En vous connectant, vous certifiez n'avoir jamais trompé votre club favori. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

L'éternel déclin du foot français

Le foot français n'est pas nul, il est juste un peu con. Ce n'est pas une raison pour lui faire de mauvais procès et le condamner dès qu'il rate quelque chose… Le niveau baisse, mais lequel?

Auteur : Jamel Attal le 11 Dec 2002

 

 

En journalisme, un "marronnier" est un sujet récurrent, inépuisable ou saisonnier (la fête de la bière à Munich, par exemple), que l'on ressort pour boucher un trou ou parce que ça ne mange pas de pain. Depuis quelques années, un marronnier de très grande dimension a poussé dans la presse sportive française, celui du "déclin du foot français". Sa croissance phénoménale est due au fait qu'on ne manque pas une occasion de l'arroser. Par contre il est difficile de comprendre pourquoi le foot français, depuis le temps qu'il décline dans des proportions aussi alarmantes, n'est pas encore tombé au niveau de l'Albanie.

 

Le résumé des épisodes précédents

Avant de revenir sur la légitimité de la condamnation, schématisons grossièrement l'état du débat : D'un côté, la presse unanime, alliée pour l'occasion aux dirigeants et aux forces financières occultes, veut convaincre l'opinion que tout fout le camp, que ça peut plus durer, qu'on court à l'anéantissement de la France (du foot). L'opinion, qui en a marre de s'emmerder le mercredi soir dès le mois de décembre, ne demande qu'à être convaincue. Bizarrement, la presse ne dit pas ce qu'il faut faire pour rétablir la situation. De l'autre côté, quelques forcenés, dont les CdF et Aimé Jacquet (voir la Gazette 83), qui disent "Meeeeuuh non, il est beau notre football, on l'aime comme il est en tout cas, arrêtez de vous pleurer sur les pompes". À vrai dire, les opinions sont partagées sur le sujet au sein de la rédaction. Il y a des matches sur Canal+ où le doute nous étreint. Mais ce sont surtout les outils à l'aide desquels on mesure le "niveau" du foot français, ainsi que les causes qu'on lui attribue, qui semblent particulièrement contestables.

 

 

"L'élite se délite" dans L'Équipe

Après avoir pris argument des éliminations prématurées des clubs nationaux en Ligue des champions pour diagnostiquer une fois de plus le déclin (avec une lecture des faits très partiale — voir L'Equipe remonte les bretelles des clubs français), le quotidien sportif a ressorti notre marronnier au prétexte des éliminations de nombreux clubs de L1 pour leur entrée en Coupe de la Ligue. Sous un gros titre "L'Élite se délite", et après quelques stats sur le taux d'élimination en coupes des clubs de L1, l'article change de sujet et enchaîne les questions aux réponses: oui, les surprises prouvent que le niveau de la L1 baisse, oui, la L1 a la grosse tête, non la L1 n'est pas spectaculaire, oui les clubs ont moins de moyens que leurs concurrents européens, oui la L1 recrute mal…

 

On voit là un amalgame de constats réels et de conclusions hâtives, analogue à la page tout entière, sur laquelle sont placardées des infographies dont nous sommes invités à reconstituer les liens logiques (du genre "reliez les numéros par des traits"). Il y a là le parcours des promus depuis dix ans, les budgets des clubs européens, l'inévitable montant des charges en Europe… [1]

 

De quoi s'agissait-il pourtant? Des sempiternelles surprises issues des coupes nationales, dans lesquelles bon nombre d'équipes avaient engagées leurs remplaçants, et dont l'intérêt sportif a sombré en raison du doublon stupide créé par la grotesque Coupe de la Ligue. Des clubs de divisions inférieures plus motivés battent donc des formations de l'élite. S'il y a un problème à débattre, c'est celui de cette compétition et du calendrier, mais en aucun cas ce tour de Coupe de la Ligue n'est une preuve du déclin… La même remarque vaut d'ailleurs pour l'interprétation des résultats en Ligue des champions: ils en disent plus long sur la nature de la compétition que sur le "niveau" national (Ligue des dindons). Supprimons-les toutes les deux et non seulement les clubs français auront l'air moins nuls, mais ils le seront également moins en réalité.

 

 

Quatre arguments définitifs contre la baisse du niveau

Pour finir sur une note semi-humoristique et éviter de resservir tels quels des arguments éculés (voir par exemple Sur l'air du déclin, mars 2000).

 

Les championnats étrangers peuvent être nuls aussi nuls que le nôtre

Les "privilégiés" qui accèdent à une offre télévisuelle élargie savent que les matches anglais du lundi sont parfois terrifiants de nullité, que les sommets du championnat italien peinent souvent à aligner trois actions regardables ou que de temps en temps les stars du Real oublient de jouer. Mais l'effet embellissant du résumé de match reste très fort dans les esprits, ainsi que le syndrome de la pelouse plus verte ailleurs.

 

Ce sont les grands clubs qui sont nuls, tous les autres sont très bons

On confond systématiquement le niveau global du football et le niveau particulier de nos grands clubs. Pourtant, aussi bien au plan national que sur la scène européenne, ce sont eux qui ont été soit déficients (PSG, Marseille) soit pusillanimes (Lyon), alors qu'ils avaient durant cette période de disette tous les moyens pour nourrir de grandes ambitions. En fait, on reproche à demi-mot aux petites équipes d'être bonnes, de ne pas respecter la hiérarchie. Leur mentalité exemplaire et leur professionnalisme ne doivent pas assez souligner où se situe le problème, alors on cherche à creuser artificiellement les écarts sur le plan économique.

 

En fait, le foot français est trop fort

Certes, le niveau de spectacle que peut atteindre Arsenal est bien loin des meilleures phases de jeu de nos meilleurs clubs, mais il faut déjà se demander s'il est judicieux d'amalgamer la qualité et le spectacle. On peut défendre l'idée que le problème du foot français est d'être trop fort tactiquement, que les "petites" équipes parviennent à neutraliser les moyens techniquement supérieurs des "grosses". L'inhibition tactique actuelle dans le championnat pourrait aussi découler de cette importance excessive accordée au tableau noir. Là encore, les grandes équipes ambitieuses devraient imposer à la fois leur force et le spectacle (Lyon y est parfois parvenu cette saison…).

 

Le foot français a toujours été nul

Il faut un sacré tour de passe-passe pour faire croire que le football français a toujours été au sommet de l'Europe, alors qu'il a connu trente ans de famine, six ou sept années de grâce et depuis, un marasme relatif. Dire qu'il a été au 3e rang de l'indice UEFA pendant six mois est aussi significatif que le fait que Fabrice Santoro a été numéro 1 mondial pendant une semaine au classement ATP. Au cinquième rang tu es, au cinquième rang tu resteras — aussi longtemps qu'on ne sera pas plus nombreux à vénérer le football dans ce pays.

 

[1] On est une nouvelle fois frappé du décalage entre un contenu somme toute mesuré ou contrasté (l'édito de Fabrice Jouhaud stigmatise ainsi l'hypocrisie des médias, les limites des excuses fiscales et les incohérences sportives des grands clubs) et sa mise en scène dramatique et simpliste, notamment par les titres. "La L1 sous le choc" en Une, "L'Elite se délite", "La grande illusion", "La L1 a régressé" (c'est l'avis de Jean Fernandez, expert du jour). Et bien sûr, aucun point de vue contraire n'est appelé à s'exprimer, comme si le délitement était une vérité scientifique.

Réactions

  • baygonsec le 11/12/2002 à 15h17
    calmos tout le monde, on en reparlera dans 5 ans quand l'OL aura gagné sa C1...

    Pfff, ils sont d'une impatience ces supporters...

    ;-)))

  • kalle le 11/12/2002 à 15h17
    Si les grands clubs étrangers achètent certains de nos joueurs c'est qu'ils pensent pouvoir améliorer leurs équipes avec eux. Donc ils prennent des bons (Cygan n'était pas précisement le plus mauvais stoppeur de L1, idem pour Sagnol, Wiltord, Micoud ou Candela).
    Le jour ou ils prendront Leroy ou Fiorèse je réviserai mon jugement........ ;-)
    Pour répondre à Harvest, je suis d'accord sur certains arguments qui me semblent pertinents mais pas sur les "soi-disant quarante stars incontournables". Je n'aime pas Anelka mais il vaut mieux qu' un Darcheville, un Bakayoko ou un Vahirua, comme Dalmat un Violeau ou un Dehu.
    Karembeu, Robert, Luccin, Queudrue, Malbranque, Legwinski, Baldé, Dacourt et autres seraient tous titulaires en L1.

  • baygonsec le 11/12/2002 à 15h20
    Honnêtement, pour l'avoir vu évoluer un petit moment, je ne pense pas que Malbranque serait titulaire à l'OL...
    Arrêtons avec la glorification des français de l'étranger !!!

  • peterelephanto le 11/12/2002 à 15h20
    Difficile de répondre de manière définitive sur la question du déclin du football français, ou plutôt des clubs français (par rapport à quand? à qui? tu veux dire absolu ou relatif?...); donc , je m'abstiens.
    Il me vient néanmoins une remarque, que des observateurs plus assidus pourront peut être infirmer ou confirmer. Elle porte sur la qualité des joueurs de couloir, au moment d'ailleurs où roberto carlos dispose de chances réelles d'être sacré ballon d'or.
    Les joueurs sur lesquels se focalisent le plus souvent les lumières médiatiques sont régulièrement des attaquants et des créatifs. Lorsqu'on parle de la suprématie des grands clubs étrangers dans les coupes européennes,c'est encore souvent de buteurs et de meneurs de jeu dont on parle. Pourtant, ne pourrait-on pas soutenir qu'entre les clubs français et étrangers, le différentiel le plus criant porterait plutôt sur des latéraux ou des milieux excentrés? Je ne vois pas beaucoup de latéraux évoluant en France à s'être distingués ces dernières années en coupe d'Europe, mis à part Armand l'année dernière et dans une moindre mesure lien revanche, dans la compo de l'OM des années 91 -93, on retrouve des Di Meco, Angloma, Amoros. Et parmi les équipes phares de ces dernières années, des Tarnat, Lizarazu, , Cafu, Roberto Carlos, re Angloma,Metzelder, Silvestre... Schneider et Placente ne sont pas pour rien dans la réussite de Leverkusen l'année passée. A contrario, quand MU est en difficulté il ya souvent une déchirance de Neville au départ de l'action. Et c'est souvent à ce poste qu'Arsenal a pêché en phase finale de Coupe d'Europe.
    A Amsterdam, l'OL a été pris par les côtés (quoiqu'au centre ça va pas très fort non plus). Muller a joué plusieurs fois arrière lat sans qu'il s'agisse vraiment de son poste naturel. Sans stigmatiser tel ou tel joueur, il ne semble pas qu'on ait vu du grand Lachor à Porto. Cristobal et Potillon ne sont pas spécialement les joueurs les plus marquants du Psg (ok y a Heinze). Les blessures de Bonissel n'ont sans doute pas été sans conséquence sur le rendement bordelais...etc.
    Bref on peut se demander si , dans les clubs français, on attache à ces postes excentrés, y compris en matière de recrutement, autant d'importance qu'ils méritent, ou si au contraire, compte tenu aussi de limites budgétaires, il n'y a pas une tendance récurrente à les négliger qui nuit significativement aux performances.

  • kalle le 11/12/2002 à 15h22
    Baygon, il serait titulaire à Lille, Montpellier ou Rennes et le niveau global s'en trouverai relevé, enfin je crois...

  • tikko le 11/12/2002 à 15h25
    En tt cas, une liste non exhaustive des joueurs exilés (et encore en activité), par club d'origine (dernier club francais fréquenté) :

    Monaco : Trezeguet, Henry, Sagnol, Petit, Barthez, Christanval, Thuram (très fort, puisque tous sauf Christanval sont potentiellement titulaires en EDF)

    PSG : Anelka, Luccin, Dalmat, Mendy, Djorkaeff, Robert, Benarbia (le contre exemple parfait de Monaco)

    Marseille : Boghossian, Pires, Makelele, Blanc, Desailly, Gallas

    Bordeaux : Wiltord, Zidane, Liza, Micoud

    Cannes : Vieira, Frey, Zebina (Micoud, Zidane viennent aussi du centre de formation cannois)

    Lille : Cygan, Cheyroux (Vahid qui pestait contre la non sélection de ses joueurs, Cheyroux depuis l'a été, encore un argument de plus)

    Rennes : Silvestre, Dabo

    Lyon : Malbranque, Marlet

    Guingamp : Candela

    Nantes : Karembeu, Ouedec (et oui, il joue encore, champion de Chine !)

    En conclusion, une petite loi complètement anti démocratique obligeant les joueurs francais à revenir jouer chez nous serait vraiment porteuse d'immenses espoirs qt à nos chances de gagner cette LDC ! ;o)

  • zoher le 11/12/2002 à 15h29
    Il me semble pas que Benarbia soit français.

  • baygonsec le 11/12/2002 à 15h30
    kalle, Pedretti serait titulaire à Middlesbrough, c'est pas pour ça que le championnat de France est supérieur au championnat anglais...
    A vrai dire, je ne comprends pas trop ta remarque...

  • kalle le 11/12/2002 à 15h30
    Ouais Tikko, et on peut donc également penser que le niveau de L1 s'en trouverai renforcé.

  • plumitif le 11/12/2002 à 15h32
    Ok, dans les couloirs, c'est pas fameux, mais au milieu, il y a pléthore de récupérateurs maousse costaud mais pas beaucoup de ceux qui savent donner la dernière passe ou la première qui va bien comme Luccin en était capable à Cannes avant de se perdre à l'OM et au PSG. Tiens, à propos de Cannes, il n'y a plus actuellement de clubs capables de sortir Zidane, Luccin, Micoud à la file. Dans un championnat formaté, les centres de formation fournissent logiquement des joueurs formatés.

La revue des Cahiers du football