Le kikonjou de la semaine : Le Poiré-sur-Vie Vendée Football Club

Aussi incroyable que cela puisse paraître, certaines peuplades parviennent encore de nos jours à survivre au-delà du périphérique. Parfois même à des lunes et des lunes de marche. On les appelle les kikonjoux. Afin de mieux connaître leurs coutumes et de promouvoir un tourisme parisien responsable, prenons notre Hummer Diesel et partons à leur rencontre.

Le kikonjou de la semaine : Le Poiré-sur-Vie Vendée Football Club

« L’enfer est pavé de bonnes intentions. Mais fais gaffe, y’a quand même des graviers», avait coutume de dire Lao Tseu à son pote Lao Surlabutocaï, quand celui-ci s’égarait sur la voie de la petite vertu. Le Vieil Enfant voulait probablement parler des cailloux de tous les Petits Poussés de la Coupe de France, semés afin de regagner tout penauds les pénibles pénates de leur péninsule en pénurie, l’étui pénien tout pénitent. Enfin, regagner, c’est une figure de style.

Aaaaaaaah. Le charme de la Coupe de France. Aaaaaaaah. On en tomberait.

Justement, mes titis, là, on est tombés bien bas. Sur un kikonjou de chez kikonjoux : Le Poiré-sur-Vie, avec des traits d’union s’il-vous-plaît, histoire de se tenir chaud lors des looooongues soirées d’hiver, de septembre à août. Et ne me demandez pas « C’est où ? », vous connaissez la réponse.

Néanmoins, celui qui voudrait vraiment vraiment savoir oukisson ces kikonjoux, kékifé ? Hein ? Kékifé ? Et bien il consulte la référence en la matière : l’oeuvre d’art du cartographe Jacques Obin, né en 1789 et toujours bien vivant, vous inquiétez pas pour lui :

« Touche pas à mes régions, Jacques Attali ! »

Le Poiré survit donc, on se demande bien comment, aux confins des Alcoolos, des Branleurs et des Connards. ABC, 123, you and me. Enfin surtout you.

Que peut-on écrire qui n’ait déjà été écrit sur le Poiré-sur-Vie ? Ses habitants, appelés les Genôts, ont obtenu leur première fleur au concours des Villages Fleuris l’an passé, et leur maire s’appelle Didier Mandelli, mais si je continue de recopier la fiche Wiki, ça va finir par se voir. Ceci dit, j’avais fini.

Après avoir encaissé sa subvention à la jachère et payé sa gabelle, que reste t-il au Genôt, mise à part la certitude d’une cirrhose gouleyante avant ses 25 ans ? Non, pas rien, tas de racistes : sa fierté de Vendéen. Et je vous prie d’effacer ces sourires narquois. C’est super utile : comment on ferait pour floquer les maillots des gardiens, sans cette fierté de Vendéen ? Le jour où tous les kikonjoux du monde se donneront la main pour vendre des 2, des 3, des 4, vous m’avez compris, des 5, des 6 ou même des 7, soyons fous des 8, des 9 et, oui monsieur, des 0, là, tout deviendra possible. Et il n’y aura plus de petites équipes de kikonjoux. En attendant, si.

Le promontoire du Poiré offrant un splendide point de vue sur la Vie qui s’écoule, il n’est pas rare d’y croiser, étalés sur le talus, quelques bons sauvages débonnaires faisant leurs exercices de pensée. Je ne résiste d’ailleurs pas à la tentation de vous narrer une savoureuse anecdote, dont la morale pleine de bon sens ravira vos grands-mères. Elle met en scène Teddy Drapeau, leur défenseur latéral et Mickaël Dupe, leur meneur de jeu, ça ne s’invente pas :

– « T’as vu le tirage, Teddy ? On joue le PSG. On va tous mourir.
– J’ai vu, Mickaël, j’ai vu. C’est la Vie.
– Oui, Teddy. C’est la Vie.»

Qu’attendiez-vous d’une bourgade dont les trois plus éminentes personnalités sont Pierre-Marie Gendreau, Maurice Sevajols et Yves Cougnaud, franchement ?