Episode XXIV: Où l’Ancien Régime perd du poids

(Si vous n’avez pas lu les épisodes précédents, c’est mal, allez les lire… Oui oui, maintenant.)

A l’été 1789, les représentants du Tiers-Etat aux Etats généraux s’opposèrent au Roi de France, mettant en branle un processus qui, non Sire, n’était pas une révolte, mais une révolution. Dans les campagnes, ce fut la Grande Peur: craignant des brigandages, les paysans s’armèrent… Constatant que des brigands redoutés il n’y avait nulle trace, ils se dirent que c’était un peu con de s’être armés pour rien, donc ils allèrent faire la peau aux nobliaux du coin, brûlant au passage les titres seigneuriaux qui depuis des siècles faisaient de leur vie de joyeuses parties de plaisir.

Pour calmer les choses, l’Assemblée nationale constituante récemment créée décida d’abolir les privilèges. Lors de la nuit du 4 août 1789, plusieurs orateurs se succédèrent pour demander le démantèlement de ce qui constituait la société d’Ancien Régime.

L’histoire a retenu le nom de certains de ces orateurs: pour ne donner que quelques exemples, le vicomte de Noailles, le Duc d’Aiguillon, Lubersac, l’évêque de La Fare ou le duc du Châtelet proposèrent l’égalité de tous devant l’impôt (à part pour Monaco), supprimèrent les banalités (hormis dans la presse sportive) et abrogèrent les pensions sans titre (excepté pour Marseille).

D’autres orateurs, pourtant pas moins brillants, sont tombés dans l’oubli, sans doute parce que la cause qu’ils ont fait avancer, aussi noble fût-elle, n’avait pas la même dimension symbolique… C’est de quatre de ces hommes, qu’un même combat a réunis, dont nous voudrions vous parler maintenant.