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PSG-OM : les mots pour le pire

Notre envoyé spécial au Parc des Princes a tout consigné des messages fleuris qui ont égaillé une ambiance pudiquement édulcorée par des médias pourtant initiateurs de la "rivalité"...
Auteur : José-Karl Bové-Marx le 9 Nov 2004

 

PSG-OM… Deux sigles dont la mise bout à bout reste encore à ce jour, et malgré la démystification à laquelle se sont livrés les excellents Jean-François Pérès et Daniel Riolo (1), synonyme de déclarations guerrières, de motivation "à 300%", de mise en jeu d’une suprématie nationale fabulée (les deux clubs n’ont plus été adversaires pour la première place du championnat depuis dix ans) et peut-être surtout d’affrontement (symbolique ou non) des franges les plus exquises de leurs supporters. L'évadé d'Alcatraz La confrontation d’hier a ajouté à la dramaturgie habituelle du fumeux "derby de France", le dernier ingrédient qui lui manquait encore pour le faire accéder à une dimension de mythe grec: le retour au Parc, sous le maillot olympien honni, de deux récents emblèmes parisiens, Fred le roc de la défense et Fio le roseau de l’attaque. En raison de leurs rôles-clés au sein du PSG de ces deux dernières années, le transfert de ces joueurs a une portée symbolique qui dépasse de loin celle de leurs prédécesseurs dans la fonction ingrate du "traître" (les Gravelaine, Jérôme Leroy, André Luiz et autres Luccin et Dalmat). Fred avait quitté Paris en larmes, sous les lazzis d’une foule se sentant rien moins que trahie par son départ chez "l’ennemi". Fio s’était éclipsé à la dernière minute du temps additionnel du mercato, ne laissant même pas au public parisien la joie de le conspuer une dernière fois pour la route. De plus, histoire de montrer à Anigo qu’il avait fait le juste choix en le soutirant au PSG, il s’était, dès son arrivée à Marseille, répandu en récriminations sur la "secte" et la "prison" dont il avait miraculeusement réussi à s’échapper. Si ces déclarations lui valurent un temps la mansuétude du Vélodrome, elles ne firent, par ricochet, que multiplier la rage parisienne, habilement exploitée par un entraîneur dont la sensibilité à fleur de peau (et peut-être un repas indigeste) n’avait pas supporté ce passage à l’ennemi. Une grande excitation Du coup, ce PSG-OM là se teintait d’un parfum encore plus scabreux. Si au cours de ces dernières années, la rivalité ne portait que sur le club d’en face, cette fois, elle s’incarnait en deux joueurs ayant viré casaque. Ce ne fut donc pas une surprise de voir les tribunes parisiennes se garnir de moult banderoles vengeresses, dont la ligne directrice n’avait sans doute pas été longue à trouver: l’affirmation de l’homosexualité de l’adversaire, bien entendu — sans doute la chose la plus honteuse au monde pour un supporter. À ce jeu, Auteuil se montre plus inventive que Boulogne. Si les seconds se chauffent avec un prévisible "Déhu-Fiorèse, le mari part, la femme suit", les premiers, après avoir rapidement rangé un terne "Fiorèse-Déhu : seuls les rats quittent le navire" se fendent d’un subtil "Fiorèse, c’est pas parce que Déhu te cassait le cul que t’étais en prison", auquel succède un "Fiorèse, si le PSG est une prison, rends la savonnette" dont les auteurs n’ont peut-être pas mesuré toute la signification. Le hic, c’est que ces calicots bravaches voisinent avec d’autres, nettement moins joyeux, dédiés à un supporter parisien récemment décédé. Auteuil déploie ainsi un "Fier d’être parisien, même au paradis" dont le contraste avec les inscriptions évoquées ci-dessus est saisissant. De même, le "En route pour le septième ciel" de Boulogne, a priori destiné à prophétiser une septième victoire parisienne de suite, prend un sens soudain moins guilleret quand le regard glisse vers les latérales qui se contentent d’un sobre "Une victoire à la mémoire d’Olivier"... Pour terminer sur ces parallèles divins, Boulogne lâche son arme fatale: "Nous avons Jésus [s’ensuit un dessin représentant maladroitement Mario Yepes], vous avez Judas". Mâle assurance Mais le sujet principal, c’est bien entendu l’hétérosexualité vigoureuse des supps, qu’atteste fièrement le grand tifo d’Auteuil, qui représente une femme nue légendée: "Une fille pour la nuit, PSG pour la vie". Ah ça, on a affaire à des hommes, des vrais, pour qui en douterait. On en doute encore? Un regard vers Boulogne suffit: on y voit un chevalier aux couleurs parisiennes terrassant d’un fier coup de lance (encore un symbole phallique, tiens tiens) un adversaire dont l’armure est un maillot marseillais. Soucieux de préserver leur réputation de nazis à la petite semaine, les Boulonnais l’accompagnent d’une devise rédigée en lettres gothiques: "Tu feras aux infidèles une guerre sans trêve et sans merci". Sur ces entrefaites, les joueurs ont fait leur apparition à l’échauffement. Histoire d’annoncer aux Marseillais l’enfer qui les attend, les écrans du Parc passent sous une quinzaine d’angles l’unique but parisien contre Ajaccio. Mais l’attention des spectateurs est rivée à Fiorèse, dont chaque touche de balle provoque une bordée de sifflets stridents. Heureusement pour lui et surtout pour nos oreilles, il touchera bien plus de ballons en dix minutes d’échauffement qu’en soixante-dix minutes de match... Déhu y a droit également, mais on sent que la cible principale est bien le successeur de Drogba sous le numéro 11 olympien. Moment de grâce: Fiorèse, arrêté au milieu de l’échauffement, jetant un regard circulaire aux tribunes qui lui furent longtemps acquises, pendant que la sono crache "Should I stay or should I go" des Clash… Après cette mise en bouche, les joueurs rentrent au vestiaire, dont jaillissent deux quadragénaires en jean et maillots parisien et marseillais : mais oui, ce sont bien Rai et Boli, venus donner le coup d’envoi. Basilou tente de dérider l’ambiance en foirant lamentablement le coup d’envoi qu’il est censé donner : il récolte des huées. Rai, lui, fonce vers Auteuil, enjambe un panneau publicitaire comme aux plus beaux jours et lance son maillot dans la tribune, sous les " Rai! Rai! Rai! " extatiques du Parc. Le match peut commencer. (1) "OM-PSG, PSG-OM - Les meilleurs ennemis, enquête sur une rivalité", éditions Mango Sports.

Réactions

  • baygonsec le 09/11/2004 à 14h49
    "Je pense que c'est un événement exceptionnel, c'est donc normal que les réactions des supps soient exceptionnellement virulente. Enfin pour moi ca restera un événement anecdotique d'un match qui ne l'était pas"

    Je ne comprends pas trop... C'est un évènement exceptionnel ou anecdotique ?

  • willy the pimp le 09/11/2004 à 14h50
    exceptionnellement anécdotique.

  • zoher le 09/11/2004 à 14h55
    Ce qui est exceptionnel c'est le départ d'un joueur tel que Fiorèse d'un club comme le PSG vers un club comme l'OM et la manière dont se départ s'est passée, ce qui est anecdotique c'est les banderolles antifiorèse.

  • baygonsec le 09/11/2004 à 14h56
    Et la réaction des supporters ? Exceptionnelle ou anecdotique ?

  • zoher le 09/11/2004 à 15h07
    Tu te fou de moi ou bien?

    Franchement à part jacky je pensais que personne ne ferait tout un foin de ces banderolles.

  • Asa le 09/11/2004 à 15h11
    Cette histoire de banderolles est probablement révélatrice de tout ce que vous voulez bien sur les supporters parisiens, mais je ne vois pas trop ce que ça apporte de nouveau au débat. Bref...

    Par contre, puisque vous l'évoquez, je me permets de revenir deux secondes sur le si fameux: "OM-PSG, PSG-OM - Les meilleurs ennemis, enquête sur une rivalité". Ce bouquin a eu UN mérite et UN SEUL: celui de faire suffisamment parler de lui pour que le grand public apprenne enfin les dessous de cette rivalité, en bonne partie fabriquée par les "parrains" du foot de l'époque.
    Mais une fois lus les articles écrits dans la presse lors de sa parution, point n'est besoin d'aller vraiment plus loin en achetant le bouquin. Les articles de presse (y compris le papier pondu dans les CdFs) suffisent largement à synthétiser un bouquin finalement de très faible densité sur le fond et rédigé dans un style pénible pour ce qui est de la forme.

    Non vraiment, à mes yeux, le seul mérite de ce bouquin est la publicité qu'il a généré. Parce-que sinon, pour les personnes qui voulaient vraiment savoir ce qu'il en était (et notamment les journalistes?), il n'était pas très compliqué d'aller chercher de l'info auprès des anciens. Rien que sur les CdFs, je suis sur qu'un mec comme Double Bietry pourrait vous dire comme Nantes ou les clubs nordistes (Lille et Lens) étaient appréciés dans les travées du Parc... et comment cette rivalité est bien plus ancienne et bien moins artificielle que celle opposant la capitale à marseille.

  • axgtd le 09/11/2004 à 15h40
    Au passage, c'est vraiment si bien que ça qu'une rivalité soit "ancienne" et "naturelle" ?

  • Asa le 09/11/2004 à 16h14
    axgtd > Tu es sur d'avoir besoin d'une réponse à cette question? -_-

  • cbb le 09/11/2004 à 17h16
    PSG-OM Des Coups pour le pire!

    Plutôt que de palabrer sur des banderoles, dont le contenu est tout à fait condannable, j'aurais préféré un article sur les événements qui se sont passés à proximité du parc avant le début du match.
    Les banderoles, ont fait comme les joueurs, ont ferme les yeux et on ne les voit pas, on en parle pas. Pas nécéssaire de faire de la publicité et de donner raison a une bande d'abrutis.

  • NoNo93 le 09/11/2004 à 17h25
    Ouais vivement que les cdfs puissent envoyer une équipes d'envoyés spéciaux pour quadriller tout le quartier non parceque là vraiment vous faîtes petit joueur hein... :-))

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