Six mois »
Les Bleues terminent l’année sur une victoire convaincante contre le Brésil, la septième d’affilée cette année, dans un système à trois défenseuses déjà vu contre l’Australie qui élargit leur palette tactique.
Ce match a aussi été l’occasion des débuts de Marie Katoto. La sélection pour la Coupe du monde ne se précise pas tellement sinon : au-delà d’un noyau de joueuses titulaires déjà connues, la place des autres est encore très loin d’être réservée.
Depuis 2014, le Brésil est un traditionnel adversaire automnal des Bleues (sauf l’an dernier) qui totalisent désormais trois victoires lors des quatre dernières confrontations et qui sont pour le reste invaincues contre les Sud-américaines avec aussi cinq matchs nuls (parfois au printemps). Cette fois l’équipe brésilienne était privée de plusieurs joueuses dont Marta mais présentait une opposition conséquente. La victoire 3-1 obtenue à Nice est la septième d’affilée, série débutée contre l’Allemagne lors de la SheBelievesCup et composée d’une bonne moitié d’équipe de haut niveau (Allemagne, Canada, Australie, Brésil).
Avec ces résultats1, l’équipe de France devrait finir l’année à la troisième place du classement mondial, position qu’elle occupait déjà dans les fins d’années qui ont précédé ses trois dernières phases finales. La dernière défaite remonte à la leçon infligée par l’Angleterre à la SheBelieves Cup, leçon qui a mené au retour à une équipe moins expérimentale dès le match suivant contre les États-Unis soldé par un nul puis sur la série de victoires en cours.
Ce 4-1 concédé aux joueuses de Phil Neville restera donc sans doute comme le tournant principal sur la route vers la Coupe du monde à domicile. Depuis s’est mise en place une équipe type dont la composition est sans doute très proche de ce qu’elle aurait été sous les ordres de Philippe Bergerôo ou Olivier Echouafni. À grands traits, les retraitées et blessées de longue durée ont été remplacées par des joueuses déjà dans le groupe et par quelques entrantes de la jeune génération.
Fidèle à se promesses, Corinne Diacre a fait débuter un grand nombre de joueuses, 15 en 16 matchs, soit autant que Philippe Bergerôo en 55, alors qu’Olivier Echouafni n’en avait lancé que 4 avec un match de moins qu’elle (mais avec une phase finale dedans, moins propice aux expérimentations).
Mais trois de ces quatre joueuses (Delphine Cascarino, Aïssatou Tounkara et Ève Périsset) ont joué contre le Brésil et la quatrième (Grace Geyoro) a toutes les chances d’être titulaire au mondial. A contrario, 8 des débutantes de Corinne Diacre2 ont déjà disparu alors que deux autres qui semblaient avoir fait leur trou n’ont pas été appelées cette fois3. Sous un autre angle, quatre de ces débutantes seulement sont apparues plus de deux fois sur le terrain, dont trois ne sont plus appelées actuellement. Seule Marion Torrent a durablement trouvé sa place chez les Bleues4, en attendant que Marie Katoto voire Émelyne Laurent ne s’installent – la probabilité de voir Maéva Clémaron ou Julie Debever faire une longue carrière internationale semblant plus faible.
Première pour Marie Katoto
En dehors de Marion Torrent donc, des jeunes Valérie Gauvin (déjà vue sous Philppe Bergerôo) et Delphine Cascarino et d’Amel Majri qui était alors blessée, les joueuses titularisées contre le Brésil étaient à l’Euro 2017 où elles étaient en général titulaires. Enfin en dehors de Julie Debever, entrée à la 90e minute, les seize joueuses entrées en jeu samedi venaient toutes de l’habituel quatuor de clubs habitués à être en tête de la D1, et des deux clubs en tête de la Liga espagnole.
Comme le soulignait Philippe Bergerôo après les Jeux Olympiques de Rio, le réservoir français n’est pas infini en joueuses de niveau international et il était donc prévisible que la solution pour relancer l’équipe de France après son Euro raté ne viendrait pas principalement d’un renouvellement des joueuses. La sélectionneuse en a sans doute bien conscience qui axe beaucoup sa communication sur l’état d’esprit et le rôle dans le groupe des joueuses qui jouent pas ou moins, surtout dans le futur contexte d’une phase finale où il faudra vivre ensemble pendant un mois si tout va bien.
Mais la manière de faire évoluer les (mêmes) joueuses sur le terrain est aussi importante. Pour la deuxième fois après l’Australie, la France a évolué avec une défense à trois. L’animation offensive était cette fois différente puisque devant la doublette du milieu, on avait une triplette d’attaquantes là où il y avait une meneuse et deux attaquantes contre les Matildas. L’organisation a donné pleinement satisfaction, tant sur le plan défensif – le but encaissé étant plutôt imputable à une déconcentration de fin de match – qu’offensif. Les ailières Delphine Cascarino et Kadidiatou Diani5 ont eu une position assez axiale laissant beaucoup d’espace pour les latérales Marion Torrent et Amel Majri.
Outre la diversité des possibilités qu’il offre, ce système permet aussi de faire jouer Amel Majri plus haut que dans une défense à quatre, alors qu’elle n’évolue plus jamais en défense à Lyon.
Enfin si le choix des joueuses aligné était donc d’un grand classicisme, ce match contre le Brésil a été l’occasion des grands débuts de Marie Katoto sous le maillot de l’équipe de France A. Elle a remplacé peu après l’heure de jeu Delphine Cascarino et a évolué dans le couloir gauche. La prestation courageuse mais sans grande efficacité de Valérie Gauvin devrait lui ouvrir un boulevard pour jouer dans l’axe. Les prestations cette fois de Delphine Cascarino et la fois précédente d’Émelyne Laurent tandis qu’Eugénie Le Sommer et Kadidiatou Diani sont bien installées (et qu’Amel Majri pourrait bien postuler devant aussi) semblent saturer les postes offensifs (surtout avec Gaëtane Thiney et Kenza Dali pour occuper le poste de meneuse le cas échéant). Viviane Asseyi et Ouleymata Sarr qui étaient deux joueuses symboliques de l’ère Diacre sont sorties du groupe et leur retour n’ira donc pas de soi.
Pas vraiment d’évolution : Sarah Bouhaddi est désormais intronisée titulaire, Karima Benameur avait été laissée à disposition de l’équipe B pour avoir du temps de jeu mais a été rappelée pour palier la blessure de Pauline Peyraud-Magnin et Solène Durand est revenue. Seule nouveauté, la Floriacumoise Maryne Gignoux-Soulier a été appelée en équipe de France B pour épauler Laetitia Philippe. Pas encore de quoi bousculer la hiérarchie.
Le match contre le Brésil n’a fait que confirmer la hiérarchie actuelle où Julie Debever semble s’installer pour une place dans le groupe et où Aïssatou Tounkara est de retour après sa blessure de la SheBelieves Cup. Là aussi la seule nouveauté vient de l’équipe de France B où la Franco-Canadienne Vanessa Gilles a été appelée.
Élise Bussaglia a disputé toute la rencontre, ce qui lui donne un temps de jeu nettement supérieur en sélection qu’en club. Comme pour Laura Georges l’an dernier, elle semble avoir la confiance de la sélectionneuse mais son challenge sera de jouer assez durant la saison pour rester compétitive. Aminata Diallo n’est pas revenue (mais elle a joué avec l’équipe de France B) alors que Charlotte Bilbault semble s’imposer comme la quatrième récupératrice du groupe. Mais la hiérarchie a tellement été rebattue depuis un an et demi que tout reste à faire.
La partie offensive est celle où les choses semblent le plus ouvertes d’autant que les essais tactiques demandent des profils légèrement différents suivant les matchs. Ainsi Gaëtane Thiney n’a quasiment pas joué contre le Brésil dans un système sans meneuse, même si un poste d’attaquante peut aussi lui convenir.
Si l’arrivée de Marie Katoto était attendue, les absences d’Ouleymata Sarr et Viviane Asseyi l’étaient moins. Delphine Cascarino a été appelée de dernière minute pour suppléer Eugénie Le Sommer, puis elle a débuté et marqué et si les blessures la laissent tranquille, sa présence ne devrait pas faire de doutes.
Nom | Prénom | Âge | Club | Nb. | MEX | AUS | CAM | BRE | P |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Benameur | Karima | 29 | Paris FC | 5 | 0 | 0 | 0 | 70,00% | |
Bouhaddi | Sarah | 31 | Lyon | 134 | 90 | 90 | 90 | 90 | 100,00% |
Chavas | Mylène | 20 | Dijon | 0 | 10,00% | ||||
Durand | Solène | 23 | Guingamp | 0 | 0 | 0 | 50,00% | ||
Gérard | Méline | 28 | Montpellier | 14 | 10,00% | ||||
Peyraud-Magnin | Pauline | 26 | Arsenal | 0 | 0 | 0 | 50,00% | ||
Philippe | Laëtitia | 27 | Rodez | 4 | 0 | 10,00% |
Nom | Prénom | Âge | Club | Nb. | MEX | AUS | CAM | BRE | P |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Bacha | Selma | 17 | Lyon | 0 | 1,00% | ||||
Butel | Annaig | 26 | Paris FC | 10 | 90 | 25,00% | |||
Cascarino | Estelle | 21 | Paris FC | 1 | 1,00% | ||||
Debever | Julie | 30 | Guingamp | 2 | 0 | 74 | 0 | 1 | 42,00% |
Karchaoui | Sakina | 22 | Montpellier | 21 | 0 | 0 | 90 | 0 | 95,00% |
Lakrar | Maëlle | 17 | Montpellier | 0 | 1,00% | ||||
Majri | Amel | 25 | Lyon | 42 | 90 | 90 | 0 | 90 | 100,00% |
Mbock Bathy Nka | Griedge | 23 | Lyon | 47 | 90 | 90 | 90 | 90 | 100,00% |
Périsset | Ève | 23 | PSG | 12 | 0 | 0 | 0 | 9 | 90,00% |
Renard | Wendie | 28 | Lyon | 104 | 90 | 90 | 90 | 100,00% | |
Torrent | Marion | 26 | Montpellier | 15 | 90 | 16 | 90 | 81 | 100,00% |
Tounkara | Aïssatou | 23 | Atlético | 7 | 0 | 0 | 89 | 95,00% |
Nom | Prénom | Âge | Club | Nb. | MEX | AUS | CAM | BRE | P |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Bilbault | Charlotte | 28 | Paris FC | 11 | 19 | 90 | 15 | 25 | 57,00% |
Bussaglia | Élise | 32 | Barcelone | 182 | 82 | 75 | 90 | 70,00% | |
Clemaron | Maéva | 25 | Fleury | 2 | 0 | 15 | 0 | 10,00% | |
Corboz | Daphne | 25 | Fleury | 0 | 0 | 5,00% | |||
Diallo | Aminata | 23 | PSG | 7 | 0 | 50,00% | |||
Geyoro | Grace | 21 | PSG | 17 | 90 | 0 | 90 | 0 | 100,00% |
Hamraoui | Kheira | 28 | Barcelone | 35 | 1,00% | ||||
Henry | Amandine | 28 | Lyon | 78 | 71 | 8 | 65 | 100,00% | |
Jaurena | Inès | 27 | Paris FC | 2 | 1,00% | ||||
Kaci | Aurélie | 28 | Atlético | 7 | 1,00% | ||||
Toletti | Sandie | 23 | Montpellier | 13 | 0 | 5,00% |
Nom | Prénom | Âge | Club | Nb. | MEX | AUS | CAM | BRE | P |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Asseyi | Viviane | 24 | Bordeaux | 25 | 29 | 0 | 0 | 65,00% | |
Cascarino | Delphine | 21 | Lyon | 6 | 61 | 65 | 90,00% | ||
Dali | Kenza | 27 | Dijon | 22 | 10 | 16 | 45 | 75,00% | |
Diani | Kadidiatou | 23 | PSG | 42 | 90 | 69 | 80 | 90 | 100,00% |
Gauvin | Valérie | 22 | Montpellier | 13 | 90 | 90 | 88 | 90,00% | |
Laurent | Émelyne | 20 | Lyon | 2 | 21 | 10 | 39,00% | ||
Lavogez | Claire | 24 | Bordeaux | 35 | 1,00% | ||||
Le Sommer | Eugénie | 29 | Lyon | 159 | 90 | 90 | 75 | 100,00% | |
Léger | Marie-Charlotte | 22 | Fleury | 9 | 25,00% | ||||
Matéo | Clara | 20 | Paris FC | 0 | 0 | 15,00% | |||
Robert | Faustine | 24 | Guingamp | 2 | 5,00% | ||||
Sarr | Ouleymata | 22 | Lille | 10 | 0 | 50,00% | |||
Thiney | Gaëtane | 32 | Paris FC | 150 | 80 | 74 | 45 | 2 | 100,00% |
Katoto | Marie | 19 | PSG | 1 | 25 | 95,00% |
Fabien
* samedi 17 novembre 2018 - 13:55
J’espère vraiment que Diacre trouvera un système de jeu avec à la fois Thiney et Le Sommer. Ces deux joueuses se trouvent toujours si bien sur le terrain, ce serait dommage de ne pas profiter de cette alchimie.