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Douzième journée de D1 2016-2017 – Le poids des recrues

Les Suédoises de Montpellier ont infligé au PSG sa première défaite de la saison et reviennent dans la course au titre qui devient donc une course à trois. L’issue en est incertaine d’autant plus que la décision concernant la pénalité infligée au PSG n’est pas encore définitive.

Le ventre mou reste très regroupé mais Marseille semble destiné à rejoindre Guingamp et Juvisy dans la lutte pour la quatrième place après sa nette victoire contre Rodez.

Enfin, Bordeaux et Albi ne se départagent pas encore vraiment pour accompagner Metz en D2.

Le PSG avait vu arriver la mi-saison avec un bilan parfait : onze victoires en onze matchs et aucun but encaissé. La trêve et la première journée ont tout remis en cause. Après avoir perdu sur tapis vert son match de la première journée contre Albi, l’équipe parisienne a perdu sur le rectangle vert son premier match de la saison contre Montpellier.

Pourtant Ève Périsset avait ouvert le score en première mi-temps d’un match largement perturbé par le vent soufflant sur le terrain Mama-Ouattara de Grammont. Mais à la pause, Jean-Louis Saez fasait entrer sa recrue suédoise Stina Blackstenius. Il y a une semaine, c’est l’autre recrue Janice Cayman qui avait donné in extremis la qualification à Montpellier contre Marseille en Coupe de France. Cette fois c’est la Suédoise qui a permis à Montpellier de l’emporter en marquant à la 88e minute. Entre temps, sa compatriote Sofia Jakobsson qui avait égalisé à l’heure de jeu.

Montpellier est donc revenu non seulement dans la course à l’Europe mais aussi dans la course au titre. En remportant tous leurs matchs d’ici la fin de la saison – et celui contre Lyon fin février par plus d’un but d’écart – les montpelliéraines seraient assurées de remporter le titre1.

Lyon version dream team

Cela faisait longtemps qu’à l’entame des matchs retour on ne pouvait plus échafauder d’hypothèses menant au titre d’une ou plusieurs autres équipes que Lyon. C’est donc le cas cette année de Montpellier et du PSG. Pourtant l’OL a sans doute sur le papier l’équipe la plus clinquante de son histoire. Le match contre Guingamp marquait les débuts de Kadeisha Buchanan et d’Alex Morgan qui forment avec Dszenifer Maroszan un trio de recrues parmi les plus cotées dans le monde.

Le match a été contrôlé par les joueuses de Gérard Prêcheur. La Canadienne a fait parler sa puissance malgré quelques imprécisions techniques et l’Américaines a été à l’origine des deux buts de la locale Eugénie Le Sommer en première mi-temps.

La difficulté pour Lyon vient sans doute de l’hétérogénéité de la D1. Les équipes de têtes courent très peu de risque de perdre des points en dehors des confrontations directes. Et le niveau requis pour être sûr de la victoire contre des équipes comme le PSG ou Montpellier semble au-delà des possibilités d’un club. Avec son effectif, Lyon est bien sûr le favori de ces confrontations et les remporte la majorité du temps mais il n’est pas à l’abri d’un échec comme contre le PSG2 cette saison. Paradoxalement, une D1 plus compétitive lui serait sans doute favorable parce qu’elle multiplierait les occasions pour les favoris de perdre des points, ce qu’il ferait sans doute moins que ses concurrents grâce à la richesse de son effectif.

Guingamp est un bon exemple de cette situation. L’équipe bretonne lutte pour la quatrième place cette saison. Elle dispose d’un effectif de qualité et rend des prestations cohérentes match après match. Pourtant, elle a encaissé douze buts en deux matchs contre Lyon, n’en rendant qu’un seul (à 7-0 à l’aller). Montpellier et le PSG l’ont battu respectivement 3-0 et 4-0 en attendant les matchs retours. S’il y a une différence entre les clubs de tête, elle se manifeste éventuellement au score3 mais assez peu au classement4.

²Une joueuse dans le match

Le match disputé au stade Fred-Aubert de Saint-Brieuc marquait les débuts très attendus d’Alex Morgan. Mais l’ancienne joueuse d’Orlando est sortie du terrain sans avoir réussi à marquer. La faute en revient à la gardienne Guingampaise Maryne Gignoux qui a repoussé toutes ses tentatives. Arrivée de Montpellier en 2014 à 18 ans, la jeune gardienne a eu la lourde tâche de succéder en cours de saison dernière à Emmeline Mainguy qui était l’une des pièces maîtresses de l’EAG. Les débuts ont été délicats dans une équipe en difficulté. Mais cette saison, Guingamp joue la première moitié de tableau et si elle a encaissé trois ou quatre buts contre le trio de tête (elle n’était pas de la défaite 9-1 contre Lyon), elle n’a encaissé sinon que deux buts des Bordelaises Naweal Ouinekh et Sarah Cambot lors des sept autres matchs qu’elle a disputé.

Et sa prestation face Alex Morgan a permis de limiter le score à un niveau largement sous la moyenne lyonnaise.

Maryne Gignoux

Maryne Gignoux

Juvisy en profite… un peu

La défaite Guingampaise fait les affaires de Juvisy qui profite de sa victoire 3-0 face à Albi pour reprendre la quatrième place avec un point d’avance sur l’équipe bretonne. Mais la semaine des Essonniennes est très loin d’être positive. La victoire contre les Albigeoise s’apparentait à une obligation contre un adversaire qui n’a battu que Metz sur le terrain. Et en milieu de semaine, Juvisy avait joué son match en retard contre Saint-Étienne qui s’était soldé par une victoire des Vertes grâce à des buts d’Audrey Chaumette et Maëlle Garbino. À la date initiale du match, l’équipe stéphanoise aurait été privée de Mylène Chavas et Maëlle Garbino, c’est peut-être cette rencontre qu’il aurait fallu jouer à la date prévue pour Juvisy plutôt que celle contre Marseille.

Cette défaite est la cinquième cette saison et en cas d’échec – probable – dans le dernier match en retard contre Lyon, Juvisy aura perdu la moitié de ses matchs aller, et quasiment autant que son record de sept en une saison depuis 25 ans.

Anaïs Arcambal et Kadidiatou Diani

Anaïs Arcambal et Kadidiatou Diani

Saint-Étienne en a profité pour revenir brièvement à la hauteur de son adversaire. Mais son match de la douzième journée contre Metz a été reporté en raison des conditions climatiques et l’ASSE n’a donc pas pris les points qui auraient dû lui permettre d’occuper la quatrième place.

C’est le deuxième match remis de suite pour Metz mais cela ne semble pas devoir changer grand chose. L’autre relégable Albi compte également deux matchs de retard. Cumulés avec les deux points seulement qui le séparent de Bordeaux et du maintien, ils lui donnent un semblant d’espoir. Mais il est sans doute légèrement en trompe-l’œil avec les points remportés contre le PSG qui ne sont ni définitivement acquis ni surtout un signe positif pour le jeu des Albigeoises qui n’ont pour l’instant marqué qu’un seul but en fin de match en contre face à Metz par Tatiana Solanet qui joue désormais à Dijon.

Soyaux et Marseille font le travail

Finalement, le principal espoir d’Albi, c’est que malgré des prestations courageuses et des points pris face à des adversaires mieux classés, Bordeaux ne compte que deux points d’avance. Une victoire albigeoise lors de la confrontation directe permettrait de combler cet écart.

Bordeaux se déplaçait ce dimanche à Soyaux qui l’avait battu au match aller à l’issue d’un match où les Girondines avaient pourtant mené deux fois au score. Cette fois les choses ont été plus nettes. Pamela Babinga en fin de première mi-temps et la revenante Lydia Belkacemi en fin de match ont concrétisé la domination de Soyaux. Les Charentaises restent au milieu du ventre mou et passent devant Rodez.

Les Ruthénoises ont décidément du mal à tenir le score face à Marseille. À l’aller, elles avaient été rejointes sur le fil de 2-0 à 2-2. Cette fois, elles ont également ouvert le score par Anne-Marie Banuta mais Nora Coton-Pélagie, Viviane Asseyi sur pénalty et Charlotte Lozé ont renversé la tendance.

Il s’agit de la quatrième victoire de suite pour Marseille et de la quatrième tout court après un début difficile. La suite pourrait s’avérer du même tonneau puisque lors des quatre prochains matchs, l’OM rencontrera deux fois Albi et se déplacera à Metz. Il y aura au milieu le déplacement à Lyon et ensuite la réception du PSG où les chances marseillaises restent faibles. C’est après, lors de la réception de Guingamp fin mars, qu’on pourra vérifier si les coéquipières de Caroline Pizzala sont bien aussi en compétition pour la quatrième place.

Résultats

7e journée

Saint-Étienne-Juvisy 2-0 : Chaumette 20′, Garbino 62′

12e journée

Guingamp-Lyon 0-3 : Le Sommer 21′, 26′, Hegerberg 72′

Juvisy-Albi 3-0 : Greboval 9′, Catala 28′, Matéo 76′

Marseille-Rodez 3-1 : Coton-Pelagie 35′, Asseyi 60′, Lozé 79′ ; Banuta 28′

Montpellier-PSG 2-1 : Jakobsson 61′, Blackstenius 88′ ; Perisset 21′

Saint-Étienne-Metz : reporté

Soyaux-Bordeaux 2-0 : Babinga 43′, Belkacemi 88′

Théa Gréboval face à Laurie Saulnier

Théa Gréboval face à Laurie Saulnier

Classement (en relief)

Rang Club [victoires / nuls / défaites / diff. de buts] Pts
1 Lyon [10/0/1/51] Montpellier [10/0/2/29] 30
    29
    28
    27
3 PSG [9/0/2/21] 26
    25
    24
    23
    22
    21
    20
    19
    18
    17
4 Juvisy [5/1/5/15] 16
5 Guingamp [4/3/4/-8] 15
6 Marseille [4/2/5/-8] 14
7 Saint-Étienne [3/4/3/3] Soyaux [3/4/4/-10] 13
9 Rodez [3/3/6/-20] 12
    11
    10
10 Bordeaux [2/3/7/-25] 9
    8
11 Albi [2/1/7/-19] 7
    6
    5
    4
    3
    2
12 Metz [0/1/9/-29] 1

Tapis et billets verts

Bilan de la première moitié de la saison de D1 2016-2017

La dernière journée des matchs aller avait été marquée par la victoire du PSG sur l’OL donnant à l’équipe parisienne l’avantage dans la course au titre. Mais avant la reprise, elle est rattrapée par une bévue administrative et se retrouve troisième derrière Lyon et Montpellier.

Les trois équipes ont profité de la réouverture du marché des transferts pour attirer plusieurs pointures internationales en provenance de championnats dont le calendrier est décalé et qui sont entre deux saisons. Alex Morgan est la plus célèbre de ces recrues mais loin d’être la seule.

Pendant ce temps, les choses se resserrent dans le reste du championnat en dehors de Metz, de plus en plus décroché.

Lors de ses dix derniers titres, Lyon n’a pas toujours basculé en tête à la fin des matchs aller. En 2011, Juvisy comptait un point d’avance malgré une défaite contre Saint-Étienne parce que Lyon avait concédé le nul contre chacun de ses trois adversaires directs. En 2009, c’était le PSG de Camille Abily et Sonia Bompastor qui était en tête mais on pressentait sa baisse de régime quand les deux joueuses retourneraient aux États-Unis. Et en 2006 pour le premier titre Lyonnais, Juvisy avait deux points d’avance pour avoir battu Lyon en début de saison.

Trois fois en dix ans Lyon a donc eu besoin d’aller chercher le titre dans la deuxième moitié de saison et si en 2009 le scénario de la baisse de régime parisienne était écrit (le PSG finira troisième derrière Juvisy), tout restait à faire les deux autres fois.

Dzsenifer Marozsán et Caroline Seger

Dzsenifer Marozsán et Caroline Seger

Cette saison, la situation est originale. En battant Lyon dans le match au sommet de la 11e journée, le PSG a terminé l’année en tête du championnat. Mais avant même la journée suivante, il a été rattrapée par une erreur administrative commise lors de la première : Sarah Palacin avait participé au match à Albi sans avoir été inscrite sur la feuille de match. La décision de la Commission fédérale des Règlements et Contentieux de la FFF a donné match gagné à Albi sur le score de 3-0. Le PSG perd même quatre points dans l’affaire puisque la défaite sur tapis vert vaut –1 point.

Le PSG ne va pas manquer de faire appel ce qui pourrait lui permettre de récupérer une partie des trois points ou de rejouer le match.

Toutefois le scénario prospectif qui voyait Lyon et le PSG remporter tous leurs matchs jusqu’à une « finale » du championnat lors de l’avant-dernière journée n’est quasiment pas modifié. Si la décision de donner match perdu au PSG est confirmée, la seule différence sera qu’un match nul sera alors à l’avantage des Lyonnaises. Mais bien sûr, elle enlève un joker au PSG pour le donner à Lyon.

En bas de classement en revanche, ces trois points permettent à Albi de revenir à deux points de Bordeaux avec deux matchs en retard contre des équipes qui redeviennent ses adversaires directs (Soyaux et Marseille). En dehors de Metz dont la situation semble déjà compromise avec huit points de retard à rattraper pour une équipe qui n’en a pris qu’un seul jusque là, tout le monde peut espérer se sauver. Et réciproquement Guingamp a pris un peu d’avance et on doute que Juvisy soit en danger mais de Rodez à Albi, tout le monde peut être en difficulté à la suite d’une mauvaise série.

Le PSG joue les filles de Lair

Pour le moment Lyon, Montpellier et le PSG se tiennent en un point et peuvent espérer remporter le titre ou jouer l’Europe mais les Héraultaises ont joué un match de plus. Si Lyon reste favori, c’est bien le PSG qui aura fait la meilleure impression en haut de tableau lors de la première moitié de saison.

Repris en main par Patrice Lair avec un effectif largement remanié, le club de la capitale a bouclé la phase aller sans encaisser de buts. Mené par ses stars internationales Cristiane et Verónica Boquete, il a aussi pu compter sur deux buteuses. En septembre et octobre, Marie-Antoinette Katoto s’est imposée comme avant centre, marquant cinq buts en cinq matchs, dont celui de la victoire contre Montpellier. Blessée au moment où elle aurait de toute façon dû partir à la Coupe du monde des moins de 20 ans, elle a été suppléée par Marie-Laure Delie qui avait commencé sa saison avec quatre buts en trois matchs et qui l’a reprise après une blessure en marquant les trois buts de la victoire contre Juvisy et l’unique de celle contre Lyon. Avec 9 buts, elle est troisième au classement des buteuses au même niveau qu’Ada Hegerberg.

Marie-Laure Delie

Marie-Laure Delie

Ces deux joueuses symbolisent assez le travail de Patrice Lair à Paris. Il a su remettre en selle des joueuses comme Marie-Laure Delie ou Laura Georges qui ne faisaient sans doute pas partie de ses premiers choix. Et il a su tirer partie de la qualité du centre de formation parisien en utilisant à plein le vivier constitué par les Marie-Antoinette Katoto, Grace Geyoro et autres Hawa Cissoko ou Perle Morroni.

Montpellier tout proche du duopole

La deuxième place de Montpellier à égalité de point avec Lyon est légèrement en trompe-l’œil puisque l’OL et le PSG ont un match en retard. Ce qui ne l’est en revanche pas, c’est la qualité des matchs que les joueuses de Jean-Louis Saez ont disputé contre leurs adversaires directs. Le but d’Anouk Dekker contre Lyon doit certes beaucoup à une saute de concentration de Wendie Renard, mais en dehors de deux éclairs en début de matchs, les Lyonnaises n’ont pas beaucoup mis en danger Laetitia Philippe lors de leur victoire 2-1.

Linda Sembrant

Linda Sembrant

Le MHSC recevra ses deux concurrents lors de la phase retour ce qui pourrait lui permettre de se mêler à la course. Fin février on saura s’il s’agissait seulement d’une belle résistance : Montpellier aura joué quatre matchs de championnats dont les réceptions du PSG, de Lyon et de Juvisy. Une victoire contre l’un des deux premiers cités1 placerait les Pailladines en très bonne position pour l’Europe, voire pour le titre suivant le résultat de Lyon-PSG en fin de saison.

Guingamp reprend sa route

Il y a dix-huit mois, Guingamp sortait d’une cinquième place – la deuxième de suite – à quelques points seulement de Juvisy et Montpellier et semblait partie pour être plutôt le cinquième membre du quatuor de tête que le premier de « l’autre championnat ». Mais le départ de Griedge Mbock, suivie de ceux d’Audrey Février, Charlène Gorce, Ellie Hamon, Maud Hurault et Fatoumata Baldé, avait semblé déstabiliser le club qui l’an dernier est resté sous la menace de la relégation quasiment jusqu’au bout.

Après une nouvelle saignée avec les départs d’Emmeline Mainguy, Marion Boishardy, Aminata Diallo, Noémie Carage, Mélissa Plaza, Laura Douessin et Clarisse Le Bihan, Guingamp semble reparti du bon pied avec des jeunes du crû encadrées par des joueuses expérimentées. L’arrivée de Nîmes de Marine Pervier a stabilisé l’entrejeu et l’épine dorsale constituée de Charlotte Lorgeré, Salma Amani et Desire Oparanozie permet à l’EAG de virer à mi-saison à la quatrième place en bénéficiant de la sortie de route de Juvisy, qui avait justement commencé dès la première journée par une défaite au stade Fred-Aubert.

Marseille a pris son temps

Marseille n’est pas un promu comme les autres, même cette saison où ses compagnons d’ascension sont également adossés à des clubs professionnels masculin. Le projet marseillais est ambitieux depuis son lancement et l’effectif de l’OM est constitué principalement de joueuses habituées à la D1. On avait donc d’autres attentes pour Marseille que pour Metz ou Bordeaux. Et pendant longtemps elles ont été déçues.

Après un nul à Bordeaux et une courte défaite assez encourageante contre le PSG, les Marseillaises ont enchaîné quatre défaites et un nul arraché contre Rodez à l’issue de prestations peu abouties.

Le tournant est intervenu avec la réception de Juvisy qui a vu la victoire des Marseillaises à l’issue d’un match qu’elles ont plutôt dominé. Si la victoire à Metz s’est ensuite apparenté à un minimum vital – tout le monde bat Metz – les joueuses de Christophe Parra ont terminé l’année en allant s’imposer sereinement à Feurs contre Saint-Étienne.

Dynamique opposée

Saint-Étienne a connu une trajectoire à peu près inverse. Après un nul à Rodez, les joueuses d’Hervé Didier sont allé s’imposer très largement à Bordeaux dans le sillage d’une Maëlle Garbino intenable. Mais la suite a été moins brillante. Les défaites contre Lyon et Montpellier ne sont pas en cause. Mais l’ASSE n’a remporté que le match contre Metz, concédant le nul dans toutes les confrontations directes contre Soyaux, Guingamp et Albi avant donc de perdre contre Marseille. Le potentiel pourtant assurément là mais Saint-Étienne peine saison après saison à le convertir au classement. Et si les Vertes comptent deux matchs en retard, ils se joueront contre Juvisy et le PSG.

Soyaux pas payé

Le bilan de Soyaux est également en demi-teinte. Les Charentaises n’ont perdu que contre le quatuor de tête supposé2 mais elles n’ont remporté que deux matchs contre des promus. Face à Bordeaux, elles ont été mené deux fois au score avant de le renverser ; contre Marseille c’est Vivane Asseyi qui avait ouvert la marque et Pamela Babinga n’a donné la victoire aux Bleues que dans les arrêts de jeu.

Julie Thibaud

Julie Thibaud

Les Sojaldiciennes ont concédé le nul lors des quatre autres matchs. Elles sont en particulier les seules à avoir laissé un but et un point à Metz.

Pourtant, en dehors du match d’ouverture contre Lyon, elles n’ont jamais été dépassées et n’ont concédé de défaite par deux buts d’écart que contre le PSG et Montpellier. Le retour de Lydia Belkacemi puis celui de Gwendoline Djebbar pourraient donner à Soyaux de quoi faire basculer ces matchs en sa faveur.

Lyon perd la tête

Lyon est actuellement en tête du championnat avec 52 buts marqués et 4 encaissés. L’intégration de sa recrue star du début de saison Dzsenifer Marozsán se passe au mieux, l’Allemande devrait postuler au titre de meilleure joueuse de la saison. On n’en dira pas autant de la colonie parisienne où Caroline Seger a certes une place de titulaire et où Jessica Houara se retrouve à un étrange poste de défenseuse centrale mais où Kenza Dali a été à nouveau blessée et où Kheira Hamaroui ne joue quasiment pas.

Pourtant il semble qu’un grain de sable se soit glissé dans la belle mécanique. La défaite contre le PSG n’en est peut-être que le symptôme, le match précédent contre Montpellier n’ayant pas été d’une très grande qualité alors qu’il s’agissait des deux parties où l’OL doit faire la preuve de son talent.

La suite de la saison montrera3 s’il ne s’agissait que de la fatigue d’une trop longue année pour des joueuses dont beaucoup étaient à Rio (mais pas Ada Hegerberg dont la première moitié de saison n’est pas au niveau de la précédente).

La difficulté pour Lyon est que son effectif est largement surdimensionné pour à peu près tous les matchs qu’il doit jouer en France ou en Europe et qu’il n’est donc jugé que sur les quelques matchs au sommet comme ceux contre Montpellier ou le PSG.

Rodez, la saison d’après

Comme Guingamp l’a expérimenté, la saison qui suit une prometteuse cinquième place peut être difficile surtout si on perd une bonne partie de sa défense. Rodez a perdu en début de saison Marine Haupais, partie à Montpellier et son alter-ego Manon Alard n’a joué que 19 minutes jusque là. Habitué l’an dernier à aligner une équipe type très stable, Sébastien Joseph doit cette année tâtonner pour trouver un équilibre. Son équipe a réussi à battre les trois derniers et à obtenir le nul contre les trois précédents, confirmant ainsi son profil de l’an dernier où elle avait principalement pris ses points dans les matchs à sa portée plutôt que de faire des exploits contre les équipes de tête. Cela lui permet de se trouver à la sixième place mais en étant la seule équipe avec Bordeaux et Montpellier à compter onze matchs. Les matchs en retard de Marseille et Soyaux étant contre Albi, la probabilité de voir Rodez huitième assez vite n’est pas mince. Mais le fait de ne pas vraiment se sentir concerné par la relégation est déjà une victoire pour le RAF.

Bordeaux continue d’y croire

Malgré le maillot marine au scapulaire et le match contre Rodez au Grand Stade, Bordeaux est un promu sans expérience. Quelques joueuses ont connu la D1 mais l’expérience de son effectif n’a rien à voir avec celle de Marseille et même de Metz.

C’est à l’aune de ce constat qu’il faut analyser la première moitié de saison des Girondines. Leur objectif est clairement le maintien et s’il doit être obtenu à la différence de buts lors de la dernière journée, la saison sera une grande réussite.

Andrea Lardez

Andrea Lardez

Les coéquipières de Sarah Cambot ont fait l’essentiel en battant à l’extérieur les deux autres équipes présumées les plus faibles, Albi et Metz. Elles ont cédé lourdement contre Lyon et le PSG mais aussi contre Saint-Étienne mais elles ont aussi su résister contre Marseille, Guingamp et surtout Juvisy lors du dernier match pour obtenir autant de matchs nuls, nettement plus rentable que d’avoir limité la casse à chaque fois4.

Bien entendu, malgré la satisfaction de finir l’année en dehors de la zone de relégation, tout reste à faire lors de la phase retour puisque Bordeaux n’a pris aucune marge sur ces adversaires, étant même l’une des rares équipes qui ne compte aucun match en retard.

L’incertitude albigeoise

Albi n’a battu que Metz cette saison grâce à un but en contre et en fin de match de Tatiana Solanet (le seul pour l’ASPTT jusque là). Il n’a obtenu qu’un nul 0-0 contre Saint-Étienne. Autant dire que les trois points obtenus sur tapis vert contre le PSG sont les bienvenus. Mais à vrai dire on voit mal comment le club albigeois pourrait s’en sortir.

Bien sûr, il compte encore deux matchs en retard et ils se joueront contre des adversaires directs pour le maintien. Mais ce type de match n’a pas apporté de points jusque là cette saison.

L’effectif n’a pourtant pas beaucoup bougé depuis l’an dernier en dehors du remplacement de la gardienne portugaise Patricia Morais par Cindy Perrault. Kimberley Cazeau qui portait l’attaque albigeoise l’an dernier n’a pas encore trouvé le chemin des filets.

Albi devra clairement retrouver au moins son niveau de jeu de la saison passée pour espérer se maintenir, avec une forte incertitude sur les trois points du match contre le PSG qui resteront indécis jusqu’à l’épuisement des recours.

Metz déjà en D2

À la 92e minute du match contre Soyaux, Simone Jatoba est venu dribbler Romane Munich pour égaliser pour Metz. Cette action pour revenir dans un match que Soyaux aurait largement dû gagner est à peu près la seule note positive de la première moitié de saison messine.

L’équipe grenat ne compte que des défaites, en général par au moins trois buts d’écarts – l’une des plus encourageantes étant celle contre Lyon, conclue seulement sur le score de 3-0. Et même les deux défaites d’un seul but sont finalement plutôt inquiétantes puisqu’elles ont été concédées face aux concurrentes directes d’Albi et de Bordeaux dans les dernières minutes des matchs, comme si Metz avait moins de ressources mentales pour tenir en fin de match que ses principales adversaires directes.

Avec seulement un point pris en dix matchs, il faudrait un miracle pour en rattraper huit. Finir la saison à la hauteur actuelle d’Albi ou de Bordeaux serait déjà un exploit.

L’annus horribilis de Juvisy

Quatre défaites et un nul en une demi-saison, cela n’était jamais arrivé à Juvisy depuis la création de la D1 à poule unique en 1992. L’équipe essonnienne a terminé quasiment comme elle avait commencé en concédant le nul sur sa pelouse contre une équipe de Bordeaux vaillante mais limitée. Elle était certes privée de Gaëtane Thiney blessée, mais comme cette dernière jouait depuis quelques semaines à un étrange poste de milieu relayeuse, il n’est pas sûr que cela ait constitué un handicap très important.

Juvisy visait clairement le titre ou au moins une place européenne en début de saison. Le recrutement de Clara Matéo mais aussi d’Estelle Cascarino et Léa Declercq était une bonne manière de rajeunir un peu un effectif vieillissant et de préparer l’avenir avec les jeunes joueuses déjà au club comme Théa Gréboval, Aïssatou Tounkara ou Kadidiatou Diani.

Mais la mécanique tourne à vide et Juvisy ne se contente plus de ne pas battre les équipes de tête, il perd désormais contre les autres. Il peut ne s’agir que d’une mauvaise passe mais le club a jusque là beaucoup bénéficié de son image de club de haut de tableau pour attirer des joueuses intéressées par le challenge. En finissant en milieu de tableau, cette image pourrait être écornée et il n’est pas sûr que certains espoirs ne préfèrent pas aller dans des filiales de clubs pros où les salaires sont plus attractifs.

Juvisy compte deux matchs en retard mais cela ne constitue qu’un maigre espoir dans un championnat où presque tout le monde en compte au moins un et où dans ceux-là, il y a la réception de Lyon.

Le mercato

Lors de la période de trêve hivernale, les clubs ont à nouveau la possibilité d’engager des joueuses. Les transferts entre équipes de D1 sont impossibles puisqu’une joueuse ne peut pas jouer pour deux clubs différents dans la même compétition. Cela empêche par exemple des joueuses en manque de temps de jeu dans un club du haut de tableau d’aller en chercher ailleurs en D1.

Il est par contre un terrain de chasse qui a particulièrement intéressé les clubs du trio de tête. En dehors de la France et de l’Allemagne, les principaux championnats ont un calendrier calé sur l’année civile5. Les (nombreuses) joueuses concernées sont donc entre deux saisons et la tentation est grande pour les clubs français (et allemands) d’engager tout de suite celles qui les intéressent sans attendre leur propre fin de saison qui serait peut-être trop tard.

C’est la raison pour laquelle la recrue star du championnat de France et du football européen, Alex Morgan, arrive à ce moment de la saison. Sa saison avec Orlando est terminée (depuis le mois d’octobre) et son contrat avec la fédération américaine vient également de s’achever6.

Si l’arrivée de l’Américaine a été la plus médiatisée, elle est loin d’être la seule. Se trouvant sans doute trop démuni en défense centrale avec les Wendie Renard, Gridge Mbock, Saki Kumagai et Corine Petit7, au point d’y faire jouer régulièrement Jessica Houara, Lyon a recruté l’Allemande Josephine Henning en provenance d’Arsenal (et passée par le PSG) et la Canadienne Kadeisha Buchanan annoncée un peu partout à 21 ans comme la future meilleure défenseuse du monde en concurrence avec Griedge Mbock.

Kadeisha Buchanan

Kadeisha Buchanan

Le nombre de joueuses extra-communautaires sous contrat étant limité à trois, Lyon a même dû prêter Erin Nayler, sa troisième gardienne néo-zélandaise au Grenoble Foot 388 pour libérer une place aux deux Nord-Américaines.

S’il y a une rationalité dans ces arrivées, cela signifie sans doute que l’OL prévoit du mouvement en fin de saison avec d’éventuels envies de départ de Wendie Renard et Saki Kumagai. Et que sinon, toutes les arrivantes ne resteront pas : Josephine Henning n’a un contrat que pour six mois9. Son maintien dans l’effectif dépendra certainement autant de la situation de l’effectif en fin de saison que de son adaptation à l’équipe.

Ces recrutements renforcent bien entendu la position de favori de Lyon en France et en Europe, à condition que le sureffectif ne vienne pas créer des tensions chez celles des 22 internationales A en activité qui non seulement ne joueront plus les matchs importants, mais qui ne joueront sans doute pas beaucoup les autres et fréquenteront plus les tribunes que le banc.

Le retour d’Amandine Henry

Les adversaires de Lyon ne sont pas restés inactifs pendant ce temps10. Le PSG a renouvelé l’expérience de faire revenir un joueuse pendant la trêve du championnat américain, méthode qui lui avait réussi avec Camille Abily et Sonia Bompastor, ce qui avait marqué l’entrée du PSG parmi les équipes de tête, avant même l’arrivée de QSI.

Cette fois, c’est Amandine Henry qui revient. Sans doute plus proche de Patrice Lair que de Gérard Prêcheur, elle arrive dans un club où son apport pourra être utile pendant trois mois. Et il semble déjà prévu qu’elle revienne définitivement de Portland au PSG après la prochaine saison NWSL en octobre prochain.

Ashley Lawrence au duel avec Amandine Henry

Ashley Lawrence au duel avec Amandine Henry

Elle n’est pas seule à traverser l’Atlantique vers Paris puisque le PSG a aussi recruté la Canadienne Ashley Lawrence qui avait été particulièrement en vu lors des Jeux Olympiques. Gauchère capable de jouer aussi bien latérale qu’attaquante, elle vient renforcer un côté qui était certes occupé principalement par la droitière Ève Périsset depuis le début de saison, mais où Perle Morroni est de retour et Laure Boulleau ne tardera pas.

La filière suédoise de Montpellier

Montpellier a également fait son marché outre-atlantique en rapatriant la Belge Janice Cayman bien connue en D1 pour avoir passé cinq saisons à Juvisy. Elle était partie en fin de saison dernière pour tenter l’aventure américaine au Western New York Flash. L’expérience n’a pas été très concluante et la joueuse a choisi de revenir en Europe pour préparer au mieux le prochain Euro auquel participera la Belgique pour la première fois et qui se déroulera presque à domicile. Les dirigeants montpelliérains ont flairé la bonne affaire et ont su l’attirer.

Stina Blackstenius

Stina Blackstenius

Depuis le passage de Josefine Öqvist, Montpellier a pris l’accent suédois. Sa capitaine est Linda Sembrant et sa meilleure buteuse Sofia Jakobsson. Il va l’avoir encore un peu plus avec l’arrivée de Stina Blackstenius. Championne d’Europe des moins de 19 ans l’an dernier, la joueuse de Linköpings était annoncé dans tous les meilleurs clubs allemands et anglais. Avant-centre et buteuse, elle aussi fait partie des futures stars mondiales annoncées et son arrivée chez un club vu comme « le troisième de D1 » qui ne joue donc pas régulièrement l’Europe11, est un indicateur intéressant de l’attractivité du championnat.

À deux vitesses

L’intérêt éventuel des joueuses n’est pas tout, il faut aussi avoir les moyens de les recruter. Le mercato est clinquant pour les plus riches, il est un peu moins agité chez les autres. Il faut dire que quand on ne peut pas payer des stars internationales, il faut miser sur des joueuses de divisions inférieures ou acceptant de venir de l’étranger à des conditions financières nettement moins avantageuses qu’à Lyon, Paris ou Montpellier.

Guingamp a choisi la première solution en faisant revenir Léa Le Garrec de Saint-Malo. L’histoire retiendra qu’elle aura justement joué son premier match pour son retour contre l’équipe malouine en Coupe de France et qu’elle aura marqué un doublé.

Albi et Soyaux ont cherché à l’étranger des solutions permettant de compenser le départ de l’une de leur joueuse. Après le départ pour Dijon de Tatiana Solanet, Albi est allé chercher à l’Étoile Rouge de Belgrade la meneuse de l’équipe de Serbie Milica Mijatovic. Il a aussi recruté la nîmoise Laurie Saulnier.

De son côté, Soyaux à compensé le retour aux États-Unis de Madison Krauser en recrutant Anne-Laure Davy en provenance de l’Angleterre et de Watford (WSL 2, deuxième division du championnat anglais). Il s’agit d’une française passée par les États-Unis avant l’Angleterre.

Résultats

11e journée

Juvisy-Bordeaux 0-0

Metz-Guingamp : reporté

PSG-Lyon 1-0 : Delie (83’)

Rodez-Albi 1-0 : Lemaître (71’ pen.)

Saint-Étienne-Marseille 0-2 : Lozé (32’), Asseyi (56’)

Soyaux-Montpellier 0-2 : Jakobsson (9’), Thomas (18’)

7e journée

Montpellier-Albi 7-0 : Jakobsson (34’, 72’, 81’, 88’), Toletti (42’), Dekker (78’), Thomas (83’)

Classement

Classement général
Place Nom Pts J G N P Bp Bc Diff
1 Lyon 27 10 9 0 1 52 4 48
2 Montpellier 27 11 9 0 2 33 5 28
3 PSG 26 10 9 0 1 25 3 22
4 Guingamp 15 10 4 3 3 13 18 -5
5 Juvisy 13 9 4 1 4 23 9 14
6 Rodez 12 11 3 3 5 12 30 -18
7 Marseille 11 10 3 2 5 12 22 -10
8 Saint-Étienne 10 9 2 4 3 13 12 1
9 Soyaux 10 10 2 4 4 10 22 -12
10 Bordeaux 9 11 2 3 6 7 30 -23
11 Albi 7 9 2 1 6 4 20 -16
12 Metz 1 10 0 1 9 1 30 -29

Dixième journée de D1 2016-2017 – Regroupement du peloton derrière les deux échappées

À une journée de la mi-saison, Lyon et le PSG ont repoussé leurs adversaires directs à une distance qui semble déjà insurmontable. Seul Montpellier peut encore espérer au prix d’une difficile remontée.

En bas de classement, Marseille enchaîne une deuxième victoire et recolle au peloton du ventre mou. Metz malgré un premier point pris la semaine dernière semble plus que jamais condamné alors qu’Albi peut compter sur ses trois matchs en retard pour tenter de se rattraper.

La saison s’annonçait palpitante : si pour le titre, le recrutement lyonnais tuait d’emblée tout suspense, le changement d’époque parisien associé aux ambitions affichées de Montpellier et Juvisy semblait présager au moins d’une lutte acharnée pour le deuxième ticket européen. Mais bien entendu, les choses ne se passent pas tout à fait comme prévu : Juvisy est déjà hors course et Montpellier a cédé beaucoup de terrain mais le PSG réalise jusque là un parcours parfait au point de faire du match contre Lyon de la dernière journée des matchs aller une première finale pour le titre.

Montpellier compte déjà six points de retard sur le duo de tête contre qui il a perdu ses deux confrontations, ses seuls points laissés en route jusque là. Mais il s’agissait de deux matchs à l’extérieur et de deux défaites d’un seul but d’écart.

Camille Abily, buteuse sur coup-franc

Camille Abily, buteuse sur coup-franc

Contre Lyon, le MHSC était privé de Laetitia Tonazzi mais retrouvait ses internationales M20. Marion Romanelli et Sakina Karchaoui étaient titulaires et Valérie Gauvin sur le banc.

En face, Lyon se présentait presque au complet : seule Jessica Houara était indisponible en dehors des absentes de longue durée et Dzsenifer Marozsan était finalement sur la feuille de match, débutant sur le banc.

Le match démarrait en trombe. Après dix minutes, les Lyonnaises menaient 2-0 grâce à un coup franc direct de Camille Abily et une tête d’Eugénie Le Sommer. Elles jouaient ensuite à leur main, contrôlant sans se procurer vraiment d’occasion. Mais juste avant la mi-temps, Wendie Renard subissait le pressing d’Anouk Dekker – quasiment la seule joueuse du championnat à pouvoir rivaliser avec elle par la taille – et perdait le ballon que la néerlandaise allait loger dans le petit filet de Sarah Bouhaddi.

Anouk Dekker réduit le score pour Montpellier

Anouk Dekker réduit le score pour Montpellier

La deuxième période était plus équilibrée. Lyon avait quelques occasions de reprendre le larges, en particulier en fin de match sur une frappe sur le poteau d’Ada Hegerberg. Et si Montpellier n’était pas souvent dangereux, il l’était sérieusement. Clarisse Le Bihan égalisait même dans les dernières minutes mais son but était refusé pour un hors-jeu.

Ce résultat est ambigu pour les joueuses de Jean-Louis Saez qui viennent donc de perdre leur deuxième confrontation face à leurs concurrentes pour une place européenne mais qui ont à chaque fois montré qu’elles avaient les moyens de résister et pourquoi pas de réussir un coup. Elles ont été cueillies à froid par les Lyonnaises mais ont ensuite bien tenu le choc. Bien sûr le but d’Anouk Dekker ne vient pas sur un mouvement construit et on peut imaginer que Lyon a cherché à gérer une fois devant au score. Mais durant toute la deuxième mi-temps, Montpellier est resté à portée de son adversaire.

Les matchs retour contre le PSG et l’OL auront lieu à Grammont et s’il semble ambitieux de viser le titre qui supposerait sans doute de les remporter tous les deux, la place européenne n’est pas encore perdue.

Juvisy dans le trou

Pendant ce temps, le PSG de Patrice Lair continue son parcours parfait avec neuf victoires en autant de matchs et avec une défense toujours invaincue. Ce n’est pas le moindre mérite du nouvel entraîneur que d’avoir su conserver et remobiliser des joueuses qui étaient sur le départ, y compris certaines qu’il n’avait pas épargné dans ses commentaires avant d’être sur le banc parisien. C’est l’une de ces joueuses – Marie-Laure Delie – qui a donné la victoire au PSG contre Juvisy d’un coup du chapeau qui la porte à la troisième place du classement des buteuses à égalité avec Sofia Jakobsson et à une longueur seulement d’Ada Hegerberg. Ses derniers triplés en D1 remontaient à la saison 2014-2015 et aux matchs contre l’équipe M19 de Soyaux1.

Ce dernier est sans doute beaucoup plus significatif même si Juvisy semble inexorablement s’éloigner du trio de tête et rejoindre le rang des autre équipes. Depuis l’instauration de la poule unique, c’est la première fois que l’équipe essonnienne compte quatre défaite avant la mi-saison avec un risque important d’en compter une de plus puisque le match contre Lyon n’a pas encore été joué.

Avant 2012, elle n’avait concédé qu’une seule fois cinq défaites sur l’ensemble de la saison et une poignée de fois quatre défaites. Depuis, elle en a concédé respectivement cinq en 2012-2013 puis trois, sept, quatre et donc au moins quatre cette saison.

Juvisy a régulièrement perdu contre des équipes de milieu de tableau comme Soyaux, Yzeure, Saint-Brieuc ou le PSG de l’époque mais cela n’arrivait qu’une fois par saison au maximum et c’était compensé par des victoires contre des adversaires du quatuor de tête.

Bien sûr Juvisy dispose d’un effectif de qualité et peut encore redresser la barre comme l’an dernier où il avait battu Montpellier et tenu en échec le PSG lors de la phase retour mais il semble que cela ne serait même suffisant pour recoller au podium.

Guingamp ne profite pas de l’occasion

Sa place dans le quatuor de tête est tellement remise en cause que c’est Guingamp qui est actuellement quatrième avec trois points d’avance, mais avec aussi deux matchs disputés en plus. Les Bretonnes avaient l’occasion de prendre le large en recevant Soyaux.

Mais si les Sojaldiciennes peinent un peu cette saison, elles restent difficiles à battre. Seul le PSG et l’OL les ont battu de plus d’un but d’écart.

Malgré le retour de la championne d’Afrique Desire Oparanozie, Guingamp n’est pas parvenu à trouver la faille dans la défense charentaise et le match s’est achevé sur un score de 0-0.

C’est aussi sur ce score que s’est terminé la confrontation entre Albi et Saint-Étienne, deux équipes qui retrouvaient plusieurs éléments importants, revenues avec leur médaille d’argent de Papouasie. Côté stéphanois, Mylène Chavas et Maëlle Garbino débutaient sur le banc alors qu’en face, si Laura Condon faisait de même, Cindy Perrault était titularisée.

En grande difficulté au classement, Albi jouait de plus son premier match depuis 30 octobre après avoir demandé le report de tous ses matchs durant la Coupe du monde M20. Ce point est un bon point de pris pour Albi mais il en faudra plus pour sortir de la zone rouge et ça sera obligatoirement dans ce genre de confrontations.

Saint-Étienne avait une belle occasion de revenir à la hauteur de Juvisy avec le même nombre de matchs joués mais il reste à la hauteur de Soyaux.

Rodez et Marseille recollent

Le surplace de Saint-Étienne et Soyaux fait les affaires de Marseille et Rodez. Les Ruthénoises avaient les honneurs du grand stade de Bordeaux, en baisser de rideau du match de L1 Bordeaux-Monaco. Si les spectateurs girondins comptaient se remonter le moral avec ce deuxième match, Clara Noiran ne leur en a pas donné l’occasion. L’attaquante de Rodez a trouvé deux fois la faille avant la mi-temps donnant à son équipe sa deuxième victoire de la saison. Les Rafettes doublent du même coup les Girondines au classement.

Ces dernières sont même rejointes par les Marseillaises qui l’ont emporté 3-0 face à Metz en faisant preuve d’un grand réalisme. C’est d’abord Sandrine Brétigny qui trompait Getter Laar en première mi-temps, puis Amandine Soulard poussait Mélissa Godart à marquer contre son camp avant que Caroline Pizzala ne ferme la marque.

Ce résultat permet à Marseille de rejoindre Bordeaux et de revenir à deux points de la sixième place. Metz reste à la dernière place malgré le nul obtenu in extremis la semaine dernière à Soyaux où Simone Jatoba a égalisé dans les arrêts de jeu, donnant aux Lorraines leur premier but et leur premier point. Mais avec un seul point pris soit sept de retard sur le maintien, aucun match en retard et après avoir été clairement dominé par tous ses adversaires, il faudra une seconde partie de saison d’une autre tenue au FC Metz pour se sauver.

Eugénie Le Sommer face à Sakina Karchaoui

Eugénie Le Sommer face à Sakina Karchaoui

Résultats

9e journée

Albi-Marseille : reporté

Juvisy-Lyon : reporté

Montpellier-Bordeaux 1-0 : Tonazzi 72′

Rodez-Guingamp 0-3 : Ringenbach 47′, Amani 79′, 82′

Saint-Étienne-PSG : reporté

Soyaux-Metz 1-1 : Babinga 12′ ; Jatobá 92′

10e journée

Albi-Saint-Étienne 0-0

Bordeaux-Rodez 0-2 : Noiran 31′, 42′

Guingamp-Soyaux 0-0

Lyon-Montpellier 2-1 : Abily 5′, Le Sommer 7′ ; Dekker 42′

Marseille-Metz 3-0 : Brétigny 20′, Godart 78′ (csc), Pizzala 82′

PSG-Juvisy 3-0 : Delie 35′, 55′, 65′

Classement

Place Nom Pts J G N P Bp Bc Diff
1 Lyon 27 9 9 0 0 52 3 49
2 PSG 27 9 9 0 0 28 0 28
3 Montpellier 21 9 7 0 2 24 5 19
4 Guingamp 15 10 4 3 3 13 18 -5
5 Juvisy 12 8 4 0 4 23 9 14
6 Saint-Étienne 10 8 2 4 2 13 10 3
7 Soyaux 10 9 2 4 3 10 20 -10
8 Rodez 9 10 2 3 5 11 30 -19
9 Marseille 8 9 2 2 5 10 22 -12
10 Bordeaux 8 10 2 2 6 7 30 -23
11 Albi 4 7 1 1 5 1 16 -15
12 Metz 1 10 0 1 9 1 30 -29

Huitième journée de D1 2016-2017 – Le péché d’orgueil de Juvisy

La huitième journée de D1 est marquée par la première victoire de Marseille, obtenue contre Juvisy qui abandonne sans doute définitivement là ses chances de podium. Malgré plusieurs joueuses à la Coupe du monde M20, Juvisy n’avait pas demandé le report de ce match.

Le reste des favoris s’est imposé assez aisément même si la victoire lyonnaise contre la lanterne rouge messine est pour l’instant la plus courte de la saison.

Marion Torrent (Montpellier) face à Fanny Hoarau et Marine De Sousa (Rodez)

Marion Torrent (Montpellier) face à Fanny Hoarau et Marine De Sousa (Rodez)

Les deux premiers de D1 n’ont pas connu de problème lors de la huitième journée de D1. Lyon a réalisé une petite performance à son échelle en ne l’emportant « que » 3-0 face à Metz, dernier et habitué à perdre sur des scores plus importants. Quatre jours après son écrasante victoire à Zürich, le leader de D1 présentait une équipe remaniée et ne menait que d’un but à la mi-temps, grâce à l’opportunisme de Camille Abily. L’entrée de Dzsenifer Marozsán à la pause permettait d’alourdir le score : l’Allemande était avant-dernière passeuse pour Amel Majri qui servait Ada Hegerberg pour le deuxième but et donnait elle-même le ballon du troisième à Wendie Renard sur corner – une action appelée à devenir un classique.

Le PSG n’a eu que trois jours pour se remettre de sa qualification européenne et Patrice Lair n’avait pas beaucoup de solutions à sa disposition entre la Coupe du monde M20 et l’absence de Cristiane. Hormis la titularisation de Marie-Laure Delie à la place de la Brésilienne1, c’est donc la même équipe qui se déplaçait au Bouscat pour affronter Bordeaux.

Le PSG était la deuxième équipe de tête affrontée par les Girondines qui avaient largement cédé contre Lyon. Il n’y a pas eu de miracle non plus cette fois. Dès l’entame, Ouleymata Sarr obtenait un pénalty pour une faute d’Emmanuelle Saboulard. Sabrina Delannoy se chargeait de le transformer. Verónica Boquete, Ouleymata Sarr et Erika alourdissaient le score avant la pause. Puis après un but de Marie-Laure Delie, Sarah Palacin entrée peu de temps auparavant marquait son premier but sous les couleurs du PSG.

Pour les promues de Metz et de Bordeaux, ces résultats sont simplement conformes aux prévisions. Les premières sont en difficultés mais cela ne tient pas à ce match qui est plutôt un bon résultat, surtout en l’absence d’Héloïse Mansuy et de Juliane Gathrat, retenues en Papouasie. Bordeaux reste calé en milieu de peloton et ira chercher les points nécessaires à son maintien dans des matchs plus abordables.

Rodez se saborde en deuxième mi-temps

La journée avec commencé la veille avec le déplacement de Rodez à Montpellier. L’équipe ruthénoise, révélation de la saison dernière est beaucoup plus à la peine cette année. Cela se traduit en particulier par une rotation très importante de l’effectif là où Sébastien Joseph avait pu s’appuyer sur une équipe type très stable la saison passée. Et la nouvelle grave blessure d’Anne-Sophie Ginestet n’a rien arrangé. Depuis deux journées, ce sont donc les cadres Deborah Garcia et Flavie Lemaître mais aussi Charlène Farrugia et les jeunes Élise Bonet et Océane Daniel qui sont entrées dans l’équipe à la place d’Anne-Sophie Ginestet, de Cathy Couturier partie elle-aussi à l’autre bout du monde mais aussi de Julie Niphon, Sofia Guelatti et Clara Noiran, signe d’un entraîneur qui cherche la bonne formule. Contre Montpellier, Solène Barbane débutait même sur le banc.

Jean-Louis Saez dispose d’une effectif plus conséquent qui lui permet de se passer de Sakina Karchaoui, Marion Romanelli, Marie-Charlotte Léger et Valérie Gauvin tout en laissant sur le banc Anouk Dekker et de titulariser malgré cela neuf internationales de différents pays. L’une des deux autres2 est l’ancienne Ruthénoie Marine Haupais, titulaire face à ses anciennes coéquipières dans une défense à trois aux côtés de Laura Agard et Linda Sembrant.

La première mi-temps était copieusement dominée par l’équipe locale qui ouvrait rapidement le score par Sofia Jakobsson, gâchait plusieurs occasions et doublait la mise grâce à Laetitia Tonazzi pour atteindre la pause avec un avantage qui semblait suffisant.

Sofia Jakobsson double buteuse contre Rodez

Sofia Jakobsson double buteuse contre Rodez

Au repos, Sébastien Joseph changeait ses batteries en faisant entrer Océane Saunier et Clara Noiran à la place de Marine De Sousa et de Fanny Hoarau et le résultat était immédiat : Montpellier conservait globalement la possession de balle mais Rodez n’était plus acculé sur ses buts et développait de beaux mouvements. À l’heure de jeu, Océane Saunier trompait Laetitia Philippe et un retour ruthénois devenait possible.

Mais en moins de dix minutes, deux erreurs défensives douchaient les espoirs des Rafettes. Sur un ballon récupéré dans son camp, Montpellier lançait d’abord une contre-attaque éclair conclue par Sofia Jakobsson. Puis Audrey Cugat déviait dans son but un centre qui se dirigeait en sortie de but.

À 4-1, Rodez ne cherchait plus qu’à en rester là et la fin de match était moins palpitante. Montpellier a pris les points dont il avait besoin mais Rodez commence peut-être à trouver la solution.

Guingamp-Saint-Étienne RAS

Guingamp et Saint-Étienne partagent la caractéristique d’avoir deux joueuses sélectionnées pour la Coupe du monde papoue mais de n’avoir pas la possibilité de demander le report des matchs de D1 parce que les gardiennes Jade Lebastard et Mylène Chavas sont trop jeunes3. Guingamp est aussi désormais privé de sa buteuse Desire Oparanozie partie disputer la CAN au Cameroun (ainsi que de sa compatriote Evelyne Nwabuoku qui manquera moins). L’opposition entre les deux équipes s’est achevée sur un score de 0-0 qui permet à chacune de rester sur ses position mais pas de profiter des résultats (ou absence de résultat) des autres équipes de milieu de tableau.

Marseille pour une première

Dans la lutte pour le ventre mou, Soyaux était au repos, son match contre Albi étant reporté. Il s’agissait cette fois de la seule rencontre remise, Juvisy n’ayant pas fait la demande pour son match à Marseille contrairement à celui contre Saint-Étienne de la journée précédente.

Il n’y a pas de raison officiellement invoquée, cela tient sans doute au fait d’éviter d’avoir trop de match en retard et une trop longue période d’inactivité. Jouer affaibli contre un promu qui n’avait jusque là pas remporté le moindre match était un pari qui pouvait se tenter. Mais il est perdu.

Juvisy n’a pas la profondeur de banc de Montpellier. À Marseille, toutes les remplaçantes juvisiennes – en dehors de Marina Makanza qui n’est pas encore vraiment en condition – portaient des numéros au-delà de trente, ceux des joueuses qui n’ont pas de numéro fixe. Et non seulement Amira Ould-Braham, Catherine Karadjov et Élise Legrout occupaient le banc mais Lena Jouan était même titularisée avec le numéro 34.

En plus des absences de Clara Matéo, Théa Gréboval et Estelle Cascarino, Emmanuel Beauchet était privé d’Inès Jaurena et Charlotte Bilbault. Il optait pour un système qui sur le papier devait être un 4-1-4-1 mais qui a plutôt ressemblé à un 4-2-3-1 avec Gaëtane Thiney en milieu relayeuse quasiment sur la même ligne qu’Annaïg Butel tandis que le côté gauche était occupé par Léa Declercq devant Lena Jouan.

Durant la première demi-heure, Juvisy peinait à mettre son jeu en place et Marseille faisait largement jeu égal. Deux événements allaient changer la donne. Sur un débordement côté gauche, Camille Catala centrait en retrait hors de portée de Pauline Peyraud-Magnin mais pas de Tatiana Coleman qui ouvrait le score. Et Léna Jouan était remplacée par Amira Ould-Braham qui prenait le côté droite de la défense, Julie Soyer passant à gauche. Le dernier quart d’heure de la première mi-temps était totalement à l’avantage des visiteuses qui ne parvenaient pourtant pas à aggraver le score.

Marseille, meilleur contre les tenors

Depuis le début de saison, Marseille a semblé plus à son aise dans les grosses affiches ne perdant que d’un but contre le PSG et réalisant une bonne prestation contre Lyon malgré la lourde défaite. Seul le match contre Montpellier avait été raté. L’effectif marseillais est certainement beaucoup plus talentueux que celui de Bordeaux mais contrairement aux Phocéennes, les Girondines semblent avoir intégré que leur maintien se jouera dans les matchs contre les équipes de milieu et de bas de tableau. Toutefois, on n’oubliera pas que Bordeaux a remporté ses deux victoires contre Albi et Metz que Marseille n’a pas encore affronté.

La plupart du temps une équipe dont le profil est de réaliser de bons matchs contre les meilleurs et de s’oublier contre les autres est en mauvaise posture parce qu’elle ne prend de points ni dans un cas ni dans l’autre4.

Marseille vient cette fois d’ajouter la victoire à son « bon match contre une équipe de tête » ce qui lui offre un joker pour le maintien.

Privé de sa capitaine Caroline Pizzala mais avec les retours de Nora Coton-Pélagie et Sandrine Brétigny, Marseille se présentait également avec Charlotte Lozé, Sara Yuceil et la jeune Maëlle Lakrar dont c’était la première titularisation en D15.

Sandrine Brétigny

Sandrine Brétigny

Christophe Parra semble chercher encore la bonne formule pour son équipe mais il pourrait bien l’avoir trouvée. Car si Juvisy restait plutôt dominateur, la défense marseillaise était peu mise en danger en début de deuxième mi-temps. Et sur un corner de Charlotte Lozé, Nora Coton-Pélagie (1m64) égalisait de la tête. Et dix minutes plus tard, Sandrine Brétigny profitait d’une action où Céline Deville avait dû sortir de son but pour la lober et donner l’avantage à ses couleurs.

La fin de match était une sorte d’attaque-défense mais Juvisy ne se procurait que peu d’occasions, arrêtées par Pauline Peyraud-Magnin qui comme son équipe sait se transcender pour ce type de match. Mais cette fois ses parades permettent de prendre les trois points et pas seulement de limiter le score.

Malgré le score défavorable, le seul changement juvisien est resté celui de latérale en première mi-temps, ni Élise Legrout au milieu, ni Catherine Karadjov devant ne sont entrées.

Une joueuse dans le match

Ancienne Juvisienne, Sandrine Brétigny n’avait pas encore marqué en D1 avec Marseille. Suspendue en début de saison et au repos lors des derniers matchs, il ne s’agissait contre Juvisy que de sa troisième titularisation après les matchs contre Soyaux et Lyon (et une entrée contre Montpellier). Des matchs contre le quatuor de tête, elle n’aura donc manqué – sur suspension – que le match contre le PSG. C’est le signe que son statut est différent à Marseille de ce qu’il était à Lyon, Francfort ou Juvisy où elle voyait souvent les matchs au sommet depuis le banc. Pourtant le but du jour rappelle qu’elle n’est pas seulement encore la détentrice du record de buts sur une saison de D1 – 42 en 2006-2007 – mais qu’elle sait aussi marquer dans les gros matchs pour peu qu’elle foule la pelouse. Avec le but de Laetitia Tonazzi la veille, les « anciennes » sont encore là.

Résultats

Albi-Soyaux : reporté

Bordeaux-PSG 0-6 : Delannoy 3′, Boquete 30′, Sarr 42′, Erika 44′, Delie 58′, Palacin 66′

Guingamp-Saint-Étienne 0-0

Lyon-Metz 3-0 : Abily 36′, Hegerberg 54′, Renard 87′

Marseille-Juvisy 2-1 : Coton-Pélagie 50′, Brétigny 62′ ; Coleman 29′

Montpellier-Rodez 4-1 : Jakobsson 7′, 64′, Tonazzi 38′, Cugat 69′ (csc) ; Saunier 59′

Laetitia Tonazzi

Laetitia Tonazzi

Classement

Place Nom Pts J G N P Bp Bc Diff
1 Lyon 24 8 8 0 0 50 2 48
2 PSG 21 7 7 0 0 19 0 19
3 Montpellier 18 7 6 0 1 22 3 19
4 Juvisy 12 7 4 0 3 23 6 17
5 Guingamp 11 8 3 2 3 10 18 -8
6 Saint-Étienne 9 7 2 3 2 13 10 3
7 Soyaux 8 7 2 2 3 9 19 -10
8 Bordeaux 8 7 2 2 3 7 21 -14
9 Rodez 6 8 1 3 4 9 27 -18
10 Marseille 5 8 1 2 5 7 22 -15
11 Albi 3 6 1 0 5 1 16 -15
12 Metz 0 8 0 0 8 0 26 -26

Direction Enschede

Les Bleues connaissent désormais leurs adversaire du premier tour de l’Euro 2017 et ont une idée du parcours qui s’offre à elles pour aller chercher leur premier titre. Le tirage est plutôt clément mais le statut de tête de série l’assurait quasiment et comme d’habitude la France voit se dresser l’Allemagne sur sa route avant la finale. À condition que tout se passe selon la logique et de remporter enfin un match à élimination directe à l’Euro.

La liste des joueuses convoquées pour affronter l’Espagne à la fin du mois semble indiquer que le groupe ne devrait pas être bouleversé d’ici l’Euro. Mais on attendra avec impatience le retour des internationales des moins de 20 ans actuellement en Papouasie, certaines pouvant sans doute se faire une petite place.

L’Euro 2017 qui se tiendra du 16 juillet au 16 août 2017 aux Pays-Bas sera représentatif des forces en présence en Europe puisque 15 des 16 équipes les mieux classées par la Fifa seront présentes. Seul le Portugal (24e) a pris la place de l’Ukraine (14e)1. En dehors de Pays-Bas, pays hôte2, la composition des chapeaux lors du tirage respecte parfaitement le classement.

C’est comme toujours dans ce cadre contraint de répartition des équipes qu’il faut apprécier la « difficulté » d’un tirage. La France, deuxième européenne et donc tête de série était assurée d’éviter l’Allemagne, seule équipe qui la précède, sextuple tenante du titre et bien sûr grande favorite. Dans le reste du plateau, même « s’il faut se méfier de tout le monde », il ne reste guère que l’Angleterre, les Pays-Bas, la Suède et la Norvège qui puissent gêner les Bleues, et les deux premières étaient aussi tête de série.

Groupe A Points Groupe B Points
Pays-Bas 1902 Allemagne 2112
Norvège 1923 Suède 1995
Danemark 1838 Italie 1847
Belgique 1737 Russie 1762
Groupe C Points Groupe D Points
France 2046 Angleterre 2021
Suisse 1850 Espagne 1861
Islande 1849 Ecosse 1778
Autriche 1747 Portugal 1565

Bref, le groupe C où se trouve l’équipe de France constitue un bon tirage parce qu’il contient l’équipe la moins cotée du second chapeau, la Suisse plutôt que la Suède ou la Norvège. L’Islande et l’Autriche sont plutôt dans le haut de leurs chapeaux respectifs mais à vrai dire il n’y avait pas là de risque de tomber sur des équipes assez fortes pour des Bleues qui assument leur niveau.

L’Angleterre gâtée, pas l’Allemagne

En réalité, c’est l’Allemagne qui a le plus mauvais tirage avec la Suède bien sûr pour la revanche de la finale olympique mais avec en général quasiment l’équipe la plus forte de tous les chapeaux3. Ce qui ne l’empêchera pas de sortir du groupe. A contrario, l’Angleterre s’en tire comme d’habitude avec le tirage le plus simple et l’équipe la plus faible de chaque pot4.

Les Pays-Bas seront sans doute la tête de série la plus en difficulté en raison de leur niveau propre mais aussi de la présence de la Norvège légèrement mieux classée5, le Danemark et la Belgique étant sans doute à leur portée mais on ne sait jamais.

Comme d’habitude aussi, la véritable difficulté du tirage pour une équipe qui veut aller au bout est plutôt à chercher dans la suite du tableau que dans le groupe du premier tour.

Tableau prévisionnel si la logique du classement est respectée
Quarts de finales Demi-finales Finale Vainqueur
Pays-Bas* Pays-Bas* Angleterre Allemagne
Suède
Angleterre Angleterre
Suisse
Allemagne Allemagne Allemagne
Norvège*
France France
Espagne
* En accordant aux Pays-Bas le bonus de 100 points de l’équipe à domicile qui lui permet de passer devant la Norvège et la Suède.

Encore une fois, la France deuxième équipe européenne devrait normalement avoir besoin de battre l’Allemagne pour atteindre la finale. Mais avant cela, il faudra remporter pour la première fois un quart de finale d’Euro au bout de quatre tentatives6, ce qui ferait seulement une troisième victoire en onze matchs à élimination directe dans son histoire. Par ailleurs, même si les deux équipes sont en demi-finales, la France ou l’Allemagne peuvent le faire en prenant des chemins de traverse et en allant visiter l’autre moitié de tableau. En 2013, c’est ce qui s’était passé mais les Bleues n’avaient pas su profiter du chemin dégagé vers la finale.

Pas de révolution en attendant le retour des moins de vingt ans

Sur le papier, c’est contre l’Espagne que la France devrait jouer son quart de finale. Et c’est justement l’adversaire que les joueuses d’Olivier Echouafni rencontreront à la fin du mois pour le prochain match de préparation.

La sélection pour ce match a été annoncée et elle est sans nouveauté. En dehors des arrivées d’Ève Périsset et Aïssatou Tounkara et des retours de Gaëtane Thiney et Camille Catala, les choix d’Olivier Echouafni sont ceux de Philippe Bergerôo.

Il est probable que s’il y a de nouvelles joueuses d’ici l’Euro, elles sont actuellement en Papouasie pour la Coupe du monde M20 et qu’il faudra donc attendre l’année prochaine pour les voir. Sakina Karchaoui et Delphine Cascarino ont déjà été appelées, Marie-Antoinette Katoto est très attendue7 et d’autres pourraient suivre comme Clara Mateo ou Mylène Chavas.

La sélection contre l’Espagne.

Gardiennes : Sarah Bouhaddi (Lyon), Méline Gérard (Lyon), Laëtitia Philippe (Montpellier)

Défenseuses : Laura Agard (Montpellier), Annaig Butel (Juvisy), Laura Georges (PSG), Jessica Houara d’Hommeaux (Lyon), Griedge Mbock (Lyon), Ève Périsset (PSG), Wendie Renard (Lyon), Aissatou Tounkara (Juvisy)

Milieux de terrain : Camille Abily (Lyon), Élise Bussaglia (Wolfsbourg), Kadidiatou Diani (Juvisy), Kheira Hamraoui (Lyon), Claire Lavogez (Lyon), Amel Majri (Lyon), Gaëtane Thiney (Juvisy), Sandie Toletti (Montpellier)

Attaquantes : Camille Catala (Juvisy), Marie-Laure Delie (PSG), Clarisse Le Bihan (Montpellier), Eugénie Le Sommer (Lyon)

Septième journée de D1 2016-2017– Guingamp corrige Marseille

Tronquée par la Coupe du monde M20, la septième journée a confirmé les tendances : Lyon et le PSG ne font pas de faux-pas en haut de tableau, Marseille et Metz ne décollent pas en bas. Au milieu, c’est Guingamp et Bordeaux qui font la bonne affaire dans les deux matchs qui ne concernent pas le duo de tête.

La septième journée de D1 était marquée par le report des matchs Saint-Étienne-Juvisy et Montpellier-Albi à la demande de Juvisy et d’Albi dont plusieurs joueuses sont parties en Papouasie-Nouvelle-Guinée pour disputer la Coupe du monde des moins de 20 ans1.

En haut de tableau, cela laissait donc le champ libre à Lyon et au PSG pour s’échapper un peu plus. Ce qu’ils n’ont évidemment pas manqué de faire bien que leurs esprits soient sans doute déjà un peu tournés vers la Suisse et le Kazahstan où ils iront cette semaine pour jouer leur seizième de finale de Ligue des Championnes2.

Cristiane a donné la victoire au PSG

Cristiane a donné la victoire au PSG

Lyon se déplaçait à Rodez presque au complet, privé seulement de Delphine Cascarino en Papouasie et des blessées de longue date Aurélie Kaci, Élodie Thomis et Kenza Dali. Le groupe était tellement au complet que Gérard Prêcheur pouvait à nouveau laisser Corine Petit à Lyon.

En face par contre, Sébastien Joseph était nettement plus démuni avec la sélection de Cathy Couturier, la suspension de Sofia Guellati et la nouvelle grave blessure d’Anne-Sophie Ginestet. Le match était l’occasion de la première titularisation de la saison pour Déborah Garcia et Flavie Lemaître, cadres des saisons précédentes et pour la jeune Élise Bonet, arrivée cet été de Lyon.

Les Rafettes résistaient vaillamment mais comme souvent elles devaient se contenter de ne rentrer à la pause qu’avec deux buts d’écarts, marqués par Dzsenifer Marozsan. L’addition se montait finalement à cinq buts, ce qui ne va pas vraiment faire douter des Ruthénoises qui trouveront plutôt des motifs de satisfaction dans la manière dont elles ont résisté à une équipe bâtie pour d’autres dimensions.

Le PSG fait l’essentiel

En pleine transition, le PSG ne devait pas vraiment contrarier Lyon cette saison. Mais jusque là, il fait l’essentiel afin de faire en sorte que comme souvent le titre se joue lors des matchs aller et retour entre les deux équipes, et la qualification obtenue il y a deux ans en Ligue des Championnes rappelle que sur un ou deux matchs, l’histoire n’est pas écrite d’avance.

C’est privé de Grace Geyoro et Marie-Antoinette Katoto3 mais avec Marie-Laure Delie de retour que les Parisiennes se déplaçaient à Soyaux où manquait Anna Clérac et Élodie Nakkach4. Jean Paredes et Nicolas Goursat optaient pour l’occasion pour une défense à cinq où en complément de Marie-Aurèle Awona et Cynthia Viana, Justine Deschamps était préférée à Siga Tandia, titularisée au milieu. Devant, Laura Bourgouin et Pamela Babinga se retrouvaient en duo.

Face à cela, et sans doute en raison des absences, le PSG laissait ses ailes à ses latérales Sabrina Delannoy et Ève Périsset et tentait de forcer la décision dans l’axe où l’on retrouvait en général ses milieux et son duo d’attaque.

C’est finalement sur une erreur de relance et un centre d’Ève Périsset que Romane Munich ne pouvait que repousser que Cristiane ouvrait le score à la demi-heure de jeu. La Brésilienne doublait la marque en seconde période d’une frappe lointaine. Encore une fois son talent venait au secours de son équipe pour faire la décision.

Le PSG a donc fait l’essentiel et reste sur la même ligne que Lyon. Les gardiennes parisiennes n’ont encore encaissé aucun but cette saison en D1. Soyaux ne profite pas de l’occasion pour dépasser Saint-Étienne et se rapprocher de Juvisy mais ce n’était sans doute pas à son programme.

Une joueuse dans le match

Makan Traoré face à Verónica Boquete

Makan Traoré face à Verónica Boquete

Makan Traoré faisait ses grands débuts chez les Bleues pour sa première titularisation en D1 depuis un match à Saint-Étienne avec Le Mans en mai 2011 (en compagnie de ses actuelles coéquipières Marie-Aurèle Awona, Lydia Belkacemi et Laura Bourgouin). Entre temps elle a passé quatre saisons à Lyon pour 310 minutes de D1 et aucune titularisation, puis une saison blanche l’an dernier. Elle s’est appliquée avec sa capitaine Siga Tandia et Julie Thibaud à colmater les brèches et essayer de contenir un milieu parisien en surnombre et comptant en ses rangs Verónica Boquete et Shirley Cruz.

Metz et Marseille à l’arrêt

Depuis le début de saison, à défaut de convaincre et de prendre les points, Marseille avait au moins su ne pas se laisser submerger en dehors des matchs contre Montpellier et Lyon, où il y avait quand même du positif à retenir. Contre Guingamp, Christophe Parra avait beaucoup fait tourner son effectif et le résultat n’a sans doute pas été à la hauteur de ses espérances avec la première large défaite face à une équipe hors du quatuor de tête.

Guingamp a l’expérience l’an dernier d’une saison qui n’est pas à la hauteur de ses ambitions et sans faire de révolution semble reparti du bon pied cette année. Cette fois le duo Salma Amani-Desire Oparanozie a fait exploser la défense marseillaise. Les Bretonnes se retrouvent à la cinquième place qu’elles occupaient à la fin de la saison 2015. Marseille reste dans la zone de relégation et ne profite pas du match reporté d’Albi.

Bordeaux enfonce Metz

Promu présentant le moins de garantie, Bordeaux continue son bon début de saison, confirmant que même conclue par une défaite, une prestation comme la précédente face à Soyaux était bien prometteuse.

Les Girondines se déplaçaient à Metz qui jouait son troisième match à domicile de suite5 et qui avait une deuxième belle occasion de prendre enfin des points après la réception d’Albi. Mais c’est le même scénario cruel qui s’est reproduit : les Grenates n’ont pas réussi à marquer leur premier but de la saison et l’on s’acheminait vers un 0-0 qui leur aurait au moins donné leur premier point quand Sarah Cambot a obtenu un pénalty. Pire encore, alors que Getter Laar avait repoussé le tir de Maéva Salomon, c’est Margaux Montegut qui a été plus prompte pour pousser le ballon au fond des filets.

Metz reste donc à zéro point et si la situation n’est pas désespérée parce qu’Albi, dernier non relégable, n’est que trois points devant6, il faudra finir par en prendre quelques uns pour se sauver.

Par contre, Bordeaux dépasse Rodez et rejoint Saint-Étienne et Soyaux avec huit points qui constituent un capital intéressant pour un maintien qui ne devrait pas se jouer bien au-delà de la douzaine. Sur les cinq dernières saisons, et en données corrigée du passage à la victoire à trois points et en tenant compte du fait qu’entre 2011 et 2016, il y avait trois relégués, la onzième place du classement n’a dépassé 9 points qu’une seule fois en 2014 où Yzeure en comptait 17. Avant 2012 cette place se jouait à des niveaux plus élevés, entre 15 et 20 points.

Marie-Laure Delie est de retour

Marie-Laure Delie est de retour

Résultats

Guingamp-Marseille 4-0 : Oparanozie 22′, Amani 32′, 85′, 91′

Metz-Bordeaux 0-1 : Montegut 87′

Montpellier-Albi : reporté

Rodez-Lyon 0-5 : Marozsán 31′, 45′, Hegerberg 56′, Abily 57′, Renard 90′

Saint-Étienne-Juvisy : reporté

Soyaux-PSG 0-2 : Cristiane 33′, 66′

Classement

Place Nom Pts J G N P Bp Bc Diff
1 Lyon 21 7 7 0 0 47 2 45
2 PSG 21 7 7 0 0 19 0 19
3 Montpellier 15 6 5 0 1 18 2 16
4 Juvisy 12 6 4 0 2 22 4 18
5 Guingamp 10 7 3 1 3 10 18 -8
6 Saint-Etienne 8 6 2 2 2 13 10 3
7 Soyaux 8 7 2 2 3 9 19 -10
8 Bordeaux 8 7 2 2 3 7 21 -14
9 Rodez 6 7 1 3 3 8 23 -15
10 Albi 3 6 1 0 5 1 16 -15
11 Marseille 2 7 0 2 5 5 21 -16
12 Metz 0 7 0 0 7 0 23 -23

Sixième journée de D1 2016-2017 – Une question de suprématie

Le PSG a remporté son duel au sommet face à Montpellier et confirme qu’il n’entend pas que sa reconstruction se fasse sans Ligue des Championnes. Lyon et Juvisy ont bien entendu gagné et profitent du faux pas montpelliérain.

Le reste du championnat demeure très serré. Cette fois la bonne opération est pour Saint-Étienne et Soyaux, les Charentaises remportant le premier derby de l’histoire contre Bordeaux, preuve que l’expérience en D1 reste encore un avantage sur le nom du club.

On aura beau tout tenter, perdre des joueuses historiques à Lyon, tout reconstruire au PSG, promouvoir de D2 des équipes qui portent le nom de clubs professionnels, le changement n’est pas pour maintenant : Lyon remporte tous ses matchs avec des écarts indécents, le PSG gagne plus petitement mais assure le minimum pour la Coupe d’Europe et les promus sont en difficultés, seul Albi leur disputant l’une des trois dernières places.

Anaïs Dumont et Sarah Cambot

Anaïs Dumont et Sarah Cambot

Pour la sixième journée, Lyon recevait Guingamp. Bien sûr les Lyonnaises l’ont emporté, on retiendra que Desire Oparanizie a marqué à Méline Gérard le deuxième but encaissé en D1 par l’OL mais que le score était déjà de 7-0. Exceptionnellement, Ada Hegereberg n’a pas marqué mais Eugénie Le Sommer y est allée de son triplé portant son total à 10 buts cette saison.

Guingamp achève sur ce résultat un début de saison qui l’a déjà vu affronter tous les membres du Top 4. Les joueuses de Sarah M’Barek vont maintenant affronter des équipes beaucoup plus à leur portée comme Marseille ou Saint-Étienne lors des deux prochaines journées. Elles le feront à la tête de sept points soit sans doute au moins un de plus que ce qu’elles espéraient à ce moment de la saison. Contre Lyon, c’est Jade Lebastard qui a gardé les buts guingampais pour la première fois de la saison, juste avant de s’envoler pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée et la Coupe du monde M20.

Le PSG emporte le sommet

Avec la fin en queue de poisson du premier cycle de l’ère QSI au PSG sous l’égide de Farid Benstiti, l’actuelle saison est annoncée plus ou moins comme une saison de transition. Le départ de quatre joueuses pour l’OL, la fin de la filière allemande, le changement d’entraîneur, plusieurs éléments accréditent cette thèse. Mais il ne faut pas non plus totalement s’y fier : les Brésiliennes Erika et Cristiane sont restées, Shirley Cruz et Laura Georges qui étaient sur le départ sont finalement encore là et le PSG a recruté Verónica Boquete qui reste l’une des meilleures joueuses d’Europe.

Ce qui étaient peut-être plus difficile à prévoir est la place que prennent les jeunes joueuses formées au club. Grace Geyoro est une joueuse de base du milieu parisien et Marie-Antoinette Katoto est l’attaquante la plus utilisée1 et la meilleure buteuse du club après avoir donné la victoire au PSG dans le match au sommet contre Montpellier. Bien sûr, elle a profité des absences de Marie-Laure Delie et Cristiane pour s’imposer mais elle semble désormais incontournable. Elle aurait sans doute beaucoup manqué au PSG pendant la Coupe du monde M20 mais blessée, elle n’ira finalement pas, remplacée par la Montpelliéraine Valérie Gauvin. Son absence sur blessure pourrait être moins longue que ne l’aurait été la Coupe du monde.

Pour Montpellier, c’est bien sûr un coup d’arrêt. Les Héraultaises ne sont plus la troisième équipe invaincue du championnat. Mais la saison est encore longue et le duo de tête n’a que trois points d’avance.

Pas de répit pour Metz et Albi

Juvisy a profité de son déplacement à Albi pour ne pas enchaîner une deuxième défaite d’affilée. Camille Catala, Clara Mateo et Annaïg Butel ont permis aux Essonniennes de revenir au contact de Montpellier. Après la victoire face à Metz, c’est une nouvelle défaite pour Albi mais ce n’était sans doute pas contre Juvisy que les coéquipières d’Anaïs Arcambal pensaient le plus prendre des points.

Les deux clubs ont obtenus le report de leur prochain match en raison des voyages en Papouasie de Cindy Perrault et Laura Condon d’un côté et de Théa Gréboval et Clara Mateo (et Estelle Cascarino) de l’autre.

La tâche était difficile aussi pour Metz contre une équipe stéphanoise qui fait enfin un début de saison à son niveau supposé. Un doublé de Maëlle Garbino et le cinquième but de la saison d’Audrey Chaumette permettent à Saint-Étienne de prendre la cinquième place en profitant de la défaite de Guingamp qui sera son prochain adversaire puisque le match contre Juvisy est reporté2.

Metz enchaîne sa sixième défaite, n’a toujours pas marqué et en dehors du match contre Albi, a toujours encaissé au moins trois buts. Mathématiquement, la situation n’est pas désespérée puisque la huitième place n’est qu’à deux victoires.

La vie de promue est toujours difficile mais pour sa deuxième apparition à ce niveau, Metz semblait armé pour tenir le rythme avec son effectif empli de joueuses connaissant la D1. Il en va de même pour Marseille, équipe novice mais dont quasiment chaque joueuse connaissait l’élite. Contre Rodez, la mauvaise série a bien failli se poursuivre puisqu’à l’heure de jeu, les Ruthénoises menaient 2-0 grâce à Anne-Marie Banuta et Clara Noiran. Mais grâce à deux penalties de Caroline Pizzala et de Viviane Asseyi dans les arrêts de jeu, Marseille a réussi à arracher un point qui ne le sort pas de la zone rouge mais le rapproche d’Albi. Et surtout, les coéquipières de Nora Coton-Pélagie pourront se servir de ce retour au score comme base de travail pour la suite.

Du côté des Rafettes, c’est la troisième fois qu’elles se font rejoindre au score après les deux premières journées. Elles n’ont pour l’instant battu que Metz et sont assez loin de leurs bons résultats de la saison dernière.

Le derby pour Soyaux

Bordeaux était le promu qui présentait le moins de garantie pour la D1 : pas de recrutement d’une armée de joueuses d’expérience comme Marseille, pas de passé récent en D1 comme Metz, les Girondines de Bordeaux sont encore l’Étoile Sportive Blanquefortaise avec un maillot bleu marine. La plupart des joueuses de l’effectif (et de l’équipe type) portaient déjà le vert de Blanquefort il y a deux saisons. Les recrues de la saison apportent un peu de connaissance de la D1 mais pas énormément. La plus expérimentée est Félicité Hamidouche et ses 70 matchs de D1 avec le CNFE, le PSG et Vendenheim. Les Saint-Maurienne Cindy Ferreira et Maéva Salomon ont joué une demi-saison pour la première et une poignée de match pour la seconde l’an dernier. Et Élisa Launay n’a connu de la D1 que le banc de Montpellier où elle a passé deux saisons avant de revenir à Blanquefort devenu Bordeaux.

Le reste de l’expérience bordelaise vient des anciennes joueuses de Soyaux, Alizée Nadal, Emmanuelle Lacroix, Chloé Billaud et Eva Sumo qui – sauf la dernière plus utilisée en Charente et passée aussi par Yzeure – ont joué quelques matchs en bleu avant de trouver du temps de jeu en D2 à Blanquefort.

Plus que la distance (environ 130 km), c’est cette connexion entre les deux clubs qui fait du match Bordeaux-Soyaux un derby3. Pour cette sixième journée, il ne s’agissait pas du premier derby de l’histoire : Soyaux a fait deux passages en D2 en 2010-2011 et 2012-2013 sous les ordres de Corinne Diacre, où il a rencontré – et battu – quatre fois Blanquefort. Neuf des quatorze joueuses de l’ESB qui ont pris part à la dernière confrontation en mai 2013 sont encore présentes aujourd’hui (à titre de comparaison, seules Anaïs Dumont, Justine Deschamps, Marie-Aurelle Awona et Siga Tandia sont encore à Soyaux).

Les victoires Sojaldiciennes n’étaient à l’époque pas des surprises entre un relégué de D1 visant la remontée immédiate et une équipe de milieu ou bas de tableau.

Maéva Salomon face à Allison Blais

Maéva Salomon face à Allison Blais

Ce week-end, ce n’était même pas la première fois que Bordeaux affrontait Soyaux sous son nouveau nom. L’an dernier, les deux équipes s’étaient rencontrées au deuxième tour de la Coupe de France et les Girondines avaient réalisé l’exploit d’éliminer un club de l’élite : Gwendoline Djebbar avait bien répliqué à Sabrina Barbe (autre ancienne Sojaldicienne) mais les Bordelaises s’étaient imposées aux tirs aux buts.

Pour le premier affrontement entre équipes de D1, on pouvait lire la confrontation sous deux angles opposés. Celui de club professionnel qui accueil un club amateur ou celui du promu qui reçoit un habitué de D1.

Le premier scénario n’est sans doute qu’une question de temps mais c’est bien le second qui a prévalu. Au delà de l’expérience individuelle et collective des deux équipes, Soyaux semble tout simplement avoir encore de meilleures joueuses. Le quatuor offensif composé de Laura Bourgouin, Pamela Babinga, Anna Clérac et Allison Blais n’a sans doute pas d’équivalent à Bordeaux (et Gwendoline Djebbar et Lydia Belkacemi sont actuellement blessées) malgré le talent indéniable de Sarah Cambot, Maéva Salomon ou Juliette Loumagne.

Cette dernière a ouvert le score d’une reprise acrobatique merveilleuse et Sarah Cambot a redonné l’avantage à ses couleurs en début de seconde période à l’issue d’une contre attaque bien menée. Mais il fallait bien un exploit ou un contre pour marquer, le jeu était plutôt du côté de Soyaux.

Une joueuse dans le match

Arrivée du Mans en 2013 en même temps que Lydia Belkacemi, Laura Bourgouin s’est tout de suite imposée à la pointe de l’attaque Sojaldicienne. Annoncée comme la plus petite joueuse du championnat après sa capitaine Anaïs Dumont, son gabarit semble plus un problème pour les observateurs que pour elle sur le terrain. L’an dernier elle a atteint le total de 10 buts en D1 et est désormais régulièrement appelée en équipe de France B.

Contre Bordeaux, elle a su allier précision et opportunisme pour marquer les trois buts de son équipe mais elle a aussi constamment pesé sur la défense bordelaise. À 24 ans, elle est une des valeurs sûres du championnat.

Résultats

Albi-Juvisy 0-3 : Catala 44′, Matéo 57′, Butel 73′

Bordeaux-Soyaux 2-3 : Loumagne 21′, Cambot 58′ ; Bourgouin 39′, 67′, 74′

Lyon-Guingamp 9-1 : Abily 8′, 47′, Majri 11′, Bremer 28′, Kumagai 31′, Lavogez 45′, Le Sommer 63′, 82′, 84′ ; Oparanozie 67′

Metz-Saint-Etienne 0-3 : Garbino 15′, 45′, Chaumette 29′

PSG-Montpellier 1-0 : Katoto 33′

Rodez-Marseille 2-2 : Banuta 51′, Noiran 59′ ; Pizzala 79′, Asseyi 93′

Classement

Place Nom Pts J G N P Bp Bc Diff
1 Lyon 18 6 6 0 0 42 2 40
2 PSG 18 6 6 0 0 17 0 17
3 Montpellier 15 6 5 0 1 18 2 16
4 Juvisy 12 6 4 0 2 22 4 18
5 Saint-Etienne 8 6 2 2 2 13 10 3
6 Soyaux 8 6 2 2 2 9 17 -8
7 Guingamp 7 6 2 1 3 6 18 -12
8 Rodez 6 6 1 3 2 8 18 -10
9 Bordeaux 5 6 1 2 3 6 21 -15
10 Albi 3 6 1 0 5 1 16 -15
11 Marseille 2 6 0 2 4 5 17 -12
12 Metz 0 6 0 0 6 0 22 -22

La révolution attendra

Après trois matchs sous les ordres du nouveau sélectionneur Olivier Echouafni, la continuité avec le travail de Philippe Bergerôo est patente, tant dans le jeu que dans le choix des joueuses. Sa nomination tardive, l’absence de match à enjeu d’ici l’Euro et la Coupe du monde des moins de 20 ans retardent sans doute l’avènement d’une équipe de France portant vraiment sa marque.

Entre les équipes de France A, B et M20, il a déjà près de 70 joueuses dans son viseur qui formeront à coup sûr la base des Bleues de 2019. Reste à savoir où en sera la transition pour l’étape de l’Euro 2017.

Le troisième match d’Olivier Echouafni à la tête des Bleues a accouché d’un match nul 0-0 assez insipide. Joué à l’extérieur face à une Angleterre cinquième mondiale et arrivée à cette place en sachant faire déjouer les meilleures équipes, ce n’est pas en soi un mauvais résultat. La physionomie du match a même montré essentiellement une équipe anglaise terrée dans sa moitié de terrain et laissant le ballon au Françaises pour tenter de faire la différence en contre attaque.

Mais les Bleues n’ont jamais vraiment été en mesure de faire la différence et après un premier match contre le Brésil qui était de cette teneur et une victoire facile contre la très faible Albanie, Olivier Echouafni marche dans les pas de Philippe Bergerôo.

Wendie Renard faisait son retour contre l'Angleterre.

Wendie Renard faisait son retour contre l'Angleterre.

Ceux qui attendaient une révolution avec le changement de sélectionneur en sont pour leurs frais. Malgré les débuts de trois joueuses1 et le retour de Gaëtane Thiney, les noms sont les mêmes et la manière de jouer est très similaire aussi. Il faut dire que malgré la déception des Jeux Olympiques, il s’agit d’une équipe qui a fait ses preuves en atteignant la troisième place mondiale et en s’approchant assez près du niveau des meilleures que sont l’Allemagne et les États-Unis. Mais l’incapacité à remporter des matchs à élimination directe semble désormais ressortir de la psychose et nécessiter un changement plus radical. Évidemment, cela ne pourra avoir d’intérêt que si l’équipe arrive au moins à se qualifier pour de tels matchs, ce qui suppose de rester à un niveau élevé.

Quelle relève pour la « génération 2005 »

Contre le Brésil et l’Albanie, on pouvait arguer du manque de temps pour expliquer la très grande continuité avec l’équipes de Jeux Olympiques, les nouveautés étant surtout liées à des absences pour cause d’arrêt ou de blessure. Un mois plus tard, on peut supposer que la proximité de la Coupe du monde M20 a pu limiter les options offertes au sélectionneur. Toutefois, la présence de Delphine Cascarino et Sakina Karchaoui sur la feuille de match à Doncaster montre que ce n’est pas rédhibitoire.

La relève de la « génération 20052 » se dessine mais de façon très parcimonieuse. Chaque sélectionneur successif, de Bruno Bini à Olivier Echouafni en passant par Philippe Bergerôo a apporté quelques touches personnelles mais dans les grandes lignes, chacun a toujours conservé l’ossature de l’équipe de son prédécesseur.

Il est certainement erroné d’axer la lecture de cette ossature sur les clubs. Bien entendu, les Bleues actuelles viennent quasi exclusivement de Lyon, du PSG, de Montpellier et de Juvisy, mais ce sont plutôt ces clubs qui piochent en équipe de France que le contraire3. Dans la fameuse équipe de l’Euro 2005, seule Sandrine Dusang jouait à Lyon4 et le club le plus représenté était Juvisy. Mais la moitié des vingt sélectionnées passera ensuite entre Rhône et Saône quand l’OL aura pris à Juvisy le rôle de meilleur club de France.

Concentration des forces

Parmi les 28 joueuses appelées en équipe de France par Olivier Echouafni, 10 seulement ont commencé en équipe première avec le club où elles jouent actuellement5. Il s’agit essentiellement des plus jeunes joueuses. Les autres ont le plus souvent débuté en équipe de France avant de rejoindre une des équipes de tête de D1.

Cela éclaire sans doute sous un autre angle l’impression de stabilité de l’effectif des Bleues : les joueuses ne laissent pas la place en équipe de France parce qu’elles ne la laissent pas en club. Quand un club comme Lyon remporte tout sur son passage, il le doit bien sûr en partie au talent de ses internationales étrangères, de plus en plus nombreuses. Mais les Françaises de son effectif ne sont pas non plus là pour faire le nombre. Le PSG, Montpellier et Juvisy perdent rarement plus d’un match dans la saison contre une autre équipe. Il est assez logique que les sélectionneurs successifs piochent principalement dans les effectifs de ces quatre clubs.

Sur les 77 joueuses convoquées au moins une fois en équipe de France A, B ou M20 depuis le début de saison, on retrouve à peu près tout l’effectif sélectionnable de ces équipes6. Globalement, seules des blessées (Griege Mbock et Laure Boulleau), d’anciennes internationales (Corine Petit, Laetitia Tonazzi, Céline Deville, Sandrine Dusang, Sabrina Delannoy) et de très jeunes joueuses (Julie Piga, Sandy Baltimore, Lina Boussaha) ont joué en D1 sans apparaître dans ces sélections. Et seule Kelly Gadea est apparue en équipe A sans appartenir à un club du quatuor de tête.

Sandie Toletti représente la jeunesse qui doit encore s'imposer chez les Bleues.

Sandie Toletti représente la jeunesse qui doit encore s'imposer chez les Bleues.

Le pouvoir d’attraction de ces clubs est très important : quand des joueuses comme Griedge Mbock, Clarisse Le Bihan ou Clara Mateo émergent, elles se retrouvent assez vite dans l’une de ces quatre équipes.

Ainsi Juvisy et Montpellier seront les deux clubs les plus représentées à la Coupe du monde des moins de 20 ans avec trois joueuses chacun. Mais sur ces six joueuses, seule Sakina Karchaoui a commencé sa carrière en D1 dans son club actuel.

A contrario, quatre joueuses formées à Lyon sont dans cette liste mais seule Delphine Cascarino y joue encore à 19 ans. Cela illustre la difficulté à se faire une place au milieu d’un effectif surdimensionné. Ce n’est pas impossible, Wendie Renard, Amel Majri et donc Delphine Cascarino y sont parvenu, ce qui leur a ouvert les portes des Bleues. Mais peut-être qu’avec un peu plus de possibilité de s’exprimer dans un club de haut niveau, d’autres joueuses pourraient aussi être utiles à l’équipe de France. Ce qui est en train de se passer au PSG est à ce titre très intéressant avec les titularisations régulières de Marie-Antoinette Katoto et Grace Geyoro. La première semble même une postulante très probable pour le prochain Euro.

Quelles joueuses pour l’Euro ?

D’habitude, à quelque jour du tirage au sort de la phase finale d’une compétition internationale, on avait une idée assez précise de la sélection qui la disputerait. Cette fois avec la nomination d’un nouveau sélectionneur, les nombreuses blessures, la Coupe du monde M20 et les chambardement à Lyon et au PSG, l’incertitude est importante. Rien dans les premières listes d’Olivier Echouafni n’indique vraiment de rupture, l’avenir dira si c’était une manière d’arriver en douceur ou la simple marque de la continuité. Peut-être que comme le suggérait il y a quelques mois Philippe Bergerôo, les possibilités ne sont pas si nombreuses et les choix limités.

Cinquième journée de D1 2016-2017 – La bonne affaire pour Montpellier et Albi

Juvisy défait par Montpellier laisse son adversaire s’échapper avec Lyon et le PSG six points devant.

En bas de tableau, Albi a remporté sur le fil sa très importante confrontation contre Metz et profite des nuls dans les matchs entre équipes du « deuxième championnat » pour se replacer à seulement deux points de la sixième place.

Le match entre Lyon et Marseille a beaucoup attiré les lumières médiatiques. Pourtant, c’était sans doute sur le papier l’affiche la moins intéressante de la journée. Entre les décuples championnes de France et championnes d’Europe et les promues qui ne comptent qu’un point, il n’y avait pas de match sur le papier et il n’y en a pas vraiment eu sur le terrain. Bien sûr, les Lyonnaises ont montré de beaux mouvements et les Marseillaises ont fait preuve d’une belle abnégation. C’est souvent le cas dans le matchs de l’OL où l’adversaire n’est jamais à court de motivation. À la fin, il y a donc eu 6-1, Viviane Asseyi a infligé à Lyon son premier but de la saison sur une grossière erreur de Wendie Renard. Mais ni la saison de l’OL ni celle de l’OM ne se jouait au stade Parsemain.

Juvisy s’éloigne de l’Europe

L’importance était toute autre pour l’autre match diffusé1 de la journée et qui opposait Juvisy à Montpellier. Les Essonniennes n’avaient déjà plus tellement le droit à l’erreur dans un championnat où le titre et la place européenne ne jouent généralement entre des équipes qui n’ont pas laissé échapper la victoire dans plus de trois ou quatre matchs. Autant dire qu’avec deux défaites en cinq journées, le quota est déjà pratiquement atteint. Montpellier a globalement contrôlé la rencontre, s’en remettant à un coup franc de Sandie Toletti pour ouvrir le score puis à une action entre Laetitia Tonazzi et Sofia Jakobsson pour s’échapper juste après le repos. Malgré quelques tentatives de Kadidiatou Diani, juvisienne la plus en vue et finalement récompensée par un but, Montpellier conservait son avantage qui lui permet de rester au contact de Lyon avant son prochain choc au Camp des Loges contre le PSG après la trêve internationale.

PSG-Rodez, des équipes amoindries

Ce duel opposera deux des équipes qui ont jusque là remporté tous leurs matchs et qui semblent déjà détachées pour la lutte pour les deux premières places. Car si le PSG a quelque fois semblé en difficulté en début de saison, en particulier lors de son premier tour aller de Coupe d’Europe, il a toujours fait l’essentiel. Contre Rodez, Patrice Lair a conclu la semaine centrée sur le renversement d’une situation mal engagée contre le LSK en Coupe d’Europe de la même manière qu’il l’avait commencée contre Metz : en alignant une équipe mixte où Katarzyna Kiedrzynek était de nouveau remplacée par Loes Geurts, où Laura Georges était encore préservée et où Cristiane succédait Verónica Boquete et Shirley Cruz dans le rôle de la star. Comme d’habitude, Sabrina Delannoy est la seule joueuse du PSG à avoir joué l’intégralité de tous les matchs, Ève Périsset ayant également été cinq fois titulaire.

Charlène Farrugia, Océane Daniel et Anne-Marie Banuta (Rodez)

Charlène Farrugia, Océane Daniel et Anne-Marie Banuta (Rodez)

En face Rodez avait à se remettre de la claque reçue face à Juvisy. L’an dernier, l’équipe de Sébastien Joseph se caractérisait par une très grande stabilité. Cette année, Déborah Garcia n’a pas joué une minute, pas plus que Manon Alard, Marine Haupais est partie à Montpellier et Flavie Lemaître ne fait que des fins de matchs. De l’épine dorsale qui a mené les Ruthénoises à la cinquième place, il ne reste que le milieu de terrain avec Audrey Cugat, Laurie Cance et Solène Barbance2.

À Paris, la première était absente et la seconde sur le banc, comme Anne-Sophie Ginestet. Du coup, Rodez semble encore en rodage et le match était l’occasion de la première titularisation de la saison pour Charlène Farrugia et pour Océane Daniel. C’était même la première titularisation en D1 tout court pour la seconde, transfuge des équipes de jeunes du PSG.

La prestation ruthénoise était cohérente mais insuffisante face à la puissance de la jeune garde parisienne (cinq joueuses de 21 ans ou moins). Et c’est logiquement que Marie-Antoinette Katoto ouvrait le score de la tête sur corner. La touche d’Amérique latine faisait ensuite la différence avec un but de Cristiane, son quatrième de la semaine après son triplé qualificatif en Coupe d’Europe contre le LSK, un autre d’Erika et un dernier de Shirley Cruz.

Guingamp et Bordeaux solides

Derrière ce trio de tête détaché et très proche de Juvisy, on retrouve Guingamp qui n’a pas réussi à venir à bout de Bordeaux. Néanmoins, la saison dernière et la lutte pour le maintien semblent oubliés du côté des Côtes d’Armor. On estime que le maintien devrait se jouer entre 15 et 20 points. Guingamp en a déjà entre le tiers et la moitié.

Si l’équipe de Sarah M’Barek n’a pas pris les trois points, c’est parce qu’elle a été confrontée au promu le plus convaincant. Malgré les inquiétudes nées de la défaite 7-0 face à Saint-Étienne et malgré la défaite 8-0 beaucoup plus logique contre Lyon, Bordeaux fait preuve de beaucoup de constance et a su prendre des points contre des adversaires comme Marseille, Albi et Guingamp. Cette fois, les Girondines ont su faire front après l’ouverture du score un peu heureuse de Louise Fleury. Peu après la mi-temps, Naweal Ouinekh puis Sarah Cambot profitaient d’errements de la défense guingampaise pour donner l’avantage à Bordeaux. Desire Oparanozie égalisait ensuite bien servie par Luce Ndolo Ewele.

Ce point permet à Bordeaux de rester à égalité avec Saint-Étienne et Soyaux qui ont également partagé les points avec un scénario assez similaire où Pamela Babinga et Laura Bourgouin ont répondu à Audrey Chaumette avant que Maëlle Garbino n’égalise. Avec Rodez, cela met quatre équipes à égalité dans une sorte de ventre mou mathématiquement aussi proche de la quatrième place que de la relégation (mais plus concerné par la seconde).

Albi sur la fin

Enfin les deux équipes qui n’avaient concédé que des défaites sans marquer aucun but s’affrontaient. Pour l’occasion, Metz et Albi avaient les honneurs du stade Saint-Symphorien, délaissant le terrain d’Amnéville. Pendant très longtemps on a pu croire que la stérilité offensive perdurerait, donnant leur premier point à chacune des deux équipes. Mais à quelques instants de la fin, Tatiana Solanet profitait d’une contre attaque pour offrir la victoire aux Albigeoises qui prennent les trois points et restent au contact du ventre mou. Pour Metz, la situation se complique. Si jusque là, les joueuses de David Fanzel pouvaient se rassurer en ayant affronté les cinq premiers de la saison dernière, cette défaite à domicile contre une autre équipe en difficulté est plus gênante : c’est dans ce genre de match qu’il faut prendre les points pour le maintien.

Le casse-tête du calendrier

La prochaine journée aura lieu le 30 octobre après la trêve internationale et sera la dernière après une période qui pourrait être anarchique dans le calendrier. Du 13 novembre au 3 décembre aura lieu en Papouasie-Nouvelle-Guinée la Coupe du monde des moins de vingt ans. La France est qualifiée et en dehors de Jade Lebastard, la seconde gardienne de Guingamp et de Pauline Dhaeyer, défenseuse de La Roche-sur-Yon en D2, toutes les autres joueuses sont titulaires en D13. Le règlement indiquant qu’un club ayant deux titulaires absentes pour cause de sélection4 peut demander à reporter son match. Le cas concerne Albi, Metz, Montpellier, Juvisy et le PSG5.

Dans le cas le plus extrême, la septième journée du 6 novembre pourrait se résumer à Rodez-Lyon et Guingamp-Marseille, la huitième à Guingamp-Saint-Étienne et la suivante à Rodez-Guingamp. Ce qui laisserait 14 matchs à replacer. Il est probable que le PSG ne cherchera pas à compliquer son calendrier en demandant ces reports et ses adversaires ne sont pas en position de le faire. C’est moins sûr pour Juvisy et Montpellier qui ont un effectif assez étoffé mais on imagine mal les Essonniennes accepter d’affronter Lyon avec en étant amoindri et laisser passer l’occasion de jouer ce duel à une période où le calendrier lyonnais serait surchargé. Celui de Montpellier semble en revanche plus abordable sans ses internationales.

Par contre, il est presque certain que Metz et Albi demanderont le report (encore que Metz pourrait s’en dispenser pour affronter Lyon afin de ne pas compliquer son propre calendrier pour un match où les absences ne pèseront de toute façon pas très lourd).

Chloé Bornes face à Sarah Palacin

Chloé Bornes face à Sarah Palacin

Résultats

Guingamp-Bordeaux 2-2 : Fleury 20′, Oparanozie 76′ ; Ouinekh 53′, Cambot 57′

Juvisy-Montpellier 1-2 : Diani 94′ ; Toletti 29′, Jakobsson 49′

Marseille-Lyon 1-6 : Asseyi 75′ ; Abily 27′, Le Sommer 32′, 49′, Hegerberg 44′, Majri 63′, Laplacette 65′ (csc)

Metz-Albi 0-1 : Solanet 89′

PSG-Rodez 4-0 : Katoto 24′, Cristiane 52′, Erika 72′, Cruz 86′

Saint-Étienne-Soyaux 2-2 : Chaumette 41′, Garbino 60′ ; Babinga 48′, Bourgouin 59′

Classement

Place Nom Pts J G N P Bp Bc Diff
1 Lyon 15 5 5 0 0 33 1 32
2 Montpellier 15 5 5 0 0 18 1 17
3 PSG 15 5 5 0 0 16 0 16
4 Juvisy 9 5 3 0 2 19 4 15
5 Guingamp 7 5 2 1 2 5 9 -4
6 Saint-Etienne 5 5 1 2 2 10 10 0
7 Soyaux 5 5 1 2 2 6 15 -9
8 Rodez 5 5 1 2 2 6 16 -10
9 Bordeaux 5 5 1 2 2 4 18 -14
10 Albi 3 5 1 0 4 1 13 -12
11 Marseille 1 5 0 1 4 3 15 -12
12 Metz 0 5 0 0 5 0 19 -19

Quatrième journée de D1 2016-2017 – Rodez subit la loi de Juvisy

La quatrième journée a été une formalité pour les quatre équipes de tête. En particulier, Juvisy a marqué son territoire en pulvérisant Rodez. L’écart se creuse déjà entre ce quatuor et le reste du plateau.

En bas de classement, Albi et Metz n’ont toujours pas pris de point et Marseille à peine plus.

Entre les deux matchs du premier tour de la Coupe d’Europe, les deux représentants français affrontaient pour le compte de la quatrième journée deux promus. L’objectif était donc clairement de prendre les trois points en économisant ses forces. C’était bien sûr le cas pour Lyon qui est bien engagé en Europe avec sa victoire 5-2 au match aller contre Avaldsnes. Avec quelques joueuses au repos pour une mi-temps ou pour le match entier, l’OL n’a pas eu de difficulté pour battre largement Bordeaux 8-0 avec en particulier des doublés de Claire Lavogez et Corine Petit.

La jeunesse du PSG

Le PSG est dans une situation plus délicate après sa défaite 3-1 à Lilleström qui nécessitera de gagner au moins 2-0 jeudi à Charléty. Outre Laure Boulleau, Perle Morroni et Cristiane blessées, Laura Georges et Marie-Laure Delie étaient laissées au repos contre Metz tandis que Katarzyna Kiedrzynek, Irene Paredes et Sarah Palacin prenaient place sur le banc aux côtés des jeunes Lina Boussaha et Sandy Baltimore. Ces dernières entreront en cours de match pour leur première apparition en D1.

Face à la lanterne rouge, Patrice Lair choisissait donc clairement de privilégier le match suivant en misant sur le fait que sa jeune garde suffirait. Il opérait même à deux changements dès la mi-temps comme à son habitude bien que le score ne soit alors que de 1-0.

Ici face à Adeline Janela, Sandy Baltimore a connu son baptême du feu en D1.

Ici face à Adeline Janela, Sandy Baltimore a connu son baptême du feu en D1.

Du côté messin, on notait la première titularisation de Getter Laar en l’absence de Justine Lerond et l’absence au coup d’envoi de toutes les Nord-Américaines. Seule la Canadienne Danielle Rotherham était sur la feuille de match. La défense menée par les expérimentées Simone Jatoba et Mélissa Godart résistait plutôt bien aux assauts parisiens timides et désordonnés. Mais elle craquait une première fois sur une frappe lointaine de Verónica Boquete puis Marie-Antoinette Katoto marquait deux fois à la réception de centres de Sarah Palacin et d’Ève Périsset. Metz finissait à dix après la blessure de Meryll Wenger mais le PSG ne cherchait pas vraiment à pousser son avantage.

Une joueuse dans le match

À 29 ans, elle a tout connu : l’Espagne bien sûr mais aussi les États-Unis, la Suède, l’Allemagne et même la Russie. Elle a remporté la Ligue des Championnes en 2015 face au PSG après avoir perdu la finale précédente avec Tyresö. Elle a remporté les championnats d’Espagne, de Suède et d’Allemagne et elle a même été désignée joueuse de la saison de WPS1 en 2011 devant des joueuses comme Marta, Caroline Seger, Christine Sinclair ou Abby Wambach.

Veronica Boquete

Veronica Boquete

À la lecture de ses états de service, on comprend que Verónica Boquete n’émarge pas à la catégorie des joueuses que le PSG a recruté comme pari sur l’avenir mais plutôt à celle qui doivent encadrer sa jeune garde. Déjà buteuse contre Albi, elle a de nouveau marqué contre Metz, ouvrant cette fois le score avant la mi-temps ce qui évitait aux Parisiennes de trop douter. Après la sortie d’Aminata Diallo, elle a reculé pour organiser le jeu de derrière, venant régulièrement entre ses deux défenseuses centrales pour faire la première relance. Plus encore après la sortie de Shirley Cruz, elle a montré qu’elle était déjà la dépositaire du jeu parisien.

Si le PSG réussit une grande saison, il lui devra certainement même si son expérience allemande des deux dernières saison a été assez mitigée (sauf au niveau du palmarès).

Les favoris se font respecter

Entre le PSG et Lyon, Montpellier tient son rôle de candidat à l’Europe. Face à des Stéphanoises séduisantes, elles ont dû attendre les derniers instants de la dernière minute pour que Marine Haupais ne vienne placer sa tête sur un centre de Sandie Toletti et n’ouvre le score. En deuxième mi-temps, Anouk Dekker doublait la mise à l’issue d’un long cafouillage et Sofia Jakobsson la triplait. Entre temps, Mylène Chavas avait arrêté un pénalty de Laetitia Tonazzi.

Laura Agard, Sofia Jakobsson, Clarisse Le Bihan, Anouk Dekker, Laetitia Tonazzi, Marine Haupais, Marion Romanelli, Sakina Karchaoui, Laetitia Philippe, Sandie Toletti et Lindsey Thomas.

Laura Agard, Sofia Jakobsson, Clarisse Le Bihan, Anouk Dekker, Laetitia Tonazzi, Marine Haupais, Marion Romanelli, Sakina Karchaoui, Laetitia Philippe, Sandie Toletti et Lindsey Thomas.

Juvisy corrige Rodez

Dès la précédente journée, Juvisy était passé devant Rodez mais les Aveyronnaises restaient invaincues comme le trio de tête et au contraire de leurs adversaires du jour. Sans viser vraiment d’entrer dans le premier carré, elles ambitionnaient un peu de le titiller. Mais l’équipe d’Emmanuel Beauchet n’a pas traîné à remettre les pendules à l’heure au stade Paul-Lignon. Ouverture du score à la sixième minute, 3-0 à la demi-heure et 4-0 à la pause, la question de la victoire ne se posait pas longtemps. Mais un quadruplé de Camille Catala et un triplé de Kadidiatou Diani plus tard, le score enflait à 10-0, la plus grosse défaite du RAF en D1.

Juvisy met les bouchées doubles pour revenir dans la course mais il faudra rattraper les points perdus dans les confrontations contre les adversaires directes. Rodez n’est plus invaincu et regrette sans doute encore plus aujourd’hui les points abandonnés contre Soyaux et Saint-Étienne d’autant que la semaine prochaine, c’est le déplacement à Paris qui se profile.

Trois équipes en difficulté

Pour autant, les points déjà pris sont un matelas appréciable, surtout à la vitesse où avancent les équipes du bas de classement. On se doutait que ce n’était pas de son déplacement à Paris que Metz rapporterait ses premiers points. Mais on pouvait imaginer que Marseille et surtout Albi pouvaient profiter de la journée pour décoller.

Ça n’est pas passé loin pour les Marseillaises qui ont longtemps mené à Soyaux après l’ouverture du score de Viviane Asseyi. Mais Laura Bourgouin a d’abord égalisé sur pénalty puis quand on pensait que les deux équipes allaient se quitter sur un score de parité, une autre championne du monde militaire – Paméla Babinga – est venue placer sa tête sur un corner pour donner à Soyaux se première victoire de la saison. La situation n’est pas encore grave pour les joueuses de Christophe Parra dont seule la défaite contre Montpellier l’a été sur un score large et qui ont rivalisé avec une bonne équipe de Soyaux. Mais au classement, elles ne comptent toujours que le point obtenu à Bordeaux.

De son côté, Soyaux rejoint Saint-Étienne et Bordeaux avec quatre points, un point seulement derrière Rodez qui est sixième au classement.

Car la cinquième place est désormais occupée par Guingamp qui est allé l’emporter 2-0 à Albi grâce à des buts de Desire Oparanozie et Salma Amani. Avec deux victoires et deux défaites en ayant déjà joué contre trois des équipes du quatuor de tête, le bilan est très intéressant pour les joueuses de Sarah M’Barek qui sont peut-être plus dans leur veine de 2015 que celle de 2016.

Pour Albi par contre la situation commence à poser problème avec aucun point et aucun but marqué. Ce double zéro était normal après avoir affronté le PSG et Lyon. Il est plus délicat après les réceptions de Bordeaux et Guingamp.

La prochaine journée propose un Metz-Albi dont le perdant sera vraiment en difficulté après seulement cinq journées. Le match au sommet sera la réception de Montpellier par Juvisy. C’est pourquoi France 4 diffusera Marseille-Lyon2.

Résultats

Albi-Guingamp 0-2 : Amani 21’, Oparanozie 61’ pen.

Lyon-Bordeaux 8-0 : Majri 15’, Lavogez 23’, 65’, Hegerberg 29’, Mustaki 47’ csc, Petit 55’, 60’, Bremer 63’

Montpellier-Saint-Étienne 3-0 : Haupais 45’, Dekker 57’, Jakobsson 76’

PSG-Metz 3-0 : Boquete 29’, Katoto 53’, 61’

Rodez-Juvisy 0-10 : Catala 6’, 42’, 77’, 79’, Thiney 20’, Diani 30’, 54’, 66’, Butel 73’, Declercq 85’

Soyaux-Marseille 2-1 : Bourguoin 66’ pen., Babinga 92’ ; Asseyi 23’

Marie-Antoinette Katoto félicite Eve Périsset, passeuse sur son deuxième but.

Marie-Antoinette Katoto félicite Eve Périsset, passeuse sur son deuxième but.

Classement

Place Nom Pts J G N P Bp Bc Diff
1 Lyon 12 4 4 0 0 27 0 27
2 Montpellier 12 4 4 0 0 16 0 16
3 PSG 12 4 4 0 0 12 0 12
4 Juvisy 9 4 3 0 1 18 2 16
5 Guingamp 6 4 2 0 2 3 7 -4
6 Rodez 5 4 1 2 1 6 12 -6
7 Saint-Etienne 4 4 1 1 2 8 8 0
8 Soyaux 4 4 1 1 2 4 13 -9
9 Bordeaux 4 4 1 1 2 2 16 -14
10 Marseille 1 4 0 1 3 2 9 -7
11 Albi 0 4 0 0 4 0 13 -13
12 Metz 0 4 0 0 4 0 18 -18
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