Messi - Cristiano Ronaldo, qui est vraiment le plus fort ?
Délires FM – Depuis dix ans, ils dominent le monde du football. Alors pour enfin départager Lionel Messi et Cristiano Ronaldo, on a utilisé un outil incontestable : Football Manager.
À eux deux, ils pèsent 1.263 buts, 10 Ballon d’Or, 7 Ligue des champions, 14 championnats nationaux, 57 trophées cumulés. La Pulga et CR7, argentin et portugais, barcelonais et madrilène, génie et machine, numéro dix et numéro sept, barbe de trois jours et abdominaux. Couple à l’insu de son plein gré, assemblé et opposé par le hasard d’une coexistence stimulante et obsédante, comparé et décortiqué en mondovision. Mais qui est le meilleur ?
Question serpent de mer. Elle divise le monde, génère des livres, des émissions de radio. Insoluble. Pas la même équipe, pas le même style, pas le même rôle, pas le même contexte. Et pourtant.
Il y a bien un moyen d’enfin trancher ce sempiternel débat. Un outil objectif, froid, impartial. Déconnecté des passions brûlantes. Infaillible. Football Manager.
Onze Messi contre onze Cristiano Ronaldo
Prenez deux équipes : le FC Barcelone, composé de onze Lionel Messi, entraîné par Lionel Messi ; le Real Madrid, composé de onze Cristiano Ronaldo, entraîné par Cristiano Ronaldo. Un match pour les départager tous, sur un terrain neutre spécialement bâti pour l’occasion, devant 150.000 adorateurs. L’enjeu suprême, garant d’une motivation extrême : l’hégémonie au comptoir des troquets et sur la toile.
Le générateur de visages a encore une petite marge de progression.
Pas de consignes d'avant-match ni à la mi-temps, pas de causerie, pas de changement en cas de blessure ou d'expulsion... Une autonomie totale est laissée aux protagonistes. Seul le système tactique, le plus neutre possible, est imposé, identique de chaque côté : un 4-4-2. Précision utile, le match est joué sur l'édition 2017 du jeu.
Sur le papier, Lionel Messi part légèrement favori, avec un niveau global de 198 sur 200, contre 192 pour Cristiano Ronaldo. Ce sont bien les deux meilleurs joueurs de champ de cet opus qui s'affrontent, seul Manuel Neuer s'intercalant entre eux avec 193. Messi est supérieur à Ronaldo dans toutes les grandes catégories de caractéristiques, sauf dans le jeu aérien, avec une différence de taille de seize centimètres (1,70 m contre 1,86 m). Au niveau de la polyvalence, le Portugais sera plus à l'aise sur les ailes et devant dans les postes traditionnels du 4-4-2, tandis que l'Argentin maîtrisera mieux le rôle de milieu axial.
Game on.
Les passes de Messi contre les têtes de Ronaldo
Ce qui frappe, d'emblée, c'est le look du Messi gardien : un bon vieux pantalon de survêtement. Il paraît que le noir affine et grandit. Pour autant, on dirait un U13 qui doit pour la première fois garder les buts sur grand terrain.
Audacieux aussi, balle au pied. On l'imagine un peu frustré. Il est plus doué avec les pieds qu'avec les mains.
Et d'entrée, la furia CR7 s'abat sur le but de Messi. 0-3 en treize minutes. Comme prévu, le moindre tir cadré est susceptible de finir au fond. Le dernier rempart n'en est pas vraiment un. La mission principale, c'est d'empêcher l'autre de tirer, ou d'empêcher le tir d'atteindre le but. Des deux côtés, d'ailleurs.
Alors Messi recolle, et passe même devant à 4-3, grâce à une qualité technique supérieure, un jeu de passes plus posé, plus précis (54% de possession, 83% de passes réussies contre 79%).
Mais un facteur clé permet à CR7 d'être efficace à partir d'un style très simpliste et sans fioritures : sa suprématie aérienne. Avec cinquante-sept duels aériens remportés sur soixante-cinq disputés, le Portugais asseoit sa domination physique. Il faut bien que tous ces abdos servent à quelque chose.
Les buts s'enchaînent alors en faveur du madrilène. Sept de la 35e à la 59e minute, pour prendre le large (4-10). Et côté gardien, finalement, après un petit temps d'adaptation, Cristiano Ronaldo a pris ses marques, pour totaliser huit parades au final.
Excès de confiance ? En tout cas, Messi revient encore dans le match, un but après l'autre. Pour une fois, il court, 11,3 kilomètres par joueur en moyenne, soit quatre de plus que sur les matches de Ligue des champions 2017/18. C'est du sérieux.
À 12-13 dans les arrêts de jeu, l'Argentin a même une balle d'égalisation...
Raté.
Cristiano Ronaldo triomphe.
Fin des débats. Grâce notamment à une performance stratosphérique de CR7-14 (huit buts), le Portugais est le meilleur joueur de sa génération (1). Le plus complet. Capable, grâce à sa supériorité physique, de dresser une défense relativement imperméable face à n'importe quel adversaire et d'exploiter le moindre espace sur du jeu direct et en attaque rapide. L'avenir du foot, c'est la muscu, pas la passe ou la conduite de balle. Rendez-nous nos grands costauds.
Messi 12-13 Cristiano Ronaldo : le top 5 des plus beaux buts
1- Aux pointilleux qui remettraient en question le caractère rigoureusement scientifique de la méthode, la confrontation a par ailleurs été jouée à quarante-neuf autres reprises, pour obtenir vingt-cinq confrontations entre 4-4-2 et vingt-cinq entre 4-3-3. De quoi, dans le même temps, mesurer l’impact éventuel du système sur le rendement individuel.
- Bilan en 4-3-3 : 6 victoires de Messi, 6 nuls, 13 succès de CR7. Buts marqués : 146 à 183.
- Bilan en 4-4-2 : 5 victoires de Messi, 4 nuls, 16 triomphes de CR7. Buts marqués : 185 à 240.
- Bilan total : 11 victoires de Messi, 10 nuls et 29 victoires de CR7, pour 331 buts marqués à 423.
Rigoureusement scientifique.
Si vous avez des idées de scénarii similaires, n'hésitez pas à les proposer en commentaires. On réalisera les meilleures propositions. The sky is the limit, comme on dit.
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