propositions s’appuyaient sur les jeux pratiqués en Normandie et autorisaient les charges les plus violentes, quand d’autres faisaient encourir au fautif le risque d’un bannissement du jeu.

Certaines propositions faisaient la part belle à la tradition provençale voulant que le joueur ayant réussi à abuser l’arbitre par une théâtralisation bien sentie se voyait récompenser par un coup de pied de pénalité, tandis que d’autres punissaient au contraire le comédien.

Certaines propositions, d’inspiration lyonnaise, voulaient que l’arbitre soit désigné par l’équipe championne en titre, quand d’autres privilégiaient un tirage au sort.

 

Sur les 316 propositions, Borespierre et Bezrissot relevèrent que 46 étaient redondantes, 78 totalement inapplicables et 123 franchement contradictoires avec une ou plusieurs autres propositions du texte. Et, à la surprise générale, ils ne se contentèrent pas de lire le rapport et de faire ce constat: ils prirent également la parole en pleine séance de l’Assemblée pour dire tout le mal qu’ils pensaient de ce projet d’annexe à la Constitution. Pris de court par tant d’audace tranchant avec les habitudes des parlementaires, le Président de la Sous-Commission au Jeu de Plante dut reconnaître la pertinence des arguments déployés et accepta que les deux délégués présentent pour le 3 septembre un contre-projet qui serait plus satisfaisant.

C’est ce qu’ils firent, en se répartissant le travail: Borespierre rédigea un document intitulé « Les dix-sept Lois du jeu de Plante » qui définissait précisément les règles de la nouvelle discipline; Bezrissot, quant à lui, produisit un texte appelé « Organisation des épreuves du Jeu de Plante » qui fixait le cadre d’un grand tournoi entre les équipes des différentes villes et régions françaises. Ils eurent l’élégance de ne présenter leur production que comme un aménagement du rapport rendu par le Groupe d’Experts: tout le monde s’y retrouvait et l’Assemblée accepta de faire figurer ces deux textes en annexe de la Constitution… C’était le vrai début du jeu de plante en France.

Pas de commentaire à faire sur ce sujet, merci de contacter M. Martinon.