Ni buts ni soumises » Bilan à la trêve – Le ventre mou

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Bilan à la trêve – Le ventre mou

Cette année, il reste encore (un peu) d’incertitude à tous les étages en D1. Lyon, Montpellier et le PSG se tiennent en trois points pour le titre et la deuxième place européenne, Albi, Rodez, Soyaux et Saint-Étienne se disputent pour un point l’honorifique titre de premier des autres et enfin Guingamp et La Roche-sur-Yon sont de part et d’autre de la ligne de relégation mais avec le même nombre de points.

Tour d’horizon de la D1 en trois étapes. Deuxièmement, la course à la cinquième place.

Bien sûr, la cinquième place n’offre pas de titre. Et il n’y a pas l’enjeu pour la saison suivante que peut représenter la course pour une place en Ligue des Championnes ou pour le maintien. Mais dans un championnat où le quatuor de tête est aussi loin devant, les deux tiers du plateau ne peuvent pas viser plus haut et l’obtention de la meilleure place possible est déjà un but en soi.

Depuis deux saisons, c’était Guingamp qui fort de l’appui d’un club professionnel s’était emparé de cette cinquième place. Cette saison, elle est partie pour être disputée entre les quatre équipes qui ont pris une petite marge sur la zone de relégation.

Albi, la transition bien menée

On ne donnait pas cher de la peau des Albigeoise en début de saison après le départ des cadres historiques Julie Peruzzetto et Christine Gazzin, des Américaines Catherine Fitzsimmons et Caroline Brown, ainsi que celui plus tôt dans la saison de Solène Barbance qui avait révélé quelques failles dans l’unité du vestiaire.

Pourtant Albi est bien reparti avec l’arrivée de l’entraîneur Adolphe Ogouyon et malgré un recrutement en demi-teinte. Seule la gardienne portugaise Patricia Morais et dans une moindre mesure la jeune Laura Condon ont su se faire une place. Les Taïwanaises Tseng Chu O et Lin Man-ting sont intermittentes, la jeune Marion Braunwart n’a joué que trois matchs tandis que Maeva Manuel, Justine Firly et Aïvi Mitchai sont à peine apparues sur les terrains de D1.

Mais sous la houlette de Patricia Martinez et de Tatiana Solanet, l’ASPTT Albi propose un collectif bien huilé suffisant pour aller chercher des points face aux adversaires directs, atteindre la 5e place à la trêve et surtout compter 6 points d’avance sur la 10e place, ce qui est finalement le plus important. On notera toutefois qu’Albi est la seule équipe de quatuor du milieu de tableau qui doit encore affronter les quatre équipes de tête.

L’équipe type

Patricia Morais – Coline Gouineau, Manon Cazes, Manon Rouzies, Angélique Schlepp – Anaïs Arcambal, Laurianne Cervera, Patricia Martinez, Laura Condon – Kimberley Cazeau, Tatiana Solanet

La joueuse

Anaïs Arcambal

Anaïs Arcambal

Anaïs Arcambal est un pur produit de la filière toulousaine comme une grande partie de l’effectif albigeois. Que ce soit à la récupération ou en défense centrale à côté de Manon Rouzies lors des indisponibilités de Manon Cazes, elle a joué tous les matchs, capitaine montrant le cap.

La révélation

Kimberley Cazeau

Kimberley Cazeau

Albigeoise de naissance, Kimberley Cazeau a commencé en équipe première en D2 à 16 ans en 2009-2010, jouant tous les matchs dont la moitié comme titulaire. Son temps de jeu avait ensuite progressivement diminué et elle n’avait connu qu’une seule titularisation et cinq apparitions en D1 au cœur de la saison dernière.

Mais cette année, elle a explosé en D1 et elle est l’atout offensif principal d’Albi, celle qui apporte le danger et qui marque les buts décisifs.

Rodez, l’hiver au chaud

Rodez a fini la phase aller en tête du classement de l’autre championnat mais a été dépassé à la trêve suite à une courte défaite (1-0) contre le PSG et à une autre plus lourde contre Saint-Étienne (3-0). Mais comme pour les autres équipes du quatuor du milieu de tableau, l’essentiel est déjà de prendre des points d’avance sur la zone de relégation.

Cela Rodez l’a parfaitement fait lors des matchs aller en ne perdant des points que contre Soyaux (défaite 3-2) et Albi (nul 2-2) en dehors des matchs injouables contre le quatuor de tête.

L’équipe type

Déborah Garcia – Chloé Bornes, Marine Haupais, Manon Alard, Fanny Hoarau – Audrey Cugat, Solène Barbance, Stéphanie De Revière, Laurie Cance – Marine De Sousa, Flavie Lemaître

La joueuse

Solène Barbance

Solène Barbance

Revenue à l’intersaison dans le club de ses débuts, Solène Barbance a vite pris un rôle de leader. Passée par Toulouse, mais aussi par le PSG pré QSI et par Peamount United en Irlande, son caractère bien trempé lui a valu ensuite d’être à la pointe de divers combats hors du terrain et de quitter en cours de saison des situations troubles à Muret fin 2013 et à Albi l’an dernier.

Après un bref retour à Toulouse, elle revient cette saison dans un club ruthénois où elle peut se concentrer sur le terrain et apporter son expérience. Elle n’hésite pas à être décisive comme lors de la victoire contre Saint-Étienne pour la 2e journée où elle lance la saison du RAF en marquant en fin de match le but du 1-0.

La révélation

Océane Saunier

Océane Saunier

Océane Saunier est arrivée à l’intersaison d’Arpajon où elle avait déjà une solide carte de visite en D2. Alors qu’elle n’avait jamais joué en D1 jusque là, elle se paie le luxe de concurrencer directement Flavie Lemaître, meilleure joueuse et meilleure buteuse de Rodez la saison dernière.

Soyaux, le miracle renouvelé

Saison après saison, Soyaux réussi des miracles en restant dans la première moitié de classement malgré des moyens toujours limités. L’écueil de la saison était de gérer l’arrêt de la capitaine Marina Pascaud et le départ pour Juvisy de Charlotte Bilbault. Cette année, il n’y pas eu d’arrivée de joueuse revancharde comme pouvait l’être la seconde. Seule Allison Blais s’est imposée dans l’équipe type. Du coup, c’est avec ses propres forces – les joueuses formées au club – que Soyaux continue son chemin.

Incapable de gagner à domicile lors de la phase aller (et concédant même le nul au stade Léo-Lagrange contre Nîmes), les Sojaldiciennes ont compensé en allant chercher trois victoires et deux nuls à l’extérieur durant cette période pour une seule défaite à Lyon. On relativisera ce paradoxe en remarquant que trois de leurs cinq matchs à domicile à l’aller les voyaient affronter le PSG, Juvisy et Montpellier. D’ailleurs les deux matchs retour joués avant la trêve ont été plus conforme à la logique avec une victoire à domicile contre Guingamp et une défaite à l’extérieure face au PSG.

Comme pour les autres équipe de ce milieu de tableau, il ne manque à Soyaux que deux ou trois victoires pour assurer le maintien. C’est peu mais l’équipe de Jean Paredes n’en a jusque là remporté que 4.

L’équipe type

Amandine Guérin – Anaïs Dumont, Marie Aurelle Awona, Mélissa Godart, Cynthia Viana, Viviane Boudaud – Justine Deschamps, Anne Clérac, Marion Leroy, Gwendoline Djebbar – Allison Blais, Laura Bourgouin

La joueuse

Anaïs Dumont

Anaïs Dumont

Avec l’arrêt de Marina Pascaud et celui de Jennifer Maier, Anaïs Dumont est désormais la plus ancienne joueuse du club. Elle a commencé en octobre 2005 par un 0-0 sur la pelouse de Lyon qui était déjà Olympique mais pas encore champion. Son entraîneuse était alors Bernadette Constantin et sa capitaine Corinne Diacre.

Désormais, c’est elle qui porte le brassard et elle est désormais l’inamovible titulaire du poste de latérale droite.

La révélation

Anna Clérac

Anna Clérac

Anna Clérac fait partie de ces jeunes joueuses qui ont joué l’an dernier les deux matchs de championnat contre le PSG : le match aller était programmé en même temps que le 8e de finale des Parisiennes contre Lyon en Ligue des Championnes et le retour à la même date que leur quart de finale contre Glasgow. Les deux matchs avaient donc été déplacés et s’étaient joués des mercredi.

Il était difficile de mobiliser en semaine des joueuses qui ont pour la plupart une activité professionnelle. Du coup, attendu que ce n’était pas les matchs où Soyaux comptait prendre les points nécessaires à son maintien1, le club charentais avait décidé d’aligner principalement des joueuses issues de sont équipe des moins de 19 ans.

Anna Clérac (et dans une moindre mesure Julie Thibaud) en a profité pour s’installer en équipe première, participant ensuite à sept matchs la saison dernière et entrant petit à petit dans l’équipe type cette année.

Saint-Étienne, la solidité

Chaque année, on se prend à espérer que l’équipe de Saint-Étienne va profiter de son appartenance à l’ASSE pour au moins éviter de se donner des sueurs froides toute la saison à lutter pour le maintien. Cela semblait bien partie quand pour la première journée, les Stéphanoises contraignaient Juvisy au nul grâce à un doublé de Julie Peruzzetto.

Mais l’irrégularité étant un traditionnel mal de cette équipe, elles perdaient le bénéfice de ce résultat dès les deux journées suivantes avec des défaites à Rodez et contre Soyaux, ne remportant qu’un seul de leur huit matchs suivants sur le fil contre Nîmes. Bien sûr, cette série comprenait les matchs face au PSG, Lyon et Montpellier, mais les Vertes concédaient aussi des nuls à domicile à Saint-Maur et à un Guingamp à la dérive.

Et comme d’habitude, mais sans doute un peu plus tôt, Saint-Étienne a finalement trouvé le déclic pour les quatre derniers matchs de l’année. Juvisy n’a pas été loin de subir le même sort qu’à l’aller (défaite finalement 2-1 pour les Vertes) mais Albi, La Roche-sur-Yon et Rodez ont eu droit au même tarif de 3-0.

À ce rythme, Saint-Étienne regardera plutôt devant que derrière même s’il y a plus grand chose d’autre à viser qu’une très honorifique 5e place.

L’équipe type

Pauline Peyraud-Magnin (ou Mylène Chavas) – Charlotte Gauvin, Sabrina Viguier, Maria Karlsson, Meryl Cirri – Candice Gherbi, Maéva Clémaron, Julie Peruzzetto, Rose Lavaud – Nanmata Traoré (puis Audrey Chaumette), Sarah Palacin

La joueuse

Julie Peruzzetto

Julie Peruzzetto

Julie Peruzzetto n’a pas mis longtemps à s’adapter à ses nouvelles couleurs. Dès la première journée elle marquait un doublé permettant à son équipe d’obtenir le nul contre Juvisy. Elle a aussi une grande responsabilité dans le redressement des quatre dernières journées de l’année pendant lesquelles elle a marqué cinq fois.

Il faut dire qu’elle a de l’expérience puisqu’elle a débuté en D1 il y a 12 ans dans ce qui était alors la meilleure équipe française, le TFC où jouait alors son actuelle coéquipière Sabrina Viguier. Elle a ensuite fait partie de la jeune génération qui a eu la lourde charge de tenir le club après la révolution qui a suivi l’éviction de Jean-Pierre Bonnet en 2004. Elle a ensuite filé à Albi pour cinq saisons dont la dernière en D1. Avec 8 buts cette saison, elle a déjà égalé son meilleur total en 10 saisons de D1, son record étant de 18 buts en D2 en 2012-2013.

La révélation

Mylène Chavas

Mylène Chavas

Depuis le départ de Méline Gérard, la question de la gardienne est sensible à Saint-Étienne. Julie Perrodin et Marion Mancion sont parties sous d’autres cieux (respectivement Grenoble-Claix et Rouvroy en D2) et Arianna Criscione n’a pas vraiment convaincu pour le peu qu’elle a joué.

L’ASSE est allé chercher chez le voisin lyonnais Pauline Peyraud-Magnin, de retour d’un prêt à Issy. La nouvelle venue est titulaire, mais pas au point de ne laisser aucune place à sa doublure. Elle a joué 8 matchs contre 5 à Mylène Chavas.

La jeune gardienne de 17 avait déjà été aperçue lors de la dernière journée de la saison dernière et le moins qu’on puisse dire est que cette saison elle soutien la comparaison avec sa coéquipière.



2 commentaires pour “Bilan à la trêve – Le ventre mou”

  1. Chavas 18 ans le jour de la publication de l’ article.

  2. j approuve totalement le choix de la rédaction sur la révélation de la jeune gardienne stéphanoise.
    Déjà en demi-finale U19 (à moins de 17 ans) elle avait tenu largement tête à flèches du PSG (Katato et Sarr).
    Cette saison, elle repousse un penalty de Delannoy et sans un pêché de jeunesse en fin de match, elle faisait le match parfait.
    Récemment en 32e de Coupe de France, elle « sauve » ses coéquipières d’une prolongation grâce à une parade d’enfer. Grosse personnalité sur le terrain et bien dans sa tête en dehors. Seul point à améliorer, le jeu au pied et sa relance. Une valeur sûre dont on a pas fini de reparler dans les prochains mois

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