Marcel Desailly
Un Marcel trop grand
Sportivement, il est absolument impossible de dénigrer Marcel Desailly, qui redevient monstrueux dès que le maillot bleu (de France et non de Chelsea) l'exige. On ne pourra jamais oublier ses prestations infernales lors de la Coupe du monde 1998, alors que d'aucuns le croyaient sur le déclin et que Milan pensait l'avoir revendu au bon moment, après une saison en demi-teinte. Il s'économisait, le bougre. D'ailleurs, il a semblé recommencer en début d'année avec des petites blessures habilement anticipées par des déclarations du médecin de l'équipe de France. Mais ne croyez pas pour autant que le gaillard est devenu fragile, ou qu'il se sent faiblir un peu. La retraite, ce n'est pas avant 2004 et ses 36 ans, qu'on se le tienne pour dit.
Bref, il n'y a pas de grandes craintes à avoir, Marcello sera bien là, impassable et surmotivé, prêt à démentir ceux qui mettent son âge en avant.
Après, chacun s'arrangera avec les facettes énervantes du personnage, comme sa pratique constante de l'autosatisfaction, son omniprésence médiatique et publicitaire, ses airs affectés ou son enthousiasme de business man. Mais avec un défenseur de sa trempe sur le terrain, on ne va pas faire la fine bouche.
Son point fort
Etre aussi bon qu'il le croit.
Son point faible
Franck Lebœuf.
Son geste technique
Le tacle avec récupération du ballon intégrée ou la passe déhanchée de l'intérieur du droit avec le pied grand ouvert, la paume de la main tournée vers l'avant.
Son objectif personnel
Ne pas se faire expulser en finale.
Le point de vue de Jean-Patrick Sacdefiel (1)
Le surmédiatisé Marcel Desailly souffre d'une hypertrophie de l'ego que seul peut-être Charles Biétry peut approcher. On se souvient de l'inénarrable "On savait que Marcel Desailly était un grand défenseur, on sait maintenant que c'est aussi un grand milieu de terrain", prononcé à San Siro un soir d'autosatisfaction maximale.
Dans la vraie vie, Marcel ne lit que les magazines de placements financiers et fait un homme-sandwich idéal pour tous les annonceurs friands de mâles dominants en coupé sport et costard cher. Il est la preuve scientifique de la supériorité du déterminisme social sur l'hérédité, car avec des gènes ghanéens, il a tout du beauf français.
Sur le terrain, il contribue grandement à la lourdeur de la défense et à l'inesthétisme de la sélection, avec une technique défensive qui consiste essentiellement à rentrer dans le lard l'adversaire.
(1) La rédaction des Cahiers du football décline toute responsabilité envers les propos de notre atrabilaire consultant, qui souffre d'un aigrissement général l'ayant conduit à une haine maladive envers les Bleus (voir sa légendaire première contribution).
Dans nos archives
Les Bleus sur le web : Marcel Desailly, février 2002.