Pays-Bas-Espagne : los campeones
Quatorze Espagnols ont remporté, en finesse, le jeu de démolition lancé par les Néerlandais...
Seulement surpris par un mauvais rebond sur un ballon rendu par les Hollandais (34e), et gêné par Fabregas sur un corner que Mathijsen reprend de la tête au-dessus (96e), Iker Casillas a été impeccable sur les sorties aériennes et les frappes lointaines néerlandaises, notamment celles de Robben au premier poteau (45e+1, 52e). Il est décisif à la 62e, quand il sort au devant de l’ailier batave et stoppe sa frappe du pied droit.
Puyol maître de défense
Excellent dans l’anticipation et le placement, Sergio Ramos a intercepté moult passes, dégagé de la tête sur corner et a bien coulissé dans l’axe pour contrer un Robben qui avait pris la largeur (56e). S’il a obligé Puyol à dégager sur une touche mal négociée (10e), il a encore joué très haut, sollicitant une-deux et usant de passements de jambes. Il fut également le joueur espagnol le plus dangereux sur coup de pied arrêté et a été à deux doigts d’ouvrir le score de la tête (5e et 77e). Son compère de l’aile gauche, Joan Capdevila, a également bien surgi et a eu très peu de déchet dans les passes. Son apport offensif a été moindre, à l'image d'un centre qui ne trouve pas David Villa à la 97e.
Gérard Piqué a été précieux dans la couverture et très vigilant dans les airs, domaine dans lequel il n’a jamais été pris en défaut, que ce soit dans le jeu ou sur les coups de pieds arrêtés défensifs. Il est cependant mal inspiré dans la lecture de la passe en profondeur de Sneijder, qui amène la meilleure occasion de Robben. Carles Puyol a été propre dans ses relances courtes en début de match, avant d’être contraint à dégager quelques fois. Aussi utile que son compère de Barcelone de la tête, il a trop croisé ses reprises sur corners (48e et 98e). Prompt à intervenir, il est pourtant pris de vitesse par Robben à la 83e, lequel sera repris par Casillas.
Fabregas, entrée décisive
Dans l’entrejeu, Sergio Busquets, premier à recevoir les attentions de Van Bommel, a d’abord laissé filer une passe dans l’axe qui a profité à Kuyt pour un tir de loin (8e). Jouant plus bas à la reprise, il a été le seul vrai récupérateur de son équipe et est régulièrement venu aider Capdevila à contenir Robben.
Rendu quasiment asthmatique par une semelle de De Jong dans la poitrine (29e), Xabi Alonso a surtout orienté a base de passes courtes, avant de tenter un long coup franc trop croisé (43e). Positionné plus haut à la reprise, il est remplacé par Cesc Fabregas à la 86e, qui a d’abord buté sur le pied gauche de Stekelenburg sur une merveille de balle en profondeur d'Iniesta (95e). Après ne pas avoir cadré une frappe en bout de course (104e), il a retrouvé le Barcelonais dans la surface pour le but du sacre (117e).
Pedro Rodríguez Lequesma a beaucoup apporté par son activité et sa combativité. N’hésitant pas à décrocher pour demander le ballon, il croise trop sa frappe du gauche à la 38e. Il cède sa place à Navas à la 60e, qui s’est montré très remuant sur le côté droit, obtenant des corners, centrant fort devant le but et surtout, se trouvant tout proche de tromper Stekelenburg sur une frappe contrée par Van Bronckhorst dans le petit filet (101e).
Le soir d'Iniesta
Globalement axial et très reculé pour venir chercher les ballons dans les pieds de ses défenseurs centraux, Xavi Hernández s’est montré bon dans la protection du ballon et très précis dans ses passes et ses coups de pieds arrêtés. Seulement contré quelques fois par le pressing hollandais aux abords de la surface, il a été également très combatif.
Un peu imprécis dans ses passes en début de match, et surveillé de près par les Oranje (voire de très près par Van Bommel à la 22e), Andres Iniesta est considérablement monté en puissance à l’heure de jeu. Plus présent dans le cœur du jeu, retrouvant ses gestes géniaux (talonnade, une-deux, contrôle orienté), il a poussé les défenseurs hollandais à la faute, notamment Heitinga qui reçoit un second carton jaune à la 109e. S’il hésite à frapper à la 81e et à la 99e après s’être infiltré dans la surface, et s’il lance parfaitement dans le dos de la défense Fabregas à la 95e, il ne rate pas l’occasion de sacrer la Roja à la 117e d’une frappe croisée du droit après s’être remarquablement fait oublier. Action au départ de laquelle il exécute une belle talonnade au milieu de terrain...
Plusieurs fois pris au piège du hors-jeu, David Villa a tenté de presser, de percer et de tirer au but, mais sans succès. Notamment sur une volée du gauche dans le petit filet (12e) ou quand il est contré sur la ligne à la 70e suite à la percée de Navas. Il s’est distingué par quelques jolis gestes techniques et a été remplacé par Fernando Torres à la 106e qui, hormis une déviation de la tête pour Iniesta (108e), a surtout raté un contrôle et un crochet, avant de se claquer sur le dernier ballon en profondeur du match.